Ce n’est pas son premier rendez-vous d’affaire qui se passe au restaurant mais c’est sans doute celui où ses interlocuteurs tiennent le plus l’alcool. Alors, Kalon n’a pas vu les verres s’enchainer, poussé par ses clients par un simple ‘allez encore un’. Il aurait pu dire non mais c’est une règle qu’il s’est donné, ne pas le faire lorsqu’il s’agit de rendez-vous professionnel, tant que ça reste à la limite du raisonnable tout de même. Kalon avait toutefois essayé de garder la face, il ne voulait s’admettre vaincu. Pourtant, à voir l’état de ses correspondants, il ne pourra pas continuer à suivre la cadence sans risquer un coma éthylique. Et pourtant, le voilà commander deux shoots de plus. Au vu de ses gênes et du penchant alcoolique de son père, on pourrait croire qu’il supporterait l’alcool ou bien qu’il tomberait au contraire dans ses travers mais non, ce n’est qu’occasionnel. Raison pour laquelle il ne tient pas aussi bien qu’il ne l’aurait cru en début de soirée. Heureusement, le rendez-vous s’est terminé sans qu’il ne fasse de gaffe, les laissant partir avec le taxi qu’il avait lui-même commandé. Lui, il avait pris la mauvaise décision de rentrer à pied. Ça partait d’une bonne intention, celle de marcher pour prendre l’air et reprendre ses esprits mais son taux d’alcool étant toujours en train de montrer à cause de ces malheureux shoots qui en avait complété bien d’autres, il n’était pas beau à voir. Kalon avait beau avoir l’impression de marcher correctement alors que c’est en titubant qu’il avançait parmi les ruelles. Il était trop loin pour rentrer chez lui mais peut-être pourrait-il passer faire un coucou à son père. Autre signe qu’il n’est pas dans son état normal sinon cette décision ne lui aurait même pas traversé l’esprit. Il ne sait pas combien de temps il a perdu mais à quelques rues de là, il s’écroula de tout son long par terre, se cognant légèrement son arcade sourcilière gauche. Il était trop saoul pour se rendre compte qu’un passant venait de lui prendre son téléphone. Il n’aurait de toute manière pas eu besoin de force surhumaine pour l’affronter pour le récupérer puisqu’après avoir passé un coup de fil à il-ne-sait-qui, il déposa son téléphone dans la main. Depuis, plus rien, trou noir, avant qu’une claque, puis une seconde viennent s’abattent sur ses joues. « Qu’est-ce que… » il reprenait un peu d’esprit, mais tout reste flou, aussi bien son esprit que sa vue « Oooh Nixie, t’es venue boire un verre avec nous ? » Jamais il ne lui aurait parlé comme ça sobre, surtout pas depuis que leur relation s’est hautement dégradé. Il se croit encore au bar, il n’a pas remarqué qu’il est au sol encore. « Mon père tu parles, je tiens mieux l’alcool que lui cet ivrogne » c’est l’hôpital qui se fout de la charité, il n’est clairement pas beau à voir et s’il devait faire un concours avec son paternel, il n’est pas sur du vainqueur même si le foie de Kalon est bien plus en forme. Tournant la tête à droite, puis à gauche, il finit par demander « bah ils sont où les autres ? » il ne se rend clairement pas compte de la situation pitoyable dans laquelle il est et qu’il se donne en spectacle devant Nixie qui n’a pas l’air d’admirer avec joie la vue.

@Nixie Sweeney

Durant le trajet, tu n’avais pas imaginé une seconde à voir Kalon, mais tu l’avais accusé de l’état de son père, si c’était lui qui était étalé sur ce sol froid. Son retour avait chamboulé bien plus que’ tu ne voulais l’accepter, toi aussi, tu pourrais mal tourner à cause de lui, de cette présence te rappelant le passé que tu avais tant chéri. Ce passé déchirant et méprisé à présent. Tu méprisais cette confiance, cet amour qui avait bordé tout ton être qui t’avait mise au sol dés que Kalon était parti, te raccrochant au début à son retour, puis rien. Le néant, l’absence de cet être qui avait convolé avec toi durant toute ton enfance… il ne t’avait laissé que ce gout amer d’abandon, te laissant seule face à cette famille qui avait beau être superbe tant que tu restais dans le rang. Un rang loin d’être ce que tu avais espéré. Tu n’avais jamais songé à devenir un pion de tes parents, comme l’avait fait Kalon. Déçu de lui et ce lien était brisé, chantonnant que tu n’avais plus besoin de l’aimer, de penser à lui, car il ne reviendrait pas, et pourtant, ce fût faux. Bien pire que son géniteur, qu’il aimait bien trop critiquer, alors que toi tu voyais le bon en ce père de cœur, qui t’avait appris à ne pas être ce que les autres voulaient que tu sois. « Regarde-toi, tu es déjà au plus bas, non ?   » Que tu lui demandes, après tout il n’était même pas capable de rentrer chez lui, incapable d’appeler une personne pour l’aider, autre que toi, car tu n’es plus la personne qui devait l’aider. Ce temps était le passé, un passé inexistant à présent. « Pas avec toi … puis y en a qui ont des choses importantes à faire, pourtant elle se retrouve au milieu de la rue en pleine nuit … réagis.   » L’aider, pas pour lui, pour son père, sinon tu serais partie, que tu préfères te dire, mais finalement l’aurait tu aidés sans son père ? autant dire que tu n’as pas envie de penser à cette question, tu as juste envie d’oublier cette dernière qui pourrait briser une carapace ayant vu le jour, le jour de son départ. Ta main palpant la sienne, ta force pour rester aussi forte qu’un poteau, pour lui servir de levier, dans ta tête les mots pour le décrire ne cesse de voler en cognant les bords de ton esprit. Pitoyable, si triste, loin d’être celui qu’il était, tout ça faisait que tu savais qu’il était plus le même, que votre amitié n’aurait peut-être même pas survécut même si tout avait été différent, c’était le cœur brisé à cette pensée. Tu ne savais pas trop quoi faire de lui, pour l’aider.   «  Non, on rentre.   » Chacun chez lui, mais t’avais pas envie de l’expliquer, de toute façon il ne se souviendrait sans doute de rien. Ta patience et la fatigue ensemble venait de se rompre, ta main cherchant dans ses poches son téléphone, pour le déverrouiller tu pris son pouce, cherchant rapidement le contact Sunan. Inconnu chez toi. Tu émis l’appel, attendant en tenant par son costume Kalon, pour qu’il ne s’échappe pas.  Aucune réponse, un répondeur raccrochant immédiatement.  Que faire de lui ? Tu ne savais pas trop quoi en faire, et clairement même si l’idée de le déposer chez son père avait éclaté dans ta tête, tu avais vite effacé cette dernière. Tu ne voulais pas qu’il s’en veuille son père, lui avait tout fait pour devenir une meilleure version de lui, pas parfaite, mais assez bien pour que tu sois fière de lui. La décision prise, tu le mis dans le taxi, à tes côtés.  Tu arrivais très vite à la villa de l’équipe, tu savais d’avance que tu risquais gros, et que tu n’allais pas y échapper. Tu maudissais d’avance Kalon, demandant à quelques équipiers de t’aider à le mettre dans leur chambre, tu savais déjà que tu allais devoir rater deux trois matchs, comme pénitence.
Le lendemain matin, les gars parlaient pendant que Kalon dormait, et que toi tu étais dans le bureau du manager. « Elle ne va pas jouer, bordel, c’est qui ce gars.   »

Kalon est vite passé d’un stade à être au sol sur le trottoir, à celui voulant continuer de sortir. Tout ça pour pouvoir passer du temps avec Nixie qu’il ne s’attendait pas à voir ce soir. Elle est arrivée face à lui telle une illumination. Il voit ça comme un hasard, c’est la seule manière qui pourrait expliquer pourquoi elle est là, pour lui, à l’aider alors que la dernière fois elle lui a bien fait comprendre de faire une vraie croix sur elle. Mais bon, il n’est pas vraiment en état de se demander le pourquoi du comment, et en posant vraiment les questions il a peur que ça la fasse fuir. En plus du fait qu’il se retrouverait seul. Il est en mauvaise posture pour parler mais il déteste être comparé à son père. « Ouais mais c’est que ce soir ! » En réalité non, pas que ce soir, il sort quelques fois mais ce n’est jamais quelque chose de régulier. Pas comme ce qu’il reproche à son paternel. Peut-être ne se rend-t-il pas compte que justement, avec des gènes comme celui de son père, il pourrait facilement tomber dans les mêmes travers. Mais il n’a pas envie de penser à ça ce soir, il veut juste continuer de sortir et échanger quelques bouteilles avec Nixie. « Roo pas drôle ! » Elle refuse, il n’est pas beau à voir, là, au milieu de la rue à se donner en spectacle. On dirait un gamin, bien loin du Kalon des temps normaux, celui qui est très secret sur sa vie et qui représente bien le cliché de l’avocat. Il se lève, grâce à elle mais non pas sans difficulté et il entre dans un café, la laissant maitresse des rênes sur cette situation, il lui fait confiance sur le reste de la soirée. Il est dans un très mauvais état lorsqu’il arrive à destination, un endroit qu’il ne connait pas. A peine allongé à l’horizontal il ne sait où, il s’endormit sans demander son reste.
Vraiment aucun souvenir de la veille ou du moins de simples brides de souvenirs qui se bousculent dans sa boite crânienne alors que ce qui le préoccupe le plus c’est le mal atroce. Cette gueule de bois qui lui rappelle à chaque lendemain de cuite qu’il devrait y aller mollo quand il boit. Il ne boit pas souvent, c’est donc pour cela que son corps n’est pas encore assez habitué pour lui épargner quoi que ce soit. Comme ce quasi black-out. Il se souvient d’être sorti pour le boulot, il se souvient avoir bu il se souvient de Nixie ? Il a vraiment vu Nixie ou il hallucine. Après s’être posé cette simple question, une plus importante lui traversa l’esprit : il est où là ? La tête dans le cirage, il voit un peu trouble et arrive pas à se concentrer plus de dix secondes pour réfléchir sur quelques souvenirs qui pourraient expliquer où il est et surtout comment il est arrivé jusque-là. Il ne reconnait pas du tout la chambre dans laquelle il a dormi donc forcément, ça ne va pas l’aider à savoir. Toujours dans le coaltar, il se rend compte qu’il n’est pas seul, il y a des gars qu’il ne connait ni d’Eve ni d’Adam. « Je suis où, et vous êtes qui au juste ? » Ça va sans doute le vacciner de la boisson, ce genre de réveil, de pas savoir ce qu’il a fait pour arriver ici, chez des inconnus visiblement. « On doit surtout te retourner la question à toi, Nixie nous a pas dit que tu étais quand vous êtes rentrés hier soir » En entendant le nom de Nixie il se redresse un peu, oubliant presque qu’il est dans un lit, sa prothèse avec lui. « Nixie, elle est là ? Elle est où ? » Sa propre voix lui donne un mal de crane atroce. Cette journée commence très mal. Et Kalon est prêt à parier que les choses ne sont pas prêtes de s’arranger entre Nixie et lui ; quoi que si, avec ses souvenirs cachés il ne peut pas vraiment savoir.  


@Nixie Sweeney

« Tu connais les règles … les mêmes pour tout le monde. » Silencieuse, c’est la seule chose que tu peux faire, de toute façon. Tu regardes le manager qui calcule déjà le montant de l’amende et le chargé de communication qui apprend déjà cela à tous sur les réseaux, prévenant que le match n’était pas joué par toi. Le cœur un peu brisé, tu ne voulais même pas songer à Kalon, car quand tes opales finiront sur lui tout à l’heure, tu risques de lui mettre une gifle. Était-il rentré juste pour te pourrir la vie ? Sans nul doute. Peut-être même de mèche avec ton père pour que tout cela ruine ta carrière ? En tout cas c’était la haine qui parcourait tout ton être. « C’est qui ce mec d’ailleurs, ton petit ami … » Les yeux immédiatement jeté en l’air. « Sérieusement … non merci. Juste un boulet revenu s’accrocher à ma cheville … » Que tu lâches avec énervement. « Ah et sans nul doute l’abruti d’avocat envoyé pour gérer l’équipe, au fait. » Tu souffles, te levant. « C’est fini, pas vrai ? Alors, j’y vais, je dois préparer mon live. » Un signe de tête pour te dire oui, tu n’attends pas que tu files en direction de l’étage où se tient la chambre où tu avais foutu Kalon hier soir.
En passant devant cette chambre, tu l’entendais demander où tu étais, autant dire que tu avais essayé d’être calme. Mais essayé était le plus important ici, car tu en étais incapable. « Elle est là. Et toi tu devrais virer ! » Le ton bien plus froid qu’à l’accoutumé pour les mecs de l’équipe, mais pas pour lui, il devait avoir l’habitude de ce ton avec lequel tu l’avais accueillie depuis son retour. « Nixie .. » Presque tous à l’unissons, un regard de déception, tu les observes. « Désolée les gars, mais je ferais pas partie de l’équipe pour le prochain match … c’est déjà annoncé. » Plus douce avec eux, ils s’approchent de toi. « C’est qui lui … ? » Les yeux qui s’élèvent encore. « Dans une autre vie il était quelqu’un, mais plus maintenant … j’ai juste eu pitié de lui … je vais aller le rendre à mon père … mais vous risquez de le revoir dans le coin … pour me cacher la vie main dans la main avec ma chère famille … » Tu te rapprochais de Kalon encore là. « On y va et je vais aller parler à mon père … » Tu n'avais même pas envie d’épiloguer cette fois, ne te laissant même pas charmer par l’ancien temps de vos moments ensemble, cette fois tu avais pas envie d’essayer d’être compréhensive. « Dépêches toi. » Ramassant sa veste de costume que tu lui lançais dessus. « Allez … crois moi tu es pas aussi bien que ton père … » Tu essayais de te contenir un minimum, mais tu n’y parvenais pas.

Totalement dans le coltard, il n’arrive pas à se remémorer les dernières heures avant qu’il ne tombe dans les bras de Morphée. Il ne sait pas non plus s’il a beaucoup dormi car le mal de tête prend le dessus sur la fatigue. Il ne sait pas non plus où il est, ni qui sont tous ces gens. C’est la première fois que ça lui arrive. Outre le fait qu’il ne prenne pas des cuites à chaque pleine lune, en prendre au point de se réveiller dans un lit d’inconnus… il ne pensait jamais que ça pouvait lui arriver. Ça lui apprendre de boire autant et de rentrer seul, enfin il est rentré seul ? Telles sont les questions qu’il n’arrête pas de se poser. La seule chose à laquelle il pouvait associer cet endroit c’est Nixie mais au vu de son absence ça ne l’avance pas beaucoup. « Et on est … » où, la question ne sort pas d’entre ses lèvres. En parlant de Nixie, tandis qu’il cherchait sa présence elle débarque et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’est pas ravie de le voir. Toujours à essayer de faire marcher ses neurones, il assimile quelques éléments mais il se laisse gudier, attrapant sa veste qu’il enfile sans trop rechigner. « C’est bon, on y va ! » il est énervé par ses derniers mots, c’est l’une des insultes qui le touche le plus et il ne trouve pas cela justifié. Mais il attend pour se défendre. Il ne voulait pas faire une scène devant des inconnus, des clients en quelques sorte mais aussi l’équipe de Nixie. Il a fait pas mal d’erreur Kalon, l’une d’elle a sans doute été faite la veille, il ne se rend pas vraiment compte mais il ne veut pas non plus étaler leurs linges sales et la mettre dans l’embarras. Alors, il fait quelques pas en compagnie de Nixie avant de rétorquer. « Tu peux pas dire ça, tu peux pas me comparer à lu, une cuite n’efface pas toutes celles quotidiennes de mon père » ils n’ont pas le même rapport avec l’alcool, ça c’est clair. « Et je t’ai jamais demandé de m’emmener ici, enfin je crois pas » à vrai dire il a une chance sur deux, oui ou non, car il n’a pas de soutenir à ce propos. « Alors t’as pas à m’en vouloir » pas pour ça, pour le reste peut-être mais bon. Il ne veut pas pour autant la laisser avoir des répercussions à cause de lui d’une certaine manière. « Laisses moi arranger les choses après une aspirine et un café, je sais comment détourner les lois légalement, doit bien y avoir quelque chose que je peux trouver pour déjouer ta sanction. J’irai leur parler » Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne veut pas faire comme son père et lui mettre des bâtons dans les roues, même s’il est blessé par ses propos précédents. « Puis bon ce n’est pas comme s’ils nous avaient trouvé nus dans le même lit ! » A la seconde même où les mots ont franchi ses lèvres, il regretta. Il n’aurait pas dû dire ça, ça ne va pas arranger son cas.

@Nixie Sweeney