Siham redoutait particulièrement ce moment : le premier jour de Dali à la colocation. Elle, elle était arrivée une dizaine de jours plus tôt. Elle s’était arrangée avec plusieurs personnes pour qu’elle n’ait pas à faire dormir son fils chez elle afin de pouvoir tout organiser avant son arrivée. Elle avait fait connaissance avec autant Emery que Mason et elle trouvait l’ambiance plutôt bon enfant. A vrai dire, elle s’entendait bien avec l’un et l’autre, appréciait leur humour et même si parfois, elle ne savait pas encore sur quel pied danser avec Mason, elle avait plutôt un bon feeling. Mais elle savait qu’il l’attendait au tournant. Il s’était montré plutôt frileux, voir même terrifié à l’idée qu’un enfant (un bébé même) arrive dans cette colocation et qu’il n’en perturbe l’équilibre. Il avait cette image des enfants qui pleurent, qui dérangent, qui abîment, font des bêtises. Dali pleurait, dérangeait mais heureusement, n’était pas encore en âge de faire trop de bêtise comme écrire sur les murs, par exemple. Mason avait encore quelques mois devant lui pour risquer de voir ses vêtements coloriés au feutre ou découpés avec des ciseaux. Emery, elle, ne craignait pas tant que ça l’arrivée de Dali, bien qu’elle se montrât de plus en plus curieuse à l’approche du jour J.
Siham avait récupéré Dali chez son père, la bonne nouvelle, c’est qu’il avait dormi tout le trajet, la mauvaise nouvelle, c’est qu’il était tombé malade. Alors le père du gamin lui avait donné une liste écrite avec tous les conseils du pédiatre et tout ce qu’elle devait faire, dans un ordre bien précis, presque heure par heure, car il craignait que Siham ne soit pas en capacité de gérer ça. Il avait sans doute raison. Il ne l’avait pas avoué, mais il avait aussi hésité à lui confier pour son tour de garde, mais il ne pouvait pas s’occuper de lui, il devait partir hors de Brisbane quelques jours.
De retour à la colocation, Siham poussa à peine la porte quand Dali ouvrit les yeux, regarda d’un air très curieux la maison dans laquelle il se trouvait et pour une raison inconnue, se mis à pleurer. Elle ferma les yeux, souffla. « Pas maintenant… » comme s’il ne faisait aucun effort. Elle colla la poussette de Dali contre le mur, le sortie de celle-ci et le pris dans ses bras. « S’il te plait… » elle lui dit en le berçant dans ses bras. Il était chaud, avait surement de la fievre. « Mason… » elle savait que son colocataire était là, c’était l’heure des présentations… direct dans l’bain. « Stp, regarde dans mon sac, pochette arrière… y a une feuille ,dis moi c’qu’il faut faire stp… » il allait comprendre rapidement en lisant ce qui était écrit dessus. « en cas de température ? »

@Mason Bradford

:

A quoi s'attendait-il de la part de Emery en lui donnant l'accord de choisir elle-même leur prochain colocataire ? Est-ce qu'il pensait un seul instant qu'elle prendrait les choses au sérieux au point de disqualifier comme lui le ferait les personnes ne répondant pas à ses critères ? Il ne voulait pas d'autres animaux chez lui, les cochons d'Inde étés suffisant selon lui, et pas d'enfant - parce qu'il n'a aucune approche avec eux. Dans sa villa, Mason aime être en paix, sans entendre brailler à tout bout de champ et de ce fait, il n'aurait jamais convenu de choisir des parents de famille... Sauf Emery. Elle aimait se compliquer la vie fallait croire. Il avait d'ailleurs soupirer au possible et lever tout autant de fois les yeux au ciel quand elle lui parlait du fils de Siham - elle avait clairement un don avec les mioches, chose que lui ne possède pas le moins du monde. Tranquillement installé sur son fauteuil, Mason zappe les chaînes sans vraiment qu'une attire son regard plus que ça avant d'entendre la porte d'entrée qui se referme. Siham venait de s'installer quelques jours auparavant - et le basketteur ne pouvait pas nier que ça se passe bien. Qu'il n'a rien à dire pour le moment. Mais si il ne tourne pas la tête, il vient soupirer quand il entend des pleurs par derrière lui. « Mason... » Est-ce qu'il aurait préféré être transparent à ce moment là ? Sans aucun doute oui. « Stp, regarde dans mon sac, pochette arrière… y a une feuille ,dis moi c’qu’il faut faire stp…  » Il se lève observe le bébé avec de grands yeux ronds, grimaçant par moment. Est-ce qu'elle pouvait faire en sorte qu'il arrête de hurler, ça lui ferait du bien aux oreilles, « en cas de température ? »  Il récupère la dite feuille. Et à haute voix sans aucun entrain il l'a lit, « il faut lui donner un antalgique du paracétamol, et pas trop le couvrir. » Il soupire, pourquoi Emery est pas là ? Elle saurait faire elle. « Le mettre dans une pièce pas trop chaude et au calme. Et qu'il s'hydrate. » Il relève la tête, se demandant bien ce que ça peut-être, « ça dure depuis combien de temps ? » Il allait devoir l'aider, certes le basketteur est ronchon mais pas au point d'être idiot avec ses colocs. « Allez viens, on va l'installer sur le canap. »

Siham était déjà génée de devoir imposer son petit loup dans sa nouvelle maison, mais en plus, si celui ci hurlait à la mort, comme un animal sous la pleine lune, elle culpabilisait d’autant plus. Elle avait bien compris que Mason avait mal pris la nouvelle, il évitait d’aborder le sujet et jusqu’à ce que Siham vienne avec Dali, il n’avait fait aucune allusion à son fils. Il profitait sans doute de sa dernière semaine en toute tranquillité. Siham redoutait vraiment ce jour là, se demandant si Mason, avec qui tout se passait plutôt bien, n’allait pas se transformer en un monstre sanguinaire, dès que le bébé allait entrer dans la bergerie. Qui était le loup finalement ? Mason ou Dali?
Son fils malade, c’était le moment le moins opportun pour lui faire découvrir cette nouvelle maison, sa nouvelle chambre. Même s’il n’allait sûrement rien comprendre à ce qui lui arrivait et qu’il ne serait pas perturbée par ce changement. Ceux qui l’étaient, c’était bien elle et ses colocataires.
« il faut lui donner un antalgique du paracétamol, et pas trop le couvrir. » il lisait sans conviction, comme s’il devait lire une leçon apprise à l’école. “Paracétamol? C’est pas trop pour un bébé ca?” elle n’en avait aucune idée. de toutes façons, c’était écrit, c’est sans doute ce qu’il fallait faire. « Le mettre dans une pièce pas trop chaude et au calme. Et qu'il s'hydrate. » Siham hocha la tête, elle allait le mettre dans sa chambre, pas trop chaude, au calme, et lui donner un biberon pour l’hydrater. « ça dure depuis combien de temps ? » d’après les indications qu’elle avait eu du père du gamin… “ca fait déjà deux jours.” ça devrait sans doute se calmer dans les prochains jours. « Allez viens, on va l'installer sur le canap. » elle regardait son colocataire, surprise, il avait pris un ton bien moins passif et semblait s’adoucir, le loup avait laissé place à la part d’humanité qui l’habitait. Siham hésitait entre effectivement le prendre avec eux dans le canapé, ou le déposer dans sa chambre, comme un objet et l’ignorer jusqu’à ce que ça passe. “ok…” elle alla dans le salon, et mis son fils dans le canapé, lui retirant sa veste et chercha dans son sac le paracétamol en question, une petite bouteille qui ne ressemblait pas à ce qu’elle avait l’habitude de prendre pour elle. C’était effectivement adapté pour les enfants, qui l’eut cru? “ J’vais lui faire un biberon… tu peux rester là?” elle s'éclipsa quelques minutes dans la cuisine, laissant son fils sous la surveillance de Mason. Bonne excuse pour faire connaissance avec lui.

:

Ce n'était clairement pas le meilleur moment pour que Mason apprivoise sa nouvelle vie. Il avait déjà eu beaucoup de mal avec Eugène et Hobbs mais Emery ne lui avait pas laissé le choix - et il ne comptait pas encore se débarrasser d'elle. Il appréciait sa coloc, et leur manière de s'envoyer bouler, avec eux c'était évident qu'on s'ennuyait jamais. Probablement parce qu'ils sont différents - même quasiment opposés, fallait l'avouer. Il n'était pas certain de vouloir rencontrer le fils de Siham pour dire vrai, mais avait bien compris là-encore, Emery ne lui laisserait pas le choix, elle voulait que Siham vienne avec eux. La blonde lui avait fait la morale sur la manière dont accueillir la maman et son bébé, et Mason avait levé les yeux au ciel, profitant peut-être de sa dernière semaine solo, parce qu'il voyait les bébés comme des diables, à toujours pleurnicher quand il faut pas. Siham est d'autant plus quelqu'un de sympathique, discrète et serviable. C'est évident qu'elle se couperait en quatre pour se faire une place le plus sereinement possible, très certainement qu'elle n'avait pas dû avoir une vie très facile.

Et d'ailleurs en parlant de bébé, la porte d'entrée s'ouvre et Mason voit débarquer la troisième Colocataire avec son bout de chou qui hurle comme si on l'étrangler. Il soupire bien volontiers. Arrivant à côté d'elle, elle lui demande de récupérer une feuille volante dans son sac et de lire ce qu'elle doit faire. C'est pas normalement inné ? Mason n'en sait rien et c'était pas la vie que rêve d'avoir le trentenaire. Trop de responsabilités pour lui. « Paracétamol? C’est pas trop pour un bébé ca? »  Il hausse un sourcil, elle lui pose sérieusement la question ? Il marmonne dans sa barbe avant de lui rétorquer en relevant ses yeux de la feuille, entendant le petit pleurer autant. Il se doute que quelque chose ne va pas, mais il est chiant de pas dire ce qui ne va pas directement, Mason n'est franchement pas doué aux devinettes, lui. « J'sais pas c'est écrit.  » Il n'a rien inventé, et ne s'amuserait pas à dire tout et n'importe quoi, quoi que... « Ca fait déjà deux jours. » Il arque un sourcil. « T'es en train de me dire qu'il va jamais s'arrêter ? » Une moue se glisse sur son visage alors qu'il est déjà en train de chercher dans son esprit chez qui il allait pouvoir emmerder si le petit ne se stop pas. C'est déjà insupportable alors qu'il vient d'arriver, il imagine même pas si ça dure des jours et des jours.  « Tu sais jusqu'à quel stade ils peuvent pleurer ?  » Qu'est-ce que c'est chiant les bébés. Bon en plein milieu de l'entrée, Siham qui tient toujours contre elle son fils, Mason qui n'a pas lâché sa feuille, pour autant il lui demande de venir l'installer sur le fauteuil. Il est peut-être maso Mason faut croire. « Ok. » Surprise, elle s'avance dans le salon, l'installe avant de se relever, et de glisser en direction du basketteur, « j’vais lui faire un biberon… tu peux rester là? » Il se gratte la tête en observant de loin la petite chose sur l'immense canapé. Il soupire presque silencieusement en regardant la maman s'éloigner. Qu'est-ce qu'il est censé faire ? « Elle est jamais là quand on a besoin d'elle la blonde. » Il marmonne, c'était son idée après tout, elle à qu'à se démerder au lieu de rester avec son Mexicain. Il peste après Emery de ses idées idiotes en regardant sans trop oser s'approcher du canapé, oui au cas où il se ferait attaquer hein. « T'as bientôt terminé ?  »  Il crie à travers le salon alors que ça fait à peine quelques secondes qu'elle est partie. Pas très courageux le Bradford en ce qui concerne les bébés