hit you like a hurricane

@JOAQUIN BATES & AUTUMN GALLOWAY

Tu avais promis de faire attention. Tu avais suivi toutes les précautions que t’avaient donné Atlas et Joaquin. Les fenêtres étaient barricadées et tu t’en tenais aussi loin que possible. Tu avais chargé tous tes appareils électroniques avant que le courant ne soit coupé vu les violentes rafales extérieures, et dans ton garde-manger tu avais un maximum de cannes et de produits frais pour te permettre de ne pas mourir de faim pour les prochains jours, puisque personne n’avait su prédire combien de temps l’ouragan Olga continuerait à faire ses ravages en ville. Tu avais promis à tes parents, à Ginny et à Joaquin de les tenir au courant et de leur assurer que tu étais bel et bien en sécurité. Ces premiers auraient préféré te savoir à Toowomba plutôt qu’en ville lors du passage de l’ouragan, mais tu t’y étais prise trop tard pour te permettre de faire le chemin jusqu’à eux de manière sécuritaire. Joaquin quant à lui serait de garde et parmi les équipes responsables de venir en aide aux victimes et accidentés de l’ouragan. Il t’avait promis de te tenir au courant et d’être prudent pendant ses interventions, même si tu te doutais que parfois, c’était bien impossible d’être cent pour cent prudent lorsqu’il était question de jouer au héros. Ça faisait quelques heures maintenant que tu n’avais pas reçu un message de sa part, et tu faisais de ton mieux pour ne pas laisser l’inquiétude prendre le dessus. Tu tentais aussi de préserver la batterie de ton téléphone, même si tu étais tentée de vérifier les notifications à chaque seconde. Ce dont tu avais réellement besoin, c’était une distraction. Quelque chose qui t’enlèverait le nez de dans ton téléphone et te permettrait de penser à autre chose qu’au pompier coincé dans une situation dangereuse.

Abandonnant momentanément ton téléphone sur la table basse de ton salon, tu te diriges vers ta chambre et tu t’accroupis devant ta petite bibliothèque, à la recherche d’un roman qui pourrait t’aider à te changer les idées. Les choix sont nombreux et tu es incapable de décider de quoi tu as envie actuellement, d’un univers fantastique nouveau, de te replonger dans un roman que tu connais déjà bien ou alors quelque chose de facile à lire, une romance remplie de clichés et de scènes piquantes. Tu sors un roman, et puis un autre, tu lis les arrières de couvertures, changes d’idées dix fois et tu es encore indécise lorsque les vents semblent s’affoler à l’extérieur. Tu as à peine le temps de relever la tête qu’un bruit sourd se fait entendre, et tu te retrouves propulser vers l’arrière, dans le fond de ta chambre pour éviter de faire un face à face avec un poteau électrique qui vient de se propulser au milieu de la pièce. La fenêtre brisée et le mur désormais ouvert, tu es à la merci complète des intempéries, les vents et la pluie causant désormais leurs dommages à l’intérieur. Tu es encore sous le choc, incapable de dire avec précision si tu es blessée ou non. Rien ne semble faire mal, si ce n’est les coups trop sauvages de ton cœur contre ta cage thoracique. Tu tentes de te lever et de contourner le poteau pour te rendre à nouveau au salon, mais les quelques décharges électriques qui zippent et zappent autour du bois mouillé suffissent à te garder clouer sur place, tentant de mettre autant d’espace que possible entre toi et une possible décharge. La panique s’empare de toi peu à peu, d’autant plus lorsque tu réalises que tu as laissé ton téléphone dans la pièce d’à côté et que tu n’as aucune façon de t’y rendre. Les pleurs se mélangent à ta panique, tu perds complètement la notion du temps alors que tu t’imagines déjà être coincée ici éternellement, sans personne pour venir s’assurer que tu vas bien. Mais quelqu’un allait bien finir par remarquer le poteau qui venait d’élire domicile chez toi, non? Quelqu’un allait bien finir par venir vérifier que personne n’était blessée, coincée? « Autumn? » Est-ce que tu en es au point d’halluciner des voix? Peut-être bien que tu as mangé un coup sur la tête sans t’en rendre compte, quand le poteau est tombé. « Autumn? » La voix semble de plus en plus proche, et elle est familière, cette voix. Celle qui semble destinée à te sauver de tes mauvaises impasses. « Autumn, c’est Quino, tu m’entends? » « Quino? » que tu réponds, ta voix faible et camouflée par la pluie et les rafales qui t’ont frigorifiées sur place. « Joaquin? Je suis dans ma chambre! » que tu cries, avec un peu plus de puissance cette fois-ci. « Je suis coincée, je peux pas bouger. » Et tu crains une fois encore de t’effondrer, en attendant avec impatience de voir la silhouette du pompier se dessiner sous tes yeux, preuve ultime que tu n’es pas en train d’halluciner sa présence.

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Tu as été chanceuse dans ta malchance, dans un sens. Si ce n’était pas de tes bons réflexes qui t’ont permis de te relever et de te reculer à temps, tu te retrouverais sans doute présentement sous le poteau qui vient de se transformer en décoration principale de ta chambre à coucher. Tu n’as toutefois pas le temps de te combler dans toute cette dite chance, parce que tu es trop occupée à paniquer lorsque tu réalises que si tu as évité le pire, tu te retrouves tout de même coincée contre le mur de la pièce qui te paraît soudainement bien trop petite. Tu n’as mal nulle part, mais ce n’est pas long avant que tu ne commences à avoir froid, tu n’es désormais plus protégée contre les vents violents qui continuent de rager contre la ville, en plus d’être détrempée par l’averse qui tombe continuellement depuis des heures, ayant créer sans aucun doute des inondations ici et là au travers de la ville. Sans aucun moyen de communication à ta disposition, tu ne peux qu’espérer que quelqu’un réalise ce qui s’est passé et décide de venir te porter mains fortes. Tu peines à y croire, quand une voix s’élève dans ton appartement, appelant ton prénom. Tu jurerais presque que c’est une hallucination, une parcelle de ton imagination qui veut te faire croire que Joaquin est venu ici pour te sauver, comme il l’a déjà fait par le passé, mais sa silhouette finit par apparaître sous tes yeux, de l’autre côté de la pièce et tu réalises qu’il est là, vraiment là. « T’es blessée? » Tu secoues la tête, peu certaine qu’il puisse clairement te voir toutefois au travers des débris et des intempéries. « Non, je… Je pense pas. » que tu cries aussi fort que ta voix te le permet au travers de ta panique. Il passe en mode action automatiquement, le pompier, à tenter de se frayer un chemin jusqu’à toi. « Fais attention. » que tu lui cries, par peur qu’il ne se retrouve blessé et que tu ne puisses rien faire pour lui venir en aide. Tu regardes chacun de ses mouvements avec autant de précision que possible, ton souffle toujours court jusqu’à ce qu’il ne se retrouve à tes côtés. « Auty? » Tu n’as pas le temps de réagir que déjà tu te retrouves dans ses bras, ton corps se moulant contre le sien par réflexe, parce que tu le sais qu’avec lui, tu es en sécurité désormais. « T’es là. » que tu murmures contre lui, peinant toujours à le réaliser. « Comment t’as su? » Que tu avais besoin de lui. Qu’il fallait qu’il te vienne en aide. « Depuis combien de temps ce poteau est tombé? » « Je sais pas. » que tu lui avoues, ayant perdu toute notion du temps. Tu te recules légèrement, cherchant à voir si tu pourrais à ton tour passer dans le chemin que Joaquin a créé pour se rendre à toi, mais ton attention se retourne automatiquement vers le pompier lorsqu’il se met à tousser. « Quino? Est-ce que ça va? » Les secondes se transforment en minute, et il continue de tousser le Bates, son corps se pliant sur lui-même et une fois encore, tu te sens complètement impuissante. « Assieds-toi. Respire Joaquin, ça va. » que tu tentes de le rassurer, l’incitant à s’asseoir à même le plancher trempée de ta chambre. Ce n’est pas l’idéal, mais c’est le mieux que tu puisses faire, dans les circonstances.

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La panique laisse tranquillement place au soulagement, alors que ton corps se moule naturellement contre celui du pompier. Tu ne sais pas ce qu’il fait-là, tout comme tu ne sais pas comment il a su que tu avais besoin de lui, mais tu es trop reconnaissante de sa présence pour t’en faire longuement sur les détails. Joaquin se détache rapidement de toi et sa chaleur te manque déjà, alors qu’il semble occupé à t’analyser de la tête aux pieds pour s’assurer que tu n’as rien. Tu n’es pas blessée, du moins, tu ne penses pas. Tu as froid, tu es un peu sous le choc, mais maintenant qu’il est là, tu sais que tout ira bien. Ou du moins, c’est ce que tu pensais avant qu’il ne se mette à tousser avec une telle violence que les rôles s’interchangent automatiquement, le besoin de t’assurer qu’il va bien se hissant au-delà de tous les inconforts que tu pouvais bien ressentir jusque là. Elles te semblent trop longues, les secondes qui passent, se transformant en minutes alors que Joaquin continue de tousser violemment, sans que tu ne saches quoi faire pour lui venir en aide. Une fois assis, la toux cessée et sa respiration calmée, tu respires toi-même un peu mieux de le savoir hors de danger. Tu t’assois à côté de lui, une main se posant naturellement contre sa cuisse, dans un geste qui te semble aussi essentiel que réconfortant. « Autumn… Tu vas bien… » Tu hoches la tête avec assurance, forçant un sourire à s’étirer sur tes lèvres. « J’ai essayé de t’appeler, je tombais sur la messagerie, j’ai préféré venir voir si tu allais bien, j’avais un mauvais pressentiment. » « J’ai laissé mon téléphone au salon, je voulais juste choisir un livre et c’est à ce moment-là que l’arbre est tombé. J’ai eu tellement peur… » que tu lui avoues, doublement soulagée que ce soit lui qui t’ait retrouvé et pas un inconnu. « Si tu as des choses à récupérer, fais-le, je vais t’aider à passer de l’autre côté, on file jusqu’à la voiture et je te dépose chez moi. Tu y resteras le temps qu’il faudra. » Il y a trop d’informations à comprendre et tout se passe encore au ralenti dans ta tête après tout ce que vous venez de vivre. « Attends, attends. » que tu lui demandes, alors qu’il semble déjà prêt à faire le tour de ta chambre pour t’aider à ramasser les quelques effets personnels qui ont survécu à l’ouragan. « T’es sûr que c’est sécuritaire de se rendre jusqu’à chez toi? Je veux pas que tu te mettes en danger à cause de moi. » Surtout qu’il a sans doute d’autres urgences à s’occuper. Des gens qui ont sans doute bien plus besoin de lui que toi en ce moment, même si tu préférerais largement qu’il reste à tes côtés. « Et je vais pas m’imposer chez toi. Qui sait quand mon appartement sera de nouveau habitable? C’est pas ton rôle de me sauver de tout, Quino. » que tu lui laisses entendre, alors que tu te lèves maladroitement, tout de même prête a sortir de ce trou de malheur, ne serait-ce que pour te rendre au salon en espérant que le reste de ton appartement tienne encore en un morceau.