hard feelings and broken heart
@Atlas Siede

“J’te deteste !” Maxim dit fort en lançant un regard noir à son père avant d’attraper un pull et de claquer la porte derrière elle. Elle ne le pense pas vraiment, elle ne le pense jamais quand elle dit ce genre de chose à son père, mais ces derniers temps c’est tout ce qu’ils se passent entre eux. Depuis le décès de sa mère, Maxim ne sait pas comment gérer ses émotions et si elle sait parfaitement que son père est malheureux, ils sembleraient que William et elle ne sachent plus s’entendre. Ils passent tous les deux leurs temps à se prendre la tête, à se disputer parce que Maxim gère mal les choses. Elle sait qu’elle devrait en parler plutôt que de sortir trop souvent, de faire la fête et de passer plus de temps en dehors de chez elle, mais la vérité, c’est que Max n’a jamais été très doué pour gérer ses émotions. En plus de cela, la personne à qui elle se confie souvent le plus dans sa famille, Hayden, ne répond presque plus à ses messages et elle ne l'a pas vu depuis des semaines.

Elle laisse échapper un soupir et sans vraiment réfléchir, elle se met en route vers le bar le plus proche. Elle a besoin d’un verre, besoin de se changer les idées. Elle envoie un message à son meilleur ami, elle sait parfaitement qu’elle n’aura pas de réponse tout de suite parce qu’il travaille ce soir donc qu’il n’est pas disponible, mais il l’appellera sûrement quand son shift sera fini. Elle remet son téléphone dans son jean avant de passer la porte de son endroit préféré. Elle se dirige directement vers le bar et alors qu’elle s’apprête à s’asseoir, elle remarque un visage familier. Atlas. Elle ne peut s’empêcher de sourire légèrement en le voyant et elle vient près de lui. “Hey.” Elle s’assoit sur le tabouret à côté de son oncle. Atlas et Maxim n’ont jamais été très proches, ou du moins pas vraiment en grandissant, mais depuis quelques mois ils ont commencé à passer un peu plus de temps ensemble et à se rapprocher beaucoup plus. Cela vient sûrement du fait que Max vient souvent le voir quand elle se prend la tête avec son père. Elle se tourne vers le barman et lui fait signe. “J’peux avoir une vodka cranberry s’il vous plait ?” Elle se tourne à nouveau vers son oncle. “Mon père me rend dingue.” Maxim lui avoue en laissant échapper un soupire et en se prenant la tête dans les mains. “J’peux crasher chez toi ce soir ?” Elle lui sourit légèrement même si honnêtement tout ce qu’elle a envie de faire ce soir c’est de boire, beaucoup, et d’aller faire la fête jusqu’au petit matin. Maxim n’avait jamais été une grosse fêtarde, jusqu’à il y a quelques mois, mais c’est sa manière de gérer les choses.

« Vous serez bientôt convoqué à d’autres évaluations Capitaine, en attendant le mieux que vous ayez à faire est de prendre soin de votre santé. » C’est ainsi que la journée, c’était conclu, pas de réponse concrète, juste la promesse de devoir se faire examiner sous un microscope une fois encore. Atlas avait conscience que sa santé autant physique que mentale ne lui permettrait pas de retrouver sa position au sein de l’armée, mais il pensait au moins obtenir le droit à un retour sur la base. Lui qui avait toujours hurlé sur tous les toits qu’il détestait se retrouver enfermer dans son bureau aurait tout donner pour aller s’installer sur sa chaise pour passer des heures à remplir tout l’administratif qu’il avait laissé de côté durant des années. Il avait besoin de revenir au travail, besoin de retrouver une occupation avec des horaires fixes et une discipline qui l’empêcherait de continuer à glisser sur une pente savonneuse. Le corps médical n’était pas de cet avis, il avait passé une évaluation psychologique peu concluante et bien sûr son chirurgien s’était empressé de contacter sa hiérarchie dès l’instant où la possibilité d’une seconde opération était entré dans l’équation. On ne lui laisserait pas l’occasion de retrouver son poste de sitôt. Avant de pouvoir quitter la base, il lui avait été demandé de s’arrêter dans le bureau du Commodore Hamilton. Ce qu’il avait imaginé n’être qu’une visite de routine, s’est rapidement transformée en une discussion qu’Atlas aurait préféré ne jamais voir démarrer. « Capitaine Siede, nous sommes prêts à vous proposer une décharge pour raison médicale, vous auriez accès à votre pension complète et une retraite anticipée. » Alors voilà, son supérieur était lentement en train de le pousser vers la sortie. « Sauf votre respect Commodore, il en est hors de questions. » L’homme face à lui ne fut pas le moins du monde surpris par le ton employé par le Siede. Après tout, il avait bien trop souvent été dans ce bureau pour insubordination et sa blessure n’était pas venue entacher son caractère. « Vos prochaines évaluations seront décisives Siede. » Atlas avait conscience que son absence ne faisait que s’étirer, l’accident avait eu lieu il y a plus d’un an désormais et l’armée n’étais pas réputée pour sa patience.

C’est ainsi, avec les paroles de son supérieur en tête et en voulant échapper à ses frères d’armes qu’Atlas avait fuit la base par la porte arrière. Cela faisait des semaines qu’il évitait Oliver comme la peste et il savait pertinemment que ce dernier allait être tenu au courant de l’évolution des choses. Son plus vieil acolyte avait été promu responsable en son absence et avait donc le droit d’être informé des événements. Atlas n’était pas prêt à renoncer et Oliver le savait parfaitement. Mais il n’était pas non plus prêt à faire face aux multiples questions de son frère d’armes quand ce dernier allait apprendre qu’Atlas n’échouait pas seulement à quelques épreuves physiques, mais que c’était surtout la psychologue de l’armée qui lui refusait de reprendre son activité. Affecté par le cours de la journée, perdu dans ses pensées et surtout à fleurs de peau, Atlas avait décidé de faire un passage par le bar avant de rentrer à l’appartement. Il était hors de questions qu’Autumn soit encore la victime de son humeur massacrante. Un verre de whisky, ou plusieurs, l’aiderait peut-être à adoucir les nouvelles. Il avait également besoin de revoir ses plans d’actions, car Atlas avait fermement l’intention de retrouver son poste très prochainement.

Perdu dans ses pensées, il ne prêta pas réellement attention aux mouvements à ses côtés, jusqu’à ce qu’une voix familière vînt chatouiller ses oreilles. « Hey. » Il n’eut pas besoin de relever la tête pour reconnaître sa nièce. Un coup d’œil à sa montre lui indiqua que la soirée était déjà un peu avancée, mais cela n’expliquait pas comment Maxim avait pu le trouver ici. « J’peux avoir une vodka cranberry s’il vous plaît ? » Toujours à commander la même chose la gamine. Atlas croisa le regard du barman et lui indiqua de remplir son verre à nouveau par la même occasion. « Mon père me rend dingue. » Voilà donc ce qui l’amenait dans les parages, personne ne l’avait envoyé à la recherche d’Atlas, tout cela n’était qu’une simple coïncidence. « Dis-moi quelque chose que je ne sais pas. » qu’il tenta de plaisanter alors que la gamine ne cessait de gigoter sur son tabouret. Du coin de l’œil, il la vit prendre une longue gorgée de son verre et il ne put s’empêcher de la réprimander. « C’est pas de l’eau kiddo ! » Il n’avait aucunement envie de devoir gérer sa nièce ce soir. « J’peux crasher chez toi ce soir ? » Pourtant, il aurait dû voir venir cette question. « Pas ce soir Maxim. » Atlas avait conscience que les événements de la journée allaient amener des cauchemars et il n’avait pas envie de faire subir cela à sa nièce. Surtout, il ne voulait pas que Maxim s’en aille parler à Mia et Hayden. Il avait conscience que sa famille s’inquiétait pour lui, mais à ses yeux cela n’était pas nécessaire. « Qu’est-ce qu’il a fait ton père pour que tu décides de venir bouder dans un bar ? » Il fallait qu’il détourne la conversation avant qu’elle ne pose trop de questions.

Maxim ne comprend pas comment les choses sont devenues comme cela, elle ne comprend pas comment elle en est arrivée à se prendre la tête sans cesse avec son père. Max et William ont toujours été proches, ils se sont toujours compris, ils ont toujours été sur la même longueur d’ondes, mais depuis quelques mois les choses sont complètement à la dérive entre eux. Depuis qu’ils ont perdu Alicia, la mère de Max et la femme de William, plus rien ne va pas entre eux. C’est comme si la situation a créé un énorme fossé entre eux, comme si cela les ont complètement séparés et qu’ils ne se comprennent plus. Maxim sait qu’elle s’est renfermée, qu’elle ne parle plus autant à son père qu’elle le faisait avant, mais elle a aussi l’impression qu’il l’a traite à nouveau comme une gamine, les seules fois où il se soucie vraiment de ce qui se passe dans sa vie. Alors 99% du temps, les rares conversations qu’ils ont en ce moment se finissent en disputes, l’un criant sur l’autre. Elle a essayé de tourner vers Hayden, parce que c’est sûrement le membre de sa famille avec qui elle est le plus proche depuis des années, mais cela fait des semaines que sa tante s’éloigne d’elle également. La vérité c’est que cela n’aide pas Max non plus parce qu’elle ne répond pas à ses messages et que ça ne fait que la rendre plus en colère contre le monde entier. C’est donc après une énième avec sir William qu’elle se retrouve dans un de ces bars préférés, et un peu par hasard le bar dans lequel elle retrouver son oncle Atlas. Atlas et Maxim n’ont jamais été extrêmement proches, bien sûr, elle l’aime beaucoup, il reste son oncle, sa famille, mais ce n’est que récemment qu’ils se sont rapprochés et ont vraiment appris à se connaître. Peut-être qu’il a simplement fallu qu’elle ne s’entende plus avec son père pour qu’elle commence à s’entendre avec son oncle.

Elle s’installe sur le tabouret à côté d’Atlas, le saluant rapidement avant de commander une vodka cranberry et de lui avouer qu’elle s’est encore pris la tête avec son père, ce qui n’étonne pas vraiment le brun. « Dis-moi quelque chose que je ne sais pas. » Elle lui jette en regard avant de soupirer légèrement parce qu’elle sait que la relation entre son père et son oncle n’a jamais été toute rose. Elle prend une gorgée de son verre dès que le barman le pose devant elle et grimace légèrement. « C’est pas de l’eau kiddo ! » Elle lève les yeux au ciel. « J’suis au courant, merci bien. J’sais gérer mon alcool. » Après tout, ce n’est pas comme si elle a vraiment attendu d’avoir vingt-et-un ans avant d’avoir son premier verre d’alcool. Elle n’a jamais été très fêtarde avant de perdre sa mère, mais depuis quelques temps c’est l’une des manières qu’elle a trouvées pour gérer sa situation. Elle sait que ce n’est sûrement pas la meilleure solution, qu’elle ne devrait pas tomber dans ce trou, mais boire lui permet de ne pas penser à sa mère pendant quelques heures, ça lui permet de se détendre assez pour faire la fête. Max se tourne alors vers oncle pour lui demander si elle peut crasher chez lui parce qu’elle n’a aucune envie de rentrer chez elle et de voir son père. « Pas ce soir Maxim. » Elle laisse échapper un soupir, mais observant les traits de son oncle, elle se rend compte qu’il n’a pas l’air dans son assiette. Elle a envie de demander ce qu’il se passe, parce qu’elle sait qu’il ne va pas bien ces derniers temps, mais elle sait aussi qu’Atlas ne lui dira jamais ce qu’il se passe dans sa tête. Son oncle, son père, ils la voient toujours comme une gamine de cinq ans. « Qu’est-ce qu’il a fait ton père pour que tu décides de venir bouder dans un bar ? » Max lui lance un regard de travers avant de secouer la tête. « De un, je suis pas venue bouder, parce que je suis pas une gamine. Et de deux toi et papa vous devriez vraiment arrêter de me traiter comme si j’avais 5 ans ! » Elle prend une gorgée de son verre et prend une respiration. « Qu’est-ce que toi tu fais là à te noyer dans ton verre ? »

Atlas n’avait aucune envie de conversation, il avait l’intention d’être cet homme aigri qui descend ses verres en restant seul au comptoir. Il adressa à peine un sourire au barman qui venait de lui amener une autre boisson, les paroles de son supérieur se jouant en boucle dans un coin de son esprit. Son monde semblait s’écrouler dans une perspective qu’il n’aurait jamais crue possible. A la croisée des chemins, Atlas n’était plus vraiment sûr de connaître la route à emprunter, lui qui avait toujours été si sûr de lui en ce qui concerne sa carrière, paraissait désormais se noyer dans un enchaînement de questions sans fin. Il aurait aimé pouvoir continuer son petit moment d’apitoiement en paix, mais il semblerait que l’univers en avait décidé autrement. De toutes les personnes qui auraient pu le trouver dans ce bar, il fallait que ce soit sa nièce qui vienne prendre place à ses côtés. « J’suis au courant, merci bien. J’sais gérer mon alcool. » C’était à son tour de lui jeter un regard peu amusé. Atlas se fichait bien de ce qu’elle était capable de faire ou pas, il n’avait clairement pas l’intention de jouer les baby-sitters mêmes pour Maxim. Pas ce soir, c’est tout ce qu’il avait envie de répéter. Il était le premier à lui proposer de sortir, mais aujourd’hui il aurait aimé que la gamine soit accompagnée de sa bande de copains, pour la voir s’éloigner rapidement.

Bien sûre, la jeune femme préférait encore se plaindre de son père comme un vieux disque rayé qui commençait à jouer avec les nerfs d’Atlas. Il savait parfaitement à quel point son frère aîné pouvait être agaçant avec son obsession du contrôle et de l’image, il avait vécu avec lui bien longtemps avant Maxim. « De un, je suis pas venue bouder, parce que je suis pas une gamine. » Atlas ne put retenir un léger éclat de rire face à l’indignation de Maxim. « Chouiner alors ? Taper des pieds par terre ? Tu vas te rouler par terre si je suis pas d’accord avec toi ? » Bien sûr qu’il joue avec ses nerfs, il a conscience que la chercher ainsi n’allait rien aider, mais les répliques assassines et bon enfant pleuvaient toujours trop rapidement entre eux. « Et de deux toi et papa vous devriez vraiment arrêter de me traiter comme si j’avais 5 ans ! » - « Oh ! Excusez-nous Madame. » Pour bien faire, c’était à son tour de lever les yeux au ciel. « On fait juste attention à toi Maxim. » Elle n’avait jamais aimé cela, mais c’est ainsi que fonctionne la famille Siede, elle devrait le savoir depuis le temps. « T’as fini Caliméro ? » qu’il demanda avec un léger sourire en coin. Peut-être qu’elle allait l’aider à se changer les idées après tout. « Qu’est-ce que toi tu fais là à te noyer dans ton verre ? » Peut-être pas finalement. « J’apprends à nager ! » Atlas vint prendre une gorgée de son verre, prêt à un départ anticipé, sans pour autant se lever de son tabouret. Il n’avait guère envie de vider son sac aux pieds de sa nièce, mais il savait qu’elle n’allait pas lâcher le morceau aussi rapidement. « J’ai passé une journée de merde. » Cela serait bien assez suffisant, de toute manière il était l’adulte, c’était à lui de poser les questions. « Pourquoi tu veux crécher chez moi ? » Il pensait que les choses s’étaient enfin un peu calmées entre Maxim et son père.

Maxim sait qu’elle a de la chance d’avoir la famille qu’elle a, elle sait qu’elle aurait pu ne jamais trouver quelqu’un qui voulait d’elle. Lorsqu’elle s’est retrouvée dans le système elle avait déjà six ans, elle était une gamine calme, timide et qui ne parlait pas beaucoup et elle avait eu la chance de tout de suite tomber sur William et Alicia. Ils l’avaient accepté comme elle était, lui laissant le temps de s’adapter sans jamais la forcer à quoi que ce soit. Elle avait fini par apprendre à leur faire confiance, par s’ouvrir et puis elle avait rencontré le reste de la famille. Ca avait d’abord été Hayden et Mia, puis Atlas et Samuel. Certes il avait encore une fois fallu du temps, mais ils l’avaient tous accepté. Elle sait qu’elle a eu de la chance, qu’elle a encore de la chance même si sa famille est loin d’être parfaite. À vrai dire, il y a des jours où ils la rendent dingue, ou elle ne peut s’empêcher d’être agacée, mais elle ne peut jamais vraiment leur en vouloir. Le fait que les choses soient compliquées avec son père en ce moment ne lui fait pas l’aimer moins, elle sait qu’ils traversent simplement tous les deux une période difficile avec la perte d’Alicia et qu’aucun d’eux ne sait comment gérer la chose. Elle a la mauvaise habitude de se renfermer, de ne pas se confier et de se perdre dans un verre d’alcool ou une soirée. C’est comme cela qu’elle se retrouve au même bar que son oncle Atlas qui, visiblement, lui aussi a besoin d’oublier certaines choses avec un verre. Elle sait qu’Atlas traverse une periode difficile également depuis son accident, que les choses ne vont pas fort pour lui, mais elle sait aussi qu’il est trop fier pour se confier, surtout se confier à une gamine de vingt-et-un ans qui n’est que sa nièce. Bien sûr, à être assise à côté de son oncle, qui ne s’est jamais entendu à merveille avec son père, elle ne peut s’empêcher de se plaindre un peu.

« Chouiner alors ? Taper des pieds par terre ? Tu vas te rouler par terre si je suis pas d’accord avec toi ? » Maxim lève les yeux au ciel, mais décide de ne pas répondre aux commentaires de son oncle. Il sait comment pousser ses boutons, mais elle ne va pas mordre à l’hameçon et préfère lui dire qu’il devrait également arrêter de la traiter comme si elle avait cinq ans. « Oh ! Excusez-nous Madame. On fait juste attention à toi Maxim. » Elle se tourne vers lui pour lui lancer un regard de travers. « Non, vous faites pas attention à moi. Vous me traitez tous comme si j’avais cinq ans et que je savais pas gérer ma vie. Toi, papa, Mia, Hayden, enfin quand elle m’adresse la parole ces derniers temps. » La vérité, c’est qu’elle sait gérer sa vie, mais elle ne sait pas gérer ses émotions depuis que sa mère n’est plus là. En plus de cela, Hayden l’évite et le reste de la famille la traite comme si elle était fragile. « T’as fini Caliméro ? » Elle se mord la lèvre pour ne pas réagir, mais Atlas aussi sait la rendre un peu dingue.

Au lieu de répondre, elle préfère tenter de changer de sujet en lui demander pourquoi lui est là, à se noyer dans un verre d’alcool. Elle se doute que ça a à voir avec son accident, avec ce qu’il vit en ce moment, mais elle se doute avant même qu’il ouvre la bouche qu’il ne va rien lui dire. « J’apprends à nager ! » Maxim lève une nouvelle fois les yeux au ciel et prend une gorgée de sa boisson alors que son oncle reprend la parole. « J’ai passé une journée de merde. » Elle se tourne vers lui, faisant glisser son doigt sur son verre. « Et je suppose que même si je te demandes tu vas me dire que t’as pas envie d’en parler ? » Elle le connaît assez pour se douter de cela, et bizarrement ils sont un peu similaires sur ce point-là, pas les plus doués pour se confier ou demander de l’aide. « Pourquoi tu veux crécher chez moi ? » Elle hausse les épaules et baisse les yeux pour les fixer sur son verre, évitant le regard d’Atlas. « J’ai pas envie de me prendre la tête avec lui. Encore. » Elle aime son père, vraiment, et ce qui rend leurs disputes encore plus compliquées. Elle ne supporte pas son regard de déception.

Maxim avait ce don pour toujours tourner le moindre évènement en un acte dramatique. Atlas avait l’habitude de l’entendre se plaindre de son père, cela durait depuis des années et ce qu’il avait d’abord pris pour une petite crise d’adolescence commençait désormais à lentement lui courir sur les nerfs. A croire que parfois Maxim ne réalisait pas pleinement toute la chance qu’elle avait pu avoir en étant recueilli par William et sa femme. « Non, vous faites pas attention à moi. Vous me traitez tout comme si j’avais cinq ans et que je savais pas gérer ma vie. » Atlas était à deux doigts de se lever pour couper court à la conversation, mais sa nièce semblait avoir encore des choses à dire. « Toi, papa, Mia, Hayden, enfin quand elle m’adresse la parole ces derniers temps. » Alors, peut-être qu’il y avait des similitudes dans la façon dont les différends de la fratrie se comportaient les uns avec les autres. « Maxim… T’as plus douze ans, on ne peut pas toujours répondre présent dès que tu fais un petit caprice. » Atlas ne voulait pas être méchant, cela n’avait jamais été son intention envers ses neveux et nièces, mais parfois il se devait d’être l’adulte dans la conversation. Maxim agissait souvent comme une petite princesse qui voulait agir comme une grande, mais qui attendait toujours à ce qu’on lui tende la main.

La conversation aurait pu s’arrêter ici et Atlas aurait pu se contenter de finir son verre dans un silence relatif. Il aurait même apprécié d’avoir encore un peu de temps pour digérer toutes les informations de sa journée. « Et je suppose que même si je te demande tu vas me dire que t’as pas envie d’en parler ? » Un soupiré se faufila entre ses lèvres. « Tu veux pas être une gamine ? » La question était rhétorique, mais puisqu’elle voulait être traitée comme une adulte, il allait en faire ainsi. « L’armée m’a offert une retraite anticipée. » L’annoncer ainsi à voix haute vint lui faire un pincement au cœur. « C’est-à-dire ne plus jamais retourner auprès de mon équipe et mettre un terme à vingt ans de carrière, c’est pas vraiment quelque chose de concevable. » Il mettait encore de côté tout le reste, le fait que son physique ne lui permettait plus d’être aussi performant et que les angoisses habitaient son quotidien. « Tu vois c’est pas juste une engueulade avec mon père. » Il voulait que Maxim voie les choses à une plus grande échelle et qu’elle réalise que parfois les petits problèmes qu’elle pensait insurmontables n’étaient qu’un petit grain de riz dans son quotidien. « J’ai pas envie de me prendre la tête avec lui. Encore. » - « Tu peux me dire c’est quoi le problème ? » qu’Atlas finit par demander réellement curieux de comprendre ce qui se déroulait avec William. « Tu as conscience que ton père jouera toujours les moralisateurs, quoi que tu fasses ? » C’est bien pour cela que les relations qu’Atlas entretenait avec son aîné étaient tout simplement déplorables depuis des années.