— Peu de temps après la mort d'Eiji, j'avais pris la décision de me replonger dans le travail, c'était une façon pour moi de faire face à tout les événements qui s'étaient enchaînés depuis le début de l'année. J'aspirais maintenant au calme et surtout à la stabilité. Bien que ma collaboration avec l'entreprise japonaise fut tuée dans l'oeuf, les commandes ne cessaient d'arriver dans ma boite mail et ma réputation commençait à prendre de l'ampleur, beaucoup plus subitement. Comme un signe de la vie qui voulait me dire que j'étais à ma place ici et que certes, j'avais connu des bas à présent j'allais remonter la pente.

Un mail interpela mon intention et alors que je l'ouvrais pour le lire, je découvrais qu'un réalisateur souhaitait utiliser mes services pour créer la robe de mariage de son film. Au départ, j'avais trouvé surprenant qu'il fasse appelle à moi sachant pertinemment qu'ils avaient des costumiers et des couturières sur les tournages. Ma curiosité l'emporta et je lui répondais en imaginant déjà la collaboration que nous pourrions faire et surtout, le coup de publicité que cela pouvait avoir sur mon entreprise. Si les commandes continuaient d'affluer, je serais bientôt obligé d'engager une couturière avec moi pour qu'on puisse répondre à la demande. Cependant, je ne voulais pas perdre de vue, l'éthique de Honey&Moon, je voulais qu'elle garde sa patte de petite entreprise familiale. Je ne voulais pas que tout se transforme en grosse entreprise impersonnelle et sans âme. J'avais besoin d'accueillir mes clientes, de parler avec elles, de les voir pour imaginer la robe parfaite à leur morphologie.

Je recevais rapidement une réponse de monsieur Livingstone et un rendez-vous fut très vite calé dans nos agendas respectif. Le jour J était arrivé à grand pas et je m'étais de l'ordre dans mon atelier, il était hors de question que je reçois un client dans le bazar, s'était pareil pour tout le monde. Je préparais des boissons chaudes et des mignardises gourmandes, comme j'en avais l'habitude. Le bruit attira mon attention dans l'allée et je sortais de mon atelier pour accueillir l'homme qui allait peut-être me permettre de grandir encore un peu.

Je m'avançais un sourire sur les lèvres, "Bonjour monsieur Livingstone ! J'espère que vous avez fais bonne route ?" Il m'avait parlé du fauteuil roulant et je ne faisais même pas attention à celui-ci, mon regard était concentré sur mon client. "Suivez-moi, on va pouvoir s'installer à l'intérieurs...J'ai préparer du café et du thé, j'espère que vous aimez ça...Sinon, je peux parfaitement vous trouver une boisson fraîche." Je continuais de sourire avant d'ouvrir la porte de l'atelier. Il avait un léger seuil à monter, mais un fauteuil pouvait parfaitement le faire sans soucis. Mon atelier était grand et on pouvait aisément manœuvrer. "Je vous en prie, on va se mettre ici." J'indiquais la table et j'attrapais ma tablette, j'avais des reflexe lorsqu'on venait me passer commande. "Qu'est-ce que je vous offre ?" Demandais-je avant qu'on prenne place pour discuter de cette fameuse robe.

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 — Il ne fallut pas longtemps pour que le producteur arrive à notre rendez-vous, je sortais immédiatement de mon atelier pour lui souhaiter la bienvenu et le mener dans la pièce pour qu'on puisse discuter tranquillement. Je lui indiquais que j'avais prévu des boissons chaude, mais que je pourrais aisément trouver autre chose si, il en avait envie. « Oh, ne vous en faites pas » Je lui souris avant de le voir prendre place sur la chaise à mon bureau, j'aurais aisément pu la décaler, mais il me semblait quelque peu mal polit de lui proposer cette option. Donc, je lui demandais ce qu'il voulait boire avant qu'on commence à papoter. « Un café ça ira très bien, merci ! » Je hoche la tête avant d'aller vers la machine à café pour en verser dans deux tasses avant de reprendre place à mon bureau.

Je bosse la tasse face à lui et je mets la mienne à son emplacement habituel, emplacement qui fini par se voir avec l'effet de la chaleur, la peinture se décolorée légèrement. « Vous m’avez dit de vous ramener des modèles de nos costumiers, donc …voilà » Je hoche à nouveau la tête tout en attrapant les feuilles, "Effectivement, ça me donne une vue d'ensemble, surtout que vous avez une équipe derrière vous...On ne commence pas à zéro comme on pourrait le faire avec une future mariée." J'examine attentivement les dessins, « L’idée c’est en fait de faire deux robes. L’une pour un mariage de luxe, donc avec une longue traîne, du froufrou, de la dentelle, du bling bling … bref tout le package » Je hoche la tête en souriant un peu voyant parfaitement ce qu'il voulait dire.

« Et l’autre c’est plus pour un mariage champêtre. Dans le film, la première cérémonie aura lieu dans un château, la deuxième, elle, aura lieu dans un champ avec une famille qui n’a pas trop les moyens. Donc on aurait besoin de quelque chose de relativement simple sans trop de chichi mais quand même joli. Est-ce que vous voyez ce que je veux dire ? » Je réfléchis un instant, "Donc si je comprends bien ce que vous souhaitez, c'est une première robe qui reflète la richesse de la famille..." Je me retourne sur ma chaise pour attraper un classeur, "Et la deuxième on serait plus sur une robe de style bohème...Jolie mais sobre."

Je tourne les pages de mon classeur "Pour la première on peut partir sur ce style de modèle C'est un modèle qu'on m'a commandé pour un mariage à Dubaï, beaucoup de dentelle et surtout une traine derrière pour vraiment donner un effet de légèreté...Ensuite pour le second modèle..." Je tournais à nouveau les pages de mon classeur, "Le bohème est très tendance en ce moment, on revient beaucoup à des choses simple et épurées, ce modèle serait plus sobre. On peut le faire dans un tissu de mousseline qui va donner de la légèreté mais qui aura tendance à coller plus au corps. L'autre modèle, il y a un panier en dessous pour donner ce gonfler, en plus de plusieurs couches de volants en tulle. Pour la robe bohème on peut parfaitement retirer l'effet de traine derrière, ainsi que la dentelle sur les bras."

Je souriais toujours très heureuse de pouvoir parler de mon travail et surtout de ma passion. « Ensuite … eh bien, je ne sais comment vous fonctionnez vous. Est-ce que vous créé simplement le model ? Ou est-ce que vous les fabriquer aussi ? Parce qu’on a toute une équipe qui serait prête à travailler pour vous. Mais c’est à vous de me dire comment vous préférez procéder » J'attrapais mon agenda, "Après vous en avez besoin pour quand ? En général je fabrique tout de A à Z, il me faudra les mesures des actrices, pour que je puisse adapter les patrons. Je m'occupe également des retouches si nécessaire et suivant la période, je pourrais parfaitement me rendre disponible pour les mettre en valeur au moment de tourner les scènes. Il faut juste que je sache en combien de temps je dois vous fournir mon travail et que j'évalue aussi le devis pour qu'on soit totalement d'accord ! Comme nous sommes dans un cadre professionnel, il aura aussi des conditions, mais je pense que je ne vous étonne pas." Je souriais avant de récupérer ma tasse pour boire une gorgée. "Est-ce que déjà les modèles proposés vous parle ? Sinon j'en ai bien d'autre et je peux aussi faire des choses uniques."

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