it's all about ego (james)

(#) Sujet: it's all about ego (james) Mar 30 Jan 2024 - 20:13

it's all about ego
@James Weatherton & Lena Edwards

C'est vêtue d'un tailleur large que Lena s'était rendue à l'Emerald pour la première réunion d'organisation qu'elle avait de le semaine. Depuis que les clichés d'Adrian devant son immeuble étaient sortis, ruinant toute ses chances de poursuivre leur fausse histoire avec Micah et la faisant par la même occasion passer pour une femme adultère, elle avait décidé de se concentrer sur la réussite de son entreprise plutôt que sur le partage de sa vie sur les réseaux, préférant même prendre beaucoup de distance avec cet aspect de sa vie pour tenter de sauvegarder le reste de sa santé mentale. Jusque ici, ça fonctionnait plutôt bien : se concentrer sur son entreprise était largement bénéfique et elle se rappelait ô combien gérer une affaire était plus aisé que de s'éparpiller sur des projets trop différents les uns des autres. Redorer son blason, voilà la perpétuelle quête qu'elle suivait sans pouvoir en démordre, au même titre que tout ceux qui vivaient comme elle sous les feux constant des projecteurs. Sans une image qui la mettait à son avantage Lena n'était rien, et en même temps elle était incapable de rester lisse et de tout contrôler comme elle y parvenait autrefois. Elle avait fini par croire que sa carrière, sa vie et l'ensemble de ses relations étaient toutes vouées à l'échec mais que pourtant, elle n'avait d'autre choix que de continuer à essayer de faire au mieux ; à essayer de se montrer sous le meilleur angle. Difficile de dire si elle voulait convaincre le monde de ses capacités et de ses qualités ou si elle cherchait à s'en convaincre elle même. En tout cas, elle était constamment à tenter de prouver sa valeur, et ce besoin inlassable était d'autant plus exacerbé qu'elle avait décroché un contrat lié aux Weatherton. Elle aurait aimé être associée à ce nom depuis bien longtemps déjà, mais les choses n'avaient pas jouées en sa faveur alors qu'à peine quelques temps après s'être fait découvrir sur les réseaux, un premier scandale était venu entacher son image. C'est en comprenant qu'elle n'aurait plus de nouvelles de James Weatherton suite à sa descente aux enfers qu'elle s'était promis de ne plus jamais devoir compter sur quiconque pour réussir. Et bien que cet épisode était resté dans le passé et qu'il lui avait appris une leçon, l'aidant à forger un caractère suffisamment endurci pour survivre dans la jungle médiatique, elle n'en gardait pas moins un goût amer en bouche, une certaine rancœur. Lena avait essayé tant bien que mal de ne pas y penser dès qu'elle passait la porte de l'Emerald Hotel au fur et à mesure de ses visites. Pourtant, elle appréhendait l'instant où elle finirait par devoir croiser la route de James, s'étant amusée pendant des années à agilement l'éviter à chaque fois qu'ils ne risquaient de se tomber dessus. Deux choses lui facilitaient la tâche et lui permettraient de garder les pieds sur terre en toutes circonstances : elle avait de l'expérience et était loin de la jeune ingénue qui avait été repérée par la maison Weatherton des années auparavant ; James lui aussi avait semé quelques erreurs sur son passage, faisant couler de l'encre et parler les gens sur son compte. Peu importe que les rumeurs étaient restées discrètes à son sujet, il ne valait pas mieux qu'elle et elle l'avait compris. C'est pour ça qu'elle s'était dirigée vers lui en le voyant passer à quelques mètres d'elle dans l'immense espace d'accueil de l'hôtel. « James ? Bonjour. » Elle avait beau avoir réfléchi longtemps à son sujet et s'être rassurée comme elle avait pu, toute la confiance qu'elle arborait jusque là semblait s'éteindre alors qu'elle avait croisé son regard. Si elle y avait pensé souvent, Lena ignorait si James se souvenait bien d'elle, vu le peu de considération dont il avait fait preuve à son égard - même si l'esclandre qu'elle avait fait risquait d'être difficilement oubliable. Et s'il se souvenait d'elle, il restait toujours une possibilité pour qu'il n'ait pas envie d'être à son contact. Dans n'importe lequel de ces cas, elle risquait de ne pas apprécier la tournure de leur échange. Mais puisqu'il était trop tard pour agir comme s'ils ne s'étaient pas vus, elle préférait autant faire la conversation. « Vous avez prévu d'assister à notre réunion au sujet de la soirée de lancement ? »

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(c) harley

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@LENA EDWARDS & JAMES

Penser qu'il n'avait pas le cœur à se plonger dans le travail en ce moment serait bien mal connaître James, qui tenait essentiellement debout parce qu'il pouvait justement s'y noyer pour oublier combien le poids sur son cœur pesait lourd et se rappelait continuellement à lui. Personne ne serait donc surpris de voir qu'il n'avait pas arrêté depuis l'annonce de la mort de son père, pourtant incité par tout son entourage à lever le pied. Un concept qui en ce moment lui paraissait plus dérisoire que jamais, alors que chaque maudite réunion avec le conseil d'administration enfonçait le couteau dans une plaie béante et sans doute pas près de se refermer, là où la dernière chose dont il avait besoin c'est qu'on lui parle chiffres et décisions. Weatherton était pourtant le premier de ses radeaux de survie depuis plusieurs semaines et son atelier l'endroit où il parvenait à exorciser sa peine pour en faire quelque chose de productif, à défaut que quoi que ce soit semble pouvoir l'atténuer durablement. Le soutien sans faille de Cristina couplé à celui de ses cousins l'aidait malgré tout à tenir debout lorsque le chagrin menaçait de le dévorer de l'intérieur, tout comme la tendresse d'Auden devant qui il se pardonnerait presque d'avoir craqué et percé son masque d'imperméabilité auquel il tenait tant. James était loin d'être seul, il était même plus entouré que jamais, et ça aidait beaucoup à ce qu'il se motive à garder la face et à combattre des démons plus que jamais susceptibles de le tenter. Rien qu'aujourd'hui, alors que Weatherton avait signé une nouvelle collaboration de choix et que le Emerald avait naturellement été choisi pour l'organisation de la soirée de lancement, le créateur savait que les tentations seraient nombreuses et qu'il lui faudrait lutter pour ne pas faiblir. C'était d'autant plus inconcevable que ce nouveau contrat avait vu réapparaître une figure de son passé, Lena Edwards n'étant définitivement pas un nom qu'il aurait pu oublier quand bien même James s'était assuré de mettre un terme à leur dernière collaboration avant même que celle-ci ne débute. Certains diraient qu'il avait réagi avec autant d’exagération qu'il en était capable, à l'époque, et que la blonde aurait eu toutes les raisons de ne jamais plus vouloir avoir à faire à lui, mais il semblerait qu'elle se soit laissée convaincre elle aussi par l'attrait de ce nouveau contrat. James, lui, avait plus généralement besoin de focaliser toute son attention sur ce qui pouvait lui éviter de ressasser la mort de son père, quitte à mettre un peu de sa fierté de coté face à celle à qui il avait montré bien moins de considération quelques années plus tôt. « James ? Bonjour. » Il n'avait pas fallu bien longtemps pour qu'il tombe justement sur elle en remontant le hall, n'ayant aucun mal à imaginer Cristina s'amuser de cette scène un peu plus loin. Parce que si son épouse le savait assez professionnel pour prendre sur lui en cet instant, elle n'ignorait pas qu'une part de James se rendait à cette réunion à reculons. « Lena. » Elle n'avait pas vraiment changé depuis la dernière fois, mais sans doute avait-il surtout cette impression parce que la jeune femme avait fait quelques peu parler ces derniers temps sur la scène médiatique, offrant plus d'occasions à James qu'il ne l'aurait voulu de se tenir au courant de sa vie personnelle.

« Vous avez prévu d'assister à notre réunion au sujet de la soirée de lancement ? » Il n'éprouvait pas facilement ce sentiment pour autrui, mais il devait reconnaître que ça forçait un certain respect chez lui de voir que Lena ne se défilait pas et allait jusqu'à lui faire la conversation comme s'ils s'étaient quittés en bons termes. Il n'aimait pas franchement les faux semblants, James, mais ici elle lui donnait plutôt l'impression de vouloir dépasser leurs différends pour le bien de leur travail et il ne comptait pas saper tous ses efforts pour le plaisir d'être un emmerdeur. Il en avait gros sur le cœur, suffisamment pour que ça l'incite sans doute à faire encore moins d'efforts que d'habitude pour se rendre un tant soit peu sympathique, mais il savait encore quand il était dans son intérêt de prendre sur lui. « C'est dans mes intentions, oui. » Il avait toujours eu une sainte horreur des réunions pour la simple et bonne raison qu'il avait toujours préféré la pratique à la théorie, mais il n'en serait pas là aujourd'hui s'il avait déjà négligé ce genre de choses. Et ici, alors qu'autant de monde fournissait des efforts pour que cette soirée de lancement soit un succès, il lui paraissait normal d'y mettre du sien à son tour. « J'imagine qu'il est inutile que je vous demande si tout est fin prêt de votre coté. » Son regard sombre scruta le sien un instant, peut être avec l'intention de lui montrer qu'il était aussi sérieux qu'il en donnait l'impression. « Parce qu'autant que vous le sachiez tout de suite, je suis toujours aussi exigeant que le souvenir que vous en avez probablement gardé. » Autrement dit, s'il était plus que prêt à faire sa part du boulot pour que cette collaboration soit un succès à la hauteur de son travail et du sien, il valait mieux qu'elle soit certaine de ne pas lui faire perdre son temps. Il n'avait théoriquement plus besoin d'être convaincu depuis l'instant où le contrat avait été rédigé et qu'il avait estimé que Weatherton gagnerait autant à être associé à Lena que l'inverse, mais ça ne l'empêcherait pas de se montrer aussi pointilleux et intransigeant que d'ordinaire si quoi que ce soit ne lui semblait pas au point. Finalement, son naturel revenant au galop et son sarcasme avec lui, James laissa son regard balayer la pièce et lui présenta son profil au moment de souffler. « J'étais assez surpris quand j'ai entendu parler de votre évolution professionnelle, pour être franc. Je vous pensais plus accaparée par les rebondissements dans votre vie privée. » Oui, il s'était juré de faire des efforts, mais ce ne serait pas vraiment James s'il ne saisissait pas l'occasion pour lui faire subtilement comprendre qu'il n'avait rien raté des déballages médiatiques autour de sa vie amoureuse, digne d'un soap opéra des plus grotesques de son point de vue. On mettrait ça sur le compte de son état et du fait qu'il compensait le sentiment de vide qu'il éprouvait depuis des semaines par une double dose d'aigreur et d'impertinence.

(#) Sujet: Re: it's all about ego (james) Sam 16 Mar 2024 - 21:15

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@James Weatherton & Lena Edwards

A se perdre dans un milliard de projets pour suivre la moindre de ses idées, Lena s'était perdue sur bien des points. Sa décision de se recentrer sur ses premières ambitions n'avait pas été facile à prendre car elle signifiait un certain changement dans ses habitudes de vie, mais elle s'y était faite plus facilement que prévu. Avoir signé un contrat avec la maison Weatherton était venu marquer la réussite de ses efforts acharnés pour redorer le blason de son entreprise ; parce que c'était plus facile à faire que de s'occuper de sa propre image, même si les deux étaient étroitement liés. Bien que cette collaboration était une fierté pour la blonde, elle était bien consciente qu'il était hors de question pour elle de s'en contenter : cet évènement n'était qu'une opportunité pour elle de faire ses preuves auprès de celui qui ne lui avait pas laissé cette chance bien des années auparavant. Elle avait le sentiment qu'en le convaincant lui de ses compétences, elle en convaincrait d'autres au passage ; tant pis si elle aurait préféré qu'il en soit autrement. Son souffle s'était coupé un instant alors qu'elle avait aperçu James. Pour éviter tout risque de se laisser surprendre par lui et en s'imaginant qu'elle mènerait la conversation si elle était celle qui l'entamerait, elle s'était dirigée à sa rencontre rapidement. « Lena. » Lena avait beau avoir bien évolué depuis leur dernière rencontre en face à face, elle ne pouvait s'empêcher de le trouver impressionnant et ceux, même si elle avait compris que personne dans ce bas monde n'avait réellement le niveau d'assurance qu'il prétendait avoir. « C'est dans mes intentions, oui. » avait-il répondu, mais Lena pouvait discerner une certaine réticence dans sa voix. Elle comprenait parfaitement ses appréhensions, lui qui était plus connu pour ses élans créatifs que pour sa patience et son envie de participer à des groupes de travail. « J'imagine qu'il est inutile que je vous demande si tout est fin prêt de votre coté. » Elle avait hoché la tête vivement et sans réfléchir. « Parce qu'autant que vous le sachiez tout de suite, je suis toujours aussi exigeant que le souvenir que vous en avez probablement gardé. » Et elle n'en attendait pas moins de lui. « Je n'aurais même pas osé me présenter aujourd'hui si ce n'était pas le cas. » Décevoir James et la maison Weatherton était trop risqué au point où elle en était. « J'étais assez surpris quand j'ai entendu parler de votre évolution professionnelle, pour être franc. Je vous pensais plus accaparée par les rebondissements dans votre vie privée. » Lena sentait le poids de chaque mot peser sur ses épaules alors que la conversation avec James prenait une tournure qu'elle aurait évidemment préféré éviter. Son regard sombre, pénétrant, semblait sonder chaque recoin de son âme, comme s'il cherchait à déceler la moindre faille dans l'armure qu'elle avait passé tant de temps à se forger. Elle se tenait droite, son expression demeurant impassible malgré le tumulte de pensées qui tourbillonnaient dans son esprit. Elle aurait eu envie d'exploser, mais elle se contentait d'un rictus. Malgré sa déception de le voir mettre le sujet sur la table, Lena savait qu'elle ne pouvait pas se permettre de laisser ses émotions prendre le dessus. « Et je suis plus que surprise de l'intérêt que vous pouvez encore porter à ma vie privée. Même si je ne devrais pas l'être. » James était bien du genre à se tenir informé des frasques de ses éventuels partenaires professionnels, craignant que ces derniers ne puissent entacher sa propre réputation. C'est cela même qui avait mis un terme précoce à leur collaboration, à l'époque. « J'avais seulement pensé que le fait que vous ayez décidé de collaborer avec moi signifiait que vous étiez au dessus de tout ça maintenant. Que vous aviez appris à dépasser ce que les médias peuvent inventer pour faire leur chiffre d'affaire. » Avait-elle lancé pour jouer la carte de l'honnêteté, une pointe de déception non dissimulée dans sa voix. Bien sûr que James s'était tenu au courant. Mais la présence de Lena à l'Emerald signifiait qu'il n'attachait plus autant d'importance à de genre de choses, non ? La question se posait légitimement, et elle en venait même à se demander si elle n'était pas ici la victime d'une farce cruelle qu'il aurait voulu lui jouer. « Si ce n'est pas le cas, qu'est-ce que je fais là ? » Elle aurait pu réagir d'une façon plus diplomatique, mais il était hors de question que son implication dans leur projet commun se retrouve une nouvelle fois avortée.

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@LENA EDWARDS & JAMES

Sans aller jusqu'à dire qu'il l'avait peut être trop durement jugée à l'époque, James était au moins prêt à reconnaître que Lena lui apparaissait aujourd'hui comme une jeune femme plutôt convaincante au poste qui était le sien, forcé d'admettre aussi que sa réussite et la façon dont elle semblait avoir repris sa vie en main avait quelque chose de fascinant. Peut être n'était-il plus tout à fait aussi objectif depuis qu'il était lui-même bien placé pour savoir ce qu'une addiction pouvait avoir d’insidieuse et indomptable – auquel cas, il ne l'admettrait de toute façon jamais – mais une part de lui était résolue à se montrer professionnelle et à faire table rase du passé. Du moins, après s'être fendu de quelques allusions aussi délicates (non) qu'à son habitude, parce qu'on ne chassait quand même pas si facilement le naturel. « Je n'aurais même pas osé me présenter aujourd'hui si ce n'était pas le cas. » Il était prêt à le croire, surtout après la façon dont les choses s'étaient déroulées à l'époque : il y avait des précautions qu'il valait généralement mieux prendre avec quelqu'un d'aussi exigeant que l'était James, quand bien même à l'époque ce n'était pas la qualité de son travail ou son sérieux qui avaient posé problème. « Et je suis plus que surprise de l'intérêt que vous pouvez encore porter à ma vie privée. Même si je ne devrais pas l'être. » Il plaidait volontiers coupable, c'était une habitude pour lui de s'assurer que ceux avec qui il choisissait de travailler ne traînaient pas leur lot de casseroles, un peu trop intransigeant dès qu'un scandale avait le potentiel d’entacher la réputation de cette Maison fondée par son grand-père et qui composait sa plus grande fierté. Il s'était montré dur et intraitable par le passé à cause de ça, Lena était bien placée pour le savoir. « Au moins, personne ne peut douter que votre nom fasse vendre et suscite une certaine curiosité. C'est plutôt dans l'intérêt de cette collaboration, j'imagine. » Et s'il n'avait pas hésité à l'époque à tout arrêter lorsqu'il avait pris connaissance de ses problèmes d'addiction – quelle ironie, aujourd'hui – il faisait la distinction entre ce genre de frasques et les articles qui s'étaient intéressés de près à la vie sentimentale de la jeune femme. Des articles assez grotesques pour certains mais qui ne menaçaient pas réellement l'image de Weatherton, pas alors que leur nouvelle égérie masculine venait lui-même de faire les frais d'une 'une' de ce genre et qu'elle avait sensiblement boosté les ventes de leur dernière collection de fragrances. Aux yeux du public, l'image de Lena suscitait un intérêt bien plus sain qu'elle ne l'aurait fait à l'époque, et c'était ça qui comptait à ses yeux : que certaines choses fassent parler, mais qu'ils puissent toujours en tirer avantage. « J'avais seulement pensé que le fait que vous ayez décidé de collaborer avec moi signifiait que vous étiez au dessus de tout ça maintenant. Que vous aviez appris à dépasser ce que les médias peuvent inventer pour faire leur chiffre d'affaire. » James n'avait pas de réel avis sur l'authenticité de ce que pouvait bien colporter la presse, mais il ne prétendrait pas n'avoir pas souvent pensé que ces torchons ne reculaient devant rien pour se fendre d'un titre accrocheur et étaient peu souvent dignes d'intérêt. Dans le cas de Lena, il reconnaissait ne pas avoir cherché plus loin, mais ça n'avait rien de personnel : il n'aurait pas nécessairement pris cette peine avec quelqu'un d'autre.

« Si ce n'est pas le cas, qu'est-ce que je fais là ? » Comprenant qu'elle se posait des questions sur ses motivations à accepter de collaborer avec elle, et ça alors qu'il ne mettait pas beaucoup de bonne volonté à se montrer engageant maintenant qu'ils étaient face à face, James consentit à se défaire de son air hautain pour souffler. « J'ai travaillé à élaborer cette collaboration mais comme vous vous en doutez peut être, je donne la priorité à l'Atelier Weatherton et je laisse mes équipes travailler en toute autonomie quand je les pense capables de faire les bons choix. Et j'ai estimé que c'était le cas lorsqu'il a fallu contacter une personnalité du monde de l'influence avec qui nous associer pour cette campagne. » Parce que là encore, il la soupçonnait de l'avoir suffisamment bien cerné pour avoir compris que ça n'était pas un domaine qu'il maîtrisait aussi bien que la Haute Couture, et qu'il y avait à Weatherton des personnes plus informées et compétentes pour traiter de ces sujets. « Cela dit, vous avez raison. J'aurais pu exiger qu'ils prennent contact avec quelqu'un d'autre quand j'ai su que c'était à vous qu'ils pensaient. » Et probablement que s'il avait voulu être l'emmerdeur qu'il savait parfois être, c'est justement ce qu'il aurait fait. Pourtant, il s'était abstenu, encore plus professionnel qu'il n'était contrariant, au fond. « Si je l'ai pas fait, c'est parce que je me suis pas seulement intéressé à vos apparitions dans la presse mais aussi à vos contenus, et je dois reconnaître que je les ai trouvé plutôt captivants. » Ce qui était sans doute le plus grand compliment qu'il puisse lui faire, James plaçant le travail et le talent avant toute autre chose lorsqu'il lui fallait collaborer avec quelqu'un. Ça lui coûtait presque de l'avouer, mais Lena n'en était pas dépourvue, que ce soit dans la manière dont elle cultivait son influence sur les réseaux sociaux ou développait son activité dans l’événementiel. « Entre nous, j'étais surpris moi aussi que vous ayez accepté de travailler avec moi après la dernière fois. » Puisque ce serait un euphémisme de dire qu'il n'y avait pas été avec le dos de la cuillère au moment de mettre un terme à leur dernière collaboration et que depuis ce jour, il devinait sans mal que les sentiments qu'il lui inspirait n'étaient pas très positifs eux non plus. « Autant se dire les choses : je suis pas votre plus grand fan, et vous êtes sûrement loin de me porter dans votre cœur vous non plus. Mais on nous demande pas de nous apprécier, juste de travailler ensemble, et pour ça on peut dire qu'on maîtrise tous les deux notre sujet. » Alors qui pouvait bien en avoir quelque chose à faire, qu'ils se portent dans leur cœur ou non ? Peu de ses collaborateurs pouvaient se vanter d'être dans ses petits papiers, et ça n'était pourtant pas faute de travailler avec certains d'entre eux depuis des années.

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