cw : homophobie

(fb - 2015) T’as le moral dans les talons, le coeur en miette et t’as aucune idée de ce que tu devrais faire. La soirée de la veille t’a mise à terre sans même que tu ne puisses te défendre. Il faut dire que tu ne t’attendais pas à une telle réaction de la part de tes parents, à un tel refus de ta personne. Ta mère s’est réfugiée derrière ton père, se servant de son intolérance à lui pour camoufler la sienne. Tu ne sais pas si c’est l’amertume en toi qui te pousse à voir l’interaction ainsi, mais tu ne peux pas t’en empêcher. Tu lui en veux de ne pas avoir pris ton bord, de ne pas avoir essayer d’expliquer à ton père que ce n’était pas dramatique que tu sortais avec une autre jeune femme. Elle ne l’a pas fait et maintenant que le choc initial est passé, tu te demandes si ce n’est pas parce qu’elle est du même avis que lui. Ce sentiment de rejet de la part de tes parents te pèsent, plus que de raison, parce que t’as l’impression qu’iels ne te comprennent pas du tout. Après tout, iels sont aussi réfractaires à ta passion de l’écriture… à bien des choses te concernant.

Mais au fond, ce que tu ressens n’est qu’un problème parmi d’autres. Parce qu’il y a plus difficile à surmonter encore : il faut que t’annonce à Andrea, ta copine, que tes parents ne veulent pas la rencontrer. Et c’est tout aussi dur à tes yeux que le rejet de ta personne, parce que tu l’aimes et que t’attendais l’opportunité de la présenter à tes parents. C’est assez sérieux pour ça entre vous, ce qui la place bien au-delà de tes dernières relations. Autant dire que ça te brise le coeur d’avoir reçu un non assez évident de la part de ses parents en ce sens. Comment t’es supposée lui annoncer ça ? Comment t’es supposée lui dire qu’elle ne pourra pas rencontrer des personnes ô combien importantes dans ta vie ? La famille c’est sacré, même si t’as pas le meilleur rapport avec la tienne. C’est quand même une rite de passage, c’est quand même crucial dans une relation.

Autant dire que tu sais toujours pas ce que tu vas lui dire lorsque tu te plantes devant la porte de son domicile. Tout ce que t’as, c’est ton petit coeur décrépit qui tentera de réconforter le sien. Tu doutes que ce soit suffisant, mais il vaut mieux enlever le pansement à toute vitesse plutôt que le laisser s’installer et coller sur place. Dans le cas présent, ça implique de lui annoncer que le repas de samedi est annulé… probablement pour toujours.
Alors tu prends une grande inspiration et tu cognes à la porte. « Hey Andy. » Tu lui adresses un petit sourire lorsque la porte s’ouvre. Peut-être qu’elle devinera que quelque chose ne va pas dès que son regard se posera sur toi, peut-être que ça te coupera l’herbe sous le pied. Quoi qu’il en soit, tu t’avances pour lui voler un doux baiser, profiter de la vague de réconfort que ça t’apporte. « Tu m’as manquée. » Même si ça doit faire qu’une journée que tu ne l’as pas vu et que vous vous êtes envoyé des messages. Ça n’a pas été un vingt-quatre heure très plaisant dirons-nous.

@andrea welch

keeping you around
@Margot Imani  

« Du coup, c’est quand le repas déjà ? » demandait sa soeur, sa voix s’échappant des haut-parleurs de l’ordinateur portable d’Andrea qui était posé sur le lit. « Samedi ! » répondait-elle, un brin enjouée. « ça m’angoisse un peu j’avoue... » ajoutait-elle, rajustant les bretelles de la robe qu’elle venait d’enfiler. « Too much ? Ça fait pas… ‘petite maison dans la prairie’ ? » demandait-elle déjà, tournant sur elle-même face à la caméra de son ordinateur. La robe était longue, un peu froissée, avec un motif fleuri. « P’t’être une peu si… surtout avec tes chaussettes. » notait sa soeur. Andrea grimaçait légèrement, retournant vers son placard et les cartons qui encombrait la chambre. Elle était déjà prête pour son déménagement, ce qui rendait le choix d'une tenue encore plus difficile. « J’veux pas mettre un truc qui fasse trop … gay. » avouait-elle alors que sa soeur pouffait déjà de rire face à cette information. « C’est pas drôle, j’suis sérieuse ! Faut que je fasse bonne impression, c’est important. » Elle se mettait bien trop la pression pour ce fameux repas. En même temps, sa relation avec Margot était importante à ses yeux, c’était du sérieux. Après sa précédente rupture, elle avait eu envie de tirer un trait sur ce genre de sentiment, se figurant que l’amour n’était pas fait pour elle, qu’elle était mieux seule… puis Margot avait débarqué dans sa petite vie et lui avait fait changer d’avis. C’était la bonne, elle en était sur ! Donc il fallait que cette rencontre avec les parents de sa copine (ses futurs beaux-parents) se passe bien. Aussi bien que possible. Elle retirait la robe à la hâte, alors que ça soeur lâchait déjà un : « Ah bah voilà ! T’as qu’à y aller comme ça ! » face à l’image d'Andrea en sous-vêtement. « Carina, je vais raccroché. » menaçait-elle déjà alors que sa soeur gloussait, beaucoup trop fière d’elle. « J’aurais dû appeler Olivia, elle au moins elle— » Andrea s’arrêtait net en entendant toquer à la porte. Son regard paniqué se posait sur l’écran de l’ordinateur, puis sur sa brassière et sa culotte. « J’te laisse. » lâchait-elle à la hâte, fermant le capot de son ordinateur avant d’attraper les premiers vêtements qu’elle trouvait : un pull à capuche, qu’elle enfilait vite fait, laissant la capuche sur sa tête et un short de survêtement, d’un noir totalement délavé. Elle pressait le pas vers la porte, glissant sur le parquet avec ses chaussettes, avant d’ouvrir, tombant nez à nez avec Margot. Un sourire venait aussitôt étirer ses lèvres en voyant la brune. « Hey. » lâchait-elle dans un souffle, les joues presque rougies à la simple vue de sa copine. « Hey Andy.  » Elles échangèrent un rapide baiser et Andrea s’enlevait du passage pour laisser la jeune femme rentrer. « Tu m’as manquée. » Elle refermait la porte derrière elle, un sourire idiot sur les lèvres. « Tu m’as manquée aussi. » répondait-elle déjà, retirant sa capuche pour recoiffer ses cheveux ébouriffés. Elles c'étaient vue la veille, c'est vrai, mais vingt-quatre heures sans sa moitié semblait toujours bien plus long. Elle attrapait la main de Margot, l’entrainant vers sa chambre, seul coin tranquil de cet appartement qu’elle partageait avec d’autres étudiants de la fac. Heureusement, elle était sur le départ, parce qu’elle avait du mal à supporter Tony le tyran qui refusait qu’elle passe du temps dans le salon. Elle poussait la porte de sa chambre, donnant un coup dans un carton pour dégager le passage. « ça va ? T’as l’air … » elle ne terminait pas sa phrase, récupérant son ordinateur portable pour le virer du lit, avant de reporter son attention sur Margot. « T’as l’air préoccupée. » reprenait-elle, scrutant le visage de sa copine, comme pour tenter d’y lire quelques chose.

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@andrea welch  

Ça te fait un bien fou que de retrouver Andrea, c’est évident. Ça ne parvient pas à chasser tous tes tracas, tout ce que la discussion avec tes parents t’a appris, mais t’es soulagée par sa présence. C’est que tu l’aimes après tout, énormément. C’est ce qui rend la situation si difficile vis-à-vis de tes parents, mais tu décides de te concentrer sur ce qui va, sur le doux baume que sa présence appose sur ton coeur, sur le seul fait qu’un court baiser t’apporte un peu de réconfort. C’est peut-être idiot, mais elle t’a manqué. T’aurais (ironiquement) eu besoin de sa présence pour faire face à la triste attitude de tes parents, comme si elle aurait pu te protéger de leurs dures paroles ou de la réalité qui t’a frappée du même coup. Tu sais que ça ne fonctionne pas comme ça, que ça n’aurait pas pu fonctionner, jamais. Alors tu ne dis rien de tout ça, tu te contrôles sur l’autre évidence, ce qui peut se dire sans dévoiler tous tes tracas. Elle t’a manquée et le fait qu’elle te renvoie le commentaire vient à nouveau te réchauffer le coeur. Oui vous vous êtes vues la veille, oui c’est peut-être idiot de te dire que t’aurais préféré profiter de sa présence pendant toutes ces heures gâchées, mais ça reste la vérité. Ça reste la seule chose qui fait du sens dans le moment présent. Ça t’arrache un mince sourire alors que sa main trouve la tienne.
T’es bien avec Andrea, vraiment.

Et elle te connait bien, voilà ce qui devient vite évident lorsque vous vous retrouvez toutes les deux dans sa chambre. Son regard revient vers toi et elle met pile le doigt dessus. T’as l’air préoccupée. C’est le moins qu’on puisse dire, c’est même bien faible considérant tout ce qui te pèse sur le coeur. « Ouais… on peut dire ça. » T’essaies pas de minimiser la chose ou de lui épargner tes états d’âme. Non, t’es du genre à vouloir communiquer dans ton couple, voyez-y une déformation professionnelle de celle qui passe sa vie à parler, à écrire ou simplement un soucis d’avoir une relation qui se tient. Et pourtant, dans le moment présent, tu baisses les yeux et te rapproche de celle que tu aimes pour la serrer dans tes bras. « On peut attendre avant d’en parler un peu ? » Tu le demandes d’une petite voix, pas certaine de vouloir lui lâcher la mauvaise nouvelle, de vouloir la décevoir à cause de tes parents. T’as juste besoin de rassembler ton courage, de te conforter un peu dans sa présence. « Comment s’est passé ta journée ? » Tu demandes avec un intérêt sincère, pas uniquement dans un souci de changer le sujet de la conversation. Certes, vu la situation, tu l’écouterais volontiers si elle te parlait de la pluie ou du beau temps, mais t’es aussi curieuse de savoir ce qu’elle a fait de sa journée. « Je te dérange pas au fait ? » Oui bon, ça c’est peut-être un peu tard pour le demander et c’est peut-être pas une question très utile considérant que c’est ta copine, qu’elle t’a dit que tu lui avais manqué, mais bon, pour ta défense, t’as pas mal de remise en question qui te tombent dessus, t’essaies de faire avec, c’est tout. Heureusement qu’Andrea est là, telle une bouée.
Enfin, pour l’instant.

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@Margot Imani  

« Ouais… on peut dire ça.  » La bouche de Andrea se transformait aussitôt en une petite moue inquiète. Entre Margot et elle il n’y avait pas de secret, elles se disaient tout… ou presque tout visiblement. Andrea avait du coup l’impression d’être dans une relation parfaitement saine, rien à voir avec sa relation précédente. Son premier amour, soit, mais un couple où la communication était minime et où Andrea c’était sentie frustrée de ne pas avoir de longue conversation à coeur ouverte avec sa moitié. Avec Margot, elle avait ce dont elle avait toujours rêvé. Une sorte de soirée pyjama sans fin, des conversations profondes, un partage quasi constant afin de comprendre l’autre parfaitement, d’être là pour elle, de trouver les bon mots, ou de lui laisser de la place au besoin… Alors le manque cruel de détail dans la réponse de Margot titillait un peu Andrea, qui sentait bien qu’elle avait mi le doigt sur quelque chose qui chagrinait vraiment la jeune femme. Cette dernière venait se blottir contre Andrea, qui machinalement passait ses bras dans le dos de la brune pour la serrer tout contre elle. « On peut attendre avant d’en parler un peu ?  » « Bien sur. Comme tu veux. » assurait-elle déjà. L’attente allait être terrible, elle était bien trop curieuse de savoir ce qui mettait sa petite amie dans cet état. « Comment s’est passé ta journée ?  » Andrea indiquait aussitôt les cartons d’un vague geste de la main. « J’ai rempli des boites. » elle haussait les épaules. C’était fou tout ce qu’elle avait pu accumulé au file du temps. Entre ses cours, ses jeux de société, les cadeaux ridicule de ses amis… « Rien de bien passionnant. » concluait-elle. L’année scolaire avait touché à sa fin, elle avait fini ses études avec brio et remballait ses affaires pour quitter cet appartement étudiant dans lequel elle avait passé ces dernières années. Un premier vrai pas en direction de sa vie d’adulte. Ça lui faisait un peu peur, mais elle était aussi excitée à l’idée de changer de routine et d’environnement. « Je te dérange pas au fait ?  » Elle secouait aussitôt la tête. « Non, j’étais en visio avec ma soeur, j’avais besoin d’un avis pour un choix de tenue. » avouait-elle. « Pour samedi. » précisait-elle, ne pouvant cacher son excitation. « Je voulais un truc qui fait pas trop garçon manqué, mais pas too much non plus… » notait-elle, récupérant la robe qu’elle avait retiré un peu plus tôt. « J’avais peur de faire trop campagnarde avec ça… mais en même temps j’ai grandis avec des chevaux donc… ce serait pas totalement étrange. J’pourrais débarqué avec une herbe sèche dans la bouche aussi. Howdy belle maman ! » elle faisait mine de retirer un chapeau pour saluer la mère de Margot avant de pouffer de rire. « Bref. Voilà. » Elle reposait la robe sur un carton qui se trouvait près de son dressing avant de glisser ses mains dans les poches de son short miteux. « Ou alors j’y vais comme ça. » Elle remettait sa capuche sur sa tête, d’un geste rapide, tirant sur ses chaussettes pour les remonter à hauteur de mollet. « Là on est plus sur Andrea, vendeuse de weed à ses heures perdues. » lâchait-elle en pouffant de rire, tentant de prendre une posture de petite racaille menaçante. « Je pourrais mettre des claquettes et être une touriste allemande aussi. » notait-elle rigolant de plus bel, avant de retirer sa capuche et de se laisser tomber sur son lit. « Je ferais meilleure impression en cowgirl je pense. »

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@andrea welch  

Difficile de manquer la moue inquiète de ta copine, mais en même temps, tu sais que tu aurais la même réaction si les rôles étaient inversés. Sauf que voilà, t’as pas envie d’arriver et de lâcher la pire bombe possible dès que tu traverses sa porte. Non, tu lui demandes plutôt de repousser ça à plus tard. Qu’elle accepte te soulage, c’est évident, mais tu sens la pointe de culpabilité s’enfoncer un peu plus dans ton coeur. Parce que tu sens, non tu sais que ce n’est pas juste de ta part. Ce qui ne t’empêche pas de lui adresser un mince sourire « Merci. » C’est la moindre des choses, de la remercier sincèrement quant au fait qu’elle prend sur elle pour toi. Ça ne te rend que plus reconnaissante et ça se voit dans ton regard - pas que cette seule chose soit suffisante pour lui montrer. Enfin, tu lui expliquerais tout en temps et lieu. Pour l’heure, tu préfères profiter du réconfort que ses bras autour de toi t’amènent.
Te concentrer sur ce qu’elle répond à ta question. En relevant le regard, tu ne peux que remarquer les boites qu’elle évoque. « T’as bien avancé au moins. » Tu ne sais pas si c’est une exagération ou quoi que ce soit, mais tu essaies au moins de te montrer encourageante. C’est la moindre des choses après tout.

Et en vérité, t’aurais de loin préféré continuer de parler des cartons, mais tu t’es permise de lui poser une question de plus… ce que tu ne manques pas de regretter. Elle évoque le sujet de sa visio avec sa soeur et il est impossible d’ignorer l’excitation qui l’habite. Ça te ferait sourire dans d’autres circonstances, si la bombe que t’as retardée ne portait pas sur cet exact sujet. Enfin, maintenant que c’est lancé… tu te vois mal l’interrompre dans sa lancée. Tu l’observes donc avec un mince sourire, ne pouvant t’empêcher de te dire à quel point tu l’aimes. Après tout, comment penser autrement en voyant tous les efforts et réflexions qu’elle met dans une simple tenue. Elle arrive même à te faire rire, même si c’est plus triste que tu ne le voudrais. T’espères qu’elle ne le remarquera pas alors que tu rebondis sur ses dires. « C’est vrai que l’illusion est parfaite. Manque que le chapeau. » Celui qu’elle mime avant de rire. Ça doit être pour ça que ton sourire se fait plus sincère, parce que c’est Andrea et que tu l’aimes beaucoup trop pour qu’elle n’ait pas ce genre d’effet sur toi.
Sauf que ça reste compliqué lorsqu’elle poursuit sur sa lancée. Ça t’amuserait sans doute plus si ce n’était de la nouvelle que tu as à lui apprendre, celle qui te brûle les lèvres, mais qui devient encore plus difficile à admettre. « Autant éviter le look de vendeuse de weed. » Pas que ça lui va mal, oh, tu doutes qu’elle puisse vraiment s’habiller d’une façon assez horrible pour ne pas que ça ait un certain charme. « Ou de touriste allemande en fait. » Si tu avais un chapeau sous la main tu lui mettrais très certainement sur la tête, mais ce n’est pas une option.
À la place, tu te retrouves à t’installer doucement sur son lit, assise à ses côtés. « Mais en fait c’est euh… » Tu cherches tes mots pour annoncer la nouvelle. Et tu t’en dédouanes un peu. « Mes parents doivent annuler pour samedi. » Ce qui n’est pas faux en soit, mais c’est qu’une mince partie de la vérité. Peut-être que c’est un espoir vain de ta part, que si tu temporises avec Andrea, tu parviendrais à leur faire changer d’avis.
Tout en sachant que ça n’arriverait pas, que ça n’arriverait sans doute jamais.

Spoiler:

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@Margot Imani  

« T’as bien avancé au moins. » notait Margot. Et Andrea hochait vivement la tête. Les cartons s’empilaient, ses placards se vidaient et puis un tris conséquent était fait : donc oui, ça avançait bien et c’était étrangement thérapeutique de se séparer de bêtise datant de sa première année de fac. Ce qui était beaucoup moins thérapeutique, pour le coup, c‘était de voir sa petite amie dans cet état. Elle avait beau esquisser des sourires, rebondir sur les petites blagues que faisait Andy, cette dernière n’était pas dupe : quelques choses préoccupait Margot. Alors Andrea poursuivait son petit numéro, enchainant les blagues sur son look, de la vendeuse de weed à la touriste allemande, prenant des poses grotesques avant de s’asseoir sur le lit, les cheveux ébouriffés par le passage de sa capuche. « Mais en fait c’est euh… » Andrea reposait ses yeux sur Margot qui venait de s’installer à côté d’elle. « Mes parents doivent annuler pour samedi. » « Ah… » fut le seul son qui s’échappait d’entre les lèvres de la jeune Welch. Elle venait de lui faire toute un speech sur son excitation à l’idée de rencontrer ses parents, sur comment s’habiller pour faire bonne impression et Margot choisissait ce moment pour lui annoncer ? Andy avait l’impression d’être un enfant à qui on annonçait que le séjour à Disney était annulé. (Pourtant, rencontrer sa futur belle-famille n’était pas aussi magique et amusant que de rencontrer Mickey et faire un tour de manège. Mais l’anticipation à l’approche du jour J était la même.). Elle avait tellement cogité sur le sujet, elle c’était préparée mentalement, avait enchainé les insomnies à l’idée de cette rencontre, c’était entrainée a se présenté en souriant entre deux cartons…. et voilà que cette rencontre n’aurait pas lieu. Pendant un instant elle en voulait à Margot, se demandant depuis combien de temps la jeune femme savait qu’elle avait promis un rendez-vous imaginaire à sa copine, depuis combien de temps elle gardait ça pour elle. Puis rapidement elle s’en voulait à elle-même. Après tout, ce n’était pas Margot qui avait annulé, c’était ses parents (enfin d’après ses dires). A tout les coup Margot avait trop honte d’elle, ou ses parents la détestaient déjà sans même l’avoir rencontrer, ou alors Andy avait dit ou fait quelques choses ces derniers jours qui avait fait pencher la balance en sa défaveur. Le problème dans ce genre de cas était toujours elle, elle l’avait bien compris avec les années, mais tout le monde était juste trop bienveillant pour le lui dire de vive voix. « mes parents doivent annuler » était une façon plus délicate de dire : ils ne veulent pas te rencontrer. Andrea échappait un petit soupire, baissant la tête sur ses mains, qui avaient machinalement attrapé la ficelle de son short, jouant nerveusement avec le noeud qui maintenant le vêtement serré autour de sa taille. « C’est la robe, elle va pas ? » lâchait-elle enfin après un lourd silence. « Ou c’est moi ? Je suis trop … » Elle réfléchissait un instant. « … pas assez… » Elle ne savait même pas comment finir cette phrase tant elle avait des reproches à se faire. Ça pouvait être tellement de chose : Andy était petite, blanche, avait une voix un peu aiguë qui parfois agaçait, était un peu trop passionnée par les super-héros et Harry Potter, passait trop de temps derrière son ordinateur, n’était pas sur les réseaux sociaux, trainait sur le dark web, elle était scorpion (beaucoup de gens n’aimait pas ça, pour une raison qui lui échappait), elle avait un petit tatouage de la tête de son chien sur la cheville et buvait trop de coca…. Bref, pas vraiment étonnant que Margot ai honte d’elle, ou que les parents de celle ci ne veuillent pas rencontrer une gamine dans son genre. « Ils m’aiment pas ? » malgré elle sa voix tremblait un peu alors qu’elle commençait à partir dans une spirale, réfléchissant trop, tournant le problème dans tout les sens. « Tu m’aimes pas ou…plus ? » ça partait loin, autant le rendez-vous allait peut-être simplement être déplacé au mois prochain, mais non, Andrea remettait sa relation en question, voir même son entière existence en question. « J’ai dis un truc qui fallait pas ? C’est à cause d’hier quand j’ai pas répondu à ton FaceTime ? Ou mardi dernier quand j'ai mangé le dernier morceau de cinnamon roll pendant notre date Starbucks ? »

Spoiler: