Pourquoi elles se sont disputées déjà ? Pourquoi elles en sont arrivées à ce point qui semble être de non-retour ? Une histoire de journée pourrie pour l’une qui avait envie de se consoler dans les bras de l’autre, mais l’autre a refusé parce qu’elle est tombée amoureuse. Du coup, c’est parti en cacahuètes entre une qui était frustrée et l’autre qui n’assumait pas ses sentiments parce que ça la fait légèrement flipper tout ça. Et comme elles ont des caractères de cochon les deux et qu’elles cherchent par tous les moyens à remporter la bataille et à avoir toujours le dernier mot, ça ne pouvait que mal finir. Ça a explosé, et bien comme il faut au point que leur colocation n’a pas survécu. De colocataires et amies, elles sont passées d’étrangères et ennemies. Les clés rendues en bonne et due forme – enfin Zoya a obligé son frère Cameron à s’y rendre à sa place le jour de l’état des lieux, parce qu’elle ne voulait pas voir la Cadburry – les deux jeunes femmes se sont royalement ignorées et ça pendant quelques semaines. Mais, demain c’est Noël et même si elle a décoré toute la maison avec sa mère qui est aussi fanatique de cette période qu’elle – enfin c’est Zoya qui est aussi fanatique que sa mère qui lui a donné cet amour si fort pour cette période -, il y a un petit quelque chose qui manque. Ce petit quelque chose c’est a little bird, ce même petit oiseau dont elle dit ne plus vouloir entendre parler. Parce que leur petit cocon lui manque, la folie de la période de Noël dans cet appartement qu’elle partageait aussi, où elles décoraient bien plus qu’il ne le fallait en écoutant des chansons de Noël tout le mois de décembre, au point que les voisins venaient frapper à leur porte pour de dire de cesser le massacre – imaginez les en train de chanter all i want for christmas it’s you alors qu’elles ont loin d’avoir la voix de Mariah Carey. Bref, elle est tristoune la petite Lewis aujourd’hui, son frère lui donne un coup de coude pour voir ce qui ne va pas et elle l’envoie balader aussitôt. Ça partait d’une bonne intention sûrement, il s’inquiétait pour sa grande sœur mais il est habitué à son caractère de merde…

C’est ça au final le problème, c’est son caractère. Le fait qu’elle ne réfléchisse pas avant de parler, le fait qu’elle ne veuille pas reconnaitre ses torts, le fait aussi qu’elle est ce côté un peu de capricieuse et égoïste qui n’en fait qu’à sa tête… Bref, Zoya a envoyé un message à Birdie, lui demandant de la rejoindre sur la Riverwalk, non loin du Story Bridge, prétextant avoir un truc à lui rendre qu’elle a pris par mégarde lors du déménagement. Elle ne sait pas si Birdie va se pointer mais elle, elle est déjà au point de rendez-vous. Elle s’assoit sur un banc, observe l’horizon, son regard vacillant entre la vue sur les buildings et le pont. Dans sa combishort de couleur rouge – à défaut de pouvoir porter l’attirail du père Noël par une chaleur aussi écrasante – Zoya soupire en espérant voir débarquer… « Birdie ? » Pourquoi elle est surprise, c’est elle qui lui a demandé de venir non ? « Comment tu vas ? » Pas dit que la blonde réponde réellement sa question, sûrement qu’elle est venue uniquement pour récupérer l’objet emporté par mégarde et souhaite repartir aussitôt « J’ai pas d’objets à te rendre en fait… je voulais… je voulais qu’on parle ». Elle se décale pour l’inviter à prendre place à ses côtés et regarde d’un air triste son ancienne amie qui lui manque terriblement…

Tu es en ce moment chez Lila. Heureusement que ta soeur n’est pas compliquée à vivre car tu aurais dû mal autrement à supporter son studio si petit où vous vous marchez presque sur les pieds. Vous avez passé des années à cohabiter ensemble mais cela faisait un petit moment que ce n’était pas arrivé. Lila voit là comme un moyen de rattraper le temps que vous avez perdu quand tu étais à Melbourne. Tu as apprécié le geste, d’autant que c’est la période de Noël. Tu aimes ton van, ton petit Van Gogh qui ne te déçoit jamais lui au moins mais ça aurait été triste à en crever de passer le mois des festivités dedans. Tu as besoin d’une télévision pour (re)regarder les films de Noël les plus niais et les plus clichés. Tu as besoin d’une cuisine pour faire tes pâtisseries - la seule chose que tu sais faire derrière les fourneaux. Mais cette année, le coeur n’y est pas vraiment. Tu n’es pas avec Zoya, avec qui t’as pu partager une passion débordante pour cette fête et ses couleurs et ses musiques. Certes, Lila n’est pas chiante pour te laisser faire ce que tu veux car elle te connait, mais elle se moque de ce que tu fais - avec humour mais de la moquerie quand même. Alors que Zoya s’ambiancerait pour de vrai et vous feriez un drink game devant vos films car c’est toujours les mêmes schémas, vous les connaissez par coeur, mais c’est toujours drôle à faire.

Mais quand tu reçois un message de la brune, tu as le réflexe de ne pas vouloir y aller. Qu’importe ce qu’elle a récupéré qui t’appartient par mégarde, tu t’en fous. Tu n’es matérialiste, ça se remplace et tu n’as rien noté d’essentiel à tes yeux qui est manquant. Si tu as pu survivre sans pendant des semaines, tu vas pouvoir continuer encore comme ça pendant longtemps. Tu ne veux plus entendre parler de la brune à qui tu n’as pas pardonné ses mots. Certes, ta propre réaction fut aussi disproportionnée mais ces mots… Non. Uh uh. Cependant, le message est resté dans un coin de ta tête. T’as beau être buté, t’es aussi très curieuse. Et t’as bien envie d’aller voir ce qu’elle pourrait te dire. Si ça va être froid, silencieux, rapide,... Est-ce qu’elle se pointerait ? Y’a qu’une façon de le savoir, c’est d’aller voir. Tu ne te fais pas trop d’espoir ; de toute façon, tu n’en as pas à t’en faire car pour toi, ton amitié et toute collaboration avec Zoya est terminée. Tu aurais pu t’excuser pour ton comportement mais tu n’excuseras jamais le sien. La rancoeur est encore trop vive - même si la période festivale serait propice à la réconciliation, tu ne penses pas ?

Tu te pointes à Riverwalk, lunettes sur le nez pour ne pas te laisser éblouir par le soleil chevauchant les grattes ciel et se reflêtant dans l’eau. Tu marches sans trop savoir où - le terrain est grand - quand t’entends « Birdie ? » venant d’un banc à quelques pas. Pourquoi elle t’appelle comme si elle est étonnée ? Elle t’a contacté, tu es venue. C’est peut-être ça qui la surprend - et à juste titre. « Comment tu vas ? » tu croises les bras. “J’ai failli pas venir. Rends-moi ce qui est à moi, qu’on en finisse.” que tu cingles sans arrondir d’angles car tu ne vois pas pourquoi tu le ferais. « J’ai pas d’objets à te rendre en fait… je voulais… je voulais qu’on parle. » pardon ? Tu as dû rêver. Zoya Lewis veut parler ? C’est la quatrième dimension, clairement. “Wow, utiliser un appât factice pour me faire venir ici, c’est digne de toi. Mais tu vas me dire que c’est pour la bonne cause, n’est-ce pas ?” t’es déjà blasée d’avance ; t’as rien à foutre ici. Tu ne veux même pas la regarder droit dans les yeux - même au travers tes écrans fumés - alors tu t’intéresses à ce qu’il se passe par-dessus son épaule. Zoya ne remarquera rien. “Si c’est pour me répéter ce que tu m’as déjà dit, ça sert à rien, j’ai compris et entendu. Comme tu as pu le constater.” car tu es partie avant que Zoya ne revienne. C’était ce qu’elle avait voulu, non ?

« Je… non je ne vais pas te répéter ce que je t’ai dit… Je voulais te dire que… je suis désolée. » Faute demi avouée, faute à moitié pardonnée, non ? Je butte, je cingle, dans ma tête dans tout cas, tous ces scénarios que j’ai écris, pensé, réfléchi depuis qu’on s’est quittées. La fin de la colocation a sonné comme une rupture à mes yeux et celle de notre amitié m’a blessé plus que n’importe quel sentiment amoureux que l’on aurait réduit à néant. Je mets sur un piédestal la fraternité bien plus que l’amour et si Zoya avait des allures de sœur que j’affectionnais particulièrement, cela n’empêche pas que je la vois comme une ennemie à cet instant précis. Pourtant sa moue est véritablement abattue et je devrai m’adoucir, concéder que j’étais moi-même en tort. Je n’ai vu que mes intérêts, ma vision des choses et, surtout, que je peignais son couple comme un abandon simple de ma personne pour son beau. J’ai un rapport sensible avec les gens qui m’échappent. J’ai l’impression d’être moins que ce que je vaux quand quelqu’un me surpasse. En vérité, c’est une logique tordue ; je ne veux pas qu’on m’abandonne mais appréciez comment j’ai repoussé assez Zoya dans ses retranchements pour que nous en soyons arrivés au point où nous avons même fin à cette colocation pourtant parfaite. Surtout à la période de Noël qui est notre période et pour laquelle on s’est préparées toute l’année pour célébrer les festivités comme il se doit.

Mais je ne pense pas forcément à Noël pour l’instant. Mes prunelles claires sont centrées sur la brune alors que mes bras sont croisés, position de défense et de protection naturelle alors que je montre clairement que je ne veux pas céder. Mais ce n’est sûrement qu’une image. Je ne peux pas non plus perdre une amie si chère et si proche, si importante pour une histoire d’homme. Je vaux mieux que cela. Je dois lui faire confiance. « Je suis désolée pour les mots que j’ai pu t’adresser… je n’aurai jamais dû te dire que … tu n’étais rien pour moi. C’est… c’est pas vrai. » Oh ça. C’était violent à entendre et à recevoir. Je n’effacerai pas les insultes qui ont suivi ses propos parce que je les pensais - et je les pense toujours. J’y ai pensé beaucoup trop de fois pour mon bien, creusant un peu plus ce mal-être que je pouvais ressentir. « Je regrette, sincèrement, ce… malentendu n’aurait jamais dû prendre de telle proportion. » Un malentendu. Le terme est adéquat. J’ai eu le temps d’y penser, justement. D’en parler à Lila et à Will aussi. Une dispute avec une de mes amies et en plus un déménagement, je ne pouvais qu’en parler. J’ai besoin d’extérioriser et d’avoir d’autres opinions. A mes bons soins de les écouter mais je ne crache jamais sur de l’aide. J’ai vite compris mon erreur dans l’histoire.

Alors même si j’ai voulu me montrer braquée et totalement fermée à toute sorte de conversation ou de réconciliation, avoir Zoya en face de moi avec cette mine déconfite et sincèrement désolée ne me laisse pas indifférente. Je ne suis pas un monstre. Alors je soupire légèrement, j’affaisse mes épaules et tout en relevant mes lunettes de soleil sur mon crâne, je vais prendre place aux côtés de la brune sur le banc. “Il faut croire qu’on a toutes les deux manqué de sang froid ce soir-là.” A peine un euphémisme ou une exagération. “J’ai un peu…” Je passe ma langue sur mes lèvres pour chercher mes mots. Cette fois, je suis posée, je suis calme et on appréciera que je parle, je communique, je baisse les armes. C’est parce que c’est Zoya et qu’elle est chère à mes yeux. Je ne suis pas insensible face à une amie proche. Surtout quand elle me manque. “J’ai un peu dépassé les bornes.” Je passe mes mains sur mes cuisses en regardant en face de nous le paysage de Brisbane. “J’ai conscience que je t’ai poussé à bout pour aucune autre raison que la journée de merde que j’avais passé. J’aurai pas dû non plus.” C’est juste que Zoya en couple, c’est… Toujours aussi bizarre. “Mais tes mots ont fait mal. Ils le font encore.” T’es même pas une amie là, t’es rien du tout en fait tournant en boucle dans mon esprit comme un rappel d’une voix moqueuse à souhait. “Je pense pas que je les méritais. Même dans de telles circonstances.” Je peux affirmer que jamais je ne dirai de telles choses même sous le coup de la colère. Même si je suis impulsive et tempêtueuse. J’aime trop mes proches pour ça.

« Tu ne les méritais pas. Mes mots ont dépassé ma pensée, Birdie, I’m so sorry. » C’est le cas de le dire. Mais tu mentirais si tu prétends que ça ne t’es jamais arrivée d’avoir les mots plus forts que le véritable ressenti. Tu es une spontanée, une impulsive, exactement comme Zoya. Serait-ce le recul ou la maturité qui te permet de voir les choses de façon plus lucide ? Peut-être un peu des deux. Avoir la tête reposée, le temps qui a passé, c’est autant de moment où tu as pu te dire que c’était idiot et stupide. La futilité de la source de cette dispute était minime par rapport aux conséquences. Mais vous êtes Zoya et Birdie. La brune et la blonde. Vous avez dépassé vos propos, vos émotions, vos actions. Vous avez poussé assez fort et assez loin pour avoir décidé de mettre un terme à votre colocation. Ce qui a été stupide et encore plus au moment de Noël. Cette période festive que vous partagez avec une passion démesurée. Un des rares esprits sur cette terre réussissant à te comprendre et avec qui tu avais prévu une nouvelle série de drink games en regardant les films de la saison. A la place, il y a les regrets et la stupidité, la culpabilité mais aussi le reproche. Cependant, est-ce que ça ne serait pas la meilleure saison pour mettre de côté tes rancœurs, oublier que Zoya t’a attiré ici avec un mensonge et accepter qu’elle te manque ainsi que ses excuses ?

Les mains qu’elle prend font monter tes yeux sur elle, attirant ton attention sans l’ombre d’une seconde parce que ça t’a manqué. Tu aurais envie de rester en colère et de lui en vouloir mais c’est tellement insipide. Si jusqu’à présent, ce fut surtout une question de fierté, il est certain que voir Zoya briser la carapace et déposer les armes en première aide largement le processus. « Tu es importante à mes yeux, Birdie. Tu fais partie de cette famille que je me suis construite en dehors de la mienne, tu fais partie de mes plus belles rencontres et pour rien au monde, je ne t’échangerai. » C’est qu’elle sait aussi bien que mal parler, Zoya. Tu es véritablement touchée par ses mots et, well, il semblerait qu’elle réussisse à t’atteindre bien plus facilement et rapidement que tu aurais songé ou aimé. « Tu me manques, Bird’. J’espère que tu me pourras me pardonner et surtout… surtout qu’on retrouvera ce qu’on avait. » Il va falloir peut-être du temps et tu mords ta lippe en baissant les yeux. Tu es une fille pudique quand il s’agit de sentiments et tu n’es jamais très à l’aise avec les apitoiements, les réconciliations, les pardonnements. « Et j’ai besoin de ma complice of Christmas Time… Cette période n'a pas la même saveur sans toi. » Tu fais une légère moue boudeuse accentuée, la lèvre inférieure qui ressort alors que… “Je sais. J’ai le même ressenti.” Tu t’exprimes un peu, Birdie, c’est presque un miracle de Noël, diraient certaines mauvaises langues. Non pas que tu ne sois pas bavarde mais pour ce genre de sujets… Bref, on te connait.

« J’ai… j’ai d’ailleurs ça pour toi. » Quoi ? Tu es surprise parce que tu ne t’attendais pas à recevoir quelque chose, outre récupérer ton bien. « Ouvre… Ce n’est pas grand-chose et ça n’effacera peut-être pas tout… Mais notre amitié est scellée pour toujours comme ça. » Okay. Tu ouvres la petite boite et ta moue s’accentue un peu plus, relâchant tous les nerfs encore tendus il y a dix minutes. Tes prunelles claires remontent sur le poignet de Zoya pour admirer qu’elle a son propre exemplaire et tu gesticules ta bouche dans tous les sens avant de te décider de porter ton regard sur le visage de ton amie. “Comment tu veux que je résiste à tout ça ?” Tu ne parles pas forcément du bracelet. Il est joli, il est attendrissant mais ce n’est qu’un objet qui peut se perdre et se casser. Concernant les mots, ceux que tu as entendu te réchauffent le cœur bien plus que n’importe quoi d’autre. “Je crois que ça a vraiment été con de s’embrouiller pendant les fêtes.” C’est la seule conclusion qui te vient à cet instant ? Tu serres le bracelet dans ta main en commençant à sourire d’un air mélancolique. “Tu me manques aussi. Y en a pas eu une pour rattraper l’autre, que ce soit ce soir-là ou au moment de rendre les clés.” C’est le peu de le dire, c’est certain. “On doit trop se ressembler, pour le meilleur comme pour le pire.” C’est un constat mi figue mi raisin, il faut bien l’avouer. ”Je pense que j’ai eu peur de perdre ce qu’on avait parce que… Tu as un copain et c’est une partie de nos rapports qui s’envolent. J’ai flippé que ça brise quelque chose, que notre lien ne soit plus aussi proche sans cette partie-là.” Ce n’est pas que du sexe à tes yeux mais une véritable approche d’autrui. Surtout quand autrui est un proche que tu estimes. “J’ai peur de passer après. De ne plus avoir de l’intérêt. Alors j’ai sur-réagi.” Tu regardes de nouveau le bracelet en le levant à tes yeux. “Il est très joli. Tu me le mets ?” C’est un signe que la hache s’enterre doucement mais sûrement, n’est-ce pas ?

« C’est ce qui fait aussi qu’on soit si inséparable… » Malgré les caractères qui se confrontent, tu t’ennuierai si tes amis les plus proches n’avaient pas ce petit truc qui les rend si intéressants. Même si tu te prends la tête avec eux comme tu l’as fait avec Zoya. Cette dernière a dit des choses qu’elle ne pensait pas mais ça aurait très bien pu t’arriver aussi à toi. Ce qui a déjà été le cas dans le passé. Zoya est véritablement semblable à toi sur les points les plus énergiques, trépidants et spontanés. Il suffit de voir les instants où vous vous lancez, vous pouvez être juste insupportables. Mais à deux, c’est toujours plus drôle. « On a traversé notre pire… faut espérer que c’est pour aller vers du meilleur. » Ton petit sourire sur tes lèvres indique que toi aussi, tu l’espères. Vous ne pourrez pas faire pire que de déménager de votre appartement… Une vraie décision qui ne peut pas vraiment être dite comme spontanée vu que ça a mis plusieurs jours à se mettre en place. La lumière est toujours au bout du chemin - beaucoup disent de ne pas y aller mais toi, tu y cours. Tu n’aimes pas l’obscurité alors que tu ne fais pas attention et tu pries pour le meilleur. Zoya et toi irez forcément mieux. Tu viens de retrouver ta complice de Noël, après tout. Comme quoi, le miracle des fêtes est bien réel.

« Ca ne change strictement rien, Bird’. Que je sois avec Max ou non, tu auras toujours la même place dans ma vie, et dans mon cœur. JAMAIS je ne te laisserai tomber parce que je suis en couple. » Tu aimerais baisser la tête mais Zoya soutient ton regard avec une telle force que tu ne peux pas en détacher en retour. Ses mots te réchauffent le cœur et inondent ton être d’une jolie vague de douceur. C’est fou comme tu as besoin qu’on te le rappelle. Et c’est encore pire quand tu réalises qu’au final, ce n’est même pas à cause de son couple que vous avez failli ne plus vous revoir, mais à cause de votre amitié. Ça va clairement à l’inverse de ce que tu voulais. « Bien sûr, il y a certaines choses que l’on ne peut plus se permettre toi et moi, parce que je respecte Max mais aussi parce que je te respecte, toi. Mais en aucun cas, ça change tout l’amour que j’ai pour toi. » Les certaines choses étant s’embrasser et se déshabiller, tu le comprends aisément car ça s’appellerait de la tromperie apparemment - tu ne captes pas le concept de n’être qu’à une seule personne, tu trouves que c’est particulièrement ennuyant et c’est pour cela que tu resteras éternellement seule. Tu boudes un peu mais ça ne changera rien, Birdie, elle vient de te le dire. Il ne manque plus qu’à t’en convaincre toi-même. Calme ta possessivité. « Tu es unique, Cadburry. Personne ne pourra te remplacer » Ta moue s’accentue un peu plus et t’en fais exprès, ne serait-ce que pour attirer encore plus la tendresse de Zoya - t’es vraiment pas croyable. “Je sais.” Oh la prétentieuse - il n’y a rien de mal à être réaliste. Mais tu souris du coin des lèvres alors que Zoya vient te prendre dans ses bras. Tu passes automatiquement les tiens autour d’elle et, shit qu’elle t’a manqué. « I love you, Bird’. » “Tu m’as manqué aussi.” C’est la plus belle déclaration d’amour que tu peux donner à ce stade. Tu fermes les yeux et t’en profites pour humer son parfum…

Avant que vous écartez l’une de l’autre à ton grand regret. Tu la regardes te mettre le bracelet avec tout le symbolisme que ce geste représente. Connecter les deux morceaux de ton bijou comme vous êtes en train de reconnecter votre amitié. C’est une jolie vision des choses que tu apprécies de voir. « On est lié pour la vie maintenant. For better and for worse. » Ton sourire est fort et grand, alors que tu ne pensais vraiment pas te laisser attendrir aussi rapidement. Tu coinces ton petit doigt autour du sien que tu embrasses sans réfléchir. “Pour le meilleur et pour le pire. On va pas parler de mort, ça me fout le bourdon.” Encore plus à la période de Noël. « Tu as un peu de temps ? On pourrait aller faire quelques boutiques… ou aller à la patinoire qui a été installée sur la place du City hall ? » Ton expression s’illumine d’un seul coup. “Oh, la patinoire, j’avais oublié! On devrait totalement y aller. A part si tu as peur d’être ridicule.” Que tu dis en te levant du banc avant de passer son bras autour de celui de ton amie. Cependant, tu ne bouges pas. Non, tu lèves la tête pour la regarder. “Merci Zoya. D’avoir été courageuse pour revenir vers moi. Je sais pas si j’en aurai été capable. Je suis tellement nerveuse des excuses et des scènes mélodramatiques que je me retrouve incapable de le faire moi-même.” Même si tu espères que tu aurai fini par mettre de l’eau dans ton vin et du courage dans tes veines pour renouer. C’est Zoya, après tout. Ce n’est pas n’importe qui. Si tu es revenue auprès de Will, tu peux aussi revenir auprès d’elle. “Et, ahem… T’es toujours avec Max, je présume ?” Que tu demandes alors que tu commences à la tirer en direction du City Hall. Vu ce qu’elle t’a dit, ça te semble assez cohérent comme réflexion.