Assise sur le lit, accoudée sur mes genoux et tête reposant sur ma main, je laisse échapper un soupire lorsque Erika plonge pour la quatrième fois dans l'armoire tout en retirant les habits qu'elle avait déjà enfilé. « Mais c'est quoi le problème avec cette robe là ?» demandais-je en me redressant légèrement « Elle me boudine de trop » que me répond la blonde en balançant l'habit vers le lit «La première était trop décolletée, l'autre pas assez, celle-là te boudine ... Mais Erika ! Arrête de faire tout un foin pour une simple soirée » soupirais-je « Mais ce n'est pas qu'une simple soirée Louisa !» s'exclame-t-elle en se tournant vers moi, me faisant face en sous-vêtement « Je vais quand même rencontré ton supérieur, ce n'est pas rien. Ce ... » Je roule des yeux «Meuf ! Aujourd'hui, il n'est pas mon supérieur, mais juste un ami » répondais-je en me levant « sors toi du crâne que tu dois faire bonne impression et sois simplement naturelle» je m'avance vers la jeune femme « Tiens, met ça » dis-je en lui tendant une jupe et un t-shirt « T'es sûre …. ? » me demande-t-elle en observant les habits, incertaine « Absolument » hochais-je la tête avant d'aller l'embrasser avec douceur « Allez, dépêche toi maintenant, je n'ai pas envie d'arriver avec trop de retard ! »

Deux heures plus tard, Erika gare la voiture sur le parking devant la grande maison des Mitchell et siffle en sortant « Et toi, c'est quand que tu gagnes assez pour qu'on puisse se permettre ça ?» qu'elle me demande, me faisant rouler des yeux « D'ici quelques années peut-être » répondais-je alors que je sors le sac, contenant les cadeaux, de la voiture et rejoins ma copine pour que nous nous dirigions ensemble vers l'entrée.

« Encore une fois, je le répète, mais Anthony c'est avant tout un ami. Donc pas de fausses politesses, pas de chichi, juste… Reste toi-même, ok ? » dis-je avant d'appuyer sur la sonnette « ça va aller, les Mitchell sont hyper relax» Ce disant, je lisse un pli de ma robe et réajuste mon sac à dos contenant les cadeaux pour les uns et les autres.

J’échange un coup d’œil avec Erika qui semble surprise voire choqué en entendant la voix forte de Mitchell derrière la porte. Moi, je m’en amuse car je le connais cet homme, je sais comment il est et comment il se comporte avec ses enfants. Après un clin d’œil à l’attention de ma copine, je reporte mon attention sur la porte qui s’ouvre pour laisser apparaître le soldat et son sourire colgate. «J’ai pris la résolution de ne jamais rater une seule occasion de goûter les plats de Nancy » répondais-je du tac au tac à mon supérieur lorsqu’il se dit heureux que j’ai pu venir « Et oui, voici Erika, ma compagne » je n’ai jamais cacher mon orientation sexuelle et ce n’est surtout pas aujourd’hui que je vais commencer. Encore moins face à Anthony qui, je le sais, ne me jugera aucunement là-dessus.

Il finit par nous inviter à entrer et c’est finalement Nancy qui vient à notre rencontre. Une fois les présentations entre Erika et elle faites, je m’avance vers la femme et la prend dans mes bras « Faut vraiment qu’on arrive à se faire cette soirée entre femme » je me penche vers elle, alors que mon regard reste fixé sur Anthony « On vire les hommes de la maison et on se descend une ou deux bouteilles de vin tout en se foutant de sa gueule, ok ?» je laisse échapper un rire auquel Nancy se joint alors que je me redresse avec l’air le plus innocent du monde lorsque le pilote s’avance vers nous.

Docile, je lui donne mon sac à dos et hausse les épaules lorsqu’il me demande ce que j’aiu foutu là-dedans « SI j’avais autant de lingots d’or t’inquiète que c’est chez moi qu’on aurait fêter ce soir » annonçais-je en m’avançant vers le salon où sont déjà installés les enfants Mitchell « Salut Paris ! Salut Steven !» saluais-je les jeunes adultes. J’ai a peine le temps de m’avancer vers le canapé, que Steven se lève brusquement « Tien, installe toi » dit-il à mon attention en désignant sa place « Non mais je peux aussi prendre une chaise tu sais …» «Non mais tu vas pas t’asseoir sur une chaise » répond-t-il vivement. Je lance un coup d’œil vers Paris qui ne comprend, elle-même, pas non plus ce qui se passe, mais je fini par hausser les épaules et m’installe.

Mais, alors qu’Erika allait prendre place à côté de moi, c’est Steven qui s’assoie à ma gauche. « Je …» commençais-je avant que ma copine ne fasse un signe de la main «Je prends la chaise, ça ira déjà » qu’elle dit, poliment. «Ah mais non ! Steven, tu bouges ton cul et tu laisses Erika s’asseoir à côté de Louisa ! » «Mais … » « Y a pas de mais, mec ! Tu te bouges » Et c’est, grommelant quelque chose d’innaudible, que le jeune homme se lèves pour laisser Erika prendre place à côté de moi. J’hausse les épaules, puis reporte mon attention sur Anthony « ça va sinon ? » sachant que je ne suis pas retourner à la base depuis début octobre, ayant eu une permission jusqu’à la fin de l’année, je ne suis au courant de rien concernant la vie militaire et c’est bien de cela que je souhaite parler.

Je laisse échapper un rire amusé lorsqu'Anthony s'insurge sur le fait que je ne vienne que pour les bons plats de son épouse et non pour lui-même. Roulant des yeux, je tend la main et lui tapote gentiment la joue  « P'tit jaloux, va !» le taquinais-je, profitant du fait que nous soyons en civil pour me moquer un peu de mon supérieur avec ce genre de gestes que je n'oserais absolument pas faire à la base.  Lorsque Nancy arrive par la suite, c'est tout naturellement que je la prends dans mes bras et que je lui annonce qu'on va réellement devoir s'organiser notre petite soirée entre femmes.

Encore une fois, le militaire revient à la charge avec sa jalousie jouée et je le repousse gentiment, attrapant Nancy par la taille  « Aller, on fait un deal : tu me prêtes ta femme pendant une soirée et en contre parti on se fait un petit show dans les airs à mon retour de permissions, ok ? T'sais, voler vers le couché de soleil, enchaîner les looping et les mach 8 … c'est fun, non ? » je lui adresse un large sourire puis rigole à nouveau tandis que je m'avance avec Erika pour prendre place dans le salon.

Là nous sommes accueillit par Paris et Steven qui, lui, me semble tout à coup bizarre. Mais, ignorant son comportement, je me tourne vers Anthony pour connaître les dernières nouvelles de la base. Il me dit en premier lieu que je leur manque et prend un air subitement plus sérieux en m'annonçant que nous devrons parler à ce même propos. Fronçant les sourcils, je l'interroge du regard puis me dit que le sujet attendra et souris à nouveau lorsqu'il reprends que le nouveau Top Gun a apporté un bon nombre de nouvelles recrues  «En même temps, ça fait rêvé comme film ! » m'exclamais-je  «Il est tellement incroyable ! Je suis encore dégoûté qu'on ait pas été appelé pour être figurant dans ce film » haussais-je les épaules, sourire éternel peint sur mon visage.

C'est alors que Nancy revient avec l’apéritif pour annoncer être contente que ni Paris ni Steven ne sont intéressés par l'armée  «Steven est intéressé ! » s'exclame l'adolescente  « Pas pour les même raisons que papa, mais dans la RAAF il y a L...» elle se fait remettre à sa place par un coup de poing de son frère contre son épaule et un  « Mais ta gueule !» qui vient du fond du cœur. Arquant un sourcil, j'échange un coup d'oeil avec les parents avant qu'Erika ne secoue la tête à la question de Nancy  « Moi je suis juste allergiques aux pompes de ton mari » annonçais-je en lançant un coup d'oeil taquin vers le militaire tout en attrapant le premier amuse-bouche.