Elle s'est écorchée les pieds. Cheveux trempés, Murphy remonte la rue dans laquelle elle croit reconnaître le logement de Seth. Dans sa main droite, un talon aiguille - en guise d'arme, juste au cas-où - et dans la gauche, la bouteille vide qu'elle trimballe encore avec elle. Le contenant s'est doucement rempli d'un peu de pluie. Murphy ne se rend même plus compte que ce qu'elle boit n'est pas un champagne hors de prix, mais de l'eau mêlée à ses larmes. Son maquillage est plus sur ses joues que sur ses yeux et elle ne porte plus de rouge à lèvres. La petite robe de pute qu'elle porte ne la protège pas du froid mordant auquel elle est désormais exposée. Appeler un taxi ? Jamais. Murphy utilise plutôt sa batterie pour insulter Seth de tous les noms. Et le supplier de venir la chercher, accessoirement. Finalement, son amant accepte de lui envoyer un perche, dont elle se saisit sans hésiter plus de deux secondes.

C'est pieds-nus qu'elle marche jusqu'à chez Seth. L'autre chaussure, celle qui n'est pas dans sa main ? Elle l'a perdue dans un caniveau. Dommage. C'étaient des chaussures hors de prix, à la semelle rouge faite pour être remarquée. Des chaussures achetées avec le reste de l'argent piqué à droite et à gauche. De son bras trempé, Murphy essuie sa mine désastreuse. Elle a fini de sangloter. Un regard vide est désormais accroché à son visage ivre. Le tableau est pathétique. Elle se glisse pourtant dans l'immeuble de Seth comme si elle était une petite souris.

Ses pieds abîmés la mènent - en chancelant de gauche à droite - jusqu'à la porte du - presque - trentenaire. Elle ne se pose pas la question de savoir si sa colocataire est dans les parages et frappe de ses deux poings sur le battant. La bouteille et la chaussure cognent aussi, faisant du couloir un lieu qu'on croirait envahi par une troupe d'innombrables personnes. Pourtant, Murphy est seule. Ses cheveux trempés font déjà une flaque sous elle. Elle goutte de toute part, repousse d'un mouvement maladroit la frange qui lui tombe sur les yeux. Si elle pouvait avoir un rail, juste pour se requinquer... « Seeeeeth... Ouuuuvre... » la porte. Elle n'a pas la force de finir la phrase, sa voix rauque trop abîmée par le froid et les insultes hurlées depuis le trottoir jusque dans le taxi qui a emmené son amant loin d'elle. « J'ai pas de... culotte. » Elle rit toute seule, collée à la porte. Se démenant pour enlever son dessous, elle l'agite ensuite sous le judas. « Me laisse pas, Seeeeeeth... » Sous l'œilleton, elle fait la moue, priant pour que le brun la prenne en pitié. Sinon, elle dormira sur le pallier.

@seth moriarty

Tu te sens légèrement mieux depuis que l'eau de ta douche coule rouge. T'as les jointures abîmées, mais l'autre connard a perdu des dents, alors, ouais, tu t'sens mieux. La soupape n'a plus envie d'exploser à tout moment. Elle a explosé sur la gueule de ce type inconnu qui buvait sa petite bière tranquille au bar. Ce havre de paix ne dure pas très longtemps lorsque tu étires ton cou pour regarder qui est à l'origine de la sonnerie qui s'élève de ton téléphone. Murphy. Ta mâchoire se crispe avant même que tu lises le contenu. Tu devrais juste l'ignorer, mais la curiosité est bien trop grande. Tu refermes l'eau, passe une serviette autour de ta taille pour aller lire… des insultes évidemment. C'est tout aussi évident qu'elle s'est enfilé toute la bouteille après que tu l'aies lâchement abandonné sur le trottoir. Il n'en faut pas plus pour raviver la colère. Aucune chance pour que tu acceptes de la revoir ce soir. Aucune. C'est sûrement pour ça que t'es encore plus contrarié d'avoir cédé à sa demande d'attention. Tu files t'habiller, traitant Murphy de tous les noms affectueux possible, jusqu'à ce que des coups contre ta porte se font entendre, des coups plutôt insistant oui. « Seeeeeth... Ouuuuvre... » Et le simple son de sa voix t'irrite déjà. L'idée de ne pas aller lui ouvrir te traverse l'esprit. C'est plutôt tentant, mais elle va déranger tout le monde. Pas que tu aies quelque chose à chier des autres. Mais eux vont finir par aussi te déranger et t'as pas envie de gérer ça. « J'ai pas de... culotte. » Tu l'entends rire de l'autre côté de la porte. Ça t'fait pas rire. Ça t'excite même pas si c'était ça son but. Tu te diriges tout de même vers la porte. « Me laisse pas, Seeeeeeth... » Et tu ouvres la porte au même moment. Murphy perd l'équilibre et ne tentes même pas d'éviter sa chute. Elle a l'air… pathétique. Un soulier dans les mains, la bouteille dans l'autre. Son autre chaussure semble manquer à l'appel. Son maquillage lui a coulé sur le visage, par la pluie sans doute. D'ailleurs, elle est tellement détrempée qu'une flaque se forme sous elle. C'est que tu arrives presque à te sentir coupable de l'avoir mise en dehors du taxi. Elle l'avait bien mérité, mais t'aurait dû partir au lieu de la laisser à la rue. « T'es pathétique. » que tu lui lances en la laissant entrer ici comme chez elle. Tu la vois déjà venir, à vouloir jouer les enjôleuses. Aucune chance que son petit jeu marche avec une telle allure. Elle a l'air d'une vieille pute qui revient après s'être tapé trois clients. Peut-être que c'est ce qu'elle a fait va savoir. « Tu m'touches pas. » que tu avances avant même qu'elle daigne tenter un rapprochement quelconque. Tu l'attrapes plutôt par le bras, sans aucune délicatesse, pour la traîner jusqu'à la salle de bain. « Va prendre une douche. » Tu la pousses à l'intérieur et referme la porte derrière elle. Si elle peut porter une attention particulière à son visage pour enlever les dégâts de son maquillage, ce serait parfait. Tu vas ensuite t'installer sur le canapé en espérant qu'une cigarette pourrait suffir à retrouver un semblant de zénitude intérieur. Soyons honnête, ce qui t'énerve le plus, c'est justement que Murphy arrive à te faire sortir de tes gonds aussi facilement. Bien trop facilement.

Quand elle se prépare mentalement - avec toute la réflexion dont est capable son cerveau alcoolisé - à dormir devant la porte, Seth vient enfin lui ouvrir. Elle manque de tomber lorsque le battant s'ouvre. La surprise est de taille : Seth n'a pas l'air très enclin à l'accueillir. Heureusement, Murphy ne le remarque aucunement. Elle affiche un grand sourire, tout à fait satisfaite que son amant lui ouvre la porte. Elle se fiche bien qu'il n'ait pas un visage tout à fait heureux. Elle n'a que faire de ses yeux assassins et de toute son attitude qui hurle "je vais t'égorger". « T'es pathétique. » Elle se glisse dans l'appartement en battant des cils, vraisemblablement imperméable aux commentaires du brun. Pourtant, la pique atteint son but. Elle la fera pleurer à retardement, juste comme elle a versé des larmes quelques minutes auparavant avant de trouver l'appartement de Seth. « Tu m'touches pas. » « Ok Beyoncé. » qu'elle lance, grand sourire aux lèvres. S'il veut faire sa diva, soit. Elle lève les paumes devant elle en signe de reddition, sans se rendre compte que ses mains sont pleines et que le geste n'a rien à voir avec celui qu'elle voudrait faire.

Avec un peu trop de brusquerie, Seth l'attrape par le bras et la tire à travers son chez-lui. « Va prendre une douche. » « Aïe, aïe, aïe, Seth tu me fais mal... » qu'elle geint, se laissant traîner sans trop de conviction. Sans autre forme de procès, Murphy est enfermée dans la salle de bain qu'elle connaît par coeur pour y avoir passé un certain nombre de minutes. La lumière lui arrache les yeux et elle se tourne tout de suite vers la porte, espérant que Seth lui ouvre sur l'instant. « T'es trop bien pour moi, Seth ? C'est toi qui aimais cette robe ! » Elle donne un coup de poing dans la porte, ses nerfs groggys et anesthésiés par l'alcool. Elle lâche malgré tout un juron et finit par capituler.

La robe lui faisait une seconde peau, aussi a-t-elle eu du mal à s'en débarrasser. Elle emprunte à Léo tout ce qui peut lui tomber sous la main. L'eau lui brûle la peau mais la ramène à la réalité. Sous la douche, Murphy semble atterrir. Elle reste ainsi sous le jet de longues minutes, à ressasser les images qu'elle a de la soirée. Quand elle estime qu'elle a testé assez de shampoings et de produits différents, elle finit par sortir, un peu moins soûle qu'avant et enroulée dans une grande serviette. Elle retrouve Seth, se plante devant lui. Il brille un peu moins, maintenant que la douche a réveillé Murphy. « Je peux t'emprunter des vêtements ? » Un pyjama fera l'affaire. Elle ne compte de toute façon pas ressortir par ce temps. S'il lui a ouvert la porte, c'est bien parce qu'il accepte qu'elle reste, non ? « T'es encore fâché ? » La blonde n'a aucun sourire sur le visage lorsqu'elle lui pose la question. Ses cheveux sont encore trempés, mais plus de pluie. Elle n'a plus de maquillage sur le visage et elle se sent nue. Pourtant, Seth l'a déjà vue ainsi. Peut-être est-ce la culpabilité qui lui donne mal au ventre - ou l'alcool. Blâmons l'alcool, Murphy ne saurait de toute façon pas identifier la culpabilité. « Je peux prendre le canapé, pour la nuit. » Mais elle préfèrerait dormir contre lui.

« Ok Beyoncé. » Elle a plus l'air de vouloir faire la fête que de demander la paix lorsqu'elle lève ses mains avec la bouteille d'un côté et sa culotte de l'autre. Elle te fait lever les yeux au ciel. Peut-être bien qu'une petite gifle de rien du tout ça lui remettrait les idées en place. Aux nombres de fois où elle ne s'est pas privé de te frapper sans aucune raison valable, faut bien que ce soit à ton tour hm. Pour le moment, tu l'attrapes plutôt par le poignet. Elle couine de douleur sous ta prise, et, ouais, c'est un peu jouissif. « Aïe, aïe, aïe, Seth tu me fais mal... » Tu l'enfermes dans la salle de bain. Une douche plutôt que d'une gifle pour lui remettre les idées en place. Elle devrait te remercier d'être aussi modeste avec elle. Mais non, Murphy doit gueuler, elle doit taper dans cette porte avec toute la rage qui l'habite. C'est qu'elle en a beaucoup pour le petit bout de femme qu'elle est. « T'es trop bien pour moi, Seth ? C'est toi qui aimais cette robe ! » Tu sais pas trop si elle espère que tu lui ouvres la porte - en même temps, elle peut très bien le faire toute seule. Elle a juste à partir si elle n'est pas contente. Heureusement, tu finis par entendre l'eau de la douche couler. Murphy veut bien être docile pour une fois, ou c'est parce qu'elle est gelée et qu'un douche chaude lui fera le plus grand bien. Pendant les longues (très longues) minutes que durent sa douche, de ton côté, c'est une cigarette après l'autre. Comme si tu espérais trouver la paix dans la nicotine. Elle n'aurait pas dû venir Murphy. Elle aurait dû attendre à demain matin et tu aurais agi comme si t'avais oublié qu'elle était une connasse. Mais non, fallait qu'elle se ramène jusqu'ici pour être certaine que tu ne passes pas la nuit avec une autre. Foutue jalousie. « Je peux t'emprunter des vêtements ? » Tu écrases ton quatrième mégots de cigarettes à même la table hideuse du salon en tournant la tête vers cette petite voix qui semble tout d'un coup bien moins éclatante qu'à son arrivée. Murphy est toujours dégoulinante, mais elle a au moins retrouvé son joli visage impeccable. « T'es encore fâché ? » Elle a l'air aussi vulnérable qu'une poupée de porcelaine. « Arrête de jouer les victimes. » que tu lâches avant de te redresser du canapé pour aller dans ta chambre. Tu fouilles dans tes affaires moins de deux minutes pour en ressortir avec un tee-shirt qui semble propre par l'odeur. Tu repasses aux côtés de Murphy en lui plaquant le vêtement sur le torse avant de reprendre ta place initiale sur le canapé. « Je peux prendre le canapé, pour la nuit. » Hors de question qu'elle te fasse dégager d'ici. Tu hoche la tête de gauche à droite avant de glisser une nouvelle cigarette entre tes lèvres histoire de bien intoxiquer tes poumons une bonne fois pour toute. « Tu prends le lit. » Tu te demandes pendant une seconde si tu prendrais pas celui de Leo qui a disparu depuis des jours. Ce serait étonnant qu'elle rapplique ce soir. De toute façon, après t'avoir gueuler dessus, elle fermera sa gueule et te laissera dormir avec elle quand même. Ce ne serait pas la première fois - et elle espère toujours que ce soit la dernière. « J'te rejoins plus tard. » Ça veut aussi dire qu'elle n'a pas permission de passer ce bout de soirée - nuit? - avec toi. Ça veut dire qu'elle a intérêt à se glisser sous tes draps et à attendre de ne plus faire partie de ta dead list, mais que peut-être tout à l'heure tu viendras te blottir contre elle. Peut-être que demain matin tu t'excuseras d'être un si gros con.

Elle a les idées plus claires, mais les yeux recouverts d'un voile de brume. Murphy erre dans l'appartement à la recherche de Seth, qu'elle finit par trouver sur le canapé. Il n'a pas l'air d'avoir décoléré, mais au moins, il n'a non plus l'air d'avoir envie de la tuer. « Arrête de jouer les victimes. » « Je demande juste. » Elle se défend sans hausser le ton, tout à fait consciente que cela ne ferait qu'envenimer la situation. Plantée dans l'embrasure de la porte, la blonde trempe le sol sur lequel elle se tient. Seth n'a qu'un mot à dire et elle sera partie. Elle ne s'acharnera plus, pas alors qu'elle est maintenant épuisée. Elle pourrait dormir sur le sol s'il le lui demandait. Fort heureusement, le brun file en direction de sa chambre.  Il ne revient que quelques minutes plus tard, des vêtements en main. Elle refuse de se changer devant lui. Seth a pourtant déjà vu son amante sous toutes les coutures et dans toutes les pièces de son appartement. Il se repaît de son corps aussi souvent que possible mais elle n'a aucune envie de lui offrir cette chance ce soir, surtout parce qu'elle est certaine qu'il ne la saisira pas. Alors Murphy serre ses doigts sur le tissus qui vient de voler dans sa direction, espérant que Seth quitte bientôt la pièce et la lui laisse, pour qu'elle en fasse son refuge. Pour que, encore quelques instants, elle puisse éponger ses larmes sur le canapé que rejoint son amant.

« Tu prends le lit. » Murphy bat des cils mais acquiesce doucement. Elle y a déjà dormi, mais jamais sans Seth. Elle n'est jamais venue en son absence, sauf la fois où elle a dérobé tant de choses à sa colocataire. « J'te rejoins plus tard. » Rassurée, Murphy file en direction de la chambre. Elle referme la porte et laisse tomber sa serviette, se laisse glisser contre le battant de la porte. Sa tête tourne encore un peu, mais elle est calmée. Son estomac fait des loopings et elle se penchera bientôt à la fenêtre pour dégobiller tout l'alcool qu'elle a ingéré. En attendant, les larmes lui montent aux yeux sans raison. Elle n'a pas l'alcool triste, pourtant. La jeune femme enfile ces vêtements qui sentent la lessive - et un peu Seth - en s'essuyant régulièrement les joues avec la serviette qu'elle a laissée par terre. Sans autre forme de procès, elle se glisse sous les draps et essaie de rejoindre les bras de Morphée.

*

Si Seth demande, Murphy jurera qu'elle a essayé. Elle a blotti son nez dans l'oreiller qui porte l'odeur du - presque - trentenaire. Elle a fredonné tout doucement, a écouté son cœur, fait des exercices de respiration. Elle a essayé de chercher de jolies choses auxquelles penser, s'est agacée avec les draps. Elle a eu froid, elle a eu chaud. Elle a eu envie de se jeter par la fenêtre mais ce dont elle a le plus envie, c'est de repartir de cet appartement en quête d'un rail ou deux. Son corps est pourtant endolori et la plante de ses pieds est encore marquée par son trajet sans chaussures. Alors, au bout d'une heure et demi, Murphy se lève. Ses cheveux ont séché, désormais. Silencieusement, elle se glisse dans le salon et va retrouver Seth. « J'arrive pas à dormir. Seth... » Elle chuchote, n'ose pas lever la voix de peur qu'il ne la jette. Le petit jour se lèvera bientôt. Pourtant, Murphy s'agenouille et passe sa main dans les cheveux bruns de son amant. Elle semble oublier les évènements d'il y a quelques heures, les yeux accrochés à ce visage qu'elle a tant recouvert de baisers. « Viens avec moi. » Elle n'est pas sûr qu'il entende. Il n'y a que dans ses bras que Murphy a envie de se glisser, pourtant, certaine d'y trouver un repos qu'elle ne mérite pas.

Murphy ne rouspète pas sous tes ordres. Elle dormira dans ton lit et tu viendra la rejoindre quand t'auras plus envie de l'étouffer. Quand ? Dans quelques heures. Demain matin ? Hm, plus tard, pas maintenant. C'est à noter sur le calendrier qu'elle a obéi sans même broncher, sans même vouloir jeter plus d'huile sur le feu. Elle doit avoir enfin compris que c'était plus le temps de te faire chier. Tu as l'impression de pouvoir enfin respirer de nouveau lorsque tu entends la porte de ta chambre se refermer et que le silence règne de nouveau dans l'appartement. Ce silence te laisse presque l'impression d'être de nouveau seul avec toi-même. Ce n'est pas de refus. Mise à part empester l'appartement et jaunir les murs, la moitié de ton paquet de clopes n'a pas suffit à te faire retrouver ton calme. Les deux bières avaler presque cul sec qui ont suivis par contre (en plus du vin avaler dans la soirée avec ta chère et tendre) ont été plus efficaces. Tu sais plus trop combien de temps s'est écoulé depuis que Murphy a disparu sans un mot. Tu as perdu la notion du temps et peut-être même que tu t'es légèrement assoupie sur le sofa. La voix de Murphy te réveille dans un sursaut malgré toute la douceur qu'elle emploie. « J'arrive pas à dormir. Seth... » - « Hm ? » Ton regard la suit lorsqu'elle s'abaisse à ton niveau et qu'elle glisse ses doigts dans tes cheveux. La soudaine douceur qu'elle a envers toi est plutôt étrange, mais non, désagréable. « Viens avec moi. » Tu restes un moment à observer la perfection de son visage, avant de te redresser doucement. « Okay… » que tu lui réponds seulement, comme si le fait d'avoir un semblant de conversation pouvait rallumer la flamme de la colère en un claquement de doigt. À ton tour d'être docile lorsque tu suis la blonde jusque dans la chambre à coucher, où tu prends le temps de te dévêtir avant de te glisser sous la couette. Aussitôt arrivé, tu cherches systématiquement la chaleur de l'australienne en l'entourant de tes bras. Tes lèvres viennent poser un baiser contre son épaule avant de laisser tomber ta tête lourdement contre l'oreiller. Tes yeux se ferment alors que ses cheveux encore légèrement humides viennent te chatouiller le visage. « T'es chiante. » Je t'aime. Faut savoir lire entre les lignes. De toute manière, tu ne l'as pas encore compris toi-même tellement les sentiments et toutes ses conneries sont incompréhensibles à tes yeux. Ça n'arrive qu'aux autres. Certainement pas aux pauvres types comme Murphy et toi. « J'vais plus baiser personne d'autres si tu me le demandes. » que tu ajoutes alors que ta main bifurque contre sa hanche. Est-ce que c'est ce que toi tu veux ? Non, pas vraiment. Tu sais bien que tu seras moins porté à le faire tant que tu en as la possibilité. Mais te priver de quelque chose, c'est te tenter d'aller te servir sans te faire prendre - ou de faire exprès de te faire prendre pour emmerder l'autre. De ton côté, tu t'en contre fou qu'elle baise son voisin ou son proprio. Tu n'as jamais connu la jalousie, mais c'est sans doute parce que tu n'as jamais aimé. C'est sûrement une fibre que Murphy saura ressortir en toi avec ses provocations. Mais pour l'instant, tant que tu restes son premier choix, tant que tu gardes une place plus spéciale que les autres, parce que c'est ce qu'elle a dans ta vie. « Mais c'qui s'applique à moi, s'applique à toi aussi. » Qu'elle t'empêche d'aller voir ailleurs et elle devra faire de même. Elle peut pas t'avoir à elle toute seule si elle ouvre ses jambes à tout le monde. Mais à l'entendre parler, elle n'avait déjà personne d'autre. Mais comme Murphy est une sale menteuse, va savoir si c'était vrai ou non.

Elle n'a pas besoin d'attendre longtemps. Seth sort de sa torpeur en un clin d'œil. Au fond, il ne dormait peut-être pas encore. Murphy n'interrompt pas son mouvement pour autant. Ses doigts se perdent encore quelques secondes dans les cheveux bruns de son amant. Elle guette, patiente, les réactions de ce derniers. Il a un peu moins l'air fâché et elle n'a plus l'air si ivre. L'alcool est un peu redescendu. Ne subsiste plus que le sentiment d'avoir abusé du champagne et une douleur à l'estomac. Cette sensation, Murphy l'attribuerait volontiers à la boisson. Au fond, elle a surtout peur que Seth ne l'envoie balader. « Okay… » Le voilà qui se redresse et Murphy fait de même, cœur battant. D'une main timide, elle l'entraîne jusqu'à la chambre qu'ils ont désormais l'habitude de partager. Murphy se sent sale. Elle se cache sous la couverture en un rien de temps, attendant que Seth ne la rejoigne en se faisant toute petite. Le jeune homme n'est pas connu pour sa patience.

Quand ils sont tous les deux enroulés dans les couvertures, Murphy vient lentement se glisser contre Seth. Les bras du brun sont réconfortants au possible et Murphy soupire, soulagée que les choses se terminent ainsi. Elle laisse à Seth tout le loisir de l'embrasser, dévoilant sa nuque et pressant son dos contre le torse de son amant. « T'es chiante. » Elle étouffe un léger rire. Ces mots signalent probablement la fin de l'orage et Murphy se tourne enfin pour faire face à son hôte. Elle est encore groggy par les excès de la soirée, tend pourtant la main jusqu'au visage de Seth. Le gratifiant d'une caresse, elle observe ses traits ensommeillés dans un demi-sourire. « J'vais plus baiser personne d'autres si tu me le demandes. » Le mouvement du pouce qu'elle avait initié sur les pommettes de Seth prend fin en douceur. Alors, elle doit demander. Le nœud qui s'était formé sous son plexus refait surface jusque dans sa gorge. Sont-ils en train de se réconcilier ? Sont-ils en train de passer à une autre étape ? « Mais c'qui s'applique à moi, s'applique à toi aussi. » Ce ne sont pas les faits qui la dérangent. Murphy est volage, mais elle n'aime en réalité partager ses draps qu'avec Seth. Les nuits sont plus douces à ses côtés, surtout quand les journées sont infernales. C'est l'idée qui, plus que tout, l'emmerde profondément. Renoncer à la liberté de pouvoir dire "et si" et de concrétiser toutes ses envies. Renoncer au fait de pouvoir mentir en société. Renoncer à tous pour n'en choisir qu'un. La blonde écarte du visage de Seth une mèche qui tombait jusque là devant ses yeux. Au fond, c'est ce vers quoi ils allaient malgré eux. A trop jouer avec le feu, on finit par se brûler.

« D'accord. » Elle glisse à Seth, sur son chuchotement, un baiser. Ses jambes se sont emmêlées à celles du jeune homme et elle voudrait maintenant se fondre entre ses bras. Toute collée à lui qu'elle est, elle n'a pas besoin de plus qu'un murmure pour confirmer leur nouveau statut. « C'est pour de vrai, alors. » Entre ses doigts, elle attrape la mâchoire de Seth et la couvre de baisers. Ils sont piqués sur sa peau comme autant de promesses. Murphy, dans le silence de la nuit australienne, surprend une nuée de papillons dans le creux de son estomac. « Tu veux que je t'appelle comment, maintenant ? » Un sourire se glisse sur le visage de la jeune femme alors qu'elle joue avec les cheveux de Seth. « Amour ? Loulou ? Mon soleil ? » Il détestera tous les surnoms. Elle les acceptera tous venant de lui. Même les plus insultants. Prétendons que ce n'était pas déjà le cas.

Peut-être bien que tu souris un peu lorsque tu l'entends rire sous tes paroles. Son corps tourne entre tes mains jusqu'à ce qu'elle se retrouve face à toi. La douceur de ses doigts contre ta joue te fait ouvrir les yeux de nouveau. Elle est magnifique. Elle le serait encore plus sans ce tee-shirt. Depuis quand partagez-vous ce lit sans être complètement à poil hm ? Il n'y a rien de mieux au monde que de sentir la chaleur de sa peau contre la tienne. « D'accord. » Ce n'est pas forcément une demande, mais c'est une manière détournée de le faire sans vraiment le faire, comme si elle laissait les responsabilités sur ton dos, alors que tu aurais préféré qu'elle l'endosse. C'est tout en délicatesse que Murphy vient sceller ce pacte d'un baiser qui ne vous ressemble absolument pas. Non, vous avez plutôt l'habitude d'être à bout de souffle dans vos baisers, de sentir ses ongles s'enfoncer dans ta chair sous le désir. « C'est pour de vrai, alors. » Et elle embrasse soudainement ta mâchoire, alors que ta main vient directement glisser sous ton tee-shirt qu'elle porte pour venir épouser la rondeur de son cul. « Ça l'a toujours été. » Être ensemble pour de faux, c'était des conneries parce qu'aucun de vous deux ne voulait réellement assumer que c'était bien plus que ça. T'es sûrement tombé amoureux d'elle à la seconde où ses petites mains de garce ont volé ton portefeuille et son maigre contenu. « Tu veux que je t'appelle comment, maintenant ? » Tes sourcils se froncent à cette question. Qu'est-ce qu'elle raconte encore ? Ça ne change strictement rien de ce que vous êtes, ni de ce que vous avez été. « Amour ? Loulou ? Mon soleil ? » Elle te fait lever les yeux au ciel. À force de te répéter ses petits surnoms de merde, tu vas finir par croire qu'elle est vraiment sérieuse. Mais nah, elle le fait simplement pour t'emmerder. « Ferme ta gueule. » Et tu as un très bon moyen pour la faire taire en venant plaquer tes lèvres contre les siennes dans un baiser bien plus fougueux que le sien. Rapidement, tu te retournes par dessus elle, laissant ses jambes se glisser de chaque côté de ton bassin. Tes lèvres parcourent sa clavicule, montent le long de sa nuque. Tes doigts s'enfoncent un peu plus dans sa peau. « J'suis fou d'toi. » que tu perds à son oreille d'une respiration accéléré. C'est bien plus que tu n'auras jamais confié à une autre femme auparavant. Ou plutôt bien plus de manière honnête. Tu en as déjà menti plusieurs des je t'aime perdu à l'oreille d'une certaine personne dans un passé qui ne semble même plus t'appartenir. Mais ouais, aujourd'hui, c'est pas pareil. T'es fou, c'est tout ce que Murphy devrait retenir, et s'en aller le plus loin possible de toi. Pour l'instant, tu préfères encore glisser ta tête entre ses jambes pour lui demander pardon d'avoir été aussi grossier avec elle. Des excuses, un orgasme, du pareil au même.

* * *

Tu sais pas trop quelle heure il est lorsque tu sens soudainement une chaleur quitter ton corps. Enfin, elle n'a pas vraiment le temps de le quitter puisque tu attrapes la taille de Murphy pour la ramener à toi. « Où tu vas ? Il est trop tôt… » que tu grognes à moitié endormi alors que vous vous êtes endormi bien après le lever du soleil. L'après-midi est déjà sûrement bien avancé. Elle tire même sans doute à sa fin. C'est totalement déraisonnable pour toute personne normale d'être encore au lit à une pareille heure. Vraiment surprenant qu'aucun de vous deux ne soit une personne "normale".

Murphy voudrait se fondre dans les bras de Seth. C'est sans hésiter qu'elle glisse ses jambes contre celles du brun, ses bras suivant la cadence pour aller lui attraper les cheveux. Si elle se serre assez contre lui, peut-être qu'il acceptera de la reprendre. Peut-être qu'il voudra à nouveau d'elle, comme s'il n'avait pas déjà commencé à se lasser de sa présence. Alors, Murphy redouble de tendresse. Elle n'a pas beaucoup d'efforts à faire : son langage passe après tout par le contact, qu'elle n'a pas rompu depuis de longues minutes. Et puis, Seth devient un ange. Seth se change en amoureux - presque - parfait. Seth fait des demandes qui sont impossibles à refuser et qui, surtout, donnent à Murphy la sensation d'être aimée. « Ça l'a toujours été. » La blonde ne peut réprimer son sourire, pas certaine de la signification des mots de Seth. Ca n'a aucune importance, après tout. Maintenant, Murphy se sent comme une adolescente à qui on vient de déclarer sa flamme. Elle jubile, ne démet pas le sourire accroché à son visage.

Leur comportement ne changera pas. Ils ne s'appelleront pas par des surnoms mignons, ne se tiendront pas la main en public, ne s'aimeront pas sous les yeux du monde. « Ferme ta gueule. » « T'es horrible. » Mais elle se laisse embrasser, ravie d'avoir gagné la bataille qui les opposait quelques heures plus tôt. C'est sans trouver de résistance que Seth se glisse au dessus d'elle. Entre ses doigts, elle fond comme du beurre et fait place à tous les baisers qu'il saura lui donner. Chacun des mouvements de la blonde semble naturel, alors qu'elle écarte docilement les jambes et accroche ses doigts manucurés à la nuque de son petit-ami. « J'suis fou d'toi. » « Dis le encore. » qu'elle soupire, fascinée par l'idée d'être aimée de cette façon. Follement. C'est après tout ce qui se rapproche le plus d'un "je t'aime", mais peut-être qu'ils n'en sont pas là. Leur couple a encore la nuit entière pour éclore, une vie pour apprendre à aimer. En attendant, alors que le visage de Seth fait son chemin entre ses cuisses, la respiration de Murphy prend son envol. Gémir son prénom, c'est après tout la façon la plus claire qu'elle a de lui faire sentir qu'il est aimé, lui aussi.

*

Ils sont restés emmêlés l'un avec l'autre, peau contre peau. Le tableau a quelque chose de redondant, mais tout est désormais différent. Quand Murphy s'éloigne légèrement de Seth, ce dernier l'attire à lui. Elle sourit, ses reins collés aux hanches de son petit-ami. Petit-ami. Elle ne se lassera pas d'imaginer ce mot, de lui donner une substance et de faire des plans sur la comète. Au fond, Murphy ne sait pas vraiment ce qu'il veut dire et ce qu'il signifie, pour le brun. « Où tu vas ? Il est trop tôt… » Un rire unique passe la barrière de ses lèvres alors qu'elle se tourne pour faire face à Seth, dont elle caresse le visage avec douceur. « J'ai une sorte de travail, maintenant. Je voulais pas te l'annoncer tout de suite, mais j'ai envie, au final. » Depuis quelques semaines déjà, c'est Weatherton qui la rémunère pour son temps passé à essayer, poser, se dévêtir et recommencer. « Un jour, je serai dans les magazines. Tu pourras te toucher sur les photos de ta copine et elle sera payée pour porter des jolies robes. » L'annonce a tout d'un cadeau qu'elle lui fait. Le sourire de la blonde manifeste sa joie et sa fierté, qu'elle ne cache pas une seule seconde.

Plutôt que de gâcher l'instant en s'extirpant du lit, Murphy enroule ses bras autour de la nuque de Seth. « Je reviendrai ici après. Tu m'auras tout pour toi. » Il y a un moment déjà qu'elle est toute à lui.

Tu grognes, mécontent de la voir s'en aller après la vague d'émotion qu'elle vient de vous faire subir. Elle devrait rester. Vous n'avez pas encore terminé de vous réconcilier. C'est sans doute pour ça que tu l'a ramène à toi. Elle glousse contre toi, ça t'fait sourire. Tu n'ouvres les yeux que lorsqu'elle te fait face. « J'ai une sorte de travail, maintenant. Je voulais pas te l'annoncer tout de suite, mais j'ai envie, au final. » - « Un travail ? » Murphy et boulot dans la même phrase, ça ne va absolument pas ensemble. Qu'elle se fasse pas chier à y aller, c'est pas comme si elle allait le garder pendant des semaines. Elle doit être encore bien plus instable que tu peux l'être. Aucune chance qu'un patron endure son sale caractère pendant des jours et des semaines. Qu'elle reste, vous êtes bien mieux ici. T'emmerdes déjà ce boulot alors que tu ne sais même pas de quoi il s'agit. Rien de bien important sans aucun doute. Les personnes comme elle et toi ne font jamais rien d'important. « Un jour, je serai dans les magazines. Tu pourras te toucher sur les photos de ta copine et elle sera payée pour porter des jolies robes. » Qu'est-ce qu'elle raconte celle-là ? Elle se prend pour une genre de mannequin ? Ouais, Murphy a un cul d'enfer, mais tu doutes que ce soit si facile que ça d'entrer dans l'industrie de la mode. Elle n'a pas épousé un parfait branleur friqué comme sa sœur. On fera pas genre que c'est pour ça qu'elle pose pour des diamants ou un truc que t'as déjà oublié. « T'as sucé qui pour avoir c'boulot ? » Ah oui, parce que c'est forcément un vieux pervers qui lui laisse faire ce qu'elle veut en échange de faveur sexuel. Elle peut bien sucer qui elle a envie si ça rapporte une quantité intéressante de fric. Avec un peu de chance, elle partagera avec toi. Tu fumeras sa came du moins, ça fera changement pour une fois. « Je reviendrai ici après. Tu m'auras tout pour toi. » T'es toujours aussi peu enchanté à la laisser partir. Les bras de Murphy viennent s'enrouler autour de ta nuque alors que tu viens lui agripper une fesse. « Tu m'enverras un avant-goût ? » Histoire de voir ce pour quoi elle pose. À l'entendre parler, elle pose pour des petites tenues, des maillots de bain peut-être ou alors carrément à poil. Donc, ouais, c'est clair que tu veux avoir une copie. Si elle veut se poser entre deux changements de tenues, qu'elle ne se gêne surtout pas hen. Tes lèvres retournent dévorer les siennes une dernière fois avant de te laisser retomber sur le dos, le bras sous ta tête. « Ramène à bouffer quand t'auras terminé. » Offrez-lui à manger et une jolie femme et Seth sera comblé de bonheur. Comme Leo semble avoir déserté l'appartement, tu peux plus piquer sa bouffe à ta guise - et bah non tu ne manges pas aussi souvent que tu voudrais. D'ici à ce que la blonde revienne, tu risques d'être bien peu productif de toute manière. Tu te retourneras dans ton lit pour retrouver le sommeil pour quelques heures encore. Avec de la chance, tu seras tirer du sommeil par les lèvres de Murphy.

Elle ne voulait pas lui annoncer tout de suite. Encore un peu de temps, histoire de vraiment digérer toute cette histoire. Non, elle ne s'est jetée dans les bras de personne pour parvenir là où elle est arrivée - et ce n'est que le début. « Un travail ? » « Un vrai. » qu'elle précise. Après tout, voler les portefeuilles dans les clubs et les bars c'était aussi un travail. Elle était son propre patron, se faisait parfois de coquettes sommes et parvenait à vivre tranquillement sans être inquiétée. Et puis, il y a Jude, qu'elle devra peut-être bientôt lâcher. Pour sa propre sécurité, Murphy est prête à tout. Se débarrasser du problème Jude Goode ne sera peut-être pas si aisé. Peut-être que dans sa petite ascension, elle pourra aussi s'appuyer sur sa présence pour catapulter sa carrière dans la stratosphère ? Pour l'instant, elle n'en est pas là.

Alors que le sourire de Murphy ne faiblit pas, Seth fait un faux-pas monumental. « T'as sucé qui pour avoir c'boulot ? » Le cœur de Murphy se brise net. Elle garde un sourire de façade, mais ses yeux la trahissent peut-être. Non, cette fois, elle n'est passée sous aucun bureau. De toute façon, cette voie ne l'a jamais menée dans les hautes sphères de la société. Il n'y a qu'auprès de James qu'elle peut prétendre effleurer le monde de ses rêves. Tout ça, c'est de son propre fait à elle. Bon, le créateur ne sait rien pour le cambriolage, mais qu'importe. Plus rien de tout ça n'a aucune importance. Maintenant, Murphy mérite l'argent qu'elle gagne. « J'ai saisi des opportunités, c'est tout. » Ses yeux ne se chargent pas de larmes parce que la jeune femme les retient. Elle reste fière, Murphy. Sa dignité est intacte. Elle ne s'est agenouillée devant personne. Seth ne la croira jamais, autant ne pas essayer de le contredire. Au fond, la blonde lui trouvera toujours un tas d'excuses. S'il se comporte comme un connard, c'est qu'elle s'est comportée comme une connasse. Ce n'est pas une partie de jambes en l'air qui règlera le problème.

Seth picore une énième fois ses lèvres et la jeune femme se laisse faire. Elle s'extirpe du lit et embarque la couverture pour couvrir ses reins. Elle a soudain froid, sous le regard habituellement si parfait de Seth. « Ramène à bouffer quand t'auras terminé. » « Mmh-hm. » Sans autre forme de procès, Murphy file sous la douche et ne revient que lorsqu'elle est changée, habillée de vêtements empruntés à son petit-ami. « Sois sage. » qu'elle murmure en repassant la tête par l'embrasure de la porte. Un "je t'aime" passe presque la barrière de ses lèvres. C'est son regard, qu'elle aime. La manière qu'il a de la regarder. Même s'il dit des conneries plus grandes que lui, Seth est le seul à lui dire aussi de belles choses. Murphy oublie seulement de penser que la plupart du temps, le brun n'a d'égard pour elle que lorsqu'il a envie de tirer son coup. Plutôt que de s'attarder, Murphy file. Aussitôt la porte de l'appartement fermée, dès qu'elle a dévalé les marches, la blonde s'abandonne à sa peine. Pour la première fois, elle est aimée. Et ce n'est pas assez.