-P- lus les minutes passent, plus ton cerveau s’affole. T’es incapable de dormir, tu te tournes, te retournes dans ton lit. Tes pensées s’emmêlent, font des noeuds que tu n’arrives pas à défaire. Ça te fait mal au crâne. Et l’heure qui défile sur ton téléphone t’inquiète un peu plus, ne t’aidant pas à retrouver Morphée. Elle est bien cachée cette conne. Tu ne penses qu’à tes conversations avec Reese, Albane et Léo ces derniers mois. Tu ne sais pas si t’es pas en train de viré à la paranoïa mais t’as soudain un manque de confiance flagrant envers le trio des personnes qui sont pourtant les plus proches de toi. T’as cependant rapidement compris par le passé qu'avec Albane que tu ne pouvais pas avoir totalement confiance en elle. Quant à Léo, tu t’en méfies depuis le début. Mais Reese, t’as toujours eu une confiance aveugle envers lui. T’as l’impression qu’il y a une pièce du puzzle que tu ne connais pas mais qu’eux, semblent la détenir. Tu ne comprends pas pourquoi ni Reese ni Leo ne t’a pas parlé de l’emménagement de cette dernière chez Albane. Pourquoi Leo vivait chez Albane, alors que l'infirmière ne semblait pas la porter dans son coeur -non, qu’elle ait approuvé le fait que la blonde soit la pire personne plutôt. Pourquoi Léo t’avait dit qu’Albane n’était pas vraiment sa pote si visiblement, elle lui a demandé à elle une chambre. Et ça t’obsède. Parce que t'as cette intuition, et t’aimerait faire comme eux, faire en sorte qu’elle n’existe pas.
Le lendemain, tu avais terminé une journée très peu productive à l’hôpital. T’as été incapable de te concentrer. Alors à peine rentré chez toi, tu jettes ta veste sur ton canapé, t’assois à coté et sors ton téléphone. Le premier message pour Léo est rapide. Le second, pour Reese, tu le réécris plusieurs fois. Tu effaces, recommences, avant d’envoyer quelques mots dont tu n’étais pas franchement plus convaincu. Et les minutes passent. Les heures. T’étais pas si tendu en envoyant le texto à Reese. T’étais plus dubitatif et confus. Mais ses ignorances et ses vu laissés à tes messages ont soudainement fait monté la pression. Tu l’as pourtant menacé de débarquer dans le bar dans lequel il travaille et lui éclater toutes ses bouteilles. Il a laissé le même vu qu’aux messages précédents. Sauf que t’as un égo trop important pour laisser simplement couler. T’as toujours ce besoin viscéral de gagner, et tu ne supportes pas l’arrogance et le mépris avec lequel il t’ignore. Tu surinterprétais peut être un peu trop ce manque de réponse. Mais tu connaissais sans doute aussi un peu trop Reese pour ne pas soupçonner qu’il n’en avait tout simplement rien à foutre. Alors t’as pris un taxi. T’en es descendu à Fortitude Valley. T’as ouvert les portes du saucibar -quel nom de merde-, vérifié que le vigile n’était pas à ta portée. Tu t’es avancé vers Reese, installé derrière le comptoir, en train de servir un verre de gin. Tu t’appuies sur le meuble, te penches, lui arraches sa bouteille des mains. Et tu la jettes contre le mur face à toi, où étaient entreposées d’autres bouteilles. Le choc fait qu’une d’entre elles se brise, et une autre tombe au sol. Le bruit du verre brisé attire l’attention, des yeux estomaqués se posent sur vous. Tu sens des regards lourds peser sur ton dos. Quelques murmures montent lentement, tandis que tes opales provocatrices se plantent dans celles de ton ami -le moment était peut être mal choisi pour rappeler qu’il était ton ami. « J’en casse d’autres ou tu sors dehors avec moi discuter? » Que tu lui demandes, un sourcil arqué. T’étais une personne inconsciente, et les conséquences de tes actes tu ne les mesurais que lorsque tu n’avais pas d’autres choix que de t’y confronter. Le problème, c’est que tu n’étais pas ami avec Reese pour rien, et qu’il soutient l’air défiant que tu lui lançais. « Tu sais que j’aurais pas les moyens de les rembourser. Alors viens. » Mais il sait aussi que s’il relance la provocation, tu le feras. Tu éclateras ses bouteilles dans un strike avec le verre qui lui restait en main. Et ce, jusqu’à ce que le vigile te jette dehors. T’es aussi borné que Reese, c’est ça le problème. Lorsque vous rentriez dans ce jeu de fomentation, abdiquer devenait de plus en plus dur pour l’un comme pour l’autre.
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Depuis plusieurs heures déjà, Reese s’affaire comme tous les soirs à servir les clients, éternellement posté derrière le bar. La soirée est chargée, mais les verres s’enchaînent avec une certaine efficacité. Seulement, il ne soupçonne pas la tournure qu’une soirée aussi banale s’apprête à prendre. Lorsque son portable vibre une première fois dans sa poche, il n’y fait pas tout de suite attention. Et puis, l’expérience se réitère, dans les minutes suivantes. Dans un soupire, et par curiosité, il dévoile discrètement son écran sous le bar, une fois son client servi. Deux messages de Winston s’affichent, et le premier le fige un instant. Il est au courant que Leo vit chez Albane. Il papillonne des yeux, confus, alors qu’il réfléchit déjà à la façon dont il aurait pu l’apprendre et surtout, s’il détient plus d’informations qu’il n’en dévoile. Mais il est bien vite stoppé par sa lecture du second message, qui lui fait arquer un sourcil perplexe. Une menace, ponctuée d’une insulte dont il ne s’offusque même pas. La provocation est telle qu’il y répond de la même façon : puérilement, en laissant un vu que l’Ackerman lui a pourtant défendu d’apposer à son message. Et sans un regard de plus, il range son portable dans sa poche, poursuivant son service comme si de rien n’était. Pour autant, ça ne s’arrête pas là. Son téléphone s’emballe, lui faisant rouler des yeux. Quelqu’un a vendu la mèche, et il en paie visiblement les pots cassés. Que Winston soit mis au courant n’est pas ce qui le dérange. Que ce soit fait de façon aussi désorganisée et sans la moindre concertation, en revanche, l’agace profondément. Il en vient à se demander pourquoi il s’est emmerdé à garder le silence jusque là. De nouveau, et après plus d’une heure, il profite d’un court moment de répit pour dégainer son portable, et s’aperçoit cette fois qu’un message de Leo accompagne un nouveau de Winston — les menaces de ce dernier se concrétisent pour son plus grand plaisir en un chantage un poil excessif, sans qu’il ne le prenne réellement au sérieux. Pas moins insolent que dans l’heure précédente, Reese renouvelle son vu avant de s’intéresser au sms de sa meilleure amie. Moins dans l’agressivité (difficile de faire plus cela dit), ce qui pousse le barman à poursuivre la conversation, entrecoupée par des cocktails et des bières régulièrement servis. Il peut s’en estimer heureux, puisqu’au fil des messages, la blonde finit par l’avertir indirectement de l’arrivée imminente de Winston. De nouveau interrompu par un client, il range son téléphone dans sa poche arrière, se remettant malgré lui au travail.
Mais alors qu’il sert distraitement un verre de gin à ce fameux client, encore trop focalisé sur sa conversation avec Leo, la bouteille lui est brutalement arrachée des mains. Il n’a qu’à peine le temps de relever le menton, espérant pour une fois tomber sur un ivrogne un peu trop pressé, seulement, c’est bien le visage de Winston qu’il distingue en une fraction de seconde. Il ne lui laisse qu’à peine le temps de froncer les sourcils, avant que la bouteille ne soit projetée derrière lui dans un éclat assourdissant. Il se protège instinctivement des morceaux de verre d’un bras, portant presque aussitôt ses opales écarquillées sur le bouclé, tout comme la majorité de la clientèle. Il l’a pourtant prévenu très explicitement de ses intentions par messages, mais Reese n’aurait pas cru qu’il serait assez stupide pour mettre ses menaces à exécution. Visiblement, même après plus de quinze années passées à le côtoyer, il continue de le sous-estimer (ou le sur-estimer, selon les points de vue). « J’peux savoir ce que tu fous ? » qu’il lui glisse entre ses dents serrées, dans une tentative vaine de le lui intimer sans éveiller les curiosités, dans une salle pourtant plongée dans un silence confus. « J’en casse d’autres ou tu sors dehors avec moi discuter? » Un instant, il tique, le dévisageant sans retenue. Son visage se ferme, ses prunelles accueillant un éclat de défi terriblement mal venu. Les deux amis sont bien trop semblables sur certains points — et ce ne sont jamais les bons. Leur rejet de l’autorité en fait partie, et les airs de cow-boy du plus jeune l’irritent particulièrement. Alors il ne répond rien Reese, se contentant de rester parfaitement immobile, son regard planté dans celui de Winston, comme s’il patientait pour la suite promise. « Tu sais que j’aurais pas les moyens de les rembourser. Alors viens. » Il le sait mieux que quiconque, Reese. Il a connaissance de ses problèmes d’argent, ce pourquoi il reste épaté par l’inconscience totale du chirurgien. « Fallait peut-être y penser avant d’éclater une bouteille dans le tas, abruti. » qu’il siffle, tout d’abord, venimeux. En réalité, il sait très bien comment cette histoire va finir. C’est lui-même qui paiera les bouteilles endommagées pour lui éviter des dettes supplémentaires — ou une pure plainte à sa charge. Et Winston, pour simplement avoir le dernier mot, ne s’arrêtera pas dans sa connerie s’il ne l’accompagne pas dehors. C’est donc après une longue hésitation qu’il finit par soupirer, non sans un regard noir à l’intention de son ami. « Je reviens. » qu’il souffle à son collègue au passage, avant de contourner le bar sous les regards estomaqués des clients, qui doivent probablement penser qu’un affrontement sanglant va se dérouler sur le trottoir. En réalité, Winston est parfaitement capable de faire une entrée en scène complètement démesurée pour au final discuter comme une personne tout-à-fait civilisée. Une fois ce dernier dehors, Reese referme la porte derrière eux, ne le lâchant pas une seconde des yeux. « C’était quoi ça ? Tu pouvais pas attendre cinq putain de minutes ? » qu’il aboie aussitôt, ignorant sciemment les regards curieux qu’ils attirent cette fois à l’extérieur. Son temps d’attente peut en réalité s’estimer en heures, mais ce n’est aux yeux du Grigson qu’un détail superflu. Des jours d’attente ne justifieraient pas une réaction pareille. « Quand j’ai arrêté de répondre à Sydney t’es allé péter les vitres chez ma mère et j’suis pas au courant ? » S’il ironise, c’est pourtant une question qu’il pourrait sérieusement se poser, au vu de l’accès de colère dont l’Ackerman vient de faire preuve.
(C) PATR.ONUS
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(#) Sujet: Re: It's already over ϟ Reese Ven 9 Sep 2022 - 20:41
IT'S ALREADY OVER
ϟ
-S- es yeux s’écarquillent lorsque tu projettes la bouteille contre l’étagère. Tu l’avais pourtant prévenu. Tu ne lui avais demandé qu’une simple réponse, rien de bien complexe. Mais ils avait préféré la provocation. Alors tu ne comprends même pas de quoi il s’étonne. Ton impulsivité? Ton inconscience? Tes excès? Il les connaissait depuis quinze ans. Il les subissait quotidiennement, devait faire avec ces gros défauts qui pourrissent la vie des autres. « Fallait peut-être y penser avant d’éclater une bouteille dans le tas, abruti. » Il marquait un point. Tu ne réfléchissais pas. Pris dans tes élans colériques, tu te laissais guider par ton émotions, la raison mise en veille. Alors que souvent, la source de tes excès pouvait rapidement se régler avec une conversation calme et apaisée, pourtant tu n'as jamais réussi à te contenir. T’es comme un enfant qui ne sait pas se gérer. « Peut être bien ouais. » Tu réponds avec aplomb et ironie. Cependant, il se pourrait peut être que tu regrettes un peu ton geste. Mais tu gardes le torse bombé, la fierté dans les yeux camouflant ce léger détail. Tu fais comme si t’assumais parfaitement tes actes. Parce que c’est Reese, qui a envenimé la situation. C’est lui qui répète les mêmes actes qui blessent, t’ignore encore comme si tu n'étais personne. Et le fait qu’il y ait quelques mois de cela, il t’ait délaissé sans te donner de nouvelle n’avait fait qu’attiser la flamme de sa provocation ouverte. Tu ne te remettais pas en question, tout comme lui.
Il soupire, et se tourne vers son collègue. Tu sais déjà que tu as gagné la première manche. Il abdique. Finalement le chantage affectif fonctionne. « Je reviens. » T’as un sourire triomphant qui marque tes pommettes. Tu gardes le silence, te contenant de tes lippes en guise de réponse. Vous sortez du bar, et à peine la porte fermée, sa voix monte, sèche. « C’était quoi ça ? Tu pouvais pas attendre cinq putain de minutes ? » Tu hausses les épaules, les opales provocatrices. Tu le regardes de haut, dédaigneux. « Des minutes supplémentaires c’est des mois avec toi Reese. » Que tu réponds froidement. Celle là, tu lui ressortiras encore et encore, jusqu’à ce que tes neurones ne puissent plus se remémorer l’origine exacte de ce reproche. Tu lui en veux toujours à Reese. Vos vies avaient repris leur cours, il squattait régulièrement ton canapé, pourtant tu n’as toujours pas digéré son absence. C’était sans doute ce qu’il y avait de plus malsain avec toi, tu criais, passais à autre chose, et crachais de nouveau ton venin à la face lorsqu’un ridicule détail remue le passé. Parce que si la page semblait tournée, une bourrasque ramenait le livre en arrière soudainement. « Quand j’ai arrêté de répondre à Sydney t’es allé péter les vitres chez ma mère et j’suis pas au courant ? » Tu tiques sur ses mots choisis. C’était de chez sa mère dont il parlait. Ce n’était qu’un détail mais il te saute au visage. « Chez tes parents. » Que tu corriges par automatisme, l’air dubitatif. Tu supposes qu’il s’agit d’une simple erreur, loin de t’imaginer que le père de Reese était mort et enterré depuis longtemps maintenant. Que tu n’avais pas été présent pour l’enterrement. Et que Reese ne savait pas partager une douleur qui devait le ronger. « Non j’ai juste appelé ton père. » T’enchaines les erreurs sans même le savoir, te montre tortionnaire sans en être conscient. Pourtant c’était simplement une vérité. Tu connaissais depuis longtemps ses parents, les avais côtoyé toute ta jeunesse, et tu continuais de les croiser de temps à autre. Alors l’évidence avait été d’appeler son père lorsque le fils ne répondait plus, dans un naïf espoir d’avoir des nouvelles quant eux même n’en avaient pas. « Pourquoi tu m’as pas simplement répondu? » Que tu siffles avec trop de rancoeur pour un simple message laissé -volontairement- en vu. Mais là n’était pas le sujet de la discorde initial -quoi que. « C’était ça qu’Albane devait me dire? » Tu réitères la question laissée sans réponse par message. Tu veux simplement des réponses. C’est ce que tu lui répètes depuis des mois maintenant. Qu’importe le sujet.
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Les prunelles de Winston ne laissent place à aucune forme d’hésitation, ou de regret, ce qui ne fait qu’accentuer l’agacement chez Reese. Il n’aime pourtant pas les gosses, bien peu habile pour gérer les émotions qu’ils se découvrent et leurs caprices. Il se demande parfois pourquoi il a fait du chirurgien, aussi puéril qu’un enfant, son meilleur ami. Leurs personnalités s’accordent autant qu’elles font des étincelles, et ce soir, elles ne semblent que se repousser inlassablement. Pourtant, il ne se voit aucunement le sortir de sa vie. Le Ackerman s’y est fait une place de choix, sans même sembler s’en rendre compte. Il est un point d’ancrage dans cette ville, et probablement que, si la situation avait été inversée, Reese lui en aurait voulu aussi. Alors, il finit par abdiquer, acceptant de le suivre en dehors du bar. Seulement, il ne manque pas de remarquer le sourire triomphant ornant les lèvres du plus jeune. Prévisible, mais pas moins détestable. Si son boulot n’était pas sur la ligne des enjeux, Reese se serait certainement ravisé à la vue de la satisfaction brillant dans le regard de son ami, juste pour la lui retirer. Il se contente d’un regard noir à son égard, certainement bien suffisant pour exprimer le fond de sa pensée. La porte à peine refermée derrière eux, sa colère ressurgit aussitôt. Et la condescendance de Winston n’arrange rien. « Des minutes supplémentaires c’est des mois avec toi Reese. » Touché. Ses prunelles se plissent doucement. « Tu comptes me le ressortir à chaque fois que j'mettrai trop de temps à répondre à ton goût ? » Facile à dire pour lui. Il voudrait que Winston passe à autre chose en un claquement de doigts, ne pas avoir à se confronter aux conséquences de son départ. « Je suis encore là, et je suis exactement comme j’étais avant de partir. » Il agit comme si le chirurgien pouvait simplement effacer cet épisode de sa mémoire, sans se demander si un silence de sa part n’est que l’habituel, ou s’il est le signe d’un nouveau départ. Il pourrait le rassurer, lui assurer qu’il ne reproduira pas le même schéma. Mais ça, au même titre que des excuses, il est incapable de le lui fournir. « Chez tes parents. » Il ne fait que le corriger, et pourtant, Reese se fige brutalement. Il pourrait répondre que ses parents sont divorcés. Que sur le papier, la maison n’appartient dorénavant qu’à sa mère, même si son père s’évertuait à poursuivre ses visites presque quotidiennes jusqu’à ce que les enfants quittent le foyer, comme s’il vivait encore avec eux. Seulement, auprès de Winston, il a toujours continué de désigner cette maison comme celle de ses parents, et se rendre compte qu’il l’a appelé celle de sa mère le percute violemment. Soudainement muré dans le silence, il dévisage Winston, un éclat d'animosité demeurant dans ses prunelles. « Non j’ai juste appelé ton père. » Ses sourcils se froncent, et sa gorge lui donne la sensation d’enfler tant elle est nouée. Depuis deux mois, il a toujours refusé d’inclure son père dans une quelconque discussion, avec qui que ce soit. Et son ami, sans le savoir, remue des émotions profondément enfouies depuis des semaines. Il peine à déglutir en réalisant que Winston s’est adressé à son père après que les derniers mots de Reese, qui n’auraient jamais dû en être, lui aient été adressés. Il a envie de savoir ce que son père lui a dit. Mais là encore, rien ne veut sortir. « Pourquoi tu m’as pas simplement répondu? » Il ne répond pas tout de suite. Il a besoin de quelques instants pour reprendre un minimum contenance, et ces secondes lui paraissent être une éternité. « Parce que tu me fais chier. » Ses mots sont tout-à-coup bien plus violents qu’ils ne devraient l’être, trahissant sa perte de sang froid, cette fois différente. La colère est redescendue, mais les plaies sont ouvertes. « Depuis le temps tu devrais me connaître. Tu t'attendais à quoi avec ce genre de message, sérieusement ? » Il a toujours eu la fâcheuse manie d'aller à contre-courant, dans un esprit de contradiction pareil à celui d'un adolescent. Exiger de lui qu'il réponde, c'est s'assurer de ne récolter qu'un vu — et plus encore dans ce contexte, mais ça, il ne le précisera pas. « C’était ça qu’Albane devait me dire? » Il le dévisage de longues secondes, interdit. Reese se sent cerné, et ses pensées lui semblent dorénavant bien moins ordonnées pour trouver une façon de s’en tirer. Winston, en débarquant aussitôt, ne lui a pas laissé le temps de savoir comment il était au courant, et surtout, s’il n’était au courant que de ça. S'il ignore le reste, et qu'il lui dit oui, il ne comprendra pas pourquoi cet emménagement ne lui a pas été confié, et ce ne sera que le début des révélations. Seulement, pourquoi il hésiterait autant, si c’était pour lui dire non ? « Ouais. » Ça sort, finalement, et sans préavis. C’était déjà foutu pour nier cette information, de laquelle Winston ne semble pas douter une seconde. Et il n’a finalement pas la force de prétendre la découvrir en même temps que lui. « C’est elle qui t’en a parlé ? » Il ne reste que cette option, puisque Leo a été aussi surprise que lui de savoir qu’il était au courant, ou celle d’une découverte hasardeuse. Mais savoir l’origine de la fuite ne changera probablement rien à son issue.
Les échanges de messages ne cessent pas alors que tu tentes de faire sens de ce qui se passe. Winston n’a pas l’habitude d’être aussi formel avec toi et si normalement, tu n’en ferais pas de cas, tu sais qu’il y a anguille sous roche. Tu le sais parce que c’est toi qui lui caches quelque chose depuis plusieurs mois maintenant. Toi qui as malencontreusement emmené Reese dans la chute, sans savoir qu’il finirait par se barrer trois mois avant de revenir comme un cheveu sur la soupe. On ne peut pas dire que ta relation avec le Grigson soit ce qu’elle était, et en temps normal, tu aurais continué de lui faire la gueule pendant quelques jours, voire même quelques semaines, mais la situation t’oblige à prendre les devants, ne serait-ce que pour savoir s’il a parlé à Winston de ta relation avec Albane. Est-ce qu’on peut vraiment appeler ça une relation? Tu squattes chez elle, ouais. Il y a eu des débordements, ouais. Avant que tu saches pour ce qui se passait entre Albane et Win, et puis après aussi. Fuck. Tu lâches un long soupir, alors que tu continues constamment de swiper entre la conversation avec Win, celle avec Reese et puis celle avec Albane aussi, qui finit par t’apprendre que c’est elle, la grande coupable de la fuite. Une fuite qu’elle croyait innocente, mais qui n’en a même pas l’air. Ce qui te fait le plus tiquer dans tout ça, c’est que Win veut te parler demain, mais il semble prêt à aller se battre avec Reese dès ce soir et ça, tu n’es pas certaine de le comprendre, pas plus que tu n’es capable de juste laisser le Grigson prendre le blâme pour un truc qui lui échappe complètement et qui - pour une fois - n’est même pas de sa faute. Tu es peut-être une amie de merde sur bien des points (beaucoup trop de points), mais jamais tu laisserais celui que tu considères comme ton meilleur ami depuis le primaire faire face à une tempête qui ne lui est pas dédiée.
Il y a tout de même une hésitation qui t’habite, quand tu te demandes si c’est vraiment la meilleure des idées, de te rendre jusqu’au bar où travaille Reese, si c’est vraiment la solution de t’imposer dans ce que tu devines déjà être une confrontation avec deux des pires caractères que tu connais, ceux avec qui tu t’adonnes le mieux, étonnamment. Puis finalement, tu décides d’y aller, consciente qu’il s’agissait seulement d’une question de temps avant que la vérité n’éclate et que les conséquences ne te reviennent en plein visage. Albane t’avait averti après tout. Ce qu’elle semble avoir oublié toutefois, c’est que tu ne seras pas là seule, à devoir y faire face. À peine arrivée dans le stationnement du bar, tu remarques sans aucune difficulté les silhouettes de Winston et de Reese. Tu es simplement reconnaissante pour le fait que Win soit dos à toi pour l’instant, ça te donne encore quelques secondes pour réfléchir à ce que tu vas dire, à ce que tu devrais dire et surtout à ce que tu devrais garder pour toi. Est-ce qu’il y a encore quelque chose à cacher? Tu n’es même pas certaine. Reese semble encore être en un seul et unique morceau, c’est que les choses ne doivent pas être trop pire pour l’instant, pas vrai? « C’était ça qu’Albane devait me dire? » T’as manqué le début de la conversation. Reese a dit quelque chose de plus que ce qui a été échangé dans les textos? Pas encore? Tu parles ou t’attends de voir? Tu es encore assez loin que Win n’a pas remarqué ta présence, même Reese semble complètement obnubilé par leur conversation qu’il en oublie tout ce qui se passe autour d’eux. « Ouais. » Ouais quoi putain? Tu t’approches, tu cherches à analyser le visage de Reese mais il fait trop noir, tu n’y arrives pas. « C’est elle qui t’en a parlé? » Putain d’Albane. Elle n’avait pas encore compris que le mieux qu’elle puisse faire, c’est de ne pas parler de toi avec lui, ou de lui avec toi? « J’sais pas ce qu’Albane t’a dit, mais Reese a rien à voir là-dedans. » Tu entres dans le vif du sujet, pas même le temps de dire un bonjour que l’attention des deux hommes se tournent vers toi, tes yeux plantés dans ceux du Ackerman. Petite blonde à la réplique sarcastique, toujours un commentaire à faire sur tout et n’importe quoi, mais pas ce soir. Tu ne sais pas quoi dire. « Pourquoi tu voulais lui parler si c’est avec moi que t’as un problème? » que tu lances avec un ton de défi qui n’a pas lieu d’être, un regard froid qui camoufle toute la culpabilité que tu ressens pourtant à son égard depuis des mois maintenant. Ce n’est pas le bon ton, ce ne sont pas les bons mots, ce n’est clairement pas la bonne attitude, mais c’est tout ce que tu sais faire. Après tout, il aurait pu se tourner vers toi d’abord puisque l’information te concerne, mais il voulait te voir demain et être ici ce soir alors ça, t’as besoin de le comprendre avant d’avancer quoique ce soit d’autre, même si tu as l’impression qu’il est bien trop tard pour continuer la moindre cachoteries.
-I- l plisse ses paupières, le regard accusateur. « Tu comptes me le ressortir à chaque fois que j'mettrai trop de temps à répondre à ton goût ? » Il fallait s’en douter. Dès que tu en aurais l’occasion, tu lui remettras sous le nez, comme si tu ne lui avais jamais pardonné. D’autant plus lorsque c’était si récent. « T’as tout compris. » Tu n’avais pas besoin de le nier. Il la connait déjà, cette vérité, et il ne pourra pas y faire grand chose pour la modifier. C’était un défaut ancré en toi qui contrebalançait avec ta facilité à tourner la page lorsque parfois, tu ne devrais pas. « Je suis encore là, et je suis exactement comme j’étais avant de partir. » Tu hausses les épaules. Il est là jusqu’à la prochaine fois non? T’es pas plus convaincu. Mais tu n’ajoutes rien. Chacun campait sur ses positions pour expliquer sa façon d’agir. Chacun avait ses raisons, et vous comprendre n’était pas toujours chose aisée.
Et puis il déraille sans que tu ne le remarques. Quand il te parle de sa mère, toi tu lui parles se son père, avec qui tu étais plus proche. Il devient bizarre Reese. Il a l’air soudainement plus touché par tes mots, comme si tu le blessais à chaque fois que tu ouvrais ta gueule. Et t’es pas certain de comprendre pourquoi il semble déstabilisé. Pourquoi il tait, et ne dit plus rien. T’en viens même à te demander si tu n’y es pas allé trop fort avec lui. Tu te contentes du silence, quelques secondes, tu le dévisages. Tu cherches une réponse dans son regard difficile à décrypter. Il n’ajoute rien. Alors tu lui redemandes pourquoi il ne t’a pas simplement répondu à ton message. « Parce que tu me fais chier. » Tes sourcils se froncent. Ce n’est pas comme d’habitude. C’est sec, c’est trop sincère. Et il t’avait rarement adressé cette phrase avec cette tonalité. Ce n’était plus les insultes insouciantes et puériles que vous aviez l’habitude d’échanger. Là, c’est froid. « Depuis le temps tu devrais me connaître. Tu t'attendais à quoi avec ce genre de message, sérieusement ? » Une réponse? Qu’il te ménage un peu suite à ses conneries? Visiblement c’était trop lui demander. Cette fois ci, c’est toi qui est décontenancé. Tu as du mal à anticiper ses réactions, et tu n’y comprends franchement rien à cette soirée. Tu ne sais même pas quoi lui répondre, et te contentes de deux grands yeux surplombés de sourcils perplexes. T’aimerais lui demander s’il allait bien. Parce que t’en as pas l’impression. Mais t’es peut être trop centré sur la tienne et sur ta fierté pour faire preuve d’empathie.
« Ouais. » Pourquoi ça te fait déglutir si difficilement? Pourquoi une réponse lance un déferlement de nouvelles questions? « Ok. » C’est tout ce que tu trouves à dire, de façon à peine audible, quand tu as tant d’autres mots à lui partager. Mais t’es pas sur de vouloir vraiment savoir pourquoi. Pourtant, c’est assez contradictoire, ça te brule la langue mais rien ne sort de ta gorge. Pourquoi est ce qu’il a tant hésité à te le dire, pourquoi est ce que personne ne te l’a précisé depuis plusieurs semaines? Qu’est ce qu’ils redoutaient chez toi? Une crise de jalousie? Tu devrais être jaloux? T’as ce sentiment d’exclusion qui blesse. Tu sais que quelque chose t’échappe et tu sais que c’est voulu. Qu’est ce qu’elle fout, exactement, Léo? « C’est elle qui t’en a parlé ? » Tu as à peine le temps d’acquiescer, mais pas le temps d’ajouter quoi que ce soit, hésitant quant aux mots que tu allait choisir. T’entends une voix qui s’élève, comme un cow-boy surgissant au milieu d’un western. Tu te retournes et vois la blonde qui s’approche vers vous, la tête haute. T’as vraiment l’impression que cette scène irréaliste sort d’un film et qu’elle va te sortir sa meilleure punchline. Elle plante ses opales dans les tiennes, froides. Regard que tu ne parviens pas à lui rendre, trop déboussolé par cette intervention inattendue. Tu n’as pas dit que tu souhaitais la voir demain seulement? Alors qu’est ce qu’elle fout, face à toi? « J’sais pas ce qu’Albane t’a dit, mais Reese a rien à voir là-dedans. » Tu arques un sourcil. Rien à voir dans quoi? Ça te rend fou, ces sous entendus que tu ne pouvais pas comprendre. Tu n’en peux plus de cette liste de questions qui s’allonge. Pourquoi elle semble autant sur la défensive? « Pourquoi tu voulais lui parler si c’est avec moi que t’as un problème? » Elle se montre protectrice avec Reese alors qu’il y a quelques jours encore, c’est à peine si elle lui adressait la parole. Tu jettes un coup d’oeil au concerné, comme pour le questionner silencieusement sur ce qui était en train de se produire. « Parce que là tout de suite c’était avec lui que j’avais un problème? » Que tu réponds finalement à Léo, les sourcils fronçant ton front. De quoi elle se mêle? Ou de quoi Reese s’était mêlé, puisque visiblement c’est une histoire qui ne le concernait pas, mais dont il semblerait être au courant. Tu te tournes vers Reese, puis de nouveau vers Leo, alternes entre les deux, l’air suspicieux. Elle semblait parfaitement au courant du fait que tu voulais discuter du sujet problématique -Albane- avec lui. « J’y crois pas, vous vous êtes donné le mot? » Parce que t’y crois pas, au fait que Léo soit venue par pur hasard, exactement en même temps que toi. Qu’est ce qu’il y avait de si important pour qu’ils s’envoient de messages entre eux? « Pourquoi t’as pas pu attendre demain? C’est quoi ce bordel? » Que tu lâches de façon presque désespérée. T’es complètement embrumé et tu la sens de moins en moins cette histoire. Ton coeur tambourine dans ta poitrine. T’as du mal à te contenir, la frustration et l’incompréhension perdre de plus en plus tes moyens. « Vous me cachez quoi exactement? » Parce que tu ne vois que ça. Et t’as peur de la réponse. Tu ne te rends pas compte de l’érythème que tu te provoques en grattant de tes doigts le creux de ton coude, signe de nervosité. Quand certains se rongent les ongles à sang, toi tu te déchires la peau quand ton coeur étouffe. Et tu finis par planter tes yeux dans ceux de ton meilleur ami. « Reese? » Tu le prends à parti. Tu ne devrais sans doute pas. Mais soudainement, toute la confiance que tu avais pu avoir en Léo a disparu. Et tu ne peux te raccrocher qu’à lui.
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Leurs deux silhouettes se font face, à peine éclairées dans la pénombre, dans une confrontation qu’il n’aurait pas soupçonné encore quelques heures auparavant. Ce sont des mois de secrets qui s’effondrent, pour une simple maladresse. Sur la défensive, Reese le dévisage. Leur principale différence réside probablement dans leur gestion de leurs émotions. Ce n’est que rarement le Grigson qui entame le conflit. Il se défend plus qu’il n’attaque, préférant la majorité du temps ignorer ce qui pourrait lui taper sur les nerfs, à l’inverse du chirurgien dont il ne compte plus les éclats de colère. « Ok. » C’est à peine soufflé, et les airs de coq de Winston semblent tout-à-coup s’effondrer au profit d’une allure enfantine. C’est stupide, comme ce simple mot, et ce ton employé, le font bien plus culpabiliser que toutes les fois où Winston a cherché à attiser ce sentiment en lui. Il fronce doucement les sourcils, alors que ses prunelles jonglent entre celles du chirurgien. Il le connaît suffisamment pour comprendre qu'il est touché, probablement plus que ce à quoi il s’attendait. Il aurait préféré qu’il conserve son masque d’arrogance, auquel il se confrontait bien plus facilement. Et soudainement, il est mal à l’aise. Certainement plus encore lorsque le bouclé se contente d'acquiescer d'un léger mouvement de tête, pour lui confirmer qu’Albane est bien la responsable de cette fuite. Mais avant qu'ils n'aient eu l'occasion d'ajouter quoi que ce soit, l'un comme l'autre, des pas viennent résonner en leur direction. « J’sais pas ce qu’Albane t’a dit, mais Reese a rien à voir là-dedans. » Il se fige un bref instant, reconnaissant sans mal cette voix. Son regard, en même temps que celui de Winston, se tourne vers la silhouette de Leo. S’il pensait que la situation était déjà compliquée, elle s'apparente dorénavant à un véritable naufrage. Plutôt que de s’attendrir en voyant la blonde tenter de le protéger — quoiqu'il ne peut s'empêcher de le relever, encore surpris qu'elle soit venue malgré l'état actuel de leur relation —, ses prunelles lui hurlent de la fermer. Tout laisse à croire qu’ils ne cachent pas seulement son emménagement, et s’il restait la moindre petite possibilité d’arranger la situation, elle vient d’être balayée d’un revers de main. Seulement, les yeux de Leo, eux, sont braqués sur l’Ackerman. « Pourquoi tu voulais lui parler si c’est avec moi que t’as un problème? » Il se mord l’intérieur de la joue, l'observant encore quelques instants avant de rediriger son attention sur Winston. Seulement, sans trop s'y attendre, ses prunelles rencontrent directement les siennes, remplies d'incompréhension. « Parce que là tout de suite c’était avec lui que j’avais un problème? » Reese ne sait plus quoi dire, conscient que le moindre mot, dorénavant, ne servirait qu’à les enfoncer d’avantage. « J’y crois pas, vous vous êtes donné le mot? » Visiblement, il n’a pas besoin d’en décrocher un pour que la situation ne s’empire à vue d’oeil. Il esquisse une légère grimace, à deux doigts de prier qu’une voiture vienne le faucher pour interrompre ce massacre. Impossible de lui faire croire que tout ça n’est que le fruit du hasard avec une telle entrée en scène de la blonde. Ils n’en deviennent que plus suspects. « Pourquoi t’as pas pu attendre demain? C’est quoi ce bordel? Vous me cachez quoi exactement? » Toutes les pensées de Reese se confondent et s’emmêlent, dans la recherche désespérée d’une réponse qui ne ferait pas définitivement imploser leur trio. C’est la raison majeure pour laquelle il ne voulait pas tout dire à Winston de lui-même. Il n’avait aucune envie d'affronter cette situation. « Reese? » Son regard se reporte aussitôt sur Winston. Il n’a aucune réponse à fournir. Tout ce qu’il redoutait est en train de se dérouler. Il déteste cette position, celle qui lui donne la sensation qu’il doit faire un choix entre ses deux meilleurs amis. Et malgré lui, un éclat coupable brille dans ses prunelles, en constatant la détresse du brun. Ses opales sont attirées par le mouvement frénétique que son ami exerce sur le creux de son coude, dans un geste nerveux qu’il connaît dorénavant par coeur. Il est définitivement incapable de lui servir un nouveau mensonge. Alors, ses prunelles glissent doucement vers Leo. Et d’un regard, il le lui fait comprendre. Il lui demande silencieusement de cracher le morceau, malgré l'interrogation de Winston dirigée vers lui. Il estime que ce n'est pas à lui de révéler la nuit partagée entre Albane et elle — encore moins en sa présence. Il préférerait ne pas avoir à endosser ce rôle, en tout cas. Mais ses yeux expriment clairement qu’il serait prêt à le faire, si nécessaire.
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(#) Sujet: Re: It's already over ϟ Reese Sam 1 Oct 2022 - 11:04
Si tu n’étais pas si impulsive de nature, peut-être que tu aurais pris le temps de réaliser que de te rendre au bar au même moment que Winston n’avait rien d’une bonne idée. Que dans ton élan chevaleresque de protéger Reese, tu ne faisais que te rendre un peu plus coupable de gestes dont Winston n’avait pas la moindre idée. Aux dernières nouvelles, tu savais qu’il avait été mis au courant d’une aventure qu’Albane avait eu, mais tu n’avais pas la moindre idée du degré de détails qu’elle lui avait offert. Tu savais simplement qu’elle n’avait pas mentionné ton nom. Avait-elle seulement dit que c’était avec une fille, et non pas un autre homme? Pas que ça change grand chose, au fond. Seulement le degré de surprise que l’Ackerman pourrait avoir face à ta révélation. Parce que tu vas tout lui dire, pas vrai? Quel autre choix est-ce qu’il te reste de toute façon? Avec Albane qui s’est échappée, Winston qui suspecte déjà que Reese sait des choses qui lui échappent, tu deviens rapidement le morceau manquant d’un puzzle qui n’aurait jamais dû être en premier lieu. Tu ne cherches même plus à rationaliser ce que tu as fais, ni même à comprendre le comment du pourquoi. Ce sont des questions pour une autre fois de toute façon puisque tu doutes que Winston ait envie d’entendre le moindre détail. T’en tenir à l’essentiel, c’est ce que tu dois faire. La queue entre les jambes, ta culpabilité apparente, c’est le mieux que tu puisses faire. Tu le sais, tu le comprendrais presque même, dans un recoin de ton esprit, mais ça n’a jamais été ton premier mode de réaction, et ça aussi, tu le sais.
Ton arrivée n’a rien de délicat, tes premières paroles n’ont rien de douces non plus, si ce n’est qu’elles démontrent une étrange de loyauté envers Reese. Les regards se tournent automatiquement sur toi et dès le moment où tes yeux croisent ceux de Winston, tu regrettes d’être venue. Tu aurais peut-être dû attendre à demain finalement. Ou mieux encore, tu aurais peut-être mieux fait de disparaître pendant quelques jours, quelques semaines même. Do a Reese. Ça aurait pu être drôle, si la blessure était pas encore si fraîche et si tu n’avais pas un secret qui risquait de détruire une quinzaine d’années d’amitié avec l’Ackerman. Parfois, faudrait vraiment que tu considères les conséquences de tes actions avant de te jeter dans la gueule du loup. « Parce que là tout de suite c’était avec lui que j’avais un problème? » Un problème avec lui à cause de toi, mais ça, tu te retiens de le spécifier. Il sait de toute façon. Il ne sait pas encore quoi, mais il sait qu’il y a quelque chose de louche entre Albane et toi, et il sait aussi que Reese est au courant. Mais à quel point est-il prêt à l’entendre, la putain de vérité? Et surtout, à quel point est-ce que tu es prête à la dire à voix haute? « J’y crois pas, vous vous êtes donné le mot? » Ouais, peut-être que tu aurais dû penser à ça avant de débarquer avec tes grands sabots et tes bonnes intentions qui n’en sont pas vraiment, tout compte fait. Tu tournes la tête vers Reese, soudainement silencieuse pour une fille qui s’apprêtait à faire son show il y a quelques secondes à peine. La vérité c’est que de voir la colère mêlée à une sorte de désespoir dans les yeux de Winston rend le tout bien plus tangible que tout ce que tu avais pu t’imaginer, cette culpabilité nouvelle en pleine force. « Pourquoi t’as pas pu attendre demain? C’est quoi ce bordel? Vous me cachez quoi exactement? » Tu échappes un long soupir puis pinces tes lèvres. Les mots te manquent. Bordel, depuis quand est-ce que tu te fais si petite devant un conflit? T’es la première à chercher la guerre normalement. Mais pas comme ça, jamais comme ça. Pas avec eux, pas pour vraiment leur faire du mal, peu importe ce que Win peut bien en penser. « Reese? » « J’ai couché avec Albane, okay? » que tu finis par lâcher spontanément, la bombe qui explose parce que tu l’as tout simplement échapper. Ta voix est rapide et aiguë, ton regard qui continue d’alterner entre tes deux meilleurs amis comme si de ne pas te concentrer sur l’un ou sur l’autre rendrait le tout plus facile à gérer. Ce n’est pas le cas, pas du tout même alors que tes doigts se triturent les uns contre les autres pour bien témoigner de la nervosité qui t’habites. Tu baisses les yeux au sol, toi qui normalement sais faire preuve d’insolence en toute instance. Oh que les choses ont changé, soudainement. « Je savais pas pour elle et toi quand c’est arrivé. » C’était vrai la première fois, mais ensuite? Est-ce que tu as vraiment besoin d’aller jusque là? « Reese nous a pris sur le fait et c’est à ce moment là que j’ai su pour vous deux. » Tu essayes d’être aussi neutre que possible, de ne pas tomber dans des extrêmes mais c’est à peine si tu réussis à relever la tête pour faire face au regard du Ackerman. « J’pensais que c’était mieux que tu saches rien. » Mais ça, c’était avant que la française et toi vous rapprochiez, de la façon la plus tordue qui soit. C’était avant que Reese ne se retrouve dans le milieu et avant que tu te découvres une conscience.
T’as vraiment merdé, Leo.
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(#) Sujet: Re: It's already over ϟ Reese Sam 1 Oct 2022 - 14:50
IT'S ALREADY OVER
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-P- ourquoi est ce que personne ne te répond? Tu les vois pourtant ces regards qu’ils se lancent, dont tu n’as pas encore décrypté la signification exacte. Ils s’observent comme si tu n’étais plus là, comme s’ils essayaient de se mettre d’accord sans te demander ton avis. Et c’était frustrant. Tu détestais cette sensation d’exclusion, qui se faisait de plus ne plus ressentir. Tu ne pensais seulement pas que lorsque la blonde rouvrirait ses lèvres, tu te sentirais plus mal encore. « J’ai couché avec Albane, okay? » Ton coeur rate un battement. T’as peur de mal comprendre alors qu’il n’y avait pourtant plus aucune ambiguïté. T’espères encore naïvement que tu puisses te tromper. Pourtant une certaine tristesse éclate dans ton regard. Sa phrase résonne avec écho dans ta tête, et plus elle se répète, plus elle fait mal. Tu ne pensais pas qu’une trahison de Léo ferait si mal. Pourtant, vous n’aviez jamais été aussi proches qu’avec Reese. Et pourtant, la douleur te torturait le coeur. Elle n’ose plus te regarder alors que tes pupilles ne l’avaient pas lâchée, cherchant une réponse à des questions que tu n’avais pas encore posées. « Je savais pas pour elle et toi quand c’est arrivé. » Peut être. Tu ne sais même pas si elle te dit la vérité ou si elle tente simplement de s’en sortir comme elle peut. Un peu comme elle l’avait fait depuis plusieurs mois, en taisant sa participation dans l’éclatement de ta relation avec Albane. T’as l’impression qu’elle essaye d’arrêter une hémorragie avec un pansement, naïve. Comme si ça devait te soulager. Pourtant, ça ne t’apaise pas du tout.
« Reese nous a pris sur le fait et c’est à ce moment là que j’ai su pour vous deux. » Et puis c’est automatique. Tu te tournes vers Reese avant même de t’en rendre compte, fronçant les sourcils. Tu le fixes, les reproches se lisant clairement dans l’expression de ton visage. Tu es surpris de son implication que tu ne pensais pas si prononcée. « Sérieux? » Que tu souffles parce que si tu parles plus fort, ta voix risquait de se briser. Toutes ces fois où tu lui as parlé d’Albane, il n’a jamais rien dit. Mais il n’était pas simplement dans la confidence. Il avait été témoin de la scène et s’était toujours bien gardé de te donner le moindre indice sur cette situation aussi désastreuse que malsaine. « J’pensais que c’était mieux que tu saches rien. » Bah bien sur. Avec les secondes, la tristesse se mute en rancoeur. Tu lui lances un regard noir. Cependant tu ne réponds pas, laissant toute sa place au silence glacial. Certains pourraient penser que tu te la joues méprisant. Mais c’est simplement parce que tu ne peux pas parler. T’as une boule au fond de ta gorge qui te fait mal. Ça se sert et malgré de longues inspirations, tu peines à l’atténuer. Les sentiments se mêlent. C’est la première fois que tu te sentais si exclu et si con. Tu te sentais mal. Et ça faisait longtemps que tu ne t’étais pas senti si seul. « Tu vis avec elle. » Tu te contentes de répondre. Tu ne trouves pas tout de suite la force de dégager plus longtemps cette gorge serrée qui t’étouffe. Le sous entendu te semblait bien assez clair. Elle vit avec Albane depuis plusieurs mois. Et c’était sensé être une cohabitation parfaitement innocente? Tu n’arrives pas à l’envisager. Tu n’arrives pas à comprendre comment elle pourrait s’être simplement dit que c’était une bonne idée d’emménager chez elle après avoir appris que tu avais fréquenté Albane. Ou alors elle est complètement conne. Mais tu misais plus sur les vices de Leo. Il parait que la première impression était souvent la bonne. T’aurais du la suivre, puisque tu n’avais à l’époque aucune confiance en elle. Et c’était à raison, puisqu’après plus de dix ans, elle brisait toute cette confiance qui s’était malgré tout construite. Tu lui avais pourtant dit à l’époque, à Reese, qu’il fallait se méfier de Léo, que c’était qu’une conne et qu’elle apporterait rien de bon. T’aurais peut être du écouter tes propres mises en garde. T’aurais été en compétition avec Léo jusqu’au bout sans même le savoir. D’abord avec Reese, et maintenant avec Albane. Et t’as l’impression que t’as perdu Albane. Et ça aussi, ça te fait mal, d’imaginer que tout était maintenant définitivement terminé avec la brune. Et puis soudainement, tu te rends compte que tu n’as personne à qui te confier ce soir. Le trio qui prenait le plus de place dans ta vie t’était devenu étranger en à peine quelques secondes.
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« J’ai couché avec Albane, okay? » La bombe explose subitement, dans un souffle violent qui laisse le Grigson stoïque. Un bref instant, il est soulagé. Soulagé que ce secret trop lourd soit finalement exposé, soulagé que Leo n’ait pas tenté un ultime mensonge. Seulement, ce sentiment est bien vite balayé par les milles questions se bousculant dans son esprit sur la suite. Ce n’est pas première fois qu’un conflit éclate entre eux. En revanche, c’est la première fois que Reese en redoute l’issue. Ce n’est pas qu’un stupide désaccord, comme ils en ont eu par centaines. C'est bien plus que ça. « Je savais pas pour elle et toi quand c’est arrivé. » Il se pince les lèvres, son regard se perdant sur le bitume dans un profond sentiment d’inconfort. Il ne sait pas où se placer, fourrant nerveusement ses mains dans ses poches. « Reese nous a pris sur le fait et c’est à ce moment là que j’ai su pour vous deux. » Il se fige, un instant, ses prunelles ne s’agrandissant qu’à peine sous la surprise. Que Winston sache qu’il était au courant était une chose. Qu’il sache qu’il l’était depuis le début en était une autre. « Sérieux? » Il ferme un bref instant les yeux, maudissant la soudaine transparence de la blonde, avant de les relever difficilement jusqu’à croiser ceux de Winston, lourds de reproches. Il ne peut que les encaisser, certainement pas en position pour remettre en doute leur légitimité. Il est presque tenté de puérilement stipuler la date exacte pour enfoncer Leo avec lui, à qui il tient quelque peu rigueur d’avoir ajouté cette précision — à ses yeux absolument pas nécessaire. Seulement, il se raisonne bien vite. Il se contente de hocher vaguement la tête, non sans un regard en biais pour la blonde. « J’pensais que c’était mieux que tu saches rien. » Reese fronce les sourcils, mais n’omet aucun commentaire. Le silence est de plomb, durant de longues secondes. Chacune d’entre elles est aussi lourde qu’une poignée de minutes. Winston ne dit rien, et c’est probablement le plus inquiétant. Il pourrait s’égosiller, partir en trombe. Il aurait même pu lui décocher une droite, puisqu’un sms laissé en vu avait suffit à lui faire exploser plusieurs bouteilles du bar. Il n’en fait rien, demeurant immobile sous le regard soucieux du Grigson. « Tu vis avec elle. » Un choix peu judicieux, qui n’aide en rien pour sa défense. Si Reese en a conscience, il ne se voit pas pour autant laisser Leo se noyer dans cette confrontation sans tenter de la tirer hors de l’eau. « Temporairement. » Ça lui échappe, dans une oeillade appuyée vers la Parker. Comme s’il voulait le lui rappeler, que cette colocation ne devait pas s’éterniser, qu’importe la suite des évènements. « Pas le meilleur choix, mais ça se saurait si Leo en faisait des bons. » qu’il glisse, sans savoir à qui il s’adresse à cet instant. Ce tâcle pourrait faire douter n’importe qui sur ses bonnes intentions à l’égard de sa meilleure amie, pourtant, il ne contredit en rien le soutien qu’il veut lui apporter. Ce n'est simplement pas pour autant qu'il niera ses erreurs auprès de Winston. « Elle était vraiment pas au courant, Win. Elle est juste mal tombée. » qu’il rappelle dans un souffle, en profitant pour le lui confirmer. Il a l’espoir que la confiance que Winston lui porte ne soit pas complètement brisée, et que s’il doute des mots de Leo, il ne doutera pas des siens. « On aurait dû t’en parler directement. C’était une connerie. L’emménagement aussi. » Pas que le dernier point le concerne, mais il ne loupe pas une occasion pour rappeler combien il trouve ce choix douteux. Dire l’inverse ne servirait à rien. Il le pense, Winston le pense, n’importe qui le penserait. « Je l’ai peut-être trop habitué à squatter là-bas. » Il lui cherche des excuses, de toute évidence, sur un ton à peine plus léger. N’importe quelle branche est bonne à prendre pour s’y raccrocher, qu’importe si elle paraît trop mince pour le poids de leurs erreurs. Peut-être qu’il n’aurait pas dû laisser l’occasion à Albane d’avouer sa tromperie en premier lieu. Peut-être qu’il aurait dû le lui dire dès le départ, avant même que la blonde n’ait le temps de penser qu’il valait mieux taire cette information. Avant que lui aussi ne se mette à penser qu’il était trop tard, de toute façon. « L’idée de rien te dire ne venait pas d’elle. » qu’il lance finalement, presque de façon anecdotique. Pourtant, il sait très bien ce qu’il fait, Reese. Il le précise en toute connaissance de cause parce qu’il ne veut pas qu’elle prenne tout le blâme. Et s’il n’accuse pas directement Albane, il le laisse largement sous-entendre. Il a l’étrange impression que la blonde a épargné la française dans son discours. Lui n’a pas autant de scrupules. Il a beau sincèrement l’apprécier, Leo passe en premier plan. Il estime qu’elle a provoqué sa propre chute, et qu’il ne fait que l’accélérer pour amortir celle de son amie — probablement suivie par la sienne. C’est dans sa nature. Si l’infirmière a pu se permettre d’être imprudente dans ses dires auprès de Winston, il peut bien se permettre la même chose. Sans rancune, Bane.
(C) PATR.ONUS
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(#) Sujet: Re: It's already over ϟ Reese Lun 10 Oct 2022 - 12:24
« Sérieux? » Winston fusille Reese du regard, Reese en fait de même avec toi. Peut-être que tu n’étais pas obligée de spécifier exactement à quel moment Reese a été mis au courant de ce qui s’est passé entre Albane et toi. Ce que tu tentais de faire surtout, c’est de ne pas donner l’impression que tu t’étais confiée à Reese dans le dos de Winston. Dans le meilleur des mondes, Reese ne serait pas rentré quand il l’a fait, ce soir-là. Tu aurais pu si facilement prétendre qu’il n’y avait rien eu entre la française et toi, que tu avais simplement passé la soirée à l’appart à l’attendre, sagement. Le destin en avait voulu autrement, et c’était maintenant l’heure de payer le prix de tes conneries. Tu ne voulais pas y faire face, tu ne voulais pas voir la tristesse sur le visage de Winston qui se transformait peu à peu en une colère que tu savais avoir provoquer. Le silence s’éternise, tu devrais t’excuser. Tu n’en fais rien, la gorge nouée, ton regard qui virevolte partout sauf sur Win. Tu n’aurais pas dû venir. Tu n’aurais pas dû vous mettre dans cette situation. Tu voudrais revenir en arrière. Ne pas jouer à ce jeu de la tentation. Ou croire Albane, quand elle t’a dit qu’elle avait un mec dans sa vie. Tu pensais que ce n’était rien de plus qu’un jeu. Game over et tout le monde a perdu. « Tu vis avec elle. » Ce n’est pas une question. C’est un simple fait. Une mauvaise décision de plus à ajouter à ta longue liste. Tu ne sais pas quoi lui répondre. Il n’y a pas de bonne justification à ton choix d’être aller chez elle, ce soir-là. Encore moins à ce qui s’est passé par la suite. Des détails que Reese ne connaît pas, des détails que tu gardes pour toi. Tout ça fait bien assez mal sans que tu ne viennes en rajouter une couche. « Temporairement. » s’empresse de répondre Reese, ton regard se tournant rapidement vers lui, surprise de l’entendre prendre la parole. « Pas le meilleur choix, mais ça se saurait si Leo en faisait des bons. » Si normalement tu n’aurais pas hésité une seule seconde à rétorquer à cette insulte, tu n’en fais rien ce soir. Tu n’es définitivement pas en position de te contrarier contre Reese, lui qui tente comme il peut de contrôler une situation dans laquelle il n’aurait jamais dû se retrouver. « J’étais mal prise un soir, elle a offert. Tu sais comment elle est… » Probablement pas la meilleure tactique, ça non plus, de lui rappeler la bonté et la gentillesse naturelle d’Albane quand tout ce qu’il entend, c’est qu’elle l’a trahie avec l’une de ses amies. « Il se passe rien entre nous. » Et tu espères naïvement que c’est tout ce qu’il retiendra de ce qui est dit ce soir, même si tu en doutes franchement.
« Elle était vraiment pas au courant, Win. Elle est juste mal tombée. » C’est tout toi ça, de mettre les pieds où tu ne devrais pas, d’agir sans savoir. Ça te fait étrange, de laisser Reese prendre ta défense de la sorte, mais tu connais Winston assez pour savoir qu’en ce moment, la parole du Grigson a plus de valeur que la tienne. Ça a pris du temps, trop de temps pour que vous vous accordiez enfin, Win et toi, et tu sais qu’après ce soir, ce ne sera plus jamais ce que c’était. Que votre trio n’existera peut-être que dans le passé, désormais. « On aurait dû t’en parler directement. C’était une connerie. L’emménagement aussi. » Tu prends une longue inspiration, ose enfin relever ton regard vers le principal intéressé. Il fait trop noir pour qu’il le remarque sans doute, mais tes grands yeux bleus sont plus brillants que jamais, trahison des émotions que tu sais si mal exprimées. « J’suis vraiment désolée, Win. » Et tu l’es, sincèrement, qu’importe si les mots ne changent en rien les actions posées, qu’importe si ça n’efface pas la peine ou la douleur. Il mérite au moins que tu les dises, avec toute la sincérité que tu es capable de lui offrir. « Je l’ai peut-être trop habitué à squatter là-bas. » Il parle de toi comme si t’étais une gamine incapable de prendre tes propres décisions et ça t’agace, mais tu te mords la langue et évites une remarque salée qui se retournerait trop rapidement contre toi si tu la laissais filer. « J’suis allée chez elle simplement parce que je savais que la chambre était libre et que j’avais besoin d’un endroit où me poser. Je pensais pas que je resterais là plus que quelques jours. » C’était un mauvais concours de circonstances, ou du moins, tu voulais tellement y croire que tu étais prête à dire tout et n’importe quoi pour être crédible. « L’idée de rien te dire ne venait pas d’elle. » Tes yeux s’agrandissent, réalisant aussitôt l’implication derrière les mots de ton meilleur ami. Si Albane était le point central de cette conversation, tu ne pensais pas qu’elle viendrait à en prendre tout le blâme. Ce n’est pas un mensonge certes, et si tu n’as pas le courage d’affirmer à voix haute ce que Reese vient de dire, ton silence le fera certainement pour toi.
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(#) Sujet: Re: It's already over ϟ Reese Mer 12 Oct 2022 - 20:58
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-T- u ne pensais pas que Reese prendrait la défense de Léo si rapidement. Tu aurais pensé le voir s’éclipser de la conversation pour n’en devenir que spectateur. Et ça te blesse un peu, de constater qu’il tente de sauver Leo alors que tu n’avais encore rien dit, en tout cas largement moins que ce à quoi on aurait pu s’attendre. Tes reproches étaient muets, et l’unique phrase que tu avais prononcé, Reese s’en empare avant même que la blonde ne te réponde. « Temporairement. » T’espères bien oui. T’en viens même à te demander s’il existait un monde dans lequel cet emménagement aurait été définitif. Tu devrais le redouter? Ça fait cinq mois, et tu le réalises en les comptant ces semaines depuis le départ de Reese. Cinq mois. « C’est long pour du temporaire. » Tu réponds, l’air accusateur. Est ce qu’elle cherchait vraiment à déménager? Est ce qu’elle n’avait finalement pas trouvé un confort dans cette colocation? Tu te doutes qu’un nouveau détail t’échappe, mais tu te demandes s’il n’échappe pas aussi à la principale concernée. Parce que cette histoire n’avait rien de logique. « Pas le meilleur choix, mais ça se saurait si Leo en faisait des bons. » Ça faisait longtemps que Léo n’en avait pas pris un, de bon choix. Elle en avait pourtant eu l’opportunité, avec toi. Notamment celle de t’avouer ses erreurs avant que ce ne soit toi qui viennes creuser désespérément la vérité. Mais elle les avait soigneusement évité, préférant continuer dans une lancée qui visiblement était plus importante que votre amitié. « J’étais mal prise un soir, elle a offert. Tu sais comment elle est… » Oui, toi, tu sais comment elle est. Tu la connais bien, Albane. Et t’avais pas forcément envie de partager ça avec Léo. Cette proximité avec le brune, t’aurais voulu la garder égoïstement pour toi. Et te le rappeler, ça t’éveille une certaine colère froide. « Et donc tu t’es dit que c’était une bonne idée d’emménager chez elle. » Tu conclues sa phrase comme ci tu n’énonçais qu’une évidence, l’ironie tintant ta voix glaciale et moqueuse. « Il se passe rien entre nous. » Un rictus nerveux s’empare de tes lèvres, pressant tes phalanges contre ton front plissé. T’as un faux sourire, qui se dessine presque comme une grimace. « Ouais bien sur. » Que tu souffles d’un rictus ironique. T’as du mal à assimiler cet vie commune sans qu’une vague de paranoïa n’en relève des soupçons.
« Elle était vraiment pas au courant, Win. Elle est juste mal tombée. » Quoi? Elle était tombée sur Albane par mégarde? Elle avait trébuché? La justification était aussi maladroite que Léo, il fallait croire. Elle était bancale, car quand bien même elle ne se doutait pas que tu fréquentais Albane a l’époque, elle le savait depuis cinq mois maintenant, et c’est seulement après implosion qu’elle te révèle ce secret. « On aurait dû t’en parler directement. C’était une connerie. L’emménagement aussi. » Il fallait croire que Reese savait suivre ton raisonnement, alors que tu étais bien trop silencieux. Tu lèves les yeux au ciel, mordant l’intérieur de ta joue pour retenir des larmes haineuses qui ne cherchent qu’à sortir. Alors tu fixes les étoiles, venant de nouveau griffonner l’intérieur de ton bras, dans l’espoir qu’elles s’évaporeront, puisqu’elles n’avaient pas encore formé de perle. « J’suis vraiment désolée, Win. » T’es incapable d’accepter ses excuses, même si celles de Léo étaient précieuses. Quand elle prononçait ces mots avec ce timbre de voix, ils étaient sincères, tu ne pouvais pas l’ignorer. Mais t’as trop mal pour ne serait ce qu’envisager de comprendre de Leo. D’un naturel peu compatissant, la souffrance ne faisait exacerber ton coté égocentrique. Et tu ne peux pas calmer cette haine qui gronde et te tord les tripes, te serre la gorge comme si on t’étouffait lentement. « Je l’ai peut-être trop habitué à squatter là-bas. » Il se fout de ta gueule? C’est de l’humour qu’il essayait de faire? Tu lui jettes un regard glacial, figeant l’humidité de tes yeux. Ferme ta gueule Reese. Ton mordant revenait naturellement, mais les mots restaient bloqués au fond de ta gorge. « J’suis allée chez elle simplement parce que je savais que la chambre était libre et que j’avais besoin d’un endroit où me poser. Je pensais pas que je resterais là plus que quelques jours. » Ce que tu peux la haïr suite à ses mots. La rage est si lisible dans tes prunelles soudainement assombries. Tu la détestes si fort, de tout ton être. Et ces opales que tu ne voulais pas mêler aux siennes, tu les plonges à présent dans les siennes, à peine dissimulées derrière ses mèches flavescentes. Tu te noies dans ta rancoeur, et si tu pouvais abattre avec tes pupilles, Léo serait sans doute au sol. Tu détestes sa façon de s’excuser avec un pseudo imprévu, comme si elle n’avait pensé à rien, comme si les choses s’étaient enchainées sans qu’elle ne les contrôle, comme si elle n’aurait rien pu faire pour changer ça. « J’suis sûr que personne d’autres n’avait de couchage à te proposer. » Tu lui avais proposé, de venir chez toi. Peut être sans entrain, mais tu l’avais prononcé. Et tu refuses de croire que tu aurais été le seul à l’accueillir chez toi. Bien sûr que ça t’aurait fait chier de la voir chez toi. Mais pas plus que de la savoir en cohabitation avec Albane. « Et que trouver un autre endroit ça prend plusieurs mois. » Surtout maintenant qu’elle avait un nouveau travail. Même Reese avait pu se trouver un appartement depuis qu'il était revenu. « Arrête de continuer de me prendre pour un con. » Parce que ça fait depuis des mois qu’elle joue à ça. Lorsqu’elle te parlait d’Albane droit dans les yeux, quand elle est venue chez toi suite à l’abandon de Reese. Tous ces épisodes te font mal, autant au coeur qu’à l’ego, ne supportant pas d’avoir été si naïf avec elle. « L’idée de rien te dire ne venait pas d’elle. » Tu comprends bien vite qui était l’accusée. Tu assimiles un peu plus à quel point Albane avait fauté. Et les voilà qui montent, tes larmes, sentant la trahison fendre entièrement ton coeur. T’as l’impression qu’ils l’émiettent au fur et à mesure des révélations, comme s’ils cherchaient à te briser définitivement le palpitant. Tu n’oses pas les essuyer, dans l’espoir que l’obscurité de la nuit efface l’eau salée. Tu restes juste planté là, t’efforcent de contrôler ta respiration pour ne rien laisser paraître. « Super. » Tu réponds de façon fade, la voix aussi brisée que le reste. Merci pour la précision, que tu voudrais ajouter. Tu lui en veux de te faire si mal en si peu de temps. T’as envie de l’extérioriser, d’éclater quelque chose dans l’espoir que ça puisse réparer ce qui était cassé en toi. T’as envie de défoncer tous les pare-brise de la rue à coup de batte, de brûler leur appartement. Mais tu restes là, les yeux rouges et le crâne endolori. Peut être que ça te ferait du bien, de relâcher cette pression qui montait, parce que tu te sentais sur le point d’exploser. « Juste… fous moi la paix. Casse toi. » De ta vie, et pas uniquement ce soir. Tu cherches la fuite comme un animal blessé, alors que tu avais toujours été du genre à attaquer à la moindre friction. Il fallait croire que la plaie était plus profonde aujourd’hui.
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L’échange se fait de plus en plus brouillon, et les justifications, de plus en plus médiocres. Il le réalise malgré lui, Reese, que chacun de leurs mots n’apaisent en rien la situation. Et lorsque Leo affirme qu’il ne se passe rien entre elle et Albane, un doute subsiste. Il aimerait se tromper, il aimerait que le chirurgien ait tort lui aussi de réfuter son affirmation. Il aimerait, mais plus il y pense, moins il y croit. Il balaie cette pensée, néanmoins, préférant préserver ce qu’il sait être vrai. Elle n’était pas au courant. Ce n’est pas suffisant pour autant. Il ne constate pas le moindre tremblement dans l’expression fermée qu’arbore Winston. Ça ne change rien. Et Reese déglutit un peu plus difficilement. Alors, ils passent aux excuses — ou plutôt, Leo le fait. Il ne s’en rend même pas compte, le Grigson, qu’aucunes n’ont encore franchi la barrière de ses lèvres. Il ne fait qu’avouer sa bêtise. Il se focalise plutôt sur celles de la blonde, qui encore une fois, ne semblent faire aucun effet. Il a du mal à l’accepter. Observer des années d’amitié s’effondrer aussi facilement, aussi brutalement, l’étouffe plus qu’il ne l’aurait cru. Pourtant, Reese s’évertue à garder la face. C’est ce qu’il fait, et ce qu’il fera probablement toujours. Il enfouit ses inquiétudes, tait chaque craquement dans le palpitant. Sa tentative pour alléger la situation, et se débarrasser au passage du poids pesant sur son estomac, est aussi désespérée qu’elle est vaine. Il aurait dû la fermer. Il se le répète sous le regard incendiaire de Winston, qu’il confronte avec une difficulté qu’il n’avait jamais éprouvé auparavant. Il ne peut pas se targuer d’avoir trahi la confiance du Ackerman de nombreuses fois. En réalité, malgré ce que son caractère peu fiable pourrait laisser supposer, il n’a pas la sensation d’avoir un jour autant déçu son ami. Et ni lui ni Leo ne semblent en état de changer la donne. Ses tentatives sont aussi maladroites que les siennes. Il n’y croit plus, Reese. Les répliques de Winston sont incisives, et eux n’ont jamais eu aussi peu de répondant. Ce qu’il énonce ne laisse place à aucune contestation. Il a simplement raison. Les délais sont bien trop longs, au-delà d’une idée première déjà terriblement mauvaise. Il n’a rien pour la défendre sur la suite des évènements, absolument rien. Pas plus pour se défendre lui-même. Alors, il opte pour le moins noble des réflexes : emporter Albane dans leur chute. Le pire dans tout ça est probablement qu’il ne ressent pas une once de culpabilité à l’idée de le faire, soulageant sa maigre conscience en se disant que c’est de bonne guerre. Du moins, il n’en ressent pas pour la française. Seulement, il fronce brutalement les sourcils, lorsqu’il croit apercevoir deux sillons sur les joues du chirurgien. Il n’avait pas anticipé une réaction aussi forte. Il voulait dégager cette faute des épaules de Leo. Pas piétiner un peu plus le coeur de son meilleur ami. Sa gorge se noue aussitôt. Les excuses sont au bord de ses lèvres, pourtant, les mots peinent à sortir. Il se sent complètement dépassé par la situation, et il déteste ça. « Win… » « Super. » Il se tait, se mordant furieusement le creux de la joue. Ses remords ne font que s’amplifier, et il en oublie sur le moment que Leo est restée silencieuse. « Juste… fous moi la paix. Casse toi. » Il a l’impression d’entendre son palpitant battre tout contre ses tympans, dans le silence assourdissant suivant ces mots. Il ne sait même pas à qui il s’adresse, et face à cette confusion, il ne sait pas comment réagir. Avec n’importe qui d’autre, il serait simplement parti sans sourciller, et sans un regard en arrière, s’épargnant la crise de larmes ou la crise de colère pouvant suivre. Avec Winston, et dans cette situation, il ne sait pas quoi faire. Ses prunelles jonglent entre les siennes, inlassablement. Et il ne bouge pas. Pas par simple esprit de contradiction, ou par insolence, en pensant être le visé. Seulement parce qu’il peine à lui tourner le dos, même s’il sait au fond de lui que sa présence n’a cette fois probablement rien de réconfortant pour l’Ackerman. Il en oublie qu’il est censé bosser, Reese, que sa pause improvisée s’éternise — bien loin d’avoir la conscience professionnelle nécessaire pour s’en rappeler.
(C) PATR.ONUS
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(#) Sujet: Re: It's already over ϟ Reese Mer 2 Nov 2022 - 8:20
Tu sais que tes explications sont bancales, que ça ne fait pas vraiment de sens que tu te retrouves à crécher chez Albane après ce qui s’est passé entre vous deux, il y a des mois de cela. Tu ne peux pas l’expliquer, c’est à peine si tu le comprends toi-même. Alors tu préfères rester silencieuse, entre les justifications inutiles de Reese et les commentaires acerbes de Winston. Tout s’est passé trop vite, tu n’as pas réfléchi avant de te montrer le bout du nez ici et tu le regrettes déjà. Tu regrettes que le mensonge se soit rendu jusque-là, tu regrettes de ne pas avoir parler plus tôt, tu regrettes de t’être perdue dans ce jeu dangereux avec la française au point de faire imploser le seul noyau stable qui a su survivre à tes frasques au fil des années. Tu regrettes, mais tu ne sais pas comment le dire, tu ne sais pas comment le démontrer et de simples excuses sont loin de faire l’affaire désormais, quand la blessure est bien trop profonde pour que les mots aient la moindre importance. Plus tu essayes de t’en sortir, plus tu t’en enfonces. Il n’a pas besoin d’ouvrir la bouche pour que tu le comprennes. Il y a de la haine dans son regard, sur son visage qui se tord d’une colère dont tu as souvent été témoin, mais qui n’a que rarement été dirigé vers ta personne. Bien sûr, tu le fais souvent chier l’Ackerman, bien sûr, il y a eu de nombreuses instances où il aurait grandement préféré ne pas avoir à faire à toi, qu’il aurait préféré ne pas avoir à te supporter au quotidien. Vous vous en êtes faits, des coups bas, il n’y a pas d’insulte que vous n’avez pas échangé au moins une fois dans les dix dernières années, mais ça, c’est différent. C’est froid, c’est douloureux et surtout, oh surtout, c’est irréparable. « J’suis sûr que personne d’autres n’avait de couchage à te proposer. » Tu te pinces les lèvres, n’ayant pas de bonne réponse à lui offrir. Il avait offert, à contre-cœur, mais il avait offert quand même. Tu aurais pu squatter chez ton cousin, chez Arthur, tu aurais même pu additionner les coups d’un soir simplement pour te trouver un toit sous lequel dormir, mais c’est Albane que tu avais choisie et si cela voulait dire quelque chose, tu refusais de l’admettre. À lui, mais à toi aussi. « Et que trouver un autre endroit ça prend plusieurs mois. » Tu n’as jamais cherché, c’est ça la vérité, mais encore une fois, tu n’as pas besoin d’ouvrir la bouche pour qu’il puisse le comprendre. « Arrête de continuer de me prendre pour un con. » « C’est pas ça. » Ou alors c’est exactement ça et tu essayes de sauver ton cul. Il n’y a plus rien à sauver, tout a déjà pris le feu. « J’suis lâche ok? Elle m’héberge gratos, elle me fait pas chier avec mon bordel et je la vois presque jamais à cause de ses horaires. » Tout ça, c’est vrai, mais ça n’explique pas pourquoi tu es allée là en premier lieu. Ce ne sont que plus d’excuses banales, que des mots qui ne veulent rien dire. Ce n’est même pas une chance de rédemption, c’est seulement ton stupide besoin d’avoir le dernier mot dans une situation où tu devrais simplement te contenter de baisser la tête et te la fermer, pour faire changement. C’est le dernier acte quand Reese pousse le blâme sur l’absente et que tu aimerais bien l’être toi aussi, absente. Ne pas à voir tout ce qui se joue sous tes yeux, pour ne pas avoir à faire face aux conséquences de tes actes, comme Albane t’avait pourtant prévenu que ça arriverait. Elle aussi, elle devra payer désormais. « Win… » « Super. Juste… fous-moi la paix. Casse toi. » Ce n’est pas clair, à qui il parle en ce moment. À Reese ou à toi, sûrement les deux en même temps. Tu figes alors que c’est lui qui fini par s’éloigner. Est-ce que tu devrais le suivre, le supplier de te pardonner? Ce n’est pas ton genre, de te mettre à genou pour qui que ce soit, pour quoi que ce soit. Reese semble tout aussi figé que toi et il n’y a bientôt que vous deux dans le stationnement du Saucibar. « Fuck. » que tu murmures, plus pour toi que pour Reese. Tu ne sais même pas quoi lui dire, à lui non plus. Tu devrais commencer par merci, parce qu’il t’a défendu même s’il n’était pas obligé de le faire. Mais au lieu de ça, tu te contentes de repartir aussi vite que tu aies apparu, disparaissant tout comme Win juste avant. C’est seulement lorsque tu places tes mains contre le volant de ta voiture que tu réalises que tu trembles comme une feuille, que ta respiration est anormalement rapide pour quelqu’un de complètement immobile et il y a ton cœur qui cogne trop fort contre ta poitrine. C’est donc ça, les conséquences de tes actions. Un mal-être indescriptible et ton monde qui ne fait soudainement plus de sens.
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