you're so golden
ft  @Carmine Sighbury

Carmine avait mis les petits plats dans les grands pour son anniversaire, la laissant sans nouvelles jusqu’au soir pour l’accueillir dans un loft décoré avec goût, rempli de paillettes dorées. Les efforts du mannequin étaient indéniable depuis son arrivée à Brisbane et la cadette ne pouvait donc pas tirer un trait sur son frère, sur la personne la plus importante de sa vie, parce qu’il avait fauté. C’était la première fois, d’ailleurs, qu’il la décevait et c’était probablement la raison qui faisait qu’il était difficile pour elle de passer outre, cela mêlé à une amitié indiscutable avec Emery. Il se devait de la protéger, elle l’avait bien compris, même s’il l’avait fait maladroitement et avait sûrement oublié les années à vivre ici sans lui ni personne pour l’aider. Greta ne pouvait pas dire que cela avait été une réussite, entre le néant de sa carrière et ses déboires amoureux l’ayant mené jusqu’à un abus certain de l’alcool, elle n’avait plus vraiment été la même. Mais tout reprenait sens : la biographie était un succès, elle avait compris qu’elle ne devait pas insister pour être présente pour Rhett et, surtout, elle s’était réconciliée avec Lucas alors l’idée de tout gâcher à nouveau en se fâchant avec celui qui participait à donner du sens à sa vie était inconcevable.

« Joyeux anniversaire ! » avait-elle fanfaronné, oubliant un instant la discrétion dont elle avait l’habitude de faire preuve, surtout en présence de Carmine. C’était son jour aujourd’hui et son souci d’anonymat passait au second plan, tout comme ces rancunes persistantes suite aux actions de ce frère un peu trop protecteur. Il était impossible pour elle d’être rancunière à l’égard de son aîné parce que les quelques années passées à Brisbane sans lui avaient été douloureuses et que le savoir tout près d’elle dans ce même loft qui devenait toujours un peu plus grand à cause de la solitude la réjouissait. Sautillant jusqu’à lui, Greta s’était blottie dans ses bras et l’étreinte avait duré peut-être plus longtemps que nécessaire, laissant toutes les tensions s’apaiser et la complicité reprendre le dessus. Se décollant un peu de son frère pour le fixer, elle avait poursuivi. « Un mystère de rester aussi beau à ton âge avancé… » Parce que la cadette ne pouvait le complimenter sans ajouter une pique, ravie de retrouver un ton un peu plus léger avec lui. Il avait grimacé et elle avait souri, lui tendant avec ce même enthousiasme un premier paquet. « Ouvre-le tout de suite celui-là ! » Offrir la biographie qu’elle avait écrite en guise de cadeau d’anniversaire aurait paru narcissique à n’importe quelle autre personne mais il s’agissait de son frère et elle savait combien ce cadeau lui ferait plaisir. Il avait déjà tout et l’avait soutenue tout au long de sa vie, ce livre montrait l’aboutissement de quelque chose, la fin d’une période un peu sombre pour sa sœur. « T’en fais pas, j’ai d’autres paquets… » avait-elle continué en désignant les sacs posés à côté d’elle alors qu’il ouvrait délicatement le papier cadeau.

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ft  @Carmine Sighbury

Greta tentait d’ignorer les regards posés sur eux alors que la simple façon dont il avait remis sa cravate en place après l’avoir saluée avait fait glousser deux femmes assises à une table d’eux. A Londres, cela l’amusait, à Brisbane, cela l’effrayait. Parce qu’elle s’était habituée à se fondre dans la masse et à ne plus rester en alerte à la moindre de ses sorties, ce que l’écrivaine était en train de faire présentement, regardant de gauche à droite de peur qu’un paparazzi ait jeté son dévolu sur Carmine Sighbury. L’endroit était huppé, connu pour accueillir du beau monde et la presse s’était forcément mise en alerte pour l’anniversaire de l’héritier Sighbury dont le visage était maintenant présent sur bon nombre de tableau publicitaires de Brisbane. Se concentrant de nouveau sur lui, elle n’avait même pas attendu qu’il s'assoit pour lui tendre son premier cadeau. « Tu sais bien que celui-ci représente beaucoup pour moi. » Elle le savait et c’était la qualité de leur relation qui lui permettait de ne pas douter un seul instant de la sincérité de Carmine. Il l’avait prise dans ses bras et elle avait apprécié l’instant, bien que court, parce que retrouver son grand frère lui avait permis de reprendre pieds alors qu’elle était prête à sombrer. Leurs désaccords avaient été balayés, Greta avait choisi de ne pas dramatiser la situation parce qu’elle lui aurait pardonné un jour, alors mieux valait le faire rapidement pour aller de l’avant et profiter de sa présence. Elle se mordillait l’index en le regardant ouvrir le paquet puis feuilleter la biographie. « Me le dédicaceras-tu ? » Greta avait presque perdu l’habitude des manières de son frère, de ce côté extrêmement snob qu’il arrivait parfaitement à conjuguer avec une sympathie qui évitait de le rendre arrogant. Fronçant légèrement le nez pour retenir un rire, elle avait secoué la tête puis attrapé le stylo, prête à s'exécuter. « Miss, Moore. » « Carmine… » avait-elle répondu immédiatement dans un soupir. C’était finalement assez inattendu de le voir ainsi tiquer sur sa décision d’utiliser le nom de leur mère parce qu’il s’était lui-même éloigné de leur famille devenue trop toxique. Il lui avait fallu près de quarante ans pour s’en défaire, elle avait été plus rapide à fuir et peut-être trop radicale pour un frère qui devait sentir le fossé entre eux se creuser un peu plus avec ce changement de nom. « Mimosa pour l'écrivaine ?  » Elle avait acquiesé, ayant retrouvé une consommation d’alcool digne de ce nom, le retour d’Arthur dans le paysage pouvant pourtant la faire replonger à tout instant. Son addiction avait duré un temps, juste assez pour qu’on ne la confronte pas au problème et elle s’était convaincue de rester modérée même si le sort semblait vouloir s’acharner. Les thés étaient déjà prêts, les Sighbury les commandant presque comme un réflexe et Greta avait plongé son regard dans la tasse fumante pour reprendre la discussion. « J’ai pas encore appelé maman et papa pour leur dire et je sais pas s’ils ont eu l’info. » Elle avait posé l’index sur son nom écrit sur la couverture du livre avant de planter son regard dans celui de son frère dans lequel luisait déjà une pointe d’amertume.  « J’étais venue ici pour réussir par moi-même, je pouvais pas publier sous Sighbury. Ça aurait été trop facile. Déjà que j’avais pas prévu de commencer par une biographie, et celle de Rhett Hartfield en plus, encore une fois je vais bénéficier de l’aide d’un nom célèbre finalement. » Ses yeux s’étaient levés au ciel au fur et à mesure de son discours, elle se justifiait et faisait renaître ses craintes en même temps. Bien consciente qu’il s’agissait d’une journée spéciale pour Carmine, elle avait lancé sa dernière bombe pour pouvoir plus vite passer à autre chose. « Et, avant que tu lises. Tu te doutes mais il y’a un point sur Mabel, ce seront les mots de Rhett, pas les miens, ok ? » Son sourcil arqué ne présageait rien de bon mais elle espérait qu’il lui laisse le bénéfice du doute jusqu’à lire et il aurait tout le temps de lui faire la leçon s’il jugeait cela nécessaire. Mais pas aujourd’hui. « Bon assez parlé de moi, dis-moi, C., je sais que tu as un emploi du temps chargé mais je te vois quand même très peu au loft… Tu me caches rien, hin ? » Parce que si elle tentait de se tenir informée sur les contrats qu’il signait, l’aîné demeurait bien moins loquace quant à sa vie privée et Greta mettait un point d’honneur à retrouver cette complicité qu’ils avaient à Londres.

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ft  @Carmine Sighbury

Qu’il s’agisse de Carmine ou de quelqu’un d’autre, un anniversaire était bien trop important pour venir reprocher quoique ce soit à la personne qui le fêtait. Et cette fois-ci, il s’agissait effectivement de son grand frère et lui gâcher sa journée aurait été inconcevable alors c’est avec une certaine habileté que la cadette menait la conversation. « Je saurai m'en souvenir. » Greta était obligée d’évoquer ce point, elle n’aurait pas voulu que le mannequin se retrouve à lire un paragraphe sur son amie sans que sa sœur ne prenne la peine de le prévenir avant. Bien sûr, il se doutait forcément de ce point là, connaissant la collaboration de Greta avec Rhett et l’ancienne relation qu’il avait entretenu avec Mabel. Ils ne pouvaient pas tout contrôler et la blonde, même si elle avait hésité durant ce court moment de réflexion avant d’accepter la mission, ne pouvait pas refuser un projet qui ferait avancer la carrière de Greta Moore en Australie pour défendre une personne, qui, si elle était proche de Carmine, n’était qu’une connaissance au mieux.

« Je progresse au rugby, petite sœur. Cela prend du temps et de la sueur. » « Où est passé mon frère ? Celui qui hyperventile si sa chemise à un pli de travers ? »  avait-elle commencé avec un sourire narquois, persuadé qu’il avait déjà reçu bon nombre de commentaires étonnés quant à sa nouvelle pratique. Mais depuis qu’elle savait, c’était plus fort qu’elle, Greta ne cessait de l’importuner. C’était sa façon à elle, depuis toute petite, de s’assurer qu’elle entretenait un rapport privilégié avec le grand Carmine Sighbury et qu’il n’oublierait jamais son rôle de grand frère. « Je ne pensais pas que les entraînements avaient lieu chaque jour de la semaine. »  avait-elle poursuivi, levant un sourcil interrogateur avant de retrouver le regard de son aîné. Il avait choisi d’évoquer le sport, elle savait qu’il ne lui disait pas tout et comme à l’époque, leurs sourires et leurs regards malicieux suffisaient à ajouter à l’intriguer un peu plus. « Connais-tu Hurtwave ? »  Elle avait acquiescé. « Ton point fort c’est la mode, le mien, la musique. Bien sûr que je connais ! J’adore même. »  À croire que Carmine avait oublié ces soirs où, encore adolescente, Greta avait besoin de lui comme chaperon pour assister à tous les concerts de rock de Londres.   « Je me suis rendu à leur concert lors de mon dernier passage à Londres. » Cette fois, le visage de Greta avait dessiné une moue agréablement étonnée, ravie de voir son mannequin de frère sortir des sentiers battus. « Asher, le chanteur, est mon co-équipier. Il jouera dans mon prochain spot publicitaire. » « Un spot publicitaire ? Pour quelle marque ? »  avait-elle demandé. « Je viendrais peut être avec toi la prochaine fois que tu retournes à Londres. Si vous aviez enterré la hache de guerre avec les parents, t’afficher avec le chanteur de Hurtwave … » Elle avait laissé sa phrase en suspens, laissant planer la colère des Sighbury en voyant leur fils travailler avec Asher. Le point positif était qu’il n’avait plus de compte à leur rendre et peut-être qu’il commençait à comprendre l’état d’esprit de Greta qui évoluait sans leur ombre au-dessus d’elle. « En parlant de Londres… devine qui j’ai croisé ici. »  Jouer aux devinettes n’était pas le fort de Carmine. « Arthur. »  avait-elle dit avec plus de nonchalance qu’elle n’en possédait réellement. Si son frère ne souhaitait pas s’épandre sur sa vie privée, alors elle commencerait. « On est invités au mariage de Swann. Avec Rory. »  Son sourire était cette fois-ci extrêmement sincère alors qu’elle pensait à l’histoire d’amour de ces deux-là, un couple homosexuel qui avait été accepté par tous et qui vivait librement. Au final, c’était tout ce qu’elle souhaitait pour son frère.

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Greta aimait le voir tenter de nouvelles choses et se laisser l’occasion d’être la personne qu’il avait toujours souhaité être, loin, très loin de parents un peu trop conservateurs. Carmine pouvait échouer, se chercher, la cadette s’efforcerait d’être présente pour lui à chacune des étapes qui lui permettrait de sortir d’un nid duquel il aurait dû s'élancer bien des années auparavant. Trente-neuf ans. C’était le nombre d’années qui lui avaient été nécessaires avant d’enfin prendre son envol et les rôles s’inversaient presque - elle avait ce sentiment de l’avoir guidé, de lui avoir montré qu’un autre chemin que celui tracé par les Sighbury était envisageable. « Je fais du zèle. »   Greta avait acquiescé avec un mouvement de tête exagéré et les lèvres pincées : il avait probablement oublié qu’elle savait lorsqu’il ne lui disait pas tout. Mais il avait le droit à son jardin secret, même si cela mettait à mal une curiosité qui ne l’avait jamais quittée. Alors ils avaient reporté la discussion sur les projets professionnels de Carmine, qui se multipliaient parce qu’il n’avait plus à se contenter d’accepter uniquement ce que ses parents validaient. « Gibson. » La preuve, ce contrat était en totale opposition avec le type de contrats qu’il aurait pu accepter à Londres. « Ca me plait, j’ai hâte de voir ça. » Greta avait joint ses mains pour délicatement frapper ses doigts entre eux, excitée comme une petite fille à l’idée de voir le mannequin jouer un rôle un peu plus rock’n’roll, loin des costumes ajustés et du look lissé. Elle n’avait pas pu s’empêcher de s’inquiéter de leur réaction, malgré le soutien qu’elle lui apportait. « Tu prendras ma défense. » Elle avait souri et posé sa main sur la sienne. « Toujours. » Ils formaient un duo qui avait toujours fonctionné et il pourrait toujours compter sur son soutien face à ses parents, bien qu’elle ait perdu une certaine légitimité auprès d’eux depuis son départ. « Tu crois qu’ils m’en veulent encore ? Je veux dire, j’aimerais bien qu’on se retrouve à quatre, loin des tensions. En mettant la mode de côté, juste nous, comme une famille normale. » Ils avaient vécu de magnifiques moments même si leur réputation, leur charge de travail et leur mode de vie les avaient parfois éloignés de l’image de la famille parfaite. Et, parfois, quand elle était seule, Greta pouvait sentir le manque se faire ressentir.

Ils avaient commandé et, instinctivement, Greta avait opté pour la même chose que son frère, une vieille habitude qu’elle avait prise lorsqu’ils sortaient ensemble. « Très aimable de leur part, je leur enverrai des remerciements. » Elle avait souri, il pensait toujours à chaque détail. Mais elle avait dû éclaircir la situation parce que s’il avait été son premier choix, son frère était rarement disponible les week-end. « Arthur et moi sommes invités, la date coïncide avec un de tes nombreux rendez-vous professionnels » avait-elle précisé en plantant son regard dans le sien, ses yeux se plissant légèrement pour témoigner d’ô combien elle était suspicieuse quant aux absences répétées de Carmine. « Enfin, je n’y vais pas avec lui. Je sais qu’il sera présent. Moi, j’ai convié un ami comme +1. » Un ami. Prononcer tout haut le chaos de ses relations actuelles lui donnait presque envie de rire. Amener Lucas au mariage de Swann alors qu’Arthur serait présent n’était pas son choix le plus glorieux, elle en était consciente, mais elle s’efforçait de se convaincre que l'ambiguïté n’avait été présente que dans un sens. « Est-il seulement de passage ? » avait-il demandé, et sa question soulignait son désir de s’en assurer. « Arthur. » Sa façon de prononcer son prénom laissait penser que lui non plus, n’avait rien oublié de ce chapitre de la vie de sa cadette alors elle avait soufflé lentement avant de répondre. « Je crois qu’il s’est installé ici, lui aussi. Je n’ai pas eu l’occasion d’en discuter réellement avec Swann, le mariage, l’adoption de leur fille Robin… Elle est adorable tu veux… » L’aîné aurait pu grogner mais son regard glacial avait suffi à détourner l’attention de Greta qui cherchait déjà la photo de la petite fille dans son téléphone portable. Elle ne réussirait pas à détourner le sujet une nouvelle fois. « Écoute, je suis tombée sur lui par hasard. Mais je ne referai pas les mêmes erreurs. » Greta avait ce sentiment de se mentir à elle-même parce que cette colère qu’elle avait éprouvée ce soir-là et qui l’avait fait fuir devant un Arthur qui était revenu comme un fantôme de son passé devait être dûe à des sentiments qu’elle ne contrôlait pas vraiment. Elle avait soupiré, ramassant la fourchette par terre pour s’accorder un répit et agitant la main nerveusement afin que la serveuse n’apporte le couvert de remplacement à un Carmine agacé. « Tu as prévu quoi aujourd’hui ? Je veux dire, qu’est ce qui pourrait surpasser un brunch avec la meilleure des petites sœurs ? » Une petite sœur qui ne s’empêchait pourtant pas les sujets épineux qu’elle avait mis un point d’honneur à éviter avant de s’installer à table. C’était plus fort qu’elle, elle avait retrouvé son frère et malgré ses absences, il était redevenu ce pilier dont elle avait besoin dans sa vie.

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Beaucoup de choses avaient changé depuis qu’ils avaient tous deux atteint la majorité et pourtant, l’idée de pouvoir reformer la parfaite petite famille qu’ils avaient un jour été la tentait parfois. Ils avaient fait des erreurs, à commencer par rejeter leur fils aîné parce qu’il osait aimer tout le monde, mais ils n’en demeuraient pas moins ceux qui avaient rendu beaucoup de choses possibles pour eux. « Ils seront sûrement fiers de te savoir éditée ici. » Greta avait levé ses yeux azurs vers lui et ils contenaient énormément de reconnaissance - Carmine était sage et avait su faire la part des choses, restant peut-être même plus proche de leurs parents qu’elle ne l’était alors qu’il aurait eu toutes les raisons du monde de couper le contact. Il avait fui, pourtant, il était toujours présent. La cadette aurait espéré la même clémence quant au sujet d’Arthur mais les sourcils froncés du mannequin indiquaient tout le contraire. « J'espère que ce +1 saura t'occuper l'esprit. » Elle avait soupiré, l’idée même que Lucas puisse avoir l’impression de n’être qu’une distraction lui nouait l’estomac. Elle en était consciente, elle allait vivre un moment merveilleux parce qu’elle assisterait au mariage de quelqu’un qui comptait énormément pour elle, mais un moment difficile également parce qu’Arthur serait là. Greta avait changé de sujet, demandant la suite du programme de la journée : Carmine était quelqu’un de très occupé depuis son retour. « Rien ne surpasse les brunchs en ta compagnie. » Elle avait incliné la tête sur le côté pour venir appuyer ces propos. « Je prends le thé avec Mabel cet après-midi. » Greta avait levé le menton avec un sourire, la coïncidence était assez amusante pour être rapidement soulignée, la cadette venant d’expliquer le passage à propos de son amie à son frère qui la verrait juste après. Malgré tout, elle savait qu’elle seule ne pourrait pas suffire à ce que Carmine atteigne un équilibre à Brisbane, il avait besoin d’être entouré. « C’est bien, que tu aies des connaissances ici. » Bien sûr que Carmine Sighbury avait des connaissances en Australie comme il en avait tout autour du monde. Comme il en aurait en un claquement de doigt tant chacun se bousculait pour avoir la chance ne serait-ce que de l’approcher. Mais c’était justement à des personnes vraies que Greta faisait référence, à des personnes sur lesquelles il pouvait compter sans que cela ne soit par intérêt. La blonde avait beau avoir une relation particulière avec un Mabel qu’elle n’avait pourtant jamais rencontré, elle était cependant convaincue de la sincérité de la jeune femme avec son frère - après tout, elle était actrice et déjà populaire et n’avait aucunement besoin de traîner avec les Sighbury pour se faire un nom. « Alors on va manger pour que je ne te libère pas trop tard. » avait-elle finalement dit en faisant assez de place pour recevoir leur commande et commencer à manger.