Help me if you can, I'm feeling down ;

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After enough time, everything passes.

feat Phoebe Jensen

Connor était épuisé. L’avant-bras posé sur ses yeux, le bras droit pendant inerte du canapé sur lequel il était en train de dormir, il s’était assoupi ici sans même s’en rendre compte. Une pile de papier reposait encore contre son torse, se soulevant au rythme de sa respiration. Le soir tombait par les grandes baies vitrées de son bureau et nimbait d’une lumière orangée celui-ci, les ombres s’agrandissant au fil des minutes. C’est après plus d’une heure de sommeil que ses sourcils se froncèrent et que sa respiration s’accéléra soudain. Sa tête ballota légèrement, en mouvements frénétiques, avant qu’il ne se redresse dans un soubresaut, prit d’une grande inspiration. Les yeux grands ouverts et le souffle court, il regarda machinalement autour de lui, comme s’assurant de sa réalité. Il mit quelques secondes à se rendre compte qu’il était bien dans son bureau et non plus dans ses songes. Il en ferma les yeux de soulagement et se redressa complètement pour s’asseoir correctement sur le canapé. « Merde, merde » Il prit sa tête dans ses mains, tentant d’éclaircir son esprit et d’apaiser son rythme cardiaque.

Il fini par rouvrir les yeux pour regarder sa montre et put constater qu’il était déjà 19h30 passé. « merde, merde, merde… ». Il récupéra les papiers qui étaient tombés par terre plus tôt et tenta vainement de reprendre le fil de sa lecture. Cependant, rien à faire, les images de son rêve revenaient sans cesse le hanter. Il en souffla de frustration et s’affala de nouveau contre son siège.

Il avait eu une longue semaine après tout et ce n’était pas ses quatre – cinq heures de sommeil quotidien qui l’aideraient à reprendre du poil de la bête. Et puis ce rêve… Cela faisait des mois, peut-être même presque un an qu’il ne l’avait pas fait. Il visualisait encore ses cheveux ébènes et frisants dans laquelle sa main se perdait, une partie de son sourire charmeur passé tout à côté de lui, puis le lac, les vapeurs s’en échappant au ralentit de manière quasi féerique. Et enfin toutes les images qui s’accélèrent, l’eau devenant sombre et opaque, son visage terrifié sous la surface et… Il secoua la tête. Non il ne voulait pas se souvenir de la suite. Il fallait absolument qu’il se vide la tête. Il sentait que s’il ne le faisait pas, ce sont ses idées noires et collantes qui allaient le submerger à leur tour.
Connor sorti son téléphone portable de sa poche et trouva rapidement le contact qu’il cherchait. Il tapa un simple « Comment tu vas ? Ça te dit qu’on se voit ce soir ? ». Voilà plusieurs semaines qu’ils ne s’étaient pas contactés. Ce n’était pas forcément inhabituel, et cela lui convenait plutôt bien. Avec son emploi du temps surchargé, il avait des difficultés à garder le contact avec ses amis, même les plus proches. Pouvoir la voir, quand ils en avaient le temps et l’envie, était une simplicité en soi qui lui prodiguait un vrai bol d’air frais. C’était ce dont il avait besoin ce-soir.

Presque une heure plus tard il était devant chez elle, un pack de bières dans une main et un sachet rempli de courses de l’autre. Il avait même eu le temps de se changer pour enfiler un simple jean et un t-shirt uni, ce qui avait déjà apaisé en parti le sentiment d’oppression qu’il avait ressentit tantôt. Il sonna simplement à la porte et leva ses victuailles à hauteurs d’yeux quand la porte s’ouvrit.

- J’espère que tu ne comptais pas te mettre au régime aujourd’hui, j’ai une sacrée envie de compenser par le gras et l’alcool ce-soir, dit-il, souriant de sa propre répartie.

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@Connor Myers - Les doigts glissaient machinalement sur le tissu de mousseline blanc. Dans le silence de la propriété de Bayside, seule la machine à coudre venait rompre ce silence. J'étais calme et mes yeux étaient rivé sur ce que j'étais entrain de produire. Je devais absolument terminer cette robe de mariée avant la semaine prochaine, ma cliente allait venir l'essayer, il fallait que tout soit parfait et comme à mon habitude, je me mettais une pression et j'avais le sentiment que rien n'était correct. Mes penser vagabondées sur mon entrevue avec Ian, j'avais du mal à tout comprendre, j'avais la sensation d'avoir loupé un épisode ou du moins de mettre réveillée récemment sans comprendre.

Le bruit de mon téléphone me sortie de mes pensées et je lisais rapidement le message de Connor qui me demandait si, on pouvait ce voir ce soir. Je l'avais rencontré avant mon divorce et on peut dire que notre rencontre était plutôt cocasse. Je répondais rapidement à son message pour lui dire qu'il pouvait parfaitement passer ce soir, Keïla étant partie chez son père pour profiter aussi de mes parents. Elle grandissait tellement vite que par moment, j'avais la sensation qu'elle était entrain de m'échapper. J'appréciais son autonomie, mais, la solitude qu'elle laissait dans la maison me faisait terriblement peur. Je terminais mon ouvrage avant de le mettre de côté pour rejoindre le salon et ranger un peu.

Je n'étais pas spécialement maniaque, mais j'appréciais que chaque choses soient à sa place surtout, quand j'avais de la visite. Je filais dans la cuisine pour ouvrir une bouteille de vin et verser le liquide rouge dans le décanteur pour qu'il est le temps de s'aérer. Finalement, le bruit de la sonnette retentit dans la maison et j'allais ouvrir pour découvrir le visage de Connor et ses bras chargés de victuaille. "J’espère que tu ne comptais pas te mettre au régime aujourd’hui, j’ai une sacrée envie de compenser par le gras et l’alcool ce-soir." Je riais légèrement à sa remarque avant de m'écarter pour le laisser entrer, "Non ! Pas de régime en vu ! J'ai même ouvert une bouteille de vin..." Je souriais en prenant la direction du salon pour qu'on s'installe dans le canapé.

Il avait une petite mine et j'avais le sentiment que son message n'était pas anodin. Il arrivait qu'on ne se voit pas pendant plusieurs semaines et qu'on est même pas de contact, mais en général lorsqu'on avait besoin de parler, on se tournait l'un vers l'autre. J'attrapais le sac remplit de chose en tout genre à manger et je venais les étaler sur la table basse. "Je pense qu'un peu de musique est de rigueur ?!" J'allumais l'enceinte connecté pour lancer une playlist avant d'aller chercher le vin rouge et de reprendre ma place sur le canapé en me tournant vers lui. "Tu as l'air fatigué..." Je faisais une légère moue, "Est-ce que tout va bien ?" J'étais le genre de personne à me soucier des autres et d'autant plus quand il s'agissait de mes amis.

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Connor s’était accordée pleinement cette soirée de répit. Malheureusement pour lui, les moments difficiles commençaient à s’accumuler et il avait de moins en moins l’occasion de prendre du recul. L’avantage d’être ici à Bayside, avec Phoebe, c’est que sa vie de Brisbane se frayait plus difficilement un chemin jusqu’à lui.
Il sourit de savoir qu’elle avait déjà préparé le fait qu’il allait vouloir un remontant. Il prit sa suite et entra dans ce salon qu’il avait déjà vu plusieurs fois maintenant. Ce type de rituel était finalement devenu assez habituel depuis un peu plus d’un an maintenant. Il ne se posait désormais même plus la question de savoir si sa relation avec la jeune mère de famille était conventionnelle ou non. Pourtant, Connor n’avait jamais réellement cru à l’amitié entre un homme et une femme. Il avait toujours été persuadé que les personnes qui la revendiquait se berçaient d’illusion. Il lui semblait cependant que Phoebe et lui avaient trouvé leur point de balance, leur équilibre, bien que celui-ci était certainement bien plus fragile qu’il ne le pensait. De part sa faute en plus de ça.

Il s’assit à côté d’elle et se permit d’enlever sa casquette pour la poser sur la table basse en face d’eux, en profitant pour passer une main dans ses cheveux pour le discipliner. Il l’a regarda défaire les courses qu’il avait ramené en se détendant doucement contre l’assise du canapé. Il hocha la tête à sa proposition de mettre de la musique et la suivie du regard tandis qu’elle s’éclipsait dans la cuisine. Son regard se posa alors sur la pièce, la redécouvrant. Cette maison respirait la quiétude à ses yeux. Le type de maison dans laquelle il fait bon de grandir et dont on garde un souvenir chaud et rassurant à l’âge adulte. Tout du moins c’était sa représentation du foyer que s’efforçait d’entretenir Phoebe. Le grand appartement luxueux dans lequel Connor avait vécu toute la première partie de sa vie, ainsi que les différentes maisons secondaires des Myers, n’avait pas cette aura particulière. Il se souvenait de murs unis, immaculés, d’ameublements impersonnels et froids. Une impression glaciale dont les différents biens semblaient les catalyseurs.

Il haussa un sourcil en remarquant le retour de son amie, sortant de sa rêverie. L’air fatigué ? C’était pourtant son état habituel ces derniers temps. Tout du moins le pensait-il. Il se redressa pour prendre la carafe qui avait été ainsi ramenée, leur servant à tous les deux un verre, le temps qu’il réfléchisse à sa réponse. Phoebe avait le don pour aller droit au but. Particularité qui l’avait un peu déstabilisé dans un premier temps mais qui était finalement la raison pour laquelle il se trouvait ici ce-soir mine de rien.

- Oui, je pense qu’on peut dire que je suis fatigué. Mais ça va, je tiens le cap, dit-il en se raclant légèrement la gorge, tentant un léger sourire à son interlocutrice pour lui donner le change.

Il la connaissait assez pour savoir qu’elle ne serait pas dupe et surtout qu’elle n’était pas du genre à lâcher le morceau. Il ne voulait pas pour autant qu’elle devienne son défouloir à émotions, et préférait les livrer avec un voile plus ou moins opaque de retenu.

Il lui tendit le verre qu’il lui avait servit tout en prenant le sien avant de se reculer de nouveau dans le fond de son assise.

- Et toi ça va ? Tu as eu des nouvelles de ton médecin ?

Il amena son verre à ses lèvres et en prit une lampée tout en la détaillant. Elle s’inquiétait pour lui mais au fond, d’après leur dernière conversation, la vie de Phoebe ne semblait pas de tout repos non plus. Certainement d’une toute autre manière que Connor mais ça ne l’empêchait pas d’être capable d’écouter également.

@Phoebe Jensen

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@Connor Myers - Avoir Connor dans la maison me plaisait, outre le fait que nous étions devenu amis, il me faisait une présence. Je réalisais alors que j'avais de plus en plus de mal avec la solitude lorsque Keïla était absente. Parfois, j'avais le sentiment que j'allais finir seule avec une tonne de chats pour me tenir compagnie. Je souriais légèrement à cette image tandis que le brun venait verser le liquide rouge dans les verres que j'avais ramené sur la table basse. Je remarquais alors, qu'il semblait plutôt fatigué et soudainement, je réalisais que, je n'avais pas réellement pris de ses nouvelles durant les quelques semaines. Une impression de culpabilité m'envahit, nous étions pris dans notre tourbillon infernal et on ne s'était pas accordé suffisamment de temps. Peut-être avait-il une raison à sa fatigue et je n'avais pas été présente. "Oui, je pense qu’on peut dire que je suis fatigué. Mais ça va, je tiens le cap."

Je le fixais n'étant pas réellement convaincu de cette réponse. Il fallait que je creuse, que je découvre pourquoi il semblait aussi fatigué. Je regardais les victuailles que j'avais étalé sur la table est-ce qu'il mangeait correctement ? Est-ce que seulement il prenait le temps de se faire à manger ? Je sortais de mes pensais alors qu'il tendait le verre de vin vers moi et j'enroulais mes doigts autour. "Et toi ça va ? Tu as eu des nouvelles de ton médecin ?" Je soupirais légèrement avant de me laisser tomber dans le canapé, j'appuyais ma tête sur le repose tête tout en la tournant vers Connor. "Je ne comprends plus rien..." Je soupirais une nouvelle fois, "Notre voyage en Nouvelle-Zélande était très bien...Il disparait pendant trois mois...Il revient..." Je penchais la tête en arrière pour regarder le plafond, "Et moi comme une idiote je crois que les choses vont reprendre où elles en sont restées...Je l'ai embrassé...Mais il m'a repoussé." Je redressais la tête pour plonger mes lèvres dans le liquide bordeaux.

"Je crois que je suis voué à une solitude..." Je riais légèrement, "C'est fini pour moi, je suis périmé à présent !" Je faisais bien entendu allusion à mon divorce et aussi le fait que je sois maman d'une adolescente. Il fallait vraiment le vouloir pour s'accrocher à moi et aussi me trouver attirante, enfin s'était mon point de vu. "Ne te mari jamais !" Lançais-je avant de sourire, "Il paraît que c'est que des ennuies...Bah je peux te dire que le divorce est pire !" Je faisais une légère moue avant de me pencher pour attraper une chips et de me tourner vers lui pour lui tendre l'aliment gras et salé. "Rassure moi, tu mange quand même des bons plats et pas que des truc apéro ?!" Je levais un sourcil.

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Il y a encore de ça quelques années, Connor n’aurait jamais imaginé pouvoir tenir la conversation qu’il a actuellement, avec une femme pour qui il n’avait aucune ambition amoureuse. Après tout, Connor était un homme élevé par des hommes. On lui avait inculqué profondément, et dès l’enfance, des codes de la masculinité rigides. Parfois même un peu trop pour un petit garçon. Puis comme beaucoup d’hommes, il avait oublié. L’équipe de rugby, puis la confrérie à l’université, tous ces réseaux de sociabilité lui permirent d’intégrer d’autant plus intimement ces convenances. Parmi ces dernières, une en particulier lui fit particulièrement du mal sans qu’il ne s’en rende compte : le sentiment était un tabou.

Au fil du temps, des femmes qu’il a rencontré et surtout de celle en particulier qui fit la différence, il apprit à faire des compromis. Car, bien qu’incapable de l’admettre, Connor était un homme profondément sensible.

Il fronça les sourcils en entendant son amie lui expliquer la manière dont l’homme pour qui elle avait développé des sentiments, pour lequel elle s’était rendue vulnérable, avait finalement achevé de lui faire de la peine après trois mois de silence. Il ressentit de l’injustice et de la colère émerger. Comment osait-il ? Connor avait pu constater tous les tourments que Phoebe avait traversé depuis son divorce. Malgré tout, et malgré sa charge de famille, elle s’était ouverte à nouveau bien que cela comportait des risques. Plus ces pensées apparaissaient dans son esprit et plus il se mettait à bouillir intérieurement.
Connor ne se séparait pas de son expression contrariée et continua de l’écouter sans rien dire. Il comprenait inconsciemment qu’elle avait peut-être surtout besoin de s’exprimer. « Je crois que je suis voué à une solitude... C'est fini pour moi, je suis périmé à présent ! » dit-elle finalement. Cette fois-ci, Connor ne tint plus et ne fit pas de tri dans ses pensées avant de répliquer.

- Ça suffit Phoebe, qu’est-ce que tu racontes ?! Un espèce de connard ne sait pas ce qu’il veut et te fais tourner en bourrique mais c’est toi le problème ?! C’est le monde à l’envers ! C’est quoi cette histoire de date de péremption ? Je vois pas ce qu’un mec qui te considère comme de la bouffe pourrait apporté à ta vie ou à celle de Keila.

Voilà, il venait de faire du grand Connor. Il apprenait encore actuellement à réfléchir un peu plus avant de parler. Mais ses instincts l’avaient poussé à réagir avec colère face à cette injustice. Colère qu’il voulait tourner vers cet homme qui avait fait de la peine à son amie. S’il était devant lui, ça aurait certainement été plus simple de lui en coller une. Mais face à son absence, il n’avait personne vers qui la diriger correctement.
Puis soudain il se rendit compte. « un connard qui ne sait pas ce qu’il veut ». C’était tout à fait lui-même. Il était en colère contre cet homme alors qu’au fond, il avait certainement fait bien pire à Claire par le passé. Il n’avait aucun droit de se positionner en défenseur alors qu’il était lui-même une raclure. Il ne put d’ailleurs pas s’empêcher de sourire tristement quand elle le mit en garde sur le fait que le mariage n’en valait pas la peine. Oh ça.. Il avait été à deux doigts de le faire. Le grand drame de sa vie.

Son regard se perdit dans le vide. Il s’en voulu soudain de s’être emporté, donnant peut-être l’impression qu’il était irrité par elle alors que son émotion était simplement mal dirigée. Il apprenait, doucement. Il releva légèrement les yeux vers sa main et la chips qu’elle tenait entre ses doigts. Il ne put s’empêcher de sourire, amusé devant sa question, tout en acceptant son offrande.
- Oui maman, t’en fais pas ! répliqua t’il taquin, se passant une main dans sa barbe comme cherchant à voir s’il avait des signe extérieur d’amaigrissement, avant de continuer, soudain prit de remords. Tu sais, je pense vraiment pas que ce soit de ta faute tout ça. Parfois, c’est pas plus mal d’être seul. Je veux dire… J’ai vu beaucoup de gens se rendre malheureux mutuellement parce qu’ils supportaient pas l’idée de la solitude et je me dis que.. Bah qu’ils auraient peut-être mieux fait de supporter la solitude quelques temps plutôt que de s’acharner à rester ensemble. Faut peut-être juste trouver la bonne personne, pas juste celle qui te tiens compagnie t’sais.

Il ne pouvait s’empêcher de penser à sa mère. Il était persuadé que la vie de cette dernière avait été complètement ravagée par son mauvais mariage. Puis il pensa à Claire. Cette personne qui lui avait fait connaitre les vrais bienfaits d’être seuls à deux. Son cauchemar lui revint à l’esprit soudain. En réaction, il descendit son verre plus rapidement avant de se redresser pour le remplir de nouveau, proposant la même chose à Phoebe. Ce soir, il voulait un peu oublier.

@Phoebe Jensen

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@Connor Myers - Mon soupire s'étira lorsque Connor me demanda si j'avais des nouvelles de Ian. Je lui donnais donc mon ressentie sur le retour marqué du médecin dans ma vie. Je ne savais plus trop comment comprendre les choses et bien qu'il m'avait donné les explications de sa disparition soudaine, j'avais le sentiment que quelque chose s'était brisé. Le pire avait été le fait d'être repoussé lorsque j'avais posé mes lèvres contre les siennes. Je remarquais le visage de mon ami qui était entrain de se modifier. Je continuais de parler sans réellement savoir comment je devais interprété ce changement soudain dans son regard.

Je buvais une gorgée de mon vin et la réponse tomba rapidement, Connor était en colère voir même hors de lui. "Ça suffit Phoebe, qu’est-ce que tu racontes ?! Un espèce de connard ne sait pas ce qu’il veut et te fais tourner en bourrique mais c’est toi le problème ?! C’est le monde à l’envers ! C’est quoi cette histoire de date de péremption ? Je vois pas ce qu’un mec qui te considère comme de la bouffe pourrait apporté à ta vie ou à celle de Keila." Je secouais doucement la tête, "Ne dit pas ce genre de choses..." J'étais calme et posé et je ne voulais pas incriminer Ian pour les choix qu'il avait fait car, je pouvais parfaitement les comprendre. "Il est partie pour trouver une solution pour soigner son frère...On ne peut pas lui en vouloir ! Je pense que j'aurais parfaitement pu faire la même chose si, il avait fallut que je sauve un de mes frères...Je ne lui en veux pas pour son départ." Mais, je n'avouais pas le fait de lui en vouloir de ne pas avoir pris le temps de me prévenir ou de m'avoir contacter. "Concernant, la date de péremption...Je suis divorcée, j'ai une fille de treize ans et je suis bientôt trop vieille pour avoir un autre enfant...Je ne veux pas qu'il fasse une croix sur ça, car peut-être qu'il rêve aussi de fonder une famille après tout." Je haussais les épaules avant de replonger mes lèvres dans le verre.

Cette conversation semblait avoir jeté un froid entre nous ou du moins, il avait quelque chose d'étrange. Je regardais Connor les yeux dans le vague, est-ce qu'il était entrain de culpabiliser ? Ou est-ce que sa colère était encore bien trop présente ? J'attrapais une chips pour lui tendre tout en m'inquiétant pour son alimentation. "Oui maman, t’en fais pas !" Je riais légèrement face à sa remarque, "C'est bien mon garçon !" Je lui souris en lui lançant un clin d'oeil tandis que je dévorais une chips à mon tour. "Tu sais, je pense vraiment pas que ce soit de ta faute tout ça. Parfois, c’est pas plus mal d’être seul. Je veux dire… J’ai vu beaucoup de gens se rendre malheureux mutuellement parce qu’ils supportaient pas l’idée de la solitude et je me dis que.. Bah qu’ils auraient peut-être mieux fait de supporter la solitude quelques temps plutôt que de s’acharner à rester ensemble. Faut peut-être juste trouver la bonne personne, pas juste celle qui te tiens compagnie t’sais." Je plongeais mon regard dans mon verre de vin, admirant la couleur rouge sang. "Je sais...J'ai déjà rendu un homme malheureux une fois et je ne compte pas recommencer. J'ai fais tout mon possible pour tenter de rendre Oscar heureux et pourtant, il a fuit avec une autre femme, une femme qui lui donne certainement la sensation d'être entouré..." Je souriais tristement à l'idée d'avoir pu ainsi négliger cet homme. "Mais, je me dis que parfois, on a besoin d'essayer pour savoir si, ça peut donner quelque chose...Sinon on avance pas sur son chemin de vie." J'essuyais rapidement mes joues où quelques larmes avaient coulées. "Bon sang ! On est pas là pour se faire pleurer !"

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Connor n’aimait pas voir son amie ainsi. Il avait développé une haute estime de Phoebe et celle-ci avait grandi d’autant qu’il se prenait d’amitié pour elle. En apprenant à la connaître, en apprenant son histoire et en la voyant rester debout tous les jours, il ne pouvait que constater son courage. Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle méritait d’être heureuse. Pourtant, Connor était plutôt bien placé pour savoir que le bonheur n’était pas attribué ainsi. Il côtoyait au quotidien des personnes qui semaient la douleur et la peine et qui n’étaient jamais rattrapés par le karma. Tout comme, au contraire, il avait pu être témoin de la descente aux enfers de sa mère qui avait toujours placé le bonheur et le confort de ses proches avant le sien. Le mérite ne rentrait définitivement pas dans la recette du bonheur. Il en avait bien conscience. Mais il n’en ressentait pas pour autant moins d’injustice.

Connor avait peu à peu commencé à considérer Phoebe comme une personne à protéger. Il ne se rendait pas compte qu’il faisait peut-être preuve par là d’un manque de confiance flagrant à son égard. Il se méfiait également de ce médecin, depuis le début, et ne voyait pas cette relation d’un très bon œil. C’était peut-être la raison pour laquelle Phoebe le défendait. C’était peut-être la raison pour laquelle cela jeta un froid dans leur conversation. Connor n’arrivait pas à croire cette histoire. Au fond, il était persuadé que cet homme la manipulait et rien ne semblait pouvoir lui faire changer d’avis sur son compte. Mais il savait le sujet sensible et il ne souhaitait pas qu’elle arrête de lui en parler pour autant. Il sentait bien que s’il continuait à être aussi véhément à son égard, elle arrêterait de lui en parler et alors, il n’aurait plus aucun moyen de savoir ce qu’il se passait vraiment.

Il amena lui aussi son verre de vin à ses lèvres et la regarda plonger dans le sien. Elle lui livrait ses pensées si sombres, si pessimistes, et si accablantes à ses yeux. Elles n’étaient que le reflet de vieilles plaies qui n’avaient pas encore guérit. Connor, lui, était impuissant à guérir quoi que ce soit. Il ne put que baisser les yeux fasse à ses larmes, se mordant la joue. Il aurait aimé lui aussi que l’homme qu’elle rencontre après l’échec de son mariage soit quelqu’un qui puisse la combler. Ce qui ne faisait qu’ajouter à la rancune qu’il éprouvait vis-à-vis de son médecin.
Au fond, pourtant, c’était certainement elle qui avait raison. Se relancer, espérer, aimer à nouveau… Lui n’avait pas son courage.

« Bon sang ! On est pas là pour se faire pleurer ! »

Il releva les yeux vers elle à ces mots et ne put que sourire tristement. Il hocha la tête. Oui, il n’était pas venu pour la faire pleurer. Il n’était décidément pas doué comme ami, elle allait finir par s’en rendre compte. Il tourna la tête vers l’enceinte posée non loin d’eux, puis de nouveau vers elle, avant de lui lancer un sourire espiègle.
- Je suis d’accord avec toi.

Il prit son téléphone dans la poche arrière de son jean et reprit la main sur la musique. Il sourit d’autant plus en entendant les premières notes de la chanson qu’il avait choisi. Un son latino des années 90, bien kitch, sur lequel il n’était évidemment pas possible de déprimer bien longtemps. Il finit le reste de son verre de vin d’une traite, avant de se lever et de tendre une main vers elle en haussant un sourcil.

- Viens trémousser tes fesses, promis je jugerais pas !
Il sourit d’autant plus qu’il savait que c’étaient certainement ses propres compétences en danse qui seraient le plus ridicule. Comme pour le démontrer, il se permis un petit déhanché en rythme, ou tout du moins c’était l’idée derrière le mouvement.

@Phoebe Jensen

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@Connor Myers - Vu de l'extérieurs, je me doutais que ma relation avec Ian n'était pas très simple à comprendre. Il fallait dire que moi-même j'étais perdu dans toute cette histoire. Cependant, je refusais de croire qu'il était entrain de jouer avec mes sentiments. Je ne pouvais pas non jeter la pierre à Connor qui voulait simplement le meilleur pour moi et qui devait voir mes doutes dans cette relation. Dans le fond, peut-être qu'il avait raison ? Peut-être qu'il valait mieux passer à autre chose ? Bien que j'étais intimement convaincu que, jamais je ne pourrais retrouver une vie de couple harmonieuse. Peut-être que je m'étais voilé la face même dans mon premier mariage et qu'on avait fais tout trop vite. Est-ce que les choses auraient été différentes si, j'avais dis non à la demande en mariage d'Oscar ? Certainement que, je n'aurais pas eu mon plus beau cadeau et mon pilier, ma fille. J'essuyais les larmes sur mes joues réalisant que, j'avais certainement fait du mal à mon ex époux. Je l'avais enfermé dans une bulle qu'il avait réussi à percer et qui, m'était revenu en plein visage.

"Je suis d’accord avec toi." Je tournais ma tête vers lui pour poser mon regard sur lui tandis qu'il sortait son téléphone de sa poche. Je tournais ma tête rapidement vers l'enceinte qui était entrain de lancer un son latino avant, de reposer mon regard vers Connor qui tendait sa main vers moi. "Viens trémousser tes fesses, promis je jugerais pas !" Je riais légèrement avant de glisser ma main dans la sienne pour me lever tout en posant mon verre sur la table basse. Je ne savais pas vraiment si s'était une thérapie, mais ça avait au moins le mérite de vider la tête. Je venais me trémousser sur le son en compagnie du jeune homme. Le vin avait certainement déjà atteint nos cerveaux pour nous enivrer légèrement. "Heureusement que les voisins ne peuvent pas nous voir..." Lançais-je en rigolant et en tournant sur moi-même tout en remuant des hanches. "Il va nous falloir plus de gras après cette séance de sport !" Je ne pouvais m'empêcher de rire tout en dansant avec lui.

"Vous avez pris des cours de danse monsieur ?" Lançais-je un air amusé sur le visage tout en collant mon corps au sien pour venir zouker. J'enroulais mes bras autour de son cou tout en souriant et chantant les paroles de la musique. "On devrait monter un spectacle, ça vaudrait le coup !" La musique se stoppa et je reprenais ma respiration tout en souriant, "Il avait longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de faire ce genre de chose !" J'attrapais mon verre de vin pour boire une gorgée avant d'attendre la musique suivante pour me remettre à danser. Je glissais à nouveau mes bras autour de son coup, "Tu sais quoi ?! Ce soir on va danser et boire jusqu'au bout de la nuit ! Oublions nos soucis ensemble !" C'était rare que je fasse ce genre de chose, mais ce soir j'étais motivée à m'enivrer et vivre pleinement l'instant présent. On verrait plus tard pour reprendre nos responsabilités.

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Connor cherchait tout un tas de solutions pour s’évader et atténuer son stress depuis maintenant plus un an. Ses premières « crises » étaient apparues quelques mois après la rupture de ses fiançailles. Au début, il lui suffisait parfois de prendre l’air, de faire du sport ou encore de voir des amis pour que cette impression qui le rongeait sans cesse disparaisse. Puis au fil des mois, et d’autant plus à son arrivée à la tête de l’entreprise, ces solutions ne suffirent plus. Il se mit à dormir de moins en moins et rien ne semblait pouvoir le soulager à coup sûr. Parfois cela disparaissait quelques jours, sans qu’il ne sache pourquoi. En parler un peu lui faisait parfois du bien. Bien qu’il ne puisse pas s’étaler sur sa situation familiale ou même sur ses nouvelles fonctions avec elle, discuter avec Phoebe avait été une solution utile plusieurs fois. Ce sentiment d’être quelqu’un d’autre, de ne pas pouvoir être jugé et que ses confidences n’auraient au fond pas tant de conséquences que ça, tout cela avait quelque chose de libérateur. Il n’était plus Connor Myers, le jeune multimillionnaire à la tête d’une des plus grosses entreprises australiennes. Il était juste Connor. Un homme un peu maladroit, un peu perdu aussi, mais finalement très bienveillant. Une facette qui ne devait absolument jamais transparaître dans son quotidien, pour personne, et qui pourtant se sentait bien à l’étroit dans ce costume de potentat.

Et le voilà à danser de manière ridicule, pour redonner le sourire à la jeune femme à ses côtés et pour éloigner à sa manière aussi. Oh Phoebe, si tu savais comme il avait à perdre aussi à ce qu’on le voit ici. Et en même temps, à l’instant même, il s’en fichait bien. Il en rit même en la voyant commencer à se prendre au jeu. C’était une thérapie il en était sûr, l’alcool aussi avait ses bienfaits. Il l’a fit tourner sur elle-même de manière désordonné, perdant un peu l’équilibre et riant aussi face à leurs essais.

- Il va nous falloir plus de gras après cette séance de sport !
- Tu sais quand je disais que j’espérais que tu ne sois pas au régime, c’était pas un but en soi, rétorqua t’il en riant.

Plus tard, il haussa les sourcils en la sentant se coller à lui, étonné. Cet étonnement ne dura pas bien longtemps puisqu’il se fit au jeu. Incapable de bouger ses hanches de manières coordonnées, Connor s’était donné comme tâche de surtout bouger en rythme. A sa question il ne put s’empêcher de rire pour finalement se reprendre et lui répondre très sérieusement.

- Oh vous savez la danse coule dans mes veines, c’est plutôt moi qui donne des cours, appuyant sa réponse d’un petit pas de côté disgracieux.

Il s’arrêta à son tour pour reprendre sa respiration et sourit à ses remarques. Il n’était finalement pas si mauvais pour remonter le moral apparemment. Phoebe semblait avoir réussi à repousser un peu toutes ses pensées moroses et il ne pouvait que s’en réjouir. Il l’a regarda chercher son verre et retourner vers lui.

- Tu sais quoi ?! Ce soir on va danser et boire jusqu'au bout de la nuit ! Oublions nos soucis ensemble !

Il sourit simplement et hocha la tête.

- A vos ordres cap‘taine !

Il prit ses mains entre les siennes pour les ramener entre eux deux et la laissa danser seul un instant. Il alla se servir lui aussi un autre verre de vin et la regarda tout en lui désignant la carafe vide pour lui signifier qu’il comptait la terminer. Il but son verre, semblant se désaltérer de vin tout reprenant un peu sa respiration. Il se prit à repenser à son rêve l’espace d’un court instant, un flash, et secoua légèrement la tête comme pour l’enlever. Il n’en fini son verre que plus vite et se dirigea à nouveau vers la jeune femme pour continuer ses gesticulations. Il prit l’une de ses mains dans la sienne pour la faire tourner sur elle-même.

Danser jusqu’au bout de la nuit, voilà ce qu’ils feront. Et s’ils dansent assez, peut-être arriveront-ils à maintenir éloigner leurs démons assez longtemps.

@Phoebe Jensen

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