Destroy myself just for you. -- @Lyla Miller

TW : Mention de drogue

Presque un an s’était écoulé depuis que Cameron avait concédé à la demande de ses proches d’aller en centre de désintoxication pour son problème de consommation de cocaïne. Depuis sa sortie vingt-huit jours plus tard, il faisait des pieds et des mains pour regagner la confiance de Lyla, en espérant ainsi qu’elle le laisserait passer davantage de temps avec leur fille Hannah. Malgré tous ses efforts, il ne recevait que des miettes en retour et il commençait à avoir du mal à ne pas montrer sa frustration à son ex avec qui il tentait tant bien que mal de rester courtois pour ne pas envenimer la situation. Durant le temps des fêtes, le choriste s’était montré conciliant - par obligation et non par choix - en demandant à ses parents de déplacer le réveillon de date pour que Lyla puisse avoir la petite avec elle le soir qu’elle désirait. Malgré ça, la journaliste s’était montrée réticente à laisser la blondinette avec son papa pour une longue période. Son attitude avait été la goutte qui avait fait déborder le vase et Cameron ne s’était pas gêné d’exprimer sa frustration cette fois-ci. Considérant que The Sand Witches était parti en tournée à travers l’Australie pour une dizaine de jours en janvier, leur conversation en était restée là, mais le Lewis savait que sa sœur Zoya et son frère Antony avaient eu une discussion avec son ex pour essayer de la convaincre de lui laisser davantage de place. Puisqu’elle l’avait convié chez elle afin de discuter de leur fille, il avait espoir que ces discussions lui avaient fait réaliser qu’elle ne pourrait pas éternellement le tenir à l’écart d’Hannah, mais il ne demeurait pas moins nerveux d’aller la rejoindre, bien conscient que la communication était loin d’être leur fort.

Avec l’idée que marcher lui ferait le plus grand bien pour se calmer les nerfs, Cameron gara sa Golf au bout de la rue. Lorsqu’il s’approcha de l'appartement de son ex, cependant, il remarqua deux silhouettes sur le pas de la porte. De dos, il ne les reconnaissait pas, mais il s’imaginait déjà que la blonde avait convoqué certains de ses proches pour ne pas être seule en sa présence et pour avoir leur soutien durant cette conversation qui s’avérait difficile. Finalement, le peu d’optimisme que l’invitation de Lyla lui avait inspiré était réduit à néant. C’est quoi la blague? Pas moyen qu’elle n’invite personne alors qu’on trouve enfin le temps de se voir pour avoir une discussion sérieuse?! Les épaules crispées, le choriste s’approcha du petit groupe qui conversait avec beaucoup de mal à cacher sa mauvaise humeur. « Oh, super... Je vois que tu as besoin d'un auditoire pour avoir une discussion adulte avec moi. C'est vraiment bas de ta part. » grommela-t-il en fusillant Lyla du regard avant de réaliser son erreur dès que son regard croisa celui des deux invités qui ne comprenaient visiblement rien à ce qui se passait. Gêné, Cameron baissa les yeux sur leurs dépliants de témoins de Jehovah. « Oh. Haha. Pardon. » Bravo, t’as l’air d’un gros con maintenant. Cette fois-ci, Lyla ne pourrait pas lui sauver la face, pas comme cette fois où elle l’avait empêché de justesse de répondre à la porte complètement nu pour qu’ils arrêtent enfin de venir les déranger… Comment donner le ton à leur discussion avant même qu’elle ne soit entamée. L’air penaud, il pointant l’intérieur de la demeure de Lyla en lui adressant un air désolé. « Je peux entrer? »

Destroy myself just for you. -- @Lyla Miller

TW : Mention de drogue

Respire, Cameron. Respire. Il était difficile pour lui de ne pas toujours être sur la défensive quand il avait cette mauvaise impression que tout le monde était contre lui depuis son accident et ce malgré tous les efforts qu’il faisait pour aller dans la bonne direction. Évidemment, son parcours était loin d’un sans-faute, mais il se relevait à chaque chute pour sa fille Hannah. C’était à elle qu’il pensait à l’instant pour se calmer parce qu’il avait sincèrement envie que cette conversation se déroule bien. C’était Lyla qui tenait le gros bout du bâton après tout, le choriste avait intérêt à bien se comporter. "Bien sûr, rentre" Il lui sourit poliment avant d’entrer dans cet appartement où il ne se sentait pas chez lui malgré les quelques meubles qui lui étaient familiers. Une odeur agréable embaumait la pièce comme ça avait si souvent été le cas alors qu’ils étaient encore ensemble. Sa mémoire olfactive en alerte, son estomac gargouilla. "Installe-toi, fais comme chez toi. Tu veux quelque chose à boire ? à manger ? J'ai fait des madeleines..." Les mains dans les poches, Cameron hocha doucement la tête sans trop savoir où se mettre. « Tes fameuses madeleines… » Il sourit légèrement d’un air innocent, tentant tant bien que mal de détendre l’atmosphère lourde par sa faute. « Je veux bien. Sinon de l’eau c’est bon. » répondit-il en observant attentivement les environs.

"Et sinon, ça va ? Ta tournée s'est bien passée ?" Il dodelina de la tête en posant son regard sur elle. « Quand même. » Il s’était éclaté et il n’avait pas eu envie de consommer malgré toute la tentation qu’il pouvait y avoir en tournée. Cette fois-ci, il était certain que sa place était sur scène et qu’il avait dérapé un an plus tôt parce qu’il ne s’était pas écouté en retournant sur scène trop vite. « C’était vraiment bien. Retrouver les boys, les fans… comme avant. » Comme avant qu’il se fasse faucher par ce chauffard qui avait changé sa vie du tout au tout, et tout ça parce que l’homme avait fait un malaise au volant de sa voiture. Il en était décédé. « Ça bouge pas mal en ce moment dans le groupe, mais ça va aller. » se contenta-t-il d’ajouter sans donner davantage de détails. Il n’avait pas spécialement envie de parler d’Ambrose qui était disparu avant le rappel de leur dernier concert à Brisbane. The Sand Witches se retrouvait alors avec un chanteur en moins, ce qui réconfortait le brun dans son idée de lancer un projet solo. Un silence s’instaura entre eux durant quelques secondes, jusqu’à ce que Cameron se décide à le briser. Il n’était pas ici pour faire du small talk et cette conversation le rendait assez nerveux, il n’avait pas envie de faire durer l’attente pour rien. « Tu voulais me parler d’Hannah… » dit-il nerveusement en posant ses mains sur le plan de travail sans la quitter des yeux. « Alors? » Il espérait qu’il aurait enfin une bonne nouvelle. Le Lewis était fatigué de se battre contre tout le monde, il avait besoin de retrouver son petit rayon de soleil.