bittersweet (Cemery #7)

bittersweet

Bittersweet, I don't wanna be right this time but you made a fool of me and you're not gonna fool me twice. It's almost like I I told you so, I told you so, I told you : I let you know, if you let go, find someone else to hold you. Just walk away, don't make me say the only words I owe you : I told you so

Cela faisait trois jours depuis les échanges de messages avec Cesar et autant dire que Emery n’avait pas la conscience tranquille du tout. Elle était énervée contre le mexicain, énervée qu’il se pointe après ce qui lui avait semblé être des semaines de silence, énervée qu’il pense avoir encore le droit de jouer aux visites à l’improviste, énervée qu’il ait tenté un mensonge foireux. A tout instant, la blonde s’était attendue à recevoir un message de Reid pour l’accuser. Ils s’étaient vus la veille. Il l’avait emmenée dans un restaurant plutôt huppé de Fortitude Valley. Ils avaient passé une excellente soirée qui s’étaient continuée chez lui. Et à ce moment-là, Em avait réalisé qu’il y avait pire que la confrontation : il y avait le silence. Pas une fois il n’avait mentionné sa visite surprise ou la présence de Cesar. Il s’était comporté comme si de rien n’était et cela l’avait rendue folle, presque paranoïaque. Elle avait la sensation d’être dans un mauvais jeu psychologique où il n’attendait en réalité que de la voir craquer et tout confesser. Il n’y avait rien eu de tel. Pour autant, la Dawson ne se sentait pas tirée d’affaire. Pire encore, elle avait eu la mauvaise idée de relire les messages de Cesar, comme si cela pouvait l’aider à y trouver plus de sens. De quoi est-ce qu’il pouvait bien avoir envie de lui parler, au fait ? D’eux ? De son silence soudain ? Elle voyait difficilement ce que cela pouvait être d’autre et la curiosité la dévorait au moins tout autant que la culpabilité. Oui, elle avait trompé Reid, et c’était un comportement à chier de sa part. Elle s’accrochait à cette illusion de couple bien comme il faut, profitait de sa générosité et de ses petites attentions quand émotionnellement, elle mettait un point d’honneur à toujours garder un pied dans la vie du mexicain. C’était juste tordu et ça ne pourrait pas continuer mais chaque fois qu’elle avait un moment de faiblesse à son égard, il se passait quelque chose pour le lui faire amèrement regretter.
Ce n’était pas très mature de sa part donc, de faire exactement ce qu’elle lui avait reproché. Pourtant, elle était venue jusqu’au domicile Gutiérrez ce soir et ce, sans prévenir. Elle s’était assise pour envoyer deux SMS.

Emery
Le banc du jardin. Maintenant.

Emery
Je sais que t’es chez toi, la lumière de ta chambre est allumée.

Puis, elle avait attendu. Être dans ce jardin ne lui rappelait pas franchement de bons souvenirs. C’était ici qu’ils avaient officiellement rompu, qu’elle avait pris la lourde décision de le laisser. Naïvement, elle s’était dit que ça ne durerait pas, que ce serait juste le temps qu’il remette sa vie en ordre plutôt que de l’inclure dans son cauchemar. Mais la réalité était différente, plus cinglante. Peu importe qu’il se remette à fonctionner comme un type normal, la confiance entre eux était encore en miettes. Elle avait peur d’être blessée à nouveau, peur d’être déçue, et malgré tout, incapable de le lâcher totalement. Les derniers mois avaient été dignes d’une série Netflix en termes de dramas, de nouveaux méchants et protagonistes en tout genre, de secrets, de vieilles rancœurs, de vengeance. Ça avait été drôle pendant un temps mais maintenant ? C’était juste toxique et plus qu’elle ne pouvait en supporter. Au bout de quelques minutes, elle entendit des pas feutrés dans l’herbe qui venaient dans sa direction. Elle se retourna pour discerner la silhouette du brun. « C’est pénible les visites à l’improviste, hein ? » Encore quelques mois plus tôt, elle aurait savouré chaque occasion. Aujourd’hui, plus vraiment. « T’avais raison, il faut qu’on parle. » Elle soupira, désigna le banc pour qu’il vienne s’installer. « Tu veux commencer ? » Qu’elle prenne la température de la conversation avant de lâcher ce qu’elle avait sur le cœur.

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never gonna learn

How many times do I have to learn my lesson, before I learn my lesson ? No, somebody help me, please tell me that I'm dreaming. I keep repeating my actions expecting different reactions but the same thing keeps on happening • sheepirl.

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@Emery Dawson

Au fond de moi je savais qu’aller voir Emery sans la prévenir était certainement une connerie. Je me disais qu’elle serait peut-être absente mais j’avais oublié un détail : son mec. Elle ne m’a jamais dit explicitement qu’ils habitaient ensemble mais je ne vois pas à qui d’autre pourrait appartenir la mousse à raser de la salle de bain. J’ai été con et c’est loin d’être la première fois que j’agis avant de réfléchir, un jour peut-être j’apprendrais de mes erreurs. La réponse d’Emery à mes messages a été très amère mais je comprends sa réaction. Pour autant elle est tout aussi coupable que moi, voire même plus. Oui je n’aurais pas dû me pointer chez elle, oui c’est chiant d’avoir vu son mec mais c’est un risque qu’elle a voulu prendre. Le jour où je suis venu on avait déjà failli se croiser, enfin c’est ce que j’en ai déduit vu la vitesse à laquelle elle m’a demandé de me rhabiller. Elle l’a trompé donc me faire porter l’entière responsabilité de la découverte du pot aux roses par son mec c’est plutôt gonflé. Bien sûr que je n’ai pas fait ça volontairement, je suis pas méchant au point de vouloir la mettre dans la merde comme ça. Je ne suis pas assez tordu pour vouloir briser son couple comme ça, mais j’aimerais qu’elle arrête de me mettre encore une fois toute la faute dessus.

Crayon en main je fais une nouvelle esquisse, c’est peut-être la dixième que je fais de la soirée sans être satisfait. J’ai repris le dessin et la peinture, c’est un signe que je vais un peu mieux mais depuis cette histoire avec Em je reste préoccupé et je n’arrive pas à être suffisamment concentré. Mon téléphone se met à vibrer une fois, je n’y prête pas attention, c’est sûrement une notification inutile d’intagram ou de facebook. Et puis mon téléphone vibre une deuxième fois, ce qui m’incite à jeter un coup d’œil.

Em
Le banc du jardin. Maintenant.

Em
Je sais que t’es chez toi, la lumière de ta chambre est allumée.

Et merde. Celle là je l’avais pas vu venir, c’est clair.

Cesar
Je mets un t-shirt et je descends.

J’attrape le premier t shirt qui me tombe sous la main, c’est à dire un vieux t shirt pikachu que j’ai depuis bien trop longtemps, j’enfile mes chaussures et je descends l’escalier pour la rejoindre. La scène a un goût de déjà vu, ce qui n’est pas vraiment bon signe. La dernière fois qu’elle a débarqué chez moi à l’improviste dans mon jardin c’était pour qu’on finisse par rompre, j’espère qu’elle n’est pas venue pour recréer cette scène. « C’est pénible les visites à l’improviste, hein ? » Je suis assez nerveux et sa première pique ne m’aide pas à être apaisé. Je m’avance vers elle, me contentant de soupirer face à cette remarque. « T’avais raison, il faut qu’on parle. » Je la rejoins sur le banc pour m’asseoir à côté d’elle. “Oui on en a besoin je pense.” C’est pour cette raison que j’étais venu chez elle au début, pas pour la mettre dans une galère monstre ou briser son couple. « Tu veux commencer ? » Je hoche la tête avant de prendre quelques instants pour mettre mes pensées dans des phrases ordonnées et surtout en pesant mes mots pour une fois. “Si je suis venu chez toi c’était pas pour te créer des problèmes. Je voulais qu’on parle parce que j’ai pas aimé la manière dont on s’est quittés l’autre jour. Tu m’as mis à la porte en 30 secondes. Et je comprends, je comprends que t’aies pas voulu que je croise ton mec, j’en avais pas envie non plus.” Je n’ai pas lâché son regard, je hausse légèrement les épaules avant de continuer. “Mais en fait ça m’a blessé, j’ai eu l’impression d’être ta roue de secours, d’être comme..je sais pas moi un papier qu’on jette à la poubelle après l’avoir utilisé.” Je me suis réellement senti blessé et c’est ce qui m’a amené à sortir le soir même avec Bellamy avec pour objectif de finir complètement ivre pour essayer de penser à autre chose. “Donc voilà je voulais qu’on puisse se parler face à face et pas se quitter comme ça. Je suis désolé j’espère qu’il t’a rien dit mais je pouvais pas savoir que tu vivais avec lui, tu m’avais rien dit.”

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Cette scène avait un goût de déjà vu, comme si quoiqu’il advienne, ils étaient voués à finir sur ce banc pour avoir des discussions qu’ils regretteraient sûrement. Les messages auraient pu suffire mais la jeune femme ne parvenait pas à digérer sa frustration. C’était toujours le cas dès que le nom de Cesar était mentionné quelque part ou pire, quand il apparaissait sous ses yeux. Elle arrêtait de se comporter de manière rationnelle dès qu’il s’agissait du mexicain et elle détestait ça. Cela faisait des mois maintenant qu’ils étaient séparés et qu’elle prétendait être passé à autre chose. Pourtant, il avait fallu qu’elle le rappelle, qu’elle l’attire jusque dans son lit comme si elle avait encore ce droit. Bien évidemment que la blonde avait commis une grossière erreur en faisant cela. C’était égoïste et immoral à bien des niveaux. C’était une vaine tentative de garder le contrôle plutôt que d’admettre qu’elle ne pourrait jamais tout avoir. Alors oui, il y avait une part d’hypocrisie à accuser Cesar quand elle méritait clairement que son pseudo couple explose en morceaux. Sauf que ce n’était pas ça le cœur du problème. C’était surtout le fait qu’il revienne comme une fleur après des semaines de silence. Elle ne peut pas s’empêcher d’être piquante quand il la rejoint enfin dans le jardin, les nerfs trop à vif pour essayer d’être celle qui arrondit les angles. Il était évident que cette situation ne pourrait pas continuer, surtout pas s’ils s’imposaient dans la vie de l’autre comme s’ils y avaient encore une place légitime. Son regard clair ne lâchait pas les prunelles du brun, écoutant ses explications avec les lèvres pincées. Si elle devait être honnête, Emery n’avait aucune idée de ce qu’elle aurait aimé entendre de la part du jeune homme. Mais ce n’était pas… ça. Elle n’arrivait même pas à ressentir un peu de culpabilité. Il avait été blessé par son comportement ? Ce n’était qu’un juste retour de bâton, le pire étant certainement qu’il n’était pas la principale victime dans cette histoire. Sa moralité lui semblait rangée au placard depuis un moment mais pour autant, Em ne voulait pas que ses conneries remontent aux oreilles de Reid. Il ne méritait vraiment pas ça. « Je sais pas par quoi commencer. » Elle soupira et se pinça l’arête du nez. « Tu penses vraiment que je pourrais me payer un loyer dans une baraque pareille si j’étais seule ? Ca t’est pas venu à l’esprit que évidemment que je ne vivais pas seule ? Même si je vivais avec une amie, t’avais pas à te pointer à l’improviste. On n’est plus comme ça. » Même s’il ne devait tomber que sur Mason, elle n’avait pas envie de le présenter et d’expliquer qui il était. « Et quand moi j’ai voulu parler ces dernières semaines, tu m’as juste ignorée. Il a fallu autant de temps à ton ego pour s’en remettre ? » Qu’il ait été blessé et ait besoin de temps, c’était une chose. Mais ils ne pouvaient juste pas continuer avec ces silences intermittents. Elle en avait sa claque. « Tu savais dans quoi tu t’avançais quand je t’ai invité. Tu savais que je voyais quelqu’un et que j’étais en couple. Tout comme je sais que t’as eu de quoi t’occuper depuis qu’on s’est séparé. » Évidemment que cela lui posait problème qu’il ait autant de conquêtes, qu’elle n’avait pas envie d’être une nana parmi d’autres. Mais il avait le droit. « J’avais oublié qu’il devait venir. J’étais supposée faire quoi ? Lui présenter le type avec qui j’ai passé la nuit ? Ouais. Le but c’était d’éviter les ennuis et grâce à toi, je vais avoir droit à tout sauf ça. » Elle détourna le regard pour observer le jardin, son agacement paranoïaque palpable. Elle détestait cette sensation que quelque chose de franchement désagréable risquait de lui tomber sur le coin de l’œil à tout moment. « Comment t’aurais préféré qu’on se quitte ? » Même s’ils s’étaient embrassé sur le pas de la porte, cela n’aurait rien changé au fait qu’elle n’était toujours pas résolue à l’attendre.

@Cesar Gutiérrez

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@Emery Dawson

« Je sais pas par quoi commencer. » Je la regarde soupirer, visiblement pas franchement convaincu par ce que je viens de lui dire. Je sens que cette discussion va être longue, très longue. « Tu penses vraiment que je pourrais me payer un loyer dans une baraque pareille si j’étais seule ? Ca t’est pas venu à l’esprit que évidemment que je ne vivais pas seule ? Même si je vivais avec une amie, t’avais pas à te pointer à l’improviste. On n’est plus comme ça. » Je n’ai jamais dit que je pensais qu’elle habitait seule, j’ai dit que je ne savais pas qu’elle habitait déjà avec type. Ils sont ensemble depuis quoi ? Trois ou quatre mois ? Et ils habitent déjà ensemble ? C’est vraiment une connerie monstrueuse de mon point de vue. « Et quand moi j’ai voulu parler ces dernières semaines, tu m’as juste ignorée. Il a fallu autant de temps à ton ego pour s’en remettre ? » C’est le genre de remarque qui me crispe parce que je ne peux absolument pas lui dire pourquoi je suis resté silencieux pendant tout ce temps. Si je lui dis que j’ai fait l’autruche parce que j’avais le visage complètement amoché elle ne cherchera pas à comprendre et elle me plantera encore fois sur ce banc. Elle m’avait dit qu’au moindre signe de violence elle partirait pour ne jamais revenir et même si je suis innocent dans cette histoire je sais qu’elle ne me croirait pas. Alors je préfère passer pour un connard qui l’a ignorée plutôt que pour quelqu’un de violent dont elle voudrait s’éloigner. C’est clairement une situation qui me fait chier parce que si elle était capable d’écouter ce que j’ai à dire je pourrais être honnête et lui dire qui m’a frappé et dans quel contexte. « Tu savais dans quoi tu t’avançais quand je t’ai invité. Tu savais que je voyais quelqu’un et que j’étais en couple. Tout comme je sais que t’as eu de quoi t’occuper depuis qu’on s’est séparé. » J’ai envie de lui répondre parce que je commence à mal supporter de la laisser dire des choses comme ça alors qu’elle n’a rien écouté de ce que j’ai dit mais elle me coupe l’herbe sous le pied. « J’avais oublié qu’il devait venir. J’étais supposée faire quoi ? Lui présenter le type avec qui j’ai passé la nuit ? Ouais. Le but c’était d’éviter les ennuis et grâce à toi, je vais avoir droit à tout sauf ça. » Je soupire à mon tour, elle ne fait que me remettre la faute dessus sans jamais se remettre en question, c’est pénible. « Comment t’aurais préféré qu’on se quitte ? » J’en ai aucune idée, quelque chose de simple. Dans un autre contexte je pense que je l’aurais embrassée et on serait partis apaisés chacun de notre côté. Au lieu de ça j’ai dû me rhabiller à toute vitesse à peine réveillé et plutôt que de repartir heureux je suis repartir complètement jaloux. “Non mais je sais très bien que sur le moment t’as pas eu d’autre solution. Je suis pas suicidaire je voulais pas me retrouver face à ton mec. Mais mets toi à ma place, ça t’aurait pas fait bizarre ?” Elle ne veut pas l’envisager mais oui j’ai été blessé et si elle avait été à ma place elle aurait réagi de la même façon. “On est plus comme ça”, sa phrase tourne dans ma tête et me fait l’effet d’un coup de poing dans le ventre qui me ramène à la réalité : pour elle il n’y a plus rien entre nous. “Et puis “on n’est plus comme ça”, on est plus quoi ? Des amis ? Je suis quoi ? Le mec que t’appelles quand t’as des envies et que ton mec est pas là ? Ta roue de secours ?” Le ton monte légèrement et je lui balance ce que j’ai sur le coeur. “Oui je savais dans quoi je m’embarquais mais je crois que je me suis fait des films. Même si on est pas ensemble je pensais qu’on pourrait redevenir comme avant, redevenir amis. Mais bon comme tu dis “on est plus comme ça” je me suis fait de faux espoirs.”

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Si elle devait être parfaitement honnête, Emery savait qu’elle finirait par regretter leur nuit ensemble. Elle ne savait juste pas si ce serait par culpabilité envers Reid, envers Cesar, par frustration de ne pas pouvoir avoir plus, par nostalgie ou par tristesse que les choses aient changé. Mais ce degré de complexité était inattendu. Toutes les émotions conflictuelles qu’elle avait pu ressentir vis-à-vis de Cesar se trouvaient accentuées maintenant qu’ils étaient en face et elle se retrouvait avec ce besoin inexplicable de lui crier dessus, de vider son sac et de tout simplement espérer qu’ils iraient mieux après cette conversation. Une perspective qui commençait à devenir bien illusoire. A une période, ils étaient pourtant devenus doués pour communiquer. Il fallait croire que la rancune ne leur allait pas du tout, car Emery dut faire un effort monumental pour ne pas juste souffler du nez en roulant les yeux au ciel. Elle était agacée mais il y avait également une part de culpabilité. Elle ne ressentait plus aucune satisfaction à le blesser, sans doute parce qu’ils étaient arrivés au stade où ils étaient enfin à égalité. Elle ne pouvait pas imaginer se mettre à sa place. « A ta place, je ne serais pas venue. » Elle n’aurait pas supporté l’idée d’être en compétition avec une autre, d’être le remplacement temporaire. Elle aurait compris aussi que le timing n’était pas innocent. Est-ce que Cesar avait seulement conscience du fait qu’elle avait sciemment joué avec lui ce soir-là ? Ses mots résonnèrent dans son esprit, l’incitant à détourner le regard. Être juste des amis. Ça paraissait tellement simple, vu comme ça. La vérité était que Emery ne l’avait jamais considéré, pas une fois. Alors qu’il insiste ne faisait qu’enfoncer le couteau dans la plaie. Évidemment qu’il s’était fait des films, parce qu’elle s’était jouée de lui pour l’avoir exactement où elle le voulait. « Je veux pas qu’on soit qu’amis. » C’était bien là le cœur du problème. « C’est supposé se baser sur quoi l’amitié ? La confiance ? La bienveillance ? » Ces derniers temps, ils n’avaient clairement ni l’un ni l’autre. « On a passé ces derniers mois à essayer de se rendre jaloux mutuellement. Tu penses que c’était accidentel si je t’ai demandé de venir pendant que tu étais à un rencard ? » A quoi bon le nier à ce stade ? Ils pouvaient enfin la jouer cartes sur table, cela les changerait un peu. « Je ne veux pas qu’on soit juste amis parce que je sais que ça ne me conviendra jamais et que je continuerai de me dire que c’est dommage que t’aies tout foutu en l’air parce qu’on était bien ensemble. » Elle regardait le fond du jardin, tout plutôt que de poser les yeux sur le jeune homme. « T’es pas une roue de secours. T’es un élan de faiblesse. » Un qu’elle continuait d’avoir, comme une addiction mal soignée. La preuve, elle était dans son jardin ce soir plutôt que de juste vaquer aux occupations de sa vie. « Je sais même pas pourquoi je suis incapable de passer à autre chose, pourquoi je peux pas juste bloquer ton numéro alors que j’ai tout ce dont j’ai besoin dans ma vie actuellement. J’ai un copain… presque parfait, je vis à un chouette endroit, j’ai décroché le contrat de mes rêves, je suis bien entourée. J’ai pas besoin de toi. » Il était le mauvais choix, le choix imparfait, celui qui allait contre la raison. « T’as aucun droit de me manquer. » Si seulement ça pouvait se contrôler.

@Cesar Gutiérrez

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@Emery Dawson

« Je veux pas qu’on soit qu’amis. » La réponse est claire, nette et précise, mais surtout elle me fait extrêmement mal. J’ai l’impression d’être bloqué sur un ring, d’essayer de riposter pour au final me prendre de grands coups dans la gueule. Je hausse les sourcils, comme pour dire “ah super”, sa réponse ne fait absolument pas plaisir, au contraire elle me fait me sentir encore plus mal. Je suis quoi pour elle alors, juste son plan cul ? C’est plus que décevant. Je sais que j’ai merdé, que j’ai commis de grosses erreurs mais qu’elle me considère ni plus ni moins que comme un objet c’est blessant, je mérite pas ça. « C’est supposé se baser sur quoi l’amitié ? La confiance ? La bienveillance ? » Je soupire, oui bien sûr que ça se base sur ça, et c’est parfaitement ce qu’on avait avant le nouvel an. « On a passé ces derniers mois à essayer de se rendre jaloux mutuellement. Tu penses que c’était accidentel si je t’ai demandé de venir pendant que tu étais à un rencard ? » Je secoue légèrement la tête de gauche à droite. J’en étais presque sûr mais elle vient de me confirmer que ses messages n’étaient pas le fruit du hasard. Finalement ma stratégie avait marché. J’essayais de la rendre jalouse depuis plusieurs mois, le date avec Cassie n’était qu’un exemple parmi les autres. « Je ne veux pas qu’on soit juste amis parce que je sais que ça ne me conviendra jamais et que je continuerai de me dire que c’est dommage que t’aies tout foutu en l’air parce qu’on était bien ensemble. » Je crois qu’elle a raison sur ce point là, je ne suis pas sûr qu’on arrive un jour à être amis et rien de plus. C’est impossible, il s’est passé bien trop de choses entre nous et il y a eu trop de sentiments pour aboutir à une simple amitié. Quand elle remet l’histoire du nouvel an sur le tapis je commence à perdre espoir : elle ne me pardonnera sûrement jamais. Ce que je peux comprendre mais quand je repense à ce que Diego m’a raconté la semaine dernière je ne peux qu’avoir une sensation amère en entendant ses reproches. Elle aussi a pris de la drogue, beaucoup d’après ce qu’il me racontait. Elle aussi a vécu dans l’excès, elle sait ce que ça fait, elle sait à quel point on n’est plus vraiment maître de soi. Je pensais qu’elle serait un peu plus compréhensive. Pas qu’elle me dise que tout est pardonné et que je ne suis absolument pas fautif, ça ce serait faux. Mais je pensais qu’elle aurait compris que j’étais à un stade de ma vie où j’étais complètement au bout du rouleau et que j’ai fait de mauvais choix que j’ai instantanément regrettés. « T’es pas une roue de secours. T’es un élan de faiblesse. » Je sais pas si ça devrait me rassurer, c’est à peine mieux pour ne pas dire que c’est la même chose. « Je sais même pas pourquoi je suis incapable de passer à autre chose, pourquoi je peux pas juste bloquer ton numéro alors que j’ai tout ce dont j’ai besoin dans ma vie actuellement. J’ai un copain… presque parfait, je vis à un chouette endroit, j’ai décroché le contrat de mes rêves, je suis bien entourée. J’ai pas besoin de toi. » J’ai un petit rire nerveux, pourquoi est-ce qu’elle débarque chez moi à l’improviste alors si sa vie est si parfaite ? Pour m’engueuler et me rabaisser ? Tout ça n’a aucun putain de sens. « T’as aucun droit de me manquer. » J’ai à nouveau un rire nerveux, comme si j’y pouvais quelque chose. Et tout est de ma faute bien évidemment. “Bien sûr que je me suis dit que c’était pas accidentel ? Tu crois que c’était accidentel aussi de poster mon date en story ?” Je suis peut-être pas aussi brillant que Diego mais je suis loin d’être idiot, j’ai bien compris ce qui se passait et je jouais au même jeu qu’elle. “Je savais mais je m’en fichais, je voulais juste te voir.” La vérité est là, parce qu’elle me manquait. Alors même si c’était purement de la jalousie malsaine je m’en fichais pas mal. Je fais une petite pause, les mains jointes devant ma bouche avant de secouer la tête de gauche à droite et de lui dire. “Mais vraiment je te comprends pas. T’entends ce que tu dis ?” Ce qu’elle vient de me raconter n’a aucun sens ni aucune logique. “Tu me parles de ton mec qui est “presque parfait”, mais arrête un peu, arrête d’essayer de te convaincre que t’aimes ce mec. T’y crois même pas toi même.” J’ai pas envie de briser son couple ou de mettre encore le bazar dans sa vie mais je ne peux pas supporter de l’entendre me raconter des choses complètement incohérentes. “Je vais te dire ce que je pense, si t’avais été un minimum amoureuse de ce type tu m’aurais jamais rappelé et t’aurais jamais été jalouse de voir ce que je faisais de ma vie.” Je sais que mes mots sont durs, qu’elle va sûrement se braquer en me traitant de connard mais c’est pas grave. J’ai besoin de lui dire ce que je pense, ce que j’ai sur le coeur, tant pis si ça ne doit pas lui plaire. “Alors pose toi les bonnes questions merde.”

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Elle n’aurait pas dû venir confronter Cesar. Elle aurait dû rester à ce qu’elle lui avait écrit par message. Tout ce qu’elle faisait ici, c’était se contredire. Elle lui demandait de se tenir loin et de l’autre côté, elle était celle qui était incapable de respecter ses propres principes. Se tenir si proche du mexicain n’était pas pour l’aider à penser rationnellement. Emery se sentait juste en colère. Contre lui, contre elle. Contre Murphy pour avoir pourri leur histoire de la sorte. Elle aurait préféré ne rien savoir plutôt que d’être confrontée à la vérité. Em n’était pourtant pas le genre de nana qui s’attachait autant à une relation. Elle n’avait jamais eu aucun problème à abandonner, à être la première à partir. Elle aurait pu se venger de Cesar et juste continuer sa vie. A la place, six mois après, elle en était toujours au même stade, à avoir constamment ses pensées qui le ramenaient vers lui. Chaque fois qu’il commençait à lui échapper, elle ne tenait pas longtemps avant de tenter de lui rappeler qu’elle existait. Cela avait commencé par des posts et des stories, cela s’était terminé au fond de son lit. Admettre ce jeu de manipulation à voix haute avait quelque chose de cathartique. Ils étaient à un stade où ils pouvaient bien laisser tomber les faux-semblants. Ils jouaient l’un avec l’autre de la manière la plus toxique qui soit. « Non. Je savais que tu attendais une réaction. » Et il l’avait eue. Ça avait dû dépasser ses espérances sur le moment, jusqu’à ce qu’elle lui fasse bien plus de mal que ce qui était initialement prévu. Il devenait évident qu’ils arrivaient au point de rupture et ne pourraient pas continuer éternellement à vivre deux vies en parallèle s’ils devaient finir par reparler un jour. C’était bien pour cette raison qu’ils ne pourraient jamais être amis. Ce serait trop douloureux. Tout aussi douloureux que de l’entendre dire qu’il voulait juste la voir. Elle aussi. La vengeance était une basse excuse. Elle s’était sentie sereine à l’avoir rien que pour elle le temps d’une nuit dans ce lit qui avait paru cruellement vide le lendemain. Cette part de culpabilité ne l’empêcha pas de lancer un regard noir au brun lorsqu’il voulut critiquer ce qu’elle racontait. Elle était déjà prête à se défendre mais aux arguments du jeune homme, son visage se décomposa juste. Juste en quelques mots, il venait de la mettre devant le fait accompli, de démontrer ce qu’elle refusait d’accepter. La vérité la blessa cruellement, la garda silencieuse pendant quelques longues secondes. Evidemment qu’elle n’était pas amoureuse de Reid. Elle n’avait jamais prétendu l’être. Il représentait juste tout ce à quoi elle devrait aspirer dans une vie de couple. Il avait des tas de qualités, la traitait comme une princesse, était un homme accompli. Avec lui, elle n’avait pas besoin de s’inquiéter de quoique ce soit. Il n’y avait pas de drames à répétition, c’était à peine s’ils avaient déjà réussi à trouver des sujets de désaccord. Il la soutenait quoiqu’elle décide de faire. Pourtant, elle serait capable de le quitter. Elle s’en remettrait si elle devait mettre fin à leur histoire. Elle ne serait pas tentée de le rappeler, ne se comporterait pas comme une garce pour attirer son attention s’il affichait une nouvelle femme sur ses réseaux sociaux. C’était tout l’opposé avec Cesar. De toute évidence, elle l’avait dans la peau. « C’est ce que tu veux entendre ? Que je suis amoureuse de toi ? » Était-ce réellement le cas ? La seule chose dont Em était certaine, c’était qu’elle l’aimait assez pour qu’il ait la capacité de la blesser et pire, qu’elle revienne. C’était tout ce qu’elle s’était promis de ne plus jamais faire avec un homme. « C’est pas parce que je continue de revenir vers toi que t’es le bon choix. On fait des trucs vraiment cons quand on tient à quelqu’un, et je sais pas si je suis capable de reprendre ce risque avec toi. » Elle avait un historique à se laisser dériver dans les mauvaises relations, à tout encaisser sans considérer l’ampleur des dégâts. « C’était en grande partie ce que je venais te dire. Il vaudrait mieux que tu restes en dehors de ma vie. » Il fallait prendre cette décision. C’était le mieux pour eux deux. « Même si j’avais envie de te voir aussi. »

@Cesar Gutiérrez

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Bittersweet

@Emery Dawson

« Non. Je savais que tu attendais une réaction. » Avouer à Em à haute voix que j’ai essayé de la rendre jalouse pendant plusieurs mois, c’est plutôt pathétique. Mais elle était tout aussi jalouse que moi et je ne suis pas dupe, je sais que toutes les publications instagram avec son mec c’était aussi pour me faire perdre patience. Je me souviens des bouquets de fleurs qu’elle postait, les dîners au restaurant que j’aurais jamais pu lui offrir et effectivement sa stratégie avait marché. Je crois qu’en fait on était tous les deux ridicules et pathétiques, je ne suis pas le seul dans l’histoire. Je me dis que c’est le moment où jamais pour lui dire ce que j’ai sur le coeur alors de façon un peu dure peut-être je lui balance ce que je pense de sa relation si parfaite. « C’est ce que tu veux entendre ? Que je suis amoureuse de toi ? » On dirait que ce que j’ai dit l’ai piquée au vif, la preuve qu’elle sait que j’ai raison mais qu’elle ne veut pas l’avouer. “J’ai pas dit ça!”Elle est tellement dans le déni qu’elle déforme tout ce que je dis et ça, ça m’énerve. « C’est pas parce que je continue de revenir vers toi que t’es le bon choix. On fait des trucs vraiment cons quand on tient à quelqu’un, et je sais pas si je suis capable de reprendre ce risque avec toi. » C’est blessant mais je sais qu’elle essaie de détourner l’attention du vrai problème : elle est dans une relation pansement qui ne mènera absolument nulle part et elle est incapable d’ouvrir les yeux dessus. « C’était en grande partie ce que je venais te dire. Il vaudrait mieux que tu restes en dehors de ma vie. » Le message est clair : elle n’a plus envie que je sois dans sa vie, ce que je peux comprendre et ce que je m’efforcerai d’accepter et de respecter. « Même si j’avais envie de te voir aussi. » Ok donc le message est peut-être pas si clair que ça. Elle est complètement paumée ça saute aux yeux et surtout, cette discussion ne mène absolument nulle part. Je sais que je si je continue d’essayer de lui ouvrir les yeux je vais me heurter à un mur et je n’ai pas envie de gaspiller mon énergie pour rien. “J’ai jamais dit que j’étais le bon choix, j’ai dit que t’avais besoin de réfléchir.” J’aimerais être le bon choix, j’en crève d’envie mais ce n’est pas ce que j’ai dit et je ne vais pas essayer de la convaincre de me choisir alors que je l’ai déjà bien trop blessée dans le passé. Je prends une grande respiration avant de prendre la décision de mettre fin à cette discussion. “Bon faut que je rentre je bosse tôt demain.” Il est déjà tard et j’ai beaucoup trop de dettes de sommeil pour encore sacrifier une nuit de repos. “Prends soin de toi mais n’oublies pas que je suis là pour toi si t’as besoin, je serai toujours là pour toi.” Juste avant de partir je lui fais un bisou sur la joue, une manière de lui dire au revoir parce que j’ai peur qu’on ne se revoit jamais. J’ai peur qu’elle se dise qu’elle ne veut plus jamais me revoir, peur de me retrouver bloqué demain matin et je sais que j’aurais regretté de ne pas lui avoir dit au revoir. On pourrait penser que c’est de la provoc mais de mon côté je vois ça comme de l’affection pour quelqu’un qui a compté et qui comptera toujours pour moi.

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