Si un jour on m'avait dit que je consacrerai ma soirée à garder deux gamines pendant que la meuf que je convoite est en date, franchement, j'y aurais pas cru une seule seconde. Elles sont cool, Abby et Ella, et elles m'adorent même, je crois. En même temps, je leur laisse me faire toutes les coiffures qu'elles veulent sur moi, et elles ont même eu le droit au maquillage de leur poupée vivante en somme. Sans compter sur le fait qu'elles ont eu un soda au repas (oups, déso Les, je sais qu'elles avaient pas le droit mais bon, t'en sauras jamais rien, hein) et une glace en dessert devant la reine des neiges. Franchement, je suis un baby-sitter beaucoup trop cool. Puis elles m'ont appris des nouveaux jeux avec leurs mains, là. Moi je connaissais que les trucs français du style Trois p'tits chats mais je me rends compte que le monde est si vaste et que les jeux de mains sont infinis ! Finalement, j'aurais presque passé une aussi bonne soirée qu'elle je crois.

Presque.

Parce que c'est crevant tout de même, les mômes, je suis bien content qu'elles soient au lit et qu'elles pioncent. J'ai dû lutter avec elles parce qu'Ella cherchait sérieusement à me tester, mais le deal c'est que si elles pouvaient me couper une toute petite mèche de cheveux, elles me feraient pas chier pour aller se coucher. Au final, ça a fonctionné. Et moi, faut absolument que j'aille chez le coiffeur parce que c'est pas qu'une petite mèche qu'elles ont coupé, les fourbes. La vaisselle est pas encore rangée dans le lave vaisselle et y'a tout le maquillage de sorti sur la table basse du salon, mais je suis épuisé. Il est que 21h30 toute façon, Leslie rentrera pas avant plsuieurs heures, donc j'ai carrément le temps de me mettre devant Brooklyn 99 pour décompresser. Enfin, c'est ce que je croyais. J'entends les clés dans la serrure et tes talons dans l'entrée. Eh meeerde. Je me lève pour venir te retrouver. "Bah ? Qu'est-ce que tu fous déjà là ?" je te demande aussi innocemment que possible, sourire espiègle. Je t'avais dit que le gars, je le sentais pas. Il avait l'air chiant comme la mort. "Avoue, t'avais juste hâte de venir retrouver le beau gosse qui garde tes filles."

Adossé sur le mur de ton entrée, je t'observe retirer ta veste. T'es vraiment trop bonne dans cette tenue, p'tain. Il est trop nul, il sait pas ce qu'il rate en te laissant filer. Si j'avais eu sa chance, moi, j'aurais tout fait pour te garder le plus longtemps possible. "On t'a déjà dit que t'étais ultra canon là-dedans?" je te demande en pointant ta tenue du menton, jouant des sourcils, avant de me retourner pour aller dans ta cuisine. "J'ai pas eu le temps de ranger, je pensais que j'aurais eu plus de temps devant moi." Et aller, on enfonce un peu plus le couteau dans la plaie, hehe. "T'as mangé quand même ou tu veux... Un reste de ravioli ?" j'interroge, désignant le fond de casserole froid.

@Leslie oxton

Il a sans doute eu le temps d'oublier qu'il te devait une soirée babysitting vu le temps qui s'est écoulé entre son massacre aux fléchettes et le jour j. Malheureusement pour lui, aucune chance que tu oublies cette information. Il y a ce collègue qui te harcèles depuis des mois pour t'inviter à sortir. Ça date même d'avant Lawrence. Tu sais pas trop pourquoi tu as fini par dire oui. Peut-être parce que tu te dis qu'après il va enfin te foutre la paix, ou peut-être que t'as un peu besoin de faire gonfler ton égo peu importe par qui. Tu t'attendais à ce que ce ne soit pas la soirée du siècle, mais tu ne t'attendais pas à ce que ce soit merdique à point. Vous savez l'avantage de travailler à l'hôpital ? Pouvoir simuler un appel d'urgence comme échappatoire pour une soirée dans ce genre. T'as sûrement pas de chance et il connaît ton horaire par cœur et il sait que tu ne bosses pas ce soir. Mais bon, il ne fait pas de commentaires, soit t'es vraiment bonne menteuse, soit il trouve cette soirée aussi nulle que toi et il est aussi soulagé que toi qu'elle soit terminée.

Tu as à peine le temps de passer le pas de ta porte que Hugo t'attend déjà de l'autre côté. Bah dis donc, il est resté là à t'attendre toute la soirée ? Il a vraiment si hâte que ça de foutre le camp d'ici ? "Bah ? Qu'est-ce que tu fous déjà là ?" Le regard que tu lui lances veut absolument tout dire : tu me poses vraiment la question ? "Avoue, t'avais juste hâte de venir retrouver le beau gosse qui garde tes filles." - « J'étais surtout terriblement inquiète que le beau gosse ne survive pas. » À lui voir la tête, tes inquiétudes sont fondées. Sérieusement, il fait peur à voir. Il a choisi la voie facile : les laisser faire ce qu'elles veulent pour ne pas gérer de conflit. Ça veut aussi dire qu'elles se sont sans doute bien amusé et qu'elles voudront sans doute que Hugo revienne les garder. Est-ce que lui le voudra ? Sûrement pas. C'est censé être une conséquence à son échec, pas une partie de plaisir. Franchement, tu serais plutôt déçu qu'il ait passé une bonne soirée. Mais le fait que les filles soient déjà au lit et qu'aucun bruit ne semble venir de l'étage, c'est plutôt mauvais signe pour une soirée chaotique. "On t'a déjà dit que t'étais ultra canon là-dedans?" - « J'te retournerais bien le compliment, mais, sérieux, y s'est passé quoi avec tes cheveux ? T'es sûr que c'est pas permanent ? » Tu étires le bras pour tenter d'effacer d'un doigt du rouge à lèvres sur sa joue - elles ont à peine dépasser hen. Malheureusement, c'est vraiment du rouge à lèvres et pas du crayon rouge permanent. Dommage. "J'ai pas eu le temps de ranger, je pensais que j'aurais eu plus de temps devant moi." qu'il annonce en se dirigeant vers la cuisine. Ha. Ha. Ha. Tu lui tires langue, comme si c'était vraiment le ménage qui était au centre de cette conversation. Et puis, t'es tellement habitué à vivre dans le bordel que tu n'aurais pas pu dire si c'était mieux ou pire qu'avant. "T'as mangé quand même ou tu veux... Un reste de ravioli ?" Oh ça va, t'es quand même parti quelques heures malgré tout…. plus qu'une heure ça devient quelques heures hm. « J'ai mangé. » C'était même très bon. Rien à redire là-dessus. « Mais je suis parti avant le dessert. » Dessert égale sexe, oui vous avez bien compris. Même si les raviolis ont l'air très bon, tu vas plutôt ouvrir le frigo pour prendre deux bières. Tu en tends une verre Hugo. Il a bien le temps d'une bière comme il avait prévu avoir plus de temps devant lui. « Tiens, c'est ta paie. » Trop généreuse, n'est-ce pas ? « Sur dix, combien t'as souffert le martyr ? » que tu lui demandes en venant t'installer sur le tabouret en face du plan de travail.

Ça me fait presque jubiler de te voir rentrée si tôt, et je peux pas m'empêcher de te le faire comprendre. Toi, ça te fait pas vraiment rire, mais ça viendra, tu finiras par comprendre mon humour et l'adorer. « J'étais surtout terriblement inquiète que le beau gosse ne survive pas. » "Oh, donc tu affirmes que je suis beau gosse ?" Évidemment que tu l'affirmes, t'es heureuse qu'un jeunot s'intéresse autant à toi et te fasses du rentre dedans, non ? Tu me l'aurais dit dès le départ que je suis trop jeune pour toi sinon. Surtout que t'as passé la quarantaine, ca y est, ça a dû te faire un petit choc, ça aussi. Alors je suis certain que ça te regonfle un peu ton ego, et moi, ça me fait plaisir.

Je t'observe retirer ta veste et en profite d'ailleurs pour me rincer l'oeil, te le fais savoir. « J'te retournerais bien le compliment, mais, sérieux, y s'est passé quoi avec tes cheveux ? T'es sûr que c'est pas permanent ? » Tes doigts viennent se poser sur ma joue pour essayer de retirer le maquillage que tes gosses se sont éclatées à me mettre. Je souris. Nouvelle proximité, oh, c'est cool. "Genre ça existe le rouge à lèvre permanent ?" Qui ferait ça ? À la longue, ça doit rendre un truc dégueulasse sur les lèvres, non ?

Je t'amène en cuisine (ouais parce que je fais comme chez moi maintenant), te propose des raviolis froids. C'est mon love language, t'as vu, ça veut dire que je suis attentif à tes besoins et donc par conséquent, attentionné. « J'ai mangé. Mais je suis parti avant le dessert. » "Je fais de très bons desserts maison, tu sais ?" Ce soir, c'est finalement peut-être ma fenêtre pour t'avoir rien que pour moi. On sait tous les deux qu'on parle pas vraiment de vraie bouffe, là.

Tu me tends une bière que j'accepte volontiers. C'est la moindre des choses que tu m'en offres une d'ailleurs, après la fausse défaite aux fléchettes. Qu'est-ce que j'aurais pas fait pour te revoir, huh. Tu veux en savoir plus sur ma soirée, je suis sûr que t'étais persuadée que je t'appellerai en panique pour te demander de rappliquer parce que j'aurais pas réussi à garder tes gamines. "Franchement ? Ça va", je réponds en haussant les épaules, faussement décontracté. "J'dirais... Deux. D'abord parce que les raviolis étaient pas dignes du resto italien en bas de chez moi, et ensuite parce qu'il faudra que je me paie une séance chez le coiffeur." T'as vu comme je fais le mec qui sait trop bien y faire avec les gosses ? "Mais le score peut diminuer encore d'un point si tu sais couper les cheveux et que j'ai pas besoin de débourser un centime chez le coiffeur." Toute façon, foutu pour foutu, autant aller jusqu'au bout. En plus cette fois, c'est moi qui demande à ce qu'on me coupe les tifs, et pas l'inverse.

Je bois une gorgée de ma bière, avant de te demander. "Et toi, ta soirée ? Sur dix." Moi aussi j'ai envie de savoir pourquoi le gars t'a pas plu, et pourquoi t'es rentrée si tôt alors que t'étais censée me séquestrer chez toi avec tes gamines jusqu'à plus de 00h de base.

"Oh, donc tu affirmes que je suis beau gosse ?" Tu hausses légèrement les épaules. En fait, c'est lui qui l'a dit. Tu ne fais que répéter après lui. « Tu en doutes ? » Comme si Hugo était du genre à avoir besoin de se le faire dire pour le croire. Oh, bien sûr, ça fait toujours plaisir à entendre, mais il a plutôt l'air du genre à se trouver irrésistible. « T'es pas mal, mais t'es pas mon genre. » Une manière comme une autre de remettre les pendules à l'heure… ou de le forcer à mettre deux fois plus d'effort. Alors, c'est quoi sa phrase ultime pour toutes les faire craquer ? Même avec sa meilleure pickup line, il ne séduirait personne avec la tête qu'il a. Ses cheveux sont un vrai massacre et il a le maquillage d'une pute qui a passé la nuit dehors - t'exagère même pas. Tu es presque déçu de constater que le maquillage part d'un simple coup de doigt. Tu te serais bien marré de le voir avec cette tête là au Saucibar demain soir. Vraiment dommage. "Genre ça existe le rouge à lèvre permanent ?" Est-ce qu'il s'en inquiète vraiment ? Ou s'il pense impossible que le rouge à lèvre puisse vraiment être permanent ? Ouais bah t'étais pas là pour voir si elle ont pris du rouge à lèvre ou autre chose. « Je tiens les marqueurs juste à côté du rouge à lèvre. » Non, vraiment pas, mais tu sais Abby assez peste pour dessiner dans le visage d'un homme qu'elle aime pas trop avec un marqueur permanent. Tous les moyens sont bons pour ne pas perturber sa petite bulle de sécurité. Ça veut aussi dire tenir les inconnus loin de sa famille avec des mauvais coups. "Je fais de très bons desserts maison, tu sais ?" Le commentaire réussit à t'arracher un sourire en coin. « Quelle est ta spécialité dis-moi ? » que tu le relances rapidement. Sans doute une pâtisserie fourré à la crème Chantilly hm.

Arrivé du côté de la cuisine, tu tends rapidement une bière vers Hugo, puis tu t'en décapsule une deuxième avant de venir t'asseoir à même le comptoir. C'est chez toi, tu fais bien ce que tu veux. "Franchement ? Ça va" C'est pas particulièrement ce que tu avais envie d'entendre comme compte rendu de la soirée. Quoi que s'il s'est bien amusé, tu pourras l'ajouter à ton carnet de gardienne d'enfant. Y'a jamais trop de personne là dessus. "J'dirais... Deux. D'abord parce que les raviolis étaient pas dignes du resto italien en bas de chez moi, et ensuite parce qu'il faudra que je me paie une séance chez le coiffeur." Tu laisses échapper un rire avant de prendre une première gorgée de ta bière. En plus de faire un boulot gratuitement, il va devoir payer une séance chez le coiffeur… il avait qu'à pas se laisser faire hen. "Mais le score peut diminuer encore d'un point si tu sais couper les cheveux et que j'ai pas besoin de débourser un centime chez le coiffeur." Désolé pour lui, mais t'es pas coiffeuse. « J'te garantie pas que le résultat soit meilleur que celui des filles. » Peut-être bien qu'après cette bière là tu vas trouver suffisamment de confiance pour penser que tu lui feras une coupe d'enfer. "Et toi, ta soirée ? Sur dix." Vous êtes vraiment obligé de revenir sur le sujet ? Tu lèves les yeux au ciel. Ton non-verbal donne déjà une bonne idée de la suite. « J'vais dire cinq par politesse, parce que j'ai mangé gratos et que c'était super bon. Et j'ai quand même eu une soirée sans devoir gérer la crise de non, je veux pas aller me coucher. » Ce qui est tout de même un point non-négligeable. T'as quand même eu une petite soirée tranquille, même si elle n'était pas particulièrement fun. « J'aime pas les personnes qui sont pas… intéressante. » que tu ajoutes en haussant les épaules. Ça t'as pris moins de dix minutes pour savoir que ça allait pas le faire avec lui. T'as un minimum de critères même pour les relations très très courtes.