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@COREY FERGUSON & ATLAS

« Vous serez bientôt convoqué à d’autres évaluations Capitaine, en attendant le mieux que vous ayez à faire est de prendre soin de votre santé. » C’est ainsi que la journée, c’était conclu, pas de réponse concrète, juste la promesse de devoir se faire examiner sous un microscope une fois encore. Atlas avait conscience que sa santé autant physique que mentale ne lui permettrait pas de retrouver sa position au sein de l’armée, mais il pensait au moins obtenir le droit à un retour sur la base. Lui qui avait toujours hurlé sur tous les toits qu’il détestait se retrouver enfermer dans son bureau aurait tout donner pour aller s’installer sur sa chaise pour passer des heures à remplir tout l’administratif qu’il avait laissé de côté durant des années. Il avait besoin de revenir au travail, besoin de retrouver une occupation avec des horaires fixes et une discipline qui l’empêcherait de continuer à glisser sur une pente savonneuse. Le corps médical n’était pas de cet avis, il avait passé une évaluation psychologique peu concluante et bien sûr son chirurgien s’était empressé de contacter sa hiérarchie dès l’instant où la possibilité d’une seconde opération était entré dans l’équation. On ne lui laisserait pas l’occasion de retrouver son poste de sitôt. Avant de pouvoir quitter la base, il lui avait été demandé de s’arrêter dans le bureau du Commodore Hamilton. Ce qu’il avait imaginé n’être qu’une visite de routine, s’est rapidement transformée en une discussion qu’Atlas aurait préféré ne jamais voir démarrer. « Capitaine Siede, nous sommes prêts à vous proposer une décharge pour raison médicale, vous auriez accès à votre pension complète et une retraite anticipée. » Alors voilà, son supérieur était lentement en train de le pousser vers la sortie. « Sauf votre respect Commodore, il en est hors de questions. » L’homme face à lui ne fut pas le moins du monde surpris par le ton employé par le Siede. Après tout, il avait bien trop souvent été dans ce bureau pour insubordination et sa blessure n’était pas venue entacher son caractère. « Vos prochaines évaluations seront décisives Siede. » Atlas avait conscience que son absence ne faisait que s’étirer, l’accident avait eu lieu il y a près de deux ans désormais et l’armée n’étais pas réputée pour sa patience.

C’est ainsi, avec les paroles de son supérieur en tête et en voulant échapper à ses frères d’armes qu’Atlas avait fui la base par la porte arrière. Cela faisait des semaines qu’il évitait Oliver comme la peste et il savait pertinemment que ce dernier allait être tenu au courant de l’évolution des choses. Son plus vieil acolyte avait été promu responsable en son absence et avait donc le droit d’être informé des événements. Atlas n’était pas prêt à renoncer et Oliver le savait parfaitement. Mais il n’était pas non plus prêt à faire face aux multiples questions de son frère d’armes quand ce dernier allait apprendre qu’Atlas n’échouait pas seulement à quelques épreuves physiques, mais que c’était surtout la psychologue de l’armée qui lui refusait de reprendre son activité. Affecté par le cours de la journée, perdu dans ses pensées et surtout à fleurs de peau, Atlas avait soudainement pris la décision d’occuper ses journées au maximum. Il était hors de questions qu’il continue à s’enfermer chez lui, qu’importe la couleur que prenait son avenir. Après une longue hésitation, il finit par envoyer un message à Corey. Une bouteille à la mer qui trouva une réponse si rapide qu’Atlas eu du mal à le croire.

Les jours avaient passé, deux exactement, Atlas avait eu le temps de se calmer. Il avait aussi laissé ses idées noires prendre le dessus et si Corey ne lui avait pas envoyé un message en rappelle de leur heure de rendez-vous, il ne serait probablement pas sorti de chez lui. Il n’avait pas réellement envie d’aller se balader, l’envie lui était passer, mais Atlas n’était pas du genre à faire de faux bonds. Alors un fin sourire vint étirer ses lèvres alors qu’il salua son ami d’un signe. « Salut Corey. » Dans le fond, il était heureux de retrouver un visage connu. « Promis j’ai choisi un truc moins ardu que la dernière fois. » Il l’avait entraîné dans une randonnée assez pentue et son ami avait eu un peu de mal sur la fin. Cette fois, Atlas lui avait donné rendez-vous au port, dans l’espoir d’attraper un ferry en direction de North Stradbroke Island. Une journée d’escapade loin de la civilisation et de ses soucis. « Comment tu vas ? » Il releva les yeux vers le brun. « Ça fait un moment qu’on n’avait pas trouvé le temps de se voir. » Peut-être aussi, parce qu’Atlas s’était transformé en ermite. Le bateau qui allait leur permettre de rejoindre l’île était en train d’amarrer face à eux. « T’en fais pas, j’ai déjà pris les billets pour la traversée. » Il avait proposé l’idée, il pouvait au moins offrir cela à Corey.

Le message d’Atlas était tombé à point nommé ! Alors qu’il cherchait quelles activités agréables il pourrait faire pour occuper ses moments de temps libre (et de solitude), Corey avait reçu ce sms évoquant la possibilité d’aller faire une randonnée ensemble. Même si Corey avait encore en mémoire la précédente qui lui avait fait comprendre que tenir la ligne ne suffisait pas pour avoir un cardio en or, la proposition l’avait emballé. Les beaux jours revenaient et ne pas en profiter serait criminel. Aussi s’était il empressé de répondre par l’affirmative, ne cachant ni son enthousiasme ni son entrain. Il laissait carte blanche à Atlas pour choisir la randonnée, encore, du moment que cela pouvait attendre deux petits jours, soit son jour de repos. Le dit jour, Corey était fin prêt. Il vérifia son équipement, bonnes chaussures, bouteilles d’eau, jumelles, etc, le temps que la confirmation de l’heure du rendez-vous lui revienne.

Il retrouva Atlas au port. « Salut Corey. » Corey lui retourna sa salutation et son sourire, bien que celui de Corey était plus large. « Promis j’ai choisi un truc moins ardu que la dernière fois. » Corey rit au souvenir du dernier tracé qu’ils avaient suivis ensembles. « Merci pour moi. En tout cas tu as bien choisi ton jour ! » Ils profiteraient d’un joli soleil mais pas encore de trop fortes températures. La parfaite association pour leur activité du jour. « North Stradbroke, c’est ça ? » demanda t’il en cherchant sur le panneau d’affichage l’heure d’arrivé du prochain ferry. « Je ne me suis même pas renseigné sur les chemins de rando qu’il y a là bas. » Autre façon de dire qu’il faisait une confiance totale à son ami pour les guider sur le chemin. « C’est une boucle ? ». Sur une île, c’était plus que possible. Corey eut un sourire en repensant à son week-end avec Lily sur cette île. Même si ce n’est pas du même coin qu’ils avaient profités, cela lui rappelait de bons souvenirs. « Comment tu vas ? » Corey haussa les épaules. « Bien et toi ? » Aujourd’hui oui, tout allait bien. « Ca fait du bien de changer d’air des fois. » De quitter la routine, les tracas du quotidien et les incertitudes de l’avenir. « J’ai vraiment hâte qu’on y soit. » Une impatience presque enfantine, probablement surfaite. Ce n’était qu’une sortie entre pote après tout et pourtant c’était juste parfait. « Ça fait un moment qu’on n’avait pas trouvé le temps de se voir. » Corey acquiesça. C’est pour ça aussi qu’il appréciait tant de retrouver Atlas aujourd’hui. Il y avait certes la vie de tous les jours qui occupait beaucoup, Corey travaillait donc forcement il avait pas mal de journées de prises dans la semaine. Mais pourtant, il avait eu l’impression que ces derniers temps Atlas n’avait pas été des plus enclins à une activité quelconque. Les nouvelles s’était faites courtes et moins nombreuses. Les deux hommes ne se connaissaient pas depuis si longtemps que ça mais, passer, la façon particulière dont ils s’étaient rencontrés, ils s’étaient découvert un tempérament et suffisamment de goûts communs pour en venir à s’apprécier rapidement. Corey savait qu’il avait tendance à s’emballer rapidement et les sms étaient devenus une façon simple et régulière de communiquer. Pour un ciné, un verre dans un bar, de quoi s’aérer l’esprit et profiter d’un moment joyeux. Puis Corey avait eu l’impression que le rythme s’était freiné et que les échanges s’étaient espacés et les sorties éclipsées. A priori tout allait bien d’après les informations que laissait encore filtrer Atlas, il n’était juste pas disponible. Corey avait fait avec. Parce qu’ils ne se connaissaient pas encore assez pour que Corey y voit quelque chose d’inquiétant ou pour qu’il se permette de se montrer plus insistant. De toute façon Corey n’allait pas lui rendre visite pour vérifier pas vrai ? Corey n’entrait jamais chez les gens sans y avoir d’abord été invité. Question de politesse et pour ne pas être trop envahissant aussi. « C’est vrai. On va bien profiter de la journée du coup. Tu connais déjà l’île ? » Le bateau amarra face à eux et déjà les gens commençaient à monter à bord. C’était bien rapide et Corey chercha un instant où il fallait aller prendre son billet. « T’en fais pas, j’ai déjà pris les billets pour la traversée. » « Merci c’est gentil. Je t’inviterai à déjeuner alors. »

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« Merci pour moi. En tout cas tu as bien choisi ton jour ! » C’est le hasard qui avait bien fait les choses. La journée se promettait d’être belle sans que les températures n’affolent le thermomètre, les obligeant à trouver un point d’ombre trop rapidement. Mais il est vrai qu’Atlas avait surtout pensé à son ami, en cherchant à ne pas lui imposer une nouvelle randonnée un peu trop intensive. L’idée était de continuer de faire cela ensemble et non pas de dégoûter Corey. « North Stradbroke, c’est ça ? » - « Exactement. » Le ferry n’allait pas tarder à accoster. Il leur faudrait quelques minutes seulement pour traverser et une fois sur l’île, il leur faudra encore un bus juste le temps de quelques kilomètres pour rejoindre le début de la randonnée. « Je ne me suis même pas renseigné sur les chemins de rando qu’il y a là-bas. » Est-ce qu’il lui faisait une confiance aveugle. L’idée le fit sourire. Ce n’est pas comme s’ils se connaissaient par cœur avec Corey, mais de leur rencontre inhabituelle en avait découlé des conversations les menant à partager sur leur passion. Ils s’étaient lassés des retrouvailles dans des cafés sans vie et avait un jour décidé de plutôt s’en aller discuter en pleine nature. Atlas trouvait là l’excuse parfaite, et plus sympathique que le centre de rééducation, pour se remettre à la marche. « C’est une boucle ? » Il hocha la tête pour la bonne mesure. « Oui, c’est assez simple. » Sortant son téléphone, il chercha un instant la photo qu’il avait trouvée sur le site de l’office du tourisme. « Tu vois, ils ont créé un chemin tout le long de la falaise, mais c’est relativement plat. C’est surtout les points de vue qui ont l’air intéressants. » Atlas avait besoin de s’arrêter pour observer l’océan. Il aimait faire cela, juste écouter le bruit des vagues qui s’écrasent sur le rivage. « Avec un peu de chance, et une bonne vue, on pourrait peut-être apercevoir des baleines. » La saison touchait à sa fin, mais parfois, il restait quelques retardataires.

« Bien et toi ? » Parfois, il oubliait que les gens avaient tendance à retourner la question. « Ça va. » Ce n’est pas réellement un mensonge, mais un simple déguisement de la vérité. Ou quelque chose comme ça. Atlas n’avait pas réellement envie de s’attarder sur le sujet. Ce n’était pas ce qui l’avait poussé à inviter Corey pour cette journée. Il ne voulait pas se plaindre, encore moins se lamenter sur quoi que ce soit. En réalité, Atlas cherchait simplement à se changer les idées. « C’est vrai. On va bien profiter de la journée du coup. Tu connais déjà l’île ? » Il lui adressa un sourire. « J’étais venu y a plusieurs années, je crois. » Il se souvenait d’une après-midi avec Matilda, sur l’une des plages perdues et à l’abri de la foule. « Les plages sont immenses. » Et surtout calme. Peut-être qu’ils pourraient s’accorder une petite baignade, si le temps se voulait clément. Ils avaient bien le temps de voir. « Merci, c’est gentil. Je t’inviterai à déjeuner alors. » Atlas n’en demandait pas autant. « Ce n’est pas nécessaire. » Il n’attendait rien de la part de Corey, ce n’est pas quelques dollars qui allaient amputer son budget tout de même. « C’est gentil, mais ce n’est pas une obligation. » Il tenait à lui rappeler dans un sourire. Juste quand le ferry annonça son arrivée d’un coup de klaxon qui fit presque trembler le sol. « Je crois que c’est pour nous. » Il lui emprunta le pas jusqu’au pont du petit bateau qui les aiderait pour la traverser. « Alors dis-moi, qu’est-ce qu’y a de neuf au cinéma ces derniers temps ? » Il connaissait la passion de Corey et cela faisait bien trop longtemps qu’il n’avait pas pris le temps de se rendre dans les salles obscures. « Savoir ce que j’ai raté. » qu’il ajouta prêt à se faire rappeler à l’ordre par son ami.