Vendredi soir. Tu étais confortablement assise sur le sofa de ton appartement, emmitouflée dans une couverture douce et chaude avec la télécommande de la télévision. Tu avais un bol de popcorn à côté de toi et tu zappais de chaîne de télévision en chaîne. Il y avait rien d’intéressant à écouter. Pour dire vrai, tu aurais eût le goût de sortir voir des gens, mais tu avais l’impression que tout le monde était occupé. Tes frères n’étaient pas disponibles et tu réalisais en parcourant ta liste d'amis facebook que tu n’avais pas beaucoup d’amies proches que tu pouvais voir aussitôt que l’envie te prenait. Rester seule chez toi te déprimais, mais tu n’avais pas le goût non plus de sortir seule. C’est à ce moment-là que tu aurais aimé avoir un petit ami. Tu n’étais pas le genre à dépendre d’un homme, mais au moins, tu aurais quelqu’un avec qui partager ta soirée. Tu étais en train de changer encore une fois de chaîne de télévision lorsque tu entendis le son d’une nouvelle notification de ton téléphone. Qui cela pouvait bien être à 21 heures ? Tu l’attrapas rapidement et déverrouilla l’écran. La surprise se lit immédiatement sur ton visage : Marley. Ça faisait des années que tu ne l’avais pas vu. Que pouvait-elle bien te vouloir ? What's up ? Je suis revenue en ville. On sort en boîte ce soir ? Un sourire prit place sur ton visage. En plein le genre de plan que tu avais besoin. Certainement ! On se rejoins au Electric Playground dans une heure ! Tu savais que de sortir avec Marley était exactement ce dont tu avais besoin ce soir-la. Certes, vous aviez quelques années de plus que lorsque vous sortiez régulièrement en boîte ensemble, mais tu n’avais aucun doute que cette soirée serait mémorable. Tu avais hâte de savoir ce qu’elle était devenue et surtout, tu avais hâte de te déhancher sur la piste de danse comme dans ton jeune temps. Tu fermas la télévision pour mettre de la musique dans ta barre de son et sauta dans la douche. Quarante-cinq minutes plus tard, tu sautais dans le taxi. Tu avais eût le temps de te faire une maquillage quand même assez sobre avec les lèvres d’un rouge flamboyant, de te friser les cheveux et en remonter une partie ainsi que de revêtir une robe noire avec un décolleté à la limite de l’acceptable. Tu avais l’intention de faire virer des têtes ce soir même si tu n’étais pas une adepte des coups d’un soir.
Arrivée au bar, tu décidas de fumer une cigarette à l’extérieur en attendant Marley. Il ne servait à rien de rentrer seule dans l’établissement, tu savais que tu risquais de ne pas la trouver puisqu’à cette heure, c’était souvent bondé de gens. Je t’attends à gauche de l’entrée. Bon, ça faisait un peu plus de quatre ans que tu ne l’avais pas vu, pas dix ans. Tu étais pas mal sûre de réussir à la reconnaître quand même.

Avant que Marley quitte Brisbane, vous étiez souvent ensemble pour faire la fête en boîte. Tu aimais bien abuser de l’alcool sans toutefois en boire assez pour perdre complètement tes repères et faire des choses que tu regretterais sans aucun doute le lendemain matin. Tu ne comptais toutefois pas le nombre de fois que tu t’étais réveillée le lendemain d’une fête avec un mal de tête épouvantable. Et parfois même, vous alliez en boîte deux fois dans le même week-end. C’était donc pour cette raison que tu avais répondu à la positive au SMS de Marley. Tu avais hâte de revoir ton amie et de prendre de ses nouvelles. Ça faisait très longtemps que tu avais entendu parler d’elle, mais tu ne lui en tenait pas rigueur. Tu n’avais pas fait plus d’effort de ton côté pour garder le contact. De toute manière, vous ne vous racontiez pas vos vies. Vous n’étiez pas les meilleures amies du monde. Tu n’étais même pas certaine de savoir si elle avait des frères et des soeurs tellement vous ne vous racontiez pas vos vies. Vous vous contentiez de faire les folles et de laisser sortir la pression aussitôt que l’occasion se présentait.
Arrivé à la boîte de nuit, tu fus surprise d’être la première arrivée. Tu avais l’habitude de faire attendre les gens que tu voyais. Tu en profitas pour allumer une cigarette. Une fois arrivée à l’intérieur, tu savais que si tu voulais fumer, il te faudrait ressortir à l’extérieur donc tu essayais de faire en sortir de ne pas te retrouver en manque de nicotine trop tôt. Tu reconnus bientôt la silhouette de Marley qui était aussi sublime que dans leur jeune temps. « Tu n'as pas changé ! Enfin t'es peut-être encore plus canon que dans mes souvenirs. » Tu fis bouger tes cheveux, te déhanchas un peu et prit la posa en riant. « Non mais on en parle de toi ?! Tu es sublime ! » Puis, elle te prit ta cigarette des mains pour tirer quelques fois dessus. Ça ne te surpris pas. Ça avait toujours été comme ça entre toi et Marley. Il n’y avait aucune gêne entre vous deux. Autant tu n’étais pas proche d’elle dans ta vie privée de tous les jours, autant c’était la femme avec qui tu étais probablement le plus à l’aise. Tu te fis la réflexion qu’il te fallait mettre plus de temps dans votre relation puisqu’elle était maintenant revenu dans la région. « Prête à mettre le feu au dance floor ? » Tu fis également quelques petits déhanchements pour faire comme elle. « Tu n’as pas idée comment ! Tu sais que la dernière fois que je suis venue sur un dancefloor ça doit être avec toi ? » Il n’y avait que Marley pour te dévergonder à ce point. Avec elle, tu te sentais à l’aise de laisser sortir ta folie. Tu l’attrapas par la main et la tira à l’intérieur du bar. « Aller, on commence par des shoots ! Barman, 2 tequila ! » Il n’y avait rien de mieux que de commencer une soirée par des shoots. Tu bougeais le bassin au rythme de la musique. Tu ne t’en étais pas rendu compte, mais l’ambiance des boîtes de nuit t’avait manqué au final.

Tu ne savais pas pourquoi Marley avait cet effet sur toi, mais toi qui étais normalement tranquille, un peu plus réservée, tu te transformais en une personne un peu plus extravertie, plus confiante lorsque tu étais avec elle. Ce n’était pas pour te déplaire, ça te faisait du bien de lâcher ton fou. Tu enviais ceux qui étaient comme ça à tous les jours de leur vie. Parfois, ça devenait lourd pour toi de tenter de plaire à tout le monde et d’être la femme modèle. Quoi que, avec ta vie un peu chaotique, tu ne pouvais pas vraiment dire que tu étais un modèle. « Personne ne pourra nous résister. » Tu ris à son affirmation. Personne ne pourrait résister à Marley oui. Toi, tu ne te voyais pas comme une femme fatale. Tu avais plutôt une image de toi à la limite de la négative et tu ne pouvais pas concevoir qu’un homme pouvait te trouver de son goût seulement à te regarder. « Il était vraiment temps que je rentre ! » Ça oui. Toi et Marley n’avaient jamais été du genre à vous parlez des choses importantes de la vie, mais tu t’ennuyais de la brune. Elle mettait un peu de folie dans ta vie. « Tu ne pourrais pas mieux dire ! » Arrivé au bar, après avoir commandé les deux shots, Marley en recommanda deux autres. C’était le début d’une soirée qui s’annonçait forte en alcool et ce n’était pas pour te déplaire. Tu trinquas avec ton amie et fit descendre les deux verres un après l’autre, suivit d’une grimace. Tu ne savais pas pourquoi tu t’entêtais à commander de la tequila alors que tu détestais ça. Tu vis que Marley souriait suite à l’ingestion des verres. « Je ne comprends pas comment tu fais pour ne pas grimacer. C’est tellement mauvais la tequila ! » Tu te commandas ensuite un verre de vodka-canneberge. C’était ton passe-partout pour passer une belle soirée sans avoir trop mal au coeur à cause du sucre contenu dans certains cocktails. « Tu prends quoi ? Je t’offre le premier verre ! » Tu commenças à te dandiner légèrement au rythme de la musique. Tu avais hâte que le barman vous amène vos verres pour vous diriger par la suite sur la piste de danse. C’était ce que tu préférais pendant vos sorties : danser jusqu’à la fin de la nuit. Tu n’étais pas la meilleure, tu finissais souvent avec une cheville de tordue ou encore tu t’allongeais de tout ton long au sol, mais tu étais habituée de te ridiculiser et tu ne t’en faisais plus avec ça. « T'as un mec en ce moment ? » Tu fis un signe négatif de la tête. « Ma vie sentimentale est un gros échec. Je te dis, il ne s’est pas passé grand chose pour moi depuis que tu es partie. » Elle te pointa du menton un homme derrière toi. « Parce que si c'est pas le cas, y a un type derrière toi, du genre rugbyman qui paraît fort intéressé. » Tu te retourna en essayant d’être subtile, mais croisa directement son regard. Un beau brun, bien découpé, grand, qui te fis un sourire éclatant. Tu avais l’impression de l’avoir déjà vu quelque part, mais tu ne pouvais pas te souvent où. Si ça se trouvait, il était dans une équipe adversaire de Rhett lorsqu’il jouait encore au rugby. Tu te retourna vers Marley, les joues légèrement rosées. Tu étais toujours un peu mal à l’aise lorsque les hommes te démontraient de l’intérêt aussi ouvertement. « On lui vend un peu de rêve ? Je ne peux quand même pas être aussi facile à attraper que ça. » Tu suivis ton affirmation avec un rire. Ton verre arriva enfin, en même temps que celui de Marley. Tu attrapas la main de ton amie, la tira vers la piste de danse. Tu te mis à te déhancher, laisser ton fou sortir. Tu essayais d’avoir des mouvements un peu sexy en même temps qu’essayer de rester sur tes deux pieds. « Ah et je ne me suis pas encore améliorer en danse. »

« Moi je ne comprends pas pourquoi tu t'obstines à commander cette boisson si tu la détestes autant ! » C’est vrai que c’était un drôle de choix de commander cette boisson alors que tu en détestais le goût, mais tu avais de bonnes raisons. « De un, le prix. De deux, c’est quand même meilleur que des shots de vodka. » Ta vodka, tu la buvais avec du jus de canneberge, mais tu n’étais pas capable de la boire pure. Tu avais l’impression que c’était la même chose que de l’alcool à friction que les hôpitaux utilisaient pour désinfecter. Et les alcools un peu plus haut de gamme, ça coûtait le double du prix de la tequila et elle ne pouvait quand même pas se permettre ça. « On est deux pour la partie échec » Tu étais curieuse de savoir ce qui s’était passé dans sa vie, mais tu ne posa pas de question. Tu avais eût l’impression par sa réponse et le voile qui passa dans ses yeux qu’elle avait vécu beaucoup d'événement et pas que des beaux. Par contre, tu ne voulais pas l’obliger à la confidence alors que vous aviez prévu de vous amuser ce soir-là. Tu te dis que vous auriez le temps de vous revoir dans d’autres circonstances et que tu pourrais alors lui demander où elle était passé pendant tout ce temps.
L’homme que Marley lui avait pointé subtilement était un bel homme, il fallait que tu te l’avoue. Tu ne savais pas encore si tu avais le goût de te trouver quelqu’un pour la fin de la nuit ou si tu voulais seulement jouer l’allumeuse, mais ce que tu savais, c’était que tu n’allais pas lui tomber dans les bras aussi facilement que ça. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle tu demandas à Marley si elle voulait t’aider à lui vendre du rêve. Un sourire arriva sur tes lèvres lorsqu’elle fit signe que oui de la tête. «That’s my girl ! » Tu te mis à essayer de danser, mais tu avais plus l’air d’un robot que d’une femme sexy. « Ne dis pas de bêtises ! Fais comme moi ! » Tu avala ce qui te restait de ta vodka-canneberge d’un trait pour te libérer les mains et te colla contre Marley pour suivre le rythme de son corps. Tu étais capable de suivre ses ondulations, en faire par toi-même, c’était un autre chose. Il y avait quand même moins de chance que tu te prennes les pieds l’un dans l’autre et que tu termines visage premier sur la piste de danse également. « Tu vois que ça fonctionne... » Tu étais tellement concentré à essayer de ne pas avoir l’air d’un robot que tu n’avais même pas remarqué qu’il s’approchait de toi tranquillement. Un éclat malicieux apparut dans tes yeux. « On fait quoi ? On l'allume ou on le laisse venir jusqu'à toi ? » Le choix n’était pas très difficile pour toi. « Mais quelle question, on l’allume évidemment. » Ton numéro de charme n’était pas très au point, mais tu savais que tu pouvais compter sur la Lynch pour te guider. Tu te retourna de dos à elle, dansant contre la brune, les yeux fermés, bras dans les airs. Tu sentais tes joues se réchauffer, signe que l’alcool commençait à faire son effet. Tu te retourna pour faire face à Marley, perdant légèrement l’équilibre, tombant directement dans les bras de ton amie, mais réussissant à te retenir suffisant pour ne pas la faire tomber également à la renverse. Tu en profita pour passer tes mains autour de son cou. « Dit-moi qu’il ne rit pas de moi. » Tu étais très bien capable de casser le charme en l’espace de trois secondes.

« Si tu savais comme tu es loin d'être ridicule ! » Venant de Marley, tu pris ça comme un compliment. Tu la connaissais assez pour savoir que si elle ne le pensait pas vraiment, elle te l’aurait dit. Il y avait cette simplicité dans votre amitié qui faisait que vous étiez capable d’être honnête l’une envers l’autre sans méchanceté et sans jamais être en colère envers l’autre. En même temps, ce n’était pas comme si Marley aurait donné son avis sur quelque chose d’important : ce n’était que sur ta manière de danser. Et c’était la meilleure pour t’aider à te mettre en valeur ce soir-là. Tu essayais de suivre ses mouvements à elle et tu te concentrais à faire bouger ton corps fluidement lorsque tu perdis l’équilibre sur Marley. Par chance, elle fut capable de vous retenir toutes les deux pour ne pas que vous vous retrouviez les deux sur le plancher, entre les jambes d’inconnus qui continueraient certainement de danser sans porter attention sur vous. C’était un mélange de ta maladresse et de l’alcool qui commençait à faire son effet qui te fit perdre pied. « Il a disparu. Il n'en valait pas la peine » Tu haussas les épaules. Tu n’allais tout de même pas t’en faire pour un inconnu. Tu ressentis toutefois un petit pincement au coeur de savoir qu’encore une fois, tu ne réussissais pas à attirer quelqu’un. Tu étais habituée au rejet, mais ça ne le rendait pas moins facile. Tu chassas rapidement cette pensée lorsque ton amie te fit tournoyer sur toi-même. Tu étais beaucoup trop occupé à ne pas te prendre les pieds ensemble. « Fausse alerte ! Il sait même ce que tu bois… » Un grand sourire prit place sur tes lèvres aux paroles de ton amie. Ça tombait bien, tu n’avais plus rien à boire depuis au moins dix bonnes minutes. « Tu veux faire quoi ? Si tu veux tu peux le rejoindre et moi je resterai au bar pour garder un œil sur toi. » Tu te sentais mal de laisser ton amie en plan, mais en même temps, tu avais le goût d’explorer le brun qui s’approchait de plus en plus avec le verre pour toi dans la main. « Je vais aller voir s’il vaut la peine et je te rejoindrai après pour te faire un contrendu. » Tu t’approcha du brun, pris une gorgée du verre qu’il t’avait amené avant de commencer à danser avec lui. Tu gardais une légère distance, incertaine si tu étais à l’aise de te coller contre lui alors que tu ne le connaissais pas et que tu ne savais pas s’il était un pervers ou s’il était capable de démontrer du respect à la femme qu’il tentait de séduire. Il te passa à l’esprit que de prendre le verre de cet inconnu n’était pas vraiment sécuritaire, ne sachant pas si tu pouvais lui faire confiance ou s’il risquait d’avoir mis de la drogue à l’intérieur. La chanson se termina, laissant place à un slow. Tu étais bien collé contre lui, la tête sur son épaule et ses mains à lui sur le bas de ton dos. Il sentait bon et avais cette poigne qui faisait que tu te sentais en sécurité dans ses bras. Et tu sentis soudainement que quelqu’un tapait sur ton épaule. « Connasse !» Tu compris alors que c’était probablement sa petite amie. Tu le lachas immédiatement, reculant les mains dans les airs en signe de paix et profita du fait que la femme hurlait sur l’homme pour t’éclipser et rejoindre Marley en riant. « Je crois que le beau Ethan avait oublié qu’il avait une fiancée. » Tu portas ton regard vers la piste de danse. Le pauvre était encore là à se faire engueuler par une grande brune. Tu vis ses yeux se poser sur toi. Tu lui fis un sourire et haussas les épaules. « Et il semble passer un mauvais quart d’heure. » Ce n’était pas ce soir-là que tu allais trouver ton prince charmant. C’était tellement difficile aujourd’hui de pouvoir trouver chaussure à son pied et faire complètement confiance à quelqu’un. Tu pris une gorgée de ton verre parce que bien sûr que tu l’avais gardé. Après tout, il l’avait acheté pour toi. Tu saisis l’occasion que vous étiez perché toutes les deux sur des tabourets pour lui poser une question ou deux sur son retour. « Aller, dis-moi tout. Tu es revenu depuis quand ? »

« C'est fou comme ils ont tendance à vite oublier ce genre de choses. » Tu fis un signe de tête positif en riant. Tu n’étais pas du genre à le prendre personnellement puisque tu savais que les chances que tu trouves l’homme de ta vie en boîte étaient plutôt minces. Tu avais voulu tenter de voir si tu pouvais passer une bonne soirée dans les bras d’un beau brun, mais tu étais consciente aussi que tu aurais probablement terminé par faire une gaffe qui l’aurait refroidi et au final, il t’aurait laissé en plan. « Plus j’y pense, plus je trouve qu’il ressemble à mon frère et au final, ce n’est probablement pas une mauvaise chose que ça se terminé là. » Tu ne peux pas retenir de rire. Un brun musclé qui semblait jouer au rugby, la description même de Rhett. Et les années à le côtoyer et à voir agir ses coéquipiers t’avaient appris que les sportifs n’étaient pas nécessairement le bon type de mec pour toi. Ils aimaient un peu trop la liberté et jouaient avec les sentiments des femmes un peu trop souvent pour que tu ne sois pas éventuellement blessé. Et c’était ta soirée retrouvailles avec Marley. Tu ne pouvais quand même pas la laisser en plan. « Et hop, un verre d'alcool en pleine face » Tu t’étais retourné juste à temps pour voir le spectacle. Il fallait dire que tu trouvais ça quand même amusant à regarder. Tu n’avais aucune pitié pour lui puisque c’était quand même lui qui avait pris la décision de flirter. « Je ne sais pas s’il serait encore fiancé demain matin. » Tu haussas les épaules. Tu ne souhaitais pas de malheur à personne, mais en même temps, s’il n’était pas capable de se retenir de faire des beaux yeux aux premières femmes qu’il voit, tu avais pour ton dire qu’il courait après les problèmes.
Puis, tu t’informas sur le retour de Marley à Brisbane. Elle était revenue dans ta vie aussi vite qu’elle était disparue et tu ne lui en tenais pas rigueur. Après tout, si tu avais voulu des nouvelles d’elle, tu n’avais qu’à lui écrire. Tu n’avais pas fait d’effort de ton côté alors pourquoi être fâchée qu’elle n’en ai pas fait ? « Un peu plus d'un mois. Jackson. » Un sourire apparut sur ton visage. Tu étais au courant de l’ancienne relation entre Marley et Jackson sans savoir tous les détails, mais si Marley était revenue pour lui, c’était pour continuer cette histoire d’amour non ? Ton côté romantique ne pouvait s’empêcher de trouver ça beau, mais la brune te sortit rapidement de ton conte de fée. « Pas certaine qu'il ait envie de me reparler mais on sait jamais... » L’alcool embrumait un peu ton cerveau et tu fronças les sourcils. Tu avais des questions pour elle. Tu ne comprenais pas pourquoi il ne voudrait pas lui reparler alors qu’elle était là, prête à le revoir, mais en même temps, tu n’étais pas experte dans les relations amoureuses. Tu posa ta main sur son avant-bras dans un geste que tu voulais rassurant, apaisant, mais avant que tu puisse passer un commentaire, elle reprit la parole. « Et toi alors ? Qu'est-ce que j'ai loupé ? Raconte ! » Tu pris une autre gorgée de ton verre de vodka-canneberge avec un sourire aux lèvres. Tu n’avais pas la vie la plus palpitante, mais il y avait bien une chose qui te rendait fière : ton nouveau boulot. « Tu as devant toi la nouvelle assistante personnelle de Mr. Hassan Jaafari. Tu sais, le beau brun qui passe à ABC les jeudi soir ? Doyen à l’université niveau science humaine et sociale ?  » Tu pris quelques instants pour voir si Marley avait une idée de qui tu parlais. « Je me promène donc dans les couloirs de l’université et de ABC Studios en jupe moulante et tailleur, une mallette au bras, en essayant d’avoir l’air distinguée et en me faisant appeler Mme Harfield. » Tu posa tes pieds en bas de ton banc et fit une démonstration un peu exagérée de ta dernière affirmation. Bien sûr que ça se voulait humoristique. Tu n’avais pas assez confiance en toi pour te pavaner d’une telle manière. Tu te rassies sur ton banc avant de rajouter en riant : « Je ne sais toujours pas comment marcher avec des talons hauts par contre. »

« Et tu t'en rends compte seulement maintenant ? Imagine si tu avais eu ce flash pile au moment où ta langue rentrait dans sa bouche... » Tu fis semblant de vomir en même temps que Marley et éclata de rire par la suite. Tu aurais bien aimé te ramener un homme pour finir la nuit, mais en même temps, tu n’étais pas vraiment fâché de pouvoir reprendre les retrouvailles avec ton amie. Trancher entre un inconnu qui te plaisait et Marley aurait quand même été un choix difficile même si tu savais que cette dernière ne t’en aurait pas tenu rigueur de la laisser en plan pour quitter avec ce fameux Ethan. La vie avait choisi ta place et tu n’en étais pas fâchée. « A mon avis, c'est pas la première fois qu'il fait ça et sa meuf est toujours dans les parages donc bon... » Tu acquiesça de la tête. Pour que cette dernière débarque sans prévenir au bar, c’était probablement qu’elle avait un doute envers son fiancé et il fallait dire qu’elle avait eu raison. Tu ne comprenais toutefois pas ces femmes qui décidaient de rester avec leur copain malgré les infidélités. La vie n’était pas assez difficile sans avoir besoin de douter constamment de celui qui partageait leur quotidien ? Être célibataire n’était pas si pire que ça lorsque tu pensais à la douleur que pouvait apporter de donner sa confiance et son amour à la mauvaise personne. « Avec mon frère et ses amis, j’ai appris que les sportifs ce n’étaient pas toujours des bon plans. » Tu passa ta main dans tes cheveux tout en riant. Tu avais trop souvent vu des filles tourner autour des hommes après les matchs de rugby. Plusieurs succombaient à leur charme même s’ils avaient des petites amies qui les attendaient à la maison. Tu aurais aimé que ça ne soit qu’un stéréotype, mais tu avais dû te rendre à l’évidence que c’était malheureusement la vérité.
Tu détournas rapidement le regard pour te concentrer sur Marley. Malgré l’alcool qui commençait à te réchauffer les joues, tu compris assez rapidement qu’elle ne voulait pas vraiment parler de son passé, de ce qui l’avait amené à quitter Brisbane et surtout de ce qui la ramenait en ville. Même si tu étais curieuse, tu étais capable de voir que c’était des sujets sensibles et que si elle décidait de t’en parler, c’était à elle d’initier le sujet et non pas à toi de le faire. Parler de ce qui s’était passé pour toi dans les dernières années était donc beaucoup plus simple. Tu laissas toutefois de côté le décès de Jackson. C’était beaucoup trop difficile à aborder puisque c’était encore assez récent. « Hassan Jaafari ? Mais... Comment s'est arrivé ?! » Tu ressentais une certaine fierté d’avoir acquis ce travail même si en fait, tu savais que Rhett y était pour beaucoup. Par contre, ce n’était qu’à toi que tu pouvais accorder le crédit de garder cet emploi. « C’est un bon ami à Rhett, mon frère aîné. Son assistante est partie est moi je me cherchais un travail. Rhett m’a proposé de parler à Hassan et j’ai décroché le boulot. » Tu aimais bien travailler pour une personnalité connue, mais pour toi, Hassan n’était pas vraiment intimidant. Bien qu’il était ton patron, c’était avant tout un des amis à ton frère que tu connaissais depuis un petit bout et pour qui tu avais de l’estime. « N'importe quoi ! Tu t'en sors très bien. Il faut fixer une ligne droite imaginaire. » Si seulement c’était aussi simple que ça. Tu avais deux pieds gauches et passait près de t’éclater le visage au sol plusieurs fois par jour. Tu avais abandonné l’idée de mettre des talons hauts. « Ton absence t’a fait oublier ma capacité à me prendre les pieds dans des obstacles imaginaires avec des baskets aux pieds ? » Tu éclatas de rire par la suite. Tu connaissais de plus en plus tes forces, mais tu étais aussi très au courant de tes faiblesses. Tu avais abandonné l’idée de mettre des souliers à talon haut depuis bien longtemps déjà. « Et du coup tu t'occupes de quoi ? De ses prises de rendez-vous, de ses papiers ? » Une gorgée de ton verre précéda un hochement de la tête. Tu avais eu un peu de difficulté à prendre tes marques dans la première semaine puisque c’était un peu vague comme travail, mais maintenant tu naviguais au travers de tout ça comme un poisson dans l’eau. « Exactement. Juste m'occuper de son horaire ça prend une bonne partie de mon temps. Sinon, je m’occupe de tout ce qui est des autres tâches pour lui alléger ses semaines. Faire ses photocopies, lire les contrats avant de lui faire signer et les faire vérifier par les avocats si besoin, acheter ses billets d’avion lorsque nécessaire… Bref, le soulager de ce qu’il peut me déléguer. » Tu te rendis compte que tu avais beaucoup parlé, donnant peut-être plus de détails que Marley aurait voulu avoir. D’apprécier ton travail faisait en sorte que tu t’emballais souvent lorsque tu en parlais. « Et ça va ? Il est sympa ? Pas trop la grosse tête ? » Tu finis d’un trait le verre qui était devant toi et en recommanda un autre avant de répondre à la métisse. « Du tout. Si ça se trouve, il est plus sympa que Rhett même. » Tu ne pu t’empêcher de laisser échapper un rire. « Sans blague, il est quand même exigeant, mais je m’entendais bien avec lui. Pour une fois, j’ai l’impression d’avoir un boulot où je fais une différence et où je suis plutôt pas mal. »