Ça fait trente-minutes que je suis assis dans ma voiture à me demander ce que je peux bien foutre devant l’appartement de Maisie, alors que je pourrais être en train de frapper à la porte de Penny ou me réfugier dans celui de Lexie. Je sais qu’Esmée se ferait un plaisir de me servir quelques cookies et un verre de lait chaud, pourtant c’est jusqu’ici que je me suis mis à rouler en quittant la caserne et son reflet du passé. C’est dans des moments comme celui-ci que je me rends compte à quel point je suis plutôt bien entouré et qu’avec les années, Sam et moi, nous avons réussi à construire une forteresse pleine de gens sur qui nous pouvons désormais compter. Des personnes qui tiennent à nous autant que ce qu’on peut tenir à eux, qui répondent toujours présents pour prendre soin de Samuel lorsque je ne suis pas en position de le faire, comme ce soir par exemple. Alors pourquoi Maisie ? Sûrement parce que Lexie et Penny attendent un bébé quant à Esmée, elle est trop âgée pour avoir à s'inquiéter. Peut-être aussi parce qu’ils me connaissent trop bien pour croire à mes bobards et qu’à voir ma gueule dans le rétroviseur, il me faudrait bien plus que des belles paroles pour leur ôter tout soupçon. Je suis pas en mesure d’en parler, c’est à peine si j’arrive à me faire à l’idée de vivre dans un monde où elle ne figure plus. Y’a tout qui s’est enchainé trop vite : les paroles de l’urgentiste; la paperasse à compléter comme s’il ne suffisait que d’une simple signature pour tirer un trait sur ce qu’elle était; toutes ces informations données et que je ne suis pas en mesure d'assimiler. Et puis, y’a eu les retrouvailles à la caserne des pompiers, c’est là où tout a vraiment dégénéré. Je sais que je peux pas me permettre de flancher une seconde fois, qu’elle n’aurait pas voulu me voir dans cet état, rongé par la colère comme après le départ de mon grand-père ou celui de Russell. Elle a toujours détesté les conflits, c'est pas pour rien qu'elle a fait le choix de les fuir. Pourtant, ce soir, j'ai bien du mal à lui faire honneur. Les traces de sang séchées sur mes phalanges en sont la preuve et même si je ne regrette pas mon geste, je suis conscient que le coup n'a pas seulement été porté contre lui, mais aussi et surtout contre moi. J'arrive plus à me souvenir, je sais plus si j'ai bien mis les boites de médicaments en sécurité. Je ne me revois pas fermer l'étagère à clé, ni même les prendre pour les ranger et les mettre hors de sa portée. Ça faisait pourtant partie des automatismes de la journée, ceux qu'il m'était impossible de louper, mais je ne me souviens pas l'avoir fait alors peut-être que c'est ma faute si elle nous a quitté en plus du fait de ne pas avoir su l'aider. C'est mon père qui a mis le feu aux poudres en décidant de la quitter, mais je suis celui qui n'a pas su mettre fin aux flammes. Donc, ouais, j'ai déraillé complet, j'ai pas pensé plus loin que la colère, mais le problème avec l'agressivité, c'est que plus on la laisse s'installer et plus c'est difficile de s'en défaire. Alors pourquoi Maisie ? Sans doute parce que c'est la seule personne que je connaisse -en dehors de son frère- qui me déteste assez pour ne pas me prendre en pitié. La seule envers qui le fait de me montrer exécrable n'a rien d'anormal et qui saura accueillir mes silences comme une bénédiction et non pas comme un signal d'alerte. C'est finalement tout ce dont j'ai besoin là, tout de suite. Je veux pourvoir prétendre que rien n'a changé jusqu'à ce que je sois obligé d'annoncer l'insurmontable à celui qui passe le week-end chez les Hurley.
Mon portable se met à vibrer à plusieurs reprises après avoir envoyé quelques messages à Moriarty pour lui proposer de prendre son van et de quitter la ville. Une idée prise sur un coup de tête, j'étais pas sûr qu'elle accepte, mais faut croire qu'elle a aussi besoin de prendre l'air sans quoi elle aurait sans doute refusée de se retrouver coincée avec moi pendant plus d'une journée. Je jette un dernier coup d'oeil dans le rétroviseur intérieur et ouvre la boite à gants pour en sortir les lunettes de soleil que m'a offert Samuel pour qu'elles puissent matcher avec les siennes. C'est pas ce qu'il y a de plus classe, mais ce sera toujours mieux que les rétines marquées par son départ. Je quitte le véhicule pour venir ouvrir le coffre lorsque je la vois enfin sortir de son appartement. "Bon, avant que tu me poses la question : Oui c'est des dinosaures et si je les porte c'est parce que t'as le don de m'éblouir." La disquette est à l'image du faux petit-copain parfait que je suis depuis à peu près quatre mois. J'attrape les sacs plastiques à l'effigie de l'épicerie du coin et les dépose à mes pieds pour prendre le plaid que je passe sur mon épaule. "J'ai pris de quoi survivre." On devrait pouvoir tenir une journée voire deux si tant est qu'on ne se soit pas entretuer avant même de s'être mis en route. "Il est garé où ton van ?" Je demande, pour être sûr qu'elle n'ait rien raté du message que je lui ai envoyé. Non, parce que techniquement elle n'a pas dit oui. Il se pourrait même qu'elle soit sortie pour me foutre la raclée de ma vie ou m'incendier de l'avoir réveillé, dérangé ou que sais-je encore, interrompu devant un épisode de Bob le bricoleur. "Tu viens ?" Je lui lance en commençant à marcher vers une direction qui m'est encore inconnue, les bras chargés de paquets de bouffes que je n'ai même pas envie de manger. Heureusement qu'il y a l'alcool, c'est peut-être ce qui pèse le plus lourd, mais c'est aussi ce qui me fait le plus envie.
BY PHANTASMAGORIA
Dernière édition par Angus Sutton le Dim 5 Juin 2022 - 14:46, édité 1 fois
Maisie Moriarty
la trahison des images
ÂGE : vingt-deux ans (10.02.2001). STATUT : plus intéressée (elle ment). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #421 carmody road auprès de jo et sa grand-mère, ava, pour veiller sur celle-ci. troisième colocation en un an, il faut que ça marche. POSTS : 721 POINTS : 920
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION SEXUELLE : Ça ne m'intéresse pas. PETIT PLUS : un frère, trois demi-frères et sœurs, les relations ne sont idéales qu’avec le plus jeune d’entre eux (llewyn, 10 ans) ≈ mouton noir de la famille qui est tombée dans les troubles du comportement alimentaire à l’adolescence et ne s’en est jamais sortie ≈ vierge et peu intéressée à ce que cela change, peu intéressée tout court par l’idée d’être en couple ≈ mère démissionnaire, elle prend de plus en plus en charge son jeune frère ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
seth #5 ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
angus #5 & #7 ⊹ they may not know each other to say it, but it was never hidden. how much ever they hated each other, fate ties them together.
carl #4 ⊹ friendship must be built on a solid foundation of alcohol, sarcasm, inappropriateness and shenanigans.
aiden #1 (fb) & #2 (fb) ⊹ there comes a time when you have to stop crossing oceans for people who wouldn’t even jump puddles for you.
(#) Sujet: Re: (Maisie #7) You got a fast car and I want a ticket to anywhere Sam 30 Avr 2022 - 0:42
@ANGUS SUTTON & MAISIE MORIARTY ⊹⊹⊹ You got a fast car, I want a ticket to anywhere. Maybe we make a deal, Maybe together we can get somewhere, Any place is better. (c) hvkate-a&mulligxns.
Je vais le tuer. C’est une pensée que j’ai régulièrement quand il s’agit d’Angus, mais je crois que cette fois-ci, c’est la bonne. Je vais le tuer et je m’occuperai plus tard de réfléchir à comment cacher son corps. Là, tout de suite, j’ai juste envie de le tuer, alors qu’il m’annonce, l’air de rien, être devant chez moi. C’est encore plus creepy que ce que Carl est capable de faire – et Dieu sait qu’il peut aller loin quand il a une nana dans le viseur. Mais Angus le fait délibérément, il n’a aucune excuse à son comportement, c’est juste un imbécile qui ne respecte pas les limites... Oui, bon, des limites qu’on a pas fixé officiellement quand on s’est lancé dans ce plan foireux de faire croire qu’on était ensemble pour agacer mon frère, mais vu nos affinités, je pensais que c’était assez clair qu’on évitait de se rendre chez l’autre sauf en cas d’extrême nécessité. Et j’ai beau réfléchir, je vois pas pour quelle raison Angus est devant chez moi, parce que Lee n’était pas avec lui et Samuel et qu’il dort (j’espère, vu l’heure) paisiblement chez notre mère, parce que Seth ne squatte pas le canapé et que j’ai pas besoin de son aide pour le faire déguerpir et que jusqu’à preuve du contraire, on a remis les compteurs à zéro concernant nos petites vengeances respectives. Je me doute bien qu’il va me faire payer mon intrusion à MHI, mais je pense aussi qu’il a dû comprendre ce que ça faisait, d’être confronté sur son lieu de travail et qu’il a peut-être (ouais, j’ai un doute vu son manque de neurones) compris la leçon. Mais à part une envie fulgurante de me rendre la monnaie de sa pièce (ok, j’ai pas cinq ans, mais quand même... c’est lui qui a commencé), je ne vois vraiment pas ce qu’il fout là et je compte bien le découvrir. Surtout, si j’ai effectivement raison, il faut que j’essaie d’arrêter les frais le plus vite possible, parce qu’il est presque minuit, parce que mes colocataires dorment déjà (la vieillesse, je suppose, ça va se coucher avec les poules) et que mes voisins m’ont déjà sermonné à plusieurs reprises sur le volume sonore de la radio de mon « copain » quand il vient me chercher. Ils sont à deux doigts de porter plainte et si ça venait à se produire, je peux être sûre que Swann et Sofia, eux, ne seront pas seulement à deux doigts de me virer de la maison. Et je trouverai pas mieux pour un tel prix sur le marché, encore moins avec la possibilité d’héberger mon frère de temps à autre (je parle du petit, le grand faisait pas partie du lot, à la base). J’ai aucune envie d’élire domicile dans mon van en bout de course, parce que si c’est une solution que j’apprécie quand je pars en week-end, je suis pas sûre que ce soit vivable à l’année, hein, entre le manque de sanitaire et le frigo modèle réduit. Je vois déjà l’état de ma vie dans deux semaines si Angus décide de faire des siennes, et c’est la raison pour laquelle j’ai pas le temps de tergiverser et j’essaie pas de m’arranger avant de quitter ma chambre, de dévaler les escaliers quatre à quatre, ouvrant la porte à la volée – si Swann et Sofia dormaient, ils sont maintenant réveillés.
"Bon, avant que tu me poses la question : Oui c'est des dinosaures et si je les porte c'est parce que t'as le don de m'éblouir." Il a les mains dans le coffre et des lunettes de soleil sur la gueule et j’imagine le pire. Je le vois déjà sortir un projecteur pour illuminer tout le quartier, histoire de joindre l’image au son, parce que pourquoi se contenter d’un quand il peut faire les deux. Je sens la tension dans tous mes muscles alors qu’il sort des sacs plastiques ? Un plaid ? Il va me tuer c’est ça ? Il m’a devancé, il va me tuer, transporter mon sac dans le plaid avant de me découper en morceaux et de me jeter dans des sacs plastiques. C’est évident que ça allait se faire dans ce sens, je suis peut-être plus maligne que lui, mais il est plus fort, c’est sûr. "J'ai pris de quoi survivre." - « De quoi survivre... ? » Je répète, surprise. Donc il va pas seulement me tuer, il va aussi me bouffer et m’agrémenter de sauce piquante achetée à l’épicerie du coin, c’est ça ? "Il est garé où ton van ?" Et me rouler dessus, pour conclure le tout, histoire d’être sûr que j’ai du goût ou que je suis bien morte, dépend de l’ordre dans laquelle il réalisera les choses (ou alors il est vraiment creepy, mais là j’suis qu’à moitié étonnée). « Mon van ? » J’ai l’impression d’être un perroquet et j’y peux rien, il y a un truc louche dans tout ça. Angus a presque l’air... normal. Comme si ses messages étaient vrais, comme s’il attendait réellement que je l’emmène quelque part avec mon van. Mais c’est Angus. Il y a jamais rien qui va dans sa tête, alors je crois pas qu’aujourd’hui fasse exception à la règle. "Tu viens ?" Il commence même à marcher. C’est pas un truc de tueur en série, ça, normalement il m’aurait déjà assommé pour me traîner. « J'vais nulle part, Angus ! » Je hausse le ton un peu malgré moi alors que je le rattrape et que je me pose devant lui pour l’obliger à s’arrêter. « Il est presque minuit, j’suis en pyjama et t’es Angus Sutton, jamais de la vie je te suis pour aller je ne sais où. » Il y a trop d’éléments foireux dans ce constat, ça me fait trop peur. « Sérieusement, Sutton, abrège et dis-moi quelle petite vengeance à la con t’as prévu. » Il y en a une, je suis sûre. « Tu veux m’asperger d’un truc dégueulasse ? » Je demande en jetant un œil aux sacs. « Tu veux me kidnapper et me déposer à des dizaines de kilomètres et voir comment je survis ? » Cette fois-ci, mon regard se pose sur le plaid. « Me priver de la vue ? » Que je conclus en revenant à ses lunettes de soleil que j’ai envie d’arracher – mais eh, plus de violence, c’est la bonne résolution prise quatre mois trop tard. « Vas-y, qu’on en finisse. » Je serre les dents et ferme les yeux alors que je relève mes bras, façon épouvantail, prête à accepter la sentence – parce qu’il y en a une, il y a aucune autre raison pour qu’il se soit déplacé jusqu’à moi.
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(#) Sujet: Re: (Maisie #7) You got a fast car and I want a ticket to anywhere Sam 14 Mai 2022 - 23:38
You got a fast car and I want a ticket to anywhere.
Elle me dévisage tandis que je m’attèle à récupérer le kit de survie pour notre petite escapade. Je n’ai jamais fait ça : quitter Brisbane. Encore moins sur un coup de tête, je sais pas trop dans quoi je m’embarque et je n’ai franchement pas la tête à y songer davantage. Je veux juste me barrer d’ici, dépasser la frontière invisible, celle qui m’a longtemps séparé du reste du monde et découvrir autre chose que tous les endroits d’une ville que je connais comme ma poche. « De quoi survivre... ? » Elle a l’air surprise, c’est pas ce que font les jeunes quand ils s’apprêtent à partir à l'aventure ? Remplir le coffre de choses utiles comme : un sac de bouffe ; de quoi s'hydrater ; une couverture et puis de quoi passer le temps comme le vieux jeu de cartes que je fourre dans la poche arrière de mon pantalon. Ça me parait être le strict minimum, je ne pense pas en faire trop, je suis même persuadé qu’il me manque des choses essentiels comme : un briquet pour pouvoir faire un feu de camp ; un aspire venin (hors de question d'utiliser ma bouche si elle se fait mordre par un serpent, plutôt crever !) et un lance-pierre pour pouvoir se protéger en cas de légitime défense, c'est pas commode le dingo, voyez-vous. En gros, on est dans la merde sauf si elle à tout ce qu'il faut dans son van. « Mon van ? » Je baisse un peu mes lunettes de soleil pour la dévisager un instant avant de les remettre rapidement sur le nez. À quoi elle joue ? C'est quoi, une nouvelle lubie ? Imiter l'écho de ma propre voix pour me donner un avant-goût de ce à quoi pourrait ressembler une nuit passée en sa compagnie au fin fond d'une des grottes de l'Australie ? Non parce que si j'avais eu envie de passer le week-end avec un perroquet, je me serais démerder pour en trouver un. « J'vais nulle part, Angus ! » Elle vient se positionner devant moi pour me barrer le chemin. J'ai du mal à comprendre sa réaction, mes messages étaient pourtant clairs et ses réponses l’étaient tout autant. Je pensais qu’on avait un deal et que, pour une fois, on avait réussi à se mettre d'accord. « Il est presque minuit, j’suis en pyjama et t’es Angus Sutton, jamais de la vie je te suis pour aller je ne sais où. » Tout compte fait, Maisie n'est pas si différente des autres. Elle utilise les gens comme des objets jusqu’à ce qu’elle n’ait plus rien à en tirer."Je suis fréquentable seulement quand ça t'arrange. "Je lâche, exaspéré par sa réaction mélodramatique. Sincèrement, ça me dépasse. C'est elle qui m'a proposé de jouer les faux petits-amis. Elle aurait pu choisir n'importe qui, c'est pas les connards qui manquent sur Brisbane pourtant c'est bien à moi qu’elle s’est empressée de demander service donc qu'elle arrête de faire comme si c'était une véritable corvée que d'avoir à passer du temps en ma compagnie. L’excuse du frère, ça va deux minutes, mais faudrait vraiment qu'elle se déteste pour s’infliger une pseudo relation pendant des mois avec le dernier des bouffons dans l'unique but de faire chier son frère ainé. Dans tous les cas cette supercherie s'arrête ici. "Qu'est-ce que tu fous là, alors ? T'es venue pour me montrer ton magnifique pyjama ?" Je crache parce qu'il est là, le véritable venin et qu'on a pas besoin de partir camper pour qu'elle se fasse mordre par un serpent. «Sérieusement, Sutton, abrège et dis-moi quelle petite vengeance à la con t’as prévu. » J’ai pas le temps d’en placer une qu’elle prend les devants en se lançant dans un monologue digne d’une pièce de théâtre. «Tu veux m’asperger d’un truc dégueulasse ? »C’est vrai qu’on est le premier avril et que j’aurais très bien pu utiliser cette date comme excuse pour me foutre un peu plus de sa gueule, mais non. Je n'ai pas la tête à rire ce qui est assez ironique pour un premier avril, c'est quand même le seul jour de l'année où il est socialement acceptable de se laisser aller à quelques blagues enfantines. « Tu veux me kidnapper et me déposer à des dizaines de kilomètres et voir comment je survis ? » Je fronce les sourcils, elle part loin dans ses hypothèses surtout que si j’avais eu envie de la kidnapper je m’y serais pris autrement. J’ai bingwatché bien trop de séries criminelles pour savoir que : 1) Envoyer des messages à sa future victime le soir même dudit kidnapping n’est pas la plus futée des idées. 2) Gaspiller son argent dans des provisions pour la laisser mourir de faim quelques kilomètres plus loin, non plus. 3) Autant se rendre directement au poste de police si c'est pour venir la chercher devant son domicile. Je veux bien qu’elle me pense con, mais quand même pas à ce point. « Me priver de la vue ? » En quoi ça m’aiderait au juste ? Je suis perdu. Sans parler du fait que c'est Maisie qui a essayé de me rendre aveugle en débarquant sur mon lieu de travail en robe rose bonbon. Mes yeux s’en souviennent encore et il m’arrive même d’en faire des cauchemars. « Vas-y, qu’on en finisse. » Elle ferme les yeux et mime une version minable du Christ juste après avoir été crucifié tandis que je me penche pour attraper les sacs de provisions. "Rentre chez toi, Maisie. Je conclus, parce que j’en ai ras-le-cul de toujours devoir courir après les gens. C’est plus fatiguant qu’avoir à courir derrière un ballon pourtant c’est pas le cardio qui me manque, mais j’ai plus envie de me battre pour que les gens aient envie de rester. Elle ne veut pas venir ? Aucun problème, mais j'ai autre chose à faire que de la regarder faire son cinéma. « Trouve-toi quelqu’un d’autre pour jouer ton mec, j’arrête.» Je lance, sans prendre la peine de me retourner, les sacs dans les mains, je fais marche arrière pour retourner à mon véhicule. C’est Samuel qui risque d’en avoir le cœur brisé et le timing est sûrement médiocre, mais au moins je me dis qu’il n’aura pas à subir deux peines en l’espace de quelques mois. « T’auras qu’à dire à Seth que je t’ai trompé ou une connerie du genre, c’est pas l’imagination qui te manque. » Ça m'évitera d'avoir à faire face à son regard plein de pitié quand elle apprendra le décès de ma mère par le biais de son petit-frère. Je préfère encore qu'elle me déteste plutôt que de la voir compatir à mon sujet.
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Maisie Moriarty
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ÂGE : vingt-deux ans (10.02.2001). STATUT : plus intéressée (elle ment). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #421 carmody road auprès de jo et sa grand-mère, ava, pour veiller sur celle-ci. troisième colocation en un an, il faut que ça marche. POSTS : 721 POINTS : 920
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION SEXUELLE : Ça ne m'intéresse pas. PETIT PLUS : un frère, trois demi-frères et sœurs, les relations ne sont idéales qu’avec le plus jeune d’entre eux (llewyn, 10 ans) ≈ mouton noir de la famille qui est tombée dans les troubles du comportement alimentaire à l’adolescence et ne s’en est jamais sortie ≈ vierge et peu intéressée à ce que cela change, peu intéressée tout court par l’idée d’être en couple ≈ mère démissionnaire, elle prend de plus en plus en charge son jeune frère ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
seth #5 ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
angus #5 & #7 ⊹ they may not know each other to say it, but it was never hidden. how much ever they hated each other, fate ties them together.
carl #4 ⊹ friendship must be built on a solid foundation of alcohol, sarcasm, inappropriateness and shenanigans.
aiden #1 (fb) & #2 (fb) ⊹ there comes a time when you have to stop crossing oceans for people who wouldn’t even jump puddles for you.
(#) Sujet: Re: (Maisie #7) You got a fast car and I want a ticket to anywhere Ven 27 Mai 2022 - 23:03
Je n’ai jamais compris Angus. Ce n’est pas nouveau ; pourtant ce soir, alors que je suis face à lui et l’énigme qu’il représente, cette idée me dérange plus que d’ordinaire. Mon regard ne cesse de le dévisager malgré la pénombre, mes mots n’arrêtent pas de répéter les siens tandis que je ne comprends pas ce qu’il recherche en se pointant devant chez moi comme il vient de le faire. Je ne suis même pas surprise, en réalité, parce que c’est tout à fait le genre de comportement qui lui ressemble, qui nous ressemble, de s’imposer chez l’autre pour l’emmerder. Mais Angus a l’air sérieux. Il a des sacs dans les mains, il y a un air déterminé sur le visage et, surtout, aucune pique. Non, il a préféré l’humour. Ça ne lui ressemble pas et à vrai dire, plus les minutes passent, plus j’ai l’impression que le Angus devant moi n’a rien à voir avec celui que je côtoie et exècre depuis des mois. Il ne m’attaque pas alors qu’il aurait toutes les raisons de le faire, moi qui me suis pointée au milieu de la rue en pyjama et cheveux en bataille. Je me suis offusquée de son intrusion dans mon téléphone pour accoler des emojis ridicules à son nom, je l’ai menacé pour mieux qu’il me rappelle mon statut de naine face à lui ; je lui ai tout donné pour qu’il se foute de moi comme il sait si bien le faire et pourtant il ne saisit pas la perche. Et, un instant, je me demande si je préfère réellement cette version calme de mon meilleur ennemi, nettement plus inquiétante que la version arrogante et agaçante que je fréquente en temps normal. Parce qu’il est inquiétant, c’est tout – c’est pas moi qui m’inquiète, non, encore moins quand il baisse ses lunettes un instant et que ce que je crois y voir me terrorise un instant. Parce que c’est pas son regard, c’est pas le regard du Angus qui ne manque jamais une occasion de me rabaisser ou de me narguer, non, c’est une toute autre personne que j’ai devant moi, qui m’est totalement inconnue et je ne sais absolument pas comment m’adresser à elle. Je ne sais pas à quoi il joue, s’il a décidé de se lancer dans une reconversion d’acteur pour mieux me surprendre et reprendre l’avantage dans notre petite guerre sans fin. Après le coup que je lui ai fait à la MHI, je ne serais pas étonnée – je ne pourrais même pas lui en vouloir tant c’est logique. Même si c’est lui qui a commencé (argument ô combien recevable) il n’empêche que j’ai probablement dû le mettre hors de lui ce jour-là et qu’il ne cherche qu’à se venger. Et vu l’heure, vu l’urgence que j’ai décelée dans ses messages, son plan est inévitablement foireux. Si je dois reconnaître que d’ordinaire une certaine curiosité s’empare de moi à l’idée de savoir ce qu’il prépare pour continuer d’être un adversaire à la hauteur, aujourd’hui je ne suis pas sûre d’avoir la même assurance. "Je suis fréquentable seulement quand ça t'arrange." Il doit probablement lire l’incompréhension dans mon regard alors que je suis plantée devant lui. « Et pas moi, peut-être ? » Je lui demande, légèrement agacée. Question rhétorique ; moi-aussi je suis là quand ça l’arrange, quand il a besoin d’une potiche pour son bal des anciens – alors qu’il ne vienne pas jouer aux offusqués parce que j’en fais de même. Et même si je retrouve peu à peu le Angus que j’ai toujours connu (ou presque), je ne suis pas sereine pour autant. C’est pas que je me sens menacée, je ne lui prête pas des intentions qui ne lui ressemblent pas, mais je n’arrive toujours pas à mettre le doigt sur ce qui me dérange. "Qu'est-ce que tu fous là, alors ? T'es venue pour me montrer ton magnifique pyjama ?" Dans d’autres circonstances, j’aurais tourné sur moi-même pour approuver son propos. Mais Angus n’est pas moqueur, ni même arrogant. Il est juste acerbe et fulminant, ce qui ne lui ressemble pas. Même quand j’ai débarqué chez Michael Hills il n’était pas ainsi. Parce que ce n’est peut-être pas de la colère dans ses yeux, même si je n’arrive pas encore à identifier ce dont il s’agit.
J’émets des hypothèses quant à ce qu’il prévoit, je provoque, encore et encore, jusqu’à être dans le juste – mais Angus ne rebondit pas, ne réagit pas et je peine toujours à comprendre le fond du problème. "Rentre chez toi, Maisie.’’ Encore une fois, il n’a saisi aucune de mes perches et cette fois-ci, je reconnais que je suis peut-être dans le tort ; que c’est moi qui me fais des idées et que je vais trop loin. « Trouve-toi quelqu’un d’autre pour jouer ton mec, j’arrête. » C’est pas le souci à cet instant, je m’en fiche bien de cette histoire. Je devrais m’en ficher aussi de son attitude, mais j’y arrive pas et il m’énerve encore plus alors qu’il n’a rien fait. C’est tordu cette histoire. « T’auras qu’à dire à Seth que je t’ai trompé ou une connerie du genre, c’est pas l’imagination qui te manque. » Ah, le voilà, l’uppercut dans la figure parce que je l’ai vexé et ça ressemble déjà plus à ce que je connais. « C’est bon, calme toi Meryl Streep. » Que je soupire alors que son attitude dramatique ne lui apportera pas d’oscar, désolée pour lui. J’ai encore un instant d’hésitation alors que je ne suis pas sûre qu’accéder à sa demande soit une bonne idée. On va s’entretuer, c’est certain. Mais il y a cette petite voix dans ma tête qui me dit que je lui dois bien ça. Elle a évidemment tort, hein, qu’on se le dise, et si j’accepte, ce n’est pas du tout parce que je lui suis redevable ou quoi que ce soit, j’ai seulement une once de gentillesse bien cachée qui a décidé de s’exprimer cette nuit. J’ai juste envie de savoir quel plan tordu il a prévu pour justifier un tel acting – même si ses yeux me semblaient sincères – c’est la curiosité qui me pousse à revenir sur ma décision et rien d’autre, qu’il ne se fasse pas d’idée. « Laisse-moi aller me changer et prendre mes clés. » Que je lui concède en me tournant et en rejoignant l’intérieur de la maison. Une fois dedans, mes pas se veulent bien plus rapides tandis que je me précipite dans ma chambre pour enfiler les premières fringues qui me viennent sous la main et que j’en fourre de rechange dans un sac. Revenue au rez, je gribouille un mot à mes colocataires avant de me saisir de mes clés et de claquer la porte. Mon pas se veut normal tandis que je constate qu’Angus n’en a pas profité pour déguerpir. Je dois éclaircir cette histoire et surtout faire taire cette foutue voix qui n’arrête pas de s’inquiéter concernant Angus. S’il y avait quelque chose de plus que son envie de m’emmerder, ce n’est pas chez moi qu’il se serait pointé ou alors il m’aurait déjà explosé au visage, que je tente de la faire taire. « J’ai le droit de savoir quelle mouche t’a piquée ? » Je l’interroge alors que d’un signe de la tête, je lui demande de me suivre. Qu’il se débrouille avec ses sacs, après tout, si je conduis, lui n’a qu’à s’occuper du reste. « Et que tu saches, j’fais pas ça parce que j’ai peur que tu me largues. » Je dis en lui adressant un coup d’œil et en faisant mine de m’essuyer une fausse larme qui roule le long de ma joue. « Et on est supposé aller où, au juste ? » Je conclus alors qu’après quelques minutes de marche, nous voilà devant le van où je vais peut-être vivre mes dernières heures – oui, bon, promis, j’arrête.
Je pensais qu'on avait dépassé le stade des prises de tête depuis mon intervention au ciné et sa petite vengeance sur mon lieu de travail mais faut croire que la partie de ping-pong est toujours d'actualité sauf que ce soir je préfère déclarer forfait. Est-ce que c'est ça, être en couple ? Non parce qu'on ne l'est pas vraiment alors j'ose même pas imaginer à quoi nos embrouilles ressembleraient si c'était vraiment le cas. Maisie ne le sait sûrement pas, mais cette relation, aussi fictive soit-elle, est la plus longe qu'il m'ait été donné d'avoir jusqu'à présent. « Et pas moi, peut-être ? » Elle me demande sur un ton qui révèle son agacement. C'est pas pareil. Premièrement parce que je ne l'ai jamais utilisé pour faire chier quelqu'un, deuxièmement parce que même si je l'ai invité à la réunion des anciens élèves, je ne l'ai pas fait dans l'unique but de louer ses services, mais aussi parce que j'étais certain qu'il y aurait moyen de s'amuser et pour finir, je ne suis pas sans cesse en train de la rabaisser. Ok, peut-être que si, mais contrairement à elle, il m'arrive parfois de nuancer mes propos quand elle n'a que des trucs péjoratifs à me foutre en pleine gueule. Comme d'habitude, et surtout parce que ma patience ne tient plus qu'à un fil, elle finit par me faire cracher un venin que j'aurais préféré économiser pour plus tard. Elle en prend pour son grade, Maisie et son pyjama aussi. Je ne laisse rien passer à la trappe jusqu'à ce qu'elle se lance dans un monologue mélodramatique et que je lui demande de rentrer chez elle après avoir mis un terme à notre fausse relation. Gentil comme je suis, je lui donne même carte blanche quant au motif de la rupture, elle pourra dire ce qu'elle veut, ce soir y'a rien qui m'importe plus que de me tirer d'ici. « C’est bon, calme toi Meryl Streep. » Je dois avouer que la comparaison est loin de me déplaire. J'ai pas vu autant de films qu'elle, mais "le diable s'habille en Prada" fait partie de ceux que j'ai regardé plus d'une fois. Qu'on soit clair, je l'ai visionné à des fins analytiques et non pas pour le plaisir. C'est un excellent film pour décortiquer les lois qui gravitent autour du concept de la hiérarchie, mais pas que, ça illustre aussi parfaitement les inégalités sociales qu'on peut retrouver dans le domaine du travail ou dans la vie en général. Miranda, le personnage interprété par ladite Meryl Strip est la copie conforme de Saül au féminin tandis que moi, je me rapproche plus du personnage incarné par Anne Hathaway, tout comme Maisie d'ailleurs. Néanmoins, je prends ça comme un compliment parce que je préfère de loin être comparé à une rédactrice en chef plutôt qu'à Oliver Twist. « Laisse-moi aller me changer et prendre mes clés. » Je parie deux mars que c'est juste un prétexte pour se faire la malle et me laisser en plan."Dépêche-toi, y'a pas de place pour la sloth life ce soir." Je dis en pointant son pyjama du doigt. Non mais vraiment, elle l'a trouvé au rayon enfant ou ça se passe comment ? Je suis sûr qu'il plairait à Samuel, mais mon petit-frère a neuf ans et il a tendance à aimer tout ce qui peut être considéré comme étant atypique. Je la regarde s'en aller puis m'assois sur le trottoir en sortant une bouteille de bière que je ne mets pas longtemps à décapsuler. Qu'elle se grouille, j'ai pas le cœur à être seul une minute de plus et je préfère l'entendre râler plutôt que d'avoir à cogiter. Je porte le goulot à mes lèvres pour boire une gorgée de ma boisson en grimaçant, puis une deuxième pour m'habituer au goût amer causé par le brassage.
La bouteille à moitié vide, je suis trop concentré à visionner la toute nouvelle publicité d'une marque concurrente pour l'entendre arriver. « J’ai le droit de savoir quelle mouche t’a piquée ? » Je fais pivoter mon poignet pour jeter un coup d'oeil à ma montre avant de lever les yeux vers elle. "C'est l'amour, que veux-tu ça ne s'explique pas. J'y peux rien si je suis piqué." Je dis en posant une main sur le cœur, organe qui ne bat toujours pas pour elle soit dit en passant. Je me relève et termine ma boisson d'une traite avant de la balancer dans la poubelle. Elle me fait signe de la suivre et, pour une fois, je ne me fais pas prier pour lui enjamber le pas sans oublier de prendre les sacs qu'elle n'a pas l'air de vouloir m'aider à porter. Tant pis pour elle, ça fera plus de bouffe pour moi. « Et que tu saches, j’fais pas ça parce que j’ai peur que tu me largues. » Mais oui, à d'autres. Elle fait semblant d'essuyer une larme imaginaire, sauf que je reste persuadé que sa vie serait beaucoup plus barbante si je venais à en sortir. Heureusement pour elle, ce n'est pas le cas."Et que tu saches, c'était juste un poisson d'avril, t'es toujours en couple et je suis toujours ton chaton d'amour." Je dis en passant ma main de libre sous mon t-shirt pour mimer les battements de mon cœur. C'était pas du tout un poisson d'avril, du moins j'étais on ne peut plus sérieux jusqu'à ce qu'elle change d'avis et finisse par accepter de partir en road-trip avec moi. « Et on est supposé aller où, au juste ? »Aucune idée, partout sauf ici. J'hausse les épaules alors que nous arrivons enfin devant son bolide. Je n'ai jamais quitté la ville, pas même lors de sorties scolaires donc j'ai tout à découvrir."En dehors de la ville, pour le reste c'est toi qui décide." Question d'équité puisque madame adore ça et que je n'ai aucune destination à lui fournir. Je prends place côté passager et en profite pour jeter un coup d'oeil à l'arrière du van lorsque je me retourne pour y déposer les sacs. Je remarque directement qu'il n'y a qu'une seule et unique banquette, je sais pas à quoi je m'attendais en embarquant dans son véhicule de hippie, mais hors de question qu'elle me laisse dormir à la belle étoile. Ceci dit, il est encore trop tôt pour lui en faire part, j'ai pas non plus envie qu'elle me laisse sur le rebord de la route alors je compte bien profiter du trajet pour élaborer un plan qui la poussera peut-être à me céder sa place dans le mini dortoir aménagé. "Ta chambre est dans le même état ?" Je demande en pointant du doigt ce qui ressemble plus à un fourre-tout qu'à l'intérieur d'un van. Et qu'elle me sorte pas l'excuse du bordel organisé, parce que je suis sûr qu'elle serait incapable de trouver le kit de sécurité si on se retrouvait coincé au beau milieu de la route ce qui est loin d'être rassurant. "Bon, j'ai un jeu à te proposer pour faire passer le temps durant le trajet." Et pour éviter d'avoir envie de s'entretuer. "Deux mensonges, une vérité. Ça te dit ?" Je sais bien que normalement c'est "deux vérités, un mensonge" mais on a jamais fait les choses dans le bon ordre avec Maisie donc c'est pas maintenant que ça va commencer et puis à passer du temps ensemble, autant en profiter pour apprendre à se connaitre.
BY PHANTASMAGORIA
Maisie Moriarty
la trahison des images
ÂGE : vingt-deux ans (10.02.2001). STATUT : plus intéressée (elle ment). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #421 carmody road auprès de jo et sa grand-mère, ava, pour veiller sur celle-ci. troisième colocation en un an, il faut que ça marche. POSTS : 721 POINTS : 920
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION SEXUELLE : Ça ne m'intéresse pas. PETIT PLUS : un frère, trois demi-frères et sœurs, les relations ne sont idéales qu’avec le plus jeune d’entre eux (llewyn, 10 ans) ≈ mouton noir de la famille qui est tombée dans les troubles du comportement alimentaire à l’adolescence et ne s’en est jamais sortie ≈ vierge et peu intéressée à ce que cela change, peu intéressée tout court par l’idée d’être en couple ≈ mère démissionnaire, elle prend de plus en plus en charge son jeune frère ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
seth #5 ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
angus #5 & #7 ⊹ they may not know each other to say it, but it was never hidden. how much ever they hated each other, fate ties them together.
carl #4 ⊹ friendship must be built on a solid foundation of alcohol, sarcasm, inappropriateness and shenanigans.
aiden #1 (fb) & #2 (fb) ⊹ there comes a time when you have to stop crossing oceans for people who wouldn’t even jump puddles for you.
(#) Sujet: Re: (Maisie #7) You got a fast car and I want a ticket to anywhere Jeu 16 Juin 2022 - 0:17
Bien sûr qu’il est fréquentable quand ça m’arrange ; n’est-ce pas le but de notre « relation » ? Composer le numéro de l’autre quand on a besoin d’un dépannage pour faire bonne figure devant des anciens camarades de promo ou sa propre famille ; alors qu’il s’offusque que je l’utilise me fait sourire : c’est là le but précis de cette mascarade. Il sait très bien pourquoi il a signé, Angus, je lui ai jamais promis de sentiments (bien au contraire), de gestes tendres et de mots doux pour le remercier du service rendu, seulement des dédommagements qui consistent à quelques séances de cinéma à l’œil et au fait de garder Sam de temps à autre (même si c’était déjà le cas avant cet arrangement bancal). J’ai jamais fait semblant de l’apprécier et d’être reconnaissante comme il ne l’a jamais fait non plus de son côté, alors ce soudain revirement de situation a le don de m’agacer autant que de me perturber. On a pas signé de contrat sur papier, je ne pensais pas que les règles avaient besoin d’être explicites, mais il semblerait qu’une mise au point soit à envisager s’il se sent aussi manipulé. La vérité c’est que je ne le manipule pas, pas plus qu’il ne me manipule et que c’est bien nous, ensemble, qui nous jouons des autres et non pas l’un de l’autre. Mais ce soir, j’ai pourtant l’impression d’être le dindon de la farce alors que je ne comprends rien à l’attitude d’Angus. Rien de ce qu’il dit n’a de sens, lui qui est bien trop habitué à prendre plaisir à me lancer un nombre incalculable de piques, souvent sur mon manque d’éducation ou sur mon sale caractère, tandis qu’aujourd’hui il n’attaque pas ; il se contente de s’en plaindre et ça n’a pas de sens. Parce que je peux lui reprocher beaucoup de choses, mais il ne m’a pas habitué aux plaintes, d’autant plus quand elles sont aussi tranchantes. Sa vanne sur mon pyjama n’est même pas à la hauteur de ce qu’il a l’habitude de m’adresser et ce n’est pas parce que je le côtoie plus régulièrement que je ne le voudrais que je peux prétendre le connaître : je réalise à quel point ce type est une énigme que je ne saurai probablement jamais résoudre, autant parce que je m’en donne pas les moyens que parce qu’il ne me laisserait pas faire si je le voulais.
Monsieur veut rompre et c’est loin de m’inquiéter autant qu’il n’a l’air de le penser. Notre stratagème a duré suffisamment longtemps pour que la rupture soit l’étape suivante la plus évidente et que je m’assure de continuer à bénéficier de cette tranquillité que je recherchais en premier lieu en lui proposant ce plan foireux. Je voulais qu’on arrête de m’interroger sur le néant qu’était ma vie amoureuse – qui l’est toujours – et c’est chose faite ; ce sera tout autant chose faite si j’invente une rupture douloureuse qui m’a brisé le cœur en mille morceaux et vidé de toutes mes larmes. Alors pourquoi est-ce qu’on s’arrêterait pas là, dans le fond ? Pourquoi j’en profiterais pas pour saisir cette perche et lui souhaiter bonne continuation en le supprimant de ma vie dont il fait désormais bien trop partie ? Je le retiens pas parce que j’ai peur de la rupture, non, seulement parce que j’ai décelé quelque chose dans son regard qui, ajouté à ses propos, ressemblent à un Angus que je ne connais pas. Et je ne suis pas sûre de vouloir connaître cette version-là, mais quelque chose me pousse à m’y essayer. Pas forcément parce que j’en ai envie, mais parce que j’ai la sensation que c’est une nécessité. Et parce que je continue de croire qu’il y a quelque chose derrière sa demande qui n’a rien d’innocente et que ça aussi, c’est un mystère que j’ai envie de percer. Alors j’abdique. "Dépêche-toi, y'a pas de place pour la sloth life ce soir." Et le voilà qui refait une apparition, le Angus dont j’ai l’habitude, ravi de vous retrouver (non). « Désolée, il y a que ma version Michael Hills qui se pointe en sous-vêtements. » Que je souligne, moqueuse à mon tour, une piqûre de rappel quant au sale coup que je lui ai fait (et qui était en réalité amplement mérité). Pour le provoquer, oui, pour obtenir une réaction de sa part, pour estimer quel part de cet Angus-là est encore parmi nous ce soir et avec lequel je vais devoir apprendre à composer durant les prochains heures ; le petit-ami ou l’inconnu ?
Je jure que j’ai mis que quelques minutes à le rejoindre, mais ce sont des minutes qui lui ont suffi à commencer la soirée sans moi. Pas que je sois jalouse qu’il ne m’ait pas proposé une bière ; non, je prends juste note que c’est bien la première fois que je le vois boire et que même à son foutu bal des anciens il a préféré un jus d’orange quand tout le monde carburait au punch, ce qu’il aurait dû logiquement faire pour se mêler à cette foule qu’il voulait désespérément impressionner. Mais même ce soir-là il n’a pas céder à l’appel de l’alcool, alors pourquoi ce soir, devant chez moi ? Pour mieux me supporter ? Dans ce cas-là, il aurait été constamment ivre depuis le temps qu’on se fréquente. "C'est l'amour, que veux-tu ça ne s'explique pas. J'y peux rien si je suis piqué." - « Vivement la demande en mariage. » Ce jour n’arrivera jamais, mais si « l’amour » dicte sa venue dans de telles conditions, j’ose même pas imaginer ce qu’il en serait si cet acte devait exister dans notre merveilleuse pièce de théâtre. Il termine la bière d’un coup sec et je fronce les sourcils alors que je garde ma curiosité pour moi ; il sera capable de me la renvoyer en pleine figure et je ne sais pas vraiment quel est le degré de méchanceté de cet Angus-là. "Et que tu saches, c'était juste un poisson d'avril, t'es toujours en couple et je suis toujours ton chaton d'amour." Putain, c’est ça ! La date ! J’ai même pas capté et je me retourne vers lui. « C’est ce que je disais, tout ça, là, ma clé dans la main qui me sert à désigner sa dégaine autant que ses sacs, c’est une blague. » Il a prévu un truc, ça me paraît évident. Alors si c’est aussi évident, pourquoi je ne suis pas aussi certaine que je ne le voudrais ? Il mime les battements de son cœur et je lève les yeux au ciel. « Personne nous regarde, Angus, tu peux arrêter ton cinéma. » Je souligne, saluant quand même son jeu d’acteur même sans témoins ; mais il peut s’épargner la théâtralité puisque personne n’est là pour en profiter.
Devant mon van, je finis par l’interroger sur la fameuse destination. "En dehors de la ville, pour le reste c'est toi qui décide." Pardon ? Il se pointe chez moi et réclame qu’on se barre, sans savoir où exactement ? C’est quel genre de vanne, ça ? « T’as coupé les freins avant de te pointer devant ma porte ? » J’interroge, alors que ça me paraît pas si farfelu s’il n’a même pas idée de la destination alors qu’il est bien celui qui demande à partir. Et depuis quand il me laisse prendre les décisions ? Depuis quand on se met sur le siège passager quand on prévoit un sale coup du genre ? Je reste un instant de plus que lui à l’extérieur, seule avec mes questions qui continuent de ne pas trouver de réponses. "Ta chambre est dans le même état ?" - « Tu veux que je te laisse sur le bord de la route ? » Je demande avec un sourire angélique ; j’ai peut-être abdiqué, mais ça ne veut pas dire que je n’ai plus le droit de changer d’avis. Ma chambre est en très bon état, merci pour elle. Mon van est un lieu de vie temporaire avec un espace restreint, il s’attend à quoi ? À ce que je fasse les vitres tous les jours et que j’oublie pas de faire mon lit ? "Bon, j'ai un jeu à te proposer pour faire passer le temps durant le trajet." Trajet dont je n’ai toujours pas décidé de l’arrivée ; j’ai aucune foutue d’idée d’où aller, même si le fait de sortir de la ville réduit déjà les possibilités. "Deux mensonges, une vérité. Ça te dit ?" Je crois que c’est la chose la plus gentille qu’il m’ait dit depuis qu’on se connaît, cette proposition de jeu qui semble relever du drapeau blanc que de la guerre qu’on se fait depuis des mois. « Euh, ouais ? » Je démarre le moteur, mais je me retourne un instant vers lui, l’observant malgré la pénombre, pour poser la question qui me brûle les lèvres depuis de longues minutes. « Est-ce que ça va Angus ? » Je m’inquiète. Je m’inquiète et je ne peux même pas le dire, ni même l’assumer, parce que c’est pas ainsi que ça doit se faire. Je suis pas censée m’inquiéter quand je suis avec lui, non, je suis censée laisser de côté ce sentiment dominant dans mon quotidien, je suis censée passer du temps à essayer de le rendre fou, à inventer de nouvelles idées pour ça, à oublier toute notion de responsabilité et à juste être la teigne que je n’ai pas pu être à l’adolescente – ou pas comme je l’aurais voulu. Et parce que ma question est sincère, sûrement trop sincère compte tenu du ton de ma voix, je m’empresse de coller le plat de ma main contre son front pour rétablir l’ordre des choses, en ajoutant : « Parce que ça fait deux phrases sans te foutre de moi. » C’est beaucoup, c’est énorme ; c’est bizarre. Ma main quitte son front pour se poser sur le volant, alors que j’embraye enfin pour démarrer. « J’ai pas mon permis, j’ai un accident par semaine au volant et ce van est mon bien le plus précieux. » La vérité est facile à déceler et il comprendra par la même occasion de mesurer ses réflexions sur l’état du véhicule, non mais.
Je sais même pas l'heure qu'il est, assez tard pour que toutes les lumières du voisinage soient éteintes. Aucune trace du couple de vieux d'à côté, aucune trace de vie tout court, si ce n'est Maisie qui se tient devant moi, vêtue d'un pyjama pour gamine. J'ai perdu la notion du temps en franchissant les portes de l'hôpital, le temps, parlons-en. Y'a pas plus contradictoire que ça, non ? On en a trop quand on en voudrait moins et on en a moins quand on en voudrait plus. Et malgré tout, on pense toujours qu'on en aura assez sauf qu'à un moment donné même le temps fini par s'épuiser et lorsque c'est le cas, lorsqu'on arrête de mettre les choses à demain pour jeter un coup d'oeil au sablier, on s'aperçoit que le dernier grain vient de tomber et qu'il ne reste plus rien si ce n'est des regrets.« Désolée, il y a que ma version Michael Hills qui se pointe en sous-vêtements. » Je préfère encore son pyjama pro-paresseux que la tenue rose bonbon de la MHI. Je me demande si elle a réussi à se la faire rembourser où si la tenue se trouve encore dans sa garde-robe. J'hausse les épaules avant de poser mon cul sur le trottoir, notre altercation sur mon lieu de travail me parait si futile désormais qu'elle pourrait ressasser l'histoire un bon nombre de fois sans que ça ne puisse m'affecter davantage. Elle se dépêche de rentrer se changer et je la regarde disparaître derrière la porte de son domicile sans être certain de la voir revenir. Pourtant, je prends mon mal en patience et troque sa compagnie contre celle d'une bouteille de bière. Bien moins bavarde que Maisie, mais tout aussi amer.
« Vivement la demande en mariage. » Ja-mais. Le mariage a été inventé pour vendre toutes les choses qui peuvent faire croire à l'amour. Les livres, les films, les chansons, les bijoux, l'amour est devenu un business pour les gens comme moi. Des personnes qui l'utilisent au quotidien pour créer des publicités, augmenter le taux des ventes et dévaliser le compte en banque de gens bien trop naïfs pour croire encore aux histoires d'amour qui sont bonnes pour durer jusqu'à la fin des jours. À votre avis pourquoi existe-t-il un délai de trois mois entre un compromis de vente et la signature définitive pour l'achat d'une maison, quatorze jours pour pouvoir se faire rembourser, mais aucun délai de rétraction quand cela concerne le mariage ? Je descend le reste de ma bière cul sec et me relève pour la suivre alors qu'elle tente de se justifier comme s'il lui fallait à tout prix trouver une raison valable pour passer deux jours entier avec moi. C'est pas comme si on passait jamais de temps ensemble, Maisie est même devenue la personne que je vois le plus si on fait abstraction de Samuel et des guignols de la MHI. « C’est ce que je disais, tout ça, là, Elle me braque avec sa clé, puis c'est au tour des sacs que je tiens dans la main d'être visés par l'arme en métal. c’est une blague. » Je penche la tête en arrière tout en lâchant un énième soupire d'exasperation. Je pensais qu'il n'y aurait pas de suite au premier acte, mais voilà qu'elle entame le second et sincèrement, j'ai pas envie d'alimenter son délire de conspiration alors je dis rien pour ne pas prononcer une autre phrase qu'elle pourrait prendre comme un affront. Au lieu de quoi, je décide de faire le pitre en passant ma main sous mon t-shirt pour mimer les battements d'un coeur dans un rythme bien plus rapide que les pulsations de celui qui se cache réellement derrière ma cage thoracique. « Personne nous regarde, Angus, tu peux arrêter ton cinéma. » Je commence à regretter d'être venu la trouver. C'est qu'elle est loin d'être drôle, ce soir. Je retire la main de dessous mon t-shirt et me remet à marcher sans ajouter un mot de plus.
« T’as coupé les freins avant de te pointer devant ma porte ? » Je fourre les sacs à l'arrière du van et grimpe sur le siège passager sans prendre le temps de répondre à sa question. Je tiens autant à Samuel que ce qu'elle peut tenir à Lee alors non, j'ai pas coupé les freins de son van parce que : 1) je ne suis pas un meurtrier et 2) je tiens trop à mon frangin pour prendre le risque de mourir durant le week-end, mourrir tout court, en fait. Elle a l'air d'avoir oublié que je l'ai presque supplié de partir avec moi en vadrouille. Son raisonnement est juste biaisé ou alors c'est qu'elle n'a pas assez joué au Cluedo durant son enfance pour pouvoir faire des théories qui tiennent la route. Je me contente de comparer l'arrière de son van à l'état de sa propre chambre, y'a qu'une fille comme Maisie pour foutre un bordel pareil. « Tu veux que je te laisse sur le bord de la route ? » Je verrouille la portière en lui rendant son sourire et me dépêche d'attacher ma ceinture de sécurité. Il est trop tard pour faire machine arrière maintenant que j'ai les fesses bien enfoncées dans le siège de son van. "Tu serais loin d'être la première à le faire." Je rétorque tout en étendant mes jambes au maximum pour prendre mes aises parce que le voyage risque d'être long. « Euh, ouais ? » J'hausse un sourcil quand elle accepte de jouer au jeu que je viens de lui proposer. Étrange de la voir accepter aussi facilement alors qu'elle ne fait que me remballer depuis le début de la soirée, depuis qu'on s'est rencontré. « Est-ce que ça va Angus ? » Elle se tourne pour me regarder tandis que je viens poser ma tête contre la vitre sale de son véhicule. C'est dans ces moments là que je suis bien content de porter des lunettes de soleil, parce que j'ai pas à dévier le regard et que je pourrais lui sortir le plus gros des mensonges qu'elle n'aurait pas de mal à y croire. Elle passe sa main sur mon front comme avait l'habitude de faire ma mère lorsque j'étais trop malade pour me rendre à l'école alors que d'un geste de la main, je viens ôter la sienne pour effacer ce souvenir de ma mémoire. « Parce que ça fait deux phrases sans te foutre de moi. » Pour simple réponse, je mets une musique sur mon portable à défaut de pouvoir connecter mon appareil à son autoradio. Je me mets à chanter les premières paroles en souriant parce qu'un sourire est plus trompeur qu'un regard caché derrière de vieux verres teintés. "What's wrong? You've been askin' but I don't have an answer." Je lui fais signe d'appuyer sur le champignon. Je suis pas venu ici pour passer la soirée dans un van à l'arrêt, je veux voir le paysage défile pour avoir l'impression d'avancer.« J’ai pas mon permis, j’ai un accident par semaine au volant et ce van est mon bien le plus précieux. » Cette fois-ci c'est moi qui me tourne vers elle pour l'observer. "Je crois que t'as pas compris les règles du jeu." Je dis en baissant le son de mon téléphone. "C'est deux mensonges, une vérité. Pas trois vérité." J'ajoute pour clarifier les règles. Maisie n'a pas les moyens de se payer le permis, elle est assez maladroite pour pouvoir causer un accident par semaine -ou plus- et malgré l'état lamentable de son van, je suis sûr que ça reste son bolide préféré. "Qu'est-ce qui fait que c'est ton bien le plus précieux ?" Je demande en me tournant vers l'arrière du véhicule pour attraper les sacs et en sortir un paquet de chips et une bière. "Et t'as fait comment pour te le payer ?" C'est que ça doit coûter un max d'argent et qu'elle est loin d'en avoir autant. Je fais exploser le paquet au lieu de l'ouvrir comme l'adulte que je suis et fourre ma main à l'intérieur pour en prendre une poignée. J'essaye de penser à trois anecdotes que je pourrais dire, des trucs superficiels qui ne dirait rien sur moi ou très peu de chose comme ce qu'elle a pu sortir, mais y'a rien qui me vient. Pourtant, j'ai l'habitude d'en dire des mensonges et pas qu'un peu, mais là tout de suite je trouve rien à sortir. "Seth est mon meilleur ami; chaque année, j'enregistre une vidéo pour l'anniversaire de Samuel que je garde dans une boite dans le cas où un truc venait à m'arriver et j'habite une grand maison sur Bayside." Finalement, je me mouille un peu plus qu'elle, mais c'est aussi pour cette raison que j'ai proposé le jeu. Je vois pas l'intérêt de jouer si c'est pour apprendre des futilités à son sujet. Non pas que je considère son van comme étant quelque chose de peu important, c'est quand même aussi grâce à lui que je vais pouvoir rayer un truc de ma bucketlist. La première anecdote est cadeau quant à la troisième, je suis sûr que Samuel m'a déjà trahi en donnant notre adresse à son meilleur ami.
BY PHANTASMAGORIA
Maisie Moriarty
la trahison des images
ÂGE : vingt-deux ans (10.02.2001). STATUT : plus intéressée (elle ment). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #421 carmody road auprès de jo et sa grand-mère, ava, pour veiller sur celle-ci. troisième colocation en un an, il faut que ça marche. POSTS : 721 POINTS : 920
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION SEXUELLE : Ça ne m'intéresse pas. PETIT PLUS : un frère, trois demi-frères et sœurs, les relations ne sont idéales qu’avec le plus jeune d’entre eux (llewyn, 10 ans) ≈ mouton noir de la famille qui est tombée dans les troubles du comportement alimentaire à l’adolescence et ne s’en est jamais sortie ≈ vierge et peu intéressée à ce que cela change, peu intéressée tout court par l’idée d’être en couple ≈ mère démissionnaire, elle prend de plus en plus en charge son jeune frère ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
seth #5 ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
angus #5 & #7 ⊹ they may not know each other to say it, but it was never hidden. how much ever they hated each other, fate ties them together.
carl #4 ⊹ friendship must be built on a solid foundation of alcohol, sarcasm, inappropriateness and shenanigans.
aiden #1 (fb) & #2 (fb) ⊹ there comes a time when you have to stop crossing oceans for people who wouldn’t even jump puddles for you.
(#) Sujet: Re: (Maisie #7) You got a fast car and I want a ticket to anywhere Sam 30 Juil 2022 - 20:34
Le rappel de mon intrusion à Michael Hills à son bon souvenir était supposé m’assurer (me rassurer, aussi) une réaction de sa part. Mes exigences revues à la baisse, un soupir las ou un regard au ciel saurait faire l’affaire à défaut d’une pique du même niveau – voyez à quel point ma clémence avec Angus est grande, ce soir. Une clémence qui se confond en réalité avec de l’inquiétude ; et j’en suis la première à m’en surprendre. J’ai ressenti mille sentiments à l’égard d’Angus ces derniers mois – et ceux qui sont les miens depuis peu et particulièrement ce soir sont ceux qui me terrifient le plus, parce que cette inquiétude traduit d’un intérêt que je commence à avoir à son égard. Non pas que je souhaite que nos manigances deviennent effectivement réelles, ce n’est pas un intérêt comme celui-ci, et ce n’est même pas vraiment de l’amitié, je crois. Mais l’indifférence qui me liait à lui il y a encore quelques mois me semble désormais bien loin. C’est nouveau, c’est foutrement déstabilisant et pourtant, c’est bien réel. Je m’inquiète pour Angus Sutton et je ne sais pas vraiment quoi faire de ce constat. J’ai envie de me persuader qu’il n’y a pas de raison. J’ai besoin de me persuader qu’il n’y a pas de raison ; parce que j’ignore quelle est la marche à suivre dans pareille situation. J’ai souvent eu à gérer un Angus mordant, certainement pas un Angus déstabilisé autant que moi à cet instant. Alors, silencieusement, presque comme une prière, j’espère que mes quelques mots sauront déclencher une réaction qui permettra de nous replacer là où nous sommes supposées être ; dans nos rôles respectifs, à les interchanger si besoin – lui qui râle, moi qui me moque, ou vice-versa. Mais certainement pas à faire émerger de nouvelles attributions autant pour lui que pour moi dans ce schéma qui continue de se développer, d’évoluer, malgré nous, malgré notre inimité respective. Et c’est bien parce que je ne suis plus totalement certaine de la mienne que les rôles ne sont pas aussi fixes que je le voudrais. C’est bien plus simple de lui crier dessus, de lui rejeter toutes les fautes du monde, d’en faire l’objet de ma frustration parce que je ne sais pas à qui d’autre l’adresser plutôt que d’avoir à creuser pour comprendre ses états d’âme ou apporter des réponses qui sauront satisfaire cette foutue inquiétude qu’il continue de faire grandir en moi à chaque fois que mes paroles se heurtent à son silence. Il n’est pas silencieux, Angus. Jamais. Même quand je prends le dessus dans nos joutes verbales, il ne me laisse jamais la satisfaction de savourer ma victoire trop longtemps ; quand bien même il aurait conscience qu’il ne sera pas au niveau, il refuse toujours de céder la victoire et c’est une persévérance que je dois lui reconnaître autant que je la trouve agaçante ; mais on se ressemble sur ce point et il est hors de question de laisser le dernier mot à l’autre. Alors pourquoi il me laisse des paragraphes entiers, à cet instant, alors que même les soupirs et autres regards au ciel que j’étais prête à accepter ne s’affichent pas sur son visage désespérément neutre ? J’ai à peine le droit à un haussement d’épaules désintéressé par-ci, une tête penchée par-là. Mais rien d’autre. Rien, pas même quand je parle du faux mariage qui ferait suite à cette supercherie où je me serais attendue, au moins, à un doigt enfoncé dans la gorge pour mimer ses hauts le cœur. Je n’en obtiens pas plus quand je le braque avec ma clé, alors qu’il saurait réduire mon geste à néant en recouvrant ma main de la sienne. Un soupir. J’ai le droit à un foutu soupir alors que je mérite mieux que ça dans cette bataille à sens unique depuis plusieurs minutes. Il avait même plus de répondant à travers l’écran de son téléphone quand il m’a annoncé s’être pointé ici, et même lorsqu’il glisse sa main sous son t-shirt pour mimer les battements de son cœur je ne suis pas pour autant apaisée, bien au contraire. Putain, depuis quand Angus Sutton est aussi silencieux ?
Et depuis quand ça me préoccupe autant ? Je devrais être comblée par son silence bienvenu alors que d’ordinaire, je ne cesse de le quémander. Parfois de vive voix, parfois seulement dans ma tête ; mais quasiment toujours dès qu’il ouvre la bouche. Et là qu’il se décide à la maintenir scellée, je rêve qu’un mot ou deux s’échappent d’entre ses lèvres. Je suis même prête à accepter des moqueries de sa part pour me rassurer quant au fait qu’il n’a pas une commotion ou toute autre dégénérescence qui saurait expliquer son mutisme. J’insiste dans mes provocations, encore et encore et quand il daigne enfin me faire l’honneur de parler, je n’en suis que plus sceptique. "Tu serais loin d'être la première à le faire." Je ne sais pas si je dois prétendre ne pas comprendre où il veut en venir, ou saisir l’occasion de lui demander si tout va bien. C’est ridicule, quand on y pense, à quel point cette question m’angoisse. À quel point il reste un inconnu, si l’on songe au fait que je ne lui ai jamais posé cette simple question ou, du moins, jamais sérieusement. Et lorsqu’elle franchit mes lèvres, elle me paraît si peu spontanée que je suis obligée de surjouer en plaquant ma main contre son front au lieu de simplement lui dire la vérité ; que tout dans son attitude me pose problème, et non pas parce que ça me dérange, mais parce que je me sens impuissante. Il retire ma main rapidement, il tripote son téléphone et je reste interdite. "What's wrong? You've been askin' but I don't have an answer." Mon regard glisse encore sur lui quelques seconds alors que je n’essaie même pas de dissimuler mon insistance, à défaut de l’être dans mes mots. Je pourrais l’être. J’ai envie de l’être, à vrai dire, avant de me rétracter parce que ça ne nous ressemble pas, cette façon de faire ; autant que je n’ai pas envie de le brusquer. J’ai tout un voyage pour lui tirer les vers du nez et j’ai déjà acquis une première certitude : à ma question, la réponse est désormais évidente. Il ne va pas bien. J’aurais dû le savoir à l’instant même où il s’est tourné vers moi pour cette virée, alors qu’il a probablement des dizaines d’amis auxquels il aurait été plus évident de s’adresser. Je démarre la voiture, mon intérêt se reportant sur la route alors que je souligne : « T’as dit que je pouvais choisir la playlist. » Je râle, sans pour autant enfoncer l’une des cassettes à portée de mains dans le lecteur, préférant lancer son jeu, bien docile que je suis désormais. "Je crois que t'as pas compris les règles du jeu." Je fronce les sourcils, ne comprenant pas où il veut en venir alors qu’il précise : "C'est deux mensonges, une vérité. Pas trois vérité." Mes yeux se plissent désormais sous l’agacement : « ah, ah, très drôle. Joue au lieu de dire n’importe quoi. » Je souligne en haussant les épaules alors qu’il reprend la parole : "Qu'est-ce qui fait que c'est ton bien le plus précieux ?" Ah. C’est qu’il ne doit pas seulement deviner la vérité, mais je dois aussi la justifier ? Je pince les lèvres, peu séduite par l’idée de me montrer sous un jour plus honnête auprès d’Angus, consciente néanmoins que je ne peux pas y échapper si je veux, moi-aussi, exiger sa sincérité plus tard. "Et t'as fait comment pour te le payer ?" Je le laisse exploser son paquet de chips avant de me décider à répondre. « Je me suis endettée. » Je réponds en haussant les épaules. Il n’y a pas plus simple et claire comme réponse. Ça ne veut pas dire que j’en suis fière, non, au contraire, mais c’est un fait. J’ai pris un crédit comme une idiote pour payer cet achat impulsif et je le regrette tous les jours, ou presque. « Mon père avait un van comme ça. Ça nous arrivait de partir juste tous les deux et j’en garde de bons souvenirs et, j’sais pas, je voulais partager quelque chose avec Lee. » Je résume au maximum, alors que j’évite tous les détails qui rendraient cette histoire moins désintéressée qu’elle ne l’est réellement. Parce que ce n’est pas juste un van, ni seulement un achat impulsif ; c’est ma façon d’être encore un peu liée à un père qui s’en fiche désormais de moi et de m’assurer un lien durable avec Lee, d’être sûre qu’il pensera encore à moi quand je ne serai plus là et que ses souvenirs de moi ne seront pas uniquement liés à la façon lâche dont je l’ai laissé tomber. "Seth est mon meilleur ami; chaque année, j'enregistre une vidéo pour l'anniversaire de Samuel que je garde dans une boite dans le cas où un truc venait à m'arriver et j'habite une grand maison sur Bayside." Je me sens presque mal à l’aise de ne pas avoir joué le jeu autant que lui qui n’hésite pas à partager un détail intime, qui, néanmoins, ne me surprend pas. Parce que je peux lui reprocher beaucoup de choses, mais je ne peux nier son attachement à son petit frère et c’est peut-être le point sur lequel on se retrouve tous les deux. Et, à vrai dire, sa révélation me serre le cœur. « Il y a pas de raison qu’il t’arrive quelque chose, Angus. » Je souligne, car son geste est aussi mignon qu’il n’est presque tragique. Et je sais bien qu’on ne peut rien prévoir, que mes paroles sont stupides. Mais il ne devrait pas penser à ce genre de choses, il ne devrait pas se préoccuper autant de Sam, il devrait vivre sa vie et une jeunesse dont les responsabilités le privent. Et si je peux tenir un tel discours, c’est parce que je suis moi-même dans la même situation. « Tu le fais depuis sa naissance ? » Je demande, curieuse, avant d’ajouter : « comment tu peux être sûr qu’il tombera dessus ? » Je ne connais pas suffisamment son frère pour savoir s’il aurait l’idée de fouiller les affaires d’Angus s’il venait à disparaître, mais ce serait dommage qu’il passe à côté de cet acte d’amour fraternel. Mon tour vient et je mets quelques secondes avant de me décider quant à me mouiller un peu plus. « J’ai jamais aimé les études, j’en ai fait qui me servent à rien, j’ai été forcée d’arrêter celles que j’avais commencées. » Je n’ai pas la même stratégie que lui avec trois informations totalement différentes, mais une thématique qui s’impose et qui, à cet instant, semble particulièrement d’actualité en vue du nombre de fois où il me rappelle gentiment que je ne suis personne parce que je me suis jamais donnée les moyens de réussir en faisant des études. Si seulement il savait.
ÂGE : 25 années (12 avril 1997) SURNOM : Angus pour ses collègues, Gus pour son frangin et Penny, Beef pour son meilleur pote. STATUT : C'est finalement Seth qui a gagné, l'arroseur arrosé hein ? Elle a laissé une chambre vide, qu'il refuse de sous-louer. MÉTIER : Barista chez l'expresso patronum en attendant de trouver mieux. Le type qui s'amuse à écorcher votre prénom au marqueur indélébile, c'est lui. + Community manager du Twelves Happy Spectators pour le plus grand bonheur de Maisie, ou pas. + Nouveau coach des mini-poussins (- de 8 ans) au Logan City Rugby Club. LOGEMENT : Pour ses compères, il habite une maison située sur Bayside. En réalité, il loue un petit appartement dans le quartier de Logan City avec Sam, son petit frère et Dust, leur chien. POSTS : 1071 POINTS : 250
TW IN RP : Burn-out, dépression, deuil, démence sénile GENRE : Je suis un homme ORIENTATION SEXUELLE : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Son petit frère de dix ans est asperger ♦ Terrifié à l'idée d'un jour tout oublier depuis qu'il a vu la maladie d'Alzheimer piller la mémoire de son grand-père ♦ il immortalise des moments de vie à l'aide de son vieil argentique pour créer des boites à souvenirs ♦ Pilier de sa famille depuis que son père s'est taillé (2015) et que sa mère est décédée d'une overdose médicamenteuse (avril 2022) ♦ Menteur invétéré pour parfaire sa vie ratée ♦ Un tamagotchi en guise de premier animal de compagnie qu'il tente de garder en vie entre deux pauses pipi quand son frangin est à l'école. CODE COULEUR : Angus raconte des salades en navy RPs EN COURS : SAMUEL ~ If you ever find yourself lost in the dark and you can't see. I'll be the light to guide you. If you tossin' and you're turnin' and you just can't fall asleep. I'll sing a song beside you. 'Cause that's what brothers are supposed to do. (Darkolivegreen)
ANGIE ~ We fight each other like oil and water, but you and me got chemistry and if we scatter, it doesn't matter 'cause you and me got symmetry. (1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8)
SUTTINGER ~ Family isn't always blood, it's the people in your life who want you in theirs: the ones who accept you for who you are, the ones who would do anything to see you smile and who love you no matter what. (1 › 2 › 3 › 4)
CAMUS ~ if you were drowned at sea I'd give you my lungs so you could breathe.Though we don't share the same blood. You're my brother and I love you that's the truth.
AVATAR : Jacob Elordi CRÉDITS : Myself (avatar, crackships, tamagotchi & gif samuel) › Mapartche (le magnifique dessin de Samuel et Angus) › Harley (gif Cameron) › Loonywaltz (ub) › Lilie (signature) + le reste se trouve dans la fiche de liens. DC : Rien à signaler PSEUDO : Edwige INSCRIT LE : 30/11/2022
(#) Sujet: Re: (Maisie #7) You got a fast car and I want a ticket to anywhere Mer 14 Déc 2022 - 0:04
You got a fast car and I want a ticket to anywhere.
Elle démarre enfin le van et je colle mon front contre la vitre pour regarder les maisons défiler à mesure que la voiture avance dans l’allée. Je me rends compte que rares sont les fois où j’ai eu l’occasion de prendre place sur le siège passager, normalement je suis celui qui prend le volant. J’ai toujours eu ce rôle de chauffeur que ce soit pour accompagner Sam à l’école ou à ses différents rendez-vous médicaux; raccompagner mes potes bourrés après une soirée trop arrosée; tirer ma mère du canapé pour l’inciter à se faire aider ou conduire mon grand-père aux matchs de rugby quand il n’était plus en mesure de le faire. Un devoir, bien plus qu’une corvée même si le siège passager semble nettement plus confortable que celui du conducteur. « T’as dit que je pouvais choisir la playlist. » Je tourne ma tête vers elle avant de lui tendre mon téléphone, elle n’a qu’à choisir la prochaine chanson si ça l’enchante. En temps normal, je n’aurais jamais abdiqué, mais ce soir je donnerais tout pour ne plus avoir à faire le moindre choix. surtout pas après les décisions que j’ai dû prendre à l’hôpital. Inhumation ou crémation ? Qu’est-ce que j’en sais, c’est pas comme si la mort avait été notre sujet de prédilection ou que ma mère avait pris soin de me laisser une lettre en me donnant la moindre indication Elle n’est plus là et tout ce qui me reste c’est un modique sac plastique contenant ses affaires et une déclaration de décès qu’on m’a demandé d’envoyer à tout un tas de personnes qui ne l’ont jamais connu et ne la connaîtront jamais. « ah, ah, très drôle. Joue au lieu de dire n’importe quoi. » La voix de Maisie m’extirpe une nouvelle fois de mes pensées. Je voudrais qu’elle ne cesse jamais de parler car à chaque fois qu’elle le fait, je me retrouve instantanément pris au piège dans une chambre aseptisée en compagnie de celle que je n’aurais pas dû avoir à quitter. Alors, pour éviter d’avoir à y retourner, je me mets à la questionner en me concentrant sur le son de sa voix et faire abstraction de tout le reste si ce n’est du moment présent. « Je me suis endettée. » Elle hausse les épaules pour minimiser les conséquences que cela implique, mais je pense la connaître assez bien pour savoir que ça doit l’inquiéter d’avoir à rembourser son prêt. « Mon père avait un van comme ça. Ça nous arrivait de partir juste tous les deux et j’en garde de bons souvenirs et, j’sais pas, je voulais partager quelque chose avec Lee. » J’extirpe une chips de mon paquet pour la manger et hésite un moment avant de la regarder. C’est la première fois qu’elle me parle de son paternel. Je ne connais que sa mère et ses deux frères, son géniteur n’a jamais eu l’air de faire partie du tableau familial. J’ai fini par conclure qu’il n’avait jamais fait partie de sa vie en ne voyant aucune photo de lui dans le salon des Moriarty, mais apparemment j'avais tout faux. Il a dû compter sinon Maisie ne se serait jamais endettée pour offrir à son frangin des moments de vie qu’elle a un jour pu partager avec lui. “Ton père était un aventurier ?” Le genre de mode de vie qui ne match pas avec la routine familiale. “T’as dû pas mal voyager, c’est quoi ton endroit préféré ?” J’ajoute pour donner un peu plus de légèreté à notre conversation. Ses deux révélations me poussent à me livrer à mon tour. Pas beaucoup, mais un peu plus que ce que je pensais faire avant de débuter le jeu. « Il y a pas de raison qu’il t’arrive quelque chose, Angus. » Elle en sait rien, mais j’apprécie le geste. Sa phrase se veut rassurante bien que totalement fausse. J’ai beau essayer de tout contrôler, les choses ne se passent jamais je les avais imaginé. La vie est si imprévisible qu’il y a des moments où ça me donne le vertige. Je n’ai jamais eu peur de la mort. Je crois même qu’à choisir, j’aurais préféré être celui qui part plutôt que d’avoir à dire au revoir aux gens que j’aime. Un choix purement égoïste et sans doute guidé par les récents événements, même si, aujourd’hui plus que jamais, je suis tétanisé à l’idée de quitter un monde dans lequel mon frère serait toujours présent.
« Tu le fais depuis sa naissance ? » - “Depuis ses trois ans.” Car avant ça, j’étais un adolescent tout ce qu’il y a de plus banal. Et puis il y a eu la maladie de mon grand-père, je me suis mis à avoir peur d’oublier alors j’ai commencé à tout enregistrer. A présent, je le fais surtout pour laisser des souvenirs à Samuel. « comment tu peux être sûr qu’il tombera dessus ? » - “Je m’en suis assuré.” Je réponds simplement en haussant les épaules. J'ai pris mes dispositions et au prix que ça m’a coûté, j’espère que le notaire fera ce pourquoi il a été payé s’il ne veut pas me voir revenir d’entre les morts pour le hanter. « J’ai jamais aimé les études, j’en ai fait qui me servent à rien, j’ai été forcée d’arrêter celles que j’avais commencées. » J’observe la route tout en me répétant les trois anecdotes à voix basse. Ça me fait chier de l’admettre, mais Maisie est trop intelligente pour ne pas s’être intéressée un tant soit peu à ses études. J’imagine qu’il lui arrive de se servir de ses connaissances en mathématiques pour calculer le chiffre d’affaires du cinéma et aider Rose avec la comptabilité. J’en déduis que c’est derrière la dernière anecdote que se cache la vérité. Les yeux ronds, j’arrête de mâcher ma chips avant de baisser le son de la musique. “Impossible.” Bon, ok. Dis comme ça, c’en est presque insultant. En même temps, ça fait des mois que je la bassine avec l’université du Queensland. Je l’ai même poussé à m’accompagner à une soirée d’anciens étudiants et c’est seulement maintenant qu’elle décide de m’en parler, y’a franchement de quoi être vexé. “T’as fait quoi comme études ?!” C’est même pas que je suis étonné. Elle a beau être chiante, Maisie est beaucoup moins bête que certaines filles de mon ancienne promotion et visiblement, plus humble, aussi. “Pourquoi t’as été forcée d’arrêter ?” Si c’est la faute de Seth, je jure de la forcer à faire demi-tour pour aller lui péter la gueule à cet enfoiré. Je sais pas pourquoi ça m’énerve autant de savoir qu’elle a dû renoncer à ses études, j’ai une tolérance zéro à la connerie en général, mais ce soir c'est pire que d'habitude. “Beetlejuice est mon film préféré, je n’ai jamais quitté la ville, je préfère l’appareil photo numérique à l’argentique.” J’énonce en abaissant le dossier pour prendre mes aises. Mon petit doigt me dit qu’il me reste tout un tas de choses à découvrir et nous n’en sommes qu’au début de ce week-end improvisé.
BY PHANTASMAGORIA
But i'm Older than i am
Why i'm always the one making decisions ? How do I handle the pressure ? I do my best to fake it, but honestly i hate it.
Maisie Moriarty
la trahison des images
ÂGE : vingt-deux ans (10.02.2001). STATUT : plus intéressée (elle ment). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #421 carmody road auprès de jo et sa grand-mère, ava, pour veiller sur celle-ci. troisième colocation en un an, il faut que ça marche. POSTS : 721 POINTS : 920
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION SEXUELLE : Ça ne m'intéresse pas. PETIT PLUS : un frère, trois demi-frères et sœurs, les relations ne sont idéales qu’avec le plus jeune d’entre eux (llewyn, 10 ans) ≈ mouton noir de la famille qui est tombée dans les troubles du comportement alimentaire à l’adolescence et ne s’en est jamais sortie ≈ vierge et peu intéressée à ce que cela change, peu intéressée tout court par l’idée d’être en couple ≈ mère démissionnaire, elle prend de plus en plus en charge son jeune frère ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
seth #5 ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
angus #5 & #7 ⊹ they may not know each other to say it, but it was never hidden. how much ever they hated each other, fate ties them together.
carl #4 ⊹ friendship must be built on a solid foundation of alcohol, sarcasm, inappropriateness and shenanigans.
aiden #1 (fb) & #2 (fb) ⊹ there comes a time when you have to stop crossing oceans for people who wouldn’t even jump puddles for you.
(#) Sujet: Re: (Maisie #7) You got a fast car and I want a ticket to anywhere Dim 15 Jan 2023 - 21:24
Je ne le comprends pas. Je ne l’ai jamais vraiment compris, je crois, mais ce soir plus que les autres jours alors qu’il n’y a rien de familier dans son attitude. Pas que je puisse me vanter de le connaître par cœur, néanmoins à force de le côtoyer je commence à anticiper ses réactions, ses réponses ; mais ce soir Angus est un mystère que je n’arrive pas à résoudre. Il se pointe devant chez moi, impose des règles avec lesquelles je ne suis pas certaine d’être en accord, impose surtout sa présence alors que d’ordinaire il me fait sentir que ma compagnie n’est pas des plus agréables (bon, d’accord, je lui le rends bien). Je n’ai même pas le droit de choisir la playlist comme il l’a prétendu comme argument (qui n’est pourtant pas celui qui m’a convaincu d’accéder à sa demande) et je ne manque pas de pointer du doigt son manque de parole. Il me tend son téléphone et ça me fait une belle jambe, en fait, maintenant que je suis au volant et que je suis la première à vouloir montrer l’exemple à Lee en refusant de toucher à mon portable quand je roule. « J’conduis j’te signale, tu veux qu’on se plante ? » Ouais, okay, on est pas sur l’autoroute, j’ai pas le pied au plancher et en soit je pourrais avoir un œil sur l’écran du téléphone le temps de naviguer sur Spotify pour trouver mon bonheur ; mais justement, mon œil ne sera plus sur la route et pour quelqu’un qui se la joue vieux avant l’âge, je suis surprise qu’il ne m’ait pas fait une réflexion. Ça aurait été tout à fait son genre d’avoir un sourire fier collé sur les lèvres, me disant que « oh dommage, tu conduis » pour mettre en avant mon incapacité à choisir la musique et sa satisfaction à avoir pris l’avantage dans le domaine. Ouais, c’est enfantin, on ne peut pas vraiment parler d’avantage, mais ce serait mal nous connaître que de penser que tous les sujets ne sont pas propices à la rivalité. Ce n’est pas le Angus coincé et proche de sa sécurité – et par extension, de celle de Sam vu qu’il est son garant – que je connais et chaque minute qui passe m’interpelle davantage quant à son comportement. « Je choisirai au retour et c’est pas négociable. » Quitte à devoir m’arrêter sur une aire d’autoroute parce que je n’ai pas su faire mon devoir avant de partir ; mais c’est important que l’on mette les compteurs à zéro, oui, oui. Et je ne doute pas qu’il saura agresser mes oreilles avec ses choix tantôt hasardeux, tantôt volontairement pourris, alors je réfléchis déjà à ma revanche alors que je n’ai encore rien à lui reproché, oui, bon. C’est ainsi que ça marche, de toute évidence, avec Angus.
Et pourtant. C’est une nouvelle dynamique qui s’installe entre nous alors qu’il met en place un jeu qui, si on fait abstraction des quelques piques qui semblent inévitables entre nous, est surtout notre première occasion de discuter sérieusement l’un avec l’autre. Je ne m’attendais pas à ça ce soir, surtout dans le contexte où il s’est présenté à ma porte. J’imaginais passer une soirée à esquiver ses réflexions ou à tenter de lui répondre (en fonction de ce que son attitude m’inspire, toujours partagée entre l’inquiétude et l’agacement). Je ne pensais certainement pas lui avouer que je me suis endettée pour payer mon van et que s’il s’agit d’un achat compulsif, ce n’était pas seulement pour être « cool ». “Ton père était un aventurier ?” - « Non, c’est un mec qui a bon job au centre de Londres. » Ouais, les clichés tout ça, l’un n’empêche pas l’autre, toujours est-il que mon père est plutôt du genre costume-cravate que short-barbe de trois jours. « Mais c’était notre occasion d’être en famille. » Au-delà de ça, il n’a pas été absent. Mais il n’a pas été présent pour autant. Alors, les moments que l’on passait tous ensemble, agglutiné dans des maisons mobiles, c’est quelque chose qui m’est précieux. “T’as dû pas mal voyager, c’est quoi ton endroit préféré ?” - « Je suis jamais sortie de l’Angleterre. Enfin, pas avant que j’emménage ici avec ma mère. » Inutile d’imaginer que j’ai parcouru le monde, nous n’avons jamais quitté mon pays d’origine où, en réalité, il nous restait encore beaucoup à découvrir. « De toute façon, c’est Londres. Ce sera toujours Londres. » Parce qu’on était une vraie famille, là-bas. Parce que j’allais bien, parce que j’avais mes repères, parce que j’avais mes amis et ma famille ; et même si j’ai refait ma vie ici, à la minute où je le pourrai, je repars là-bas sans me retourner un seul instant. C’est une évidence. Comme c’en est une pour moi qu’il n’arrivera rien à Angus, pas alors qu’il est jeune, qu’il semble en bonne santé et qu’il n’a pas à s’imaginer avec une épée de Damoclès sur la tête. Oui, je ne connais pas exactement les raisons de ses craintes, mais avec les éléments que j’ai en main, j’ai envie de croire qu’ils ne sont pas fondés.
“Depuis ses trois ans.” Alors il craint vraiment quelque chose, Angus. J’ignore quoi exactement et je sais que ça ne me regarde pas ; et mon silence n’est pas un désintérêt, mais une volonté de ne pas me montrer trop curieuse. “Je m’en suis assuré.” Je lui accorde un regard et un sourire entendu avant de reporter mon attention sur la route. J’en oublie mon agacement quant à la manière dont ce road trip a été proposé, alors que j’ai des milliers de questions qui trottent dans ma tête. J’ai envie de lui demander ce qu’il craint, ce qu’il me cache – mais je lui cache moi-aussi bien assez de choses pour ne pas lui obliger à dévoiler son jardin intime. Pour autant, j’essaie de lui faire confiance alors que j’admets enfin, après des mois où le sujet de mes études était couvert de moqueries, que ce n’est pas volontaire si j’ai arrêté rapidement mon parcours scolaire. “Impossible.” Il baisse le son de la musique et moi je plante un peu sur les freins pour lui faire ravaler sa réflexion. Je me suis ouverte à lui comme jamais, ce n’est pas pour qu’il semble remettre en question mon intelligence ou mes capacités. « Je te demande pardon ? » J’espère qu’il s’est pris la vitre bien comme il faut pour l’aider à lui remettre les idées en place. “T’as fait quoi comme études ?!” Je reprends une conduite plus douce alors que je détourne la tête pour me concentrer sur la route. « Assistante sociale. » Je l’entends déjà se moquer ; alors je précise rapidement : « Pas de commentaire, d’accord ? » avant d’ajouter le plus important : « J’ai commencé la fac, puis j’ai préféré arrêté. » Je précise que des fois ce n’est pas assez clair, que mes études ne sont pas une invention de ma part ou que je ne me suis pas contentée de suivre un programme foireux par correspondance, non, j’ai été son égal pendant quelques temps, même si ça n’a évidemment pas duré. “Pourquoi t’as été forcée d’arrêter ?” Je veux bien participer à son jeu, mais il ne faut pas qu’il exagère. « Ce sera pour une autre partie. » Que j’annonce, n’ayant aucune envie de lui dévoiler les raisons et n’ayant surtout aucune idée du mensonge que je pourrais lui servir – puisqu’il est hors de question que je sois honnête avec lui sur ce point-là. « Je te l’ai déjà dit, les études c’est pas pour tout le monde. » Ça ne l’était pas pour moi. Pas en raison de mon intelligence, mais d’autres capacités que je n’ai pas su mettre en avant pour être une élève exemplaire. “Beetlejuice est mon film préféré, je n’ai jamais quitté la ville, je préfère l’appareil photo numérique à l’argentique.” - « Beetlejuice est ton film préféré, c’est évident. » Je suis sûre de moi (non). « D’où te vient ta passion pour l’argentique ? » Je lui demande, lui faisant comprendre que je ne le connais un minimum pour savoir la vérité qui se cache derrière tout ça. « Si t’as jamais quitté la ville, j’ai pas envie d’être celle qui décide. » Je lui lance, avant de lui adresser un regard. « Il y a aucun endroit qui te fait envie ? Je suis sûre que tu t’es déjà renseigné. » Même s’il n’a jamais franchi le pas d’effectivement quitter la ville, je ne doute pas qu’il s’y est parfois intéressé. Et je sais que, partant du principe que je connais l’extérieur de la ville, c’est à moi de l’aider à découvrir les pépites qui se cachent non loin de Brisbane, j’ai aussi envie qu’il suive son envie. Et je ne sais même pas pourquoi ça me tient autant à cœur, à vrai dire ; mais c'est le cas et le jeu est mis sur pause pour qu'il prenne conscience du sérieux de ma demande.
ÂGE : 25 années (12 avril 1997) SURNOM : Angus pour ses collègues, Gus pour son frangin et Penny, Beef pour son meilleur pote. STATUT : C'est finalement Seth qui a gagné, l'arroseur arrosé hein ? Elle a laissé une chambre vide, qu'il refuse de sous-louer. MÉTIER : Barista chez l'expresso patronum en attendant de trouver mieux. Le type qui s'amuse à écorcher votre prénom au marqueur indélébile, c'est lui. + Community manager du Twelves Happy Spectators pour le plus grand bonheur de Maisie, ou pas. + Nouveau coach des mini-poussins (- de 8 ans) au Logan City Rugby Club. LOGEMENT : Pour ses compères, il habite une maison située sur Bayside. En réalité, il loue un petit appartement dans le quartier de Logan City avec Sam, son petit frère et Dust, leur chien. POSTS : 1071 POINTS : 250
TW IN RP : Burn-out, dépression, deuil, démence sénile GENRE : Je suis un homme ORIENTATION SEXUELLE : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Son petit frère de dix ans est asperger ♦ Terrifié à l'idée d'un jour tout oublier depuis qu'il a vu la maladie d'Alzheimer piller la mémoire de son grand-père ♦ il immortalise des moments de vie à l'aide de son vieil argentique pour créer des boites à souvenirs ♦ Pilier de sa famille depuis que son père s'est taillé (2015) et que sa mère est décédée d'une overdose médicamenteuse (avril 2022) ♦ Menteur invétéré pour parfaire sa vie ratée ♦ Un tamagotchi en guise de premier animal de compagnie qu'il tente de garder en vie entre deux pauses pipi quand son frangin est à l'école. CODE COULEUR : Angus raconte des salades en navy RPs EN COURS : SAMUEL ~ If you ever find yourself lost in the dark and you can't see. I'll be the light to guide you. If you tossin' and you're turnin' and you just can't fall asleep. I'll sing a song beside you. 'Cause that's what brothers are supposed to do. (Darkolivegreen)
ANGIE ~ We fight each other like oil and water, but you and me got chemistry and if we scatter, it doesn't matter 'cause you and me got symmetry. (1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7 › 8)
SUTTINGER ~ Family isn't always blood, it's the people in your life who want you in theirs: the ones who accept you for who you are, the ones who would do anything to see you smile and who love you no matter what. (1 › 2 › 3 › 4)
CAMUS ~ if you were drowned at sea I'd give you my lungs so you could breathe.Though we don't share the same blood. You're my brother and I love you that's the truth.
AVATAR : Jacob Elordi CRÉDITS : Myself (avatar, crackships, tamagotchi & gif samuel) › Mapartche (le magnifique dessin de Samuel et Angus) › Harley (gif Cameron) › Loonywaltz (ub) › Lilie (signature) + le reste se trouve dans la fiche de liens. DC : Rien à signaler PSEUDO : Edwige INSCRIT LE : 30/11/2022
(#) Sujet: Re: (Maisie #7) You got a fast car and I want a ticket to anywhere Dim 22 Jan 2023 - 15:28
You got a fast car and I want a ticket to anywhere.
Elle proteste lorsque je m'autoproclame DJ de la soirée et je n'ai pas le cœur à me prendre la tête avec elle alors je lui cède la place si facilement que j'en suis le premier étonné. Elle râle, comme à son habitude, mais cette fois ci c'est presque rassurant de l'entendre me faire la morale. Il y a quelque chose de normal dans un moment où tout semble ne plus l’être. Dans quelques jours, je devrai enterrer ma mère et même si certains aiment penser que c'est dans l'ordre des choses que d'avoir à dire au revoir à ses parents, c'est pas naturel de le faire en étant si jeune et encore moins dans ces circonstances. J'essaye tant bien que mal de me concentrer sur Moriarty pour chasser les fragments de la soirée qui me reviennent en tête et me brouillent la vue en plus d'interférer avec mes pensées. Maisie ne la connaitra jamais alors que j'ai eu l'opportunité de rencontrer la sienne à notre première sortie officielle. Non pas que je l'aurais forcément présenté à ma mère. Nous ne sommes pas réellement ensemble, mais quand bien même, je reste persuadé que ma mère l'aurait adoré. Avant le départ de mon père, c'était le genre de femme à aimer tout le monde. Je suis sûr qu'elle aurait même apprécié Seth parce qu'elle avait cette faculté à se concentrer sur le bon tout en laissant le mauvais de côté. Et pour avoir observé Maisie à de nombreuses reprises que cela soit au cinéma ou en compagnie de ses proches, je ne pense pas me tromper en disant qu'elle provient du même moule. Sous sa répartie cinglante et son caractère bien trempé se cache une fille qui en plus d'aimer prendre soin des gens, les apprécient coute que coute sans rien attendre en retour et ce, même quand ils ne méritent pas le quart de l'affection qu'elle leur porte. Je ne crois pas l'avoir entendu dire du mal d'une personne depuis que je la connais, pas une seule fois. Elle ne semble détester personne, si ce n'est moi et la directrice de l'école primaire de nos petits frères. « J’conduis j’te signale, tu veux qu’on se plante ? » Certes, je porte des lunettes de soleil en pleine nuit, mais je suis loin d'être Ray Charles. Sa question ne peut être que rhétorique car elle sait que je ne peux pas me permettre d'avoir un accident, tout comme elle se doit de rester en vie. Alors non, j'ai pas envie qu'on se plante et je préférerais parler d'un sujet un peu plus joyeux. « Je choisirai au retour et c’est pas négociable. » Je la dévisage en fronçant les sourcils. Qu'elle compte pas sur moi pour conduire son camion benne. Même pas en rêve. Je préfèrerais encore devoir rentrer à pieds que de prendre le risque que quelqu'un me voit au volant de son van. Elle pourra choisir la playlist à l'avance et la lancer avant de conduire, mais le siège passager m'est destiné et il le restera jusqu'à ce qu'ont soit rentré à Brisbane.
« Non, c’est un mec qui a bon job au centre de Londres. » Au présent, donc. Ca me rassure de savoir que je n'ai pas mis les pieds dans le plat et qu'à défaut de faire encore partie de sa vie, il est toujours vivant. "Un homme ambitieux." Je lui fais remarquer non sans un petit rictus. Est-ce que c'est pour ça qu'elle ne peut pas me voir ? Parce que mes tenues et mon allure d'homme d'affaire lui rappelle un peu trop son paternel ? Je doute que ce soit la seule raison et je crois même que la liste est longue, mais c'est clair que ça ne doit pas pencher en ma faveur. Par contre, sans que je ne le sache, ça a dû m'être utile lors du repas de Noël et c'est probablement aussi pour ça que j'ai bien accroché avec Madelyn. « Mais c’était notre occasion d’être en famille. » Je ne me souviens plus des derniers moment que j'ai passé en famille. Ca remonte à si loin et le problème c'est que j'ai plus souvent tendance à me focaliser sur les mauvais moments plutôt que sur les bons. Alors qu'il y en a eu, c'est certain, mais ils ont été saccagés par les disputes à répétition. Toutefois, je ne suis pas celui qui est le plus à plaindre dans la famille car Samuel, lui, n'aura jamais eu l'opportunité de partager des moments en compagnie de ses deux parents. « Je suis jamais sortie de l’Angleterre. Enfin, pas avant que j’emménage ici avec ma mère. » C'est que ça a dû lui faire bizarre d'atterrir sur un autre continent. J'imagine même pas à quel point le déménagement a dû être difficile. Devoir dire au revoir à son père et laisser derrière elle sa vie londonienne. Je serais complètement perdu sans tous les repères que je me suis créé un peu partout dans Brisbane. « De toute façon, c’est Londres. Ce sera toujours Londres. » Ok, ça a au moins le mérite d'être clair. Je peux comprendre, même si j'ai toujours rêvé de quitter Brisbane, j'aurais un mal fou à construire une nouvelle vie ailleurs que dans celle qui m'a vu grandir ou peut-être que c'est parce que j'ai fini par me faire une raison que je n'arrive pas envisager les choses autrement. C'est que ça demande énormément de courage de prendre un nouveau départ, recommencer tout à zéro et devoir se créer un nouveau cercle d'amis, aller dans une nouvelle école, devoir s'adapter à une nouvelle culture. "Tu comptes y retourner ?" La réponse me paraît évidente, mais j'ai besoin d'en être certain pour savoir si je dois préparer Samuel au futur départ de Lee et Maisie. Je me doute que ce ne sera pas pour tout de suite, mais il vaut mieux prévenir que guérir. Surtout que Sam est persuadé que Lee restera son meilleur ami à vie. "T'en penses quoi de Camilla ?" Je demande en sortant une chips de son paquet avant de le lui tendre pour quelque puisse en prendre une poignée. J'espère qu'elle partage le même avis que moi sur le sujet, c'est une sorcière, ni plus, ni moins. Je l'ai jamais senti, ma mère était fan de Lady Di et quand j'étais gamin, je pouvais passer des heures à l'écouter me parler de la princesse de Galles. J'étais même hyper fier de savoir que ma mère possédait le même prénom que la reine d'Angleterre et ouais, il m'arrivait parfois de m'en vanter dans la cours récré et de prendre certains de mes camarades de classe pour des valets. Tout ça pour dire qu'on ne peut pas être pro Diana et aimer Camilla Parker Bowles. Les deux ne vont pas ensemble, c'est un peu comme croire en Jésus et remettre en question la virginité de Marie, impossible.
Je reste vague sur certaines angoisses que je peux avoir face à la mort et aux conséquences que ça pourrait avoir sur Samuel. Elle ne pose pas de questions et c'est parfait. J'aurais pas été en mesure de lui fournir plus d'informations sur le sujet, pas sans avoir peur de m'effondrer devant elle, ce qui n'arrivera jamais. Elle se met à freiner lorsque je remets en doute l'une de ses affirmations. La secousse est assez violente pour me faire pencher en avant et renverser le fond de bière sur mon pantalon lorsque je pose mes mains sur le tableau de bord. « Je te demande pardon ? »- "Non mais t'as perdu la tête ??" Je gueule tout en regardant rapidement derrière nous pour être sûr qu'il n'y ait personne. On aurait pu nous rentrer dedans, j'exagère peut-être, mais merde, je croyais qu'on était d'accord pour ne pas avoir d'accident ? Je peux sentir mon cœur battre à tout rompre et il me faut un moment pour reprendre un rythme cardiaque plus ou moins acceptable. « Assistante sociale. » Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle me coupe. « Pas de commentaire, d’accord ? » Je me mords la lèvre pour ne pas répondre et ça fonctionne le temps de quelques secondes. "C'est ça d'avoir grandi avec un cassos pour grand frère." Je réponds en haussant les épaules. C'est vrai, je ne lui apprends rien et peut-être que si elle a fait le choix de se lancer sur cette voie, c'est pour pouvoir aider Seth.« J’ai commencé la fac, puis j’ai préféré arrêté. » J'ai beau avoir un peu d'alcool dans le sang, c'est loin d'être suffisant pour que je puisse croire à ses bêtises. "C'est dommage, t'aurais pu aider beaucoup de personnes." Et c'est qu'elle aurait été douée dans le domaine. Certes, c'est loin d'être le job le mieux payé, mais l'argent n'a jamais semblé avoir une quelconque importance à ses yeux. « Ce sera pour une autre partie. » Qu'elle me répond lorsque j'essaye d'en savoir davantage. J'acquiesce de la tête sans chercher à forcer. Elle m'en parlera quand elle sera prête à le faire et je serai là pour l'écouter lorsque ce sera le cas.« Je te l’ai déjà dit, les études c’est pas pour tout le monde. » Là encore, je ne réponds pas et me contente d'attraper une autre bouteille de bière. Le jeu continue et c'est à son tour de deviner la vérité cachée parmi les trois informations que je viens de lui révéler. « Beetlejuice est ton film préféré, c’est évident. » J'hoche la tête, la bouche en cul de poule. C'est loin d'être mon préféré, même si j'ai apprécié la soirée d'Halloween -beaucoup plus qu'elle, ça c'est certain- Ce film sera toujours lié au Twelve et à elle d'une certaine manière. « D’où te vient ta passion pour l’argentique ? » Je pourrais lui parler pendant des heures de photographie. C'en est presque maladif et même si je prends de plus en plus plaisir à filmer avec ma caméra super 8, je trouve qu'il n'y a rien de plus beau qu'un moment figé dans le temps. Le numérique, c'est surfait. La plupart du temps on stock tout sur un ordinateur sans prendre le temps de les faire développer alors qu'avec un argentique, on a autant de plaisir à prendre des clichés qu'à observer la photo prendre forme sous les lueurs rouges de la lumière inactinique. "De mon voisin de pallier. Il est photographe professionnel et quand j'étais enfant, je passais beaucoup de temps chez lui à le regarder développer ses photos dans sa chambre noire." C'était mon repère secret lorsque mes parents se disputaient et qu'il était trop tard pour que j'aille me défouler au club de rugby. Et puis, au fil des années, Dinis est devenu ce qui se rapproche le plus d'une figure paternelle. « Si t’as jamais quitté la ville, j’ai pas envie d’être celle qui décide. » Je fais les yeux de merlan de frit qu'elle ne peut pas voir derrière les verres teintés de mes lunettes de soleil, mais qu'elle peut deviner à la moue que je tire. J'aurais préféré découvrir un endroit qu'elle apprécie, mais elle a déjà fait l'effort de venir alors je vais pas trop lui en demander. « Il y a aucun endroit qui te fait envie ? Je suis sûre que tu t’es déjà renseigné. » C'est faux. J'ai visité tout un tas d'endroits à travers des vidéos youtube, des tas de villes, mais aucune faisant partie de l'Australie. J'étais persuadé de ne jamais pouvoir quitter Brisbane alors j'ai préféré mettre des œillères pour ne pas avoir à envier les différents paysages que mon pays peut bien proposer et que je connaitrais jamais."Le mont Tamborine ?" Je finis par suggérer. Ma mère adorait cet endroit, elle y allait souvent avec mon père lorsqu'ils étaient jeunes et c'est sans doute pour cette raison que ça a longtemps été son endroit préféré. "Ou Byron Bay ?" J'ajoute en haussant les épaules. Samuel adore y aller avec le centre Asperger et si mon frangin dit que ça vaut le détour, c'est que ça doit être le cas car il est difficile à satisfaire, bien plus que moi. Je cherche la chanson qu'il adorait écouter quand il était plus petit, celle sur laquelle il me demandait constamment de danser puis appuie sur play avant de commencer à bouger la tête sur le rythme de la musique. "T'es obligée de danser sur cette chanson, c'est non négociable." Je dis en montant le son avant de baisser un peu la vitre du van.
BY PHANTASMAGORIA
But i'm Older than i am
Why i'm always the one making decisions ? How do I handle the pressure ? I do my best to fake it, but honestly i hate it.
Maisie Moriarty
la trahison des images
ÂGE : vingt-deux ans (10.02.2001). STATUT : plus intéressée (elle ment). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #421 carmody road auprès de jo et sa grand-mère, ava, pour veiller sur celle-ci. troisième colocation en un an, il faut que ça marche. POSTS : 721 POINTS : 920
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION SEXUELLE : Ça ne m'intéresse pas. PETIT PLUS : un frère, trois demi-frères et sœurs, les relations ne sont idéales qu’avec le plus jeune d’entre eux (llewyn, 10 ans) ≈ mouton noir de la famille qui est tombée dans les troubles du comportement alimentaire à l’adolescence et ne s’en est jamais sortie ≈ vierge et peu intéressée à ce que cela change, peu intéressée tout court par l’idée d’être en couple ≈ mère démissionnaire, elle prend de plus en plus en charge son jeune frère ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
seth #5 ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
angus #5 & #7 ⊹ they may not know each other to say it, but it was never hidden. how much ever they hated each other, fate ties them together.
carl #4 ⊹ friendship must be built on a solid foundation of alcohol, sarcasm, inappropriateness and shenanigans.
aiden #1 (fb) & #2 (fb) ⊹ there comes a time when you have to stop crossing oceans for people who wouldn’t even jump puddles for you.
(#) Sujet: Re: (Maisie #7) You got a fast car and I want a ticket to anywhere Ven 24 Fév 2023 - 21:15
"Un homme ambitieux." - « Trop. » J’ajoute sans hésiter un seul instant. Et c’est tout ce qu’il obtiendra concernant mon père. Je le déteste pas, mais l’évoquer me laisse toujours un goût amer. Parce qu’il me manque, autant que j’ai appris à faire sans lui. Parce que j’aimerais qu’il soit fier de moi autant que je n’ose pas lui parler de ma vie. Parce que j’aimerais faire partie de sa vie tout en sachant qu’il est préférable que ce ne soit pas le cas. Il a d’autres enfants, désormais, de ceux qui sont en bonne santé, qui ne lui causent pas autant de soucis que Seth et moi et je peux comprendre qu’il ait pris ses distances avec nous. J’en veux à ma mère, aussi. Seth a pu rester à Londres quand je n’ai pas eu d’autres choix que de la suivre jusqu’ici, sous prétexte qu’elle voulait « renouer avec ses racines » sans prendre en compte qu’elle m’arrachait les miennes. Je me demande souvent comment serait ma vie si j’étais toujours là-bas ou, à défaut, toujours aux côtés de mon père. C’est triste à dire, mais les souvenirs commencent à s’effacer ; mais je garde l’image d’un homme toujours occupé. Jamais trop, parce qu’il était quand même là pour nous ; alors le fait qu’il soit trop ambitieux relève plutôt d’un jugement de ma part que d’un constat objectif. Il est trop ambitieux, bien plus que je ne le serai jamais et je suis persuadée que je dois lui laisser un goût d’inachevé ou d’échec. Seth a au moins pu finir l’université et en ressortir diplômé, lui. Moi... moi, je suis juste la gosse qui a passé trop de temps à l’hôpital au lieu de profiter de sa présence quand il en était encore temps. Celle sur laquelle il n’arrivait plus à poser les yeux, celle qu’il n’a jamais comprise, celle qu’il ne comprendra probablement jamais. Son monde se heurte au mien et j’ai essayé de le comprendre. Je me suis plongée dans ses intérêts, j’ai appris les bases de la mécanique alors que j’ai toujours été plus intellectuelle que manuelle, j’étais toujours la première à grimper dans notre van alors même que j’avais le mal des transports à l’époque, j’ai décortiqué les actualités de son entreprise pour qu’il sache que j’étais fière de lui. Mais il est trop ambitieux, et sous ce jugement se cache toutes les qualités, mais surtout tous les défauts que cela représente pour moi. Mais quand il arrivait à sortir de son bureau, quand il n’avait pas que son boulot en tête, c’était le meilleur père du monde. Celui qui pouvait passer un week-end entier à m’expliquer les astres, celui qui m’achetait n’importe quelle barre Cadbury parce qu’il savait que ça suffisait à me rendre heureuse, celui qui lisait à travers mes émotions à travers mes regards et qui s’assurait de me les rendre plus supportables à défaut de pouvoir me les arracher. Celui qui savait être là malgré ses absences et maintenant que celle-ci est actée à durée indéterminée, me semble plus étranger que jamais. "Tu comptes y retourner ?" Je reste silencieuse un instant, la réponse me paraît évidente et elle n’est pourtant pas si simple. J’aimerais y retourner. J’ignore si je peux y retourner. « J’ai plus rien là-bas. » Alors que je ne rêve que de ça. Mon père a refait sa vie, mes amis m’ont oubliée, mes repères n’existent probablement plus. Retourner en Angleterre m’amènerait le même sentiment qu’en arrivant ici ; et je sais déjà qu’il s’agirait alors d’une idée aux conséquences insupportables. "T'en penses quoi de Camilla ?" Sa question me surprend et j’éclate de rire avant de me reprendre pour piocher deux chips dans le paquet qu’il me tend. « J’dois faire partie des rares personnes qui l’aiment bien, en fait. » J’avoue tout, je fais honte à ma nation, j’en suis persuadée. « J’dis pas qu’ils ont fait tout juste avec Charles, hein. Mais... j’sais pas, au final ils voulaient juste être ensemble et je trouve ça beau, qu’ils se soient toujours trouvés. » Je hausse les épaules, je minimise ma confession qui fait de moi une foutue romantique. Je le suis même pas, je m’en fous des fleurs et des petites attentions, mais... mais j’aimerais trouver cette personne. Celle qui prendra toutes les mauvaises décisions, celle qui osera aller sur les chemins glissants, celle qui sera décriée, celle qui fera tout faux pour faire tout juste auprès de moi. « J’sais pas ce que ça dit de moi. » Je conclus avec un soupir, pour masquer ma gêne. Probablement que ça confirme ce qu’il savait déjà, que je peux me contenter de peu, du moment que c’est un peu d’attention ça n’a pas vraiment d’importance que ce soit sain ou non.
Au final, ma relation avec Angus est pareille. Ma fausse relation avec lui. Il y a quelque chose de masochiste à rester l’un avec l’autre tout en s’insupportant autant, mais je crois que la différence est que je connais ses intentions. Elles n’existent pas et je n’ai donc aucune pression à avoir. Et le fait est que ses mauvaises décisions ne résident pas dans la volonté de faire du mal, mais seulement de protéger Samuel et, il ne le dira jamais, se protéger lui-même à défaut d’avoir quelqu’un pour le faire. Ce n’est pas supposé être mon rôle ; de toute façon j’échoue à la seconde même où sa réflexion me vexe suffisamment pour que je manque de l’encastrer dans la vitre. "Non mais t'as perdu la tête ??" - « Y’avait une souris sur la route, tu l’as pas vue ? » Je demande, innocente au possible, avec un large sourire que je lui adresse un instant avant de reporter mon attention sur la route. Je sais ce que je fais, même quand on ne dirait pas ; qu’il se détende. J’ai sûrement une bien meilleure maîtrise de la conduite qu’il ne l’aura jamais. C’est au moins un domaine dans lequel j’excelle, à défaut des études. "C'est ça d'avoir grandi avec un cassos pour grand frère." - « Ouais, sans doute. » Non. C’était moi le cassos. Je ne peux pas nier mon lien de parenté avec Seth : nous faisons tous les deux mal aux autres, volontairement. Nous jouons avec les limites, nous nous moquons de celles des autres et nos propres besoins et sentiments priment sur ceux des autres. « C’est dans le sang des Moriarty, de toute façon. » Ma mère, mon frère, moi. Seul Lee semble échapper – pour l’instant – à la malédiction, même s’il en prend le bon chemin s’il commence à casser les gueules des camarades qui se moquent des autres. C’est une bonne raison, oui, mais pas assez justifiée pour qu’on ne le catégorise pas comme le bagarreur de service et que l’attitude des autres finisse par changer. "C'est dommage, t'aurais pu aider beaucoup de personnes." - « Non, alors c’est mieux ainsi. » J’ai toujours voulu croire que mes propres problèmes seraient un moteur pour mieux comprendre les difficultés des autres. Mais finalement, ils n’auraient fait que contaminer ma vie professionnelle après s’être rassasié de ma vie personnelle. Je suis incapable de gérer mes problèmes ; et je prétends aider les autres à faire de même. Alors que les faits sont contre moi ; et que je fuis à la moindre difficulté qui se présente. Du coin de l’œil, je l’observe se servir d’une autre bière et cette fois-ci je ne retiens pas mon commentaire ; « c’est quoi qui a fait foirer ton vœu d’abstinence ? » Je demande en désignant la bière. J’ignore s’il s’agit vraiment d’abstinence, mais j’ai pas souvenir de l’avoir déjà vu avec un verre à la main. Même lors de sa réunion d’anciens, il m’a servi un putain de jus d’orange à la place du punch bien corsé que j’espérais.
Son tour arrive et je prends goût à lui poser des questions – et surtout à le découvrir d’une manière que je ne pensais pas possible. Je le connais même plus que ce que je ne pensais alors que je vise juste. C’est qu’il est autre chose qu’un coincé qui m’exaspère, faut croire. "De mon voisin de pallier. Il est photographe professionnel et quand j'étais enfant, je passais beaucoup de temps chez lui à le regarder développer ses photos dans sa chambre noire." - « Et qu’est-ce qui t’intéresse toi dans l’argentique ? » Je mets l’accent sur la formulation ; parce que j’ai envie de savoir ce qui l’appelle dans ce format, ce qui l’anime et le passionne. J’ai envie de croire que ce n’est pas seulement par mimétisme auprès de son voisin ; j’ai envie qu’il me détaille toutes les raisons pour lesquelles il a trouvé son intérêt là-dedans. J’ai aussi envie qu’il trouve son intérêt ces prochaines heures en l’invitant à décider de notre lieu de destination. Il est celui qui n’a jamais quitté la ville après tout, j’ai envie que ce soit pour mieux l’apprécier. "Le mont Tamborine ?" - « Oh ouais ! » Je m’enthousiasme parce que j’adore cet endroit, avant de me reprendre, consciente que ce n’est pas à moi de décider. "Ou Byron Bay ?" Il hausse les épaules et je réalise qu’il ne sait vraiment pas où aller, en réalité. Il balance des noms et je ne sais pas si c’est réellement par envie ou simplement parce qu’il s’agit des seuls qu’il a en tête. « Tu sais quoi ? On va faire les deux. » Même si c’est par hasard, il s’agit néanmoins de deux endroits qu’il doit découvrir. « On va aller à Byron Bay d’abord, c’est le plus loin et vu l’heure, on pourra profiter du lever du soleil demain matin. Enfin, tout à l’heure. » Je me corrige en voyant l’heure, avant de reprendre la parole. « Et sur le chemin du retour, on s’arrêtera au Mont Tamborine. Vu les températures actuelles, ce sera l’occasion de profiter de Curtis Falls pour se rafraîchir. Oh, et tu dois absolument découvrir... » Je m’arrête dans mon élan, affichant un léger sourire entendu. « Nan, tu verras sur place. » Ouais, je veux voir sa réaction. Et alors qu’il change la musique, c’est la mienne qui est suspicieuse alors qu’il commence à s’agiter. "T'es obligée de danser sur cette chanson, c'est non négociable." - « Je conduis je te rappelle, c’est censé faire de moi celle qui donne les ordres. » Que je précise ; parce qu’il est connu que le conducteur à tous les droits. Mais je capitule vite alors que je finis par dodeliner de la tête, pas autant que lui pour ne pas perdre la maîtrise du véhicule, mais je participe, eh. « on my way, on my way. » Que je me permets même de chantonner un peu avant de rapidement me taire.
La playlist s’enchaîne, les kilomètres aussi et il est passé une heure du matin quand on arrive finalement près de Byron Bay. Je suis à la recherche d’un parking qui accepterait mon véhicule pour la nuit, guettant chaque panneau qui m’indiquerait le bon chemin. Lorsque c’est finalement le cas, je constate que la place allouée aux vans est quasiment déserte, seuls quelques véhicules à distance raisonnable les uns des autres occupent la place. Ce n’est pas encore les vacances d’avril et ça ne m’étonne pas. Je suis le mouvement initié et je me gare à distance du précédent véhicule, finissant par couper le moteur et tourner la tête vers Angus. « Tu vas me dire ce qu’il se passe ? » Si mon ton se veut plus délicat qu’au moment où il s’est pointé chez moi, ma curiosité reste la même. Mais, une fois de plus, je ne suis pas certaine d’obtenir les réponses que je souhaite, alors même que je sais qu’Angus ne me dit pas tout. Je le connais, au fond.