Edison écoute d’une oreille distraite. Il a la concentration d’un poisson rouge, et pas de celle de Bernard, le poisson rouge de Molly. Il ne sait vraiment pas se concentrer. Jamais. C’était d’ailleurs un sacré problème sur les bancs de l’école. Il s’occupe avec tout et n’importe quoi … le n’importe quoi, cette fois-ci, c’est une feuille qu’il fait rouler entre son index et son pouce tout en acquiesçant d’un signe de tête quand il croise le regard de l’instructeur ; ça, c’est un truc qu’il a appris sur les bancs de l’école. Prétendre être attentif et avoir tout saisi. Tu parles ! L’explication semble terminée puisque les participants se font plus bruyants et quand il entend « Adèle ? avec Edison » Il se redresse et pose son regard sur une jeune femme inconnue au bataillon. Il tente un sourire poli tout en s’approchant de cette dernière. Peut-être qu’elle ne se rend pas compte d’avoir perdu au change. Il est un boulet. Un véritable boulet. Il n’a rien écouté … il a même ri au moment où les autres avaient ri et il pense que c’est parce que l’instructeur avait dû faire une blague … possible ou alors tout le monde se foutait de sa gueule et il ne s’en était même pas rendu compte. C’était aussi une éventualité, en fait. « Hi », souffle-t-il simplement en faisant un petit signe de la main, et son regard balaie les alentours et il voit les autres binômes se répartir des rôles. Apparemment, ils doivent simuler une situation … selon laquelle l’un d’entre eux se serait brisé la jambe. Une fracture. Génial.
« Si tu ne veux pas finir ce scenario avec une amputation, je crois que ce serait mieux si je me charge d’être le cobaye, la victime … » Il jette un coup d’œil à la demoiselle puis se pince les lèvres. « Après, je pense pas que tu auras à me porter sur le dos … » qu’il ajoute en haussant les épaules. Un gentleman ? Pas vraiment mais il cache le tout derrière un sourire qui n’est pas très rassurant : il a aucune idée de ce qui serait à faire en cas de fracture. Une fois, un des roadie s’était retourné un doigt lors d’une tournée … et Edison avait tout simplement failli vomir le contenu de sa soirée sur ses chaussures à la simple vue du doigt … non, vraiment pas son domaine les premiers secours. Il serait du genre à faire grimper les statistiques : d’une victime, avec lui, on passe vite fait bien fait à deux.

Spoiler:

Les choses ne se déroulent pas comme elle le souhaitait et Edison l'entraîne dans sa chute. Pourquoi est-ce que ça va jamais dans le bon sens ? Elle ne semblait pas demander la lune mais visiblement un peu quand même au vu de la réaction de son binôme. Pour l'heure elle ne se soucie guère de ce qu'il pense d'elle, préoccupée plutôt par se relever devant les autres regards : ce qu'elle déteste évidemment. Et évidemment elle se tourne directement vers celui en cause pour lui dire le fond de sa pensée et tant pis qu'il le prenne mal et râle. Finalement, l'instructeur apaise la situation en relançant un nouveau sujet, visiblement qui semble davantage inspiré Edison. Et Adèle se replonge une nouvelle fois dans le scénario - cette fois c'est elle la victime. « Aucun souci » Qu'il rétorque avec assurance tout en jetant un œil sur Adèle. Elle espère juste qu'il va y mettre du sien. « Je vais chercher de quoi m’occuper de tout ça … si tu as pris un coup de soleil, tu devrais dans tous les cas te caler à l’ombre, déjà, et essayer de boire un maximum … même si tu n’en ressens pas le besoin. » Elle obtempère en faisant un signe positif de la tête. Puis elle écoute Edison en se déplaçant vers l'ombre alors que le brun lui tourne le dos pour faire face à la table et à ses produits. Adèle espère qu'il ne reviendra pas les mains vides. Puis quand il revient vers elle, elle a un sourire victorieux en regardant ses produits alors que l'instructeur repart devant un autre binôme.  « T'étais vraiment obligée de te comporter comme ça ? » Il est agenouillé à côté d'elle et s'empresse de lui faire les premiers soins. « Je ne sais pas si c’est une question de vie ou de mort pour toi, mais pour moi, ça n’est pas le cas mais y n’empêche que je prends les choses au sérieux … » Il n'allait quand même pas lui faire la morale comme si elle était un gosse de quatre ans ? « J'en ai doutais c'est tout. » Qu'elle lâche finalement après plusieurs minutes de silence. Que pouvait-elle dire ? Elle est en tort elle le sait, « et ce n'est pas une question de vie ou de mort juste que je déteste perdre. » Et c'est vrai c'est une vraie mauvaise perdante la Shephard. « Je pense qu’en tant de compagnons d’infortune, on devrait vraiment faire équipe, non ? » Sur ce coup il n'a pas réellement tort. « Je pense pareil. » Qu'elle commence avant de poursuivre, « tu t'es bien rattrapé pour le coup de soleil, on se fait un dernier et on défonce tout ? » Elle tend sa main en tournant son visage vers lui pour voir si il est ok en lui tapant dans la main.

Faire duo avec Edison se révèle plus compliqué qu’elle ne l’aurait imaginé. Il paraissait pourtant assez cool au premier abord, mais certainement trop cool pour la grande joueuse qu’elle est, et elle n’acceptera pas qu’il fasse exprès de tout foutre en l’air parce qu’il s’habitue à perdre. Pour autant devant les paroles du jeune homme, Adèle décide de faire un pas vers lui, puisqu’il vient d’en faire un vers elle, et son sourire peu convaincant se lit sur son visage, néanmoins elle fera tout pour que l’entente règne entre eux. De nature joviale et toujours positive, il ne devrait y avoir aucun heurt, n’est-ce pas Edison ? « je vois… » Son air dubitatif ne plait guère à l’agente immobilière qui considère que par cette seconde question, qu’il fera rien pour l’aider, « juste pour que je sache, est-ce que tu détestes perdre parce que tu ne gagnes jamais ou parce que tu ne perds jamais … juste pour savoir ... » Elle le regarde un instant, avant de soupirer de manière las. Elle s’apprêtait à lui répondre quand l’instructeur doit ressentir cette tension entre eux, suffisamment pour qu’il vienne poser sa main sur l’épaule de la Shephard – il en fait autant avec Edison et elle finit par l’écouter. « On part sur quelque chose de sanguinolant cette fois. Coupure, profonde. Jambe gauche. Je vous laisse le choix de décider qui est la victime. Je reviens dans quelques minutes pour voir si on doit pleurer la mort de l’un d’entre vous ou non. » Et c’est quand ce dernier repars qu’elle tente de poser les points sur les i. Avant même de départager qui fera quoi. « Parce que je fais tout pour ne pas perdre… » Adèle n’irait pas prétendre qu’elle n’a jamais perdu de sa vie. Ses parents ne seraient sinon jamais mort, son petit frère encore moins, et elle n’aurait jamais dû fuir jusqu’au Mexique pour tenter d’aller mieux, en se plongeant corps et âme dans l’humanitaire comme si ça résoudrait ses problèmes personnels. Elle n’aurait aussi jamais dû être soigné pour un cancer si elle sortait toujours vainqueur dans sa vie, mais aussi loin que puisse remonter ses souvenirs, elle est le genre à se battre jusqu’au bout, à ne jamais baisser les bras et sa garde. Toujours partante pour une nouvelle aventure, elle n’est pas celle qui lui fera une leçon de morale gratuite mais au contraire, qui tentera de le tirer vers le haut. Ca semble pourtant presque compromis, parce qu’elle la ressent cette accusation à peine audible de la part du jeune homme, et elle déteste ça. « Rassure-moi, tu vas pas encore tout faire capoter ? » Et cette fois, elle se place bien devant lui pour lui faire barrage, qu’il s’y est amusé une fois c’est une chose, mais la tricherie c’est certainement pas de son ressort, et il aurait certainement mieux à dépenser de son énergie que de vouloir la réduire à néant. « Sérieusement Edison, on s’connaît pas, mais si j’en suis arrivée là aujourd’hui, c’est certainement pas en me roulant les pouces. » Son ton calme ne le lâche pas du regard avant d’espérer qu’il y mettra un peu du sien, pour une fois dans sa vie, alors. « Est-ce que je peux compter sur toi Edison ? » Elle demande en lui tendant sa main pour savoir si il allait venir lui taper dedans ou l’ignorer. Le jeu peut reprendre son droit, et un sourire malicieux apparaît sur ses lèvres, voulant remettre les cartes à zéro avec ce binôme qui a sans doute besoin d’un peu plus de coup de pieds aux fesses que d’autre. « Pierre feu ciseau ? » Elle lui sourit légèrement devant son annonce, avant de cacher sa main, et de…

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