@Mabel Griffiths & Aiden Turner ⊹ And I wonder why I tear myself down to be built back up again, Oh I hope somehow, I'll wake up young again. All that's left of myself Holes in my false confidence And now I lay myself down

Comme tous les habitants de la ville Aiden avait trouvé refuge dans l'immensité de son appartement pour s'abriter de la tempête qui faisait vaciller les arbres, décrochait les panneaux, s'infiltrait dans les joints de ses fenêtres. En relevant le regard de son script pour observer les lumières clignotantes de son appartement, Aiden avait soupiré longuement en reposant les pages sur le canapé. Il supportait cette épreuve seul sans l'aide des médicaments qui auraient, normalement, été d'un grand soutien dans ce genre de situation. Pour le nouvel homme que l'acteur tentait de devenir, pour tous les autres à qui il avait promis de s'en sortir, Aiden n'avait pas d'autres choix que d'affronter cette épreuve en entendant le vent frapper contre les fenêtres. Même le chat qui, d'habitude, ne prenait aucun plaisir à se retrouver sur le canapé de l'acteur, avait trouvé refuge entre deux plaids, refusant pour autant de se laisser caresser par une main occasionnelle. « T'en penses quoi toi ? » Pour seule réponse il avait décroché une griffe pour caresser la peau de son faux maitre, lui arrachant un soufflet de douleur. « Petit con. » Tout en secouant sa main pour tenter de dissiper la douleur, Aiden s'était dirigé vers son dressing pour enfiler autre chose qu'un jogging et un vieux t-shirt. Il avait besoin de passer du temps loin de chez lui ces derniers temps, de ne pas voir dans un coin de son oeil les petits récipient en plastique dans la poubelle, les tâches de poudre persistantes sur le rebord de l'évier, et surtout il avait besoin de s'assurer que Mabel et Rosie allaient bien. En laissant la place à ces sentiments Aiden avait développé une peur bleue que quelque chose arrive à la blonde ou à sa famille, créant des insomnies qui n'avaient jamais existé avant ou des crises de panique dont il n'avait pas encore trouvé le moyen de se calmer. Dans le fond de son dressing il avait sorti un sweat-shirt à capuche, un jean troué aux genoux, le genre de tenue qui lui permettait de se fondre dans la masses de ceux tentant de barricader leurs maisons avec des planches de bois. Ici, dans cet appartement acheté une fortune, rien ne lui permettait de couvrir ses arrières, ni les baies vitrées montantes jusqu'au plafond, ni le fait de se tenir aux derniers étages de l'immeuble.

Et puis ça le rassurerait, de se tenir aux côtés de Mabel durant la tempête, de pouvoir être là si elle avait besoin de lui quand bien même elle pouvait décemment se protéger toute seule. Son coeur s'emballait à l'idée de passer du temps avec elle, tout le temps qu'ils pouvaient arracher aux médias et aux caméras servait uniquement à se découvrir un peu plus en faisant passer les sentiments avant cette idée absurde de ne sortit que pour attirer l'attention de la presse. Aiden profitait de chaque instant avec elle pour recoller les morceaux de son coeur qui n'avaient pas profité d'assez de soutien, dont l'égoïsme s'était dessiné dans toutes ses relations. Maisie reprenait peu à peu une place qui lui avait toujours été destinée mais dont les murs s'étaient effrités uniquement par sa faute, et dans toutes les relations qu'il entretenait maintenant il y avait cette part de naïveté, de vérité, cette envie de faire mieux. Les rues de la ville étaient désertées, ne laissant passer que par lourdes intervalles des gens pressés qui courraient se mettre à l'abris, des voitures dans les pneus crissaient sur la route détrempée. Et Aiden, s'embarquant à l'arrière d'un des seuls taxi encore présent pour se rendre chez la Griffiths encore ignorante quant au fait qu'il venait la retrouver. Tirant son téléphone de la poche de son sweat-shirt, l'acteur avait tapé quelques mots pour la prévenir de son arrivée d'ici une dizaine de minutes, oubliant complètement le fait qu'elle pouvait se trouver ailleurs que dans son appartement, ne mesurant pas qu'il s'imposait chez elle sans lui demander son autorisation. Le coeur tambourinant de plus belle. Comme une crise d'angoisse, comme un bateau qui tangue au milieu de la mer. Aiden n'a rien à prouver à personne mais tout à se prouver à lui. Qu'il peut aimer. Que son coeur paralysé par la honte de ne jamais avoir été capable de ressentir autre chose que l'orgueil puisse raffoler de la présence de Mabel au point de débarquer chez elle sans prévenir. Oh les douces palpitations de l'amour qui se découvre dans l'organe d'un jeune garçon, les sourires que ça arrache aux lèvres de savoir qu'il tiendra bientôt sa main dans la sienne sans que personne ne vienne séparer le précieux, ni les caméras, ni les regards inquisiteurs.

C'est le sourire aux lèvres que le brun s'était rué hors du taxi pour se rendre jusqu'à la porte d'entrée en sprintant pour éviter au plus possible l'odeur de chien mouillé qui s'imprégnerait du hall d'entrée. Contre le bois de la porte il avait frappé trois coups sec, se protégeant du vent à l'aide de sa capuche, les mains enfoncés dans les poches jusqu'à ce qu'elle vienne lui ouvrir la porte. « Je sais que je devrais pas débarquer comme ça mais j'étais seul chez moi et je m'inquiétais pour vous. » En attendant de pouvoir entré dans ce qui était devenu sa deuxième maison tant il passait plus de temps ici que chez lui, Aiden avait glissé sa main vers la bonde pour presser ses doigts entre les siens. Si elle avait quelque chose de prévu ce soir alors l'acteur venait de briser tous ses plans, son regard de chien battu sur le pallier qui suppliait la Griffiths de le laisser entrer. « Si t'as quelque chose de prévue je fais revenir le taxi, mais rien que de te voir ça me rassure déjà. » Loin de lui l'envie de s'engouffrer de nouveau dans le taxi qui prenait déjà la route du centre-ville, mais pour ne pas être celui qui en imposait trop Aiden avait mis en sourdine son coeur pour ne pas que ce dernier trahisse son envie de rentrer, de la serrer dans ses bras, et de passer le reste de la soirée en sa compagnie.

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C'était les cheveux ruisselant d'eau et le souffle court qu'Aiden avait fait retenir les trois coups contre la porte de Mabel, pesant le pour et le contre de cette idée de débarquer chez elle sans autorisation maintenant que la légitimité de leur relation avait pris le dessus sur cette fausse campagne que tout deux avait essayé de mener. Il s'y sentait bien, chez la blonde, en compagnie de Rosie dont le regard enjoué suffisait à calmer les nerfs en pelote qui ne cessaient de le pousser vers ses vieux démons, pour autant il n'avait pas le droit de s'octroyer l'espace comme si il était sien, bien conscient qu'ils n'avaient jamais posé des mots officiels sur leurs sentiments. Quand Mabel avait ouvert la porte c'était tout le corps de l'acteur qui s'était détendu à cette image, apaisé de la savoir bel et bien là et non pas au milieu de la tempête rugissante. « On est bien barricadées, promis. Ça fait trois fois que je fais le tour de la maison pour vérifier que tout est sécurisé, tellement j'ai peur qu'il arrive un truc. » Aiden n'avait pensé qu'à fermer les volets avant de prendre le large, laissant un chat qui n'était pas le sien dans le noir complet avec assez de croquettes pour nourrir un chenil, et si la hauteur de son appartement laissait présumer que rien de grave ne pouvait arriver, il avait tout de même ressenti une pointe de culpabilité en attrapant les lèvres de la blonde. « Tu veux que je fasse le tour aussi pour être sûr ?  » A peine avait-il eu le temps de refermer la porte qu'un chien qui n'était, d'après lui, pas celui de l'actrice, s'était glissé entre ses jambes.

« J'ai rien de prévu, à part survivre à la tempête. Et essayer de gérer le chien de Lucas » Lucas ? Un sourcil arqué en guise de réponse, une main caressant le poil de l'animal soucieux, Aiden s'était raclé la gorge pour ne pas que le ton de sa voix ne trahisse l'appréhension d'entre un nom d'homme, inconnu qui plus est, entre les lèvres de sa petite amie. C'était comme de se prendre une gamelle lors de la première sortie à vélo, comme de voir voler en éclat un château de cartes qui avait pris du temps avant de tenir debout. Sans être franchement affreux, il y avait cette douleur sourde dans l'esprit du Turner dont les mots restaient bloqués en travers de sa gorge. « Il a l'air de ne pas tenir en place et le moment est mal choisi pour un footing… » Si il fallait se charger de faire courir le chien au travers de l'appartement ou bien de risque sa peau pour une pause pipi, Aiden ne pouvait décemment refuser de s'y coller, lui qui avait pris le parti de s'inviter plutôt que d'attendre de l'être officiellement. « Je suis contente que tu sois là  » Mabel l'avait de nouveau attiré vers elle pour déposer sur ses lèvres un baiser, et lui n'avait rien fait pour l'en empêcher tant le contact de sa peau sur la sienne avait cette tendance à le calmer, lui et cette incontrôlable idée de n'être qu'un passe temps dans la vie de la blonde. « Enlève ton manteau, tu seras plus confortable !  »

Aiden avait fait glissé son blouson de sur ses épaules pour l'accrocher dans l'entrée, une main toujours posée sur le chien dont l'odorat amélioré pouvait tout à fait conclure qu'un autre animal s'était frotté au pantalon du visiteur. « Aden, Aden ! T'es là !  » Le sourire aux lèvres le Turner s'était empressé de soulever la petite pour la porter à ses bras, faisant glisser son visage dans le creux de son cou. « Bien sûr que je suis là, je pouvais pas vous laisser toutes seules maman et toi. » Une part de lui, satisfaite, contrôlée, préférait cent fois les mots écorchés de Rosie et leurs effets plutôt que les pilules découpées sur le bord d'un évider. Et c'était ça, aussi, en outre, qui lui donnait le sentiment de se battre pour quelque chose de vrai. Rosie, Mabel, elles étaient tangibles, palpables, le genre de personnes qui rendent les combats plus beaux et les victoires plus fortes encore. « Je vais refaire un tour si jamais, non pas que je ne te fasse pas confiance mais ça me rassurerait aussi.  » Les savoir en sécurité était la pièce maîtresse de sa venue, passer du temps avec elle aussi, mais l'idée de ne pas connaître ses amis le rendait nerveux. « Je peux aussi sortir le chien, le temps ne devrait pas empirer tout de suite. » Le Turner avait besoin de s'occuper l'esprit pour ne pas penser à toutes les questions qui lui traversaient l'esprit.

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« Tu peux refaire un tour si ça te rassure » Ce qui le rassurait c'était de les savoir en sécurité elle et Rosie, peu importe le temps que ça lui prendrait de faire le tour de la maison quand bien même la blonde avait pris la précaution de fermer chaque fenêtre pour empêcher la pluie de se frayer un passage. Aiden avait ce besoin inconscient de faire les choses bien, de démontrer par des actes l'amour grandissant et lacérant ses tripes à chaque fois qu'il posait ses yeux sur elle. Si la démonstration de son affection passait par les actes de services et le contact physique, celui de Mabel se déclinait sous toutes les formes, passant d'un baiser déposé sur sa joue à un regard inquiet alors l'acteur le chérirait comme le plus grand des trésor. « C'est psychologique, rassure toi je te fais confiance sur la sécurité de cet endroit mais j'ai besoin de le voir pour le croire. » Sans jamais lâcher la main de la blonde ni décrocher son regard du sien, le Turner avait accueillit entre ses jambes un chien inconnu que Mabel n'avait jamais mentionné auparavant, tout comme le nom d'un homme inconnu qui avait fait tressaillir l'échine de l'acteur. Elle avait une vie en dehors de lui, des amis, des proches, tout un monde qui gravitait déjà bien avant qu'il ne fasse son apparition. Si Aiden avait toujours préféré la solitude aux moments de partage, à l'exception de Maisie, la blonde préférait sans doute la présence des autres au reflet dans le miroir. Et ça il se devait de l'accepter sans rien dire, sous peine de la voir disparaître. « Il est énergique oui… Et il doit sentir que je suis pas à l'aise avec les animaux, alors ça doit pas aider à ce qu'il reste calme. » Un maigre sourire était venu habiter les lèvres de l'acteur alors que sa main s'empressait de tenir éloigné de son entrejambe le chien d'un inconnu gravitant dans le monde sa petite amie et que son égo menaçait d'insulter sans aucune raison. « Ce Lucas, il t'as ramené de quoi l'occuper ? Des jouets ? Un truc du genre ? » Le prénom de l'homme avait glissé de façon trop appuyée entre ses lèvres, presque ironiquement, comme si la brûlure des lettres pouvaient laisser une trace dans l'air pour marquer l'appréhension de recevoir une réponse qu'il ne voulait pas entendre.

Le chien ne tenait pas en place, trop excité à l'idée d'avoir un nouveau compagnon avec lequel jouer ou bien trop anxieux de voir les éléments se déchaîner au dehors, et Aiden ne pouvait que rajouter à cette angoisse en passant nerveusement sa main tremblante dans les poils de l'animal. « Si t'arrives à le convaincre qu'il peut sortir, tu rendrais un grand service à tout le monde ! » L'acteur n'avait eu le temps de réponse que par un haussement d'épaules avant que Rosie ne vienne rehausser sa dose de dopamine, courant vers lui les bras tendus en prononçant approximativement son prénom, suffisamment bien pour le faire sourire. La petite bien calée dans ses bras, regrettant déjà d'avoir proposé de faire le tour de la maison alors que sa seule envie était de rester ici pour ne plus le laisser, Aiden avait acquiescé d'un mouvement de la tête avant de reprendre son manteau et de déposer Rosie au sol. « On va tenter le tout pour le tout, t'as une laisse quelque part ? » Sans attendre une réponse de la part de la Griffiths, Aiden avait embarqué avec lui la laisse qui pendait dans le couloir, associant le bonheur du chien à l'idée de sortir avec son envie de prendre deux minutes pour s'assurer que tout était dans l'ordre autours de la maison. Il était hors de question de ne pas être sûr de lui sur ce coup, de ne pas trouver le sommeil dans quelques heures pour un soucis de volet qui n'avait pas été assez baissé, mais surtout impossible de penser que quelque chose pouvait arriver aux filles. Fort de sa conviction qu'il pouvait très bien gérer un chien en déficit énergétique et le tour d'une maison trois fois plus grande que son appartement sans se retrouver trempé par la pluie ou trimbalé par le vent, Aiden avait entreprit de vérifier un à un tous les points apparaissant dans son esprit, de la gouttière aux coins de murs. Le chien tirait sur la laisse pour se réfugier à l'intérieur, et le vent tambourinant contre les temps de l'acteur ne lui permettait pas de penser, de prendre 5 minutes pour calmer l'angoisse de la savoir éprise d'un autre. Tout avait trop rapide, trop lourd de secrets pour Mabel puisse se confier sur ce qui faisait son quotidien, pour que lui puisse enfin s'épancher sur ses addictions passées, comme si deux inconnus avaient été réunis dans la même pièce avec pour but de faire passer leurs carrières avant eux. Aiden avait eu les yeux bandés, refusant de voir la vérité, de la croire encore plus. Il ignorait presque tout de la blonde, et les petits détails échangés au début des relations avaient été remplacés d'office par les photos en public et les baisers échangés devant les paparazzis.

C'est l'esprit embrouillé d'indécisions qu'il avait regagner la porte de la maison, le chien tirant plus fort encore pour enfin trouver refuge dans un endroit connu, trempé lui aussi, sentant le chien mouillé. « Je pense pas qu'il se soit dépenser mais au moins il a fait ses besoins pour la nuit. » Se secouant pour se défaire de la pluie, le chien avait pris soin de passer entre les jambes de son nouveau meilleur ami pour laisser sur son jean les traces de sa promenade mouvementé. « Pour la maison tout semble ok, mais je présume qu'on ne saura ça qu'une fois la tempête passée. » Aiden avait essuyé ses mains boueuses sur le tissu de son jean, foutu pour foutu, avant d'adresser un grand sourire à la petite fille qui lui tendait de nouveau les bras, maintenant confortablement installé dans un pyjama. « Je peux prendre ta salle de bain pour me changer ? Je veux pas risquer la pneumonie avec le tournage. » Pointant du doigt l'escalier menant à l'étage, l'acteur avait tendu sa main pour venir caresser la joue de la petite fille, en profitant pour effleurer la main de sa mère au passage. « Et si tu veux que je cuisine pour te remercier de ton hospitalité je peux le faire, mais je peux pas garantir le résultat. » Le chili raté de Dolly avait Maisie pour témoin, mais il avait besoin de sentir utile pour ne pas perdre la tête.

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Le chien n'était que le cadet de ses soucis et pourtant Aiden ne pouvait pas détourner son attention du fait qu'un autre homme était venu l'animal chez Mabel, un homme faisant sans doute parti de sa vie depuis plus longtemps que lui, un homme qui avait réveillé chez l'acteur une jalousie qu'on ne lui aurait jamais prêté. Après tout la blonde avait eu une vie avant lui, d'autres personnes étaient venus combler les petits espaces de son existence, un homme l'avait même épousé et elle avait eu un enfant. Tout ça était logique, dans l'ordre des choses, et pourtant il frémissait à l'idée de la savoir avec d'autres que lui, leurs mains dans la sienne comme il le fait. « Il a ramené des jouets et son panier favori. Je pensais même pas qu'un chien pouvait choisir son panier favori. Et heureusement, il adore jouer avec Rosalie, et elle a autant d'énergie que lui ! » Lucas avait sans doute tout prévu pour remercier Mabel d'avoir gardé son chien dans un moment pareil, et Lucas était sans doute en train de risquer sa vie pour sauver celles de ceux qui affronteront la tempête beaucoup moins à l'abris qu'Aiden, et pourtant l'acteur avait cette envie de fuir l'appartement pour ne plus entendre son nom, pour ne plus avoir en tête sa présence. « Heureusement, parce que sans elle on aurait eu plus de mal à le dépenser pour ne pas qu'il ne tourne en rond. Et j'espère que l'orage ne vas pas lui faire peur. » Le Turner n'avait rien contre les bêtes, en témoigne le chat laissé à la maison qui se coucherait dans ses costumes en attendant que la tempête passe, alors l'idée de refaire un tour de la propriété en compagnie du chien lui donnait aussi une bonne excuse pour se vider la tête et ne pas prendre celle de Mabel pour une jalousie malpolie.

Alors il avait fait le tour de la maison pour se rassurer mais aussi pour tenter de faire disparaître les pensées de son esprit, seul dans une tempête marquante autant par le vent qui faisait tomber les branches que la par la pluie frappant son corps. Le chien n'avait pas résisté à la balade mais se contentait de faire ses besoins avant de tirer sur la laisse pour rentrer, incapable sûrement de supporter le bruit fracassant des souffles s'engouffrant dans la ville. Les vêtements trempés l'acteur avait rejoins la porte en frappant légèrement contre le bois pour indiquer sa présence, et quand Rosie s'était avancée vers les bras tendus il n'avait pas résisté à la porter malgré les gouttes d'eau et les cheveux trempés. « Merci d'avoir tout revérifié » Le chien s'était empressé de rejoindre la cuisine tout en laissant des traces de boues sur le carrelage, et Aiden s'en était voulu d'avoir attiré autant de désordre chez la blonde, de part sa présence mais aussi de part cette envie de tout checker derrière elle, non par manque de confiance mais simplement pour faire taire les inquiétudes défilant dans sa tête. « T'en fais pour ça, votre sécurité m'importe plus que la tempête. » Sinon il n'aurait pas débarqué chez elle à l'improviste, se contentant de lui envoyer des messages depuis chez lui pour s'assurer qu'elle aille bien. La vérité tenait dans le fait qu'il avait besoin de voir de ses yeux que Mabel allait bien, que Rosie n'avait pas trop peur, et que tout se passerait bien. Egoïstement il pensait que sa présence suffisait pour que le temps les épargne d'un danger comme une vitre brisée ou une porte qui s'envole. Guettant d'un coin de l'œil les mouvements déchirés du chien, Aiden avait pointé du doigt l'escalier menant à l'étage tout en quémandant de pouvoir se changer afin de ne pas risquer un coup de froid qui le tiendrait écarter des plateaux pendant un moment. « Bien sûr, va te changer ! Il doit y avoir un de tes pulls dans la commode de ma chambre, si tu as besoin ! »  Bien évidemment qu'il avait laissé derrière lui des traces de cette relation, un pull dans la commode, un scénario sur la table basse, du parfum dans la salle de bain, comme pour s'assurer que tout ça n'était pas qu'un rêve qu'il imaginait les yeux grands ouverts. Mabel était avec lui, aussi inconcevable que cela puisse paraître, et il était à elle, quand bien même les mots ne pouvaient pas encore sortir de sa bouche. « A moins que tu veuilles que j'agrandisse l'un des tiens, mais je savais bien que de laisser des vêtements ici me servirait à un moment ou à un autre. » Sa main avait pressée un instant celle de la Griffiths avant qu'il ne s'aventure dans l'escalier pour pouvoir se changer, les vêtements dégoulinant sur les marches alors qu'il s'époumonait de pouvoir faire la cuisine pour la remercier de son hospitalité.

« Et t'inquiète pas pour la cuisine, je dois avoir des pizzas surgelées et des sushis au frigo. Tu préfères manger quoi ? » Le Turner détestait les sushis d'avoir gâchés pour lui le plaisir de manger du poisson, alors dans une moue dégoûtée il s'était tourné à quelques marches de l'étage pour s'adresser à Mabel. « Pizzas c'est parfait, et c'est réconfortant ! » Sans vouloir imposer sa vision des choses, mais pour être sûr d'avoir quelque chose dans l'estomac pour affronter le reste de la soirée qu'ils passeraient sûrement à s'inquiéter de savoir si tout irait bien pour la maison, pour eux aussi. Dans la commode de la chambre il avait tiré un pull à grosses mailles noires avant de s'engouffrer dans la salle de bain, faisant glisser son haut mouillé de sur ses épaules avant de l'étendre dans la douche pour être sûr de ne pas faire plus de dégâts. Dans le miroir de la salle de bain son regard lui renvoie l'image d'un jeune homme dépassé, aux cernes creusées sous ses yeux, dont le corps rougi par la pluie marque encore les traces d'années d'addictions sous la forme d'une peau tachetée de boutons, comme un adolescent. Qui voudrait de lui à cet instant ? Qui pourrait le rassurer sur toutes les petites victoires qu'il s'impose pour aller mieux ? Si Mabel est encore loin de savoir tout ce qui compose ou composait son quotidien, comme serait elle à même de le prendre dans ses bras pour lui montrer que sa vie ne s'arrête pas à l'addiction ? Pendant un instant il s'image un quotidien où elle est au courant, et où elle ne s'est pas enfuie devant les révélations. Mais ça n'arrivera pas, car Aiden à toujours pris peur devant les autres, parce qu'il n'est jamais lui-même par peur de les voir partir.

Le pull chaud sur les épaules et le cheveux secs, il était descendu à pas de loup en s'arrêtant avant les dernières marches, profitant un instant du spectacle qui se jouait devant ses yeux. Mabel et Rosie dans la cuisine qui profitaient d'un instant à elles, sans se rendre compte qu'il les observait du coin de l'œil. « Vous en profitez pour vous raconter des secrets ? » Le Turner avait franchit le cap des quelques marches restantes avant de se glisser dans la cuisine aux côtés de Mabel, agrippant la petite main de Rosalie au passage alors que le chien avait retrouvé le chemin réconfortant de son panier et semblait plus calme que durant les précédences minutes. « Merci encore d'avoir accepté que je vienne, rester seul chez moi n'aurait rien arrangé à mon inquiétude. » Une main sur les hanches de la blonde il s'était adossé au comptoir, profitant d'un instant de quiétude avant que ses pensées ne viennent une nouvelle fois jeter le doute sur cet instant.

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Dans un pull aux grosses mailles réconfortantes, et malgré le reflet du miroir qui lui renvoyait son image de chien mouillé, les boucles naissantes sur le sommet de son crâne, Aiden avait pris de longues minutes pour tenter de calmer son anxiété. Ca se reflétait dans les mains tremblantes qu'il tentait de calmer en les faisant coulisser contre son jogging, entre elles, sur le poils de sa barbe, partout ailleurs pour ne pas avoir à regarder les signes de son addiction. Elle était tapis dans l'ombre, l'envie. Il était caché dans un recoin de la pièce, le besoin. Depuis des semaines Aiden suivait quotidiennement et drastiquement les conseils de son groupe de paroles, dont Mabel ignorait tout, afin de combattre l'addiction. Sa peau de jeune homme avait perdue de son éclat quand les premières heures de sevrage étaient apparues, laissant place des boutons comme de l'acné au milieu de son front, dans les plis de son menton. Et puis il y avait la tristesse aussi, constante, carnivore, qui dévorait ses intestins au point de ne plus le faire sortir de chez lui. Maintenant Lucas, l'inconnu dont il pouvait sentir l'odeur dans les pièces, la présence dans les draps. Son cerveau lui jouait des tours pour tenter de la persuader que tout ça n'était qu'une illusion, que la présence de la Griffiths ne réussirait jamais à faire taire les voix dans sa tête.

En franchissant le cap des dernières marches pour rejoindre la blonde et sa fille, Aiden avait pris de longues secondes pour les observer s'échanger des bouts de phrases avec le sourire, des secrets que personne ne pouvait deviner, et ça lui avait donné envie de fondre en larmes. Se rattrapant aux barreaux de l'escalier il avait tout de même haussé un sourire avant de se glisser contre le comptoir, les doigts effleurant les hanches de Mabel. « T'étais pas là, alors tu peux pas savoir nos secrets. » Si le sourire sur ses lèvres livraient une belle prestation, c'était surtout son rire entrecoupé de moments de bonheur qui témoignait le plus de cet amour présent. Il l'aimais, sans pouvoir lui dire, ne faisant qu'offrir des petits bouts de lui encore et encore jusqu'à ce qu'elle ait tout entre les mains, tout de cet homme torturé dont la seule préoccupation pendant une tempête était de les savoir en sécurité. « Et si je demande gentiment ? » Avec la main de Rosie dans la sienne et Mabel glissé contre lui, Aiden avait des envies de conquêtes. Après tout, l'acteur pouvait se donner les moyens d'aller mieux plutôt que de rester coincé dans la sempiternelle tornade du "pas assez". « Je suis contente que tu sois là. J'ai pas à m'inquiéter de ce qui peut arriver dans ton quartier parce que je t'ai sous les yeux pour m'assurer que tout va bien. Et ça me rassure que tu sois avec nous. Même si je sais que tu peux rien faire contre la tempête, c'est quand même mieux que tu sois avec nous. »

Le baiser échanger entre les amants avait pris brusquement, rappelés à l'ordre par la sonnerie du four qui les avait fait sursauter, puis sourire. Rosie, dont l'impatience allait de paire avec l'excitation du chien, s'était empressé de rejoindre la table dressée pour ne pas manquer une miette de la pizza que sa mère sortait, fumante, du four. « Pi-a ! Pi-a ! Bon appétit ! » Adossé contre le dossier de la chaise le Turner avait profité d'un instant de calme pour fermer les yeux, préférant les prières silencieuses que les bénédicités malaisantes dont personne ne voulaient vraiment et qu'on ne soupçonnait pas venir de ce petit con perturbateur. « Merci pour la pizza mais j'aurai pu cuisiner, vraiment, pour te remercier au moins. » Si Mabel avait choisi de lui laisser le champ libre dans la cuisine ce soir plutôt que d'assurer un repas, même surgelé, jamais elle n'aurait pu s'enlever de la tête qu'en plus d'être trop jeune il était aussi un désastre derrière les fourneaux. « Vous viendrez à la maison bientôt, et je t'offrirai le meilleur chili que tu n'as jamais goûté. » Dolly s'en retournait sûrement dans sa tombe, encore, levant les yeux au ciel devant la détermination de son petit-fils à souiller sa mémoire en prétextant avoir les capacités de refaire la recette à la perfection. « Et sinon, tu vas me laisser deviner qui est ce Lucas ? » Un maigre sourire était venu habiller ses lèvres alors qu'il découpait un morceau de croûte pour le glisser au dit chien. Il était jaloux mais tentait de ne pas le montrer, pas trop fort du moins, reposant ses couverts sans pour autant détacher son regard de la blonde. En avait-il le droit, d'ailleurs ? De se montrer ainsi alors que leur relation débutait encore.

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« On est pas de grands cuisiniers, toi et moi, alors autant savourer ensemble un repas qui ne nous a demandé aucun mal ! » Comme si elle avait lu dans ses pensées que, malgré sa tentative de faire croire le contraire, Aiden avait beaucoup plus de mal à faire cuir quelque chose de mangeable, trouvant toujours de quoi être rassuré dans les applications de livraison qui défiguraient son téléphone. Pour autant il n'y avait rien de plus intime pour lui que de partager un espace réduit dans une cuisine, que de se donner du mal pour la personne que l'invite, et il avait toujours observé du coin de l'œil - et le sourire aux lèvres - les rares instants où ses parents feintaient encore l'amour en se réunissant dans la cuisine de sa maison d'enfance. Mais Mabel avait raison, comme le regard de l'acteur le laissait deviner, de mettre sa confiance dans des plats tout prêts beaucoup plus adaptés à ce genre de soirée, et au moins Rosie mangeait à sa faim sans décomposer un à un les aliments dans son assiette. « Heureux de savoir que tu doutes de mes compétences culinaires. » Un petit sourire en coin avait suffit pour faire comprendre à la blonde que la phrase n'était que teintée d'humour, et en rien présente pour remettre en questions les intentions de la Griffiths. Pour autant, et comme il l'avait bien cherché, le reste de la conversation avait pris une tournure différente alors que la blonde s'accommodait d'une part de pizza que lui avait laissé de côté, l'estomac noué par la réponse tant attendue mais aussi tant redoutée.

Il n'avait aucune bonne raison de ressentir cette jalousie, rien qui ne pouvait justifier son appréhension quand à la relation entretenue entre Mabel et le propriétaire du chien dont le museau ne traînait pas loin de la table, si jamais une part de pizza venait à tomber. Mais il la ressentait. La jalousie, l'incompréhension, la peur aussi. Aiden n'avait rien d'extraordinaire, rien de stupéfiant, il allait et venait dans la vie des gens sans y laisser de marques, rien d'autre qu'une belle gueule et un beau nom à qui on prêtait sans vergognes des histoires sans lendemain. Jamais celui avec lequel on envisage du plus, du mieux, et ça le terrifiait.
« Lucas est un vieil ami, nos parents se fréquentaient et on était envoyé jouer dans le jardin ou dans nos chambres vu qu'on avait le même âge » Le coeur tambourinant dans la poitrine Aiden avait baissé les yeux vers le sol, les joues rosies par sa curiosité mal placée et par les propos de la blonde destinés à lui faire comprendre qu'elle pouvait avoir des amis sans avoir besoin de son aval. Comme un enfant punit dans un coin de la pièce, il avait attendu patiemment le reste de la phrase. « On s'est perdu de vue quand je suis partie à Londres, mais on se revoit ces derniers mois. C'est un bon ami ! » Elle marquait ses mots en faisant glisser sa langue sur la relation qu'ils entretenaient tous les deux, afin de se faire bien comprendre par l'acteur qui n'avait pas encore osé reprendre la parole. « C'est super d'avoir pu le retrouver ici, vous vous êtes pas oubliés c'est cool. » Pour peu qu'il rajoute que ça lui faisait plaisir de savoir qu'elle avait des amis, comme le bon crétin qu'il était. Aiden se sentait débile d'avoir pu penser à un moment que Mabel était le genre de femme à le trahir, à s'enquérir d'autres hommes plus âgés sans doute, plus matures, aussi. C'était le petit garçon qui avait peur de se faire trahir, l'adolescent ayant grandi trop vite qui s'inquiétait dès que ses proches avaient d'autres amis que lui. Aiden passait son temps à se voir en dessous de tout alors qu'il avait, justement, tout.

« Il était pompier, mais il a eu une mauvaise blessure, et il a dû arrêté son job. C'est difficile pour lui, il aimait vraiment son travail. J'imagine même pas comment je réagirais si je devais arrêter de faire ce que j'aime… » Pompier, de surcroit, le genre qui donnerait sa vie pour celles des autres sans y penser à deux fois. Les yeux rivés sur la part de pizza qui n'avait pas dégrossie de son assiette, et le pensées bien ailleurs que dans le fait de manger quoi que ce soit d'autre que sa honte, Aiden avait simplement hoché la tête avant de répondre. « Ça a dû être compliqué pour lui de mettre un frein à son boulot, surtout dans ce genre de métier, mais je suis sûre que tu es bourrée d'autres talent que celui de jouer la comédie, tu t'en sortirai forcément. » A cet instant le Turner s'était laissé aller à imaginer les opportunités de carrière qui s'offraient à lui si jamais tout ça prenait fin, parce qu'il n'y avait pas vraiment réfléchi quand la chance lui était tombée dessus, préférant s'éloigner de l'université pour se consacrer uniquement aux petits rôles qu'on lui offrait, Aiden n'avait jamais fait d'études et ne comptait aucune autre corde à son arc que celle de jouer pour les autres. « T'as déjà fait du mannequinat, du chant, et même si tu mettais à la peinture je suis persuadé que beaucoup te suivraient les yeux fermés, moi le premier. » Un sourire était venu orner les lèvres de l'acteur alors que le visage endormi de Rosie avait attiré l'attention des adultes. Les émotions avaient été trop forte pour la petite aujourd'hui, et personne ne pouvait remettre en cause son état de fatigue marqué par la pointe de sauce tomate sur son nez.

« Tu veux aller dormir baby girl ? » Dans un mouvement de tête peu convaincant, les mains entourées sur une part de pizza qui refroidissait, Rosie avait tenté de donner le change pour ne pas se retrouver au lit tout de suite. « Aiden et Jazz seront toujours là demain, t'en fais pas. » Mabel évoquait une promesse qui était restée incertaine jusqu'à présent, celle de pouvoir se mouvoir encore un peu dans cet appartement spacieux en attendant que la tempête se termine, celle de ne pas être seul demain matin. Malgré la jalousie évidente que l'acteur avait démonté, la Griffiths restait encore à ses côtés pour calmer le feu, attendrir son cerveau. « Promis je ne bouge pas d'ici. » D'un geste calme il avait passé la paume de sa main contre la joue de la petite, se voulant rassurant pour ne pas qu'elle questionne sa mère en prenant la direction de sa chambre. « Je vais faire la vaisselle, si tu veux aller la coucher tranquillement. » C'était bien le moins qu'il pouvait faire pour la remercier de l'avoir accueilli chez elle, nourrit et rassuré.

just roll with the waves

But all of that is just a dream, shattered now, and everything's changed with one car and one night, It's driving through the prime of your life.