I used to be on fire ♦ Maddara

(#) Sujet: I used to be on fire ♦ Maddara Dim 13 Nov 2022 - 19:58

I used to be on fire

@Maddy Griffiths & Sara Gutiérrez
Début novembre 2022, chez Maddy, Toowong

Installée dans le bus en direction de Toowong, ses écouteurs sur ses oreilles, Sara pianote sur son téléphone une réponse au commentaire idiot d'un de ses potes sur la dernière photo qu'elle a posté sur Instagram. Elle le publie puis s'intéresse à ses notifications, comptant faire disparaître l'agaçant 37 inscrit dans une bulle rouge qui décore le symbole de l'application depuis ce matin. Elle scrolle parmi elles, vérifiant que rien d'intéressant ne s'y trouve. Sait-on jamais si elle a gagné à l'un des concours gratuits auxquels elle participe régulièrement. Elle esquisse un sourire lorsque le pseudo de Laurie apparaît dans la liste des personnes qui ont liké son post, ses yeux brillant même pendant un instant comme ceux d'une enfant qui a reçu un superbe cadeau de Noël. Après toutes ses années à la suivre sur Instagram, ça lui semble un peu irréel qu'elle la suive en retour, mais c'est tellement cool !

Lorsque le nom de son arrêt est annoncé, la brune appuie sur le bouton pour demander à ce que le bus l'y dépose mais ça ne semble pas faire réagir son voisin qui ne bouge pas d'un iota. Une pointe d'agacement dans la voix, la brune lui demande s'il peut se lever car elle descend là, ce à quoi il rétorque avec un grognement avant de consentir à se lever. En réponse à son comportement d'abruti, Sara commente son manque d'amabilité avec sarcasme, ne se gênant pas pour lui dire à voix haute que l'amabilité des autres passagers devrait être ajoutée en supplément dans le prix des tickets de bus pour les types comme lui. Puis, sans plus se soucier de sa réaction, la jeune femme se dirige vers les portes en train de s'ouvrir et descend du bus. Elle a mieux à faire que perdre son temps avec un tel crétin.

Elle finit le trajet jusqu'à la maison de Maddy à pieds, son téléphone toujours scotché à sa main comme une vraie adolescente – ah l'addiction aux réseaux sociaux, quel drame de la jeunesse. La vérité, c'est que passer son temps sur son téléphone ou auprès de ses amis l'aide à ne pas penser à ce qui ne va vraiment pas dans sa vie depuis un mois – à ne pas penser à Maria qui lui manque chaque jour depuis qu'elle est partie. Arrivée devant la porte de la maison de la Griffiths, Sara toque avant de l'ouvrir, suivant la consigne que lui a donné la propriétaire des lieux la première fois qu'elle est venue faire du babysitting. Ne pas sonner – ça risquerait de réveiller Paola ou de faire réagir Etna – et ne pas attendre qu'elle lui ouvre – sait-on jamais qu'elle soit occupée à autre chose, ou à la douche. Débranchant ses écouteurs de son téléphone, elle les range dans la poche de sa veste tout en faisant quelques pas dans l'entrée. Maddy ne semblant pas être là, elle se dirige vers le salon pour l'attendre, supposant qu'elle est dans sa chambre à se préparer. Mais elle la trouve là, sur le canapé, les yeux rouges et l'air vraiment triste. À la voir ainsi, la Gutiérrez se demande même si elle ne s'est pas trompée de date pour venir garder Paola, mais un rapide coup d'œil à l'écran de son téléphone lui prouve que ce n'est pas le cas. Il y a bien la notification "Baby-sitting Pao 15h" liée au rappel qu'elle a activé lorsqu'elles ont convenu de la date. Peut-être que Maddy a simplement oublié qu'elle devait venir. Ne sachant pas trop quelle est la marche à suivre, la brune se râcle la gorge pour attirer l'attention de la jeune maman avant de la saluer. Puis elle lui demande si elle va bien, bien que la réponse semble assez évidente – elle vient visiblement de pleurer, c'est dur de ne pas le remarquer. Elle se dit qu'il aurait été moins idiot de lui demander ce qu'il s'est passé mais s'abstient d'une question si précise qui aurait l'air intrusive. Elle suppose que si Maddy tient à en parler, elle le fera. Et sinon, Sara jouera simplement la baby-sitter comme elle l'a déjà fait plusieurs fois avec sa petite (demi-)sœur et la mère de la mini-Gutiérrez pourra vaquer à ses occupations de l'après-midi comme elle le souhaite.

(c) Miss Pie
Haut : jonahsimms & mynerdcorneroftheworld
Bas : labuena-vida & blondebrainpower

I'm still waiting on a miracle

Always walking alone, always wanting for more, like I'm still at that door longing to shine like all of you shine. All I need is a change! All I need is a chance! All I know is I can't stay on the side... Open your eyеs, open your eyes, opеn your eyes ! I would move the mountains, make new trees and flowers grow. Someone please just let me know where do I go! I am waiting on a miracle, a miracle. I would heal what's broken, show this family something new. Who I am inside, so what can I do? I'm sick of waiting on a miracle, so here I go!

♥ :

Elle s’effondre une nouvelle fois dans le canapé, fatiguée et à fleur de peau. Entre les pleurs de sa fille qu’elle n’arrive pas à consoler, encore moins depuis le départ de Maria, elle a l’impression de tout faire de travers, elle qui a toujours excellé dans tout ce qu'elle entreprenait. Devenir mère est sans hésitation le rôle le plus complexe de sa vie, c’est une improvisation au fil des jours. L’ambiance à la maison est moins joyeuse, même si Sergio et Maddy en parlent peu -voir pas du tout-, elle voit bien que le décès de la plus jeune des Gutiérrez à affecter l’ensemble de la famille. Maddy en a pris un coup, connaissant l’horrible sentiment de perdre un enfant. Le patriarche s’est enfermé dans sa bulle, son travail, ses affaires, ses contrats, même s’il est toujours là pour Pao et par extension pour Maddy, mais le co-parenting n’est pas un long fleuve tranquille.

Paola est compliquée en ce moment, elle a son petit caractère (déjà). Elle ne fait toujours pas ses nuits, Maddy ne pensait pas que ça allait durer aussi longtemps alors que la petite approche de ses quatre mois. Maddy est constamment collée à Paola, elle est devenue sa priorité la première fois qu’elle a croisé son regard. Elle est amoureuse de ses yeux, malgré ses petits cheveux bruns, héritage des Gutiérrez, elle possède les mêmes iris bleutés de sa maman. Secrètement, elle en est fière. Pourtant les deux parents n’ont décidément pas le même comportement avec leur fille. Maddy accourt au premier pleur de la petite tandis que Sergio est beaucoup moins sensible sur ce point-là. Ils ne sont pas d’accord sur tout, surtout quand il s’agit de Paola. Sergio arrive à jongler entre sa vie pro et perso, tandis que Maddy est incapable de se décoller de sa fille. Alors le jour où elle a eu des obligations professionnelles pour la promotion de son film (promotion qui a déjà été décalée à cause de sa grossesse), elle a eu du mal à quitter Pao. Elle a passé beaucoup trop de temps à préparer sa fille -ainsi que ses affaires-, à briefer pour la énième fois la nounou que Sergio avait engagé pour la soirée. Maddy n’a pas été d’accord sur ce point, elle ne connaissait pas cette personne, n’avait pas eu le temps d’échanger avec elle. Habituellement, Maddy confie son bébé à des personnes de confiance comme Mabel, Isaac, Swann ou encore la jeune Sara. A croire que ce soir-là, personne n’était libre, sinon ce n’est pas drôle.

Maddy ferme les yeux alors que Pao s’est enfin endormie dans le couffin du salon après avoir englouti son biberon de l’après-midi. Elle ne fait que réclamer à manger, surtout le soir. Un peu de calme après la tempête, même si les souvenirs d’une énième dispute avec Sergio ce matin lui reviennent à l’esprit. Ses vieux réflexes d’agent sont de retour, Maddy trouve qu’il prend trop de décisions sans son aval, ça sera quoi la prochaine fois ? Elle n’a pas envie de savoir, elle préfère le déni, encore une fois, pourtant elle ne peut s’empêcher de sentir des larmes monter à ses yeux. Elle ne sait pas si c’est des pleurs de colère, de tristesse, de fatigue. Peut-être les trois ? Elle sait qu’elle a un énorme problème de confiance envers le mexicain pourtant elle doit garder la tête haute pour leur fille.

Soudain, elle entend un petit bruit à côté d’aller, se rendant compte qu’elle n’était plus toute seule dans la pièce. ”Oh Sarah.. Tu es là.” D’un geste rapide, la blonde essuie ses larmes avant de croiser le regard interrogateur et inquiet de la jolie brune. ”Excuse-moi, je n’avais pas vu l’heure.” En réalité, les derniers événements lui ont fait oublier la visite de Sara. Elle lui demande si elle va bien. Maddy ne peut se cacher, encore moins jouer un rôle, elle est prise sur le fait. Triste et vulnérable. ”Quand ce n’est pas Pao qui pleure, c’est moi.” Mieux vaut en rire qu’en pleurer. ”Je suis contente de te voir.” Elle n’avait pas envie d’être seule aujourd’hui, Sergio était au travail, Mabel aussi. Elle était contente d’apprendre à découvrir Sara même si les deux femmes se sont rencontrées dans un contexte mitigé. ”Tu veux quelque à boire ou à manger peut-être ?” propose-t-elle en se levant.

@Sara Gutiérrez

I used to be on fire

@Maddy Griffiths & Sara Gutiérrez
Début novembre 2022, chez Maddy, Toowong

Lorsque Sara pousse la porte de la maison de Maddy, elle n'imagine pas une seule seconde qu'elle va la trouver effondrée sur le canapé, les yeux rouges et l'air exténuée. Elle vient pour Paola après tout, pour cette petite princesse qu'elle est censée garder cet après-midi afin de libérer un peu de temps à sa jeune maman. Elle est contente de pouvoir s'occuper de sa demi-sœur, même si une partie d'elle ne peut pas s'empêcher de penser à Maria. Sa sœur lui manque, elle lui manque tellement. Chaque seconde qui passe, une partie de son cœur pleure la disparition de sa cadette, lui rappelant sans cesse qu'elle ne reviendra pas. Ça fait un mois que les Gutiérrez ont enterré la petite dernière de la fratrie de sept, après des années de combat contre un cancer qui aura fini par avoir raison d'elle. Sara essaie de faire son deuil mais c'est terriblement difficile. Voir Paola fait remonter en elle un mélange étrange d'émotions, entre la joie d'avoir accueillie cette petite beauté au sein de la famille et la souffrance immense que représente cette perte. Sara est incapable d'en vouloir à un minuscule être si innocent, Paola n'étant absolument pas responsable de ce qu'il se passe dans le monde des grands. Pourtant, elle ne peut pas nier que parfois elle se sent triste de pouvoir passer du temps avec cette petite sœur-là alors qu'elle ne pourra plus jamais en passer avec Maria. Même si une crise d'angoisse dans le bus lui a rappelé qu'il valait mieux affronter ses émotions négatives que les nier, elle peine à accepter la peine et la douleur qui vont avec le deuil. Il paraît que c'est normal, de ressentir ça, de se sentir au bout du rouleau lorsqu'elle pense trop au fait qu'elle ne pourra plus jamais prendre Maria dans ses bras, la maquiller et embrasser le bout de son nez pour la faire rire. Pourtant Sara trouve ça trop difficile, et elle essaie bien trop régulièrement de noyer ces pensées dans des soirées où l'alcool coule à flot – ça c'est quelque chose qui n'a pas changé, diront certains.

Malgré tout, Sara refuse de pleurer devant les autres, voire s'y refuse tout simplement. Elle préfère bêtement boire au point de finir la tête dans les toilettes plutôt que laisser couler quelques larmes devant des camarades de classe ou des collègues de travail. Elle est mal à l'aise lorsqu'elle pleure en public, mais elle n'est pas plus à l'aise quand elle voit quelqu'un d'autre pleurer. Alors voir Maddy dans cet état, ça la perturbe. Elle ne sait pas comment faire. Qu'est-ce qu'elle est censée faire ? Faire comme si elle n'avait rien vu ? Non, ce serait étrange. Alors elle choisit de se racler la gorge pour attirer l'attention de la jeune mère, avant de la saluer. « Oh Sara.. Tu es là. » Ces mots confirment à la jeune femme qu'elle n'était pas attendue aujourd'hui, ce qui l'étonne car elles avaient convenu ensemble de cette date et de cette heure pour le babysitting. « Excuse-moi, je n’avais pas vu l’heure. » La brune secoue la tête. « C'est pas grave, » assure-t-elle avant de lui demander si elle va bien. Non, elle ne va pas bien. Mais Sara ne sait pas quoi dire d'autre, très honnêtement. « Quand ce n’est pas Pao qui pleure, c’est moi. » La Gutiérrez n'y connaît rien en parentalité, mais elle est certaine que ce n'est pas bon signe, que la jeune maman pleure comme ça en plein après-midi. « Je suis contente de te voir. » La brune esquisse un petit sourire, toujours aussi gênée, ne sachant toujours pas comment réagir. « Tu veux quelque à boire ou à manger peut-être ? » Elle secoue la tête de gauche à droite, n'ayant pas envie de l'embêter pour un verre de jus de fruits alors qu'elle a encore les yeux rouges. « Non non t'inquiète. » Si elle veut boire quelque chose, elle ira se le chercher toute seule. « Tu veux m'en parler ? » qu'elle propose, ne sachant pas trop quoi faire d'autre. Elle n'a pas envie de faire comme si elle n'avait rien vu, comme s'il ne s'était rien passé. Pourtant elle se sent bien inutile face à la détresse de Maddy. « C'est Pao qui est difficile ? » Ou alors c'est avec Papa que ça se passe mal, mais est-ce que Sara peut se permettre d'être curieuse à ce sujet ? Peut-être que ce n'est pas sa place, si ? Elle ne sait pas.

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La question de Sara surprend un instant la Griffiths, laissant échapper un “Oh..” d’entre ses lèvres. Articulant un faible “Euh..”, la brune lui demande si la cause de ses pleurs concerne Paola. Haussant les épaules, la jeune maman répond. “Oui et non” D’un point de vue extérieur, la phrase de Maddy semble incompréhensible. Reniflant légèrement, la blonde se redresse sur le canapé, regardant le bébé enfin endormi dans son couffin. ”Je crois que c’est un tout.” Maddy explique toujours aussi clairement ses pensées, elle a toujours eu du mal à prononcer ses mots : je ne vais pas bien. Depuis son plus jeune âge, on lui a inculqué d’être parfaite sur tous les points, et de répondre par un sourire même quand c’est un mensonge. Pourtant, elle est prise au dépourvue par l’arrivée de Sarah qu’elle avait oublié. Elle ne peut pas nier en prétendant que tout va bien, alors qu’elle apprend tout juste à connaître la jeune Gutiérrez et se faire une place dans cette famille qui n’est pas sienne.

”Ce n’est pas facile tous les jours avec Pao.” Malgré tous les efforts de Sergio et Maddy, le cadre de vie de leur fille est assez atypique. Les parents se relaient comme ils peuvent et quand ce n’est pas possible, Sergio engage des nounous sans le consentement de Maddy. Maddy a grandi entourée de nannies et le résultat a été terrible sur sa petite sœur et elle. Même si tout oppose les sœurs Griffiths, Mabel et Maddy sont d’accord sur un même point : ne pas reproduire la même éducation que leurs parents. Alors quand Sergio engage des nounous pour garder leur fille, cela a le don de la contrarier. Maddy préfère largement confier sa fille à des personnes qu’elle connaît, comme Sara ici présente.

”C’est avec Sergio que c’est compliqué.” Leur relation a toujours été d’une complexité extrême, et désormais ils se retrouvent liés à vie par Paola. Le Gutiérrez a été irréprochable durant la grossesse, pourtant le retour à la réalité est brutal. La vie de parents n’est pas de tout repos. ”Sergio a tendance à prendre des décisions sans mon accord.” Soupirant, elle continue ses propos. ”Typiquement l’autre soir quand j’ai dû me rendre à un impératif professionnel, il a engagé un nounou sans me prévenir alors que Mabel était dispo pour garder sa nièce.” Les inquiétudes de Maddy remontent à la surface. Sa main tremble légèrement. ”Je n’ai pas envie qu’on retombe dans nos vies travers alors qu’on élève un enfant ensemble maintenant.” Redressant ses iris vers la Gutiérrez, elle cherche une réponse dans le regard de Sara. Comment était Sergio avec ses autres enfants ? Comment il les a élevés ? Comment il s’entendait avec la mère de ses enfants ? Tant de questions sans réponse tambourinant dans l’esprit de la Griffiths, car Sergio a toujours été très secret concernant cet aspect de sa vie.

@Sara Gutiérrez

Spoiler:

I used to be on fire

@Maddy Griffiths & Sara Gutiérrez
Début novembre 2022, chez Maddy, Toowong

Lorsque Sara surprend Maddy en train de pleurer, elle espère vraiment que ce ne soit lié qu'à sa fille. Pas qu'elle souhaite que la petite soit insupportable au point de faire pleurer sa mère, mais parce que c'est le problème le moins gênant à aborder pour la Gutiérrez. S'il s'avère que le souci est la relation que Maddy entretient avec Papa... La discussion risque d'être bien étrange. Elle ne connaît la Griffiths que depuis quelques mois, est-ce assez pour discuter de sa vie amoureuse, particulièrement lorsque cette dernière la lie à son père ? Et puis en toute honnêteté, Sara n'est pas la mieux placée pour une telle conversation : elle a ghosté la plupart des mecs qui lui ont suggéré la possibilité d'une relation sérieuse – erk – et, pour ceux qui ont envisagé l'idée mais sans lui en parler, elle leur a sûrement brisé le cœur en draguant d'autres gars dès le lendemain – oups. Non vraiment, Alma s'y connaît assurément plus qu'elle, ou même Cesar ou Diego, qu'importe qu'aucun ne partage vraiment les actualités de sa vie amoureuse avec Sara.

Pourtant, en voyant Maddy avec les yeux rouges et des larmes encore sur les joues, la Gutiérrez est tout simplement incapable de faire comme si elle n'avait rien vu. Alors elle lui demande si elle veut lui en parler, bien qu'une partie d'elle espère que la réponse sera négative – ce serait le plus simple. « Oh.. » La question semble surprendre la jeune maman mais Sara ne s'en offense pas, se contentant de couler un regard vers sa demi-sœur en attendant d'avoir une réponse claire. « Euh.. » Sentant qu'elle a du mal à s'exprimer, la brune tente une hypothèse : est-ce que c'est Pao qui la met dans cet état ? « Oui et non. » Supposant que cela signifie qu'il n'y a pas que ça, elle la laisse continuer. « Je crois que c’est un tout. » La brune se mord la lèvre, se demandant si c'est vraiment sa place d'être ici. Elle ne devrait pas en parler à quelqu'un dont elle est plus proche, de ça ? À l'une de ses sœurs ou même à Sergio, par exemple. Peut-être. Mais Sara se sentirait horrible de simplement se lever et se barrer en lui souhaitant bon courage avec son vase trop plein qui déborde au point d'en pleurer. « Tu peux m'en parler, si tu veux, » propose-t-elle après un instant de silence. Après tout, elle a réservé son après-midi à ce babysitting : elle a du temps devant elle, qu'elle peut bien passer à écouter Maddy. En espérant que ça ne devienne pas trop bizarre, comme conversation.

« Ce n’est pas facile tous les jours avec Pao. » Au moins ça c'est un sujet facile : si la jeune maman veut se plaindre de tout ce qui ne va pas avec la petite, Sara n'aura aucun mal à l'écouter sans avoir les oreilles qui sifflent. De toute façon elle est depuis longtemps convaincue qu'avoir des enfants est une plaie, alors les déboires de Maddy ne feront que conforter cet état d'esprit – que sa propre mère risque de ne pas apprécier, cela dit. « C’est avec Sergio que c’est compliqué. » Et là, c'est plus tendu évidemment. Difficile d'être impartiale pour juger une relation impliquant son propre père, particulièrement lorsqu'il est question de lui élevant une enfant – un privilège auquel n'a pas eu le droit Sara, ni le reste de sa fratrie. « Sergio a tendance à prendre des décisions sans mon accord. » L'affirmation ne l'étonne pas – si Maddy ne semblait pas si triste, la brune aurait répondu avec sarcasme qu'elle avait cru remarquer, en effet. « Typiquement l’autre soir quand j’ai dû me rendre à un impératif professionnel, il a engagé un nounou sans me prévenir alors que Mabel était dispo pour garder sa nièce. » Sara hoche la tête pour lui faire savoir qu'elle l'écoute. « Je n’ai pas envie qu’on retombe dans nos vies travers alors qu’on élève un enfant ensemble maintenant. » Si la Gutiérrez remarque du coin de l'œil que la main de son interlocutrice s'est mise à trembler, elle ne sait pas quoi faire de cette information. Elle aime bien Maddy mais ne sait pas si elles sont assez proches pour saisir sa main comme elle le ferait avec sa fratrie ou ses proches amies, particulièrement vu le sujet de cette discussion. Au lieu de ça, Sara essaie de réfléchir, d'apporter une réponse un minimum utile pour la Griffiths qui a encore les yeux rougis d'avoir pleuré avant son arrivée. « Je sais que Papa est du genre à... prendre les décisions tout seul. Mais c'est ta fille à toi aussi et il le sait. » Maddy a quand même porté la petite neuf mois dans son ventre, lui ne peut pas en dire autant. « Alors peut-être que si tu lui en parles, si tu lui dis que ça ne te convient pas qu'il engage des nounous sans ton accord, il arrêtera. » Même s'il ne comprendra peut-être pas pourquoi elle s'y oppose. « Je crois qu'il pense que c'est une bonne solution parce que c'est la plus facile, mais tu as le droit de ne pas être d'accord et de lui faire savoir. » Tout ça ne fait que lui confirmer qu'avoir un enfant ça craint, qu'importe l'âge auquel on tombe enceinte.

(c) Miss Pie
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HRP : Aucun souci t’inquiète I used to be on fire ♦ Maddara 1949770018

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