ÂGE : 38 ans (26.10.1984) SURNOM : Mal', Malak'. Maki par Birdie (la seule autorisée à l'utiliser). Du reste, il préfère son nom en intégralité. STATUT : Célibataire sans attache. Divorcé d'une autre époque. MÉTIER : Maestro au Queensland Symphony Orchestra. Aide encore son aînée dans l'entreprise familiale de pompes funèbres. Ancien premier violon du SSO et violoniste international en deuil de son instrument. LOGEMENT : Il a retrouvé ses beaux quartiers à Spring Hill. Ses murs ne connaissent plus de courant d'air mais s'habituent parfois à un tourbillon irisé. POSTS : 1917 POINTS : 0
TW IN RP : Paralysie ♪ Anévrisme ♪ Dépression ♪ PTSD ♪ Mort (Pompes funèbres) GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Australo-italien ♪ Musicien dans l'âme. Oreille absolue. Musicien atrophié ♪ De retour sur scène après deux longues années et une rupture d'anévrisme qui a laissé le membre gauche paralysé ♪ L'acharnement a rendu la mobilité. Mais la dextérité manque encore. Et les douleurs restent ♪ Il navigue entre les lumières des projecteurs et les ombres des morts. Comme à l'époque ♪ Chef d'orchestre diplômé (nov. 2021) ♪ Assistant funéraire à ses heures ♪ Compositeur insatiable ♪ Propriétaire d'une Grammostola rosea. Cadeau d'Heather baptisé : Heather-KimberleyCODE COULEUR : #330000 RPs EN COURS : (05/05)
MADIE ♪ The only way to deal with an unfree world is to become so absolutely free that your very existence is an act of rebellion. FB2
HEATHACHI ♪ The absurd is born of this confrontation between the human need and the unreasonable silence of the world. RP2
MALIEL ♪ In the depth of winter, I finally learned that within me there lay an invincible summer. FB1 ♫ RP1 ♫ UA1
AVATAR : Matteo Martari CRÉDITS : cristalline (avatar) ♪ me (cracks) ♪ mmd (gifs) DC : . PSEUDO : Ira' INSCRIT LE : 19/08/2019
(#) Sujet: Through the chords of time ♪ Gabriel Sam 6 Mai 2023 - 19:34
Les jours passent, s'enchaînent, jamais ne se déchainent. Las, presque vacants. Ce n'est pas une première fois pourtant. Mais l'attente est réelle, l'incertitude, les questionnements. Alors il n'y tient plus. Un parchemin trouve le chemin de ses phalanges. Il a délaissé l'instrument de musique pour un autre. Il commence à tracer. Puis le flot des mots prend le pas sur celui des notes. Il grave sans relire, sans s'arrêter.
Pardonne mon inconvenance, mon inconséquence, mon égoïsme. Pardonne ceux qui m'ont retenu de t'écrire jusqu'à alors. Ceux qui me poussent à le faire à présent. Le manque m'oppresse. L'absence. Celle de ne pas savoir comment tu vas, comment tu es. Comment tu portes en dépit des circonstances. Je prie que la tragédie qui t'accable ne vienne pas anéantir l'éclat des étoiles de ton être. Tu me manques, mon âme. Ton sourire manque à mes prunelles, la façon dont il illumine tes traits jusqu'à tes yeux. Ton rire manque à mes oreilles, la musique qu'il crée pour elles, la couleur qu'il donne à tes pommettes lorsque tu en réalises la portée. Tes mains manquent aux miennes, la douceur de ta peau, les nuances de ton grain, les étincelles à sa surface. Le goût de tes lèvres manque aux miennes, la saveur de ta silhouette. Tu me manques, comme tu manques à tous les sens que j'ai la chance de posséder. Ne laisse pas les ombres ternir ta lumière tant elle serait manquée elle aussi. Pourtant aussi autolâtre que je puisse être, prends tout le temps que tu juges essentiel. Mon mal est inconsistant en comparaison de celui qui doit t'affliger.
Comment vas-tu ? Comment se porte ta fratrie ? Parviennent-ils à trouver le sommeil ? Et toi ? Je te sais bien assez pour deviner que ce n'est probablement pas le cas. Je t'en prie, ne t'exténue pas. Ils ont besoin de toi. Tout comme moi. Il n'y a pas si longtemps, tu as répondu présent dans toute la beauté de ton âme alors même que je me retrouvai faire face au même sort que tu affrontes désormais. Comme j'aurai souhaité de te l'épargner. Tu es différent de l'homme que je suis. Et au vu de la peine que ce fût pour moi, je ne peux commencer à me figurer l'étendue de la tienne. Je ne peux que t'offrir d'être là. Même à cette sempiternelle distance. J'ignore encore quand aurais-je l'apanage de revoir ta personne mais sache que si tu en as le besoin, j'abandonnerai tout s'il se doit. Je serai là. Tu as juste à dire un mot. Un seul. Pendant ce temps, j'attendrai. Toi. Tes mots. Tu me manques.
Notre chambre semble vide sans toi, en dépit de tous mes efforts pour l'emplir du son de ma musique. Mon violon est probablement las de moi à l'heure qu'il est. Mais malheureusement les chances que cela change pour lui sont infimes. Sans toi. Nos voisins doivent sans doute se sentir de même. Ce ne serait pas la première fois. Te souviens-tu des cris du bout du couloir en novembre dernier ? Pour l'heure, ils se taisent encore. Mais les connaissant, je doute que cela vienne à durer. Je m'en acquitterai le moment venu, je l'espère avec autant de grâce dont tu avais pu faire preuve cette fois-là. Je ne serai pas mécontent d'avoir tes talents de diplomatie alors. Entre autre. Entre autre beaucoup. Je pourrai les compter tous, mon âme, sur les doigts de plus d'une main. Tu me manques. Sans doute l'ai-je déjà écrit mais c'est le cas. Tu me manques. Je prie pour que tu ne souffres pas tant. Que cet enfer ne vienne pas t'altérer. Mais même si cela venait à être le cas, je me contenterai de l'adorer comme chaque parcelle de ta personne, moi comme le fragment de mon âme que tu as emporté avec toi. Si seulement il pouvait prendre ta peine. J'en connais les couleurs et pourtant je les reprendrai mille fois si cela signifiait que tu ne les connaisse jamais. L'impuissance me consume. Si tu savais comme j'aimerai. Alors dis-moi. Que tu veuilles les mots ou le silence. Ou ne dis rien. Prends ce qu'il te faut. Je m'en exécuterai. Même de l'absence. C'est toi après tout.
En la tienne, ma mémoire avance bien. Sans doute parce que tu n'es plus là pour m'en distraire (ne prend pas cela pour une invitation à arrêter. Jamais). Je rentre bientôt à Londres, à présent que les examens sont achevés. La perspective ne m'enchante guère même si Sophia commence à me manquer. Elle s'inquiète aussi de toi. Encore une que tu es parvenu à envoûter. Ca ne me surprend pas. Comment pourrait-il en être autrement ? A la vérité, je redoute bien plus mon cher aîné et sa si agréable disposition. Et Grand-mère. Je l'adore. Tu le sais. Mais elle aurait encore une autre nièce à me présenter. Ce qui, tu le sais encore, me laisse indifférent et ne m'intéresse guère. Qui qu'elle soit ou puisse être, princesse ou même reine, elle ne sera jamais toi. Elle attend que je sois une nouvelle fois présent à la saison, une perspective peu réjouissante mais peut-être irais-je tout de même, pour Beth qui a atteint l'âge d'y assister pour la première fois. J'espère t'y croiser encore. Non pas seulement parce que tu y serais une merveilleuse distraction mais aussi parce que cela voudra dire que tu vas mieux, bien, suffisamment pour revenir et affronter le pandémonium des bals et des chasseresses.
Tu me manques. Prends soin de toi. Ecris-moi si l'envie et le temps te viennent. Reste toi. Je t'étreins de toutes les parcelles de mon être.
HM.
Violins are the lively, forward, importunate wits, that distinguish themselves by the flourishes of imagination, sharpness of repartee, glances of satire, and bear away the upper part in every consort. (R. Steele)
Gabriel Carnahan
l'entre-deux chapitres
ÂGE : 43 ans (14 oct 79) SURNOM : Gaby, Gab'. Pretty Little Galway Boy par une petite fée. Tenerezza, il y a longtemps. STATUT : Cœur guimauve qui réalise que le temps n'efface pas tout. MÉTIER : Libraire, gérant de la State Liberty (Toowong). Artiste touche à tout qui a à nouveau des idées plein la tête. LOGEMENT : #152 Bywong Street, Toowong. Un appartement au-dessus de la librairie qu'il partage essentiellement avec son chat. POSTS : 17097 POINTS : 60
TW IN RP : Deuil ≈ Cicatrices ≈ Santé mentale ≈ PTSD (accident de voiture) GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime tout le monde. CODE COULEUR : #cc3366 RPs EN COURS :
❀ Maliel ❀ And now your song is on repeat. And I'm dancin' on to your heartbeat. And when you're gone, I feel incomplete. So, if you want the truth. I just wanna be part of your symphony
❀ Gabin ❀ May your day be touched with a bit of irish luck, brightened by a song in your heart, and warmed by smiles from the people you love.
(#) Sujet: Re: Through the chords of time ♪ Gabriel Sam 20 Mai 2023 - 0:43
''Du courrier Monsieur.'' Les mots, sobres, du majordome de son père en lui tendant la petite liasse d'enveloppes, toutes semblables aux yeux de Gabriel. A première vue seulement. Car il en est une qui retient soudainement son attention, reléguant les autres au dernier plan. Une dont il reconnaît l'élégante écriture. Une qu'il n'attendait pas, mais ne pouvait s'empêcher d'espérer du plus profond de son être. Il n'en montre toutefois rien, taît, tant bien que mal, la fébrilité qui menace de le saisir, fait mine de ne pas avoir perçu le battement manqué par son cœur. Il se contente de hocher la tête en guise de remerciement. Il attendra le soir, d'être seul, enfin, pour ouvrir la précieuse lettre car il ne veut pas être dérangé, pas être surpris. Ces mots n'appartiennent qu'à lui. Une attente qui lui paraît interminable. Pourtant le crépuscule daigne enfin s'installer, les étoiles s'allumer une à une. Et c'est alors sous leur bénédiction, à la lueur vacillante d'une bougie, qu'il pose finalement ses yeux sur les lignes tracées par une main qu'il connaît si bien. Des lignes auxquelles il ne peut que répondre au plus vite.
06 Février 1817
Mon tendre ami, Cher amour,
Il n'y a rien à pardonner, rien à excuser, bien au contraire. Je ne saurais exprimer à quel point tes mots me sont salutaires, à quel point ils me touchent en plein cœur. Je dois te confier qu'en reconnaissant ton écriture, ta si belle écriture, j'ai bien cru que mes yeux me faisaient soudainement défaut, que la fatigue, le chagrin et le manque de toi me jouaient un mauvais tour. Il n'en est rien, et j'en suis heureux. Le mot est probablement malvenu au vu des circonstances, je te prie pourtant de m'en excuser, et de croire qu'il est choisi avec soin. Une seule lettre de toi et voilà qu'il me semble presque mieux respirer. Je me languis de ta présence, de ta personne, de ta voix, de tes sourires, de ces regards dont tu es seul à posséder le secret, de tes baisers, de tes caresses. De toi, tout entier. Je ne comprends que trop bien le mal qui t'accable, il est aussi mien. Je le ressens au plus profond de mon être, tapi sous la peine et le poids du deuil. Il revêt l'aspect d'un vide que rien ne comble, un froid mordant qui s'est immiscé en moi. Un froid que ni le soleil, ni le feu dans l'âtre ne semblent en mesure d'apaiser. Comme si leur chaleur n'était rien en comparaison de la tienne, de celle de tes étreintes. A croire que mon corps seul ne sait plus comment retrouver une température normale sans le secours de tes bras. Tu me manques toi aussi. Chaque parcelle de mon être te réclame à grands cris. Tu me manques tant.
Je te remercie de te soucier de l'état des miens. Comme tu peux l'imaginer l'épreuve est rude pour nous tous. Et pourtant, malgré leur jeune âge mes frères et sœur font preuve d'un courage pour le moins exemplaire. Si tu savais, ils m'impressionnent de jour en jour. Ils font bloc, comme un seul homme. Parfois ils posent sur moi un regard si troublant, un tel mélange de tendresse et de gravité, que je m'en trouve soudain bien démuni. Moi qui suis l'aîné, qui ai pour devoir de veiller sur eux, il me semble alors que ce sont plutôt eux qui veillent sur moi. Ils sont encore si petits pourtant. J'aimerais pouvoir les épargner des tourments du monde, j'aimerais qu'ils n'endurent pas déjà cette peine, les préserver de ce fardeau. Je ne le peux hélas. Tout ce qu'il m'appartient de faire est d'être présent pour eux et d'espérer que leur candeur enfantine survivra au drame. Quant à trouver le sommeil, ce dernier parvient encore à finir par l'emporter sur eux. Il arrive que Jane se réveille au milieu de la nuit, je guette son pas délicat à l'instant même où je t'écris ces mots, mais il semblerait que, pour cette nuit au moins, Morphée ait emporté une nouvelle victoire. Notre père, quant à lui, est irrémédiablement affecté, à tel point que même ses enfants ne semblent pouvoir l'atteindre. Il passe le plus clair de son temps enfermé dans son cabinet, refusant catégoriquement d'ouvrir à quiconque, même à moi. Cela me fend le cœur de le voir ainsi, ayant perdu goût à tout. Ils étaient si fusionnels, Mère et lui, épris d'un amour que je leur aurais sans doute envié si je ne t'avais pas connu, toi, mon ange. Il n'a pas davantage voulu entendre parler des détails concernant les obsèques et de tout ce qui entoure le départ de notre mère. M'est donc revenue la lourde tâche de veiller aux préparatifs, donner mes consignes, faire les choix qu'il convenait de faire, répondre à toutes les questions et assurer envois des faire-parts et réponses aux courriers de condoléances. Qui aurait cru que de recueillement cette période n'en aurait que le nom. Je te mentirai si je niais mon épuisement. Il est évident, bien qu'en public je m'efforce de l'atténuer, de me montrer droit, d'avoir la force nécessaire pour tous. Il n'y a que tard, lorsque tout le monde dort, que la lune est déjà haute et la nuit fort avancée, que le calme règne, que je laisse enfin libre cours, pour un temps, à ce que je ressens réellement, au plus profond de mon être, sans avoir à me demander ce qu'il convient de faire ou de dire. Aussi, pour l'heure je crains de ne pouvoir te dire précisément comment je vais tant je n'arrive moi-même pas à le savoir. Je me sens vidé, comme si mon corps fonctionnait seul et que mon esprit l'avait déserté. Mais n'aie crainte, même si, en ces jours sombres, la vie m'afflige, je trouverai la force de me relever pour les miens, et pour toi, j'en fais serment. Par chance, dans ce malheur, j'ai pu compter sur la présence de notre famille maternelle, particulièrement celle de nos cousins, venus nous épauler en ces temps difficiles. Je ne puis cependant te cacher que je me sens seul, entouré et pourtant infiniment seul. Tu me manques. A mon tour de me répéter. Qu'importe, puisque c'est la vérité. Tu me manques terriblement, au point que je me surprend parfois à te chercher du regard, comme si tu allais apparaître au détour d'une porte, ton adorable sourire au coin des lèvres, ou à mon réveil, étendu là à mes côtés. Si seulement l'aube pouvait te ramener à moi. Si seulement.
Je me souviens parfaitement. L'évoquer suffit à me faire esquisser un sourire, à me ramener à ce refuge qui est le notre, à toi. Tout simplement à toi. Ô je t'en prie cher amour, écris-moi encore. Noie mes tourments et mes peines de tes mots. Continue de m'arracher des bribes de joie à la simple évocation de nos souvenirs. Tu n'imagines pas leur portée à mes yeux, ils sont une échappée, un véritable baume pour mon âme, d'une douceur qui fait actuellement cruellement défaut à ma vie. Raconte-moi tout. Parle-moi encore de ta musique. Elle aussi me manque. Je sais bien que ce ne sont qu'illusions d'un esprit fatigué et meurtri, sache néanmoins que lorsque je ferme les yeux je pourrais presque l'entendre, je devine ta silhouette, ton allure si noble, ton air si concentré lorsque tu joues, le subtil mélange de tension et de relâchement qui te parcourt alors. Je puis t'assurer que je ne saurais m'en lasser. Joue encore. Tant pis pour ceux qui ne sauraient l'apprécier à sa juste valeur. Joue pour moi. Ainsi, peut-être le vent aura-t-il l'obligeance de mener tes notes jusqu'à mes tympans. Vis pour moi également. Ne t'accable pas de mon malheur, envoie-moi ton énergie et ta force. Et sache que tu n'as véritablement aucun talent à m'envier, tant à mes yeux tu es parfait tel que tu es.
Lorsque tu la verras, salue Sophia pour moi, et rassure-la, qu'elle ne s'inquiète pas. Je prie que ton séjour londonien se passe autant que faire ce peut sans encombres avec ton frère, bien que je sache la chose ardue. En ce qui concerne les favorites de sa Majesté à ton encontre, j'aimerais affirmer que je suis navré pour elles mais ce serait mentir éhontément, car navré je ne le suis pas le moins du monde. Je ne regrette absolument rien de ce qui nous uni, de ce qui nous lie l'un à l'autre. Au contraire, j'en chéris chaque seconde, chaque parcelle. Et même si je ne sais que trop bien à quel point chaque nouvelle saison constitue une épreuve pour toi, ne désespère pas, souviens-toi de nos refuges, des sorties dérobées vers les parcs, des salles de musique délaissées au profit des salles de bal, là où nous nous retrouvions, là où j'escompte bientôt te retrouver à nouveau, aussi souvent que le besoin et l'envie s'en feront ressentir.
Si je m'écoutais je pourrais encore t'écrire des heures durant, assurément, toutefois il me faut tenter de trouver le repos, au moins pour quelques heures, pardonne-moi de te laisser ici. Mille mercis de m'avoir écrit. Mille mercis pour tes mots, ils ont su trouver mon cœur comme tu sais, toi aussi, si bien le faire. Mille mercis d'être toi. Tu m'as écrit que j'avais emporté un fragment de ton âme avec moi, sache que j'en ai laissé un de la mienne avec toi. Pourvu qu'il veille sur toi.
Avec toute mon affection. A toi.
GIN.
Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ... ~ Le Petit Prince ~
Malachi Etherstone
les noces funèbres
ÂGE : 38 ans (26.10.1984) SURNOM : Mal', Malak'. Maki par Birdie (la seule autorisée à l'utiliser). Du reste, il préfère son nom en intégralité. STATUT : Célibataire sans attache. Divorcé d'une autre époque. MÉTIER : Maestro au Queensland Symphony Orchestra. Aide encore son aînée dans l'entreprise familiale de pompes funèbres. Ancien premier violon du SSO et violoniste international en deuil de son instrument. LOGEMENT : Il a retrouvé ses beaux quartiers à Spring Hill. Ses murs ne connaissent plus de courant d'air mais s'habituent parfois à un tourbillon irisé. POSTS : 1917 POINTS : 0
TW IN RP : Paralysie ♪ Anévrisme ♪ Dépression ♪ PTSD ♪ Mort (Pompes funèbres) GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Australo-italien ♪ Musicien dans l'âme. Oreille absolue. Musicien atrophié ♪ De retour sur scène après deux longues années et une rupture d'anévrisme qui a laissé le membre gauche paralysé ♪ L'acharnement a rendu la mobilité. Mais la dextérité manque encore. Et les douleurs restent ♪ Il navigue entre les lumières des projecteurs et les ombres des morts. Comme à l'époque ♪ Chef d'orchestre diplômé (nov. 2021) ♪ Assistant funéraire à ses heures ♪ Compositeur insatiable ♪ Propriétaire d'une Grammostola rosea. Cadeau d'Heather baptisé : Heather-KimberleyCODE COULEUR : #330000 RPs EN COURS : (05/05)
MADIE ♪ The only way to deal with an unfree world is to become so absolutely free that your very existence is an act of rebellion. FB2
HEATHACHI ♪ The absurd is born of this confrontation between the human need and the unreasonable silence of the world. RP2
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AVATAR : Matteo Martari CRÉDITS : cristalline (avatar) ♪ me (cracks) ♪ mmd (gifs) DC : . PSEUDO : Ira' INSCRIT LE : 19/08/2019
(#) Sujet: Re: Through the chords of time ♪ Gabriel Sam 20 Mai 2023 - 20:13
La mélodie noie ses doigts, les heurte mais il n'en a que faire. Il ne comprend pas l'étreinte qui saisit son palpitant. Ce n'est pas la première fois, loin de là. C'est même commun à cette période. Chaque année. Mais cette fois, pourtant, quelque chose manque. Quelqu'un. Alors il comble, il comble de notes en dépit des protestations de son aîné. Il ensevelit les murs immenses de la résidence pour ne plus compter les heures, les jours, les secondes. On toque à la porte. Sophia lui apparaît. Il voudrait s'excuser, parce que contrairement à George, son opinion à elle lui importe mais elle ne vient pas pour lui demander le silence. Elle vient pour le lui donner. Sous la forme d'un courrier qui le rend muet. Il la remercie d'un mot, elle s'éclipse. Un autre, écrit cette fois, a été ajouté sur l'enveloppe. Thompson. J'ai pensé que tu ne voudrais pas attendre. Non, en effet. Pas si elle vient de qui il pense. Il devra le remercier quand il reviendra. Mais là pour l'heure, la priorité est autre. Ses prunelles se perdent sur la page. Et quelques instants plus tard, ce sont ses doigts qui s'y égarent.
Mon âme, Mon amour, Pardonne-moi. Pardonne le délai de cette réponse. Tes mots et moi nous sommes croisés. J'en prends le blâme bien sûr. J'aurai du faire preuve de plus de précision dans mes dates. J'aurai du attendre plus longtemps. J'aurai du. Car tes mots, mon âme, tes mots me consument. Ils irradient chaque parcelle de mon être, celles que tu embrases si bien de tes mains. Tout en moi te réclame alors en l'attente, tes paroles enflamment le manque. Je regrette d'autant plus que j'en ai allongé sans le souhaiter la durée. Mais ils sont là. Entre mes doigts. A Londres où comme tu l'as sans doute compris je me trouve. Sophia vient de me remettre ta lettre en provenance d'Oxford. Je la remercie elle comme je remercie Thompson d'avoir eu la grâce de me la faire parvenir. Et toi. Toi de me répondre, d'avoir pris le temps de poser tes pensées sur papier, de me faire l'honneur d'être l'être que tu es, de m'accepter dans ton existence et dans ton cœur. Puis-je toujours mériter ce privilège.
Je brûle de te lire, mon amour et je suis heureux que tu me pardonnes. Puisses-tu le faire encore. Egoïstement, je le suis presque autant que tu te languisses tant le manque de toi m'altère la raison. Il semble que nous partagions ce vide. Que ne donnerais-je pour le combler. Bientôt, je l'espère, bientôt. Bientôt, je pourrai retracer de mes doigts la cartographie de ta silhouette, la réapprendre par cœur, te refaire mien avec la dévotion que tu mérites, noyer mes prunelles dans les tiennes, noyer tes tympans des mélodies que tu m'inspires. Celles dont je continue d'emplir les murs en ton absence. Celles pour lesquelles je me surprends encore à chercher tes yeux. Ton opinion. Bien qu'elle n'arrive souvent qu'après les faits, après que je me sois libéré de l'emprise de ton regard et de tes doigts. De tes lèvres. Alors dans l'attente, je m'immerge. Je joue à en oublier mes phalanges. Et bien que j'ai quitté Oxford pour Bushy House, le voisinage y semble moins patient. Peut-être ai-je sous-estimé mon cher frère ou l'ampleur du manque, même ici, en ces lieux que tu hantes moins.
Tu me manques, mon âme et je hais que tu ais à vivre cette condition. Je ne suis pas surpris de la force de ta fratrie, non moins de la tienne. Je n'ai nul doute qu'ils sachent ce que tu représentes. Peut-être sont-ils trop jeunes pour tout saisir encore mais ils se souviendront bien plus tard que tu as été là. J'espère qu'ils se porteront rapidement mieux tout comme toi, tout comme ton père. Au vu des descriptions de leur amour que tu as pu me faire, je n'ose imaginer l'ampleur de son désarroi. Quand j'entrevois le manque que la simple distance cause ... O mon amour, puissions-nous ne jamais avoir à connaître cela. Je lui envoie toute ma miséricorde. Je suis soulagé d'apprendre qu'en dépit, tu es tout de même entouré mais je le suis bien moins de te savoir si éreinté. J'aimerai tant te rejoindre. Etre là pour toi. En être dans l'incapacité actuelle m'arrache le cœur.
Alors à défaut, si tu le permets, mon âme, je continuerai de t'écrire. S'ils sont ton échappée, je ne cesserai de t'abreuver de mes mots gravés jusqu'à ce que je puisse te les donner de vive voix. De quoi pourrais-je te couvrir encore ? L'anniversaire d'Adolphus approche. Il a des envies de grandeur pour son quinzième. J'ignore si Père cédera à ses requêtes. Lui-même semble préoccupé par ses propres affaires. Il semblerait que je ne sois pas le seul que Grand-Mère souhaite offrir en mariage. Nous sommes tous illégitimes après tout. Dans l'incapacité de servir la Couronne comme il se devrait. Est-ce la raison pour laquelle elle insiste tant ? Je ne saurai le dire. D'autant que je crains de ne devoir la décevoir dans ce domaine. Nulle prétendante ne pourra jamais trouver grâce alors tu es. Atteindre ton éminence me semble une tâche impossible. Si elles savaient. Que tu es la seule raison pour laquelle je tolère ces célébrations. Parce qu'elles sont des nouveaux prétextes pour te voir, pour être avec toi hors des murs de notre chambre, de notre université. Etrangement à l'heure actuelle, j'en ai presque hâte. Hâte de t'y retrouver, de t'y dérober. D'y voler l'empreinte de tes lèvres dans la pénombre. D'y subtiliser ton regard entre tous les autres qui ne compteront jamais.
Que te dire d'autre, mon amour ? Que tu me manques. Que mon âme t'appelle. Que mon corps souffre du fantôme de tes gestes. Que mes yeux te cherchent encore, même ici où tu ne vis pas. Que je voudrais te faire mien. Que je le ferai sans compter les heures quand tu me reviendras enfin. Que chaque battement de coeur me rapproche un peu plus du jour où je pourrai le faire. Où je pourrai chérir chaque parcelle de toi. Ecris-moi encore, mon amour, abreuve encore le désespéré que je suis. Que tu as fait de moi quand tu m'as fait l'honneur de me laisser t'appartenir. Car je t'appartiens, tout entier. Prends soin de mon âme, mon amour, parce qu'elle est tienne. Prends soin de toi.
Avec tout mon être, HM
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(#) Sujet: Re: Through the chords of time ♪ Gabriel Dim 25 Juin 2023 - 0:33
Jane dort. Exténuée par les événements des derniers jours, elle s'est finalement assoupie d'un sommeil vraisemblablement profond et qu'il espère réparateur. Il l'observe, soucieux, triste, et sans doute aussi épuisé qu'elle peut l'être. Elle n'a que six ans. Pourtant elle lui ressemble déjà tant. A leur mère. Leur défunte mère. Gabriel soupire. Comment ce petit être grandira t-il à présent ? Et ses frères ? William, John, Henry. Qu'adviendra t-il d'eux ? Ils sont encore si jeunes. L'inquiétude le ronge. Il est l'aîné. C'est donc à lui qu'incombe la responsabilité de veiller sur cette famille, qui plus est tant que leur père se trouve toujours dans l'incapacité de le faire en personne. En sera t-il seulement à la hauteur ? La pensée galope, s'égare. Il songe aux autres, comme toujours. S'oublie en chemin au passage, comme souvent. Du moins jusqu'à ce que ses doigts trouvent machinalement le carré de papier soigneusement plié, dissimulé dans une poche de sa veste, tout près de son cœur. Celui qui manque un battement à ce contact feutré, furtif et pourtant si réconfortant.
Jane dort. Alors il s'éclipse, le bouclé, gagne à longues enjambées ses quartiers, sa table de travail. Il s'autorise un instant pour lui. Pour lui seul ? Pas tout à fait. Un instant pour eux, même si son autre n'est pas là, pas physiquement en tous cas, quand il occupe en revanche tant son esprit que son cœur à chaque seconde du jour comme de la nuit. Ce moment il se l'accorde pour enfin donner retour aux mots gravés sur le papier par cette main qu'il connaît si bien, des mots venus se graver sur son cœur à force de relectures. Ô comme il s'en veut de ne pas avoir trouvé le temps d'y répondre plus tôt. Puisse Malachi ne point lui en tenir rigueur. Au fond Gabriel sait bien qu'il n'en fera rien. Et il se demande encore par quel étrange miracle il a eu la chance de retenir l'attention de pareil être, depuis toutes ces années déjà. Aussi est-ce sur cette pensée que ses doigts se saisissent finalement de sa plume. Sur la certitude d'avoir cet étonnant et inestimable privilège : celui d'être aimé par lui. Et de l'aimer ainsi en retour, à l'infini.
16 Février 1817
Mon amour, Mon si bel amour,
Ne te tourmente point ainsi, mon pardon t'est entièrement acquis. Il n'est rien que je ne sois en mesure de t'excuser, rien qui puisse susciter ne serait-ce que l'once d'un dépit de ma part à ton encontre. Je tiens bien trop à toi pour laisser une quelconque ombre entacher une seule de tes évocations, pas plus que la moindre pensée que tu habites. A mon tour, je transmets toute ma reconnaissance à Thompson et ta chère Sophia de t'avoir fait parvenir mes mots. La simple idée que, sans eux, ils auraient pu ne jamais te trouver avant longtemps, que tu aurais pu alors croire que je restais muet aux tiens, suffit à m'écorcher le cœur. C'est donc à Londres que j'adresserai désormais mes lettres, afin qu'elles ne s'égarent plus en chemin et trouvent tes mains comme tes prunelles au plus vite, car, sois en sûr, je ne saurais ignorer quoi que ce soit qui vienne de toi. Je trouverai toujours du temps à t'accorder et, à vrai dire, je souhaiterais avoir tout celui du monde à te consacrer, à toi seul, tant tu le mérites. A mon tour, donc, de te demander pardon de n'avoir pu en trouver davantage, de ne point t'avoir répondu dans l'immédiat, comme j'aurais aimé le faire. En l'incapacité de mon père, il est nombre de choses que j'ai eu à mener de front ces derniers jours concernant la gestion courante de ses affaires et domaines, en plus de ce qui a trait à cette période de deuil.
Tu parles de privilège, mais s'il est un privilégié il s'agit bien de moi. Moi qui ai eu l’ineffable droit de poser les yeux sur toi, qui ai eu l'immense apanage de retenir ton attention jusqu'à être aimé de toi. Tu m'es si précieux, mon ange, tel un fragment d'étoile tombé sur terre, rare, aussi brillant que lumineux. Parfaitement inestimable. Tu es tout cela, et tellement plus encore, le centre de mon univers, l'étoile autour de laquelle je me plais tant à graviter. Je l'atteste mon cher amour, tout comme toi le tourment du manque ne me quitte guère. Il crée un vide dont je n'aurais soupçonné la profondeur si je ne l'expérimentais pas à chaque seconde passée loin de toi. Par bonheur tes mots me sauvent, je me plais à les relire, à t'imaginer les prononcer, ta voix comme tes notes semblant immerger mon esprit à défaut de mes tympans, je caresse le grain du papier en espérant que ce soit bientôt ta peau qui glisse sous mes doigts. Je puis te l'assurer, rarement j'ai guetté chaque arrivée du courrier avec tant d'impatience. Il est heureux que j'attende la nuit tombée, les instants où je suis véritablement seul, pour enfin ouvrir tes lettres, sans cela je suis certain qu'à leur seule lecture mon visage ne pourrait que trahir les sentiments qui étreignent mon cœur à ton égard. Et comment pourrait-il en être autrement alors même que tu m'écris de telles choses ? Il me semble risquer la combustion à chacun de tes mots. Ils me consument. Tu me consumes. Serait-il inconvenant de t'avouer que j'ai rêvé de toi la nuit dernière ? Aurais-tu ensorcelé ta lettre pour qu'elle crée en mon être un tel émoi que mes songes s'emplissent de toi, de tes regards, de tes mains, de tes lèvres, à un point tel que je m'en éveille fiévreux et le souffle court ?
Je le jure, j'offrirais tout ce que j'ai pour, ne serait-ce qu'un instant, transformer ces songes en réalité, pour me blottir entre tes bras, respirer le parfum enivrant de ta peau, savourer sa douceur, me délecter de sa chaleur, perdre mes doigts sur sa soie avant de les glisser entre tes mèches de jais, te murmurer un millier de mots doux. Je donnerais tout, oui, pour goûter encore à tes lèvres, te couvrir de baisers et de caresses, sentir le poids délicieux de ton corps sur le mien, frissonner sous ton souffle et tes tendres assauts, m'offrir à toi, t'appartenir tout entier. Assurément, je ferais don de l'ensemble de mes biens sans le moindre regret, si cela signifiait te retrouver sur le champ. Je bénis encore ces crépuscules où je pouvais m'assoupir contre ta peau, ces aubes où j'ouvrais les yeux sur ta silhouette. Aussi est-ce à moi de te remercier, d'occuper ainsi mon existence, d'avoir empli tout mon être et mon cœur d'une passion et d'un amour tels que je n'aurais probablement su en concevoir si nos chemins ne s'étaient croisés, entrelacés, de la sorte. Tu me manques toi aussi. Tu me manques tant que même les mots me semblent bien trop vides pour exprimer à quel point je suis en mal de toi mon amour.
Te dirais-je jamais assez à quel point tes mots me touchent, à quel point ils savent atteindre la partie la plus profonde de mon cœur pour le faire battre plus vaillamment ? Les lire suffit à m'insuffler un peu plus de force pour affronter les prochains jours et être présent comme il se doit pour les miens. Ils sont ceux qui me font tenir, ceux qui me font rester droit, ceux pour qui je lutterai contre vents et marées. Mais toi, toi tu es celui qui me rend si intensément vivant, celui à qui j'offrirai ma vie, à qui j'ai d'ores et déjà offert mon âme comme mon cœur. J'ignore ce que l'avenir nous réserve, toutefois, pour toi, pour te retrouver, sais-tu que je serais prêt à affronter le monde entier ? J'espère que l'univers exaucera tes vœux de rétablissement, qui plus est à l'encontre de mon père. Le savoir dans un tel égarement m'attriste infiniment, tout comme cela affecte mes frères et sœur qui sont sans doute encore trop jeunes pour sonder totalement l'ampleur de sa peine. Ils ont déjà la leur à apprivoiser. De mon coté il me semble toucher du doigt ce qu'il peut éprouver à l'heure actuelle, et cela me brise le cœur. Ton vœu puisse t-il être entendu. Tu es là pour moi, mon amour, n'en doute jamais. Bien que je sache que tu souhaiterais pouvoir faire davantage, je puis t'assurer que tu en fais déjà tant, par tes mots, par tes pensées, tes souvenirs. A travers eux tu m'offres le soutien et l'amour dont j'ai tant besoin, alors je les chéris de tout mon être, dans l'attente de pouvoir te chérir toi.
Permets-toi, je t'en prie, je lirai le moindre de tes mots avec toute la dévotion qu'ils méritent, il n'y a pas plus belle et douce échappée à mes yeux. Adolphus aurait-il grandi si vite que j'en ai oublié de compter les années, ou étais-je trop occupé à égrener les instants passés à tes côtés ? Quinze ans déjà, comme le temps passe. J'espère que, quoi que votre père décide, il saura s'en satisfaire. Je me dois d'être honnête, je sais que tu ne m'en tiendras pas rigueur, tout honneur que ce soit, le poids de la Couronne est un privilège que je n'envie guère. J'ignore quels sont les desseins de Sa Majesté à travers son insistance, peut-être est-ce simplement d'offrir le meilleur, de son point de vue, à ceux qui portent son ascendance, et ce en dépit du statut de leur naissance ? Il semble après tout évident à tous qu'elle fasse montre d'une affection particulière à ton encontre. Comment pourrait-il en être autrement face à la merveilleuse personne que tu es ? Qui ne tomberait pas sous ton charme ? Certes pas tes prétendantes malheureuses, et pourtant je ne saurais être navré d'avoir l'inexplicable privilège d'être celui à qui tu destines tes regards et tes baisers volés. Ceux que j'espère retrouver très bientôt, que j'espère toujours mériter.
Tes mots me laissent le cœur battant, cher amour, au point que je ne saurais qu'y ajouter d'autre que les espoirs que je m'apprête à coucher sur le papier. Puisse la nuit me ramener encore à toi, puissions-nous nous retrouver en songes dans l'attente de nous retrouver dans la réalité. Puisse ce jour arriver promptement, je l'attendrai avec impatience, car il brille de la formidable promesse de te revenir, de sentir nos cœurs battre à l'unisson, de n'être qu'à toi seul aussi longtemps que tu le voudras.
Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ... ~ Le Petit Prince ~
Malachi Etherstone
les noces funèbres
ÂGE : 38 ans (26.10.1984) SURNOM : Mal', Malak'. Maki par Birdie (la seule autorisée à l'utiliser). Du reste, il préfère son nom en intégralité. STATUT : Célibataire sans attache. Divorcé d'une autre époque. MÉTIER : Maestro au Queensland Symphony Orchestra. Aide encore son aînée dans l'entreprise familiale de pompes funèbres. Ancien premier violon du SSO et violoniste international en deuil de son instrument. LOGEMENT : Il a retrouvé ses beaux quartiers à Spring Hill. Ses murs ne connaissent plus de courant d'air mais s'habituent parfois à un tourbillon irisé. POSTS : 1917 POINTS : 0
TW IN RP : Paralysie ♪ Anévrisme ♪ Dépression ♪ PTSD ♪ Mort (Pompes funèbres) GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Australo-italien ♪ Musicien dans l'âme. Oreille absolue. Musicien atrophié ♪ De retour sur scène après deux longues années et une rupture d'anévrisme qui a laissé le membre gauche paralysé ♪ L'acharnement a rendu la mobilité. Mais la dextérité manque encore. Et les douleurs restent ♪ Il navigue entre les lumières des projecteurs et les ombres des morts. Comme à l'époque ♪ Chef d'orchestre diplômé (nov. 2021) ♪ Assistant funéraire à ses heures ♪ Compositeur insatiable ♪ Propriétaire d'une Grammostola rosea. Cadeau d'Heather baptisé : Heather-KimberleyCODE COULEUR : #330000 RPs EN COURS : (05/05)
MADIE ♪ The only way to deal with an unfree world is to become so absolutely free that your very existence is an act of rebellion. FB2
HEATHACHI ♪ The absurd is born of this confrontation between the human need and the unreasonable silence of the world. RP2
MALIEL ♪ In the depth of winter, I finally learned that within me there lay an invincible summer. FB1 ♫ RP1 ♫ UA1
AVATAR : Matteo Martari CRÉDITS : cristalline (avatar) ♪ me (cracks) ♪ mmd (gifs) DC : . PSEUDO : Ira' INSCRIT LE : 19/08/2019
(#) Sujet: Re: Through the chords of time ♪ Gabriel Sam 8 Juil 2023 - 12:07
La nuit s'échappe en même temps que son sommeil. Qu'il ne parvient pas à trouver. Il connaît le fautif bien sûr. Celui qui le hante sans cesse, dont le manque prégnant lui pèse chaque jour un peu plus. Il tourne, retourne, quitte l'empreinte de son lit pour se perdre à la fenêtre. Mais même les étoiles ne suffisent, le besoin est inaltérable. Il lui doit une réponse. Il le sait. Il lui doit des mots pour la lettre qu'il a reçu quelques heures plus tôt. Alors il abandonne le rebord et la contemplation des astres pour noircir ses doigts et ses feuilles d'encre, de paroles sans discontinuer qu'importe l'ordre, qu'importe le sens. Il doit dire alors il fait. Et peut-être alors l'illusion de lui avoir parlé finira par apaiser suffisamment son démon insomniaque.
L'heure est tardive alors que je t'écris. Guetté que je suis par l'insomnie. Sache que je t'en attribue le blâme. Toi qui me hantes. Toi qui envahit mes pensées, mes rêves, mes songes et mes pas. Je devrais t'en vouloir, t'en maudire, te fustiger de me voler ma raison et mes trêves. Mais j'en suis incapable. Vois ce que tu as fait de moi. Un désespéré qui souffre du manque. Un aliéné qui ne réclame que l'objet de sa dépendance. Un pauvre homme qui n'a besoin que de toi. Je me suis demandé à mes heures perdues pourquoi cette fois semble pire que toutes les autres. Ce n'est pas la première fois que les jours et la distance nous séparent, que je ne peux m'abreuver de toi au détour d'un regard. Alors pourquoi ? Est-ce parce que les années font que je ne vois plus que toi ? Que le temps au lieu d'amoindrir mon affection ne cesse de la faire croire ? Ou est-ce que parce que je ne peux compter les jours ? Je le fais pourtant mais j'ignore à quel nombre dois-je m'arrêter. La raison me dit que le lancement de la nouvelle saison devrait suffire mais elle semble si loin, si intangible. Et je m'inquiète. Pour toi, de ne pas être là, de te savoir autrement que bien. De ne pouvoir rien y faire. Dieu que je hais nos circonstances, le monde dans lequel nous évoluons, la société qui est la nôtre et qui me retient de prendre la première voiture pour te rejoindre et te déclamer mon ardeur comme savait si bien le faire sur scène ma tragédienne de mère. Tout ce qui me retient, ce sont les conséquences, l'affliction qu'elles pourraient t'apporter alors que tu n'as pas besoin d'en avoir davantage. Alors je me contenterai de mes mots sur papier, de ces paroles que j'écris sans penser et qui n'auront sans doute aucun sens à la fin. Peut-être me relirais-je. Peut-être réaliserais-je alors qu'il vaut mieux que je brûle cette lettre. Ou peut-être te l'enverrais-je sans seconde pensée. Quel éperdu je fais. Si tu reçois celle-ci, sans doute te demanderas-tu si je n'ai pas perdu mon entendement. Je voudrais te dire le contraire mais je craindrais de te mentir. Ma raison t'appartient tout autant que le reste. Que mon corps, que mon cœur, que mon âme. Que ce que je suis, puisses-tu ne pas en être trop effrayé ou effaré.
Je suis tout à toi, mon amour. Fais-en ce que tu souhaites. Si les heures nocturnes apportent leurs questions, elles offrent aussi leurs certitudes. Que je t'aime plus que je ne saurais jamais l'exprimer. Que je suis tien depuis le premier jour. Que je le serai jusqu'à la fin. Que ma vie n'a de sens que parce que tu en fais partie. Que le manque ne cesse jamais, qu'il croie avec les heures. Que la distance est assassine et que le jour où elle sera enfin comblée, il faudra me retenir pour que je ne me sacrifie pas à tes lèvres. Que ce jour-là, si tu m'en fais l'honneur, je m'abandonnerai en toi et je te ferais mien autant que je suis ton obligé. Que si tu m'en offres le privilège, je te révèrerais parcelle par parcelle avec la déférence que tu mérites. Que je serai à toi, entièrement à toi. Que je le suis déjà.
Mon semblant de lucidité me fait réaliser que je disserte mais que je n'ai pas encore répondu à tes mots. Pardonne le maelstrom de mes pensées. Y trouver de l'ordre dans l'affliction de ton absence est parfois épineux. Sans doute l'heure tardive n'y aide pas non plus. Où en étais-je, mon amour ?
Je fus ravi de lire que tu me pardonnes, puisses-tu continuer en dépit de mon inconséquence. De même, tu n'as aucun pardon à me demander tant que je sais que tes préoccupations sont nombreuses. Je suis déjà honoré du temps que tu peux trouver à me consacrer, je n'en exigerai pas davantage. Pas quand tu me réponds de la sorte. Pas quand tu me donnes des raisons supplémentaires de t'adorer. Pas quand tu me transperces encore et me transportes de tes paroles pour lesquelles j'aimerai t'honorer par l'empreinte de mes doigts et de mes lèvres. Je fus aussi honteusement heureux d'apprendre que je hantais tes rêves autant que tu embrases les miens. Ne m'en veux pas de souhaiter le faire encore avec la promesse que je me ferai une liesse de les faire réalité autant qu'il m'en sera possible. Que je m'offrirai à toi tout entier, que je m'abreuverai de ton être mesure par mesure avec la dévotion et la piété dont tu es digne. Tu me manques toi aussi, mon amour, désœuvré que je suis. J'espère encore que les mots suffiront dans l'attente.
Que te dire d'autre, mon être ? Les jours avancent et se ressemblent dans leur vacuité de ton absence. L'anniversaire de mon cadet a l'air prendre forme. Il apparaîtrait que ses vœux de grandeur vont être exaucés. Ma majestueuse Grand-mère de son côté continue ses exactions, ce qui déplaît à mon aîné. Il semble penser qu'il devrait être l'objet de toutes les attentions. J'ai beau tenté de lui faire comprendre que je n'ai rien fait pour attirer l'attention de notre aïeule vers moi à sa place, bien au contraire, il ne veut pas entendre raison. Cela ne me surprend guère mais cela m'exaspère tout de même. A-t-il toujours été si agaçant ou ma patience mise à rude épreuve a-t-elle renoncé à le supporter ? Je lis tes arguments mais j'ai bien peur, mon amour, que ton avis ne soit biaisé, non que je m'en plaigne. Je suppose que nous verrons comment les événements vont évoluer au cours des prochaines semaines. Mon retour à Oxford pour le second semestre ne saurait tarder. Je t'en donnerai la date précise dès que je l'aurai afin d'éviter notre précédente mésaventure.
Sans doute devrais-je retourner tenter de m'assoupir et rêver encore de toi, avant que mes mots ne cessent d'avoir du sens. Je ne sais si cette lettre aura le moindre sens. Je verrai à l'aube, dans quelques heures. Peut-être aurai-je alors le courage de l'envoyer sans attendre, sans rien y modifier. Qu'ajouter alors avant de te laisser jusqu'à la prochaine fois ? Que tout mon être te réclame, que mon cœur ne saisit pas le manque, qu'il bat dans l'attente de la symphonie du tien, qu'elle est ma préférée avec la mélodie de ta voix, que mon âme te cherche dans chaque recoin, dans chaque lieu, dans chaque minute, qu'elle se languit de ta présence, de la merveille que tu es, que mon esprit compte les heures, les jours, les minutes, les temps morts et les pensées que tu inondes, que mon corps s'alanguit du tien, que ma raison n'est plus, que tout t'appartient. Que tu m'as en otage volontaire, que tu es le plus beau de mes rêves, que je suis fortuné de ton existence et de ta réalité.
Prends soin de toi, mon amour Reviens-moi,
Avec toute ma déraison, HM
Violins are the lively, forward, importunate wits, that distinguish themselves by the flourishes of imagination, sharpness of repartee, glances of satire, and bear away the upper part in every consort. (R. Steele)
Gabriel Carnahan
l'entre-deux chapitres
ÂGE : 43 ans (14 oct 79) SURNOM : Gaby, Gab'. Pretty Little Galway Boy par une petite fée. Tenerezza, il y a longtemps. STATUT : Cœur guimauve qui réalise que le temps n'efface pas tout. MÉTIER : Libraire, gérant de la State Liberty (Toowong). Artiste touche à tout qui a à nouveau des idées plein la tête. LOGEMENT : #152 Bywong Street, Toowong. Un appartement au-dessus de la librairie qu'il partage essentiellement avec son chat. POSTS : 17097 POINTS : 60
TW IN RP : Deuil ≈ Cicatrices ≈ Santé mentale ≈ PTSD (accident de voiture) GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime tout le monde. CODE COULEUR : #cc3366 RPs EN COURS :
❀ Maliel ❀ And now your song is on repeat. And I'm dancin' on to your heartbeat. And when you're gone, I feel incomplete. So, if you want the truth. I just wanna be part of your symphony
❀ Gabin ❀ May your day be touched with a bit of irish luck, brightened by a song in your heart, and warmed by smiles from the people you love.
(#) Sujet: Re: Through the chords of time ♪ Gabriel Sam 9 Sep 2023 - 15:37
C'est presque avec soulagement qu'il voit la nuit tomber. Elle est synonyme d'heures solitaires. Point de repos encore, son sommeil s'étant fait toujours plus capricieux qu'à l'accoutumée, mais au moins de répit. Car alors, lorsque le voile nocturne s'étend et se pare d'une myriade d'astres comme autant de brillantes pierres précieuses, il peut enfin laisser libre cours à ce qui l'habite. Au flot de ses émotions. A celui de ses pensées. Turbulent, aussi tumultueux que l'océan dans la tempête, son être risquant le naufrage à chaque instant. Et pourtant. Pourtant il tient bon à la barre, contre vents et marées. Par quel prodige ? C'est qu'il est un phare dans le crépuscule de son présent dont la lumière, inaltérable et réconfortante, le ramène constamment au rivage. Un refuge comme une île vers laquelle revenir pour y trouver apaisement. Une bulle de sûreté et de tendresse, chassant avec douceur l'hiver de son âme. Il est un être vers lequel ses pensées convergent, en tous lieux, en toutes heures, sans jamais y manquer. Un être dont le manque lui coûte tant, lui paraît chaque jour moins supportable que le précédent. Il voudrait le voir, que la grâce lui soit faite de lui permettre de se blottir une fois encore au creux de ses bras, rien qu'une fois de plus, pour ne plus jamais le quitter. Il le souhaiterait si fort, pendant que son cœur crie l'intolérable absence, soudain si vide de lui et pourtant plein de son amour à en éclater. Alors, dans l'interminable attente il s'abreuve sans fin de ses mots, laisse son esprit divaguer, imaginer celui qui les a écrit, assis à son bureau, dessiner ses traits si parfaitement taillés, rêver la grâce de sa silhouette, l'élégance du geste de son poignet tandis qu'il manie la plume d'un air concentré, la finesse de ses mains, la lueur si pénétrante de son regard, la légèreté de ses mèches brunes. Gabriel s'y perd, finit par clore les yeux, laisse un soupir lui échapper. Ainsi le manque ne trouve t-il donc aucune limite, à l'image de l'amour qu'il éprouve à son égard. Il n'est pour l'heure qu'un remède à l'absence et la distance. L'écriture. Il lui faut lui écrire encore, lui conter, lui dire, à quel point il est son monde, à quel point il souhaite à jamais faire partie de sa symphonie. A quel point il l'aime, tout simplement.
24 Février 1817
Mon amour, Mon très cher amour,
Te savoir dans un tel désarroi me broie le cœur. Que ne donnerais-je pour, sur l’heure, te serrer contre moi. Que n’offrirais-je pour être avec toi et tenter d’apaiser un tant soit peu les tourments que je t’inflige. Je lis ta lettre et il n’est qu’une envie qui me saisit, contre laquelle j’ai grand peine à lutter, celle de seller, malgré la nuit, le plus rapide de nos chevaux, de le pousser afin de gagner la côte, de sauter dans la première embarcation en partance pour l’Angleterre, de rallier Londres au plus vite, de te retrouver. Simplement te retrouver. Voilà tout ce à quoi j’aspire à chaque heure, à chaque maudite seconde passée loin de toi. Le manque me déchire l’âme, m’étouffe au point de me faire suffoquer. Comment ai-je pu le tolérer jusqu’ici ? Comment pourrais-je le tolérer encore ? J’ignore pour quelle raison cette fois est pire. Sans doute est-ce pour l’ensemble des raisons que tu évoques et qui sont aussi les miennes. Car je ne vois que toi depuis le jour où mon regard s’est posé sur ta personne pour la première fois. Car mon amour t’est chaque jour davantage acquis que la veille. Car ne pas savoir quand je pourrai enfin revoir ton visage m’est tout à fait insupportable. Puisse cette incertitude ne pas s’éterniser, afin que l’attente trouve enfin une frontière, la promesse d’un terme prochain. Ne t’inquiète point tant à mon égard, mon ange. Tu es là pour moi. Certes pas de la manière dont nous le souhaiterions tout deux, pourtant tu es bien là, dans ces phrases que tu graves sur le papier, dans mes pensées comme dans mon cœur. Tu es là oui, infiniment présent pour moi. Et tu y fais bien plus que tu ne l’imagines. Le moindre de tes mots est une accalmie dans ma tempête, une oasis dans mon désert. Et moi, pauvre amant affligé que je suis, je les guette avec autant d’espoir que d’impatience. Ne doute jamais du pouvoir de tes paroles ainsi offertes, elles enchantent mon existence. Longtemps ai-je, moi aussi, abhorré ce monde nous interdisant de faire démonstration de l’affection réelle qui nous lie. Puis, j’ai appris à l’aimer ainsi, car il est celui dans lequel tu existes, celui dans lequel j’ai l’incommensurable chance de t’avoir rencontré. Je n’en voudrais aucun autre, désormais, si cela signifiait ignorer ton existence et renoncer à toi. Je ne veux d’un univers sans toi, sans l’enchantement de ton être. Mon monde, mon foyer, est là où tu es. Je ne suis jamais autant chez moi que lorsque je suis entre tes bras. Alors, je supporterai cette société aveugle, ces circonstances imbéciles, tant que cela me permet de vivre à tes côtés, de respirer le même oxygène que toi et de t’offrir tout de moi aussi longtemps que tu le souhaiteras.
Je suis heureux que tu n’aies pas brûlé cette missive, que tu l’aies envoyé ainsi. Tes mots, mon âme, tes mots me transpercent tels les flèches d’Eros, cinglant mon cœur sans pour autant le blesser au sang. Au contraire, ils le font battre, ils le font vivre. Ils me font tenir. Loin de moi, donc, de juger la supposée perte de ton entendement, puisque je doute de n’avoir égaré le mien également. Sais-tu que chaque matin, à l’aube, je traverse campagne et bois avoisinants à bride abattue, tel un pauvre fou ? Un jour j’espère pouvoir te montrer ces lieux d’une telle beauté, mais en attendant c’est dans le vain espoir d’apaiser mon esprit ainsi que la vive morsure du manque que je les parcoure de la sorte. Rassure-toi, je t’en prie, rien de ce que tu m’offres ne saurait m’effrayer ou m’effarer. Et puisque tu m’as fait l’immense honneur de m’ériger en garant de ton être, laisse-moi te faire serment. Je jure de prendre le plus grand soin de ton cœur comme de ton âme, de chaque parcelle de toi. Je jure de les chérir chaque jour davantage et ce jusqu’à mon dernier souffle. Je jure de t’en faire l’ample démonstration à mon retour avec toute l’adoration que tu m’inspires.
Cher amour, je suis tout autant tien. Je le suis un peu plus à chaque instant. Tu es pour moi ce que personne d’autre n’a été, n’est et ne sera jamais. Tu es mon premier, mon unique et mon tout. Les mots même ne me semblent pas suffisants pour décrire avec justesse la force de ce qui nous lie, de ce qui vit entre nous. Je m’efforcerai pourtant d’en rendre ne serait-ce qu’une infime part tangible. Je t’aime d’un amour sans fin ni faille. Un amour qui ignore les règles d’une société absurde, qui ignore la fatigue, l’usure, les ravages du temps et de la distance. Un amour inaltérable, invaincu et assurément immortel. Un amour inconditionnel qui croît tant dans les bons jours que dans les mauvais, dans les plus doux instants comme dans les difficultés les plus ardues. La vie n’aurait pas cette même saveur, cette même beauté, sans toi. Ton empreinte sur la mienne est inégalable, parfaitement indélébile. Tu es l’étoile de mon univers. Tu possèdes tous les privilèges à mon égard, aussi sois certain qu’à mon retour et à ta seule demande je me ferai tien autant que tu le voudras, je m’offrirai tout entier à ta personne, je me livrerai à toi comme captif consentant. Dieu fasse que ce jour vienne promptement.
Comment ne pourrais-je te pardonner ? Comment pourrais-je te tenir la plus infime rigueur à quel propos que ce soit ? Comment pourrais-je t’en vouloir ? Non, merveille de mon monde, je ne le peux. Je le refuse même. Je le refuse d’autant plus quand à ton tour tu excuses mes délais, quand tu m’offres toute ta compréhension, quand tu ne fais preuve d’aucune inconséquence si ce n’est celle de m’honorer ainsi de ton amour, quand je formule les mêmes vœux que les tiens, quand tu fais de telles promesses qui enflamment mon être jusqu’à la déraison. Vois-tu, je crains d’avoir perdu tout entendement moi aussi. Tu ne quittes plus mes songes. Au point que l’impatience menace à la seule idée de fermer les yeux, de me perdre dans le royaume des rêves, là où, chaque nuit, je prie de te retrouver. De retrouver tes sourires, ta voix, tes baisers, tes mains, ta peau, ta chaleur, ton corps. Toi. Juste toi.
Je voudrais tant être là pour toi. En attendant, ne change jamais, je t’en conjure. Ne laisse personne éteindre cette flamme qui est tienne. Ne laisse rien ni personne estomper l’éclat des étoiles habitant ton âme. Ni ton frère, ni les stratagèmes de Sa Majesté, ni cette société qui est la nôtre. Ne les laisse pas t’abîmer. Et si tu le veux, laisse-moi être ton rempart, ton égide, ton armure, face à leurs assauts. Je donnerai tout mon être, toutes mes forces, pour te les rendre moins pénibles. Laisse-moi être ton refuge, autant que tu es le mien. Ne perd pas espoir, tendre amour, nous avons encore tant à vivre, nos âmes ont encore tant à partager, nos êtres tant à s’aimer. L’univers ne saurait nous séparer indéfiniment. Je te reviendrai par quelque chemin que ce soit, je te reviendrai. Ne doute jamais de cela, toi dont mon âme est sœur, je saurai te retrouver, dans cette vie comme dans les prochaines. Dussé-je pour cela y consacrer toute mon énergie, toute mon existence, tout mon temps. Cela ne serait qu’un maigre investissement en regard de l’infini bonheur que tu me procures.
J’attendrai de tes nouvelles concernant ton retour à Oxford, puisse ce dernier apaiser au moins les soucis que te causent ton aîné par son entêtement et ses mauvaises dispositions à ton égard. Je crains ne jamais le comprendre à ce propos. Je ne vois que du bon en toi. Rien que de l’admirable, rien qui ne puisse être adoré. Rien que je ne puisse aimer de tout mon être. Tu me manques, tu le sais. Notre chambre me manque également. J’aimerais t’y retrouver, t’y redécouvrir lentement, comme au premier jour. T’y adorer, sans retenue ni réserve. Oh, te le dirais-je jamais assez, à quel point je t’aime ? J’espère que non, que je le répèterai encore et encore, avec la même ferveur, jusqu’à mon ultime soupir sur cette terre.
Comment pourrais-je clore cette lettre autrement qu’en te remerciant ? Merci d’être là, toujours, de manière si égale, dans le bonheur comme dans les épreuves. Merci d’être toi. De m’écrire. N’arrête jamais je t’en prie. Merci de m’aimer, moi, d’un tel amour, si entier, si infaillible, si beau.
A ton tour prends soin de toi, toi que j’aime plus que tout, Je te reviendrai toujours,
Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ... ~ Le Petit Prince ~
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(#) Sujet: Re: Through the chords of time ♪ Gabriel
Through the chords of time ♪ Gabriel
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