La légende du Bunyip

Selon la légende aborigène, le Bunyip est un monstre mangeur d’hommes qui se cache principalement dans les marécages, les lits des rivières, les ruisseaux et divers points d’eau attendant le moment parfait pour sauter sur ses proies pour les dévorer. Son apparence est sujette à débat, certains le décrivent comme ayant des défenses de morse, la queue d’un cheval et des nageoires tandis que d’autres le dépeignent avec un immense corps de crocodile et une tête de chien. À défaut d'avoir le fin mot à ce sujet, une chose est sûre : le Bunyip pousse un cri strident qui met tout le monde d’accord.

Mais ce n’est pas tout. Beaucoup rapportent que la créature est dotée de pouvoirs surnaturels. Elle serait notamment capable d’influencer l’eau, de paralyser ses proies avec son cri ou de les hypnotiser, les manipuler à sa guise, les posséder en somme, pour s’en servir comme esclaves... avant d'en faire leur déjeuner.


1846, la découverte d’un crâne mystérieux

En 1846, un étrange crâne est découvert dans une région isolée sur les rives du Murrumbidgee. Il semble être une preuve de l’existence du Bunyip, cependant les analyses scientifiques sont contradictoires, ne parvenant pas à se mettre d’accord sur la provenance d’un tel crâne. Plus surprenant encore, ce crâne a mystérieusement disparu depuis, et personne ne sait où il se trouve, et ce encore à l’heure actuelle.  


31 Octobre 1946. Le Narelle

Tout ceci nous amène au soir qui vous concerne. Vous avez été conviés à bord du paquebot qui fête son centenaire et qui porte le doux nom du “Narelle”. Voilà plusieurs jours que vous êtes à bord pour cette croisière commémorative, et que vous savourez seul, en couple, en famille ou entre amis cette expérience unique.

Alors que la fin de la traversée approche, un grand festin est organisé et voilà que c’est au capitaine de faire son entrée - vous le voyez d’ailleurs pour la première fois depuis que vous êtes montés à bord. Il attire l’attention des invités en faisant tinter une petite cuillère contre sa coupe de champagne, et alors que tous les regards sont désormais sur lui, son sourire s’estompe soudainement. Son expression se métamorphose, son regard devient sérieux, son aura menaçante. Dans un silence morbide, voilà qu’il prononce un discours effrayant : quelque part, caché sur le bateau, se trouve le fameux crâne du Bunyip découvert en 1846 et disparu depuis. L'ensemble des passagers est voué à périr si personne ne parvient à le retrouver et à le leur livrer d'ici à la fin de la croisière.

Mise en scène ? Mauvaise farce ? Si vous doutiez encore du caractère surnaturel de la nuit que vous vous apprêtez à vivre, voilà que la mer commence à se déchaîner sous l'emprise des Bunyip possédant le capitaine et certains membres de l'équipage ou encore des invités. Le bateau tanguant de gauche à droite sans relâche est mis à l'épreuve des éléments, battu par les vagues, la pluie, et menaçant à tout moment d'être envoyé par le fond. Impossible de vous échapper ; la terre la plus proche est à des kilomètres de vous, et les eaux sont infestées de créatures prêtes à dévorer les malheureux qui voudraient tenter leur chance. Il est temps de vous mettre à la recherche du crâne disparu si vous souhaitez espérer survivre à la colère des Bunyips prêts à tout pour se venger des humains dont la cupidité leur a arraché la sépulture d'un des leurs. Ils n'ont pas l'intention de vous faciliter la tâche, car pour eux, la chasse est lancée. Un conseil : courez, si vous ne voulez pas finir en buffet à volonté.