Il était passablement stressé, ce soir-là. Ce n’était pas le première fois qu’il jouait dans ce bar, pourtant. Le groupe fonctionnait bien, le patron les avait rappelés à nouveau pour leur demander s’ils étaient disponibles. Le jazz n’avait pas le vent en poupe ces dernières années, laissant la place à la pop, l’électro ou encore la folk. Alors qu’un petit groupe amateur puisse jouer quelques reprises de classique du genre, c’était une aubaine. Lucas s’y était plongé, tête la première. Il avait dépoussiéré son trombone, s’était acheté une guitare. La musique, qu’il avait un temps délaissée au profit de son ancien métier, était revenue dans sa vie, telle une vieille amie, guérissant son âme. Au moins, ça l’aidait à passer le temps, ça l’aidait à rester concentré, à ne pas re chuter. Entre les séances de kiné, les réunions aux narcotiques anonymes, il avait besoin de cette légèreté. Le retour d’Ottie, le départ d’Aiden et le rechute de Mabel avaient apporté de nouvelles turbulences dans sa vie, il avait besoin désespérément de quelque chose de sain pour maintenir l’équilibre bien fragile qu’il avait réussi à retrouver. Et la musique était cette chose-là.
Mais il était stressé. Lorsqu’il avait eu la confirmation d’une nouvelle date dans ce bar de Brisbane à l’ambiance feutrée, intimiste, il s’est souvenu d’une quasi promesse qu’il n’avait pas encore tenue. « J’aimerais qu’on se revoit dans d’autres circonstances, une prochaine fois. », lui avait-il dit, dans la lumière de l’aube qui traversait par la fenêtre de sa cuisine, le corps et l’esprit encore terriblement ankylosés par une nuit de sueurs froides et de délires. Une nuit de cauchemars. Et pourtant, Olive avait répondu présente, sans poser une seule question. Elle avait été à son chevet, elle avait été son phare dans cette nuit de tempête. Après son départ, le lendemain, il n’avait pas su quoi faire. Il aurait dû écrire, la remercier à nouveau. Mais rien. Sa propre lâcheté, sa propre culpabilité l’en avaient empêché. Des semaines, des mois avaient passé depuis cette nuit de janvier. Plusieurs fois, il s’était saisi de son téléphone, cherchant quoi écrire, mais rien ne lui convenait vraiment. Rien ne semblait naturel ou opportun. Mais cette semaine, il avait saisi l’opportunité de cette date où il jouait avec son groupe pour lui écrire un message.

Lucas
hey
si jamais, tu fais rien mardi soir
nate’s jazz club, 20h 
j’espère que tu vas bien

Et c’était tout ce qu’il avait écrit. Comme d’habitude, maladroitement, il n’avait pas su mettre les formes, il n’avait pas su s’excuser de ne pas avoir donné de nouvelles, oubliant l’éducation de gentleman qui avait été la sienne. Comme d’habitude, avec Olive, il faisait des erreurs, et elle le pardonnait. Il avait le don de compter à chaque fois sur la miséricorde de la brune, mais cette fois, peut-être avait-il abusé. Plusieurs jours avait passé et elle n’avait pas répondu à son message. Alors, ce soir, il était passablement stressé, lorsqu’il boutonnait  sa chemise en lin, recouvrant petit à petit chacune des brûlures cicatrisées sur son torse et ses bras. Il ne savait pas si elle allait venir et cela contrariait son égo, en vérité.
20h sonne au Nate’s Jazz Club. Les voix sonores des clients attablés se transforment petit à petit en chuchotements, en murmures, puis se taisent lorsque les musiciens entrent sur la scène. Un pianiste, un saxophoniste, une bassiste, un guitariste, une trompettiste, une chanteuse. Et puis, lui, au trombone. La chanteuse présente le groupe, puis le concert commence. Les lumières de la scène se reflètent sur les pavillons dorés des cuivres, Lucas jette un oeil à l’audience qui se tient devant eux. Il scrute chacune des tables, le bar, un peu plus loin, mais rien. Olive n’est pas là.
Les morceaux s’enchaînent, passant de Nina Simone à Stevie Wonder, faisant un détour par Frank Sinatra ou encore Miles Davis. Et toujours aucune trace du visage qu’il cherche encore de temps à autre, du coin de l’oeil, dans la foule. Leur chanteuse s’apprête à annoncer le dernier morceau, une reprise d’un titre chanté par Barbara Streisand, The way we were, où trombone et chant s’alternent l’un l’autre. Un peu en dehors de leur répertoire, mais les cuivres donnent au morceau cette touche jazz qu’il aime tant. Le piano résonne, les cuivres l’accompagnent. Time to shine, pense Lucas. Et comme un coup du sort, c’est à ce moment-là qu’il la voit. Une nouvelle goutte de sueur s’ajoute à celles déjà présentes sur ses tempes. Discrètement accoudée au bar où elle vient de s’installer, son regard se pose sur la scène. Le pompier mentirait s’il disait qu’il n’avait pas ressenti une once de soulagement quand son regard s’était posé sur lui. Mais il mentirait aussi, s’il disait que son trac n’était pas monté d’un coup, en même temps. Elle est la seule à qui il a proposé de venir le voir, dans cet univers, où il aime bien garder une forme d’anonymat. Personne ne sait pour son accident, personne ne sait qu’il est addict. Il ferme les yeux, se concentre, avant de souffler dans son trombone la mélodie des paroles de Barbara Streisand.

Can it be that it was all so simple then ?
Or has time rewritten every line ?
If we had the chance to do it all again
Tell me - Would we? Could we?

Le morceau arrive à sa fin plus vite qu’il ne l’avait imaginé. Les applaudissement inondent ce petit bar jazz de Brisbane, visiblement satisfait de leur performance. Après un salut et un dernier rappel, les musiciens s’échappent de scène et se retrouvent en coulisse. Le groupe se congratule puis Lucas leur fausse gentiment compagnie, son trombone rangé dans sa housse. Il le laisse dans un coin et se dirige vers le bar. Pendant un instant, il craint qu’elle se soit échappée, mais Olive est toujours là, accoudée au bar. Lucas la rejoint en quelques enjambées. « Hey. », souffle-t-il, une fois à ses côtés. Un silence un peu maladroit, puis il reprend. « Merci d’être venue. Je… Je croyais que tu ne viendrais pas. », finit-il par avouer, un peu embarrassé. Il pouvait faire bien mieux, mais c’était un début. « Je t’offre un truc à boire ? », propose-t-il alors, avec un petit sourire. Il espérait que la brune voudrait bien rester un peu, malgré les fautes qu’il avait commises. Alors il attendait son approbation, à peine nerveux.

@Olive Sterling

La surprise avait doucement marqué les traits de la brune alors qu'elle prenait connaissance du message sur son cellulaire. Le prénom de son correspondant avait marqué sa curiosité et pour une fois, elle n'avait pas tardé à l'ouvrir pour en découvrir le contenu. Avec Lucas voilà quelques temps maintenant qu'elle ne savait plus à quoi s'attendre. Leur dernière rencontre avait été particulière, mais aussi assez agréable. Pour la première fois depuis longtemps, Olive avait eu l'impression de retrouver son vieil ami. Cet homme qu'elle avait connu il y a des années, avant qu'il ne lui fasse du mal, avant qu'il ne la brise pour la première fois. Fort heureusement, Olive n'était pas à ressasser le passé, bien au contraire, elle pardonnait facilement les autres. Et cela malgré la douleur pressante dans sa poitrine. Ils étaient jeunes et c'était il y a longtemps maintenant. Pour elle en tout cas, il n'était pas question qu'elle lui tourne le dos. De l'eau avait coulé sous le pont maintenant, et c'était pour le mieux. Du moins, elle l'espérait sincèrement. Le temps n'avait pas d'importance tant que les moments étaient précieux, c'est ce qu'elle voulait garder en tête. Et peu importe si elle était simplement là pour lui venir en aide, c'était suffisant. Olive avait laissé le sourire s'installer sur ses traits fatigués, elle avait refermé son téléphone sans la moindre réponse pour le jeune homme. Non pas qu'elle ne voulait pas lui confirmer sa présence, mais elle avait eu l'impression que le message n'était pas vraiment une question à laquelle elle devait répondre. A la place, elle patienta jusqu'à ce fameux mardi de Juillet où elle pourrait se rendre au Nate's Jazz Club pour retrouver son ami.

Olive a mal estimé le trajet entre son domicile et le club, alors forcément quand elle entre dans la salle, elle se tient droite et rejoint discrètement le bar. Elle ne tient pas à se faire remarquer, déjà fortement ennuyée par son propre retard. Elle aurait aimé être à l'heure et pouvoir contempler son ami sur scène, mais elle avait le don de tout faire capoter, trop souvent. Pour autant, elle espérait que son absence ne soit pas remarquer par le brun qui semble transposer sous le feu des projecteurs. C'est beau et doux à la fois. Olive n'avait encore jamais eu l'occasion de mettre les pieds ici et tout d'un coup, elle le regrettait. C'était un bel endroit, et l’acoustique était sincèrement incroyable. Assez pour que ses derniers tracas ne la quittent un instant. Olive, elle est curieuse de retrouver Lucas dans cet élément. Elle n'avait aucune idée que ce dernier pouvait s'adonner à ce genre de passion, mais il avait l'air clairement à l'aise derrière son gros instrument. Il était même beau sous cette lumière irradiante. Olive se retient ainsi de sourire bêtement en le voyant là, préférant se commander un verre de vin pour accompagner le moment. Il n'était pas bon de voir cet homme autrement que son ami, même si le passif de ces deux là étaient encore douloureusement ancré dans son être. Elle prit une gorgée avant que les notes se terminent, avant qu'elle n'applaudisse un peu trop fort au final de cette musique. Elle ne sait pas ce qui va suivre, mais elle a apprécié ce moment et c'était sûrement suffisant. Ainsi elle terminerait son verre avant de retourner dans sa vie monotone.

« Hey. » Oh, elle ne s'attendait pas à le voir à ses côtés. Elle pensait que l'invitation était simplement une écoute, de loin et rien de plus. Mais ça lui faisait plaisir qu'il prenne le temps de venir lui dire bonjour. « Merci d’être venue. Je… Je croyais que tu ne viendrais pas. » Olive grimaça un instant. « J'suis sincèrement désolée. Je me suis perdue en chemin, et voilà. » C'était certainement l'excuse la plus pitoyable du monde, mais c'était la vérité au moins. Aucun mensonge à l'horizon. « Mais merci pour l'invitation. C'était incroyable. » Du peu qu'elle avait eu la chance d'entendre en tout cas. La prochaine fois, elle tâcherait de faire mieux. Enfin s'il y avait une prochaine fois. « Je t’offre un truc à boire ? » La brune hocha la tête de haut en bas, après tout pourquoi pas si son ami avait le temps de partager un verre. « Oui d'accord, avec plaisir. » Un sourire timide se dessina sur les lèvres de la brune. « Tu as le temps qu'on se mette un peu à l'écart pour discuter ? » Au moins à un endroit plus confortable que le coin du bar peut-être. Ce n'était qu'une suggestion, Olive ne voulait pas lui forcer la main non-plus. « Enfin c'est comme tu le souhaites bien sur.  »

Cela coûterait un peu à Lucas de l’admettre mais son égo est soulagé de voir que la brune a finalement répondu présente à son invitation. D’autant plus qu’elle n’est pas arrivée en retard par plaisir de le faire attendre mais tout simplement parce qu’elle s’était perdue. « T’inquiète pas, ça arrive. Et puis, on garde toujours le meilleur pour la fin ! », ajoute-t-il, pour la rassurer. Sauf qu’il se rend compte en prononçant cette phrase qu’elle pourrait le faire passer pour… un mec à peine lourd ? Bien évidemment, il parle du dernier morceau du set, et non pas d’Olive ! « Je veux parler de la dernière chanson, hein ! », bafouille-t-il, un peu embarrassé. De toutes évidences, l’Australienne a compris qu’il ne s’agissait pas là d’une tentative de drague plutôt inappropriée et affiche un sourire timide à son attention, avant de le remercier de l’avoir invitée. Ses mots lui font plaisir et il ne peut s’empêcher de ressentir de la fierté. « Merci d’être venue. Je suis trop content que ça t’ait plu. », répond-il, sincère. Les applaudissements qui avaient retenti dans la salle à la fin de leur concert l’avaient rassuré sur la qualité de ce dernier, mais après tout, l’avis d’Olive est plus important pour lui que celui de dizaines d’inconnus dans un bar. Soudain à court de mots, Lucas propose alors d’offrir un verre à la jeune femme ; certes, il avait soif après sa prestation, mais avoir quelque chose dans les mains l’aiderait aussi à se détendre et être moins nerveux face à elle. Après avoir entendu son approbation, l’ancien pompier attire l’attention du serveur derrière le bar. « Joe, tu me mets un London Mule, s’te plaît ? Et un..? », demande-t-il, en tournant son regard vers Olive, pour qu’elle finisse sa phrase avec la boisson qu’elle aura choisie. Le temps semble s’écouler lentement ; Lucas cherche à dire quelque chose mais les secondes s’égrainent, rendant ce moment silencieux entre eux légèrement gênant. Heureusement, la brune le brise, leur proposant de s’isoler, à l’écart du bruit et du monde. « Non, non, bien sûr, j’ai le temps. », approuve le brun, avec un sourire. S’il a proposé à son amie de le rejoindre ce soir, ce n’était pas simplement pour qu’elle vienne le voir et s’en aille aussitôt. Il avait quelques mots à lui dire et le brouhaha ambiant du bar n'était pas forcément l’idéal. Le barman dépose leurs deux boissons sur le bar, Lucas tend le sien à Olive, puis se saisit de son London Mule. Il se racle la gorge, avant de se tourner vers la jeune femme. « Tu veux voir les backstages ? », lui propose-il alors, espiègle. Évidemment, les « backstages » se résumaient simplement à une petite pièce où étaient entreposés les instruments des artistes, avec un canapé, des fauteuils, une table basse. Rien d’extraordinaire, mais au moins, il y aura la tranquillité dont ils ont besoin. Le pompier fait donc signe à Olive de le suivre. Ils se frayent un chemin entre les tables du bar, avant de passer derrière la petite scène. Lucas ouvre la porte et invite la brune à entrer. Il referme derrière lui, étouffant ainsi le bruit des éclats de voix qui remplissent la salle principale. Il observe un instant la Sterling, qui scrute le moindre détail de la pièce. « Bon, on est loin des loges des plus grandes stars… Mais on sera plus au calme. », fait-il, passant une main dans ses boucles brunes pour masque sa nervosité. Il n’avait pas vraiment réfléchi à ce qu’il allait lui dire exactement. L’adrénaline qui avait inondé ses veines suite à son passage sur scène avait totalement disparu, ne l’aidant guère à trouver cette confiance et cet aplomb dont il aurait besoin.« Je… », commence-t-il, après s’être éclairci la voix. Ne sachant par où commencer, il décide alors de ne pas y aller par quatre chemins. « Je suis désolé. J’ai pas trop donné de nouvelles depuis… depuis la dernière fois qu’on s’est vu. », s’excuse-t-il. C’était bien la moindre des choses. Il n’en était vraiment pas fier, surtout qu’Olive avait répondu présente à l’un des pires moments possibles, sans hésiter. L'évocation de ce simple souvenir lui arrache une grimace. « J’espère que tu m’en veux pas trop ? », finit-il alors par lui demander. Son visage affiche une mine désolée. Il sait qu’il a commis bien trop de faux pas avec elle et il souhaite surtout ne pas recommencer.

@Olive Sterling

Sans regrets, Olive avait fait les choses pour son ami et c'était tout. Être présente pour l'écouter dans ce moment important pour lui. Ce qui était aussi important pour elle oui. Elle avait fait de son maximum pour être à l'heure, le maximum pour être là depuis le début, mais tout ne s'était pas passer comme prévu. « T’inquiète pas, ça arrive. Et puis, on garde toujours le meilleur pour la fin ! » Ce qui était pourtant pour la rassurer ne fonctionna pas vraiment. Elle s'en voulait sincèrement de ne pas avoir été là au début. De ne pas avoir eu l'occasion d'en prendre pleins les yeux par la prestation de son ami. « Je veux parler de la dernière chanson, hein ! » Olive laissa échapper un rire. « Oui, bien évidement. » Aucun doute qu'elle profitait de cette gêne palpable pour taquiner le jeune homme. Peu importe ce qu'il voulait sous-entendre ou non, Olive avait vraiment apprécié de le voir sur scène. D'avoir eu l'opportunité de partager cet instant.  Merci d’être venue. Je suis trop content que ça t’ait plu. » - « Oui, c'était vraiment très chouette. » Sincèrement, même si elle n'avait pas eu la chance de tout entendre, le peu de temps dont elle avait été témoin avait été un véritable plaisir. « Je ne savais même pas que tu étais musicien. » Olive se rendait compte que finalement, elle ne savait sûrement pas grand-chose de Lucas. Des années avaient passés et le peu de moment qu'ils avaient partagés n'avaient pas été si propices que cela à l'échange d'information personnelle. Alors forcément, aujourd'hui elle était ravie de le retrouver dans d'autres circonstances et de pouvoir en savoir plus sur cet homme. « Joe, tu me mets un London Mule, s’te plaît ? Et un..? » - « Un verre de vin blanc s'il vous plait. » Olive laissa un sourire s'échapper sur son visage en direction du barman avant de se recentrer sur son ami. « Non, non, bien sûr, j’ai le temps. » Elle était rassurée qu'il puisse prendre le temps de discuter. Qu'il puisse lui accorder un peu de son précieux temps. Elle le remercia d'un hochement de tête avant d'attraper la besoin qui venait de prendre place dans son champ de vision. Une gorgée pour rafraichir ses idées. « Tu veux voir les backstages ? » Olive n'avait pas de raison d'hésiter parce qu'elle comprenait qu'ainsi il serait à l'abri du bruit ambiant du club. Ce qui n'était sûrement pas plus mal finalement. Au moins, ils auraient le luxe de pouvoir discuter sans avoir besoin d'hurler pour se faire comprendre. « Oui, avec plaisir. » Elle hoche la tête avant de suivre le brun jusqu'au backstage. Un endroit plus propice à l'échange et à la discrétion d'un moment. Bien sûr il n'était pas question d'intimité pure, mais de ne pas tomber sur une oreille qui trainerait dans le coin. « Bon, on est loin des loges des plus grandes stars… Mais on sera plus au calme. » Olive se mit à rire avant de reposer ses yeux sur le brun. « C'est convenable, ne t'en fais pas. » Il n'y avait pas besoin que ce soit extraordinaire pour lui convenir. Olive, elle ne se souciait pas du luxe de l'espace. C'était une femme simple qui profitait simplement de l'instant. La brune prit place dans un des fauteuils ne sachant pas trop quoi pouvoir lui dire. Ne sachant pas par où commencer maintenant que le calme de l'espace était revenu. Par chance, c'est Lucas qui brisa le silence en premier. « Je… » Olive lui laissa le temps de trouver ses mots, de laisser sa pensée s'échapper. « Je suis désolé. J’ai pas trop donné de nouvelles depuis… depuis la dernière fois qu’on s’est vu. » Elle pencha la tête sur le côté, fronçant les sourcils. « J’espère que tu m’en veux pas trop ? » Un sourire se pointa sur le visage d'Olive. « Tu n'as aucun compte à me rendre tu sais. » Olive plia les jambes sous son corps avant d'ajouter. « Je ne t'en voudrais jamais pour ça. Et puis, je n'ai pas osé prendre de tes nouvelles non-plus. » Parce qu'elle avait eu peur de le déranger, pire de ne plus être la bienvenue dans son monde après ce qu'ils avaient vécus. « Mais j'suis contente que tu m'aies invité ce soir. Sincèrement. » Et elle n'aurait refusé l'invitation pour rien au monde. Continuant d'agir par simple bonté que par l'attente de quelque chose en retour. Olive appréciait sincèrement le temps en compagnie de Lucas, que ce soit dans le bon, comme dans le mauvais.

@Lucas Allen

« Je ne savais même pas que tu étais musicien. » Lucas ne peut réprimer un rire en entendant Olive le qualifier de la sorte. Il ne se voit pas comme tel ; jouer dans des bars de temps en temps, comme ça, c’est simplement pour s’amuser, se vider la tête, penser à autre chose. Et son niveau en trombone - même s’il n’est pas mauvais - ne lui permet pas de se considérer comme autre chose qu’un amateur. « Oh, musicien, c'est un bien grand mot… », objecte l’ancien pompier, humblement. Ils commandent à boire et quelques minutes plus tard, Lucas entraine Olive avec lui, leurs verres à la main. Ils se frayent un chemin au milieu des tables du bar, jusqu’à se retrouver dans les loges. L’ambiance, plus calfeutrée et moins bruyante, intimide soudainement le brun, qui peine à trouver les mots pour faire la conversation. N’ayant jamais eu de talents pour parler de la pluie et du beau temps, il préfère alors briser le silence en s’excusant auprès de la brune. Elle s’est installée dans un des fauteuils confortables de la pièce et Lucas fait de même, gardant une distance raisonnable pour ne pas la mettre mal à l’aise. Il lui tend son verre de vin, avant d’avaler une gorgée de son cocktail. Il est un peu nerveux mais le sourire qu’affiche Olive le rassure un peu. Ses paroles apaisent immédiatement les tensions qui saisissaient son corps. Il l’observe se mettre à l’aise, confortablement installée dans ce fauteuil où elle paraît toute petite. Pourtant, même dans cette position, elle a l’air de mieux s’en sortir que lui, trouvant tout de suite les mots justes. « Oui, mais c’était à moi de prendre des nouvelles. J’avais peur que tu croies que je t’appelle que quand j’ai besoin… », avoue-t-il, un peu embarrassé. Comme quand ils étaient plus jeunes, a-t-il failli ajouté, mais il se retient à temps. Ce n’est certainement pas le lieu ni le moment pour ressasser des souvenirs douloureux. Il tient fermement son verre entre ses deux mains, fuyant le regard d’Olive. La phrase suivante vient définitivement effacer ses doutes quant à une potentielle rancoeur de la brune. Il lève enfin les yeux vers elle pour croiser son regard doux et pétillant. « Je suis content de t’avoir invitée aussi. », finit-il par répondre, en lui rendant son sourire. Il tend son verre vers le sien, pour trinquer. Il ne sait pas vraiment à quoi, simplement à cette soirée, à ce concert réussi et à sa venue. « Merci d’être venue. », dit-il, sincère pour accompagner son geste. Le silence revient s’installer entre eux, sans qu’il ne soit gênant, ponctuer par les rires et le bruit ambiant étouffés de la salle principal du bar à quelques mètres de là. Il porte à nouveau son verre à ses lèvres, avant de prendre la parole. « J’avais peur que tu puisses pas venir avec ton boulot… J’espère que je t’ai pas traînée ici après une longue journée de travail ? », demande-t-il, un poil inquiet. Le métier d’Olive pouvait être fatiguant, entre les journée et les nuits - comme le sien à une époque. Et connaissant la jeune femme, même si elle était épuisée, elle aurait tenu dans tous les cas à honorer son invitation. « Si c’est le cas, je te promets que cette soirée sera reposante. Tu es mon invitée. Si tu veux quelque chose, tu n'as qu'à demander. », dit-il pour détendre l’atmosphère. Il tient réellement à ce que la brune se sente comme chez elle, dans ce lieu qu’elle ne connait pas et qui est pour lui comme une seconde maison.

@Olive Sterling

Il était donc possible d'en apprendre encore et encore sur les personnes qui nous entoure. Voilà ce qu'Olive retiendrait de cette rencontre avec Lucas. Finalement, il avait plus d'une corde à son arc et c'était sincèrement impressionnant. « Oh, musicien, c'est un bien grand mot… » Olive inclina la tête. Quelle manque de modestie pour quelqu'un qui maitrisait le trombone, ce n'était pas non plus l'instrument le plus facile, alors Lucas avait du mérite à recevoir. « C'était impressionnant quoi que tu en penses. » Que le jeune homme se considère ou non comme un musicien, Olive avait été sous le charme de cette prestation. Bon, il fallait aussi avouer que la musique avait un avantage assez puissant sur l'Australienne, alors forcément et malgré son retard, elle avait vraiment apprécié de pouvoir assister à cette représentation.  Et puis en dehors de ce spectacle musical, c'est aussi une occasion pour discuter dans d'autres circonstances avec Lucas. Dans un autre endroit et d'autre chose tout simplement. Il est rare qu'ils aient eu l'occasion d'avoir une conversation dite banale, d'avoir l'opportunité d'échanger réellement. Non pas que les dernières discussions aient été désagréables, loin de là, mais c'était aussi plaisant de pouvoir le faire de manière moins particulière. Confortablement installée dans le fauteuil, Olive porte le verre de vin à ses lèvres, attendant que quelque chose ne vienne rompre le silence. Ce n'est pas grave si la conversation n'est pas tout de suite fluide, après tout cela s'explique pour pleins de raisons évidentes, mais en tout cas, ça ne dérange pas la brune qui apprécie particulièrement ce silence. Au moins avec Lucas, elle n'a pas besoin de faire attention à ce qu'elle dit ou fait, parce que ça a toujours été d'une simplicité entre eux. « Oui, mais c’était à moi de prendre des nouvelles. J’avais peur que tu croies que je t’appelle que quand j’ai besoin… » La brune pencha doucement la tête sur le côté, surprise par les mots du jeune homme. « Il n'y a pas d'ordre à ça tu sais. » Elle fit la mou. « Et peu importe que ce soit par nécessité ou non, tu sais que je serai présente. » Quoi qu'il puisse lui demander, Olive rappliquerait. Elle ne se forçait aucunement à répondre présente en cas de besoin, c'était avant tout dans sa nature que de venir en aide aux autres. Davantage quand il s’agissait d'un ami, cela même avec leur passé particulier. « Je suis content de t’avoir invitée aussi. » Au moins c'était une bonne nouvelle partagée. Ainsi Olive était rassurée. « Merci d’être venue. » Elle n'aurait raté cela pour rien au monde finalement, même si elle avait mis un temps monstre à trouver le lieu de rendez-vous. « J'espère que j'aurai l'occasion de revenir pour assister à l'intégralité de la prestation. » Bien sûr, elle n'en obligeait en rien Lucas de la conviée de nouveau. Elle avait juste envie de pouvoir être présente dès le début, et non de se fondre dans la masse alors que le tout touche à sa fin. « J’avais peur que tu puisses pas venir avec ton boulot… J’espère que je t’ai pas traînée ici après une longue journée de travail ? » Olive secoua délicatement la tête de gauche à droit pour appuyer ses propos. « Aucunement ne t'en fais pas, et puis, j'avais besoin de décompresser donc c'était le bon moment. » Et même si la journée avait été plus qu’épuisante, Olive aurait été présente. Par chance, elle n'avait fait qu'un petit shift ce matin, rien qui ne puisse lui faire perdre son énergie. « Si c’est le cas, je te promets que cette soirée sera reposante. Tu es mon invitée. Si tu veux quelque chose, tu n'as qu'à demander. » Olive émit un rire léger. « Je pourrai y prendre goût tu sais. » Elle hausse un sourcil, un regard de défi. « Mais je crois ne rien avoir besoin d'autre que cet instant. » Un large sourire accompagna ses paroles. Peu importe la fatigue, l'angoisse et toutes ces autres choses qui pouvaient se présenter à elle puisque tant qu'elle serait avec Lucas, tout irait bien. « Et toi alors, tu n'as pas besoin d'un peu de repos après ce show ? » Olive était inquiète pour son ami, espérant qu'elle ne prendrait pas trop de son temps pour qu'il puisse se reposer. Après tout, il en avait sûrement plus besoin qu'elle.

« J'espère que j'aurai l'occasion de revenir pour assister à l'intégralité de la prestation. » « Si c’est que ça, je peux te faire un showcase privé. », répond Lucas, du tac au tac, un sourire malicieux aux lèvres. En réalité, il serait certainement pétrifié à l’idée de jouer seul face à Olive. Se produire devant une foule anonyme est tellement plus simple, plus libérateur. Il n’a pas peur de se planter, il ne pense qu’au plaisir de jouer, de transmettre des émotions. Mais donner un concert aussi intimiste, c’est aussi se mettre à nu, devant une personne dont l’avis compte énormément. Il regrette presque de l’avoir proposé, poussé par l’adrénaline qui coule encore dans ses veines.
L’ancien pompier veut mettre son amie à l’aise dans cet endroit qu’elle ne connaît pas, se mettant complètement à son service. Sa réponse le surprend tout autant qu’elle lui arrache un sourire franc. « Et tu crois vraiment pouvoir prendre goût à être servie comme une reine ? Attention, je pourrais m'y habituer aussi. », lance-t-il alors, sur le même ton que le sien. Il a l’impression d’être à deux doigts de franchir une limite qu’il ne devrait pas, mais il préfère ne pas trop y réfléchir. Il aime les rares moments de répit et de calme que lui donne la vie ces derniers temps, alors il en profite. Toutefois, il ne peut s’empêcher de rajouter, de peur d’avoir embarrassé la brune : « Non, mais vraiment, je veux que tu te sentes bien ce soir. Pas de pression, pas de stress. »
Il boit une nouvelle gorgée de son cocktail, avant de répondre à la question qu’Olive vient de lui poser. L’expression de son visage doit en dire long sur l’état dans lequel il se trouve, mais il tient à rassurer son amie. « Pas le moins du monde. Je suis encore surexcité. », dit-il, avec un rire. Il passe sa main calleuse dans ses boucles brunes, encore légèrement humide de la transpiration que son corps a dégagé lors de sa prestation. Il a toujours un peu de mal à redescendre, après un concert. L’adrénaline, la joie qu’il ressent à faire quelque chose qui lui procure autant de bonheur… C’était la même chose, lorsqu’il était pompier. Et cela faisait longtemps qu’il n’avait pas ressenti de pareilles émotions. « C’est pas souvent que je joue avec des gens que je connais dans la salle. Ça rend la chose plus… je sais pas… différente. », ajoute Lucas, tentant d’expliquer à la brune les émotions qui le traversent. Les mots, ça n’a jamais été son fort. C’est aussi pour ça que la musique l’aide beaucoup ; elle lui permet de s’exprimer, lorsque les mots lui manquent. « J’adore cet endroit, la salle, la scène. Y a une atmosphère vraiment particulière. », finit-il par dire, apaisé. Il s’y sent bien, comme chez lui.
« J’aimerais trop ouvrir un lieu autour de la musique. », confesse le pompier. L’idée a germé depuis qu’il s’est réinvesti corps et âme dans la musique. Elle lui permet de rester occupé, mais il sent qu’il a besoin de davantage. De retrouver du sens à sa vie. Alors pourquoi ne pas en faire son activité principale ? « Un peu comme le disquaire où je bossais quand… », pense-t-il à voix haute, jusqu’à s’auto-censurer. Quand il a coupé les ponts avec ses parents, allait-il dire. Il n’a aucun problème à évoquer cette partie de sa vie d’habitude, mais si le disquaire qui l’a accueilli pour son premier job lui rappelle des souvenirs heureux, il a aussi été le théâtre d’un moment douloureux entre Olive et lui, quand ils étaient adolescents. Lucas n’a vraiment aucune envie de faire ressasser leur passé compliqué. « Où je bossais avant d’être pompier. », achève-t-il alors, maladroitement. Il soupire, se maudissant intérieurement de ne pas avoir réfléchi davantage avant de l’ouvrir. « Mais ça sera pas pour tout de suite, j’imagine. Faudrait déjà que je rassemble une sacré collection de vinyles, même si j’en ai déjà quelques uns chez moi. », conclut-il, un sourire timide sur les lèvres. L’idée était de changer de sujet au plus vite, pour offrir à Olive une soirée calme et paisible, loin des heurts qu’a connu leur relation passée.

@Olive Sterling

Être avec Lucas à cet instant n'était pas désagréable, c'était même tout le contraire d'ailleurs. Plus Olive passait du temps avec lui, plus elle trouvait des choses extraordinaires en lui. Finalement, il était pleins de ressources. « Si c’est que ça, je peux te faire un showcase privé. » La brune se mit à rire en imaginant la scène qui pourrait suivre cette idée. Le seul problème, c'est qu'elle n'était pas certaine d'être très à l'aise dans cette situation. Alors dans le fond, il était sûrement plus favorable de l'imaginer que d'accepter cette proposition. « J'y songerai avec plaisir.» Et elle pourrait le faire, mais pas maintenant. Au mieux, elle aurait d'autres occasions moins étranges de voir le jeune homme sur scène. Pour l'instant, elle avait surtout envie et besoin de discuter avec lui. Tout cela sans se prendre la tête un seul instant. Parce que c'était ça aussi toute la bonté de cette relation avec Lucas, il n'y avait pas de barrière dans les mots. Olive pouvait être elle-même avec lui, ce qui n'était clairement pas donner à tout le monde. Avec lui, elle se sentait étrangement en confiance et cela malgré le mal qu'il avait pu lui faire à une certaine époque. Mais ils étaient jeunes, et loin de se douter de ce que la vie leur réserverait. Aujourd'hui c'était bien différent parce qu'ils n'étaient plus des enfants. Olive, elle avait beaucoup d'admiration pour son ami, mais elle savait que les sentiments partagés autre fois étaient bien révolus. « Et tu crois vraiment pouvoir prendre goût à être servie comme une reine ? Attention, je pourrais m'y habituer aussi. » Un léger rire dépassa les lèvres de la brune. « Pas moi non, en réalité. » Elle hocha la tête. Olive n'aimait pas qu'on s'occupe d'elle, du moins, elle n'aimait pas rester les mains dans les poches à attendre que quelqu'un s'occupe d'elle. Elle avait besoin d'agir, mais surtout d'aider. Lucas en avait fait les frais d'ailleurs. « Non, mais vraiment, je veux que tu te sentes bien ce soir. Pas de pression, pas de stress. » Olive lui sourit. « Ne t'en fais pas, tout va bien. » Et c'était absolument parfait, elle n'avait réellement besoin de rien d'autre que ce moment. Puis Olive, elle se contentait des petites choses, c'était amplement suffisant pour elle. Mais surtout elle n'a pas l'impression d'être le sujet principal de cet instant, alors elle retourner la question à son ami pour être certaine que tout va bien de son côté après un tel spectacle. « Pas le moins du monde. Je suis encore surexcité. » - « Alors d'accord. Mais n'hésite pas à me dire quand tu as envie de rentrer. » Parce qu'à défaut, Olive n'avait pas un sommeil de plomb, il était même parfois inexistant donc ça ne lui posait aucun problème de tenir encore des heures sans le moindre besoin de dormir. A l'inverse, elle ne pensait pas que ce soit le cas du brun. « C’est pas souvent que je joue avec des gens que je connais dans la salle. Ça rend la chose plus… je sais pas… différente. » Olive est intriguée par cette révélation. « Tu aimes ça ? » Bien sûr elle voulait dire par là, se mettre à nu devant des spectateurs, se laisser guider par les notes suaves de la musique et ainsi de suite. Olive, elle sait qu'à l’inverse, elle serait incapable de se retrouver sous les feux des projecteurs. Hors de question que des tas de yeux la scrute sans relâche. « J’adore cet endroit, la salle, la scène. Y a une atmosphère vraiment particulière. » Un large sourire se dessina sur le visage de la brune pour toute réponse. En effet, elle pouvait facilement ressentir cette énergie dans les paroles et les mouvements de Lucas. « J’aimerais trop ouvrir un lieu autour de la musique. » La bouche de la brune forme un O de surprise. « Ah oui vraiment ? » Elle était étonnée par cette révélation. « Une salle de musique ou quelque chose de plus chill ? » Peut-être un peu trop curieuse d'ailleurs sur ce projet. Au fond, elle pince ses lèvres se rendant compte que tout cela ne la concerne sûrement pas. Attrapant son verre, elle le porte du bout des doigts pour occuper son esprit un instant. « Un peu comme le disquaire où je bossais quand… » Olive laisse ses yeux se perdent dans le vague en attendant les mots du brun. Elle tente de chasser les souvenirs qui l'assaillent douloureusement à ce passé qu'ils ont en commun. Elle le laisse revenir à une autre histoire, terminant ce dont il a envie avant de reprendre la parole, s'assurant qu'aucune douleur ne lui brise le cœur. « Où je bossais avant d’être pompier. » Olive hoche la tête, voyant très bien ou il veut en venir. Le projet serait super alors elle se concentre là-dessus. L'encourageant si nécessaire à saisir cette voie. « Mais ça sera pas pour tout de suite, j’imagine. Faudrait déjà que je rassemble une sacré collection de vinyles, même si j’en ai déjà quelques uns chez moi. » - « Je trouve que c'est une bonne idée oui. » Et d'ailleurs, elle en avait une petite idée. « Et.. » Elle marqua une pause ne voulant pas non-plus s'imposer dans le projet du jeune homme. « Enfin, si jamais tu as besoin, Midas pourrait sûrement te filer des conseils. » Son ainé avait travaillé dans un disquaire avant de devenir une star mondiale. Et elle avait appris récemment qu'il était également propriétaire de ce disquaire à la suite d'un cadeau de sa petite-amie. En outre, il pouvait être bien placé pour aider Lucas dans son projet non? « Il possède le disquaire de la ville. » Ce n'était pas pour lui jeter des fleurs non-plus, mais simplement pour poser le truc sur la table pour que son ami s'en saisisse ou non.

Un sourire amusé se dessine sur les lèvres de Lucas lorsqu’il entend Olive parler de son frère, Midas. La brune a toujours cette façon bienveillante de glisser une idée, discrètement, l’air de rien. Il trouve cet aspect de sa personnalité fascinant et adorable ; elle ne cherche jamais à s’imposer ou à prendre le contrôle de la conversation, mais quand elle ose, ses mots ont toujours un poids. « Midas, hein ? », dit-il en haussant un sourcil, sourire en coin. Il n’est pas sûr que l’idée soit des meilleures, néanmoins. En effet, si Olive a su le pardonner avec le temps, qu’en est-il de son aîné ? Leur dernière rencontre remonte au lycée, certes, mais Lucas avait plus ou moins rompu un code en sortant avec la brune, encore plus en la faisant souffrir par la suite. Aussi, l’ancien pompier n’est pas certain d’être en odeur de sainteté auprès de la popstar. « Tu penses pas qu’il m’attendrait avec une batte de baseball plutôt qu’avec des conseils à me donner ? » demande le brun avec humour, faisant évidemment référence à la rancoeur que pourrait ressentir le frère d’Olive.
En fait, Lucas a parlé de cette envie d’ouvrir un lieu autour de la musique à Olive ce soir pour changer de sujet, l’énergie du concert étant encore là, dans son corps, ses mains, ses pensées. Il est toujours sur cette petite scène, même maintenant, discutant avec elle dans les coulisses de cette salle qu’il imagine se vider lentement maintenant. Il y a quelque chose de grisant à jouer devant quelqu’un qu’il connait et Olive n'est pas seulement une spectatrice anonyme dans la foule, elle est quelqu’un qui compte pour lui. Et cela donnait à l’expérience une autre dimension. Il se sentait vu, réellement vu, et compris. Il reporte son regard sur elle, cette brune qu’il connait depuis tant d’années, cette fille qui a traversé avec lui des moments aussi douloureux que joyeux. Lucas a une pensée fugace pour ces moments difficiles, ceux où ils ont tous les deux fait des erreurs, ceux où il a été un crétin avec elle. Il s’en veut encore parfois, mais le temps semble avoir effacé certaines cicatrices, adouci certaines douleurs. Leur complicité retrouvée en est bien la preuve. Il secoue doucement la tête, comme pour chasser ces pensées. Ce n’est pas le moment de ressasser le passé, mais seulement de profiter des instants de paix et de douceur que lui offre cette petite brune, bien installée dans ce fauteuil trop grand pour elle, à ses côtés. « Je suis pas contre le fait que tu lui en touches un mot. », finit par accepter Lucas. Il sourit, sincère. « Mais tu vas certainement devoir faire l’avocat du diable… », plaisante-t-il, en sirotant une nouvelle gorgée de son cocktail. Puis, redevenant un peu plus sérieux, il ajoute : « Merci. Vraiment. C’est cool de voir que tu crois en ce projet. Tu m’apportes toujours un truc spécial, sans même t’en rendre compte. » Il s’arrête, réalisant peut-être qu'il en dit trop, ou du moins qu'il frôle des sentiments qu’il n’est pas encore prêt à affronter complètement. Parce qu’au fond, même s’il admire Olive, même s’il la respecte et tient profondément à elle, il sait que les choses ont changé. Leur passé ensemble appartient à une autre époque, une autre version de lui-même, de laquelle il a encore un peu honte, parfois. Mais Olive… Elle est là. Elle l’a pardonné, du moins il l’espère, et cela compte plus que tout. En réalité, il se sent plus que chanceux. Ce n’est donné à pas tout le monde d’avoir une Olive dans sa vie, se dit le pompier. Quelqu’un avec qui tout est simple, sans faux-semblants, sans pression. Quelqu’un que l’on peut appeler au secours en pleine nuit, pour traverser les enfers. Il reprend une gorgée de sa boisson, cherchant à calmer l’agitation légère qui s’est installé pendant quelques instants dans son esprit. Ses pensées reviennent vers l'idée du disquaire. Créer un lieu où la musique vivrait, où les gens pourraient venir, écouter, échanger… Lucas en rêve, et rêver n’a pas fait partie de sa vie depuis un bon bout de temps. Avec les bonnes personnes à ses côtés, peut-être que ce projet ne serait pas si irréaliste. Peut-être que c'était quelque chose qui pourrait réellement se concrétiser.

@Olive Sterling

C'est un cadre bien différent de tout ce qu'ils ont connus jusque là. C'est une énergie complétement différente de tout ce qu'ils ont la chance de connaître. Olive apprécie sincèrement de retrouver le jeune homme dans ce nouvel univers, dans cette nouvelle possibilité de partage. Elle n'aurait jamais cru cela possible sincèrement, mais ce n'était maintenant pas pour lui déplaire. Et puis, elle se rendait compte qu'elle avait encore tellement à apprendre sur le jeune homme que ce serait bien dommage d'y mettre un terme maintenant. Après tout, ils était plus mature, plus solide aujourd'hui qu'à l'époque de leur rencontre. Ils ont évolués, pour le mieux et c'est ce qu'il y a de plus intéressant. Olive a envie de tout savoir sur le brun, sur ce qui l'anime et ainsi de suite. Elle tentera toujours autant qu'il en est possible de lui venir en aide d'une telle manière que ce soit. « Midas, hein ? » Olive est surprise elle-même d'avoir eu l'audace d'évoquer son ainé dans cette conversation. Elle s'était simplement dit que puisque c'était son domaine de prédilection, il ne verrait pas d'inconvénient à aider quelqu'un d'autre. Mais elle avait oublié que cet échange entre Lucas et Midas ne seraient pas forcément très agréable au vu du passif. « Tu penses pas qu’il m’attendrait avec une batte de baseball plutôt qu’avec des conseils à me donner ? » Elle hausse longuement les épaules Olive. « Peut-être bien que oui, mais si ce n'est pas le cas, est-ce que ça ne vaudrait pas le coup ? » D'obtenir de l'aide d'une quelconque manière finalement. Que ce soit avec les genoux brisés, ou non. Même si dans le fond, Olive ne pensait pas son frère si rancunier, alors il fallait sincèrement tenter la possibilité qu'il soit d'accord pour partager ses secrets.

« Je suis pas contre le fait que tu lui en touches un mot. » Olive l'observe rapidement, surprise finalement qu'il accepte sa proposition. « Avec plaisir alors. » Et elle le ferait avec toute la bonne volonté du monde Olive, espérant qu'ainsi son ami puisse réaliser son rêve de faire autre chose de sa vie. Parce qu'elle savait à quel point c'était important d'avoir des projets, d'avoir des idées, mais que ce ne soit pas toujours facile de le mettre en place. Olive était que bien trop placée pour le savoir elle qui n'avait encore aucune idée de quoi faire de concret de sa vie. « Mais tu vas certainement devoir faire l’avocat du diable… » Elle lève les yeux au ciel. « Je suis certaine que ça se passera bien. » Et si ce n'était pas le cas alors Lucas pourrait lui en vouloir. Mais Olive avait sincèrement confiance dans ce procédé. « Merci. Vraiment. C’est cool de voir que tu crois en ce projet. Tu m’apportes toujours un truc spécial, sans même t’en rendre compte. » Elle lui sourit tendrement Olive, ravie de pouvoir partager cet instant avec lui. « Je mentais pas quand j'ai admis que tu pourrais toujours compter sur moi. » Il ne devait pas en douter de sa volonté à l'aider. Et ce, pour n'importe quoi. « Et j'espère sincèrement que tu réussiras. » Qu'il atteindre son objectif et qu'il s'éclatera. Après tout, il n'avait rien à perdre maintenant. Olive elle a le sourire jusqu'aux oreilles à l'idée que son ami puisse réaliser son rêve. C'est beau et touchant à la fois, parce qu'il mérite de pouvoir accomplir cela. Tout d'un coup, un flash lui traversa l'esprit, si bien qu'elle se surprit à le dire à voix-haute. « Tu penses l'appeler comment?  » C'était peut-être encore tôt pour le demander, mais Olive était curieuse de s'imaginer l'endroit. Et elle avait besoin de se divertir pour ne pas appeler Midas tout de suite afin que tout soit réglé dans la soirée, ce qui ne conviendrait sûrement pas à Lucas.

Le temps s’écoule lentement dans la petite loge du Nate’s jazz club, plus lentement que dans la salle principale d’où leur parviennent des rires et des conversations étouffés. Comme une parenthèse loin de toute agitation, Lucas fait part à Olive de son projet inavoué, projet qui signifierait pour de bon la fin de sa vie d’avant et le début de sa vie d’après. Il comprend dans le regard de la petite brune qu’elle y croit sincèrement, sa proposition d’en parler à Midas en est la preuve. Alors, constatant que Olive se montre presque plus enthousiaste que lui, il se décide à accepter son aide, malgré ses réticences et son égo mal placé. Tout ce qu’il peut faire, c’est la remercier et le sourire qu’elle lui rend lui fait comprendre que c’est certainement la meilleure décision qu’il a prise. « Je mentais pas quand j'ai admis que tu pourrais toujours compter sur moi. » « Je n’en doutais pas. », répond-il, en lui rendant son sourire. Olive est une femme de parole, toujours à tenir ses promesses, peu importe le contexte. Il espère secrètement que cette vertu qui est la sienne ne viendrait pas lui jouer des tours, ceci dit. Mais il garde cette pensée pour lui, préférant accueillir les espoirs qu’elle a pour lui pour les mettre dans un coin de sa tête, pour plus tard. Son projet n’en est qu’au stade d’idée pour le moment et il se doute que le chemin sera long - s’il finit par le mener à bien. Les paroles d’Olive lui seront certainement d’un grand réconfort s’il venait à douter.

Lucas observe la brune avec un mélange de surprise et d'amusement lorsqu'elle demande, sans détour, comment il compte appeler son hypothétique lieu autour de la musique. C'est typiquement elle, ce genre de question qui surgit sans prévenir, pleine d'enthousiasme et de curiosité. Un nom ? Il n'y a même pas encore vraiment pensé, mais maintenant qu'elle a lancé l'idée, il ne peut pas s’empêcher d’imaginer une enseigne suspendue au-dessus d’une porte en bois massif, quelque part dans une rue animée. Il se gratte distraitement l’arrière de la tête, son regard se perdant un instant dans le vide. « Franchement, j’en sais rien. » avoue-t-il en riant doucement. « Je suis trop nul pour choisir un nom, regarde avec Jazz. » Effectivement, le prénom de son chien, même s’il peut sembler original pour certains, n’est rien d’autre que le nom de son style musical favori. « Il a eu de la chance, quand même… Imagine si j’avais été fan des courgettes… ou alors, je sais pas, moi, des parapluies ? J’suis vraiment un mec un peu simplet, parfois. », plaisante-t-il, avalant une nouvelle gorgée de son london mule. Une moue amusée s’affiche sur son visage en imaginant son American Staff, pesant plus de 20kg, tout en muscles répondre au nom de Courgette. « Mais si t’as une idée en tête, sache que je suis preneur. Promis, je te filerai des royalties juste parce que t’as trouvé le nom. », lance-t-il à Olive, avec un petit clin d’oeil.

@Olive Sterling

Ce n'est vraiment pas désagréable d'être présente ce soir au Nate's Jazz Club. Olive n'a pas le moindre regret à l'idée d'être sortie ce soir, même si ça n'a pas été évident de trouver la force nécessaire pour le faire sans stress. Au final, le résultat est au-delà ce qu'elle attendait réellement pour cette soirée. Oui, elle avait eu hâte de voir le jeune homme sur scène, de connaître cette passion qui l'anime, mais elle ne s'était pas attendue un seul instant à le rejoindre dans les coulisses juste après. Décidément, il y avait de nombreuses surprises dans la relation entre les deux. Doucement mais sûrement, ils apprenaient à se redécouvrir et ça faisait vraiment du bien à Olive de voir que cette fois, elle pourrait compter sur lui sans moindre mal. Il n'était plus le jeune garçon à la recherche de la moindre occasion pour ennuyer ses parents, il était devenu même bien différent. Du moins, c'est l'image qu'elle en avait Olive alors que ses yeux observaient les moindres recoins du visage du brun. Elle fait du mieux que possible pour tenir cette amitié à flot, même si elle a longtemps été voué à l'échec, et cela pour plusieurs raisons dont elle ne reviendra pas dessus ce soir. Tout étant, elle est heureuse de retrouver le jeune homme dans sa vie et de pouvoir avoir ce genre de moment privilégié avec lui. Ce n'est pas rien après tout, et la petite flamme qui l'animait autre fois en sa présence vacille doucement. « Je n’en doutais pas. » Et elle espère sincèrement qu'il n'aura pas de crainte à faire appel à elle la prochaine fois. Qu'il n'aura pas d'excuse pour ne pas la contacter même pour déplacer un carton qui traine au fond de son grenier. Olive sera toujours partante pour passer du temps avec lui, peu importe le motif.

C'est intéressant d'apprendre le projet de son ami. Olive est vraiment curieuse d'en savoir plus, alors elle n'hésite pas à poser des questions, à mener la danse de cette discussion même si elle n'est clairement pas douée pour cela. « Franchement, j’en sais rien. » Elle est étonnée qu'il n'ait pas même une toute petite idée d'un quelque chose. « Je suis trop nul pour choisir un nom, regarde avec Jazz. » - « C'est moins pire qu'autre chose sincèrement. » Au moins ce chien avait son petit truc à lui, bien différent des autres. Cela ne devait pas courir les rues des animaux au nom de Jazz, si ? « Il a eu de la chance, quand même… Imagine si j’avais été fan des courgettes… ou alors, je sais pas, moi, des parapluies ? J’suis vraiment un mec un peu simplet, parfois. » Olive se mit à rire à cette éventualité. « Il aurait représenté ce que tu aimes dans tout les cas. » Et c'était tout ce qui importait finalement. Du moins, du point de vu de l'Australienne. « Mais si t’as une idée en tête, sache que je suis preneur. Promis, je te filerai des royalties juste parce que t’as trouvé le nom. » Une grimace se dessina sur les traits de la brune, pas certaine d'être la mieux placée pour aider Lucas sur ce coup. « Je promet vraiment pas le résultat. » Parce qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de faire cela avant. L'imagination était son alliée oui, mais elle avait aussi ses limites. « Et en dehors du nom qui reste à trouver, comment tu imagines les choses dans ce disquaire? » Avait-il une idée de l'ambiance, de la déco, du type de personne qu'il voulait être en tant que commerçant. De tout ce qui pouvait faire fonctionner un commerce finalement et qui serait démarquant vis à vis de ce qui pourrait exister déjà. « Navrée, j'suis curieuse de savoir tout ce que tu as dans la tête par rapport à ça. »

Lucas sourit doucement, amusé par la curiosité d’Olive. Elle a cette façon de poser des questions, pas trop insistante, mais suffisamment intéressée pour qu’il se sente écouté, vraiment. Il n’est pas habitué à ce genre de discussions. Ces derniers temps, tout ce qui occupe son esprit, c’est le retour de Joshua à Brisbane. Ce projet de disquaire est presque une idée folle, une échappatoire, mais il n’a jamais pris le temps de l’explorer sérieusement avant ce soir. Il se redresse légèrement dans son fauteuil, cherchant ses mots. Comment il imagine les choses ? Il n’y a pas réfléchi en détails, mais il se rend compte qu’il a malgré tout une image en tête, floue mais bien présente. « Je pense que je veux un endroit… authentique. » Il marque une pause, cherchant à préciser ses pensées. « Tu sais, un lieu qui te donne envie de t’arrêter rien qu’en passant devant. Pas trop sophistiqué, mais pas trop bordélique non plus. » Lucas n’a jamais eu l’âme d’un décorateur d’intérieur, alors ses descriptions sont bien pauvres quand il s’agit de l’apparence de son hypothétique disquaire. Néanmoins, quand il réfléchit à ce qu’il pourrait s’y passer, il arrive à davantage trouver ses mots. « Et puis, ce serait pas juste un disquaire. Je voudrais qu’on puisse écouter les vinyles sur place. Genre, t’imagines une table avec deux ou trois platines et un casque par poste ? Les gens pourraient venir, poser leurs albums préférés et les écouter tranquillement. Peut-être même un petit coin café, rien de trop élaboré, juste un endroit où tu peux prendre un café en discutant musique avec quelqu’un. » Il s’arrête, presque surpris par ses propres mots. Il n’avait jamais mis ces idées bout à bout de cette façon. Le dire à voix haute donnait à son projet une forme plus concrète. Et plus effrayante, aussi. Lucas rit doucement, un peu gêné de s’être laissé emporter. « C’est un peu ambitieux, hein ? Je sais pas si c’est réaliste. Peut-être que je rêve un peu trop grand pour un type comme moi. » Il hausse les épaules, regardant Olive, qui semble boire ses paroles avec cet air attentif qu’il lui connaît bien. Ça l’encourage à continuer. « Ce qui me ferait kiffer, ce serait d’organiser des soirées aussi. Des petits showcases pour des musiciens locaux, tu vois ? Rien de prétentieux, juste des gens qui jouent devant une poignée de personnes, pour le plaisir. Et pourquoi pas des échanges autour des vinyles, genre des marchés ou des événements thématiques. »
Il se passe une main dans les cheveux, comme s’il cherchait à se donner contenance. Puis, un sourire revient sur ses lèvres, doux et sincère. « Voilà, tu sais tout. Ou presque. C’est encore un peu flou dans ma tête, mais c’est là. J’imagine qu’il faudra voir où ça me mène… Mais si ce projet voit le jour, j’espère que tu seras là pour l’inauguration. » Il s’arrête, réalisant qu’il s’est un peu livré à Olive, bien plus qu’il ne l’aurait pensé en début de soirée. Et pourtant, il se sent étrangement en paix, comme si le simple fait de partager ces idées avec elle les rendait un peu plus tangibles.

@Olive Sterling

Cette soirée était douce et enrichissante. Olive était vraiment ravie d'avoir reçu l'invitation de son ami pour pouvoir assister au concert, encore plus d'avoir eu l'opportunité de rester pour échanger avec lui en suite. Cette parenthèse lui avait vraiment fait du bien, et elle avait aimé retrouver Lucas le temps d'un instant. Surtout suite à cette dernière fois où elle l'avait vu. Tout d'un coup, il semblait bien mieux dans cet élément que le précédent. C'était un retour positif dans sa vie, et Olive en avait eu en quelque sorte besoin. Bien sûr ce n'était pas évident de lui faire confiance, de ne pas attendre de revivre la même situation qu'autre fois, mais elle voyait bien que Lucas avait changé. Alors, elle ne pouvait lui en tenir rigueur pour les erreurs du passé, si bien qu'ainsi, il était plus facile d'aller de l'avant maintenant que de se cantonner à ce qui a été. Elle n'est plus la même non-plus, Olive a beaucoup évolué depuis la toute première rencontre avec cet homme, et pour le mieux elle l'espère. Donc forcément aujourd'hui, tout reste à réécrire et ça lui convient parfaitement. Elle ne voit aucune injonction à sa présence auprès du brun dans cette vie, du moins plus maintenant que tout semble être plus facile pour l'un, comme pour l'autre. Ils étaient jeunes, c'est ce qu'elle retiendra toujours de ce premier essai avec lui, et ce n'est pas grave, vraiment pas. Olive, il lui tarde d'en apprendre plus sur ce qu'il est aujourd'hui, sur ce qu'il projette de faire de sa vie. Et le projet qu'il semble vouloir mener la fascine réellement. Elle est heureuse qu'il puisse se confier à elle, heureuse qu'il n'hésite pas à lui dire ce qui se trame dans son esprit pour ce futur disquaire. « Je pense que je veux un endroit… authentique. Tu sais, un lieu qui te donne envie de t’arrêter rien qu’en passant devant. Pas trop sophistiqué, mais pas trop bordélique non plus. » Et elle ne pouvait que l'imaginer ainsi. Le reflet de ce qu'il était, ni plus, ni moins. Cela ne pourrait devenir qu'un endroit exceptionnel, Olive en mettrait sa main à couper si c'était nécessaire. « Et puis, ce serait pas juste un disquaire. Je voudrais qu’on puisse écouter les vinyles sur place. Genre, t’imagines une table avec deux ou trois platines et un casque par poste ? Les gens pourraient venir, poser leurs albums préférés et les écouter tranquillement. Peut-être même un petit coin café, rien de trop élaboré, juste un endroit où tu peux prendre un café en discutant musique avec quelqu’un. » Olive laissa un large sourire prendre place sur son visage. Lucas semblait réellement dans son élément en ajoutant les détails de son projet. Cela donnait du baume au cœur à la brune. « Je suis impatiente de découvrir cet endroit. » Et de pouvoir y passer du temps, parce que c'est le genre d'endroit qui l'emballe vraiment Olive. Le genre d'endroit où elle peut côtoyer le silence et le bruit en même temps sans que cela ne la gêne. L'idée est vraiment plaisante et elle en sera une cliente fidèle. « C’est un peu ambitieux, hein ? Je sais pas si c’est réaliste. Peut-être que je rêve un peu trop grand pour un type comme moi. » Elle hausse lentement les épaules Olive. « Aucun rêve n'est trop grand tant que c'est ce que tu veux vraiment. » En tout cas, ça ne semble pas irréalisable, si bien que Lucas ne doit pas douter de pouvoir y parvenir un jour. Cela même si ça semble prendre du temps, comme tout chose qui tient vraiment à cœur finalement. « Ce qui me ferait kiffer, ce serait d’organiser des soirées aussi. Des petits showcases pour des musiciens locaux, tu vois ? Rien de prétentieux, juste des gens qui jouent devant une poignée de personnes, pour le plaisir. Et pourquoi pas des échanges autour des vinyles, genre des marchés ou des événements thématiques. » Et elle adore l'idée Olive, si bien qu'elle le confirme d'un hochement de tête joyeux. Cela promet d'être un bel endroit et Brisbane en a bien besoin.

« Voilà, tu sais tout. Ou presque. C’est encore un peu flou dans ma tête, mais c’est là. J’imagine qu’il faudra voir où ça me mène… Mais si ce projet voit le jour, j’espère que tu seras là pour l’inauguration. » - « Si tu veux bien de moi, ce sera avec plaisir oui. » Et elle sera présente pour le soutenir dans la moindre avancée de son projet s'il en a envie. Olive n'hésitera pas à lui tendre la main dès qu'il en aura besoin, sans attendre rien en retour, simplement par bon cœur. « Merci pour ce partage. » D'avoir eu le courage de lui partager son projet. « J'espère de tout coeur que ce projet prendra vie. » Pour tout ce que cela représente pour lui. Olive jette un coup d’œil à sa montre avant de soupirer. « Ne pense pas que je ne supporte plus d'être là, mais j'ai une grosse journée demain et il est déjà bien tard. » Elle s'en veut de devoir partir après un si bon moment, mais elle sait que la journée sera bien longue si elle ne se repose pas un peu avant. « Tu sais où me joindre si tu as besoin, et je n'hésiterais pas à en faire autant. J'ai hâte de suivre ton aventure, et toutes les prochaines si tu es d'accord. » Est-ce qu'il sera possible de dire qu'Olive fait de nouveau partie de sa vie? Qu'une amitié est possible et perenne entre eux? En tout cas, Olive en a envie oui. « Merci infiniment pour cette soirée, c'était grandiose. » Le voir sur scène laisse Olive avec un très beau souvenir. Cette soirée dans son ensemble est un très beau souvenir. Et elle espère pouvoir en avoir d'autres.

Sans un mot de plus, elle dépose un baiser sur le joue de Lucas avant de quitter la loge, puis le club pour retrouver l'air extérieur. Olive ressert l'étreinte sur sa veste avant de faire signe à un taxi qui la ramènera chez-elle un sourire béat sur le visage. Une soirée qu'elle n'oubliera pas de si tôt.

rp terminé.