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 as it was (ruben)

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Message(#) Sujet: as it was (ruben) as it was (ruben) EmptyMar 22 Nov - 20:02


@Ruben Hartfield & Harry Dalton Answer the phone, "Harry, you're no good alone, why are you sittin' at home on the floor? What kind of pills are you on?" Ringin' the bell and nobody's comin' to help

Le goût du café médiocre s'engouffre entre ses lèvres, apaisant pour une poignée de secondes l'envie de vomir qui s'installe toujours quand l'odeur aseptisée de l'hôpital se fait sentir. Mais rien ne repousse cette envie de rendre le peu avalé quelques heures plus tôt, ni le café médiocre de la machine, ni les pastilles à la menthe qu'il garde toujours dans le fond de sa poche. C'est encore des mauvaises nouvelles qu'on viendra lui annoncer. Un médecin serrant entre ses mains un petit bloc note s'approchera de lui en silence avant de tousser, essayant de hausser un maigre sourire sur ses lèvres pour décrire avec difficultés ce qui se passe à l'intérieur du cerveau de l'ancien soldat. Et puis, tout aussi discrètement qu'il était arrivé, le médecin fera marche arrière en lui promettant un nouveau rendez-vous plus poussé, ou une nouvelle technique révolutionnaire capable de lever le voile sur les années perdues. Harry finira par sourire maigrement avant de le remercier, prenant la porte d'un pas pressé pour se rendre à la station service afin d'y prendre son poste, toujours aussi perdu. Il y a du vide dans la tête du Dalton, un univers fait de morceaux d'étoiles fracassées que personne ne semble pouvoir recoller. Au milieu d'un paysage désertique, blanc, il s'émerveille devant les parents qui viennent se rassurer après un petit bobo, les personnages âgés qui s'étreignent après avoir passé trop de temps séparés. Pour lui personne ne viendra prendre sa main pour le guider en dehors, alors Harry repartira en remerciant d'un sourire muet la secrétaire qui hausse le même sourire toutes les semaines en le voyant arriver, puis repartir. « Monsieur Dalton ? » Les mains déjà glissées dans les poches, Harry avait relevé la tête avant de s'extirper de la chaise inconfortable qu'il prenait toute les semaines. Il avait raison, personne n'avait entendu les pas feutrés du médecin, et même si son bloc note avait changé de couleur depuis la dernière fois, il le serrait à deux mains fermes. « Vous pouvez rentrer, on se verra la semaine prochaine.  » Comme toutes les autres semaines oui, mais rien ne changera. Harry avait perdu tout l'espoir de recoller un jour les morceaux, préférant vivre sa vie de maintenant que d'attendre celle déjà passée.

Alors il avait remercié le médecin d'un geste de la tête, la secrétaire avec un sourire discret, avant de dévaler les marches par peur de se retrouver coincé dans l'ascenseur. Dire qu'il avait parcouru la poussière d'une ville en guerre et qu'il avait maintenant peur de franchir le pas d'un simple ascenseur, effrayé par les nouveautés qu'il n'avait pas eu le temps de connaître, ou dont il ne se souvenait plus. Depuis quand pouvait on regarder un film sur un grand de téléphone ? Quand est-ce que que Sean Connery était mort ? Rien ne faisait sens, surtout depuis qu'on avait fait tomber sur lui le douloureux couperet. Harry avait le visage d'un adulte, une cicatrice sur la joue, plus aucune relation avec son père et des cauchemars trop pesants. Un adulte coincé dans le corps d'un adolescent qui avait encore peur de prendre l'ascenseur, incapable de savoir quand avait été élu le dernier président, une vie de trous à combler avec les fragments d'existences des autres. Pourtant il n'avait plus grand monde à qui faire face si ce n'est Jed, le patron de la station-service qui ne s'empêtrait pas de connaître son passé ni de ce poser de questions tant qu'Harry arrivait à dégraisser les tâches sur le sol. « Vous devriez prendre l'ascenseur, quelqu'un à fait tomber des pochettes urinaires dans l'escalier et c'est le chaos pour essayer de tout éponger. » Le sourire avec lequel elle avait prononcé sa phrase n'avait pas réussi à calmer l'anxiété montante du Dalton qui s'était vu inviter à prendre l'ascenseur d'un mouvement de la tête. Tout sauf ça. Il aurait préféré marcher dans la pisse d'inconnus plutôt que de rendre dans une boîte de métal grinçante, mais elle avait déjà appuyé sur le bouton pour et il ne voulait pas être malpoli.

Pendant plusieurs étages le jeune homme avait été seul, incapable de retenir sa respiration soufflante et les bouffées de sueur, et quand il avait entendu la porte s'ouvrir quelques mètres plus bas il avait du faire bonne figure en esquissant un signe de la tête en guise de bonsoir. « Vous aussi vous essayer d'éviter la coulée d'urine dans les escaliers ? » Avant que son regard ne se pose sur le badge porté à la poche par l'homme présent avec lui, Harry n'aurait jamais parié qu'un individu si jeune puisse être médecin, mais les temps avaient changés, et lui était resté bloqué dans un monde où le personnel de santé portait des lunettes rondes et les cheveux gris. « Docteur ? Vous êtes vraiment jeune...» Et il avait ce petit charme de ceux qui ne veulent pas s'en donner, un visage enfantin réhaussant des pommettes saillantes sous les traits tirés. « Pardon si je suis impoli, j'ai du mal à me dire pendant les conversations. » On finirait encore par lui apprendre le monde, expliquant inlassablement que la vie avait évoluée et qu'il ne pouvait maintenant plus dire tout ce qui pouvait bien lui passer par la tête.
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Ruben Hartfield
Ruben Hartfield
le miroir sans tain
as it was (ruben) IAeu3cF ÂGE : trente-deux ans (04.12).
SURNOM : (rhube) ben.
STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards - et certaines promesses ont été faites en croisant les doigts dans le dos.
MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années.
LOGEMENT : habite au #404 water(melon sugar) street, spring hill, avec nina et les deux chats qu'ils ont recueilli (à défaut d'accueillir un enfant). se fait mettre à la porte de chez mavis au #1111 highland terrace, toowong, une nuit sur deux parce-qu'il est trop jaloux. ambrose le dévore du regard au #100 st pauls terrace, spring hill, le temps qu'il lui reste dans la semaine. risque de retourner sur le canapé de chez rhett au #9 parkland boulevard, spring hill, s'il se trompe un soir de prénom en poussant la porte. le lit de la chambre de garde c'est pas mal aussi, sinon.
oops i did it again
POSTS : 10575 POINTS : 1900

TW IN RP : deuil, avortement, adultère.
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.
CODE COULEUR : steelblue.
RPs EN COURS :
(seize) - present: ambrose #17diego #3ethel #6evelyn #6louis #3mavis #18nina #5nina #7nina #8scarlett #3shilohzoya | past: lewislouis #4 | alternative: nina #4 (gd)spencer (gd)

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DC : ezra beauregard, le cœur navré (ft. sam claflin) › damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › peter kürten, le poids des regrets (ft. jack lowden) › millie butcher, le fantôme du présent (ft. zendaya coleman).
PSEUDO : luleaby.
INSCRIT LE : 04/02/2022
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Message(#) Sujet: Re: as it was (ruben) as it was (ruben) EmptyMer 23 Nov - 1:24




as it was.
(c) 5ummit.tumblr.com

***

Déglutissant avec peine, le coeur battant la chamade dans sa cage thoracique, Ruben avait fini par relever le regard vers la pendule accrochée au dessus de la porte du bloc opératoire. « Heure du décès: 13h47. » C’étaient toujours les mots les plus durs qu’il avait à prononcer. S’il existait bien une chose à laquelle le temps ne saurait l’habituer, c’était de perdre quelqu’un entre ses mains lors d’une intervention. Bien sur, la panique des premières fois ne se saisissait plus de lui à la gorge, ne paralysait plus ses facultés motrices et cognitives comme cela avait pu arriver une ou deux fois; mais pour sur il se retrouvait boulversé et retourné pour les heures à suivre lorsque cela arrivait. Rien ne pouvait habituer un homme à déclarer le décès d’un autre, qu’importe les circonstances, qu’importe le nombre de fois où cela pouvait arriver. En l’occurence, c’était la seconde fois que Ruben perdait quelqu’un cette semaine - deux fois de trop, il n’y avait pas à discuter ce dernier point. Jetant un regard vers l’infirmière de bloc à ses côtés, qui hocha légèrement la tête dans sa direction - signifiant ici entre eux un je m’occupe du reste t’en fais pas -, il avait jeté ses gants et sa blouse dans la poubelle avant de sortir aussi vite que possible de la salle d’opération. La façon dont il se frottait les mains sous l’eau par la suite montrait clairement que ce décès là le perturbait plus que d’autres avaient pu le faire auparavant. Il n’y avait aucune raison apparente pour que ce soit le cas, qui plus était; tous les décès impactaient le chirurgien en charge de l’opération et bien qu’il soit considéré comme intransigeant voire parfois sans coeur par plusieurs de ses collègues, Ben ressentait tout ça au plus profond de son être. Parce-que chaque vie qu’il n’arrivait pas à sauver le faisait douter de lui, de ses capacités, et de tous les choix qu’il avait pu faire jusque maintenant. Cela le renvoyait aussi à cette fameuse soirée où il n’avait rien pu faire pour sauver son frère, où il l’avait vu rendre son dernier souffle sous ses yeux sans qu’il ne puisse apaiser sa peine. « Ruben ? » Il releva son visage d’un geste rapide, incisif, le regard un brin trop sombre pour qu’il soit totalement dans son état naturel. Ses mains étaient devenues rouges vives sous l’eau et à force d’être frottées sans aucune finalité. « Tu veux que je monte leur annoncer la nouvelle ? » Elle n’était pas dupe. Il soupira, secouant son visage, attrapant du papier absorbant pour sécher ses mains. « C’est pas à toi de te charger du sale travail. » Ses mots étaient peut-être un brin tranchants, mais ses yeux renvoyaient un merci silencieux à sa collègue. Quelques minutes plus tard, c’était une jeune femme de vingt-cinq ans qui pleurait son petit ami désormais disparu dans les bras du docteur Hartfield. Il haïssait au plus haut point cette partie là de son métier.

« Descendez par l’ascenseur, docteur Hartfield, les escaliers sont inondés d’urines c’est pas beau à voir. » Relevant son regard perdu vers la secrétaire de l’étage, il eut un instant de latence avant de retirer sa main de la poignée de la porte. Il esquissa un léger sourire. « Merci Kate. » Son regard se porta alors vers l’ascenseur. De toutes façons, qu’importe le moyen qui lui permettrait de descendre, tout ce qu’il voulait c’était de pouvoir aller prendre l’air. Il n’était pas prévu au bloc opératoire avant plusieurs heures - puisque la dernière procédure avait pris fin de façon anticipée -, et il ne voulait pas rester sous les néons en attendant la prochaine. Les rayons du soleil lui permettraient de se remettre les idées en place. S’il n’était pas d’astreinte pour les urgences en parallèle, il aurait même poussé le vice jusqu’à se changer et enfiler ses chaussures de course. Il n’aurait cependant pas le loisir de se permettre une telle chose de suite, et lorsqu’il irait courir le soleil aurait déjà disparu derrière l’horizon surement. Il fallut que l’ascenseur signal avec une sonorité son arrivée pour que Ruben relève son regard vers ce dernier, se permettant un dernier soupire avant que les portes de la boite métallisée ne s’ouvrent.

De toutes les situations qui auraient pu arriver aujourd’hui, il avait bien sur fallu que ce soit celle là qui s’impose devant lui, sous ses yeux. De toutes les circonstances dans lesquelles cette rencontre aurait pu se passer, il fallait que ce soit lorsque Ben était dans le pire des états que ça lui tombe dessus. Il avait à peine eu le temps de faire un pas en avant, désormais dans le chemin de la fermeture des portes de l’ascenseur, avant de se retrouver figé sur place. Glacé. Tétanisé. Il se devait de complètement débloquer, ce n’était pas possible autrement. La vision qu’il avait sous son nez ne pouvait réellement se passer - son cerveau avait-il décidé qu’aujourd’hui était l’instant où il prenait sa revanche sur toutes les heures de sommeil manquantes que Ruben lui imposait au quotidien ? Ou était-ce un des gaz du bloc opératoire qu’il avait aspiré sans le vouloir en trop grande quantité et qui lui faisait avoir une hallucination visuelle ? Clignant des paupières plusieurs fois, dont certaines plus appuyées que les autres pour faire disparaitre ce qu’il avait sous ses yeux, ce ne fut que lorsque sa voix s’éleva qu’il se rendit compte que la scène qui se déroulait sous ses yeux n’était que la réalité, dans toute sa simplicité. « Vous aussi vous essayer d'éviter la coulée d'urine dans les escaliers ? » Dans toutes autres circonstances, une telle remarque aurait arraché un petit rire et pour sur un sourire au docteur Hartfield. En cet instant, son coeur venait surtout de faire une chute de cinquante étages et il avait oublié comment faire pour respirer correctement. Les portes de l’ascenseur n’allaient pas tarder à se manifester s’il ne bougeait pas de l’endroit où il s’était logé, mais pourtant aucune fibre musculaire de son corps ne semblait décidée à se mettre en fonctionnement. Ruben était trop abasourdi pour comprendre la moindre chose qui se déroulait autour de lui. « Docteur ? Vous êtes vraiment jeune… » Ce ne fut qu’à ce moment là que leurs regards se croisèrent enfin. Et si Ruben avait oublié comment respirer, ce fut au tour de son coeur d’oublier comment battre correctement; ce dernier avait d’ailleurs compris en premier de qui il s’agissait réellement devant lui, bien avant que l’évidence ne le frappe de plein fouet.

Harry. Ce prénom qui avait hanté ses nuits, ses pensées, pendant trop de temps pour que Ruben ne considère ça comme quelque-chose de normal. Ce prénom qu’il n’avait eu cesse d’éliminer de son vocabulaire quand celui qui le portait avait décidé de s’en aller, de l’abandonner. Ce prénom qui lui arrachait rien qu’à y repenser un frisson tout le long de sa colonne vertébrale, incapable d’avoir une autre réaction en cet instant. Harry, devant lui, en chair et en os alors que cela faisait littéralement des années que leurs chemins ne s’étaient pas croisés. Si Ruben était le type de personne à avoir réponse à toutes situations, à tous problèmes, il restait sans voix en cet instant. Si c’était une caméra cachée pour perturber encore plus sa journée, la blague était de mauvaise goût. « Pardon si je suis impoli, j'ai du mal à me dire pendant les conversations. » Ce ne fut qu’à ce moment là qu’il réussit à froncer quelque peu les sourcils, et à s’avancer au même moment pour que l’ascenseur puisse reprendre sa course normalement. Il n’avait même pas regardé où allait ce dernier: peu lui importait en cet instant. La seule chose sur laquelle il souhaitait se concentrer, c’était sur le jeune homme face à lui. « Je suis pourtant plus vieux par rapport à la dernière fois où on s’est vus. » Sa voix allait sonner rauque, rouillée; elle serait le parfait reflet de la façon dont il se sentait en cet instant. Au dessus de tout, du choc et de la surprise de voir Harry sous ses yeux dans ce lieu qu’il avait tant haït lorsqu’ils étaient encore dans la vie l’un de l’autre, ce fut surtout la façon dont ce dernier s’adressait à Ruben qui le fit sortir de sa torpeur, de cette attitude de stupeur. « Fais pas comme si t’avais pas remarqué que c’était moi, à parler comme ça. » Pour l’amabilité et la gentillesse, il faudrait repasser - non seulement ses émotions au moment où il était entré dans l’ascenseur ne lui auraient pas permis d’agir de la sorte, mais d’avoir Harry face à lui n’allait pas l’aider à prendre ce chemin là. Parce-que la dernière fois qu’ils s’étaient vus, Dalton n’avait pas prévenu Ben qu’il s’apprêtait à disparaître de sa vie sans donner de nouvelles pendant… Pendant presque dix longues années. Pour revenir devant lui comme un fleur, comme si cela était un pur hasard qui plus était. « Ou peut-être que tu comptes faire genre encore une fois pour mieux me planter de nouveau ? » Si d’autres personnes voulaient entrer dans l’ascenseur alors que les niveaux défilaient derrière lui, ces dernières se retinrent surement: l’ambiance était devenue bien plus lourde, d’un coup, alors que la colère et surtout la tristesse que Ruben avait mis tant de temps et d’efforts à faire taire à l’intérieur de son coeur trouvaient le moment opportun pour frapper à la porte. « Non tu sais quoi ? Me réponds même pas: j’ai pas envie de savoir. » Il voulait surtout désormais sortir de cette boite métallique maudite et s’échapper à cette situation. Ce fut donc avec précipitation qu’il se retourna, pour se mettre à appuyer frénétiquement sur le bouton pour ouvrir les portes de l’ascenseur - ils se trouvaient entre deux étages, cela ne fonctionnerait jamais.








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Message(#) Sujet: Re: as it was (ruben) as it was (ruben) EmptyMer 14 Déc - 17:46


@Ruben Hartfield & Harry Dalton Answer the phone, "Harry, you're no good alone, why are you sittin' at home on the floor? What kind of pills are you on?" Ringin' the bell and nobody's comin' to help

Dans le vaste kaléidoscope qu'était devenu sa vie depuis l'accident, Harry avait réappris à se considérer comme un être humain et non pas comme un patient. Du moins il essayait d'apprendre, cette différence entre tout fraiche entre ce qu'il était avant et ce qu'il devenais aujourd'hui, comme un petit poisson perdu dans un aquarium à requins. On avait collé tout un tas d'étiquettes sur les vestes du Dalton, celle du fils, du frère, du soldat et maintenant celle du patient à qui on distillait toujours les mêmes mauvaises nouvelles de semaines en semaines. Le visage déconfit du médecin qui s'approche pour remettre en doute le fait qu'il arriverait un jour à redonner des couleurs à la silhouette fade de jeune homme. Mais rien. Jamais rien. Que du brouillard dans son esprit là où devrait se tenir des années de souvenirs. Plus personne autours pour relater les faits d'une vie passée, pour évoquer les bons moments comme les mauvais. Il n'y a que ce médecin aux yeux las qui lui indique que rien n'a changé depuis la dernière fois, ou encore la secrétaire à qui il ramène des bonbons tous les jeudis parce qu'il sait que c'est son péché mignon. La vie d'Harry n'est fait que de nouveautés, de fraîcheur que les autres ont déjà emmagasinés depuis longtemps et qui le rend encore plus ridicule dans les conversations. Si il se souviens de la marque de sucrerie préférée de la secrétaire, il n'a aucune idée de la provenance de la cicatrice sur son visage. Une vie qui lui rigole au nez, de la fumée dans le cerveau.

Alors ça ne l'étonne pas non plus de se voir pointer l'ascenseur plutôt que l'escalier parce que des litres d'urine se rependent sur les marches, sans doute que cela est devenu drôle d'emmerder les autres et qu'il n'en sait rien. Les mains enfoncées dans les poches il adresse un maigre sourire de compensation à la jeune femme qui enfourne un nouveau bonbon entre ses lèvres, déjà heureux de ces petits riens qui font sa nouvelle vie. Même sa peur de l'ascenseur ne viens pas le sortir d'une léthargie provoquée par l'absence de lui-même, et l'homme dans le miroir ne ressemble en rien à celui dont il se souviens. Depuis quand la moustache est-elle devenue à la mode ? Pourquoi l'avoir gardé alors que d'autres ont du l'en dissuader ? Les rides sous ses yeux témoignent du temps qui a passé, sans qu'il ne soit présent pour souffler les bougies. Quand les portes s'ouvrent pour laisser entrer une silhouette inconnue, comme toutes les autres ces derniers temps, Harry esquisse un sourire qui n'a pas de retour. L'homme n'est pas très grand, charmant mais perdu, tétanisé même, et sans savoir si c'est de cette moustache qu'il a pris peur ou de ce regard désabusé, Harry s'enquiert de lui laisser une petite place dans l'ascenseur étroit. L'âge des médecins de nos jours, une petite ligne dans le carnet que le Dalton tiens pour s'interroger sur le monde et qui lui fait arquer le sourcil à chaque fois qu'il passe les portes automatiques de l'hôpital. Les médecins sont de plus en plus jeunes, et ce-dernier ne fait pas exception à la règle.

Il est passé maître dans la petite discussion, Harry, alors il distille les mots pour combler le silence sans même savoir si il est devenu mal vu de faire la conversation. Mais quitte à ne se manger que du silence de la part du brun présent avec lui dans l'ascenseur, autant ne pas se montrer grossier en faisant comme si il n'existait pas. « Je suis pourtant plus vieux par rapport à la dernière fois où on s’est vus. » Appuyé contre l'une des parois métallique Harry doit se relever, se racler la gorge, et ressortir le petit carnet coincé dans la poche arrière de son jean et qu'on lui a demandé de tenir à jour. D'abord, informer la personne de son identité, puis l'informer de son accident et de sa perte de mémoire sans se justifier, et enfin, savoir le degré de connaissance pour évaluer la situation. « Fais pas comme si t’avais pas remarqué que c’était moi, à parler comme ça. » La gradation du niveau de connaissance commençait à inquiéter Harry dont les muscles, tendus par la discussion, se crispaient autours du petit carnet en cuir. «  Alors ça va vous paraître très étrange mais je ne sais pas qui vous êtes. » Réfléchir, vite, se poser les bonnes questions pour ne pas envenimer une situation tendue. Ils étaient dans un hôpital, l'homme était médecin, la probabilité pour qu'ils se soient croisés entre ses murs était la plus élevée, mais le ton employé par le brun et le langage familier indiquait un niveau de relation plus grand que celle, simple, de patient-médecin. « Ou peut-être que tu comptes faire genre encore une fois pour mieux me planter de nouveau ? » De nouveau. Dans un esprit embrouillé par les informations qui découlaient de cette conversation, les souvenirs en marmelades et les lamentations d'un corps à rude épreuve, Harry s'était recentré pour ne pas sombrer.

«  Ecoutez docteur, vous êtres sûrement l'un des mieux placé pour comprendre quand un patient vous dis qu'il n'a aucune idée de qui vous êtes. » Harry s'était penché pour appuyer rapidement sur tous les boutons de l'ascenseur, sans prendre le temps d'analyser les étages qui défilaient ni même les gens qui se retiraient alors que les portes s'ouvraient, se bloquant lui-même à l'intérieur de la cage métallique face à cet homme dont les souvenirs dépeinturaient Harry comme le méchant, le faiseur de mal. Il fallait sortir d'ici pour éviter une situation grotesque d'explications foireuses qui n'auraient pas de sens pour quelqu'un d'aussi remonté. « Non tu sais quoi ? Me réponds même pas: j’ai pas envie de savoir. » Mais lui avait envie de s'enfuir, de ne pas ouvrir le cuir de son carnet pour distiller les mêmes informations qu'il avait sorti à sa cousine, encore choquée de voir réapparaître un fantôme. «  Vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre. » Parce qu'il y avait une raison à tout ça, à ce brouhaha d'informations qui lui montaient au cerveau, appuyant sur les zones sensibles pour lui faire remonter l'estomac dans les talons. «  Allez voir le docteur Steward, c'est mon médecin et il vous expliquera en détails pourquoi je ne peux pas mettre de nom sur votre visage. » Harry devenait impatient, plongé entre l'envie de foutre le camp et celle de s'écrouler au sol en attendant que l'ascenseur daigne s'arrêter pour lui laisser de l'air. De toutes les conversations difficiles qu'il avait eu depuis son accident, celle-ci avait un goût amer de déjà-vus. «  Sinon vous cherchez dans un de vos bouquins ce qu'est une amnésie. » L'ascenseur, déjà particulièrement inconfortable, avait émis un sursaut après que le médecin se soit amusé à toucher aux boutons, affichant un message d'alerte sur le petit encadré en néon. « Dans tous les cas je vous demanderai de bien vouloir me parler autrement, que je ne sache pas reconnaître votre visage ne doit pas impliquer de me faire insulter. » Les réflexes enfouis prenaient le dessus pour assurer une protection, le corps positionné en avant sans qu'il ne s'en rende compte, les mains détachés du corps, seul son visage livide trahissait l'angoisse de se tenir ici.
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Ruben Hartfield
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AUTRE :
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AVATAR : harry styles.
CRÉDITS : loudsilencecreations (avatar) › harley (profil gif) › thaygifs (signature gifs) › loonywaltz (userbars).
DC : ezra beauregard, le cœur navré (ft. sam claflin) › damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › peter kürten, le poids des regrets (ft. jack lowden) › millie butcher, le fantôme du présent (ft. zendaya coleman).
PSEUDO : luleaby.
INSCRIT LE : 04/02/2022
https://www.30yearsstillyoung.com/t42899-and-so-the-battleships-will-sink-beneath-the-waves-ruben
https://www.30yearsstillyoung.com/t45771-ruben-sign-of-the-times
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Message(#) Sujet: Re: as it was (ruben) as it was (ruben) EmptyJeu 29 Déc - 2:46




as it was.
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***

« Alors ça va vous paraître très étrange mais je ne sais pas qui vous êtes. » Dans toutes autres circonstances, Ruben serait venu ajouter ici un rire spontané; quelque peu sarcastique, certes, mais il aurait laissé ce dernier se faire entendre comme bon lui semblait. En cet instant, la surprise mais surtout le choc de voir Harry se tenir devant lui l’empêchaient de réagir naturellement justement. Et les paroles que le brun face à lui ajoutait là, associées au comportement qu’il présentait, ne faisaient aucune sens aux oreilles de Hartfield. Parce-qu’il pouvait bien se payer sa tête, il pouvait bien faire semblant autant qu’il voulait s’il était quelque part rongé par la culpabilité, mais il ne pouvait pas lui dire à lui qu’il ne savait pas qui il était. Non seulement l’égo de Ben ne s’en remettrait pas, mais qui plus était après ce qu’ils avaient ensemble vécu une telle réponse n’était pas possible. Alors, la seule solution possible et plausible dans cette situation qui apparaissait aux yeux du médecin était que Harry préférait prétendre ne pas l’avoir reconnu, avoir laissé le temps faire son effet et l’avoir oublié plutôt que d’affronter celui qu’il avait planté du jour au lendemain sans explication, des années plus tôt. Ce qui était plutôt assez amusant, c’était que Ruben n’était pas du genre à se formaliser sur les sentiments d’ordinaire; mais il y avait eu un avant et un après Harry qu’il ne pouvait nier et ce dernier avait forgé une grande partie de la façon dont il voyait désormais aujourd’hui les choses. « Ecoutez docteur, vous êtres sûrement l'un des mieux placé pour comprendre quand un patient vous dis qu'il n'a aucune idée de qui vous êtes. » Cette fois-ci, le petit rire sarcastique se fit entendre côté Hartfield. Bien sur qu’il était parfaitement bien placé pour comprendre ce type de phrase, là était la base de son quotidien en tant que fétichiste de la neurologie et tout ce qui s’y rapportait. Cependant, il comprenait parfaitement ce contexte lorsque c’était effectivement un patient qui lui annonçait une telle vérité, pas lorsqu’il s’agissait d’un ancien petit-ami qui l’avait abandonné. Là était une nuance non-négligeable de cette histoire, de cette affaire, sur laquelle Harry ne semblait pas souhaiter mettre le doigt. « Quand un patient me le dit oui, mais t’es pas un patient pour moi Harry. » Prononcer son prénom à haute voix, alors qu’il l’avait retenu à l’intérieur de lui pendant tant de temps, provoqua un frisson qui parcourut tout son épiderme - il fallait qu’il sorte d’ici, de cette boite métallique, de cette situation. S’il y avait bien un domaine dans lequel il était important d’exceller aux yeux de Hartfield, c’était de séparer avec distinction la vie privée de la vie professionnelle; en cet instant il se retrouvait dans l’obligation de mêler les deux et il détestait ça. Car cela le prenait de court, au dépourvu, et que des paires d’yeux pourraient s’apercevoir qu’il ne maitrisait pas tant que ça ses états d’âme lorsque c’était le cas.

Alors, appuyer sur les boutons de l’ascenseur de façon frénétique, même si cela n’apportait rien comme échappatoire puisque ce dernier se trouvait entre deux étages, devenait une action simple à mener et presque ayant un gout de providence. S’il désirait reprendre un certain contrôle sur ce qu’il ressentait en cet instant, qui n’était pas vraiment compatible avec sa fonction de chirurgien au sein de l’établissement. « Vous devez me confondre avec quelqu'un d’autre. » Fermant les yeux, pinçant fort ses lèvres, Harry ne pouvait voir l’expression qu’affichait le visage de Ben en cet instant alors qu’il s’était tourné pour ne plus lui faire face justement. Il aurait pu y lire le désespoir que ce soit effectivement vrai, qu’il le prenne véritablement pour quelqu’un d’autre; oh, qu’il aurait préféré. Mais rien qu’à la présence du brun derrière lui, il savait qu’il ne pouvait se tromper: il l’aurait reconnu entre mille. « Allez voir le docteur Steward, c'est mon médecin et il vous expliquera en détails pourquoi je ne peux pas mettre de nom sur votre visage. » Hartfield secoua légèrement la tête. Steward - bien sur qu’il fallait qu’il nomme l’un de ses collègues comme si de rien n’était, comme s’il ne manipulait pas parfaitement la situation autour de lui pour remuer le couteau dans la plaie. « Sinon vous cherchez dans un de vos bouquins ce qu'est une amnésie. » Le mot amnésie avait résonné en même temps que le message d’alerte s’était affiché sur l’encadré de l’ascenseur - Ruben avait retenu dans sa moustache inexistante de son côté un juron. Forcément que maintenant, l’ascenseur devait se mettre en panne temporairement, ce n’était pas une situation assez amusante comme ça sinon. « Dans tous les cas je vous demanderai de bien vouloir me parler autrement, que je ne sache pas reconnaître votre visage ne doit pas impliquer de me faire insulter. » - « Je t’insulte pas Harry, juste tu peux pas me snober comme ça pour effacer ta culpabilité ou je sais pas quoi encore. » Cette fois-ci, Ben fit volte face pour que son regard puisse accrocher les traits du visage du jeune homme. « Et tu peux pas inventer des excuses en veux-tu en voilà pour la même raison. Surtout des excuses neuro, pas à moi. » Il n’y avait aucune surprise quand au fait que ce soit là le domaine du jeune Hartfield, puisque c’était déjà pour cet objectif là qu’il travaillait dur à l'époque où Dalton et lui se fréquentaient. Se servir de l’un de ses collègues comme si de rien n’était, c’était donc la plus petite des attaques, et utiliser des connaissances qu’il savait parfaitement avoir la plus mesquine des armes. « J’espère que c’est au moins pour cacher ta culpabilité que tu joues ce petit jeu, et pas pour te payer ma tête. » Pour une fois, une tache d’un semblant de supplication pouvait se faire percevoir dans le timbre de voix du médecin. Il avait eu une longue journée - une longue année -, il n’était pas armé aujourd’hui pour que tout particulièrement lui se mette à adopter ce comportement là dans une telle confusion.










Dernière édition par Ruben Hartfield le Mer 18 Jan - 9:50, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: as it was (ruben) as it was (ruben) EmptyMar 10 Jan - 17:18


@Ruben Hartfield & Harry Dalton Answer the phone, "Harry, you're no good alone, why are you sittin' at home on the floor? What kind of pills are you on?" Ringin' the bell and nobody's comin' to help

Les gens d'avant ne savent pas, ne peuvent pas savoir ni ne pourront comprendre que les souvenirs s'entrelacent sans se défaire d'un sac de nœuds géant dans la mémoire du Dalton. On l'avait prévenu que des regards inquisiteurs se jetteraient sur lui, que des sourcils relevés viendraient combler les blancs des conversations, et Harry tentait de garder un discours bref et concis, en préférant donner le nom de son médecin plutôt que de s'embourber dans des conversations, celle-ci avait un arrière goût de nouveauté malsaine dans la gorge du jeune homme. En face de lui le médecin ne semblait pas vouloir comprendre, bouillant d'incertitudes, les expressions figées sur le visage devant ce spectacle désolant. "Les gens d'avant" ne comprennent pas non plus, les sourcils souvent arqués devant le petit carnet de note que l'ancien soldat trimballe dans la poche arrière de son jean, ils ne comprennent ni la détresse ni le combat qui l'habite. Et quand les gens d'avant se figent en écoutant un discours rondement mené, une habitude devenue singulière pour l'amnésique, alors Harry se dit que les gens d'avant ne savent plus rien de lui. Tout cela ne devrait même plus faire parti de sa vie, on lui avait conseillé d'aiguiller les gens vers des spécialistes plutôt que de répondre, que de s'embourber dans le passé, mais il lui semblait tomber chaque jours sur une nouvelle personne capable de lui citer une vie ensemble alors que lui n'avait que du vide à offrir. Les rares fois où son cerveau lui permettait d'imaginer son passé, Harry pensait toujours à la personne qui aurait pu partager sa vie, et qui - malheureusement - se retrouvait à faire le deuil d'un vivant. Mais rien dans ses affaires personnelles retrouvées près de lui après l'accident ne semblait laisser imaginer une vie de couple, ou même un flirt pas encore officialisé, ni de bague autours de l'annulaire ni de photo de blonde dans le portefeuille. Rien, comme tout le reste. Alors si le médecin s'indigne de n'être qu'un inconnu pour Harry, c'est qu'il ne comprends pas qu'Harry est aussi un inconnu pour lui-même. « Quand un patient me le dit oui, mais t’es pas un patient pour moi Harry. » Il n'était pas son patient, c'était une certitude, mais dans les murs de cet hôpital qu'il visitait trois fois par semaine, le Dalton était le patient d'un autre qui aurait beaucoup plus de réponses à offrir que le regard las de l'amnésique. « Comment vous me connaissez ? » Au diable le petit carnet dans la poche de son jean, au vent les paroles de ses médecins sur les gens d'avant, Harry pouvait sentir une atmosphère tendue, irrespirable, quelque de bien trop ancré dans le passé pour ne pas être douloureux. Il avait besoin de savoir, l'oublié, besoin de sentir autre chose que les paroles froides du personnel de santé, pour sentir qu'il avait un jour compté pour quelqu'un.

« Si vous pouvez m'aider alors vous êtes tenu de le faire non ? C'est pas dans le truc du sermon quand vous levez la main au-dessus d'un gros bouquin ? » L'ascenseur prenait son temps, offrant des regards perplexes quasiment à chaque étages, laissant passer les soupires des badauds à qui le Dalton faisait les yeux noirs pour ne pas entrer. C'était l'occasion de savoir, de mettre des mots sur des absences et des visages sur des impressions. Parce qu'il n'avait pas pu passer sa vie seul, Harry, non ? Le soldat avait toujours été le cœur de la soirée, l'ami, l'épaule, le soutien, alors pourquoi personne ne l'avait cherché quand - pendant une fraction de secondes - son cœur avait cessé de battre ? A ne croiser que son reflet dans les miroirs, observant les rides aux coins des yeux et la peau qui se teinte, quand les larmes font des sillons sur les joues, il ne pense qu'au fait que pas un seul des gens d'avant ne s'est inquiété. « Je t’insulte pas Harry, juste tu peux pas me snober comme ça pour effacer ta culpabilité ou je sais pas quoi encore. » L'avait-il été, snob ? Le genre de personne qui efface tout de la vie des autres pour ne pas faire face aux problèmes ? Harry affrontait sa nouvelle vie sur un terrain miné, oscillant toujours entre l'équilibre du renouveau et la cherche du passé, mais jamais il n'avait baissé les bras pour se faire sauter la cervelle contre les murs de sa chambre. Le poing serré d'une colère nouvelle, elle aussi, le Dalton avait pressé une main contre son front avant de se râcler la gorge. « Et tu peux pas inventer des excuses en veux tu en voilà pour la même raison. Surtout des excuses neuro, pas à moi. » On ne l'écoutait pas, parce que sa voix ne comptait plus dans sa propre existence, son avis était refoulé à celui des oubliés, des "pas assez en forme pour répondre" alors même qu'il était la seule personne à savoir ce qu'il avait envie d'être, de faire, de dire. « J’espère que c’est au moins pour cacher ta culpabilité que tu joues ce petit jeu, et pas pour te payer ma tête. »

S'en était trop. Le médecin semblait ne pas vouloir entendre ou ne pas vouloir comprendre le moindre mots sortant de la bouche du brun, quand même bien il avait cité le nom de son docteur, quand bien même il était resté calme devant une situation qui lui échappait plus à lui qu'autres, mais encore une fois on lui prêtait le même regard. Sans pitié, sans honte, il détaillait chaque mauvaises actions qu'Harry avait un jour pu faire dans une vie passée, préférant se baser sur des souvenirs plutôt que d'écouter celui dont les mains tremblantes s'enfonçaient maintenant sur ses tempes pour calmer le feu d'un cerveau en ébullition. « Arrêtez ! Stop ! » La voix hurlante du Dalton avait trouvé de l'écho dans les parois métallique de l'ascenseur, reflétant cette colère brute jusque dans les étages. « Je ne sais pas qui vous êtes ou pourquoi vous me dites tout ça. Je n'ai aucun souvenirs. Ni de vous, ni des autres, ni de ce qu'a été ma vie après mes dix-huit ans. » A bout de souffle, coupé son élan par le tintement incessant des boutons de l'ascenseur, Harry déploie une énergie monstre à ne pas dépasser les bornes, cette même énergie qui rend son visage rouge de honte et de confusion. En plus de ne pas savoir qui il a été, Harry n'a aucune idée de ce qu'il aurait pu être. Toutes ses ambitions avaient été balayées sur le pas de sa mémoire, mise en arrière-plan comme pour le forcer à redécouvrir les choses qu'il aimait, les musiques de sa playlist, la liste de gens qui appelait des amis.  « Vous semblez très au courant de ce qu'étais ma vie alors soit vous m'en dites plus en arrêtant de jouer au con, soit on en reste là, docteur. » Le dernier mot en suspens entre ses lèvres, comme si il brûlait, parce qu'Harry était incapable de mettre un nom sur le visage fulminant du brun.
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Ruben Hartfield
Ruben Hartfield
le miroir sans tain
as it was (ruben) IAeu3cF ÂGE : trente-deux ans (04.12).
SURNOM : (rhube) ben.
STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards - et certaines promesses ont été faites en croisant les doigts dans le dos.
MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années.
LOGEMENT : habite au #404 water(melon sugar) street, spring hill, avec nina et les deux chats qu'ils ont recueilli (à défaut d'accueillir un enfant). se fait mettre à la porte de chez mavis au #1111 highland terrace, toowong, une nuit sur deux parce-qu'il est trop jaloux. ambrose le dévore du regard au #100 st pauls terrace, spring hill, le temps qu'il lui reste dans la semaine. risque de retourner sur le canapé de chez rhett au #9 parkland boulevard, spring hill, s'il se trompe un soir de prénom en poussant la porte. le lit de la chambre de garde c'est pas mal aussi, sinon.
oops i did it again
POSTS : 10575 POINTS : 1900

TW IN RP : deuil, avortement, adultère.
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage.
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Message(#) Sujet: Re: as it was (ruben) as it was (ruben) EmptyMer 18 Jan - 10:14




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***

« Comment vous me connaissez ? « Toujours dos à Dalton, Ruben secoua la tête. Il ne pouvait s’entêter de la sorte sur des questions qui ne faisaient aucun sens, en tous cas pas aux yeux du chirurgien. Il se sentait idiot, en cet instant, d’avoir gardé autant de souvenirs dans un coin de son esprit, de s’être autant abandonné fut un temps à cet homme pour se faire abandonner de la sorte - et pour qu’une fois leurs chemins à même de se recroiser, ce dernier prétende ne pas le connaître. « T’oses poser la question en plus ? » Leur relation n’avait-elle compté que pour Ben, finalement ? Lui qui n’avait jamais voulu s’y accrocher de trop pour ne blesser personne et surtout pas pour le regretter ensuite - il se retrouvait exactement dans cette position là en cet instant. « Si vous pouvez m'aider alors vous êtes tenu de le faire non ? C'est pas dans le truc du sermon quand vous levez la main au-dessus d'un gros bouquin ? » Cette fois-ci cependant, il ne sut retenir un petit rire sarcastique, railleur - il allait bientôt se demander s’il n’y avait pas une caméra cachée dans cet ascenseur. « Ca t’intéresse maintenant de savoir que j’ai prêté serment, hein ? » Parce-qu’il se rappelait parfaitement bien des réflexions que Harry avait pu lui faire, pendant longtemps, et de façon répétée, sur le fait qu’il n’y avait que ce foutu serment qui intéressait Ruben dans la vie et que ses proches pourraient disparaitre qu’il s’en apercevrait même pas, qu’il continuerait tête baissée jusqu’à atteindre ses objectifs personnels. Il n’avait jamais eu réellement tort, c’était surement ça le plus gros du problème - même s’il s’était aperçu que Dalton était parti, il s’en était bien aperçu, contrairement à tout ce que ce dernier avait pu prédire un jour à ce sujet. « T’es pas en danger, tu te fous juste de moi, pas besoin d’invoquer Hippocrate maintenant. »

Peut-être qu’ils allaient finir par l’être, en danger finalement, alors que l’ascenseur s’arrêta en cours de course - entre deux étages, s’il vous plait, sinon cela ne serait pas drôle. Ruben avait beau avoir appuyé sur tous les boutons existants, rien ne changeait. Oh, qu’il détestait être enfermé dans des espaces restreints de  la sorte. Oh, surtout, qu’il avait envie de courir au loin pour éviter tout ce qui se passait en cet instant autour de lui et en son sein - les émotions refoulées depuis des années remontant à la surface, ce n’était jamais bon. Mais il prit le parti de se raccrocher à Harry, plutôt. Autant parce-que ce dernier était pour une fois de nouveau à ses côtés, que parce-que de toutes façons, s’il se concentrait sur la situation, il allait finir par faire une crise de claustrophobie - personne n’avait le temps pour ce genre de futilité. Il était tant concentré sur le visage du brun face à lui qu’il reconnut le moment exact où quelque-chose changea dans son regard. Et il savait que ce n’était pas pour le meilleur - mais il ne bougerait pas et ne changerait pas son propre regard de direction. « Arrêtez ! Stop ! » Les hurlantes de Dalton se répercutèrent sur les murs de l’ascenseur, et Ruben ignora le fait qu’il entendit son propre coeur se briser légèrement en cet instant. « Je ne sais pas qui vous êtes ou pourquoi vous me dites tout ça. Je n'ai aucun souvenirs. Ni de vous, ni des autres, ni de ce qu'a été ma vie après mes dix-huit ans. » Les informations, même sans efforts de sa part, étaient intégrées au conscient de Ruben. Lui avait décidé de se concentrer sur ce qu’il voyait à travers les pupilles de Dalton. « Vous semblez très au courant de ce qu'étais ma vie alors soit vous m'en dites plus en arrêtant de jouer au con, soit on en reste là, docteur. » - « Ruben. » L’exclamation de la part de Ben n’avait pas autant d’intensité ajoutée comparée aux mots de Harry, mais elle sous-entendait un mélange d’émotions prêt à exploser. « T’as toujours tenu à jamais m’appeler docteur, commence pas maintenant. Ruben. »

Et peut-être que ce fut en cet instant que son esprit professionnel se remit en fonctionnement. Ce fut même d’ailleurs surement à ce moment là que certaines informations prirent un tout autre sens dans l’esprit de Ben. Pas qu’il voulait y accorder une moindre valeur, mais il y avait quelque-chose d’indéniable dans le regard de Harry, qu’il se refusait à comprendre sur la poignée de minutes écoulée: il ne mentait pas. C’était surement ça qu’il ne désirait pas reconnaître, Dalton était on ne pouvait plus honnête face à lui - mais il l’avait toujours été, alors pourquoi être réellement surpris ? Hartfield pinça les lèvres un instant, ne décrochant pour aucune excuse ses prunelles des siennes, continuant de sonder ces dernières à la recherche de l’indice qui lui permettrait de comprendre réellement ce qu’il se passait. « Tu peux pas me dire que t’as aucun souvenir, Harry, tu peux pas. » Et c’était rare, chez Ruben, d’avoir cette attitude quelque peu suppliante. « Tu te rappelles pas être parti un matin en décidant de m’abandonner et de plus me donner de nouvelles ? De tirer un trait sur tout ce qu’on avait vécu sans me parler de ce que tu ressentais ? » Parce-qu’il était parti sans préavis. Oh, il avait plus d’une fois pointé du doigt les choses qui n’allaient pas; Ruben avait juste décidé de les ignorer car à ses yeux, ce n’en étaient pas, des problèmes. « Les longues nuits à discuter au bar, à la plage, dans ton lit et dans le mien ? Ca te dit rien tout ça ? Tu peux pas me dire que t’as oublié tout ça, Harry. » Parce-que si lui s’en souvenait, il se devait d’en faire de même. Dalton n’avait pas pu oublier ce qu’ils avaient partagé pendant tout ce temps. Il n’avait pas pu l’oublier lui, voyons.








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Message(#) Sujet: Re: as it was (ruben) as it was (ruben) EmptyVen 27 Jan - 18:00


@Ruben Hartfield & Harry Dalton Answer the phone, "Harry, you're no good alone, why are you sittin' at home on the floor? What kind of pills are you on?" Ringin' the bell and nobody's comin' to help

Il n'y avait pas de doutes possible sur le fait que ce médecin, qui avait toujours le dos tourné pour ne pas avoir à regarder dans les yeux un Harry désabusé par un manque total d'information, avait pris place assez lourdement dans l'ancienne vie du soldat. D'une manière assez lourde sans doute cette relation avait impactée leurs vies respectives, construisant ce lien que le Dalton n'arrivait pas à toucher, encore moins à comprendre. Peut-être que le médecin faisait pari des gens d'avant qui avaient maintenant toutes les raisons de lui en vouloir, peut-être Harry avait-il détruit sa vie. Tout autant de raison lui avaient traversés l'esprit alors que les maux de têtes commençaient à s'installer, ne lui laissant que très peu de place pour réfléchir, un endroit restreint au sein même de son cerveau qui n'arrivait pas à assimiler le surplus d'émotions présents dans cet ascenseur et qui - d'après son médecin - était le signe que son amnésie ne s'en irait pas d'elle-même. « T’oses poser la question en plus ? » Quand allait-il comprendre que plus rien n'avait de sens maintenant pour Harry ? A deux doigts de lui enfoncer son poing dans la gueule simplement pour faire taire le son de sa voix mais aussi pour calmer le tremblement dans ses phalanges, il avait simplement tenté de reprendre sa respiration. En vain. Si les souvenirs ne sont plus maintenant que des zones de floues dans son esprit, les voix elles tendent à rester intact dans une partie de son cerveau, alors quand le médecin lui parle c'est son cœur qui répond, persuadé d'avoir déjà entendu ce ton inquiet dans un passé inconnu. « Puisque je vous le demande, et croyez-moi que ça n'est pas par plaisir vu que vous continuez de jouer au con. » Tant pis pour cette politesse qu'il tendait de garder dans les gens d'avant, les belles paroles des médecins tentant de lui faire comprendre que l'agacement mènerait bien vite à la rage et qu'il ne pouvait pas se le permettre. Si il pouvait l'aider alors il se devait de le faire, aussi bien pour respecter un certain code de déontologie que pour démontrer des aptitudes basiques de l'espèce humaine, la compassion. Mais rien. Rien si ce n'est un rire railleur qui s'échappe d'entre les lèvres du brun toujours dos à lui, ce rire qui à le don de faire plisser les sourcils d'un soldat déjà bien fatigué. « Ca t’intéresse maintenant de savoir que j’ai prêté serment, hein ? » Harry avait expiré lourdement, maintenant convaincu d'avoir été un sacré connard pour être traité de la sorte alors que les seules paroles lui échappant son des plaintes de supplications. « En vérité je m'en fous pas mal. » Dès qu'il serait sorti de cette boîte de ferraille Harry se précipiterait en dehors des murs de l'hôpital pour reprendre son souffle, non sans retenir dans un coin de son cerveau cette conversation grotesque qui ferait l'objet d'une plainte. Avait-il le droit de porter plainte comme un personnel soignant ? A la liste des longues questions sans réponses venait s'ajouter cette-dernière, qu'il recopierait d'un écriture approximative sur son carnet en cuir noir.

« T’es pas en danger, tu te fous juste de moi, pas besoin d’invoquer Hippocrate maintenant. » L'ascenseur arrêta précipitamment sa course pour les laisser entre deux étages, comme si la situation n'était déjà pas assez pesante, comme si ils avaient besoin de ça en plus du reste. La claustrophobie fraichement réveillée d'Harry gagnait du terrain sur sa raison, rendant sa respiration plus saccadée, ses mains plus hésitantes qu'elles ne l'étaient déjà. « Laissez-moi sortir d'ici. » Il n'était même pas sûr d'avoir adressé ses paroles à l'homme présent avec lui, même pas certain qu'elles étaient sorties d'entre ses lèvres, tout aussi certain de pouvoir encore supporter cette situation alors que rien ne semblait fonctionner en sa faveur. En plus de perdre la mémoire, de n'avoir aucun souvenirs de cet homme, il fallait que ce-dernier soit le déteste pour une raison encore inconnue. Qu'avait-il fait, Harry, pour justifier un tel accès de colère ? Dans les iris bleues de son interlocuteur il avait cherché une réponse, un signe, quelque chose capable de lui faire comprendre de quelle manière il avait pu détruire sa vie. Mais rien. Toujours rien si ce n'est l'incompréhension d'une vie passée mais pas retenue. Alors s'en est assez pour le cerveau du soldat qui sature, qui se défend, dont les cris retentissent contre les parois métalliques. « Ruben. » Si le ton de sa voix n'était en rien comparable aux émotions à vif du Dalton, il avait au moins le mérite d'être sincère, teinté d'une inquiétude qu'il n'avait pas encore déposé sur lui depuis les premiers mots échangés. « T’as toujours tenu à jamais m’appeler docteur, commence pas maintenant. Ruben. » Ruben était un gens d'avant. On pouvait le sentir dans le froissement de sa voix, dans es yeux qui ne quittaient maintenant plus Harry du regard, luisant d'une tristesse que l'ancien soldat n'avait encore jamais dessellé chez les autres. « Ruben si vous voulez, ça change pas le fait que votre visage ne me dit rien. » Harry avait fait redescendre son ton pour ne pas envenimer une situation déjà tendue, sans pour autant réussir à calmer les tremblements ou bien ce regard froid qu'il ne cachait pas. Ruben avait fait du mal sans le vouloir, piquant encore et toujours dans les mêmes entailles pour s'y glisser, pour briser ce qui pouvait rester de volonté dans l'esprit du Dalton. « Tu peux pas me dire que t’as aucun souvenir, Harry, tu peux pas. » Ruben suppliait à son tour, infligeant à Harry une nouvelle pensée qu'il aurait pu être le méchant de son histoire, qu'il n'était pas l'homme qu'on avait essayé de lui dépeindre en présentant des médailles et des articles de journaux, mais qu'il était bien celui qui avait fait mal dans la vie d'un autre. « Tu te rappelles pas être parti un matin en décidant de m’abandonner et de plus me donner de nouvelles ? De tirer un trait sur tout ce qu’on avait vécu sans me parler de ce que tu ressentais ? » Ce qu'il ressentait ? A force de trop vouloir se convaincre que sa vie d'avant était maintenant enterrée, Harry en avait oublié les sentiments passagers qui s'imposaient à lui parfois, son regard se glissant vers des visages masculin là où il aurait toujours pensé n'être désireux que des courbes féminines. « Vous êtes mon meilleur ami ou un truc du genre ? » Un truc du genre impliquait à spectre plus large de sentiments, mais Harry avait encore trop peur de ce que ça voulait dire pour le formuler librement.

« Les longues nuits à discuter au bar, à la plage, dans ton lit et dans le mien ? Ca te dit rien tout ça ? Tu peux pas me dire que t’as oublié tout ça, Harry. » Et, sans le vouloir, Harry avait déposé son dos contre l'une des parois métallique pour faire face aux paroles de Ruben pour tenter de les comprendre sans avoir à demander le reste des explications. Si il l'avait abandonné sans raison alors le médecin avait toutes les raisons de lui en vouloir, mais encore fallait-il pouvoir se souvenir de ce lit, des ces nuits, de ses bras. « J'ai eu un accident de voiture et depuis c'est le trou noir à partir de mes dix-huit ans. » Sans avoir à sortir le petit carnet de la poche arrière de son jean, sans avoir à fuir le regard du brun alors qu'il sentait cette atmosphère redescendre, remplacée par une tension sans nom, Harry avait formulé la vérité pure, sincère, les iris scintillantes. « Alors c'est pas des conneries ou je me fous pas de votre gueule en disant que je ne sais pas qui vous êtes. Croyez moi que je tire aucun plaisir de cette situation. » Il continuait de le vouvoyer alors même que ses yeux ne l'avaient pas lâché, que son air appauvri lui donnait des envies d'apaisement. Mais il fallait qu'il sache. Pour lui, pour rebâtir sa vie, pour savoir sil était vraiment celui qui avait fait du mal, pour comprendre pourquoi il se sentait si proche de Ruben sans que son cerveau n'arrive à l'expliquer. « Vous voulez dire qu'on était… proches ? » En taisant le mot fatidique pour ne pas le rendre réel, Harry avait tout de même hoché la tête pour s'emparer de l'espace, attendant une réaction de la part du médecin, une réaction qui impliquerait forcement un changement, aussi compliqué soit-il.
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Ruben Hartfield
Ruben Hartfield
le miroir sans tain
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SURNOM : (rhube) ben.
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MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années.
LOGEMENT : habite au #404 water(melon sugar) street, spring hill, avec nina et les deux chats qu'ils ont recueilli (à défaut d'accueillir un enfant). se fait mettre à la porte de chez mavis au #1111 highland terrace, toowong, une nuit sur deux parce-qu'il est trop jaloux. ambrose le dévore du regard au #100 st pauls terrace, spring hill, le temps qu'il lui reste dans la semaine. risque de retourner sur le canapé de chez rhett au #9 parkland boulevard, spring hill, s'il se trompe un soir de prénom en poussant la porte. le lit de la chambre de garde c'est pas mal aussi, sinon.
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Message(#) Sujet: Re: as it was (ruben) as it was (ruben) EmptyMar 31 Jan - 9:40




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***

« Puisque je vous le demande, et croyez-moi que ça n'est pas par plaisir vu que vous continuez de jouer au con. » Le ton et la tension entre les deux jeunes hommes était en train de monter, autant dans leurs paroles que dans leurs attitudes, et cela n’avait rien de bon. Dans un espace restreint de la sorte, alors qu’ils n’avaient aucune possibilité de s’enfuir si la conversation ne leur convenait pas, cela ne semblait pouvoir aller que dans un sens. Et Ruben n’étant pas l’homme le moins borné de cette planète ne faisait rien pour que ça ne glisse pas vers cette destination; surtout parce-qu’il pensait sérieusement que Harry se fichait de lui en cet instant, qu’aucune autre explication n’était envisageable. Sauf que la blague commençait à tirer en longueur et ne plus en être une du tout. « En vérité je m'en fous pas mal. » Et si tout autour d’eux n’avait pas été si étrange et si improbable, Ben aurait ajouté ici un rire aux paroles de Harry - parce-que c’était une réponse qui lui correspondait bien, d’en avoir rien à foutre de savoir s’il avait passé serment ou non. Déjà lorsqu’ils étaient ensemble, ce n’était pas quelque-chose qui réjouissait beaucoup Dalton, cette possibilité - alors maintenant qu’ils étaient été étrangers l’un à l’autre pendant tant d’années, il n’avait aucun mal à imaginer que ça puisse toujours être le cas. Serment ou non, de toutes façons, cela ne changeait rien: ils étaient bloqués dans cette boite métallique sans possibilité d’en sortir, tous les deux en proie à des tourbillons d’émotions qui ne faisaient pas bon ménage. S’il tentait d’ignorer les siens, Ruben ne pouvait ignorer ce qu’il percevait dans le regard de l’homme face à lui, alors qu’il s’y accrochait de toutes ses forces en cet instant. « Laissez-moi sortir d’ici. » Oh, ce n’était pas qu’il ne voulait pas, c’était que la chose était impossible pour le moment; l’ascenseur ne repartirait pas avant plusieurs minutes pour sûr, le temps que les gars de la sécurité s’apercevaient que quelque-chose ne tournait pas rond et qu’ils redémarrent la machine. Lui aussi, vraiment, aurait préféré sortir.

Finalement, le moment où Hartfield commença à douter vraiment, à remettre en question les éléments qui lui étaient présentés sonna enfin à la porte, et il ne put s’empêcher de préciser comme si Harry ne connaissait pas déjà cette information qu’il avait toujours tenu à ne pas l’appeler docteur, justement parce-que c’était en grande partie à cause de l’ambition de ce dernier dans ce domaine que les choses entre eux ne s’étaient pas tout à fait déroulées comme prévues. « Ruben si vous voulez, ça change pas le fait que votre visage ne me dit rien. » La vérité était assez souvent la meilleure des solutions, et Ben était en grande partie partisan de cette idée; ce n’était pas pour autant qu’elle était agréable à entendre et à contextualiser. Il n’était pas envisageable que Dalton ait tout oublié de lui, d’eux, et des dizaines d’heures qu’ils avaient pu passer ensemble. Ce n’était pas possible, et c’était surtout vers cette idée là que convergeait le cerveau de Ruben sans oser mettre le doigt dessus bien sur, qu’il l’ait abandonné pour ensuite tout oublier alors que de son côté, il avait mis des jours et des semaines à réellement se remettre du départ de Harry malgré tout ce qu’il avait pu dire et les comportements qu’il avait pu adopter. « Vous êtes mon meilleur ami ou un truc du genre ? » Soufflant un maigre, très maigre, rire amer par le nez, Ben ne réussit pas à se retenir de légèrement lever les yeux au ciel. « Un truc du genre, ouais. » Fut un temps, ils étaient inséparables et Harry était celui qu’il considérait comme son meilleur ami; il avait des amis proches et de longue date, Ruben, mais celui qui se tenait devant lui aujourd’hui avec un regard qu’il n’aurait su lui reconnaître avait été son meilleur ami, celui en qui il aurait placé sa vie s’il avait fallu, pendant un temps. Aujourd’hui, ils étaient là à se toiser dans un ascenseur, chacun à tenter de ne pas céder à une panique plus que perceptible, nageant clairement à contre courant.

« J'ai eu un accident de voiture et depuis c'est le trou noir à partir de mes dix-huit ans. » Le fait que Ruben ait décidé d’envisager qu’il y avait plus à l’histoire que Dalton tentait de lui raconter avait permis à l’ambiance de se délier quelque peu. De façon presque imperceptible, certes, mais assez pour qu’Harry envisage de lui donner un peu plus d’explications que de simples excuses qui sonnaient creuses aux oreilles de Hartfield. « Alors c'est pas des conneries ou je me fous pas de votre gueule en disant que je ne sais pas qui vous êtes. Croyez moi que je tire aucun plaisir de cette situation. » Il allait de soi qu’aucun des deux ne prenait plaisir à quoi que ce soit dans cette situation. Surtout que les neurones de Ben semblaient avoir décidé de fonctionner de nouveau et réussissaient à réunir certaines informations dans ce que lui disait Harry. Trou noir à partir de mes dix-huit ans. Il passa l’une de ses mains nerveusement dans ses cheveux - s’il disait vrai, forcément qu’il n’avait su reconnaître le visage de Ruben lorsque ce dernier était entré dans l’ascenseur. Non, c’était impossible, c’était… « Vous voulez dire qu'on était… proches ? » Là où son regard s’était quelque peu perdu dans le vague, les mots prononcés par Dalton étaient venus l’ancrer de nouveau dans la réalité, à l’intérieur de cette boite de métal. S’ils étaient proches - oh, Harry. Merde, merde, merde. C’était le chaos total, à l’intérieur, en cet instant. Ruben était encore en train d’essayer de comprendre à partir des maigres informations qu’il avait tout ce que cela voulait dire, et face à lui il avait Harry qui lui brisait le coeur sans s’en apercevoir, surement. Non, il ne lui brisait pas vraiment le coeur voyons, Ben était plus fort que ça; mais ça ne faisait pas du bien de le voir comme il l’était face à lui, qu’importe ce que cela pourrait être en réalité. « Je peux pas faire ça là. »

Les mots avaient échappé, s’étaient faufilés entre les lèvres de Hartfield avant même qu’il n’ait le temps d’anticiper agir de la sorte. Pourtant, c’était bien vrai: il ne pouvait avoir cette discussion là de la sorte, alors qu’ils étaient bloqués dans l’ascenseur en proies à des peurs irrationnelles. Surtout: il ne pouvait pas se permettre d’avoir une discussion de cet acabit en coup de vent, et encore moins sur son lieu de travail. Il avait toujours mis un point d’honneur à tenir à distance sa vie professionnelle de sa vie personnelle, en tous cas du mieux qu’il le pouvait - ces derniers temps, il avait un peu plus de mal qu’avant, mais là n’était pas un discussion pour aujourd’hui ni pour jamais. Il se racla la gorge, alors que derrière lui il avait entendu le bruit caractéristique de l’ascenseur se remettant en fonctionnement; dans une poignée de secondes, il reprendrait sa course et les portes s’ouvriraient à l’étage suivant. « Je peux pas avoir cette discussion là, dans ce maudit ascenseur, au milieu de ma journée de boulot. » Parce-que s’il refusait de l’admettre, il savait d’avance que c’était le genre de sujet abordé qui le retournerait pour des heures et il n’avait simplement pas le temps pour ça. Il ne s’en rendait pas compte, Ben, mais il reproduisait en cet instant même exactement le comportement qu’il avait eu pendant de trop longs mois avec Harry - à l’issu desquels ce dernier avait disparu de son quotidien. Une légère secousse leur indiqua que l’ascenseur s’était remis en fonctionnement. Là où ils s’en étaient éloignés quelque peu, les yeux de Ruben remontèrent dans ceux du brun face à lui. « On était proches, oui, Harry. T’étais même prêt à t’engager dans une relation quand moi j’étais à mille lieux de vouloir la même chose. » Ces dernières paroles avaient été prononcées avec bien moins de fierté et d’assurance, mais peu importait pour le moment. Attrapant le bloc de Post-it dans l’une des poches de sa blouse, il écrivit son numéro de téléphone sur ce dernier avant de tendre son bras en direction de Harry pour qu’il attrape le bout de papier. « Envoie moi un message, appelle moi, si tu veux qu’on en discute pour de vrai mais là je peux pas. » Oh, s’il se trouvait être encore plus remonté par la suite à entendre ces paroles là, Ben ne serait en rien étonné. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent dans son dos, et il savait qu’il n’avait qu’un instant s’il voulait sortir de là avant qu’elles ne se referment et qu’il reparte pour un tour d’étages. Mais il ne saurait se résigner à partir sans que Dalton ait attrapé ce maudit bout de papier qui lui permettrait de ne pas le perdre une seconde fois. « S’il te plait. » Suppliant, cette fois-ci.








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Message(#) Sujet: Re: as it was (ruben) as it was (ruben) EmptyMar 28 Mar - 15:23


@Ruben Hartfield & Harry Dalton Answer the phone, "Harry, you're no good alone, why are you sittin' at home on the floor? What kind of pills are you on?" Ringin' the bell and nobody's comin' to help

S'il fallait jouer à qui était le plus con des deux il n'y aurait pas de doutes qu'Harry viendrait à bout du jeune médecin avec facilité, lui qui réapprenait tout de la vie moderne n'hésitait jamais à se positionner comme un ignare plutôt que comme un érudit, conscient qu'il ne fallait pas griller les étapes pour tenter de retrouver les morceaux de sa mémoire. Pourtant il pouvait sentir, l'ancien soldat, que toute cette tension ne s'accumulait pas par plaisir et qu'elle prenait racine dans un mal ancré plus profond que tous les autres, c'était sans doute ça qui lui serrait la poitrine et non pas le regard accusateur que le brun jetait sur lui. Fallait-il qu'il porte un badge autour du cou prouvant la véracité de ses propres ? Et, surtout, pourquoi les gens d'avant s'obstinaient à ne pas voir en face cette réalité cinglante que rien ne faisait de sens pour Harry, maintenant. Les mots ne trouvaient d'échos que contre les parois métallique de l'ascenseur qui les retenait prisonnier, et le médecin n'avait pas ouvert la bouche pour justifier ses propos depuis bien trop longtemps maintenant. La plaisanterie avait assez durée, pour lui comme pour le Dalton dont les mains tremblantes ne trouvaient plus refuge dans le fond de ses poches, entourant fermement le petit carnet noir. Il ne fallait pas être stupide pour comprendre que le visage fébrile, marqué, de l'ancien soldat n'était pas le meilleur des souvenirs pour le médecin, sans doute parce que visage il l'avait connu bien plus rieur avant. Que diable avait-il fait pour métier autant de sarcasme ? Le ton d'une voix perçant qui s'infiltre sous sa peau pour lui laisser une impression de dégoût. Cette horreur d'avoir pu un jour faire du mal simplement par plaisir, par naïveté, ou pour contenter un égo de petit garçon perdu. De nombreuses fois les médecins lui avaient conseillés de ne pas chercher à comprendre ses émotions, au contraire il fallait les vivre pour s'en imprégner, cette chose délicate qu'il avait tendance à oublier.

Ruben n'osait aucun regard, n'accordant au Dalton que l'expression fatiguée de quelqu'un qui en a trop vu pour aujourd'hui, mais rien ne pouvait contenir la colère d'Harry qui se manifestait par une crainte de ne jamais pouvoir sortir de cette cage en métal. Une partie de lui voulait comprendre ce lien qui s'était tissé entre lui et le médecin, une autre préférait mettre de côté les ressentis négatifs de cette rencontre pour s'oublier un peu plus. A quoi ça servirait, dans le fond ? A part mettre des maux sur d'autres questions, toujours sans réponses. Ils avaient été proches, restait à savoir de quelle manière. Un meilleur ami, un demi-frère, un confident que les médecins n'auraient pas pu retracer à cause de trop d'années passées, d'une querelle non résolue. « Un truc du genre, ouais.  » Les yeux du soldat avaient roulés si fort dans leurs orbites qu'on avait pu les entendre en tendant bien l'oreille. Encore une réponse à la con qui le faisait souffler du nez, ne le sauvant pas de son envie de foutre le camp sans chercher à comprendre, de déchirer à mains nues les parois de l'ascenseur pour s'extirper de la situation qui commençait à peser sa poitrine au point de ne plus savoir respirer. « Un truc du genre quoi ? Il faut vraiment me donner des réponses là parce que je peux pas continuer cette connerie encore longtemps.  » Cette rencontre suffirait à lui faire déserter l'hôpital pendant un temps, au grand dam de son médecin dont les messages finiraient directement sur la boîte vocale. Mais s'il fallait se préserver pour préserver ses émotions alors Harry était prêt aux plus grands des sacrifices, celui de l'ignorance au-dessous des souvenirs, ce pacte qu'il scellerait avec lui-même en se promettant de tout faire pour se protéger, même si cela impliquait de ne jamais se retrouver. « Je peux pas faire ça là. » A demi-mots le médecin venait de s'avouer vaincu dans cette querelle d'enfants qu'ils tenaient depuis de trop longues minutes, mais pourtant il semblait que c'était à conte-cœur qu'Harry accepta cette capitulation soudaine.

Parce qu'il avait besoin de savoir pour comprendre, parce que tout son être hurlait de ne pas terminer cette conversation sur ces mots, prononcés en demie teinte, à peine répercutés contre les murs. « Je peux pas avoir cette discussion là, dans ce maudit ascenseur, au milieu de ma journée de boulot.  » Le sarcasme avait soulevé un sourcil sur le visage du Dalton, lui qui esquissait maintenant un sourire jaune de se savoir laissé là, les bras ballants contre les flancs, avec encore plus de questions pour lui tenir compagnie ce soir à la station service. Les néons refléteront le teint livide de sa peau pendant quelques heures durant lesquelles un cerveau en ébullition tiendra compagnie au vétéran. « Vous pensez vraiment que je tenais à déballer toute ma vie à un inconnu dans un ascenseur en panne ?  » Pourtant il l'avait fait, logé dans un des quatre coins de la boîte, Harry avait déposé son cœur et son âme au bout de ses pieds, conscient qu'il n'avait plus que ça à faire avec les gens d'avant. « On était proches, oui, Harry. T’étais même prêt à t’engager dans une relation quand moi j’étais à mille lieux de vouloir la même chose.  » Une relation ? Un éclair de fébrilité avait traversé le regard du Dalton, une incompréhension mélangée aux sentiments abstraits qui se dressaient parfois à la vue d'une homme comme il aurait voulu en avoir avec les femmes. Cette seconde avait suffit pour comprendre que si le médecin avait mis autant de temps à lui laisser l'opportunité de s'expliquer c'était sans doute parce qu'Harry n'en avait pas donné, d'explications. « Une relation… sentimentale ?  » La phrase était restée en suspens entre les lèvres du brun, comme si le dire s'avérait à avouer que les sentiments abstraits n'étaient en fait que des sentiments, présents depuis longtemps mais dont le souvenir c'était lui-aussi ébranlé. Le frémissent de la machinerie s'était mise en route pour leur faire comprendre que cet enfer avait enfin un fin, que bientôt on les libérerait de cette étau, mettant un point final à cette discussion. Ruben avait sorti un stylo de la poche de sa blouse pour griffonner un bout de papier tendu d'une main tremblante à un Harry que seul la présence physique retenait dans cet endroit. « Envoie moi un message, appelle moi, si tu veux qu’on en discute pour de vrai mais là je peux pas. »

« Tu peux pas me laisser comme ça et retourner bosser alors que tu viens de mettre une bombe dans ma vie Ruben, c'est pas normal de faire ça…  » Suppliant presque de ne pas être abandonné avec autant de poids sur les épaules, Harry avait délaissé le papier tendu pour fixer son regard dans celui du médecin, suppliant lui-aussi. « Je suis censé faire quoi moi maintenant ?  »  Dalton avait sans doute était le méchant dans l'histoire de Ruben, sans doute qu'il méritait de se retrouver ainsi prostré avec un cerveau rempli de questions, mais il ne méritait pas d'être abandonné pour autant. « S’il te plait.  » En une fraction de seconde la voix du médecin avait fait écho à l'âme du soldat, comme si quelque chose le retenait à cette supplication entendue dans le passé, et Harry avait incliné le visage pour s'emparer du papier sans pour autant dévoiler un seul mot de plus, de trop. « Je ne promets rien, Ruben. » Et sans attendre que les portes ne dévoilent plus de silhouettes pour apprécier ce spectacle déstabilisant, le vétéran avait pris la fuite en déposant le bout de papier dans la poche de son jean.
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