@ANGUS SUTTON & MAISIE MORIARTY ⊹⊹⊹ when the road began to crumble in front of my eyes, there was only one person I wanted to find, it was you, it was you, it was you

(c) lonelywolfgifs & harley

Le rythme de dernières semaines a été tellement soutenu au Twelve que j’en ai oublié qu’il y avait d’autres activités prévues en ville pour célébrer les Roaring Twenties. Ce n’est donc que bien trop tard que j’ai pris le temps de m’y intéresser. J’avais bien suivi du coin de l’œil l’idée, prenant en compte que le casino et le club de jazz étaient mêlés à l’événement, sans vraiment m’arrêter sur leurs programmes. De un, parce que je ne suis pas du genre à jouer avec l’argent, de deux parce que je n’ai pas touché ma basse depuis des mois et que je ne compte pas changer cela – pas tant que je ne serai pas prête à digérer mon retrait d’Oxtorm. Mais j’ai été bien trop mauvaise langue alors qu’ils ont bien plus que ça à offrir ; et l’idée d’un bal masqué m’a amusée plus qu’elle ne le devrait. J’aimerais bien dire que ce n’est pas mon truc, mais Angus a pu témoigner de mon excitation quand il m’a invitée à la réunion des anciens élèves de sa fac. C’est pas des expériences dont j’ai l’habitude, ni même que j’ai vécues à l’époque et j’imagine que j’essaie de me rattraper, dans un sens. Pour autant, j’aurais pas considéré l’idée avec sérieux si j’avais été seule ; mais comme ce n’est plus le cas... j’imagine que c’est une activité comme une autre à proposer à mon copain – même si je n’arrive pas à m’habituer à ce mot, bien que je l’apprécie. Quoi qu’il en soit, le programme de la soirée m’a tout de suite emballée et j’ose espérer qu’il en sera de même pour Angus. Au pire, on trouvera un moyen d’apprécier la soirée, je ne doute pas de nos capacités à rendre agréables des choses qui nous paraissent détestables de prime abord. Dans tous les cas, ça nous fera du bien de quitter l’effervescence du Twelve pour s’autoriser une soirée tous les deux, car au milieu de toute la préparation et de nos vies respectives, le temps peut vite manquer. Il peut vite me manquer, surtout.

J’ai loué une robe pour l’occasion – j’aurais bien voulu l’acheter, mais l’argent est ce qui me manque aussi – et j’y ai quand même mis le prix pour respecter le thème (et que je me trouve jolie autant qu’il me trouvera jolie, aussi, j’espère). En temps normal, je n’aurais probablement jamais mis une telle tenue, mais justement, c’est bien parce que ça me sort de ma zone de confort que ce n’est pas totalement déplaisant. Je n’aurais probablement jamais d’autres opportunités de revêtir une robe aussi distinguée, alors j’essaie de faire un maximum d’effort. J’ai l’impression que ma robe est simple, trop simple sans doute, mais je ne suis pas habituée à m’exposer autant, j’aimerais éviter que ma gêne m’empêche de profiter de ma soirée. J’ai sorti les talons pour l’occasion, autant compte tenu du contexte que parce qu’Angus frôle les deux mètres, et j’ai peut-être passé les dernières heures perchées sur eux pour tenter de m’éviter tout risque de chute. J’ai passé un temps considérable à tenter de me maquiller correctement, suivant une vidéo sur internet d’une durée de 25 minutes qui s’est transformée en plus d’une heure de pratique, au point où je n’ai pas vraiment eu le temps de m’occuper de mes cheveux, non sans prendre le risque d’arriver en retard, alors à défaut, je les laisse détachés. Au moment de quitter mon logement, je réalise que j’ai manqué d’oublier l’élément le plus important ; cette babiole rose qui l’aiderait à me repérer dans la foule – je peux accepter de faire un effort vu qu’il dépassera sûrement l’ensemble de la foule d’une bonne tête. Je m’empare de mon masque rose, revêt une veste compte tenu de la saison et fourre quelques essentiels dans un sac avant de me mettre en route pour tenter d’arriver avant lui – même si ça ne changera pas grand-chose, vu que nous n’avons pas exactement rendez-vous.

Les lieux sont impressionnants et ça aurait été une erreur de ne pas profiter de ce qu’ils ont à offrir. La décoration est soignée – on peut constater qu’ils n’ont pas tout à fait le même budget que nous – et les tenues des invités sont magnifiques (au point où j’ai vite l’impression de faire tâche, surtout avec mon masque cheap à la couleur un peu trop criarde). Celui-ci plaqué sur les yeux, je pose mes affaires au vestiaire avant de m’immiscer dans la salle. L’avantage, c’est que la plupart des loups ne dissimulent qu’une moitié de visage, je n’aurai pas de peine à reconnaître la mâchoire sculptée au couteau d’Angus.  J’arpente l’endroit avec attention, mes prunelles qui détaillent chaque homme dont la taille sort de l’ordinaire, à la recherche de celui qui ne l’est absolument pas, à mes yeux. Je guette ma montre, il est 21h15 ; je te jure, Sutton, si tu me poses un lapin je t’achève. En réalité, je ne doute pas qu’il est par ici, mais que la foule dense m’empêche de le repérer, tandis que je continue de me glisser entre les gens, compétitrice comme jamais pour réussir à gagner mon pari.

Citation :

Win : Et mon sourire ne manque pas de briller sur mes lèvres quand je l’aperçois à quelques mètres de moi, me faisant dos. Il n’est pas difficile à reconnaître, de toute sa hauteur et je suis certaine de ne pas me tromper – je l’ai bien assez observé quand il ne pouvait pas voir que mon regard glissait sur lui. M’approchant doucement dans un premier temps, je finis par me glisser à côté de lui, guettant du coin de l’œil son visage pour m’assurer que je ne me trompe pas de cible, sait-on jamais.  « Excusez-moi ? » Je m’annonce, avant de rapidement reprendre la parole : « Je vous ai repéré de l’autre bout de la salle, et je vous trouve particulièrement charmant. Je me demandais si on pouvait partager un verre ? » Je demande, finissant par me surélever à l’aide de mes pointes de pieds, pour lui murmurer : « Ne le dites pas à mon petit-ami, par contre. »

So close : Les minutes passent et je n’arrive pas à mettre la main sur Angus, jusqu’à... ce que je croise son regard qui me fait face, à quelques pas de là. « Ex aequo, j’imagine ? » Je lui demande lorsque je finis par m’avancer pour le rejoindre, un sourire aux lèvres. Pas de perdant, pas de gagnant ; à moins qu’on se partage la victoire.

Fail : Je me faufile à travers la salle et à mesure que le temps défile, je commence à paniquer, convaincue qu’il réussira à me trouver avant que la réciproque s’applique. Je veux mon week-end, en fait, et conserver ma fierté, aussi. Et, lorsque je sens une présence derrière mon dos, je ferme les yeux un instant, tentant de me persuader que ce n’est qu’un hasard. 

J’épie la salle avec attention, me faisant violence pour ne pas ôter ce masque qui obstrue malgré tout une partie de ma vision et m’empêche de scanner les lieux avec aisance, me permettant de trouver la silhouette d’Angus au milieu de tous les convives. Du coin de l’œil, je surveille l’heure qui défile et je me maudis d’avoir été si confiante par message, me convainquant que sa taille me permettrait de l’identifier en un claquement de doigts, sans considérer le fait qu’il peut être très rusé quand il souhaite la victoire. Il me l’a prouvé par le passé de bien des façons, qui ne m’ont pas toujours plu, mais pour lesquelles je devais toutefois lui reconnaître une créativité sans pareil et une certaine ingéniosité. Je réalise qu’aujourd’hui ne fera sans doute pas exception à la règle, il serait capable d’écumer la salle sur ses genoux pour se mêler à la foule – et bon sang, j’ai même pas idée de l’enjeu qui est le sien, sans quoi ça me donnerait sans doute une raison supplémentaire pour m’activer. Je ne suis pas mauvaise perdante, non, mais j’ai très envie de le voler pour un week-end hors de Brisbane. Je m’en fiche bien des conditions, tant que je suis en sa compagnie. J’aime conserver mes moments de solitude, il le respecte et j’en fais de même, pour autant les dernières semaines ont cruellement manqué de sa présence et il me tarde de les rattraper. Alors je redouble d’efforts pour tenter de distinguer sa silhouette, que je reconnaîtrais, peu importe le masque qu’il aura choisi, même si je suis interrompue à intervalles réguliers par mes pas hésitants qui m’obligent à baisser mon regard vers le sol pour ne pas prendre le risque de me ridiculiser en chutant. J’ai pourtant coincé mes pieds dans ces chaussures depuis quelques heures, et même si je ne suis pas forcément à l’aise sur des talons, j’arrive normalement à me débrouiller et à ne pas avoir l’air trop mal à l’aise. Il faut croire que ce soir est différent, que l’enjeu est trop important – et je ne parle même pas de ce défi que j’ai initié au préalable. J’angoisse autant que je me hâte, partagée entre le fait que cette tenue n’est peut-être pas la bonne, qu’il me trouvera peut-être trop apprêtée, ou pas assez mise en valeur, et l’impatience de passer cette soirée à ses côtés, dans un contexte dans lequel nous ne nous serions jamais retrouvés dans d’autres circonstances. C’est ce que j’apprécie avec lui. Il n’a pas besoin de tous ces artifices pour passer un bon moment et si j’ai pris du temps à me préparer, c’est aussi pour moi. Il ne m’a jamais donné l’impression que je devais lui donner plus que ce que j’ai à offrir, et c’est sans doute ce qui fait que cette relation m’angoisse autant, parce qu’elle a toutes les saveurs de l’insouciance et des premières fois auxquelles je n’ai jamais vraiment eu le droit, et que j’ai toujours peur de gâcher tout ça.

Je me faufile à travers la salle, m’arrêtant de temps à autre pour m’élever à l’aide de la pointe de mes pieds, sans succès ; et bientôt je comprends que la mission s’arrête-là pour moi et que je resterai sur ce cruel échec. Je n’ai même pas encore entendu le son de sa voix ou posé mes yeux sur sa silhouette, mais je le sens, de toute sa hauteur, dans mon dos, et bientôt mes doutes sont confirmés. "Gatsby à Carraway. Est-ce que vous me recevez ? Je crois avoir démasqué la personne qui se cache derrière le vol des cristaux... ceux qu'on pouvait trouver sur le lustre du hall d'entrée... pardon, mais elle est resplendissante." Je n’ai pas bougé, et je me retiens de rire, car sous la nervosité celui-ci peut vite ressembler à des gloussements similaires à ceux d’une hyène qui hyper ventile et je n’ai pas très envie qu’il découvre cet aspect-là de moi, encore moins ce soir alors que j’ai envie d’être une Madame particulièrement distinguée le temps de quelques heures. J’ai oublié ma défaite à la minute même où il a pris la parole, et elle me paraît d’autant plus loin en songeant au terme qu’il vient d’utiliser qui suscite déjà une victoire. Resplendissante. Pas jolie, pas mignonne, pas adorable et tous ces termes qu’on m’a toujours adressés, non. Je suis resplendissante et c’est bien la première fois que je l’entends. Je tourne la tête en sa direction lorsqu’il la passe par-dessus mon épaule, un sourire aux lèvres alors qu’il achève : "Gatsby à Carraway. Mission annulée, je répète, mission annulée. Vous pouvez disposer." En passant son bras autour de ma taille, m’invitant à me tourner pour mieux lui faire face. Je m’exécute, son pouce qui vient caresser ma joue et qui ne fait qu’élargir mon sourire avant qu’il ne me vole mes lèvres durant un instant qui me paraît trop court. Mes bras entourent sa nuque pour le rapprocher un peu plus de moi. "J'ai gagné." Je n’ai même pas le temps de m’offusquer, ni l’envie de le faire alors que, déjà, ses lèvres retrouvent les miennes et que je prolonge un instant supplémentaire ce baiser, pas décidée à me séparer de lui. "J'ai zappé un rite de passage à la réunion d'anciens élèves et même si c'est pas un bal de promo, j'avais envie de corriger le tir." Il m’annonce lorsque je me décide à lui rendre sa liberté, mes bras retombant le long de mon corps tandis que mon regard se pose sur le corsage qu’il passe ensuite à mon poignet et je le contemple un instant, avant de reporter mon attention sur Angus. « Attends, jamais deux sans trois, tout ça. » Je dis, ma main désormais ornée d’une fleur qui passe à nouveau autour de sa nuque pour venir chercher un dernier baiser furtif pour que le compte soit bon. « Cette fois, j’ai prévu les talons en plus, t’es pas débarrassé de moi. » Je lui annonce en me détachant, alors que ses lèvres me sont bien plus accessibles qu’à l’accoutumée et que je compte bien profiter de cet avantage. « Merci, il est magnifique. » Je finis par l’informer, mon regard qui s’attarde à nouveau sur mon poignet, un sourire aux lèvres. J’ai sans doute l’air d’une gamine, mais il ne se rend pas compte à quel point ce geste est important. J’ai été privée de beaucoup de choses durant mon adolescence et même si ça peut paraître anodin pour beaucoup, toutes ces choses ont fini par me manquer en entrant dans l’âge adulte, incapable de vivre au gré d’une insouciance dont je me suis volontairement privée. Ce n’est pas tant l’objet que ce que cela représente qui me plaît, et cette possibilité d’abandonner mes responsabilités et tout le reste le temps d’un instant – un domaine dans lequel Angus me permet d’exceller.  "Tu m'offres un verre pour fêter ma victoire ?" Je roule des yeux un instant tandis qu’il s’abaisse déjà pour refaire le nœud de sa chaussure, s’arrêtant au niveau de mes genoux. "Angus Sutton, ravi de faire votre connaissance." - « Hé, je te vois à essayer de regarder sous ma robe ! » Mon genou gauche vient frapper gentiment le haut de son bras pour l’embêter, avant que le mien ne s’abaisse pour l’inviter à se relever, mes doigts qui dansent devant ses yeux dans un geste visant à lui demander de se dépêcher. « J’ai même pas pu juger ton costume. » Je m’agace faussement, et quand il se redresse enfin, je glisse mes yeux sur sa tenue. Je fais mine de réfléchir alors qu’en réalité, c’est quelque chose que j’ai toujours pu lui concéder : il est charismatique. Il l’est énormément, même, et aujourd’hui ne fait pas exception à la règle. Beaucoup auraient pu s’essayer à pareille tenue en prenant le risque d’être ridicule, mais à lui, ça lui va à merveille. « Resplendissant, c’est déjà pris, alors je vais me contenter de dire que t’es plutôt beau gosse. » Je m’amuse avant de faire glisser ma main sur sa cravate que je fais mine de repositionner un instant, me voulant plus sérieuse la seconde d’après. « Ça vous va à merveille, monsieur Sutton. Pardon, Gatsby. C’est votre faute, vous me troublez. » Je le suis totalement, en réalité. « Allons-y pour ce verre. » Je dis en glissant mon bras autour du sien pour ne pas prendre le risque de perdre l’équilibre, avant de m’arrêter un instant pour plonger mon regard dans le sien. « Même si j’ignore tout de la récompense que tu souhaites et que je ne suis pas sûre de vouloir fêter ta victoire tant que je reste dans l’ignorance. » J’ajoute, car bien que les félicitations soient de rigueur, j’ai surtout envie de lui faire cracher le morceau pour satisfaire ma curiosité.

@Angus Sutton