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« S’il te plait Noah, dépêche toi ! » Pas qu’ils étaient vraiment pressées, voyons, mais simplement Lily les attendait à la maison pour aller ensuite à l’hôpital et accoucher. Vraiment, trop fois rien. « Mais j’ai fait tomber mon sac dans la voiture ! » Et donc forcément, toutes ses affaires s’étaient éparpillées à l’arrière du véhicule - soupirant, Ezra fit donc demi-tour afin de lui donner un coup de main. Il pouvait la voir, la déception et la tristesse qu’il tentait de cacher sur son visage. Il pouvait voir dans ses yeux, quand il croisait ces derniers, qu’il aurait préféré que les choses ne tournent pas de cette façon là. « Regarde moi Noah. » - « Je croyais fallait qu’on se dépêche. » Il pinça ses lèvres: c’était bien répondu. « Faut qu’on se dépêche mais regarde moi quand même. » Après un petit soupire - il l’avait entendu sans aucune difficulté, même si le gamin avait tenté de le cacher -, il tourna enfin son regard vers son père. Ce dernier étira un petit sourire empli de fierté. « Tu vas être le meilleur des grands frères de nouveau. Je sais que t’avais pas prévu de passer ton anniversaire chez Tom mais écoute, avec un peu de chance je passe te rechercher ce soir d’accord ? » Oh, il allait mettre quelques jours avant de plus leur en vouloir, il avait sale caractère quand il le voulait. Il était un garçon adorable la plupart du temps, mais là il était vexé; Ezra comprenait, et ne lui en voulait en aucun cas. « Ouais ouais. » De toutes façons, il n’avait pas le temps de trop s’attarder, puisque Lily l’attendait vraiment chez eux. Attrapant le sac refait de Noah, il ferma la porte derrière son garçon avant de marcher jusque l’entrée de la maison de Thomas.

En cas d’urgences, la famille était toujours les premières personnes vers qui Ezra se tournait. Là, l’urgence était plus ou moins relative mais il avait réellement besoin que quelqu’un garde un oeil sur Noah le temps qu’il emmenait Lily à la maternité - et le reste de la journée, de la soirée, des jours à venir peut-être il n’avait aucune idée de la façon dont les choses allaient tourner. Ils en avaient déjà parlé avec Thomas, et ce dernier lui avait assuré qu’il pourrait veiller sur le gamin si cela devenait nécessaire et que l’accouchement arrivait à un moment qui n’était pas planifié dans le calendrier. Et bien, aujourd’hui était justement cette fameuse journée. La porte finit par s’ouvrir sur son frère, qui avait de la chance d’être du genre à se lever tôt pour ne pas avoir à être réveillé par un Ezra dont la panique était amplement présente dans le regard. « Tu te rappelles du hésite pas si t’as besoin si Lily accouche ? » Il n’attendit pas en réalité que son frère lui réponde, que déjà le sac de Noah était posé dans les mains de ce dernier. « Et bah c’est aujourd’hui. » Le rire nerveux allant de paire avec. « Je t’ai pas appelé avant de venir, je suis désolé, j’espère que t’as rien de prévu aujourd’hui parce-qu’en plus, c’est son anniversaire. » Attrapant Noah par l’épaule - ce dernier hésita un instant à se débattre mais laissa tomber avant même d’essayer -, il lui poussa gentiment vers son aîné. « Dis moi que c’est toujours bon pour toi, Tom, s’il te plait. » Et s’il pouvait lui dire que tout allait bien se passer avant qu’il fasse une syncope sur le perron de la maison, aussi, ça pourrait aider plus d’une personne.

Ça fait plus de 20 ans que ma journée commence à 5h30, mais il aura fallu attendre l'année de mes 42 ans pour briser cette relativement bonne habitude. Je suis incapable de savoir ce qui m'a réveillé en premier : sont-ce les aboiements d'Oliver ? Les cris que j'ai entendu dehors ? La sonnette ? Ou est-ce que tout cela faisait peut-être partie de mon rêve ? Ce n'est que lorsque mon chien redouble d'efforts dans sa prévention du danger, que je me rends compte que cela arrive vraiment. Sautant du lit, les sens s'affûtant et mes instincts militaires qui reviennent à la charge, me permettant d'être totalement en alerte malgré la fatigue, j'enfile un jogging ainsi qu'un t-shirt et me hâte à la porte, ouvrant celle-ci à la volée près à faire face au danger.

Mais la seule chose face à laquelle je me retrouve, c'est la panique évidente de mon frère accompagné de son fils. Ezra, à qui Oliver fait la fête comme il se doit, commence à parler très vite, me rappelant ma promesse que je lui avais faites au cas où il aurait besoin d'aide pour l'accouchement de Lily et que ce jour est arrivé. J'écarquille subitement les yeux et attrape le sac de Noah ainsi que le jeune garçon qui se fait pousser sans ménagement à l'intérieur « A vos ordres, chef !» Déclarais-je en me redressant subitement, espérant que ça pourra aider un peu mon frère à se détendre.

Je fini par reprendre mon sérieux et m'avançant, je pose une main sur l'épaule de mon frère, lui offrant un sourire sincère et rassurant « Ne t'inquiète pas, je m'occupe de tout » lui assurais-je en hochant doucement la tête «Vas-y, va rejoindre Lily » le pressais-je finalement en accentuant la pression sur son épaule pour l'obliger à se tourner et le pousse doucement vers la voiture « Prends ton temps. Mais envoie juste un message quand tout sera fini» je me redresse, posant la même main maintenant sur l'épaule de mon neveu « Ah et Ezra » l'interpellais-je avant qu'il n'atteigne sa voiture « Profite bien. De tout ! » car je ne sais que trop bien à quel point une naissance est un acte fort émotionnellement parlant. Et comme il n'a pas eu l'occasion d'assister à celle de son premier fils, autant qu'il profite pleinement de celle qui va arriver. « Et passe le bonjour à Lily !»

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L’arrivée en catastrophe d’Ezra chez son frère avait au moins le don de rendre quelqu’un heureux: le chien. Cependant, ce n’était pas maintenant que ce Beauregard là avait le temps d’accorder une certaine attention à l’animal - et de toutes façons, Noah aurait toute la journée et surement toute la nuit pour le faire pour deux, alors ses inquiétudes ne s’attardaient pas sur ce point là. Autre avantage de débarquer à l’improviste chez Thomas, c’était que ce dernier était prêt à parer à toutes les situations, en toutes circonstances; instinct militaire ou quelque-chose de ce genre là. « A vos ordres, chef ! » Dans toutes autres circonstances, promis il serait venu ajouter ici un lever d’yeux au ciel et un petit sourire; aujourd’hui son humour avait disparu, sa patience ayant du mal à s’accrocher à son tour.

Ce ne fut que lorsque la main de son frère se posa sur son épaule que les émotions d’Ezra se recentrèrent un instant, son regard accrochant celui de son aîné. « Ne t'inquiète pas, je m'occupe de tout. Vas-y, va rejoindre Lily. » Bien sur, il n’avait pas cherché à cacher la panique qui l’envahissait de toute part en cet instant; il ne pensait pas en revanche qu’elle serait perceptible au point que même Tom verbalise le fait qu’il s’en soit aperçu. Bien sur qu’il s’inquiétait et que c’était la panique générale dans son esprit; autant parce-qu’il ne pourrait pas être présent aux côtés de son fils pour son anniversaire que parce-que la femme qu’il aimait l’attendait afin de mettre au monde leur enfant. Il avait l’impression que son coeur allait exploser d’inquiétude et de joie en même temps dans sa poitrine - et encore, il n’était pas au bout de ses peines. Hochant légèrement alors la tête, il se laissa guider par la main de son ainé sur son épaule qui le poussait gentiment à rejoindre sa voiture. « Prends ton temps. Mais envoie juste un message quand tout sera fini. » - « Oui oui, j’y penserai. Merci Thomas. » Il se tourna tout de même pour accorder un regard à Noah. « Désolé mon grand. » Il avait toujours été son grand, mais aujourd’hui les choses allaient devenir d’autant plus concrètes. Il avait eu le temps de finalement faire quelques pas en direction de son véhicule lorsque la voix de son frère se fit de nouveau entendre. « Ah et Ezra. Profite bien. De tout ! Et passe le bonjour à Lily ! » Ezra hocha quelque peu la tête avant de montrer derrière le volant. Si chacun d’eux savait comment il allait profiter ensuite - profiter d’être entre les mains du personnel soignant pour tomber dans les pommes surtout, oui.

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La nuit était installée depuis plusieurs heures lors qu’il gara de nouveau sa voiture devant la maison de Thomas. Il lui avait envoyé un message avant de partir de l’hôpital avant de partir, si bien qu’il n’était en rien étonné de voir de la lumière à l’intérieur de la demeure. Soupirant une dernière fois, il remonta l’allée - une impression de déjà vu - avant de frapper doucement cette fois-ci contre le bois de la porte. Son visage était creusé de cernes et de fatigue, mais ses traits transpiraient le bonheur et la satisfaction. Il y avait fort à parier que Thomas allait donc vite comprendre que tout allait bien, même sans qu’Ezra ait le temps de lui raconter avec plus de détails. De toutes façons, la première chose que le cadet fit lorsque son frère ouvrit la porte, fut de le prendre dans ses bras - alors qu’ils n’étaient normalement pas très enclin aux gestes d’affections entre Beauregard. Les circonstances faisaient qu’une exception à la règle pouvait exister aujourd’hui. « Je suis papa, Tom. » De nouveau cela impliquait, bien sur.

J’attrape Noah et le sac qui va avec d’une main et retient Oliver, qui voulait suivre Ezra, de l’autre main alors que mon frère s’en va aussi rapidement qu’il est arrivé. Avec mon neveu, nous observons encore la voiture partir avant que je ne laisse échapper un soupire «Bon ! » dis-je finalement en me redressant « On a un programme très serrer aujourd’hui » en tapotant l’épaule de Noah. « Allez vient, on va commencer par un petit déjeuner des champions ! » c’est, à contre cœur, de le garçon se détourne de la rue et entre dans la maison.

Il s’installe ensuite à la table et, tandis que je prépare les œufs brouillés, je vois bien qu’il a une petite mine. Fort heureusement, Oliver remarque que quelque chose ne va pas avec son petit maître et c’est avec sa douceur légendaire qu’il essaie de lui remonter le moral. A force d’insister et de l’observer avec ses grands yeux expressif, l’animal finit par avoir gain de cause : Noah commence à le caresser doucement avant qu’un sourire ne s’affiche sur son visage au même moment où je pose son assiette devant lui. « Je comprends que tu aurais imaginé ton anniversaire différemment» dis-je en m’installant à côté de lui après avoir ramené la corbeille de pain et les différentes garniture . « Mais on va bien s’amuser toi et moi et tu pourras dire à ton père que tu as passé la meilleure de toutes les journées d’anniversaire du monde ! » lui assurais-je avec un large sourire. Noah ne semble tout à fait convaincu de ce que j’avance mais je sais qu’il va finir par se détendre et réussir à profiter pleinement de sa journée.

Et c’est effectivement ce qui s’est passé. Nous avons passé la matinée sur le parcours d’accro branche et Noah était fier comme un coq quand il a réussi à monter tout en haut du plus grand arbre tout en maitrisant une grande partie du parcours noir. Nous avons ensuite manger dans le restaurant préféré du garçon et l’après-midi nous sommes allé surfer. Et là, encore une fois, Noah s’est débrouillé comme un chef et était tellement heureux et fatigué qu’il n’a plus pensé au fait qu’il n’a pas pu passer la journée avec son père. Mais, au moment du couché, il m’a assuré avoir passer le meilleur anniversaire de sa vie avant de tomber de sommeil.

Pour ma part, j’ai décidé de rester éveillé encore quelques heures et j’ai bien fait car je reçois un message d’Ezra disant qu’il passera d’ici quelques minutes. J’ai tout juste le temps de finir l’épisode de Stranger things que j’étais en train de regarder, que j’entends le poing de mon frère qui toque doucement à la porte. Poussant mon chien qui saute au sol, je me lève et ouvre la porte, mon regard se posant instantanément sur Ezra dont les traits sont creusés et cernés mais dont le sourire montre à quel point il est heureux d’être à nouveau père « Toutes mes félicitions, papa» je lui adresse un clin d’œil et le laisse entrer « raconte un peu !»

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La subtilité faisait pourtant partie du vocabulaire et du comportement d’Ezra, lorsqu’il le fallait; seulement là il n’y avait aucunement le besoin que cette façon là de faire soit de mise, puisque le bonheur qu’il ressentait était on ne pouvait plus réel. Et il aurait été idiot de ne pas le partager. Alors, ce fut avec un sourire à s’en arracher les muscles qu’il apparut devant son grand frère. Bien sur, sans hésiter cette fois, il le prit dans ses bras à peine le pan de bois se dérobant à leur vue. « Toutes mes félicitions, papa. » Un petit rire s’échappa d’entre les lèvres d’Ezra, alors qu’il se reculait quelque peu, recevant au même moment le clin d’oeil de Thomas avec amusement. « Raconte un peu ! » Il suivit le mouvement et entra dans la maison.

Avant de se mettre à donner plus de détails, il se permit d’aller se laisser tomber dans le canapé u salon, avec un soupire quelque peu soulagé. Ce n’était pas lui qui avait donné naissance à un nouvel être humain, mais il était tout de même épuisé de cette épreuve. « C’est le plus beau moment de ma vie je crois. » Il aurait bien voulu dire que c’était là le second, mais malheureusement cela ne pouvait pas être possible puisqu’il n’avait pas assisté à la naissance de Noah, treize ans en arrière.  « J’ai eu l’impression que j’allais mourir dix fois aussi, et pourtant c’était pas moi qui devait accoucher. » Lui, c’était simplement parce-que son coeur était sur le point d’exploser de joie et de bonheur de pouvoir enfin poser les yeux sur sa petite fille, sur sa princesse - puisqu’il avait déjà officiellement décidé de l’appeler comme ça. Finalement, il tourna son regard vers son grand frère, non sans se défaire de son sourire. Il avait désormais quelques détails à lui donner là où il ne l’avait pas fait jusque maintenant. Pour se faire, il sortit son téléphone portable de sa poche afin d’afficher la dernière photo prise en date. « Je te présente Alice Beauregard. Elle est en forme, je sais plus combien elle mesure ni combien elle pèse, mais tout s’est bien passé. » Il laissa glisser le téléphone dans les mains de Thomas afin qu’il puisse regarder autant de temps qu’il voulait la plus belle photo qu’Ezra ne lui ait jamais présenté.

Au bout de quelques minutes, il finit par reprendre l’appareil et par le ranger dans sa poche. « Je suppose que Noah dort maintenant ? » Parce-qu’avant d’être le père de Alice, il était celui de Noah et que même toute la joie du monde de voir son deuxième né dans les bras il n’oubliait pas le premier. « J’espère qu’il a passé une bonne journée quand même. Ca a été ? » Puis, avec un fin sourire. « Encore merci à toi d’avoir répondu présent si facilement. » Parce-que sans son frère, la journée aurait été toute autre et il était toujours plus heureux de pouvoir compter sur lui, surtout dans des moments importants comme ce dernier.

Alice Beauregard. Voilà donc celle qui vient agrandir notre famille et qui fait, non seulement le bonheur de son père et sa mère, mais aussi la mienne. Car cette petite, même si je ne l'ai pas encore rencontrée, je sais que je l'aimerais comme j'aime son frère et le reste des enfants Beauregard. Attrapant le portable d'Ezra, c'est avec un sourire béat que je regarde la photo qui est affichée à l'écran. Zoomant et dézoomant comme bon me semble, j'observe le nouveau né sous toutes ses formes et dans les moindres détails pendant plusieurs minutes avant de redonner l'appareil à son propriétaire « Elle est magnifique » confirmais-je en souriant « Tu me diras quand je pourrais venir la voir » reprenais-je « Pas tout de suite, évidemment, je vais vous laisser tranquillement commencer votre nouvelle vie mais dès que vous vous sentez prêt, passez moi un coup de fil » je lui offre un large sourire avant de me reculer à nouveau contre le dossier du canapé.

Je te l'avais promis il y a plusieurs semaines et je ne reviens jamais sur mes promesses »[/color] enfin, pas toujours reprenais-je pour moi-même avant de hausser les épaules « On a fait le nouveau parcours d'accro branche et Noah a atteint le plus haut niveau. Je te l'avais promis il y a plusieurs semaines et je ne reviens jamais sur mes promesses » enfin, pas toujours reprenais-je pour moi-même avant de hausser les épaules « On a fait le nouveau parcours d'accro branche et Noah a atteint le plus haut niveau. Je dois avouer que même moi, je me suis chié dessus à plusieurs reprises, mais j'ai été obligé de faire bonne figure face au gamin » je laisse échapper un rire amusé « Ensuite, on a mangé dans son restaurant préféré et après, on est allé surfer. Il a fait de sacré progrès ! » je lance un coup d’œil vers l'escalier « Et dès qu'on est rentré, il est allé s'échouer sur le lit d'Alex qui est chez sa mère avec sa sœur » je souris doucement «Je ne sais pas qui s'est le plus éclater entre lui ou moi, mais c'était vraiment une bien belle journée  » concluais-je en m'étirant joyeusement, bayant par la même occasion.

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Le sourire qui fut perceptible sur les lèvres de Thomas, à peine avait-il attrapé le téléphone de son frère dans la main, était compréhensible. La fibre familiale courrait dans les veines des Beauregard, et chaque nouvelle arrivée dans la famille provoquait ce type de réaction. « Elle est magnifique. » Et puis effectivement, elle était magnifique; c’était un argument qu’Ezra défendrait bec et ongles, qu’importe ce que le monde autour de lui pourrait dire. « La plus belle. » Elle aurait pu être moche comme un poux, toute fripée ou que savait-il encore, de toutes façons Ezra aurait clamé qu’il s’agissait là du plus beau bébé du monde. C’était sa fille, bien sur que c’était là la seule version des faits qu’il donnerait - et il oserait dire qu’il était objectif dans le processus, bien sur. « Tu me diras quand je pourrais venir la voir. Pas tout de suite, évidemment, je vais vous laisser tranquillement commencer votre nouvelle vie mais dès que vous vous sentez prêt, passez moi un coup de fil. » Sans aucune hésitation, Ezra hocha rapidement la tête, reprenant son téléphone - non sans jeter un dernier coup d’oeil à l’image capturée quelques heures plus tôt. « Je pense qu’on va prendre quelques jours de repos. Je te dirai quand on sera rentrés. » A dire vrai, il assurait surement là ses arrières; il n’était pas celui ayant mis au monde un nouvel être humain, et donc pas celui le mieux placé pour décider si c’était le bon moment pour accueillir ou non de la visite. Bien sur que s’il n’y avait que lui, il serait déjà en train de parader dans les rues de Brisbane avec Alice dans les bras pour la présenter à qui voudrait bien la voir. Lily lui dirait quand il aurait le feu vert pour agir de la sorte - au moins quelques jours surement, oui.

Si son attention avait été accaparée par sa petite princesse, comme il l’appelait déjà sans aucune honte, Ezra restait tout de même d’abord le père de Noah et il ne permit donc pas un instant supplémentaire pour prendre de ses nouvelles. Mais d’abord, il remercia son frère d’avoir répondu présent si rapidement et si facilement pour prendre soin de son neveu pendant qu’il partait à la maternité avec Lily. « Je te l'avais promis il y a plusieurs semaines et je ne reviens jamais sur mes promesses. » Le sourire qui éclairait le visage d’Ezra était attendri; fatigué, mais attendri. « Merci quand même. » Ils passèrent au sujet Noah ensuite; ils n’étaient pas de ceux s’épanchant pendant des heures en remerciements. « On a fait le nouveau parcours d'accro branche et Noah a atteint le plus haut niveau. Je dois avouer que même moi, je me suis chié dessus à plusieurs reprises, mais j'ai été obligé de faire bonne figure face au gamin. » Un petit rire échappa à Ezra. « Toi, avoir peur dans un parcours d’accrobranche ? Arrête de prendre exemple sur moi, hein. » Des deux, c’était Thomas qui était censé être le plus courageux; qu’Ezra donne de telles explications, personne n’aurait été étonné, mais bon Dieu si Tom s’y mettait aussi, il n’y en aurait plus un pour rattraper l’autre à cette allure là. « Ensuite, on a mangé dans son restaurant préféré et après, on est allé surfer. Il a fait de sacré progrès ! » Bien sur qu’à la mention du surf, un frisson parcouru la colonne vertébrale d’Ezra. « Ah ouais, il fait des progrès ? » Pas qu’Ezra empêcherait Noah d’aller surfer si c’était là une activité qu’il appréciait. Cependant, ce n’était pas une idée qui rendait le père ravi. Ce c’était pas avec Thomas qu’il avait commencé à se jeter à l’eau, quelques années plus tôt, c’était Matt qui avait eu cette satané idée de l’initier à un sport pour lequel il était passionné. Il n’y avait qu’à voir où cela l’avait mené pour comprendre les réticences d’Ezra à l’idée que son fils continue de pratiquer ce sport.

« Et dès qu'on est rentré, il est allé s'échouer sur le lit d'Alex qui est chez sa mère avec sa sœur. » Ezra avait décroché de la conversation un instant, et ne savait pas s’il n’avait pas manqué une partie du récit de son frère. Le sourire qu’il étira à cet instant fut un brin plus discret, bien moins d’entrain pour sur. « Il s’est bien dépensé. » Et pourtant, Noah avait toujours été un gamin débordant d’énergie parfois difficile à canaliser. « Je ne sais pas qui s'est le plus éclater entre lui ou moi, mais c'était vraiment une bien belle journée. » - « Tant mieux. » Presque naturellement, son regard se porta vers l’étage et les chambres des enfants, là où devait désormais dormir à poings fermés son fils. « S’il a passé une bonne journée, c’est le principal. » Bien sur qu’Ezra aurait préféré être à ses côtés pour passer cette journée d’anniversaire, mais il n’avait pu se permettre de laisser Lily partir seule à la maternité. « J’aurais plus qu’à me rattraper auprès de lui dès que l’occasion se présenta. » Pour prouver que Noah était tout aussi important à ses yeux et qu’il ne l’oubliait dans aucun cas. C’était déjà le cas bien sur, mais il savait que les enfants avaient besoin de preuves pour ce type de situation; et puis, il avait hâte de passer du temps avec son fils, dans tous les cas. « Je vais monter l’embrasser, mais ça te dérange s’il reste dormir ici toute la nuit ? » Le regard d’Ezra s’était reposé sur Thomas cette fois-ci, à ses côtés. « Je voulais le ramener à la maison, mais je dis pas non à quelques heures de sommeil tranquille et je risque de courir partout pendant plusieurs jours, alors… » Alors même, si ce séjour d’une nuit pouvait se transformer et s’allonger en plusieurs jours et que Noah était d’accord, il ne refuserait pas l’offre.