Il a changé les draps avant que tu sois installé dans son lit. Tu es assommé.e par les anxiolytiques que tu as pris afin de pouvoir tourner ton cerveau sur off. Tu es chez Jeremy avec Birdie. Enfin, tu crois qu’elle est là. Elle a peut être filé de nouveau à la maison, ou chez sa soeur, ou peut être qu’elle est juste au téléphone en train de faire les cent pas autour de la magnifique piscine dans le jardin chez Jeremy. Tu as eu des gens au téléphone. L’assurance surtout mais tu ne te souviens pas trop de ce qu’ils ont dit. Tu es en état de choc et tu es en mesure d’absolument rien.

Vous êtes rentrés de Elimbah avec Birdie pour découvrir votre maison inondée. Tu n’en as absolument rien à faire de savoir que l’assurance va tout couvrir et que la ville va vous dédommager d’une somme astronomique. Ta maison c’est ton bébé et les dégâts qu’elle a subit ne pourront jamais être dédomagés avec de l’argent. C’est à cause d’une erreur des techniciens de la compagnie des eaux lors de travaux dans votre rue que cette tragédie s’est produite. Vous n’étiez pas là pendant plusieurs jours et la maison a eu le temps de  ressembler au Titanic de manière considérable. Ta maison, ton bébé, est insalubre. Certaines affaires ne sont pas récupérable dans ton studio mais ça ce n’est que du matériel. Tu t’en moques. C’est la globalité qui te brise le coeur. Ton havre de paix n’est plus. C’est comme si tu étais de nouveau exposé au monde entier de la manière la plus vulnérable qu’il soit. Tu n’as plus ta safe place. Là où tout va bien. Là où tout est allé mieux. Tu as mis tellement d’amour dans la rénovation de cette maison. Tu l’aimes plus que tu t’aimes toi même. Cette maison représente tellement pour toi et elle n’est plus. Ou plus pour l’instant. Des travaux pourront la remettre sur pied mais ça va être long. Il va falloir être patient et il va falloir faire autrement en attendant. Ton studio. Ton boulot. Ca aussi c’est totalement flingué pour le moment même s’il y a des choses que tu peux aisément récupéré. Ton équipement électronique est totalement à jeter. Ce n’est pas important. Tout ton travail est conservé sur le cloud. Ca bouge pas. Tu as besoin d’avaler la pilule et ça va te prendre quelques jours, semaines, ou peut être mois. Pour l’instant, ton coeur est entièrement brisé. Birdie n’aura jamais vu autant de larmes dans tes yeux que depuis que vous avez découvert la situation.

Jeremy a rapidement été appelé à la rescousse car ton cerveau n’est bon à rien. Le choc est trop violent. Ca ne peut pas être réel d’ailleurs. Tu dors encore totalement assommé, tu dors sans aucun rêve et c’est le meilleur feeling. T’es comme mort, mais vivant. Sur pause. Jeremy a pris les choses en main - avec Birdie ? - pour récupérer certaines affaires pour le court terme. Des fringues, l’ordi portable de Jordan qui était à l’étage et qui n’a donc pas morflé comme le reste. Il a pensé à prendre quelques objets de valeurs sentimentale aussi afin de faire du bien à l’âme de Jordan juste par leur simple proximité avec ellui. La vie s’est pausé pour Jeremy également qui a tout ses plans du reste de la journée qui ont volé en éclat pour te mettre toi et Birdie en haut de sa priorité.

@Birdie Cadburry

Une catastrophe. Vous veniez tout juste de passer quelques jours de détente à Elimbah. Là où tout se passe bien. Dans une bulle de sécurité coupée du monde. Vous auriez dû y rester plus longtemps. Until the end of time. Un peu dramatique, Birdie. Mais tu n’aurais pas pu éviter l’inévitable. Ça aurait été pire plus longtemps après. Tu n’as jamais considéré une maison comme la tienne à Brisbane. Principalement parce que t’en as jamais eu besoin, t’es une vagabonde et, sans être une maîtresse de spiritisme, tu t’intéresses plus aux gens qu’à leurs murs. Et puis, tu as Elimbah au cœur, au corps et à l’esprit. Cependant, la maison de Jordan t’a fait sentir chez toi plus que n’importe quelle habitation à Brisbane.

Alors quand vous êtes arrivés au 5 James Street de Fortitude et que t’as vu l’état de la maison, t’as senti ton coeur dégringoler. Ta première pensée a été pour vos animaux, que vous aviez pris avec vous dieu merci. Puis t’as tourné les yeux vers Jordan. Iel s’est effondré.e comme jamais. Et toi, t’as senti que t’allais avoir besoin d’aide. Tu peux et tu sais gérer mais un coup de main n’est jamais de refus. Surtout devant autant de chamboulement. Un tel choc. Même toi, t’as une claque au visage. T’as une partie de ta vie dans cette maison. Tes carnets, ton antre. Mais Jordan est complètement désemparé et tout ça, ça ne reste que du matériel. C’est remplaçable. Pas mes carnets. T’as une partie à Elimbah, quelqu’uns éparpillés dans ton van - t’as jamais autant béni d’être bordélique - mais y en a dans la maison. Tu sens les yeux piqués mais ça ne t’empêche pas d’appeler Jeremy. Tu bredouilles, t’as un partenaire en larmes, deux animaux et une maison inutilisable pour le moment. Mais Jeremy est un bon, il n’est pas qu’un ami de connerie, c’est un ami tout court et tu peux compter sur lui.

Sur le trajet chez Jeremy, t’étais dans la voiture de ce dernier avec Jordan tiré contre toi. Iel aime tellement sa maison. Sa réaction te brise le coeur. C’est son âme entière qui a été brisée. C’est sa fierté, l’étendu même de sa réussite professionnelle. Sociale. Que tout fonctionne dans sa vie malgré les déboires de son être. T’espère que Jordan ne va pas voir là comme une image d’un effondrement de sa vie. Non, impossible. T’es là, vous êtes toujours ensemble, unis pour l’éternité. Y’a toujours ses amis, Maria. Milady et Milord sont aussi sains et saufs. Tu prends soin de le mettre au lit mais tu suis Jeremy qui retourne à la maison. T’as besoin de voir, de contempler, de faire le point. De récupérer ce qui peut être récupérable. Tes pauvres plantes sont gorgées d’eau. Tout l’électronique de son studio est foutu. “Je demanderai à Barry s’il peut faire quelque chose pour Mona Lisa.” que tu marmonnes en glissant ta main sur le piano. Un de ses bébés, ça aussi. Tu montes à l’étage et tu fonces dans ton antre. Il y a des trucs qui seront récupérables mais tes yeux vont directement sur tes carnets. Y en a au sol. Foutus. Ruinés. Tu pinces tes lèvres. Merde alors. Tu ne pensais pas que ça te fouterait les boules à ce point. Tu renifles en passant une main sur tes yeux. “Okay.” au moins, tu sais ce qui est encore potable. Tu files dans la chambre pour aller prendre des affaires. Jordan a ce qu’il faut puisqu’iel prend toujours son énorme valise même pour trois jours à Elimbah. Mais pas toi. Un moment, tu relativiseras en te disant que ça te donnera l’occasion de faire de nouvelles créations mais pour l’instant, t’es déboussolée. Tu ramènes les deux sacs dans le salon sur la table à manger. Tu prends les photos et tout ce qu’il y a sur le petit autel dédié à Ashley et Rosa. Les affaires de Milady aussi - heureusement que t’as un van. Tu vas chercher le chocolat et les paquets de bonbons en même temps que les croquettes pour vos animaux. Une main sur la table de la salle à manger, l’autre retourne sur tes prunelles car t’as envie de pleurer de voir tout ça dans un état pareil. Là où vous vous êtes envoyés en l’air la première, là où t’avais envie de revenir encore et encore. Là où t’as brisé un cendrier. Là où vous avez fait l’amour - ici, ici, là, encore ici et là-bas. Les disputes, les états d’âme, les angoisses. La baignoire, la terrasse, le dressing. “This is a disaster.” que tu murmures d’une voix brisée. T’aurais vraiment pas cru être aussi touchée. C’est le choc qui parle là. Et la tristesse incroyable que t’as pour ton amoureux.

“This is a disaster.” Yep. C’est absolument un désastre il n’y a pas d’autres mots. Il faut quelques jours avant que tu ne sortes de ta léthargie. Vous avez quelques options pour vous loger Birdie et toi mais pour l’instant tu n’as aucune envie de bouger de chez Jeremy. Pas que tu t’imposes, mais les propriétaires sont pas là pour deux semaines, ils voyagent très régulièrement. Jeremy est en quelque sorte leur gardien de maison. Ce plan est toujours si beau à tes yeux, tu es très heureux qu’il ait eu la chance de tomber sur cette chambre à louer au bon moment. Il mérite de payer une misère et d’avoir une si belle maison quasi tout le temps pour lui. Il a prévenu les proprio car il est honnête comme ça Jeremy. Comme toi.

Et toi tu es très loin d’être remis de tes émotions mais au moins tu fais autre chose que te bourrer de cachet pour éteindre ton cerveau. Tu as beaucoup écrit dans un tout nouveau carnet que tu t’es acheté. Tu as tristement envie de faire la distinction avec la nouvelle ère de ta vie. Tu es de nouveau SDF, mais tu es avec Birdie et vous n’êtes pas à la rue. Vous ne le serez jamais car son van sera toujours là. Tu es sur ton ordinateur portable à contacter tes clients et collaborateurs pour leur faire part de la situation. Tu vas avoir du retard dans bien des choses même si tu peux encore faire certaines parties. Ce n’est plus pareil et tu n’as pas la tête à ça. Vous avez une chambre d’ami pour vous, pour deux semaines encore avec Birdie. Tu es en train de regarder les appartements et maisons à louer car tu as besoin d’avoir quelque chose de stable afin de pouvoir retrouver un semblant de vie normale et recomposer ce qui est recomposable avec les affaires qui sont encore en bon état. La maison est de nouveau au sec mais inhabitable. Les meubles et pas mal d’affaires sont encore là bas comme les vestiges de ce que c’était il fut un temps. Tu as beaucoup de mal à retourner dans ta maison, ton coeur se brise en mille morceaux supplémentaires à chaque fois. Jeremy gère toute la partie qui est lié à l’assurance, tu n’as pas la tête avec les papiers nope.

Asher est rentré d’Europe la veille et a proposé à Birdie d’utiliser son appart’ qu’il n’a toujours pas pris la peine de vendre. Tu n’es pas encore au courant de ça, c’est tout frais ça vient de tomber ce matin. Tu es sur la terrasse chez Jeremy. C’est encore l’été et le soleil brille fort dans le ciel. La piscine sous ton nez. T’es en short, claquettes, t-shirt, lunettes de soleil sur le nez. Vraiment tu te dis que ta vie pourrait être pire à ce moment là. L’endroit te fait un bien fou. Tu relativises tous les jours encore et encore. Tu sais que ce n’est que du matériel, mais c’est quand même dur d’accepter, d’avaler la pilule. Tu prends une grande inspiration, puis deux, puis trois car tu restes très angoissé et anxieux. Ca te fait du bien de faire quelques exercices de respirations. Tu essaies de te concentrer juste sur ton souffle et puis tu décides surtout de fermer ton ordinateur car voir la gueule de tous ces appart’ c’est ça qui t’angoisse. Y’a tout qui te rappelle la situation et l’état de ta maison.

L’habitude de retourner à Fortitude a été parfois assez brutale. Après avoir été au local ou être sortie pour une raison diverse, tu t’es plantée plusieurs fois. Par réflexe. Tu n’as pas l’habitude d’aller à Bayside, en plus. C’est si loin de la ville. Beau, mais loin. Mais tu ne te plains pas ; heureusement que Jeremy a la capacité de pouvoir vous recevoir. Non pas que vous auriez manqué d’aide ou que tu n’aurais pas pu vivre en vagabondage pendant un moment mais pour Jordan, c’est ce qu’il y a de meilleur. Et pour toi aussi, car Jeremy prend en charge la gestion des papiers, de l’assurance et toutes ces conneries administratives que tu ne comprends toujours pas. Encore moins là alors que tu restes assez sonnée par la situation. Sonnée aussi de revoir ton partenaire de nouveau perdre un peu pied. T’as déjà vu l’an dernier à quoi ça ressemblait quand ton mari, le vrai, avait une de ses fondations qui s’effondre. T’as réussi à gérer, y’a pas de raison que ça ne se passe pas pareil maintenant. Seulement, t’es aussi touchée par l’évènement et ça, tu ne t’y attendais vraiment pas. Tu l’as associé comme une part de Jordan, et une toute petite part de toi aussi tellement que t’y as marqué ton territoire un peu plus à chaque fois. Alors c’est comme si tu perdais une partie de vous toi aussi. Comme quoi, quand l’oiseau a son nid, il est brisé quand il se retrouve noyé.

Cependant, t’essaie de te convaincre qu’y a pire. Pire que de trouver refuge dans une villa avec une piscine alors que le temps est toujours aussi radieux. Quand t’es à la villa, t’es très souvent en bikini. Avec une robe parfois car il faut que Jeremy garde son focus sur les papiers, huhu. T’apprécie aussi beaucoup la compagnie du meilleur ami de ton compagnon, mais ça, ce n’est pas nouveau. “Attentiooooon, boooooombe!” que tu dis en arrivant de l’intérieur de la maison en courant pour aller sauter dans la piscine comme ladite bombe. T’éclabousses tout sur ton passage et t’es bien fière de toi quand ta tête revient à la surface. Tu souris à Jordan qui se prélasse près de là, tes jambes battant joyeusement dans l’eau pour te maintenir à flot. T’y arrives vraiment bien, t’es toujours aussi contente. “Oh, je t’avais pas vu.” Mytho. Tu sais très bien qu’iel est là, tout comme tu l’as vu fermer son ordinateur. Tu gardes le sourire pour lui. Pour être le petit éclat de sa vie qui lui rappelera que ce n’est pas la fin de sa vie. C’est juste le début d’un nouveau chapitre. Même si c’est dur de le concevoir pour l’instant. Même toi, t’as du mal pour le moment.

Tu as été tellement dans ta tête que tu n’as pas réellement vu combien ça a affecté également les autres. Tu n’as pas la capacité de plus que simplement t’occuper de toi même pour pas flancher totalement - ou un peu plus. Les coups durs comme celui là sont beaucoup plus violent pour toi car ça te ramène tout au fond du trou. Celui dont tu as réussi à sortir la tête tout au long de ta vie. Tu sais que rien n’est jamais acquis mais quand même, voir tout ce travail personnel s’effondrer sans que tu puisses rien n’y faire, c’est dix mille coup de massue. C’est injuste. Tu ne mérites pas ça et pourtant, la vie vient et te fou des revers aux moments où tu t’y attends le moins. Tu devrais être habitué, mais non. Tu as été au téléphone avec ton thérapeute bien plus souvent qu’à l’accoutumé. Ca t’a aidé oui, mais ça n’est pas encore ça. Tout est trop frais de toute façon. “Attentiooooon, boooooombe!” Un léger sourire se forme sur ton visage alors qu’elle fonce dans la piscine. Tu reçois un peu d’eau, mais t’es pas dérangé et ton ordi ne prend rien.

“Oh, je t’avais pas vu.” Ton sourire se fait un peu plus large alors qu’elle fait l’actrice. « C’est parce que je viens d’enlever ma cape d’invisibilité. » Dieu sait combien tu rêvais d’être invisible quand tu étais petit. Ado un peu moins car tu voulais que Rosa te remarque. Après tu voulais être juste mort jusqu’à ce que tu aies ta situation, ta maison qui est - était - le symbole de cette réussite. De cette vie stable. De ton succès au niveau du boulot aussi. Cette maison n’est plus, mais tu as un oiseau avec toi et tu as aussi une réputation dans ton travail. Tu n’as pas tout perdu non. Tu prends juste un nouveau chemin. Le son d’une notification s’échappe de ton ordinateur, mais tu reconnais qu’il s’agit d’un nouvel email et tu n’y prêtes pas d’attention. Pas tout de suite. Birdie est en bikini dans la piscine, c’est bien plus attrayant.

Tu te lèves de ta chaise pour aller t’installer au bord de la piscine, tu ôtes tes claquettes pour y glisser tes jambes dans l’eau. Tu veux être plus près de Birdie. L’après midi est trop agréable. Ca fait du bien. Tu fermes un peu les yeux incluant la tête en arrière pour profiter de la légère brise autant que des rayons du soleil. « I’ve got an idea. » Tu dis les yeux toujours fermés, sans bouger de position. « We change the locks and steal this house. » Un sourire se forme sur tes lèvres alors que tu redresses ta tête en rouvrant les yeux pour regarder ton oiseau dans l’eau.

« C’est parce que je viens d’enlever ma cape d’invisibilité. » tu souris encore plus fort de voir Jordan entrer dans ton jeu. “Nan. J’ai un radar spécialement pour toi.” t’es toute niaise à dire ça mais c’est presque la vérité. Tu aimes le croire en tout cas. Tu barbottes dans l’eau en te poussant du rebord pour aller plus au centre. T’es tellement contente de pouvoir profiter de l’eau d’une piscine sans souci. Enfin, sans avoir une bouffée d’angoisse qui te prend en tout cas. Car des soucis, il y en a. Mais tu ne veux pas que ça s’affiche. Qu’importe la pression que tu peux avoir dans la poitrine, tu sais faire mine. Genre que tout va bien. En vrai, tout va bien. Vous êtes ensembles, vous avez vos animaux, vous êtes dans une villa. T’as ton local qui prend vraiment vie malgré les déboires d’importation. Jordan a son ordinateur et iel peut travailler d’à peu près n’importe où, non ? T’essaies de ne pas penser à la négativité. Tu les éloignes, les ondes négatives. Tu ouvres de l’encens quasiment tous les soirs. Officiellement parce que c’est bien contre les moustiques. Officieusement parce que ça t’apaise.

Ton attention est attirée quand tu le vois bouger. Tu retournes près du bord alors que ton amoureux s’installe, les jambes dans l’eau. « I’ve got an idea. » “Mmh ?” tu t’approches de lui pour aller glisser ta main autour d’un de ses mollets. « We change the locks and steal this house. » t’éclate de rire en posant ton menton sur ses cuisses. “I like that idea.” tu frottes ta joue contre son genou avant de reprendre une pulsion pour aller en arrière sur le dos. “Mais j’aurai une contre proposition. Moins fun et plus sérieuse.” tu restes sur le dos en étoile de mer un moment avant de bouger pour retourner contre lui. “Asher a son ancien appart de dispo si on veut. C’est pas une maison mais c’est mieux que rien.” T’as déjà été dans des lieux exigus donc ça ne te dérange pas mais ton partenaire est habitué.e à son espace. “C’est à Fortitude. Ca dépaysera pas trop trop.” tu caresses sa jambe en posant la joue sur l’autre tout en le regardant. Tes pieds sont posés contre le mur de la piscine. Tu n’as pas envie de te fatiguer inutilement non plus.

“Nan. J’ai un radar spécialement pour toi.” Tu veux bien la croire qu’elle pourrait sentir ta présence même sans te voir. Tu as aussi ce don, tu t’en es rendu compte quelques fois quand tu la cherches parmi une foule par exemple. Tu n’as pas besoin de chercher son sourire là, il est très beau sur son blond visage. C’est communicatif. Ca fait beaucoup de bien.

Elle vient se coller à tes jambes et tu l’emprisonnes d’une jambe passée dans son dos. “Mmh ?” Le rire qui éclate te fait sourire encore plus largement. Ca fait beaucoup de bien. “I like that idea.” Tu l’espérais bien. Tu ne te rends pas compte que tu es - déjà - en train de faire des blagues sur les maisons. C’est que ça fait moins mal, non ? Oui, j’ai envie de le penser. Tu as toujours eu ce don de savoir plaisanter sur les choses terribles qui peuvent t’arriver. Pas que tu sois résigné mais qu’est ce que tu peux faire de toute façon ? C’est fait c’est fait. Il faut aller de l’avant. Tu t’accroches à l’avenir même si tu n’as aucune idée de quoi il a l’air. Tu sais que dans ce futur il y a les yeux bleus de Birdie, c’est la seule certitude et elle te fait un bien immense.

“Mais j’aurai une contre proposition. Moins fun et plus sérieuse.” Qu’elle dit en barbotant. Elle a toute ton attention. “Asher a son ancien appart de dispo si on veut. C’est pas une maison mais c’est mieux que rien.” Tu hausses les sourcils. Elle se colle de nouveau à tes jambes. “C’est à Fortitude. Ca dépaysera pas trop trop.” Un autre point positif pour une transition plus douce vers la suite de votre histoire. « I’ve never been to his place. Can you show me? Can we go have a look? » Tu te pinces les lèvres parce que ton cerveau fuse plutôt là. Tu te demandes si y’a deux chambres, dont une qui pourra être ton lieu de travail temporaire si ça vous va. Quelque chose te dit que ça t’ira. Tu veux que ça aille. « And we’ll get to start getting our stuff there little by little… » Tu ne te rends pas trop compte que tu continues le fond de ta pensée à voix haute. Tu as une main qui se lève à ton visage alors que tu frottes un de tes yeux. « I’ve got to buy new gear. » Pour le boulot yep. Les fils électriques et tout le toutim mélangé à l’eau ça n’a bien évidemment pas fait bon ménage. Tu sens comme un poids sur ta poitrine qui commence doucement à se lever. Savoir où vous serez pour la suite - déjà - te rassure. Tu ne savais pas que tu étais si anxieux à ce propos. Y’aurait toujours eu un toit pour vous mais tu as assez donné dans ta jeunesse à vivre au crochet de tes amis. C’est pas de très bons souvenirs. Tu ne veux pas retrouver ces sensations.

Que Jordan joue avec toi, et que le sourire pointe ici et là sur son beau visage attirant te réchauffe l’intérieur. T’as vraiment peur à chaque fois du pire même si tu as toutes les expressions pour démontrer le contraire. La frayeur de voir ton partenaire avec de la drogue, de retomber dans les méandres d’un alcoolisme qu’iel a réussi à mettre loin, très loin derrière lui au point que tu ne l’as jamais vu est là. Jordan a assez évoqué son passé pour que t’es un portrait bien moins sérieux que maintenant. Mais iel sait se gérer - t’aime bof le principe des anxiolitiques mais si c’est ce qu’il faut pour que ton partenaire s’endorme sans encombre, alors ainsi soit-il. T’as confiance en lui et, comme d’habitude, tu veilles au grain. En plus, là, y’a Jeremy donc t’es pas seule. Tu ne l’as jamais été et tu ne le seras jamais mais c’est toujours réconfortant de le réaliser.

« I’ve never been to his place. Can you show me? Can we go have a look? » Tu hausses les sourcils car Jordan a l’air hyper enclin à l’idée. Rapidement, sans sourciller. T’aurais presque la sensation que si tu lui proposais d’y aller maintenant, iel serait déjà dans le van. Seulement, t’es bien là où t’es pour l’instant. « And we’ll get to start getting our stuff there little by little… » Ah oui, ton partenaire s’y projette vraiment sans avoir rien vu, ça te fait sourire. C’est plutôt positif, tu veux le voir comme ça. Un signe que ton amoureux fait un pas en avant. Déjà. C’est bien. « I’ve got to buy new gear. » Par contre, ça te fait tourner un peu la tête la rapidité de ses pensées. “Let’s check his place first.” t’as juste besoin de ta machine à coudre pour survivre, ce n’est pas le cas de Jordan. Tu prends toujours appui sur lui, la tête bien calée sur ses cuisses alors que tu caresses son mollet sans vraiment faire attention à ce réflexe. “Mais j’aime bien que tu te projettes.” vraiment beaucoup, c’est un beau signe. “On peut rester ici encore combien de temps ? J’aime bien la piscine en illimitée.” tu l’as toujours dit. Ce n’est pas pour rien que t’aime bien venir chez Jeremy depuis qu’il est arrivé. Là, c’est différent. “Tu peux aussi travailler au local si t’as besoin.” Après, il n’y a pas d’instrument ni rien mais c’est déjà mieux que rien. Et iel sera avec toi.

“Let’s check his place first.” Tu hoches la tête car oui, c’est bien ça la suite logique. Ton cerveau va juste trop loin car tu as besoin de savoir les étapes à venir pour avancer plus loin et sortir de ce merdier. “Mais j’aime bien que tu te projettes.” Sa tête sur tes cuisses, ton short est un peu mouillé mais tu t’en moques bien. “On peut rester ici encore combien de temps ? J’aime bien la piscine en illimitée.” « A couple of weeks. » Tu grattes ton menton, partant de nouveau dans tes pensées. Ton cerveau qui fuse toujours autant oui oui. Tu penses à ce que tu peux récupérer de la maison, ce qui aura besoin d’être racheté. Ce qui devra être mis en garde meuble car tu te doutes bien que toutes vos affaires ne passeront pas.

“Tu peux aussi travailler au local si t’as besoin.” Tu redescends sur Terre en l’entendant. Tes yeux qui vont retrouver son beau visage. Tu hoches la tête pour confirmer que tu aimes cette idée là aussi. « Ouais… » Ton index qui va doucement sur sa peau, celle de son bras. « I like that, and you will drive me. » Tu as un petit sourire aux lèvres avant de prendre une grande et profonde inspiration. Juste comme ça car ça te fait du bien. Ta poitrine toujours très compressée depuis que vous êtes revenus de Elimbah. Tu reprends une grande inspiration et tu expires par la bouche avant de reprendre la parole. I can’t believe this is happening… Tu as déjà dit cette phrase au moins trois millions de fois depuis la tragédie. C’est juste… incroyable. Ton regard qui se perd légèrement dans le vide avant de secouer la tête pour revenir sur Terre. Tu reportes ton attention sur Birdie. « When can we go see his flat? »

« A couple of weeks. » tu hoches la tête. Tu n’es pas attachée de toute façon, tout t’ira très bien quoiqu’il arrive. Enfin, même si t’es un peu chamboulée pour l’instant mais y’a vraiment pas de quoi avoir fini d’en finir. Jordan n’a pas forcément la même vision des choses que toi et ça reste sa maison avant tout. Ta vision est clairement nuancée et tu évites de te raccrocher aux souvenirs et aux moments que vous avez partagé dans cette maison. Après tout, est ce que ça veut dire que vous allez… Avoir un truc à vous? Aussi bien à lui qu’à toi? Ça serait assez dingue. Tu n’as jamais de truc à toi. Ton nom sur un bail, comme Jordan te l’avait souligné il y a un moment de cela. Le moment où Jordan t’avait demandé de venir emménager chez lui, en plus, si tes souvenirs sont exacts.

« Ouais… » son doigt contre ta peau la fait frémir sur son passage et tu te mets à le regarder de nouveau. « I like that, and you will drive me. » Ton sourire imite le sien. “I damn will.” surtout si c’est pour aller à ton local. T’y vas quasiment tous les jours. Tu l’observes toujours quand iel prend son inspiration. Tu reconnais les exercices d’expiration. Tu caresses un peu plus son mollet. T’es là, tu vas nulle part. Il y a un moment de flottement où chacun est dans ses pensées. Où tu réalises à chaque fois qu’y a plus de maison à Fortitude. T’as perdu tes bébés fraises. Mais y’a rien d’irremplaçable. En ce qui concerne le matériel en tout cas. « When can we go see his flat? » tu reportes ton attention sur Jordan avant de te décider de sortir de la piscine pour t’asseoir à côté de lui. “Juste le temps d’aller à la coloc pour prendre les clés. On peut y aller demain.” Car aujourd’hui, t’as un peu la flemme, faut bien l’avouer. T’es toute mouillée, il fait beau, y a une belle vue, t’as envie de profiter. “Tu devrais te baigner, ça fait du bien.” que tu lui dis en tapant ton épaule contre le sien. Y’a toi aussi qui fait du bien à la vision et à l’âme. Mais ça, tu le sais parfaitement. Tout ce qui peut faire du bien à l’âme de ton partenaire te fait du bien à toi aussi.

“I damn will.” Elle aime tellement conduire alors que tu détestes au plus haut point. Vous êtes réellement parfait l’un pour l’autre, c’est ça que tu vois à ce moment précis. Chaque trajets qu’elle fait pour toi sont tout autant de preuves d’amour à tes yeux. Ca peut paraitre pas grand chose pour elle, mais palier à tes angoisses car on te conduit, c’est cher à ton coeur. Tu peux prendre les transports en commun oui. Tu le fais souvent d’ailleurs. Tu ne l’as pas encore fait ici. Tu connais déjà le temps et le trajet vu que tu es déjà venu chez Jeremy plusieurs fois par tes propres moyens, mais il ne faut pas cacher que ça met du temps en bus par rapport à un trajet en voiture. C’est bien éloigné de tout tes coins habituels mais tu as commencé à marcher dans le quartier pour explorer un peu plus et méditer en passant un pied devant l’autre toutes les secondes.

Birdie est si douce contre ta jambe, tu te dis qu’elle a dû avoir peur de te voir péter un cable vu les circonstances. Tu ne te rends pas compte que cette pensée doit être encore au présent dans sa tête. Tu penses que tu gères avec les médocs mais moi je sais qu’on est à l’abris de rien, même si oui, tu t’en sors pas mal vu la situation. Celle ci même qui change tous les jours un peu plus. La promesse d’un logement disponible sans préavis pour vous deux te fait du bien. En plus, tu n’as peut être jamais mis les pieds chez Asher, mais tu sais qu’il est plutôt haut dans les standards vu qu’il a de l’argent. Tu sais déjà que cet appartement sera plus que décent. Birdie se hisse à tes côtés. “Juste le temps d’aller à la coloc pour prendre les clés. On peut y aller demain.” Tu fais oui de la tête alors que tu regardes son corps avec un peu plus de facilité car l’eau ne le trouble plus.

“Tu devrais te baigner, ça fait du bien.” Tu remontes tes yeux aux siens alors qu’elle colle vos épaules ensemble brièvement. « Only if you get in naked. » Oh. Jordan. Mais ta connerie qui n’en est pas vraiment une, a le don de te changer les idées autant que sourire. « Why do you have all these clothes on? Is Jeremy here? » Tu n’en avais pas l’impression mais la réalité c’est que cette maison est grande et qu’il est peut être là. La quiétude de la propriété te fait énormément de bien et dans toute cette malchance, tu es heureux que ce soit ici le point de chute pour entamer cette nouvelle route de ta, de vos, vies.

« Only if you get in naked. » T’es en train de battre tes pieds dans l’eau, les mains posées derrière toi, quand t’éclate de rire devant cette requête. « Why do you have all these clothes on? Is Jeremy here? » Tu jettes un coup d'œil derrière vous avant de reporter ton large sourire sur ton partenaire. “Je t’ai trop mal habitué.” D’autant que tu portes deux petits morceaux de tissu qui ne couvrent pas grand chose. Même ton tatouage sous le sein est visible. Celui au poignet est brillant, ça fait un an en plus. C’est beau. “Si Jeremy était là, ça serait plus lui que ça gênerait que moi.” que tu glousses. Le meilleur ami de Jordan apprécie sûrement la vue avec les fringues mais sans… Tout le monde n’est pas en manque de pudeur comme toi. T’aime beaucoup trop avoir ce gros nounours à ta merci pour le torturer de toutes les façons possibles. Tant que c’est avec gentillesse et affection car il est toujours quand vous avez besoin de lui, il s’occupe de toute la partie administrative que tu détestes et il vous offre un lieu de refuge incroyable. Heureusement qu’il est venu à Brisbane. Comme s’il avait senti que Jordan allait avoir besoin de lui. “Et t’es dans l’abus, j’ai genre quasiment rien sur moi.” tu te marres fort. “Tu m’as vu à poil la nuit dernière, ça t’a pas suffi ?” okay, là, tu cherches juste à ce que ton partenaire te flatte en vrai. Tu le sais car de ton côté, c’est le cas. “D’ailleurs, permets-moi de souligner que je suis outrée que tu sois overdressed.” Un short et un tee shirt, franchement… “Tu pourrais te débarrasser de ça au moins.” Que t’ajoute en tirant sur l’ourlet de son shirt. Avant de glisser ta main dessous pour caresser son tronc. Ton menton va sur son épaule alors que tu humes légèrement d’aise. T’es bien là. T’espère que Jordan aussi. “It could’ve been worse.” Tu murmures doucement. T’aimerai bien sortir une connerie du genre “oh, une inondation, c’est d’un banal, pourquoi pas une météorite ?” mais pas sûr que Jordan soit encore au stade où iel peut rire de ça. Alors tu gardes ta connerie dans ta tête. Tu gardes aussi le discours du “quelqu’un aurait pu être blessé” ou quelque chose comme ça. Que c’est que du matériel. Non, ça aurait pu être pire au niveau du refuge, en vrai. La vue est incroyable. “I’ve never lived in Bayside. The sight is breathtaking.” il y a la mer, la vraie, à perte de vue. C’est un charme incroyable. Pas ton préféré car tu restes une fille de la campagne en premier lieu, et de la ville en deuxième, mais ce n’est pas dégueulasse non plus. “Jeremy’s lucky to be here. And so are we.” Aussi bien chanceux d’avoir atterri ici que d’avoir Jeremy ici. T’es perdue dans ta contemplation, caressant la peau de ton amoureux toujours sans y faire attention.