« Bien. » soupira la jeune femme devant son miroir, elle était plutôt satisfaite de sa tenue actuelle après en avoir essayé plusieurs quelques minutes avant.  Elle se maquilla légèrement histoire de cacher un peu ses cernes violacées. La sortie qu'elle avait prévue n'était pas folle mais c'était tout de même assez important pour se pomponner. Love était une accro aux détails et à la minutie, un rien pouvait la déranger et l'on pouvait remarquer cela dans son appartement, tout était bien millimétré, rien ne traînait et pas une seule poussière ne volait. Elle avait d'ailleurs tendance à se fatiguer rapidement en faisant tous ces gestes répétés plusieurs fois par jour bien que ce n'était pas forcément utile.

Elle savait qu'il fallait se calmer mais ses pulsions étaient bien trop forte pour pouvoir les arrêter.

« Bon, c'est terminé. » enfin, elle venait de terminer sa mise en beauté pour une sortie non loin de chez elle. Elle s'apprêtait enfin à partir de chez elle, cette dernière enfila une petite veste mais ne put s'empêcher de prendre quelques minute pour observer si aucun objet n'avait bougé durant sa courte absence. Heureusement pour elle, qu'elle ne devait pas se rendre très loin de chez elle.  Elle avait d'ailleurs hâte d'arriver.  

Elle prit sa voiture avec quelques appréhensions mais après quelques minutes, elle  arriva à destination, elle ne pouvait s'empêcher de se recoiffer un peu et de rajouter un petit point de maquillage avant de sortir de là.

Fallait dire qu'elle avait une soirée avec un homme qu'elle appréciait mais rien de très sérieux entre eux. Ils se contentaient de profiter de leur vie comme bon leur semblait. Après tout, ils souffraient bien assez pour se lancer dans quelque chose de nouveau. Et puis, les deux, ils ne voulaient pas briser leur lien qui, fatalement, pouvait se détruire à tout moment. Sans qu'ils ne s'en rendent forcément compte.

Love s'avança vers la porte d'entrée. Ses talons avertissaient de sa présence tellement ils tambourinnaient sur le sol en béton.

« Hey Bonsoir !  » disait-elle avec un large sourire s'esquissant rapidement sur ses lèvres, et qu'elle ne pouvait contrôler.
Elle s'approcha alors de Ugo, ce cher et tendre homme qui avait le don de lui remonter le moral.

« Je ne suis pas trop en retard ? »
Elle vint replacer l'une de ses mèches de cheveux qui la gênait, tout en gardant un air fière d'elle.  Elle lui avait également tendu les bras afin qui la serre dans ses bras. Elle avait tristement besoin de cette proximité entre lui et elle pour se sentir vraiment en confiance.


Son regard ne quittait pas une seule seconde Ugo. Elle était tout sourire et lui aussi semblait heureux de passer du temps avec elle.  Même si au travail ce n'était pas la même ambiance et que parfois il y avait des tensions. Ils finissaient toujours par se dire les choses sincèrement et aussi à faire en sorte que le personnel reste privé, ainsi ils pouvaient être totalement professionnels sans que les choses dérapent un jour.  Et ça, c'était vraiment génial pour eux.

Love n'avait jamais espère tant, cette rupture assez brutale l'avait totalement brisée, à tel point qu'elle avait négligé durant une courte période, son travail et elle-même. Mais après quelques temps et du recul, Love reprenait goût à la vie et elle était de nouveau très rigoureuse à son travail, au plus grand plaisir de ses supérieurs et de ses collègues.

@Ugo De Luca

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« Papa, peut-être que la prochaine fois je pourrais rester ici, avec toi … et Maya pourrait y aller toute seule, chez maman … » « Il va falloir qu’on en discute avec ta mère, Bobby. Elle a envie de te voir et de passer du temps avec vous. Ce ne serait pas forcément juste de la priver de ce genre de week-end. » La main d’Ugo est posée sur la nuque de son fils qui arrive à son épaule et qui, il semblerait, ne souhaite plus vraiment se rendre chez Valencia. Garde partagée, c’est ce qu’ils ont décidé d’un commun accord pour offrir le plus de stabilité possible à leur progéniture. Maya est déjà dans la voiture de la mère de famille, alors que l’adolescent semble avoir un peu plus de mal à s’y rendre. La main d’Ugo presse et masse la nuque puis l’épaule de l’aîné. « On en discute avec ta mère, c’est promis. Essaie de sourire et d’être sympa … histoire qu’elle ait droit à autre chose que cette tronche de mauvaise humeur… », dit-il avec un sourire amusé et complice alors que l’adolescent roule des yeux. « Au moins pour ta sœur. Et tu sais que s’il y a quoique ce soit, tu peux m’appeler et je viens te chercher. Ce n’est pas comme si tu allais à l’autre bout de la planète. » Une petite tape amicale et complice sur la joue avant de le voir se diriger d’un pas très lent vers la voiture de Valencia qui agite la main pour saluer son ex-mari. Ugo fait de même en pensant aux paroles de Zelda la concernant. Son sourire apparaît de nouveau sur ses lèvres et on pourrait prendre l’interpréter comme un sourire cordial et amical.

Les enfants ne sont pas là pour le week-end et c’est la nouvelle vie de nouveau célibataire qui démarre pour Ugo. Auden lui a conseillé de butiner de fleurs en fleurs, de vivre, de ne pas s’apitoyer sur son sort et c’est ce qu’il essaie de faire. Du mieux qu’il peut. Et apparemment, il n’est pas le seul sur cette planète à faire de même. Ils sont un paquet sur cette planète à chercher une autre âme usée, un autre cœur brisé pour essayer de panser ses plaies ou plutôt pour essayer d’oublier comment elles sont profondes ces plaies. Love en fait partie et leur complicité au travail avait fini par, on ne sait comment, franchir d’autres seuils si bien qu’ils se voyaient en dehors du travail. Rien de sérieux. Ils ne se lamentent pas sur leur vie privée. Ils se voient pour mettre le temps sur pause, pour profiter de l’autre, pour ne pas s’apitoyer sur leur sort. Ils se voient car il semblerait qu’ils s’entendent bien, qu’ils soient malgré leur différence d’âge au même moment critique de leur vie. Ils peinent à se reconstruire mais ils essaient.
Quand il ouvre la porte et voit la silhouette de la jeune femme apparaître sur le seuil, il affiche un sourire. « Hey bonsoir ! » Il lui ouvre davantage la porte pour la laisser entrer chez lui et il en profite même pour la saluer d’une étreinte habituelle, qu’elle initie d’elle-même : une habitude qui n’est la leur que lorsqu’ils sont en dehors des locaux de Weatherton. « Je ne suis pas trop en retard ? » « Non, ne t’en fais pas pour ça. Arrivé à un certain moment de la journée, je ne regarde plus vraiment l’heure », qu’il lui dit tout en refermant la porte derrière elle. Si sa ponctualité maladive est un fléau sur son lieu de travail, dans la vie privée, Ugo se révèle être plus « chill », comme le dirait son fils aîné. « Chill papa », il pourrait s’en faire la bande son de sa vie. « Je t’offre quelque chose à boire ? » Et, le voilà qu’il quitte l’entrée pour se diriger vers la cuisine ouverte. L’italien est un cliché en soi et aucune soirée ne se déroule sans un vin. Un vin de qualité, tout droit provenant de ses caves préférées situées en Italie. Également une petite manie qui n’appartient qu’à lui. « Fais comme chez toi … » accompagne ses pas alors qu’il se dirige vers la vitrine pour en sortir deux verres. Faire comme chez soi, c’est ce qu’il dit toujours à ses invités … Valencia détestait cela. Apparemment, ce n’est pas assez personnel mais c’est comme ça qu’il a été élevé : tout le monde était le bienvenue chez sa mère et c’était vraiment le principe de la maison. On faisait comme chez soi, ça retire pas mal de stress pour celui qui invite.

Love avait cette fragilité en elle qu'elle tentait vainement de cacher... un rien aurait pu la briser et pourtant, elle était le genre de femme à toujours montrer fière allure, toujours pimpante et le sourire aux lèvres. Le maquillage n'était pas que pour son plaisir personnel, mais également pour cacher ses vilaines ridules causées par le manque de sommeil et la fatigue. Parfois, elle adorait son visage pâle et tantôt, elle détestait ce qu'elle dégageait, il suffisait donc d'un coup de mascara pour qu'elle puisse sortir de la maison en étant plus en confiance.

Ugo était une personne en qui elle faisait confiance. Cependant, elle avait cette impression qu'en étant qu'à ses côtés, elle était  plus vulnérable alors malgré leur proximité, elle restait toujours vigilante. Ugo et Love avaient accroché dès le début, au départ, ils n'étaient rien d'autres que des collègues qui bossaient de leur côté, puis avec le temps qui avançait à une vitesse folle, ils avaient fini par sympathiser en prenant leur temps. Et voilà où en était leur relation désormais, elle n'avait pas de but et ils profitaient sans se devoir des choses constamment.

La jeune femme avait proposé à Ugo de passer une soirée chill, vu qu'il n'y avait pas d'enfant ce soir, cela lui aurait permis de souffler un peu et ainsi d'oublier un peu ce qu'il se passait présentement dans sa vie pas très joyeuse avec le divorce.

« Non, ne t’en fais pas pour ça. Arrivé à un certain moment de la journée, je ne regarde plus vraiment l’heure » Ne plus regarder l'heure pour ne plus avoir affaire à la réalité, la jeune femme procédait ainsi parfois et ça lui faisait vraiment du bien, mine de rien.
« J'avoue que moi aussi, je n'ai pas réellement été assidue sur l'heure. J'ai plus passé mon temps devant mon miroir que dans mon lit à me reposer. » Elle se mit à rire assez timidement en venant mettre l'une de ses mains devant sa bouche par réflexe. « Je t’offre quelque chose à boire ? » Elle le suivit vers la cuisine sans attendre une seule seconde. Elle avait envie de profiter de cette soirée, là, maintenant !
« Oui, je veux bien quelque chose de qui en envoie et de pas trop sucré ! » Avec son diabète, même s'il n'était pas encore à un stade avancé ou très grave, elle ne pouvait quand même pas se permettre de grandes folies au risque de se retrouver aux urgences ! Mais elle faisait confiance à Ugo pour lui servir des pépites aromatisées. Même les vins qu'il possédait était quelque chose de délicieux, Love en bavait déjà derrière le comptoir.
« Fais comme chez toi … » Et sans plus attendre, la jeune femme installa son sac sur une chaise à côté d'elle et elle fit de même. Elle le fixa du regard, curieuse de savoir ce qu'il allait lui servir ce soir dans ces jolis verres. Il était toujours aussi accueillant et ce qu'appréciait Love chez lui, c'était une personne sans filtre et sincère malgré les épreuves que lui aussi avaient vécues. La jeune femme croyait en certaines choses, dont le fait que le hasard n'en était pas un au fond... Leur rencontre était sûrement liée pour accomplir quelque chose, mais quoi...?

@Ugo De Luca

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« J'avoue que moi aussi, je n'ai pas réellement été assidue sur l'heure. J'ai plus passé mon temps devant mon miroir que dans mon lit à me reposer. » Il tourne la tête dans sa direction en entendant son éclat de rire avec un sourire amusé aux lèvres. « Oui, je veux bien quelque chose de qui en envoie et de pas trop sucré ! » Il ressent aussitôt les dix années ou presque qui les séparent. L’époque des alcools forts est terminée pour Ugo hormis quand il croise Valencia et son nouveau petit-ami … mais c’est un autre sujet de conversation. Il est désormais dans la dégustation quoique quand Zelda débarque à la maison, ils sont capables de se descendre une bouteille de vin à eux deux quitte à en avoir les lèvres rougies. « Je vais nous trouver ça », dit-il tout en s’emparant d’une bouteille de vin, parfait cliché italien mais disons que c’est culturel et social désormais.

La bouteille se voit libérer de son bouchon de liège et c’est comme ça qu’il se met à leur servir dans un verre de vin ce précieux liquide. Quantité raisonnable parce qu’un vin, ça se savoure avant toute chose, n’est-ce pas ? Et il finit par faire glisser le dit verre sur le comptoir pour que ce dernier se retrouver devant elle. « Et voilà ! » Un sourire aux lèvres, il finit par trinquer avec elle, boire une mince gorgée et reposer son attention sur elle. « Alors, dis-moi, quelles sont les nouvelles ? » Ils ne sont pas du genre à s’étaler sur leur vie privée. Ils ne le font pas vraiment ou du moins avec une grande prudence. Disons que ce sont simplement deux âmes solitaires qui se sont associés d’un commun accord pour pouvoir parfois, de temps en temps, trouver la chaleur d’une autre personne pour une nuit. Ni plus, ni moins. Un commun accord où le respect est maître. Alors d’ordinaire, les conversations s’écourtent rapidement et ils se retrouvent emmêlés sous les draps, à simplement oublier combien ils peuvent être seuls. « Mais au fait … est-ce que je t’ai déjà fait visiter ? Enfin visiter depuis que je me suis enfin occupé de donner à cet endroit une âme … » Sans doute avait-elle connu la villa presque déserte, constituée de juste quelques meubles … depuis que les enfants avaient leur chambre, la villa De Luca était plus vivante, plus accueillante.