TW : évocation d’une grossesse
Ma journée avait été plus que chargée mais je ne m’en plaignais pas. Je n’avais pas le moral et je faisais tout pour être occupée. Ma dernière conversation avec Andrew me hantait encore et j’étais partagée entre le bonheur de cette grossesse inattendue et cette sensation de douche froide devant l’absence de réaction et à la fois la panique que m’avait montré mon compagnon lors de cette annonce. Je vivais mal la distance que j’avais mis entre nous mais elle était nécessaire. Ce n’était pas prévu que je tombe enceinte et il m’avait déjà parlé de sa peur d’avoir des enfants parce qu’il ne voulait pas transmettre sa génétique pourri à des enfants qui n’ont rien demandé. J’avais pourtant eu l’impression que son choix n’était pas définitif et que nous aurions l’occasion d’en reparler … plus tard parce que notre relation était naissante. Pourtant, et même si nous ne nous protégions pas, je prenais la pilule et je pensais que ça suffisait. J’étais vraiment très mal de cette situation et à contrario, je me sentais prête à devenir mère. C’était une sensation nouvelle et étrange. Je repensais à la première fois où j’étais tombée enceinte et le sentiment prédominant que j’avais éprouvé avait été la panique – ça m’avait alors parut tellement logique de tout faire pour avorter parce que je n’étais tout simplement pas prête – mais cette fois-ci, j’étais simplement heureuse et prête. Je serais même prête à assumer cet enfant seule si Andrew, lui, ne l’était pas. Aujourd’hui j’avais une situation, ce qui n’était pas le cas quand j’avais 21 ans et que j’étais encore étudiante. Dans le fond, j’espérais qu’il changerait d’avis mais je ne voulais pas, non plus, qu’il ressente d’avoir le couteau sous la gorge.

J’avais prévu de rester tard au boulot pour aider la directrice à trier la comptabilité mais elle m’avait renvoyé illico à la maison et puis j’avais reçu une excellente nouvelle dans la journée. Joan était de retour à Brisbane. Ma Joanna. Mon amie. Oui Joan Callahan la star d’Hollywood faisait son retour en Australie et c’était une amie depuis … depuis le collège ! Même si elle avait fait carrière, nous avions gardé contact et je l’avais même revue à plusieurs reprises lorsque j’habitais à New York. Mais là, la belle brune était de retour en Australie !

Nous avions convenu d’un repas chez moi où elle allait pouvoir me raconter ce qui l’avait poussé à revenir ici alors que tout semblait lui sourire à LA. En arrivant, je filais rapidement sous la douche, enfilais une robe longue et laissais mes cheveux sécher naturellement. Je préparais rapidement un petit apéro : frites de carottes et de concombre, sauce au yaourt, des cacahuètes et des chips. j’avais encore du vin que je laisserais Joan déguster et moi, je m’étais déjà préparé un jus multi-fruits lorsque la sonnette retentit. Sourire aux lèvres, j’allais ouvrir et accueillis mon amie avec une joie non dissimulée. Je lui sautais au cou et lui murmurais : « Je suis tellement contente de te voir Jo ! » avant de me détacher d’elle et de l’inviter à rentrer : « Rentres, j’ai déjà préparé l’apéro ! » en plaisantais-je. Je pris sa veste et son sac que je posais sur le meuble de l’entrée et je lui indiquais le salon. « J’espère que tu es prête à ce que je te harcèle de question !  » Et moi ? Est-ce que j’étais à me faire harceler de question quand elle comprendra que je fais sans alcool ?