Communication téléphonique : AJ et Carmine

Tu es resté raisonnable au niveau de l’alcool en « fêtant » avec Johnny pour la simple et bonne raison que tu ne te fais pas confiance dans ce qui pourrait sortir de ta bouche sinon. T’as passé la majeur partie de la nuit à regarder la télé Américaine en réalisant qu’en Australie ça sera sûrement moins safe qu’ici. Tu espères si fort que tu te crois plus important que tu ne l’es et que personne va rien en avoir à faire de ta face dans la rue ou quoi. Allongé dans ton lit, tu contemples le plafond quand ton téléphone avec le nom de Carmine s’affiche. Tu décroches. « Happy New Year. » Que tu réponds machinalement, car c’est ce qu’il faut dire. « Je sais pas trop. J’ai très mal dormi. J’ai pas osé mettre le nez sur les réseaux sociaux. J’espère qu’ils ont déjà oublié. » Tu es si naïf. C’est beau d’y croire. « Comment tu vas toi ? » Car vous êtes deux dans ce bateau et il a du avoir un petit aperçu du monde extérieur avec sa soirée de la veille. Est-ce qu’il a déjà commencé à se faire questionner par des personnes lambda ici et là ? Lui on le reconnait bien contrairement à toi.

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« Je sais pas trop. J’ai très mal dormi. J’ai pas osé mettre le nez sur les réseaux sociaux. J’espère qu’ils ont déjà oublié. » Carmine ne commente pas. Il sait très bien que rien ne s'oublie sur le net, que rien ne s'y perd pour l'éternité non plus. Quand bien même la machine de guerre Sighbury s'est déjà mise en marche afin d'éradiquer l'affaire, cette dernière sera toujours susceptible de ressortir au détour d'une conversation plus ou moins bienveillante. Les responsables de la communication de la marque ont donné l'ordre que soient supprimés du net le maximum de contenu représentant Carmine aux côtés d'un homme. Bye Bye petit col soigneusement replié de Justin Trudeau lors du couronnement de Charles. La place ne sera laissée à aucune spéculation ; chaque média osant republier l'article sera attaqué en justice, ses propriétaires torpillés par le réseau de ses parents. Même Meta a été contacté afin que soit censuré cette tâche sur l'image impeccable du mannequin. En seulement quelques heures, l'empire a dépensé des sommes colossales et corrompu plus de personnes influentes qu'un lobby pharmaceutique. Carmine n'a pas son mot à dire. On ne lui demande pas son avis quand il s'agit du blason familial. Les amis haut placés des Sighbury ont le bras si long qu'il suffit de leur demander un service pour que des miracles se produisent. C'est l'envers du décor, la partie sale et peu glorieuse du pouvoir, des élites, de l'entre-soi bourgeois. La réussite, quoiqu'on en dise, n'est pas que le résultat du travail acharné. Avoir les contacts aide.

« Comment tu vas toi ? » C. soupire, Il a mal au crâne et n'arrive pas à se réjouir que la casse soit limitée. Gagner l'officiel ne permettra pas à l'officieux de se régler. Hier, plusieurs sensibilités ont été malmenées, à commencer par la sienne qu'il sent agoniser dans un coin de sa cage thoracique. « Pas très bien. » Il marque une pause puis décide de mettre AJ au courant : « La marque dément et attaque en diffamation quiconque va dans le sens de l'article. » Ce qui met Buckley dans une situation délicate : qu'il choisisse d'assumer ou non son homosexualité suite à cette affaire, les parents de Carmine l'ont dans le viseur. Une seule affirmation susceptible de compromettre leur fils objet et leurs avocats lui tomberont dessus avec l'appétit de chiens enragés. « Je suis désolé. » C'est lui qui a caressé les doigts d'AJ dans l'ascenseur. C. culpabilise. « Ça devait être une bonne soirée ... » Tu parles d'un échec.

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Tu entends son soupire. « Pas très bien. » Ton coeur se serre. « La marque dément et attaque en diffamation quiconque va dans le sens de l'article. » « Hmmm. » Tu n’es pas trop sûr de ce que ça sous entend réellement. « Je suis désolé. » Tu fermes les yeux car t’es toujours dans ton lit. En t-shirt et boxers. « Ça devait être une bonne soirée ... » « C’est pas de ta faute. » Car ça c’est la réalité. Tu marques une pause. Tu réfléchis encore. Bizarrement l’avoir à l’autre bout du fil te fait penser à d’autres possibilité de ton côté. « Je pensais rester silencieux vis à vis de tout ça mais je me rends compte que c’est pas la solution. » Ton tour de soupirer.

@Carmine Sighbury

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« C’est pas de ta faute. » C'est véridique, mais cela n'empêche pas Carmine de se sentir fautif. Avoir passé sa vie entière à tout contrôler, de son image à ses propos en passant par ses faits et gestes afin de parfaitement correspondre à ce que l'on attendait de lui, le rend nerveux et dépité quand la situation lui échappe. Les choses vont si souvent dans le sens que désire le Britannique qu'il vit mal les contrariétés de ce genre, s'impute une responsabilité révélatrice de son syndrome de Dieu tout puissant. En plus dans être un, C. vit dans un fantasme. Son éducation prétentieuse lui fait croire que tout contrôler est une compétence inhérente aux gents de son espèce, aux rois de ce monde. Faillir le renvoie à son statut de simple mortel. Sighbury n'est rien de plus qu'un humain, lui aussi doit composer avec sa vulnérabilité et son désarroi face aux impondérables de la vie.

« Je pensais rester silencieux vis à vis de tout ça mais je me rends compte que c’est pas la solution. » L'Anglais redresse la tête. Les propos d'AJ le sortent de son égocentrisme dépressif. Il se lève et part se poster face à la fenêtre de la chambre. En ce premier janvier, NY a revêtu son manteau gris. Le ciel bleu de la veille s'en est allé. « T'y as réfléchi un peu ? » Comme il n'a pas la voix des lendemains de cuite, Carmine déduit qu'AJ a été sage cette nuit. Peut-être a-t-il pris le temps de peser le pour et le contre.

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« Ouais… » Tu laisses passer un temps alors que tu rassembles tes pensées. « You’re going to make some kind of statement ? » Tu te passes machinalement une main sur le torse.

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Carmine regarde au loin. Il a tourné le problème dans tous les sens et sait qu'aucune solution ne sera gagnante pour lui. Sa Majesté est peut-être protégé par la coercition incroyable dont sont capables les élites quand il s'agit de rester en place, rien ne le protège contre les pertes et fracas personnels. Ou qu'il se positionne, il perdra. Soit le lien avec ses parents, soit celui avec AJ, soit celui avec Archie. Faire un pas dans le sens de l'un l'éloignera fatalement des autres tant les aspirations des différentes parties prenantes sont divergentes. C. est comme un âne auquel on demanderait de choisir entre boire et manger. Il soupire de plus belle. « Je t'ai dis que je te soutiendrai quel que soit ton choix. Si tu veux du silence, tu auras du silence. Si tu préfères prendre la parole, alors j'acquiescerai. » C. marque une pause. « La seule chose que je ne peux pas faire, c'est approuver la rumeur pour nous deux. » À ce stade, le mannequin se demande si la marque serait prête à l'attaquer en justice, lui aussi, pour manquement à son contrat ou tout autre prétexte sorti de Dieu sait quel chapeau. « Mais je refuse d'adopter un discours homophobe. » A bientôt 40 ans, son altesse est trop vieux pour se nier. Ses meilleurs amis font partie de la communauté LGBTQ, c'est à l'encontre de tout ce en quoi il croit d'envisager blâmer AJ en public pour renforcer l'hétéronormativité du blason familial. Il rêve d'un avenir dans lequel porter du Sighbury serait le signe d'une ouverture d'esprit sur les autres, d'un respect du droit à la liberté d'être et de choix de chacun ; non plus d'un traditionalisme dont le poids mort est en train de le tirer vers le bas.

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Il te laisse carte blanche mais t’as besoin d’une idée de ce qu’il compte faire de son côté. C'est frustrant de ne pas avoir d'aide pour décider quoi faire. « Hmmm... Je crois que je vais juste attendre de voir comment les prochains jours, semaines se passent. Je vais pas faire une déclaration s’il n’y a aucune répercussion de mon côté. » C’est compliqué de parler de l’avenir quand on sait pas comment ça va se passer.

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Le choix d'AJ va à l'encontre de l'esprit entreprenant de Carmine, de sa pulsion instinctive consistant à prendre les rennes comme le cavalier expérimenté qu'il est. Pourtant, sa Majesté laisse faire. Son respect le fait s'asseoir sur ses réflexes de business man. L'Anglais n'a pas beaucoup d'amis, il est fidèle au peu comptant réellement à ses yeux. « Tu préfères constater qu'agir ? » Demande-t-il d'un ton neutre, pour ne pas dire surpris. C. explique sa réaction par l'expression de ce que son caractère anxieux voit venir à des kilomètres : « Que feras-tu si, finalement, des répercussions t'acculent dans une impasse ou les choix n'existeront plus ? » Parce que si les résultats s'avèrent identiques, les circonstances, elles, changent tout de la perception définitive, que ce soit celle des autres ou du principal intéressé, à savoir Buckley. Un coming out pris en main n'a pas le même poids émotionnel qu'un coming out arraché à coup de harcèlement, de pressions ou de moqueries. Sighbury peine à croire que son ami préfère prendre ce risque plutôt que de provoquer la chance. S'il était à sa place, tant qu'à sauter dans le vide, Carmine préfèrerait y aller de lui-même, ne pas se faire pousser dans le dos. Il écoute la respiration du chanteur à l'autre bout du fil en tâchant de ne pas trop penser aux réactions de ce dernier lorsqu'ils étaient sous les draps à Melbourne. Devrait-il raccrocher et le rejoindre ? Être physiquement présent pour lui donner du courage dans la tempête ? Ça le perturbe de se sentir à la fois si proche et si distant. Si semblables et si différents.

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« Tu préfères constater qu'agir ? » Tu sens qu’il est pas d’accord avec ce que tu as avancé. « Que feras-tu si, finalement, des répercussions t'acculent dans une impasse ou les choix n'existeront plus ? » Y’a un rire sans joie qui s’échappe de ta gorge. « Parce que tu crois que c’est un choix que j’ai là ? On m’impose tout. On m’impose de penser à tout ça. Je me vois pas « gratuitement » confirmer sur les réseaux que je suis effectivement gay si personne n’en a rien à foutre au final. J’attendrais l’extrême nécessité pour le confirmer. J’ai aucun choix là Carmine. Je suis outé que je le veuille ou non parce que je ne vais pas arrêter de fréquenter l’assoc LGBT, d'être qui je suis. C’est quoi qui te dérange vraiment dans ce que j’ai dit là ? Tu veux faire quoi toi ? Tu dis que tu me soutiendras mais t’as pas l’air de me soutenir alors si t’as déjà un plan tout tracé dans ta tête dis le moi au lieu de me laisser cogiter pour rien car ça me fatigue. » ’Si tu veux le silence, tu auras le silence’, mon cul ouais.

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Le ton sur lequel lui répond AJ détourne le regard de Carmine. Sa Majesté quitte la fenêtre, se dirige vers le lit où il s'assoit, accablé par la tournure que prend la situation. Comment prétendre ne pas s'être attendu à cette éventualité ? La position de Buckley n'est pas plus enviable que la sienne. Il comprend que son ami soit à cran et regrette simplement que cela se retourne en propos venimeux à son encontre. « Te soutenir ne veut pas forcément dire être d'accord avec toi. » Clarifie-t-il. « Tout comme accepter de me taire publiquement ne veut pas dire que le silence est, selon-moi, la meilleure solution dans ce cas précis. Je peux respecter un point de vue sans le partager, tu sais. » L'Anglais inspire profondément. « Mais j'ai bien conscience que ce n'est pas de moi dont il est question ici, AJ. Je ne ferai pas de plan à ta place car j'estime qu'en effet, on te force déjà à beaucoup de choses dans cette histoire. » Carmine ne se voit pas imposer ses façons de faire, ce n'est pas de cette manière qu'il entretient ses amitiés. « Je m'inquiète. » Avoue-t-il finalement. C’est pour cela qu’il cherche à comprendre. C. ne s’attendait pas à ce que Buckley espère de lui du silence jusque dans le peu d’intimité qu’il leur reste. Doit-il se taire côté cour et côté jardin ? Double peine pour sa Majesté. « Pour toi. » Est-ce utile de le préciser ?

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« Te soutenir ne veut pas forcément dire être d'accord avec toi. Tout comme accepter de me taire publiquement ne veut pas dire que le silence est, selon-moi, la meilleure solution dans ce cas précis. Je peux respecter un point de vue sans le partager, tu sais. » Tu trouves ça complètement fucked up qu’il doive faire des choses qu’il n’a pas envie de faire. En tout cas ça t’a bien triggered qu’il te contredise alors que t’as l’impression d’être le seul à devoir prendre des décisions vu qu’il suivra ce que tu voudras. « Mais j'ai bien conscience que ce n'est pas de moi dont il est question ici, AJ. Je ne ferai pas de plan à ta place car j'estime qu'en effet, on te force déjà à beaucoup de choses dans cette histoire. » Tu mets ton téléphone en haut parleur et le pose à côté de toi alors que tu laisses tes bras tombés à tes côtés. « Je m'inquiète. » Y’a un moment qui passe avant la suite. « Pour toi. » Tu laisses passer un temps de plus, histoire de faire redescendre la pression. Tu soupires. « Tu penses vraiment qu’ils vont me harceler suite à l’article ? » Parce que tu comprends pas pourquoi il s’inquiète avec ce ton si grave sinon.

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Carmine se pince les lèvres l'une contre l'autre. La question d'AJ tape en plein dans le mille. C'est le moment d'en dire un peu plus à l'Australien sur la rançon de la gloire telle que sa Majesté l'expérimente depuis qu'un magazine - il ne se souvient plus duquel - a commencé à le qualifier d'homme et non plus d'adolescent. « Je t'ai dis que mon ex-compagne était un ange, n'est-ce pas ? » Durant l'appel, après le bar gay, quand Buckley lui parlait de son ex-fiancé et de toute cette tristesse de ne plus l'avoir à ses côtés. « Dès l'instant où la presse a commencé à parler de notre relation, Abigaïl a reçu toutes sortes de menaces ... » Au début, le mannequin ne voulait pas y croire. Après tout, il n'avait jamais eu de relation très sérieuse avant celle-ci. De relation rendue publique, en tout cas. Matthew, c'était une autre histoire ... Puis il a lu sur internet, les milliers de commentaires ; a vu, lors de ses déplacements, la virulence avec laquelle sa petite amie se faisait conspuer pour son seul et unique tort de faire de Carmine un homme casé. Les fans prétendaient qu'elle n'était pas assez bien pour lui, mais Sighbury n'a jamais voulu croire à cette excuse qui, de toute manière, n'excusait en rien ce genre de harcèlement. En couple, C. devenait tout simplement moins accessible pour tous ces gens rêvant de le toucher, de l'embrasser, d'être à la place d'Abi. Le bonheur amoureux du mannequin faisait la frustration de son public. Pour combler leurs attentes, sa Majesté aurait du rester célibataire à vie. Que chacun.e ait l'opportunité de s'imaginer entre ses bras ...

Le souvenir de projectiles lancés sur son ex-compagne, tandis qu'ils sortaient d'une remise de prix uppée, lui arrache un froncement de sourcils. Les aveux qu'il fait à AJ remuent la vase de ces moments douloureux. Une petite expiration blasée lui échappe tandis qu'il se laisse aller à de la rancœur, chose plutôt rare de sa part : « Les médias spéculent en sachant très bien que cela créera de l'effervescence chez les fans. Et tu sais comment on appelle l'effervescence en terme marketing ? De l'audience. » Dans ce genre d'histoire, tout le monde gagne à ce que ça se passe mal, sauf les marionnettes de la pièce. « Elle aussi préférait garder le silence, au début. » Jusqu'à ce que les choses empirent et qu'il ne fut plus possible de rester passifs. « Je ne souhaite pas que tu subisses le même traitement. »

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Tu soupires. « Tu as clairement de l’expérience dans ce genre de situation pourquoi tu me laisses réfléchir sans me dire tout ça avant ? » T’es plutôt agacé. Il sait mieux forcément. Il vit ça depuis des années. « Dis moi ce qu’il serait mieux que je fasse et je ferai ça. » Même s’il t’agace là - car t’a l’impression qu’il a fait les choses à l’envers, tu lui fais confiance et il maitrise bien mieux le sujet. Faut dire que s’il avait pas été faire la fiesta sur son rooftop tu aurais su tout va bien plus tôt mais nope. Tu as eu tout le temps - toute la nuit - à cogiter sans rien savoir de la réalité de ce qui va te tomber dessus plus ou moins certainement.

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La question d'AJ l'interpelle. Carmine affiche une expression de profonde incompréhension qui ne s'entend pourtant pas dans sa voix lorsqu'il répond : « Parce que tu me l'as demandé. » Hier soir, Buckley souhaitait laisser la nuit passer, en reparler une fois que tout ceci ne serait plus " in his face " ni Johnny dans les parages. Carmine l'appelle aux premières heures du matin. Il ne comprend pas ce que lui reproche son ami. « Dis moi ce qu’il serait mieux que je fasse et je ferai ça. » Sighbury bascule vers l'arrière. Sa cravate épouse la forme de son épaule comme une langue morte. Il a le bras levé afin de maintenir le téléphone contre son oreille, ce qui tire le tissu de sa chemise immaculée strictement rentrée dans son pantalon. Pas très confortable. « Ne me demande pas de choisir pour toi. » Répond-il d'une voix étonnamment suppliante. Si les choses se passent mal, quand bien même elles se passeraient du mieux possible compte tenu des circonstances, alors AJ n'aura plus qu'à le blâmer. Carmine aimerait que cette histoire ne lui coute pas son amitié avec le chanteur. Il souhaite plus que tout éviter de les mettre, Buckley et lui, dans une configuration ou les médias n'auront qu'à jouer la montre pour les faire se déchirer l'un l'autre. Ils ne peuvent pas faire face à cette situation sans être 100% d'accord sur la façon de procéder. « Écoute, je sais que tu n'as pas voulu que ça se passe comme ça et j'en suis, encore une fois, plus que navré, crois-moi. » C. marque un silence afin d'appuyer ses propos. Son empathie est profonde, sa compassion sincère. Il prend sur lui pour ne pas inonder l'Australien de ses propres tourments, pour ne pas ajouter une couche au mille-feuille de leur galère. Là, tout de suite, AJ n'a pas besoin de savoir que sa Majesté payera tout aussi cher que lui les conséquences de cette interview foireuse. « Malheureusement, ce qui est fait est fait. Personne ne peut changer ça. Par contre, nous pouvons changer de point de vue. Je te partage mes inquiétudes afin de te donner matière à te positionner. Mon but n'est pas de t'imposer un protocole. » Sa dernière phrase est lourde de sens. Le protocole, c'est tout ce qu'on astreint à C. depuis qu'il est petit. Il ne fera jamais cet affront à son ami. Personne ne devrait être dépossédé de sa vie à ce point.

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« Parce que tu me l'as demandé. » Et il t’a aussi laissé croire que tu pouvais choisir quelque chose, alors que monsieur est en train de réfuter tout ce que tu dis. « Ne me demande pas de choisir pour toi. » Quoi que tu dises il réfute. « C’est une blague ? » L’agacement est à son comble. Ton coeur bat très vite et t’es à deux doigts de raccrocher parce que tu parles à un mur. Tu cherches où est le soutient dont il parlait, vous n’avez clairement pas la même définition du mot. « Écoute, je sais que tu n'as pas voulu que ça se passe comme ça et j'en suis, encore une fois, plus que navré, crois-moi. » Il est navré mais il aide pas à te trouver un plan d’action pour la suite. Il sert qu’à dire non à ce que tu proposes. « Malheureusement, ce qui est fait est fait. Personne ne peut changer ça. Par contre, nous pouvons changer de point de vue. Je te partage mes inquiétudes afin de te donner matière à te positionner. Mon but n'est pas de t'imposer un protocole. » « Yeah whatever. I’m done. » Tu dis alors que les nerfs sont au plus haut. Tu raccroches le téléphone. Tu n'aimes pas son discours. Tu n'aimes pas son ton. Tu aimes rien de toute la situation. Il te parle comme à un gosse c’est pas de ça que tu as besoin. Il ne te dit même pas ce que lui compte faire de son côté. Il te fait tourner en bourrique. Tu tournes la tête dans ton coussin et tu pousses un hurlement.

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