Atlas fixait sa montre avec détermination dans l’espoir vain de voir la trotteuse ralentir sa course folle autour du cadran. Il était en retard, terriblement en retard et ce fichu bus n’avançait pas d’un mètre, coincé dans l’éternel trafic du cœur de Brisbane. Atlas devait encore traverser la moitié de la ville avant d’arriver à destination et il n’avait aucun pouvoir pour agir et accélérer le processus. Une part de lui prenait ce temps d’attente comme un moyen d’évacuer la pression des dernières semaines, mais jamais pour remettre son plan en question. Il n’avait pas réfléchi en voyant la date, en se rappelant vaguement le message que Lyla lui avait envoyé la semaine précédente. Atlas était allé quémander une permission de dernière minute auprès de son capitaine, se faisant remonter les bretelles pour ne pas avoir prévu les choses en avance et en promettant d’être de retour 72 heures plus tard, sans faute et surtout sans retard. Et voilà qu’il était en chemin pour la traditionnelle soirée d’anniversaire de Matilda quand bien même cela faisait des semaines et des semaines qu’il n’avait pas répondu à ses derniers messages. Ce baiser volé juste avant la fin du Lycée était venu abîmer la relation des deux meilleurs amis, laissant Atlas avec une peine de cœur plus immense que ce qu’il n’avait jamais connu quand dès le lendemain Matilda avait décidé de prétendre que rien ne s’était déroulé entre eux. Atlas avait su étouffer ses sentiments et avait fait profil bas, mais un fossé avait commencé à se creuser entre eux de manière sournoise. Atlas n’irait jamais dire qu’il prenait délibérément son temps pour répondre à la jeune femme, il était très occupé, les exercices physiques drainaient toute son énergie et il était toujours à courir après le temps, mais l’excuse était parfaite et venait régulièrement alléger sa conscience. Mais si Atlas avait cherché à se distancier de Matilda, il ne s’imaginait pas manquer cette soirée, il se devait d’être là, c’était la tradition. Intérieurement, le militaire voulait également tester l’adage qui voulait à dire que le temps faisait son travail pour apaiser le cœur et les tensions.

Il n’était pas revenu dans le quartier de son enfance depuis des mois, mais Atlas ne pris pas le temps de s’arrêter sur la nostalgie du moment. Comme s’il était chez lui, il se faufila le long de la maison des Style, évitant de se faire repérer par les invités présents dans le jardin, pour mieux s’introduire dans la cuisine. Atlas se pensait discret, il n’avait pas réellement prévu de tomber nez à nez avec Mads alors que ce dernier s’afférait autour du gâteau en compagnie de Lyla. Il fut accueilli par deux regards bien différents, un sombre et menaçant, le second juste pleinement étonné de le voir débarquer ainsi. Lyla tenait l’assiette entre ses mains, elle paraissait prête à quitter la cuisine et Atlas fit un pas vers elle. Quand la blondinette jeta un regard au frère Sylte, Atlas compris réellement que personne ne s’attendait à le voir aujourd’hui. « Aller Lyla c’est la tradition. » Depuis qu’il était en âge de tenir une assiette droite, Atlas avait toujours été celui qui amenait son gâteau à Matilda. Il venait se planter devant sa meilleure amie avec son plus grand sourire, faisait une petite blague sur le vœu qu’elle devait faire et s’assurait d’être toujours le premier à prendre la petite brune dans ses bras. Rien n’allait changer cette année, qu’importent ses silences, le temps qu’il avait pris loin d’ici, Atlas tenait à être présent. « T’es en retard… » A défaut d’être méchante Lyla soulignait au moins l’évidence. « J’ai eu ma perm au dernier moment. » Il n’avait pas eu le temps de se changer Atlas, il portait encore son pantalon de treillis, un tee-shirt marron militaire et ses boots de combat encore sales. Ce n’était probablement pas son meilleur look et il aurait bien besoin d’une douche, mais il voulait être là pour ce moment. Mads n’avait toujours pas décroché un mot, mais Atlas pouvait sentir son regard vriller sa nuque. Atlas savait qu’il ne pourrait échapper à une conversation avec l’aîné de Matilda, mais ce n’était pas le moment et ils le savaient tous les deux. Dehors une voix se fit entendre, puis plusieurs qui entonnèrent la fameuse chanson d’anniversaire. Sans se démonter Atlas pris l’assiette des mains de Lyla, c’est lui qui amènerait ce gâteau même si tout le monde lui demandait de partir après cela. Il avait assez merdé avec ses silences, il ne voulait pas que Matilda pense qu’il l’avait oublié. Loin de là…

Atlas pensait que la distance avait fini par l’aider, que tout ce temps passé loin de Matilda avait remis ses émotions en ordre, lui rappelant que la jeune femme ne serait que sa meilleure amie pour le reste de sa vie et que c’était bien assez suffisant. Il s’était persuadé que la revoir n’allait être qu’une banalité, comme on revoit de vieux amis, qu’il n’allait rien ressentir en la revoyant après tous ces mois d’absence. Atlas était planté au milieu du jardin à observer Matilda qui ne l’avait pas encore vu et qui se perdait dans les bras de son petit ami. Atlas prit une inspiration, jurant ne pas ressentir une certaine pointe de jalousie, alors qu’autour de lui les invités commencèrent à remarquer sa présence, reprenant la chanson tout en commençant à murmurer son prénom. Il avança fébrilement laissant son regard alterner entre son ami et le gâteau entre ses mains. Et enfin, Matilda releva les yeux dans sa direction. Son cœur et les frissons qui s’emparèrent de lui vinrent clairement lui rappeler avec violence que rien n’était passé. « Joyeux Anniversaire Mattie. »

Atlas retint sa respiration quand la réaction de Matilda tardait à venir…

@matilda sylte

Il n’y avait pas grand chose qui avait changé depuis l’an dernier. Cette année encore, tu célébrais ton anniversaire dans le sous-sol chez tes parents, c’était majoritairement les mêmes gens avec qui tu avais été au lycée qui étaient présents pour célébrer avec toi, avec l’ajout de quelques amis que tu t’étais fait pendant ta première année d’université. Tu n’avais presque pas changé dans les derniers mois. La même coupe de cheveux, les mêmes vêtements, le même genre de cadeaux qui se cachaient sous les différents emballages colorés. C’était les mêmes bras que l’année dernière qui t’encerclaient, ceux de Jasper que tu fréquentais depuis plus d’un an et demi maintenant, malgré une période un peu creuse à la fin de l’été dernier. Tu pensais que ta première année à l’université serait quelque chose de grandiose. Que tu deviendrais une personne complètement différente. Mais tu étais la même fille, dans la même ville, entourée des mêmes personnes. La seule chose différente cette année, c’est qu’Atlas n’est pas là pour venir t’apporter le premier morceau de gâteau. Il y a quelqu’un, Lyla tu crois, qui a crié que c’était le temps du gâteau et après que tout le monde t’ait chanté bonne fête, la petite blonde était disparue à la cuisine au rez-de-chaussée pour le couper et t’apporter cette première part, sans la tradition qui venait généralement avec cette dernière.

Tu n’aurais pas du être surprise de réaliser qu’Atlas n’était pas là, mais tu n’avais pas pu arrêter ce pincement au cœur que tu avais ressenti lorsque tes yeux s’étaient arrêtés sur tous les visages familiers sans que tu ne trouves celui que tu connaissais mieux que tous les autres. Il y avait des semaines que tu n’avais pas eu de ses nouvelles. Des semaines qu’il n’avait pas retourné tes appels, que tu n’avais plus la moindre idée comment ça se passait pour lui, à la base militaire. Plus rien n’était comme avant depuis l’été dernier et tu aurais aimé pouvoir dire que tout était de sa faute, mais tu étais celle qui avait empiré les choses lorsque tes lèvres s’étaient posées sur les siennes et que tu t’étais enfuie en courant, avant de prétendre que rien de tout ça n’était arrivé. Tu pensais que la conversation pourrait rester et que le baiser serait effacé, mais tu avais eu tort. Terriblement tort et maintenant, il n’y avait pas seulement que la distance qui te séparait du Siede. En voulant sauver votre amitié, cette dernière s’était effilochée au fil du temps et maintenant le silence était la seule chose qui te restait. Tu étais en colère, déçue et tant d’autres émotions que tu ne saurais décrire chaque fois que tu pensais à Atlas, alors tu essayais de ne pas le faire trop souvent. De te concentrer sur tes études, sur tes amis, sur Jasper qui murmurait des mots doux à ton oreille comme si vous étiez seuls dans le sous-sol de tes parents et non pas entourés d’une vingtaine de vos amis. Tu n’entends plus rien toutefois dès l’instant où ton regard croise celui d’Atlas, le grand absent. Tu es presque certaine que tu es en train d’hallucinée, mais puisque tout le monde semble le voir en même temps, tu doutes que le Siede ne soit qu’une hallucination. « Joyeux anniversaire Mattie. » La pointe de gâteau était là sous tes yeux, aussi réelle que ton meilleur ami vêtu de son uniforme, mince sourire aux bords des lèvres. « Atlas. » Tu étais prise de court, toi qui avais pourtant espéré si fort qu’il soit là. Maintenant qu’il était là, tu ne savais plus comment réagir. Tu détestais le fait que toute l’attention semblait porté sur vous, ce qui était pourtant normale puisque c’était ton anniversaire. Fuck, il fallait que tu agisses, que tu dises quelque chose, n’importe quoi. Au bout de plusieurs secondes, tu finis par te remettre en marche, tes mains attrapant l’assiette qu’Atlas tendait dans ta direction. « Merci. » Tu voulais le prendre dans tes bras, lui dire combien il t’avait manqué dans les derniers mois, lui demander comment il allait vraiment mais quelque chose t’en empêches. Tu te concentres plutôt sur le morceau de gâteau, emmenant la fourchette entre les lèvres de Jasper à qui tu offres ton plus grand - et ton plus faux - sourire, prétendant que la présence du Siede à quelques mètres de toi n’était pas en train de te faire perdre la carte.

Tu ne savais plus comment agir maintenant qu’il était là. L’ignorer n’était pas la solution, mais c’était la seule chose qui t’était venue en tête et peut-être tu croyais qu’il finirait par perdre patience et rentrer chez lui, mais chaque fois que tu détournais le regard, il était là, dans ton sous-sol, pour la millième fois au moins et pourtant tout était différent. Il y avait de moins en moins de monde, et il était de plus en plus difficile de prétendre qu’il n’y avait pas mille et un sous-entendus entre vous. C’est sans trop savoir quoi dire que tu t’étais rapprochée de lui, profitant du fait que personne n’était dans les environs. « Je pensais pas que tu viendrais. » Et honnêtement, tu n’étais plus certaine de comprendre pourquoi il était là. « Qu’est-ce que tu fais là? » Des semaines sans un mot. Des mois de distance et small talk. Et maintenant, que restait-il vraiment de Mattie et Atlas?

Atlas se trouvait là, sous le regard insistant de tous les invités, le cœur battant et son assiette tendue vers une Matilda qui ne démontrait pas la moindre réaction face à sa présence dans ce sous-sol. Les secondes défilèrent sans que jamais elle n’esquisse le moindre sourire, laissant Atlas se perdre dans un millier de doute. « Atlas. » Au moins, elle paraissait se souvenir de lui, sans que son regard ne s’illumine comme il l’avait espéré en courant jusqu’ici. Atlas s’était imaginé des retrouvailles digne des films que ses sœurs le forçaient à regarder lors des longues nuits d’été. Il n’avait le droit qu’à des murmures dans son dos tandis que Matilda restait de marbre face à lui, forçant un demi-sourire avant de prendre la part de gâteau qui lui tendait. « Merci. » Et rien de plus. Durant quelques secondes, il avait espéré qu’elle perpétue la tradition, qu’il aurait au moins le droit de la prendre dans ses bras, mais elle s’était déjà tournée vers Jasper laissant Atlas à la même place, le cœur en miettes et avec l’envie de fuir loin d’ici. Sous ses yeux ébahis, il vit Matilda partager son gâteau d’anniversaire avec l’abruti qui lui servait de petit-ami sans que jamais elle ne tourne le regard vers lui une seconde fois. Alors sans un bruit, Atlas s’était reculé de quelques pas, disparaissant au milieu des invités, sans pour autant jamais quitter du regard celle qui un jour avait été sa meilleure amie. A quel point avait-il tout ruiné en cherchant à prendre un peu de distance ? S’il avait pensé prendre la meilleure des décisions à l’époque, désormais Atlas n’était plus sûr de rien.

La raison aurait voulu qu’il s’en aille, laissant Matilda célébrer son anniversaire avec les gens qu’elle avait réellement invités, mais Atlas n’a pas quitté le sous-sol. La moitié des invités étaient leurs amis du Lycée, tout le monde voulait avoir de ses nouvelles, savoir ce qu’il était devenu. Certaines filles étaient venues s’extasier sur son uniforme et finalement Lyla avait bien voulu discuter un peu avec lui sans jamais que le prénom de Matilda ne se glisse dans la conversation. Atlas ne la quittait jamais longtemps du regard, elle qui papillonnait entre les invités, Jasper toujours sur ses talons. Elle savait qu’il n’avait pas quitté la maison, mais elle s’efforçait à ne jamais regarder dans sa direction et Atlas ne trouvait pas le jeu à son goût. Tout ce qu’il demandait, c’était cinq minutes de son attention, pour parler un peu, pour avoir le temps de lui expliquer certaines choses. Tout ce qui lui restait n’était que des conversations vide de sens avec des anciens camarades de classe et sa jalousie qui lui rappelait que ses sentiments pour la brunette ne s’étaient pas fait la malle en quelques mois. Il avait espéré, mais rien n’avait changé à ce sujet.

A moitié assis sur le dossier du canapé, une bière tiède entre les mains Atlas comptait les minutes qui le séparaient de son départ. A chaque fois, il s’accordait encore cinq minutes, juste pour capter l’attention de Matilda, mais elle finissait toujours par partir discuter ailleurs. Le militaire remettait en question chacun de ses choix, finissant par regarder les horaires de bus sur son téléphone, prêt à retourner à la base dès le lendemain matin ne voyant plus réellement le point de rester dans le coin. « Je pensais pas que tu viendrais. » Laissant son téléphone tomber sur sa cuisse, Atlas releva le regard vers Matilda qui venait enfin de l’aborder. Il ne restait qu’eux dans ce coin de la pièce et la distance qu’elle imposait entre leurs deux corps vint réveiller le malaise qui flottait au-dessus de leur tête depuis l’arrivée d’Atlas. « Qu’est-ce que tu fais là? » Par tous les moyens, Atlas tenta de cacher la tristesse qui s’emparait de lui à entendre cela. « C’est ton anniversaire Mattie. » Il n’avait jamais loupé un de ses anniversaires, cela n’allait pas changer maintenant, elle aurait dû le savoir, elle aurait dû être certaine de le voir arriver aujourd’hui. « J’ai toujours été là. » Pour les anniversaires et les fêtes importantes. Atlas et Matilda avait créé tout un tas de traditions idiotes entre eux et il n’avait jamais oublié tout cela. « Tu me manques Mattie. » Ce n’était peut-être pas ce qu’elle espérait entendre de sa part, mais c’est la seule sincérité dont Atlas était capable en cet instant, quand sa meilleure amie n’avait jamais été aussi distante avec lui. « J’ai une perm de trois jours… » Il n’avait pas le courage de poser la question qui résidait sous cette affirmation. Est-ce qu’elle voudrait bien passer les prochains jours avec lui ou est-ce qu’il avait tout ruiné jusqu’à un point de non-retour ?

Si tu faisais tout en ton pouvoir pour ne pas regarder dans la direction d’Atlas Siede, il t’était carrément impossible de ne pas sentir ses yeux poser sur toi, qu’importe les mouvements que tu effectuais dans le sous-sol de tes parents. Tu ne savais pas ce que tu attendais, ni même ce que tu espérais de sa part maintenant qu’il était là, mais une chose était évidente: plus rien ne coulait naturellement entre vous deux et il était difficile de dire qui était vraiment à blâmer pour cette coupure flagrante. Tu t’en voulais de ne pas l’avoir pris dans tes bras pour le remercier, comme tu l’avais fait à chaque année depuis que tu étais haute comme trois pommes. Tu t’en voulais de ne pas lui avoir poser toutes les questions qui te brûlaient le bout de la langue, comme tu te détestais de ne pas lui avoir dit à quel point rien de cette première année d’université n’avait été à la hauteur sans lui. Il te manquait, oui. Terriblement. Bien plus que tu ne voulais l’admettre, et d’une manière que tu n’étais pas prête de t’avouer. Si la présence de Jasper dans ta vie se voulait aussi réconfortante que familière dans les deux dernières années, ça n’avait rien de comparable à tout ce que tu pouvais ressentir lorsque Atlas était dans les environs. Ton corps complètement conscient de sa présence à quelques mètres de toi, exigeant des retrouvailles que tu n’étais pas certaine d’être en mesure de t’autoriser, de peur de voir ce qui pourrait en découler.

C’est facile et lâche à la fois de laisser les minutes se transformer en heures sans jamais te tourner vers lui. Ce serait pire encore de laisser la soirée se terminer sans lui donner une chance de s’expliquer. Tu le sais et c’est probablement pour cette raison que tu te laisses finalement convaincre de te rendre près de lui, de lui offrir un minimum d’attention alors qu’en vérité, tu n’as pas cessé de penser à lui dès le moment où tu as réalisé qu’il était revenu en ville. C’est une question stupide que de lui demander pourquoi il est là, comme si tu ne savais pas déjà au fond de toi qu’il est là pour ton anniversaire. Pour toi. Et pourtant, même quand les mots franchissent la barrière de ses lèvres, tu as du mal à y croire. Parce que c’est ne plus aussi simple depuis qu’il est parti, non? Parce que vous n’avez plus votre facilité d’antan depuis quelques mois, depuis les déclarations et les baisers et cette ambiguïté qui persiste qu’importe combien de fois tu veux jurer qu’il n’y a que de l’amitié entre vous. « J’ai toujours été là. » Pour les événements importants. Pour les célébrations. Mais qu’en était-il des dernières semaines? « Tu répondais plus à mes appels. Aucun message depuis des semaines. » Comment aurais-tu pu être convaincue de sa présence quand ses actions des derniers temps criaient le contraire absolu? « Tu me manques. » Tu veux tant lui dire qu’il te manque aussi. Qu’il n’y a pas une journée qui passe sans que tu ne penses à lui. Que tu t’inquiètes constamment pour lui, même si tu sais qu’il n’est pas encore en mission, qu’il ne fait qu’apprendre pour le moment. Tu redoutes déjà le jour où il partira. Tu redoutes tout quand il s’agit d’Atlas Siede et plutôt que de devoir gérer avec ses sentiments, tu préfères te mettre la tête dans le sable. Difficile toutefois quand il est devant toi et que tu as simplement envie de glisser dans ses bras et tout oublier de cette dernière année. « J’ai une perm de trois jours… » « Oh. » Tu ne savais pas quoi répondre à ce nouveau brin d’informations. Évidemment qu’Atlas n’avait pas fait tout ce chemin seulement pour ta soirée d’anniversaire. Une soirée que tu avais passé à l’ignorer en plus, une décision que tu commençais déjà à regretter, te rappelant soudainement que les heures étaient comptées. « Je suis sure que ta mère sera contente de te voir. Elle arrête pas de me dire comment elle s’ennuie de toi. » De cruels rappels que plus rien n’est comme avant chaque fois que tu te retrouves à croiser le chemin d’un des Siede. « Pourquoi tu m’as pas dit que tu viendrais? » Un message, un appel, n’importe quoi pour te faire comprendre que c’était encore important. Que tu étais encore importante pour lui. Il essaye de te le dire là, mais tout est teinté d’une absence qui fait mal au cœur, d’une absence qui sera répétée dans trois jours, quand il repartira pour la base sans que tu ne saches quand tu auras le privilège de le voir en chair et en os à nouveau. « Pourquoi t’as arrêté de me donner des nouvelles, Atlas? » Est-ce que ça lui fait mal autant à lui qu’à toi, cette nouvelle dynamique entre vous deux?

Matilda virevoltait entre ses invités en finissant toujours par revenir dans les bras de ce mec. Sans aucune exception, à chaque fois, depuis qu’elle avait décidé de faire comme si Atlas n’existait même pas. La stratégie d’évitement lui paraissait durer des heures. Atlas n’a jamais été un homme particulièrement patient. Pourtant, malgré le nombre de fois où il a pensé poser sa bière et partir, il n’a toujours pas bougé de son spot. Il n’avait pas l’intention d’abandonner, qu’importe s’il devait passer encore des heures seul dans son coin. Quelques personnes étaient venues lui adresser la parole, mais c’est comme si tout le monde s’était mis d’accord pour ne lui porter aucune importance. Il se fichait bien de l’avis des autres, Atlas restait obséder avec le fait que Matilda semblait produire un effort incommensurable pour ne jamais regarder dans sa direction. Il l’avait mérité, il en avait pleinement conscience. Mais jamais il n’avait imaginé que leur retrouvaille se déroulerait ainsi. Il avait compté sur l’effet de surprise pour obtenir une réaction de la part de la jeune femme. Jamais Atlas ne s’était vu devenir le paria du moment et cela était en train de l’affecter plus que de raison.

Il aurait encore préféré rester invisible plutôt qu’entendre Matilda lui demander ce qu’il pouvait bien foutre chez elle. Comme s’il y avait un million de raisons pour justifier sa présence, comme s’il avait réellement besoin de justifier sa présence surtout. Atlas était blessé par le sous-entendu, mais tentait de garder le sourire face à la brunette. « Tu répondais plus à mes appels. Aucun message depuis des semaines. » Il n’avait pas été le plus malin à ce sujet. « Je sais. » Ce n’est pas réellement comme s’il l’avait fait exprès. Elle lui écrivait durant la journée, quand il n’avait pas le temps de répondre. Il voyait chacun de ses messages, se promettait d’y répondre le soir une fois retourné dans les dortoirs et puis il finissait par s’endormir sans n’avoir eu le temps de regarder son téléphone. Il voudrait lui expliquer, trouver les mots justes, mais rien ne semblait réellement faire sens dans cette stupide soirée.

« Je suis sure que ta mère sera contente de te voir. Elle arrête pas de me dire comment elle s’ennuie de toi. » Il ne put retenir un léger éclat de rire. Bien sûr que sa mère était venue se plaindre de son absence à tout le quartier. Est-ce qu’elle savait Matilda qu’il ne donnait pas plus de nouvelles que cela à sa propre famille ? Que Mia l’avait déjà menacé de venir le trouver sur la base à plusieurs reprises ? « Elle est pas au courant. » Visiblement, tout le monde se demandait pourquoi Atlas avait choisi de jouer au roi du silence, mais personne ne posait jamais les bonnes questions. « Pourquoi tu m’as pas dit que tu viendrais? » À croire qu’elle était la seule à pouvoir lire dans ses pensées. Cela pouvait s’avérer flippant parfois. Mais au moins, il allait pouvoir expliquer tout ce qui s’était déroulé ces derniers jours. « Ce matin encore, je pensais pas pouvoir venir. » Ce n’est pas qu’il n’avait pas voulu, il avait oublié. Les messages de Lyla, pas la date de l’anniversaire de Matilda, il avait juste été pris par le temps. « J’ai dû supplier mon supérieur pour une permission de dernière minute. » Et Atlas allait très certainement le regretter dès qu’il serait de retour sur la base. « Il va me le faire payer en m’ajoutant des corvées pour au moins deux semaines. » Il n’était pas monnaie courante d’aller à l’encontre de l’avis de son supérieur, mais Atlas avait insisté, il avait gagné assez de jours pour se le permettre. « Je pensais que ça valait le coup avant que tu passe la soirée à faire comme si je n’existais pas. » Atlas était fatigué et n’avait plus vraiment de filtre pour avoir ce genre de conversation dans un sous-sol entouré par des gens qui faisait de lui un paria. « Pourquoi t’as arrêté de me donner des nouvelles, Atlas? » Visiblement, ils étaient deux à pouvoir jouer à ce jeu. Il n’avait pas envie d’avoir cette conversation ici, pas alors que le chien de garde de Matilda semblait prêt à venir les interrompre à chaque seconde. « Parce que c’était plus simple Mattie. » Plus simple que se demander jusqu’à quel point leur relation allait finir par s’étioler. Atlas s’était vu reculer pour ne pas penser à elle à chaque minute de la journée. « Parce que j’ai besoin d’avoir la tête dans ce que je fais là-bas et pas avec ce qui se passe ici. »  Par-dessus l’épaule de Matilda, il pouvait voir Jasper lui lancer un regard noir. « Tu peux dire à ton chien de garde de retourner dans sa niche. » Atlas était énervé sans en connaître la véritable raison Parce que Matilda l’avait évité toute la soirée, parce qu’il s’en voulait d’avoir le cœur qui s’emballe juste en la voyant et qu’il voudrait pouvoir la prendre dans ses bras, mais que rien de tout cela ne va se produire. Atlas était fatigué et plus vraiment sûr d’avoir fait le bon choix en venant ici.

Tu reconnais facilement l’air offusqué sur le visage de ton ami de toujours, mais tu refuses de laisser ce dernier te déterrer. Tu as le droit de lui demander ce qu’il fait là, comme tu as le droit d’être blessée par le silence des dernières semaines. Tu as le droit de ne plus être certaine que les choses puissent être comme avant, mais tu es loin d’être blanche comme neige lorsqu’il s’agit de porter des blâmes, pas vrai Mattie? Tu détestes les émotions conflictuelles qui t’habitent alors que ton regard cherche des réponses sur son visage qu’il ne t’offre pas. Tu n’as pas envie de lui faire la conversation de surface, à prendre simplement de ses nouvelles comme s’il n’y avait pas toute cette tension qui persistait entre vous. Tu ne sais pas comment faire semblant avec Atlas, tu n’as jamais su faire. Mais tu ne sais pas ce qu’il attend de toi quand il te mentionne qu’il a une permission de trois jours, alors évidemment, ton premier réflexe est de mentionner sa mère qui doit déjà se faire une joie de pouvoir passer du temps avec son garçon, elle qui ne cesse de te rappeler encore et encore combien elle s’inquiète pour lui et combien elle aimerait tant avoir de ses nouvelles plus fréquemment. « Elle est pas au courant. » Un flash de surprise habite ton visage alors que tu réalises ce qu’il est en train de te dire. Il est ici, à Brisbane pour trois jours, et il semblerait que tu sois son premier arrêt. Potentiellement le seul arrêt qu’il avait envie de faire? Tu ne t’attendais pas à une telle réponse et plus les secondes filent entre vous, moins tu comprends ce qui se passe. « Ce matin encore, je pensais pas pouvoir venir. J’ai dû supplier mon supérieur pour une permission de dernière minute. » « Je t’ai écrit pourtant. Pour te demander si tu viendrais. » Plus d’une fois, et toujours sans réponse de sa part. Comment ça se fait alors qu’il a n’a seulement obtenu la permission que ce matin? Est-ce qu’il avait oublié? Est-ce qu’il avait décidé de ne pas venir? Toi, tu n’avais eu d’autres choix que de te préparer à l’éventualité qu’il ne serait pas là parce que conserver l’espoir qu’il soit là faisait trop mal, surtout après le silence des dernières semaines. « Il va me le faire payer en m’ajoutant des corvées pour au moins deux semaines. » Tu es sur le point de t’excuser, comme si c’était de ta faute s’il se retrouvait dans une telle situation lorsqu’il ajoute sur un ton amer : « Je pensais que ça valait le coup avant que tu passes la soirée à faire comme si j’existais pas. » « T’espérais quoi? Que je te saute dans les bras comme si de rien était? » que tu répliques avec plus d’amertume que nécessaire. « T’as une idée de ce que ça se fait de se sentir ignorer maintenant. » que tu marmonnes plus pour toi-même que pour lui, pleinement consciente de l’absurdité de ton comportement d’enfant.

Ce serait mentir que de dire que tu n’es pas tentée de tourner les talons et de mettre fin à cette conversation, mais tu n’en fais rien parce que vous méritez mieux que ça, Atlas et toi. Mieux qu’une fin en queue de poisson d’une amitié qui existe depuis aussi long que tu te souviennes, l’univers dans lequel Mattie existe sans Atlas n’accueillant aucun souvenir dans ton subconscient. Il y avait sans doute trop de monde autour pour que vous puissiez avoir une vraie discussion sans interruption, mais ça ne t’empêcha pas de poser la seule question qui te brûlait réellement les lèvres. Celle dont la réponse risquait de te faire bien plus de mal que tu ne pouvais te l’imaginer. « Parce que c’était plus simple Mattie. » Stupeur et douleur habitent tes traits alors que tu tentes de comprendre ce qu’il y a de vraiment simple avec les restants de votre amitié désormais délaissés, mis de côté, exactement comme tu t’es sentie dans les dernières semaines. « Parce que j’ai besoin d’avoir la tête dans ce que je fais là-bas et pas avec ce qui se passe ici. » « Et moi j’ai besoin de savoir que tout se passe bien là-bas pour pouvoir avancer en paix ici! » que tu répliques avec bien plus d’émotions que tu n’avais eu l’intention d’en démontrer ce soir. Peut-être que ce sont les quelques verres que tu as pris un peu plus tôt qui te montent finalement à la tête. Peut-être que c’est la réalisation qu’Atlas est vraiment là, devant toi, et que tu ne sais plus comment réagir entre l’envie de l’étriper et celle de le prendre dans tes bras et de ne plus jamais le laisser s’en échapper. Ton attention est pleinement sur Atlas, et si tu en oublies complètement le reste de tes invités, ça ne semble pas être aussi évident pour le militaire devant toi. « Tu peux dire à ton chien de garde de retourner dans sa niche. » Tu fronces des sourcils, mettant quelques secondes avant de comprendre pleinement les mots utilisés par le Siede. Tu sens Jasper qui s’approche, sans aucun doute prêt à rouspéter, l’une de ses mains se posant de manière possessive contre ta hanche, mais tu défais de son contact et interviens avant même qu’il n’est le temps d’ouvrir la bouche. « Viens avec moi. » que tu lances à Atlas, attrapant sa main dans la tienne dans un geste impulsif. Jasper vous offre une moue outrée, sa voix s’élevant déjà au travers du sous-sol alors que tu guides Atlas vers les marches et une fois au rez-de-chaussée, tu le forces à l’extérieur, loin de toutes oreilles potentiellement curieuses. « Tu peux pas parler de mon copain comme ça! » Tu sais que ça n’a jamais été l’amour fou entre les deux jeunes hommes, mais la dernière chose que tu as envie de faire ce soir, c’est jouer la médiatrice entre eux deux. « Peut-être que c’est facile pour toi de laisser tout et tout le monde derrière comme ça, mais t’as pas l’air de réaliser que c’est pas aussi simple pour nous. » Tu décides d’inclure sa famille et ses autres amis sans même t’en rendre compte, une protection pourtant essentielle pour ne pas avoir à lui dire à quel point tu trouves ça compliquée, de ne pas l’avoir près de toi, tout le temps, comme avant. Que tu penses à lui constamment, que tu te demandes ce qu’il fait, s’il est en sécurité, si le training n’est pas trop difficile et qu’il s’adapte bien là-bas. S’il est aussi épanoui qu’il espérait l’être, et tu sais que tu pourrais lui demander, maintenant qu’il est là devant toi, mais les mots te manquent. « C’est difficile d’être sans toi, okay? » que tu conclues sur une voix bien plus tremblotante que tu ne voudrais l’admettre, refusant soudainement de croiser son regard de peur qu’il ne puisse voir tes yeux désormais mouillés malgré la noirceur de la soirée déjà bien avancée.

« Je t’ai écrit pourtant. Pour te demander si tu viendrais. » Tout le monde lui avait écrit. Matilda la première certes, mais il y avait eu Lyla et pas longtemps après Mia qui s’était efforcée de lui rappeler de ne rien faire foirer. Tout le monde était venu lui rappeler qu’il avait une vie à Brisbane comme si Atlas les avait soudainement oubliés. Est-ce c’est ce qu’il cherchait à faire dans le fond ? Pas vraiment. Pas totalement du moins. Il se donnait à fond dans ce pour quoi il s’était engagé ? Pourquoi est-ce qu’on irait lui reprocher ? Jusqu’à ce matin encore, il ne pensait pas pouvoir venir. Est-ce qu’elle l’avait au moins entendu dire cela ? Elle savait pourtant qu’il ne pouvait décider de partir comme il le souhaitait, que ses disponibilités n’étaient clairement plus les mêmes. « T’espérais quoi? Que je te saute dans les bras comme si de rien était? » Comme si de rien était, non. Lui sauter dans les bras ? Oui. Il avait au moins espéré cela. Ne serait-ce qu’un sourire face à la surprise. Mais rien. Il avait eu le droit à un pauvre regard et de l’ignorance pour le reste de la journée. Et Atlas n’était clairement pas à l’aise avec tout ça. « T’as une idée de ce que ça se fait de se sentir ignoré maintenant. » Le juste retour du bâton. « Super, on est à égalité alors ? » Est-ce qu’elle allait continuer de se conduire comme une gamine ? « Nos permissions devaient tomber la semaine prochaine. » C’est ce qui était prévu depuis le début, il le savait. « J’ai dû négocier pour changer la date. Ça se fait pas comme ça, pas à l’armée en tout cas. » Il avait insisté probablement comme un jeune premier ne l’avait jamais fait auparavant. « J’ai même pas pris le temps de me changer pour être là au plus vite. » Il avait tout fait pour obtenir le droit de sortir de la base, mais ce n’était pas la porte à côté, il avait parcouru bon nombre de kilomètres pour venir à cette soirée. « Alors excuse moi d’avoir espéré un tout petit peu plus d’attention de ta part. » Il était énervé Atlas, se demandant s’il n’aurait pas mieux fait de ne pas venir.

Il hésitait encore à se redresser pour partir, mais Matilda avait tant de questions dans son regard. Elle voulait savoir, elle cherchait à comprendre ce qu’il allait bien avoir du mal à lui expliquer, malheureusement. « Et moi j’ai besoin de savoir que tout se passe bien là-bas pour pouvoir avancer en paix ici! » Elle marquait un point, inévitablement. Il n’avait pas été le meilleur pour garder contact, faire perdurer le lien. Mais il avait ses raisons, celle qu’il aimerait pouvoir lui expliquer calmement sans être constamment épié par le copain de la brunette. Il avait ses limites, ce qu’il pouvait encore accepter et se faire observer dans une conversation avec sa meilleure amie, faisait partie de ce qu’il ne pouvait laisser couler. « Viens avec moi ! » Elle avait rejeté la main tendue du chien de garde pour mieux l’entraîner à l’étage. Un instant, Atlas crus qu’elle allait le tirer encore un étage plus haut, mais il se fit bousculer vers l’extérieur sans aucun ménagement. « Tu peux pas parler de mon copain comme ça! » Il haussa les épaules, préférant ne pas répondre. Quoiqu’il allait dire, cela aurait envenimé la conversation. « Peut-être que c’est facile pour toi de laisser tout et tout le monde derrière comme ça, mais t’as pas l’air de réaliser que c’est pas aussi simple pour nous. » Un soupir lui échappa. Il allait enfin pouvoir lui expliquer, mais une fois encore Matilda fut plus rapide que lui. « C’est difficile d’être sans toi, okay? » La fragilité qui s’émanait d’elle le fit craquer. Sans attendre une seconde de plus, Atlas vint enrouler ses bras autour des épaules de Matilda pour l’attirer dans cette étreinte qui aurait dû avoir lieu des heures plus tôt. Aucun d’entre eux ne prononça un mot durant quelques secondes. Atlas se laissant fondre dans l’accolade si familière et réconfortante. « Je suis là. » Peut-être pas de la meilleure des façons, mais présent malgré tout. Il était venu, malgré l’oubli premier, malgré la distance qu’il avait imposée entre eux. Atlas n’avait pas brisé la promesse de leur enfance, c’est tout ce qui pouvait compter à ses yeux. Laissant sa main glisser le long du dos de la jeune femme, il vint embrasser sa tempe dans un geste tout à fait normal entre eux. « C’est pas facile de laisser qui que ce soit derrière moi. » La tension était redescendue, Atlas allait pouvoir parler. « On n'a pas le droit à nos téléphones la journée. » Pas même lors de la pause-déjeuner, les appareils électroniques ayant l’interdiction de quitter les dortoirs. « Quand c’est enfin l’heure pour nous de retourner dans nos dortoirs, on a juste assez d’énergie pour prendre une douche et la plupart du temps, je m’endors avant même que ma tête est touchée l’oreiller. » Lui, qui avait toujours eu un mal fou à s’endormir, ne connaissait plus le problème depuis quelques semaines. « Je lis vos messages, je me dis toujours que je vais répondre avant ma douche ou avant le petit-déjeuner, mais je suis fatigué ou je me lève en retard et j’ai plus le temps après. » Ce n’était pas un mensonge, mais la simple vérité. « Et je pensais bêtement que mettre de la distance avec toi m’aiderait à plus… » À quoi exactement Atlas ? Ne plus la voir comme avant ? « Faut croire que rien n’a changé depuis la dernière fois. » Il était toujours aussi jaloux de son copain et il aurait aimé qu’elle revienne dans ses bras. « C’était sûrement une mauvaise idée, je vais aller dormir à la maison dire bonjour à Sam et aux filles et je repartirai demain. » A ses yeux, cela ne servait à rien de rester si Matilda ne voulait même pas entendre parler de lui. « Au moins, j’ai pas manqué la tradition. » Est-ce qu’elle allait au moins retenir cela ?[/color]