ÂGE : vingt-sept ans (12/04/1997) SURNOM : on lui donne sans son consentement, Gus ou Beef dans la bouche des autres lui fait froncer les sourcils STATUT : le coeur au bord du gouffre, un goût d'inachevé en bouche et des interrogations plein la tête MÉTIER : manager émérite et fatigué de Handful Of Glory LOGEMENT : au 27 de la victoria avenue à Redcliffe, dans un appartement sobrement décoré (car il est à chier pour choisir une plante) POSTS : 111 POINTS : 50
TW IN RP : abandon - abus de produits illicites - drogues - tca - dépendance affective TW IRL : nc GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP RPs EN COURS :
MAISIE #1 ☽ Everywhere, everything I wanna love you 'til we're food for the worms to eat,'Til our fingers decompose keep my hand in yours
RUSSELL ☽ When forever was a sentence, sentence to death Oh, when you were a running tear, I was a drop of sweat
AVATAR : Jacob Elodi CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) DC : nc PSEUDO : roberobe INSCRIT LE : 05/08/2024
Maisie Moriarty et Russell Sutton adorent ce message
Maisie & Angus ⊹ If I get too close And I'm not how you hoped, Forgive my northern attitude Oh, I was raised out in the cold
Docilement, il avait empilé des chaises les unes sur les autres, attendant que quelqu'un vienne lui hurler de nouvelles instructions. Son caractère enjoué le poussait à prendre ces ordres à la rigolade, à les recevoir avec un sourire malicieux plutôt que de s'en sentir menacé. Pourtant, Angus ne pouvait plus fuir les promesses qu'il avait faites, à moitié endormi devant un vieil épisode de Criminal Minds. Il avait juré trois fois qu’il serait là aujourd’hui, même quand Callie l’avait supplié de l’accompagner à la plage pour parfaire ce bronzage qu’elle voulait irrésistible, pour envoûter tous les hommes qui la dévoraient du regard pendant les concerts. Mais Sam passait avant tout, même avant la promesse d’une glace à l’italienne ou d’une Caïpirinha. « Vous êtes également inscrit au stand de crêpes ! » Avec un demi-sourire teinté d’une pointe de rage, Angus hésita entre la réponse appropriée et la réplique sarcastique. Il était incapable de dire si la jeune femme prenait leurs rôles dans cette kermesse aussi sérieusement que si l’éducation nationale avait fait une visite surprise, prête à briser les ambitions de l’équipe enseignante pour un sol de toilettes mal lavé. Mais une fois encore, il avait promis trois fois à un petit garçon au caractère bien trempé, qui paniquait dès que le moindre plan changeait, qu’il soit bouleversé à la dernière minute ou non. Angus poussa un soupir discret en déposant la dernière chaise sur la pile vacillante, qui menaçait de s’écrouler à tout instant. Il jeta un coup d'œil autour de lui, cherchant Sam du regard. La kermesse était en pleine effervescence : des enfants couraient en riant, les parents échangeaient des histoires de vacances, et l'odeur envoûtante des crêpes et des gaufres se mêlait à celle des barbes à papa. Sam n’était pas loin ; il supervisait fièrement l’installation du stand de pêche aux canards avec le sérieux d’un adulte. Angus sourit en le voyant, conscient que la promesse qu’il avait faite au petit garçon était bien plus précieuse que n’importe quel autre moment qu’il aurait pu vivre ailleurs. Une pile de chaises s'effondra près de ses jambes, dans un fracas qui le fit sursauter, mais il fit semblant de ne pas s’en inquiéter. « Si je suis aussi doué pour faire des crêpes que pour empiler des chaises, êtes-vous sûre de vouloir mon aide ? » lança-t-il avec un sourire en coin. Les mains sur les hanches, il suivit du regard la jeune femme, qui, déjà, distribuait de nouvelles consignes, inconsciente du fait qu’en demandant trop à tout le monde, chacun finirait par se marcher sur les pieds.
« Ça devait ouvrir à 14h30, et il est déjà 14h32, Angus. » Les mains tremblantes, Sam essuya nerveusement son jean délavé, vestige d’une autre famille, récupéré avant-hier d'un colis Vinted laissé dans la boîte aux lettres. Sutton n’eut d’autre choix que de s’accroupir à la hauteur de son frère, plongeant son regard dans le sien pour lui offrir un point d’ancrage, un refuge contre la panique qui montait en lui, pour détourner son esprit des manquements des autres, des promesses brisées. « T’en fais pas, Sam, c’est moi qui tiens ce stand, alors ce n’est pas grave si je suis en retard. Et puis, tu auras quand même la première crêpe, tu sais, celle qui est toujours bizarre et pleine de beurre. » Sam hocha la tête, un sourire timide aux lèvres, réconforté par la promesse de cette première crêpe imparfaite, mais précieuse. « Et tu promets de ne pas t’énerver contre moi ? » Angus haussa un sourcil, perplexe. Il se pinça les lèvres, mais avant qu’il ne puisse répondre, Sam s’éloignait déjà, attiré par un groupe d’enfants autour du stand de chamboule-tout. « Énervé pour quoi, Sam ? Sam ?! » Peine perdue. Malgré les promesses qui l'avaient conduit ici plutôt qu’à une plage ensoleillée, Angus réalisait qu’il était le seul à ne jamais obtenir de réponses à ses questions depuis un certain temps. Le souvenir oppressant de ces derniers mois le hantait, l’empêchait de dormir, de se concentrer, de réfléchir parfois. Surtout, il nourrissait en lui des rancœurs qui fermentaient dans son estomac. Angus Sutton n’obtiendrait donc jamais rien d’autre que des silences, des fuites, une incompréhension qu’il devait dissimuler derrière un sourire forcé, tout en étalant des crêpes pour satisfaire des enfants capricieux et des parents mécontents de débourser trois dollars pour une pâte à moitié cuite. « Vous trouverez tous les ustensiles en-dessous du plan de travail, et une personne ne devrait pas tarder à vous rejoindre. » Dans un énième sourire vêtu simplement pour l'occasion, et parce qu'il ne pouvait se permettre de faire exclure Sam de l'école pour son propre comportement asocial, Angus avait haussé les épaules pour déjouer l'envie de la laisser planté là avec ses saladiers et son invité mystère. « Super, j’adore travailler à l’aveugle et attendre quelqu’un qui pourrait arriver un jour. Ça donne un vrai sens de l’aventure. » Elle n'avait pas compris la subtilité de la phrase et disparaissait déjà en laissant derrière elle un nuage de poussière et encore plus de questions. Si elle était en charge de cette kermesse et aussi de cette école, Sutton finirait pas y sortir son frère avant qu'il ne soit coincé dans une sortie scolaire dans un zoo où les enclos n'ont pas de barrières et les lions pas de restrictions sur le menu.
La quantité de pâte ne suffirait jamais à rassasier l’appétit de la cinquantaine de personnes entassées dans la cour de l’école. Certaines pâtes avaient d’ailleurs l’apparence d’un samedi après-midi ensoleillé passé dans une décharge publique. Pour éviter de servir ces dangers culinaires aux enfants, Angus avait écarté les plus douteuses du plan de travail. Quoique, une intoxication alimentaire généralisée attirerait sûrement plus l’attention de l’inspection que des sols mal lavés. Au fond, il n’aurait échangé sa place pour rien au monde, pas s’il s’agissait de voir Sam heureux, sociable, éloigné de tous les tourments qui les avaient accablés ces derniers temps. Des épreuves qui empêchaient l’aîné de voir au-delà du lendemain, tellement épuisé par l’impossibilité de penser à l’avenir que tout en lui le poussait à vivre sans se soucier du jour d’après. Angus n’avait aucun plan, aucune idée en tête, rien qui ne puisse leur promettre un avenir différent de celui qui se dessinait chaque matin pour s’effondrer chaque soir, encore et encore. Parmi toutes les promesses qu’on lui avait faites, aucune n’avait tenu aussi longtemps que celle que Sam lui avait adressée un jour, lui rappelant qu’il serait toujours là s’il avait besoin de parler. Haut comme l’accoudoir d’un canapé, emmitouflé dans un pyjama devenu trop petit, les yeux rivés sur un dessin animé qu’il regardait en boucle pour ne pas dévier de sa routine, Sam n’avait jamais brisé cette promesse.
Maisie Moriarty
la trahison des images
ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1293 POINTS : 40
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
Pendant plus d’une semaine, Llewyn n’a pas manqué de varier ses supplications. De l’importance pour lui d’être bien vu dans cette école (après avoir cassé le nez d’un élève sous le prétexte – tout à fait acceptable à mon sens – de s’être moqué de son meilleur ami Samuel) en passant par l’envie de m’impliquer dans sa vie alors que les services sociaux nous ont séparés, il a su jouer sur la corde sensible. En réalité, et il en a sans doute conscience, sa demande a été acceptée au moment même où il l’a formulée ; je ne peux rien lui refuser, et encore moins dans les circonstances actuelles où je dois me contenter d’un droit de visite de temps à autre, et où la moindre dérogation à cette règle implique un combat administratif visant à demander l’autorisation de passer un peu plus de temps avec mon propre frère, merci de l’indulgence. Néanmoins, je m’étais naïvement imaginé une mission relativement simple : deux heures en cuisine, un gâteau quelconque et le tour est joué, me laissant tout le temps de profiter de la présence de mon frère, même dans un environnement aussi éloigné de mes centres d’intérêt, entourée de marmots qui hurlent, à choix, de frustration devant un échec à la pêche aux canards ou d’envie devant un stand de bonbons tenus pour l’occasion. Autant de choses qui m’insupporteraient dans n’importe quelles autres circonstances, mais que je suis prête à subir, encore et encore, si cela me donne le droit de passer du temps avec Lee, de gratter quelques instants supplémentaires avec lui, alors que tout autour de nous semble vouloir nous séparer. L’avocate aime me certifier que le dossier avance, que je ne la paie pas pour rien, que tôt ou tard j’aurai le droit de récupérer la garde de mon petit frère et de le sortir de cette famille d’accueil où il est – quand bien même il n’est pas malheureux – toujours est-il qu’elle me répète tout aussi souvent d’être patiente et que, parfois, il y a des obstacles qui s’élèvent sur le chemin de la victoire. Une jolie phrase pour dire qu’elle y croit de moins en moins, et qu’il serait temps de songer à la possibilité d’un placement définitif, ou d’égaler mes efforts aux siens. Quand elle le sous-entend, le regard qu’elle porte sur ma silhouette ne porte pas autant à confusion que je le prétends.
Et je crois que c’est pour ça, que je suis autant en colère. Chacun des instants que je passe en la compagnie de Lee est précieux, mais terni par cette incertitude qui nous entoure, par ces conditions de plus en plus fermes et inatteignables, par toute cette pression constante qui est insidieuse, par tout ce que cela dit de moi, aussi, et ma manière de tout foirer, encore et encore, même quand, je le jure, mes intentions sont les meilleures. Ce n’est jamais suffisant, ce n’est jamais convaincant et je commence à baisser les bras. Je crois que Lee le réalise aussi, au travers de regards soucieux, d’une gentillesse exacerbée, de quelques conseils qu’il m’adresse alors que les rôles ne devraient pas être ceux-ci. J’aimerais y voir un hasard, mais je n’y crois pas lorsque l’on m’annonce mon attribution du jour, et la tenue de ce stand de crêpes qui, loin de m’émerveiller à l’idée de me goinfrer gratuitement tout au long de l’après-midi, m’angoisse plus que de raison. On est doué, pour les messages subliminaux, dans la famille ; Lee n’y échappe pas. Pas plus qu’il n’échappe à mon courroux quand je comprends qu’il compte profiter de sa kermesse de son côté, et que mes illusions d’une après-midi comme avant, quand tout allait bien, sont anéanties dès lors qu’il me tourne le dos pour rejoindre ses amis, Samuel en tête de file. Ça aussi, ça m’insupporte. La personne que je suis devenue, par la force des choses, au cours des derniers mois. Fausse. Manipulatrice. Aigrie. Celle qui s’évertue à tout foirer, celle qui surinterprète les moindres paroles et gestes des autres, celle qui veut s’occuper de son petit frère, mais qui n’arrive même pas à s’occupe d’elle-même.
Je n’essaie pas de masquer mon agacement alors que je traverse cette salle à la recherche de mon stand, hésitant un instant à faire demi-tour pour les planter là, avant de me raviser en songeant à la déception de Lee. Je finis par quémander de l’aide à une nana qui court partout, semblant affirmer ainsi qu’elle est celle qui gère, et elle m’indique l’autre bout de la salle, à travers laquelle je me fraye un chemin parmi les personnes déjà présentes. Et lorsque je finis par n’être plus qu’à quelques mètres de l’emplacement désigné, je me fige. Je comprends mieux l’attitude de Lee, la manière dont il m’a suppliée de participer à cette journée pour mieux me lâcher le moment venu. Il y a un message derrière sa demande, oui, mais pas celui auquel je pensais. Et je reviens sur mon envie ; peut-être que je devrais effectivement faire demi-tour. La dernière fois que nous nous sommes parlé avec Angus, c’est quand je l’ai largué sans préavis, sans qu’il n’ait eu son mot à dire sur une décision qu’il n’avait pas vu venir. Il ne veut sans doute pas me parler et, de mon côté, je ne peux pas être près de lui, pas alors que j’assume à peine cette rupture même si je suis à l’origine de celle-ci. Pourtant, mes pas me guident jusqu’à lui, et si l’on me demande, c’est uniquement parce que je suis prise en otage par Lee ; je ne peux pas me permettre de le décevoir d’une quelconque façon, pas alors qu’il peut, par simple esprit de contrariété, refuser les moments que l’on nous autorise à passer ensemble. Il serait capable de le faire, juste pour me donner une leçon – mais je n’apprends jamais de mes erreurs, sans quoi je serai capable de réellement sortir de la vie d’Angus, comme je l’étais promis au moment de mettre fin à cette relation qui, pour son bien, n’aurait jamais dû commencer. « Salut. » Je m’annonce en arrivant au stand, pinçant les lèvres autant par gêne que par tentative désastreuse d’un sourire. Les conditions ne s’y prêtent pas, la tension est palpable et je n’ose même plus reprendre la parole durant de longues secondes. « Désolée pour le retard. » J’annonce finalement, et je grince des dents ; il y a plein d’autres choses pour lesquelles je suis désolée, à commencer par le fait que nos conversations sont désormais limitées au superficiel, les rendant parfaitement inintéressantes alors qu’il était celui qui m’animait il n’y a encore pas si longtemps. Je n’ai pas le droit de regretter cette époque, aussi j’essaie de me concentrer sur le concret du moment. « Est-ce que… tu veux qu’on se répartisse les tâches ? » Mon hésitation à chaque mot est évidente, alors que je m’en veux de lui parler comme si rien ne s’était passé, comme s’il était une connaissance quelconque que je suis amenée à croiser seulement dans ces moments bien spécifiques. « … ou que je demande à aller ailleurs ? » Il aurait le droit, après tout, d’exiger que je déguerpisse de son champ de vision ; et en vue de stand, je n’en serais pas mécontente. Mais le fait que je lui pose la question à lui n’est pas tant un signe de respect que la traduction d’une décision que j’ai déjà prise, pour ma part. Je n’ai pas envie d’être ailleurs, en réalité.
ÂGE : vingt-sept ans (12/04/1997) SURNOM : on lui donne sans son consentement, Gus ou Beef dans la bouche des autres lui fait froncer les sourcils STATUT : le coeur au bord du gouffre, un goût d'inachevé en bouche et des interrogations plein la tête MÉTIER : manager émérite et fatigué de Handful Of Glory LOGEMENT : au 27 de la victoria avenue à Redcliffe, dans un appartement sobrement décoré (car il est à chier pour choisir une plante) POSTS : 111 POINTS : 50
TW IN RP : abandon - abus de produits illicites - drogues - tca - dépendance affective TW IRL : nc GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP RPs EN COURS :
MAISIE #1 ☽ Everywhere, everything I wanna love you 'til we're food for the worms to eat,'Til our fingers decompose keep my hand in yours
RUSSELL ☽ When forever was a sentence, sentence to death Oh, when you were a running tear, I was a drop of sweat
AVATAR : Jacob Elodi CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) DC : nc PSEUDO : roberobe INSCRIT LE : 05/08/2024
Maisie & Angus ⊹ If I get too close And I'm not how you hoped, Forgive my northern attitude Oh, I was raised out in the cold
Angus se tenait immobile derrière le stand de crêpes, ses gestes répétés avec une précision presque mécanique. La plaque chauffante crépitait sous la pâte dorée, et l’odeur sucrée de vanille et de beurre flottait dans l'air saturé de bruits d’enfants, de parents et de musique festive. C’était une de ces journées où tout semblait glisser sur lui, comme si la vie avait décidé de se dérouler en coulisses, laissant ses pensées flotter dans une indifférence calculée. Et puis, dans un coin de son champ de vision, il l’aperçut. Maisie. Elle approchait, lentement, chaque pas hésitant comme une excuse silencieuse. Elle n’avait pas changé. Toujours cette démarche timide, les épaules légèrement courbées sous un poids invisible, le visage marqué par une culpabilité qu’elle semblait ne pas savoir comment exprimer. Angus aurait pu l’ignorer, feindre de ne pas la voir. Mais il sentit immédiatement son cœur se serrer, ce mélange de frustration et d’amertume qui l’habitait depuis des mois revenant en vagues sourdes, comme un écho qu’il ne parvenait jamais à chasser. Llewyn était clairement la raison pour laquelle elle était là, et Angus le savait pertinemment. Le petit frère de Maisie avait toujours été au cœur de ses préoccupations, et c’était probablement la seule chose qui pouvait encore la pousser à affronter une situation aussi inconfortable. Lee, ce gamin débrouillard et futé, avait sans doute manigancé pour que cette rencontre se produise, que leurs chemins se recroisent malgré tout. Et pourquoi pas ? Angus se disait qu’au fond, Lee devait bien se douter de ce que ça leur coûterait, à l’un comme à l’autre. Mais le garçon, tout aussi attachant qu'il était, n’avait probablement pas envisagé à quel point cela serait difficile pour eux. Elle s'arrêta devant le stand, si près de lui qu’il aurait pu sentir son souffle si l’air n’était pas déjà saturé de chaleur et de bruit. Elle balbutia un "Salut", à peine audible, un mot si fragile qu’il aurait pu se briser au contact de la moindre bourrasque de vent. Angus la laissa mariner dans son malaise. Il prit son temps pour répondre, savourant le silence tendu, puis murmura enfin : « Salut. » Il n’avait même pas pris la peine de lever les yeux vers elle. Ses doigts jouaient avec la spatule, retournant distraitement une crêpe déjà parfaitement dorée, mais son esprit, lui, était ailleurs. « Désolée pour le retard. » C'est maladroit, comme si ces quelques minutes comptaient encore dans l’immensité du gouffre qui les séparait.
« C’est rien » dit-il d’un ton léger, presque trop léger pour être sincère, sans quitter la plaque des yeux. « Après tout, t’es pas à ça près, n’est-ce pas ? » Le sarcasme suintait de chaque syllabe, mais il restait camouflé sous un masque de nonchalance, comme s’il s’amusait à jouer un jeu où les règles étaient bien claires pour lui, mais pas pour elle. Il se demanda un instant si elle avait saisi l’allusion. Si elle comprenait qu’il ne parlait pas seulement du retard qu’elle avait pris aujourd’hui, mais de tout le reste. De la distance qu’elle avait mise entre eux, de ce silence qu’elle avait laissé s’installer, sans explication, sans préavis. « Est-ce que… tu veux qu’on se répartisse les tâches ? » Maisie semblait mal à l’aise, essayant de ramener l’échange sur un terrain pratique, presque banal, comme si ce stand de crêpes pouvait être leur bouée de sauvetage. Un pont entre leur passé et ce présent, où tout semblait désormais se résumer à des gestes anodins et des conversations superficielles. Angus tourna légèrement la tête vers elle, ses yeux la perçant d’un regard indéchiffrable. Puis, il haussa un sourcil, un sourire ironique se dessinant sur ses lèvres. « Se répartir les tâches ? » La voix lourde d’une ironie teintée d’une certaine amertume. « Ouais, on peut faire ça. Je m’occupe des crêpes, et toi… tu gères les silences gênants. T’as l’air d’avoir de l’expérience dans ce domaine. » Son sourire s’élargit, mais il n’y avait rien de chaleureux dans cette expression. C’était une provocation déguisée, une manière de lui rappeler qu’elle était responsable de cette tension, de ce malaise qui flottait autour d’eux. Il la testait, comme il l’avait fait autrefois, mais cette fois-ci, le terrain était plus miné. Il n’y avait plus cette légèreté dans leurs échanges, cette complicité qu’ils avaient partagée. Il restait seulement l’amertume et l’incertitude.
Angus s’efforçait de garder ce masque d’indifférence, mais à l’intérieur, tout était chaos. Il se demandait pourquoi elle était partie, pourquoi elle avait décidé de couper les ponts sans lui en laisser l’occasion de comprendre. Il aurait voulu l’accuser ouvertement, lui demander des comptes, mais il savait que ce n’était pas dans sa nature. Alors, il se réfugiait dans le sarcasme, dans cette façade qui lui permettait de se protéger, tout en la repoussant, elle, toujours un peu plus loin. « … ou que je demande à aller ailleurs ? » Angus la laissa mariner un moment dans cette idée, savourant l’ironie. Partir. Encore. Toujours cette tendance à fuir quand les choses se compliquaient. Il posa lentement la spatule, ses yeux se relevant pour la fixer, cette fois-ci. « Fais comme tu veux, Maisie. » murmura-t-il, sa voix basse et dénuée de toute chaleur. Il appuya légèrement sur son prénom, comme pour marquer la distance entre eux. « T’es libre de partir, si c’est ce que tu préfères. Après tout, c’est pas comme si t’avais jamais eu de mal à prendre la tangente. » Le ton était calme, presque doux, mais chaque mot était une épée, aiguisée par le sarcasme et l’amertume. Il la testait encore, comme s’il attendait qu’elle réagisse, qu’elle brise enfin ce silence dans lequel elle s’était retranchée depuis si longtemps. Mais rien ne venait. Elle restait là, immobile, prise dans le filet invisible qu’il avait tissé avec ses mots. Il reprit son travail, ses mains glissant machinalement sur la plaque, comme si tout cela n’avait plus d’importance. Mais à l’intérieur, la tempête faisait rage. Il voulait des réponses. Il voulait savoir pourquoi elle était partie, pourquoi elle l’avait laissé dans ce silence insupportable, sans jamais lui donner la moindre explication. Chaque crêpe qu’il retournait sur la plaque était une tentative désespérée de retrouver un semblant de contrôle, mais rien n’apaisait cette frustration sourde. Un long silence s’installa entre eux, seulement interrompu par les crépitements de la crêpière. Il aurait pu rester ainsi, à prétendre que cela ne le touchait pas, à jouer ce rôle de l’homme indifférent. Mais une part de lui ne pouvait s’empêcher de se demander, sans jamais oser poser la question directement. « On a des crêpes à vendre. » ajouta-t-il, sa voix plus basse, presque pour lui-même. « C’est tout ce qu’il nous reste à faire, non ? Continuer, comme si ça pouvait suffire. » Il ne s’attendait pas à une réponse. Mais au fond, ce qu’il attendait réellement, c’était un geste, un mot qui lui donnerait une clé pour comprendre. Maisie restait silencieuse, et Angus se renferma à nouveau, derrière ce mur de sarcasme et d’indifférence qu’il avait érigé pour se protéger
ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1293 POINTS : 40
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angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
Je savais que nous serions amenés à nous côtoyer à nouveau, d’une façon ou d’une autre, ne serait-ce qu’à cause de l’amitié qui unit nos frères respectifs et au sens de l’humour douteux du destin. Je le savais et pourtant cela ne m’a pas empêchée de rester dans le déni de ces retrouvailles, plutôt que de m’y préparer. Évidemment que j’aurais dû les anticiper, comme tenu des circonstances de notre séparation, de la froideur qui a été la mienne et du désarroi qui a été celui d’Angus. J’ai malmené ses émotions alors que je le connais assez pour savoir qu’il ne les exprime pas facilement, raison supplémentaire – s’il en faut une – pour que sa rancœur se soit accentuée au cours des derniers mois. Mon silence durant ce temps lui a laissé toutes les opportunités de préparer ses arguments pour mieux me faire flancher, pour me blesser autant que je l’ai blessé. Une fureur contre laquelle mon égo ne pourra même pas se défendre, consciente qu’elle est parfaitement justifiée et, surtout, méritée. Peut-être est-ce la raison pour laquelle je n’ai pas été dans l’appréhension de ces retrouvailles, parce qu’il m’est tout simplement impossible d’imaginer la tournure des événements, parce qu’Angus peut autant se contenir pour l’éternité qu’exploser si on le pousse à bout, parce qu’il pourra se cacher autant derrière son sarcasme, que son silence, qu’une franchise qui me serait sans doute nécessaire. Que dans sa volonté de reprendre l’avantage dans ce petit jeu que l’on s’est mené trop longtemps, il pourrait réussir à attaquer autant par son indifférence que son besoin de réponses. Les possibilités sont bien trop nombreuses pour que je n’aie réellement pris le temps de les envisager, et si je ne peux plus me vanter de le connaître par cœur, je peux au moins estimer qu’il choisira sans doute l’option que j’ai le moins préparée, celle que j’ai le moins envisagée, celle face à laquelle je suis la moins armée – parce que si je peux me vanter d’avoir percé sa carapace, il peut se vanter d’en avoir fait de même, lui donnant là un avantage non négligeable.
Il y a néanmoins un aspect sur lequel je n’ai pas réfléchi, pas même un seul instant, alors qu’il est le plus évident ; et la façon dont, moi, je me sentirai face à lui. Il ne s’agit même pas de la manière dont je réagirai, quant à savoir si je me murerai dans le silence ou si je surenchérirai dans les accusations. Non, il s’agit seulement de ce que je pourrai ressentir en le voyant, sans même lui parler, sans même le toucher, simplement en m’autorisant à poser mon regard sur lui quelques secondes de trop. Je me suis figée, et je commence à croire que ce n’est pas tant la faute d’un effet de surprise que d’une forme d’emprise dont je n’ai pas encore réussi (ni voulu) me détacher. Une certaine attraction, surtout, qui ne s’est pas dissipée sous prétexte que j’ai mis fin à notre relation ; je sens mon cœur qui s’accélère à l’idée d’être dans la même pièce que lui, pas uniquement à cause de l’angoisse, et quand je m’approche, je ne m’interdis pas de détailler les traits de son visage dans un besoin de sécurité à l’idée de toujours mieux les mémoriser avant qu’ils ne disparaissent à nouveau. Ces cheveux que j’aimais ébouriffer avant de feindre l’innocence. Ces yeux dans lesquels je me plongeais pour mieux les défier. Cette mâchoire que je traçais avec mon index pour m’apaiser. Tant de choses que j’ai aimées chez lui et que je dois me forcer à détester aujourd’hui, pour son bien à lui.
Le silence dont il fait preuve à mon arrivée m’oppresse rapidement et quand j’ose enfin détourner le regard, c’est uniquement à la recherche d’une échappatoire ; un gamin qui serait tombé, une enseignante débordée, un parent reconnu au loin, n’importe quoi qui pourrait me permettre de m’excuser et m’échapper, puisqu’il n’a pas l’air de vouloir jouer le jeu – et que je ne peux pas lui en vouloir. « Salut. » Quand je reviens à lui, étonnée qu’il finisse par me répondre, je constate que son regard ne soutient même pas le mien et je m’en veux d’avoir osé m’approcher, d’avoir chamboulé sa tranquillité alors que j’ai déjà bien assez perturbé sa vie. « C’est rien » Il est indifférent, sans m’ignorer. Mais il est insensible, et ça me suffit pour être blessée, alors même que je n’ai certainement pas le droit de l’être. Je suis celle qui a provoqué tout ceci, et je n’ai pas le droit de me lamenter à l’idée qu’il joue cette carte-là. « Après tout, t’es pas à ça près, n’est-ce pas ? » C’est étrange, mais je suis presque apaisée, durant un instant, qu’il m’attaque de cette manière. Ça comptait pour lui. Ça compte peut-être encore, à en croire le sarcasme dont il fait preuve, et les prochaines offensives qui ne tarderont pas à tomber. Je ne suis pas prête pour celles-ci, mais je suis paradoxalement soulagée à l’idée qu’elles puissent exister. Je ne réponds pas, non pas par indifférence, mais parce que je ne doute pas qu’il a besoin de cracher sa rancœur, et que je n’irai pas contrarier celle-ci. « Se répartir les tâches ? » Je secoue doucement la tête, me réduisant au silence pour mieux laisser l’espace à ses paroles, et, sans surprise, elles heurtent à nouveau : « Ouais, on peut faire ça. Je m’occupe des crêpes, et toi… tu gères les silences gênants. T’as l’air d’avoir de l’expérience dans ce domaine. » Je prends sur moi pour ne pas laisser mon caractère prendre le dessus et rétorquer, usant de la même facilité que lui à froisser, m’accrochant au fait que je mérite de l’être. Son sourire, que j’aimais il n’y a pas si longtemps encore, me provoque des frissons qui parcourent mon échine alors que je baisse les yeux pour ne plus y être confrontée. « Je vais m’occuper des commandes et de la caisse. » Je conclus, m’obligeant à user d’un ton neutre, guettant un instant la pâte à crêpes et toutes les garnitures qui me font froncer les sourcils en tentant, par inadvertance, de calculer les calories que tout cela représente. Ce n’est certainement pas un mal qu’il s’occupe de cette partie-là, tendant que je gère l’aspect compta et, surtout, l'aspect tension. Il veut des silences gênants, il en aura, j’obéis, docile que je suis soudain face à lui.
Je lui offre une dernière porte de sortie qui, malgré la situation, n’est pas celle pour laquelle je compte opter (cette fois-ci). L’hésitation dont il semble faire preuve m’agace à nouveau, alors que, il ne s’en rend pas compte, ma présence à ses côtés, malgré les silences gênants et le dialogue superficiel, est ce qui se rapproche le plus d’un effort de ma part. J’aurais dû me réjouir d’avoir capté son attention lorsqu’il daigne enfin me regarder dans les yeux, mais il sait, une fois encore, me le faire regretter. « Fais comme tu veux, Maisie. T’es libre de partir, si c’est ce que tu préfères. Après tout, c’est pas comme si t’avais jamais eu de mal à prendre la tangente. » Je l’ai côtoyée, cette version-là d’Angus. Je l’ai côtoyée au début de notre supercherie, quand notre colère mutuelle était plus forte que toute tentative de trouver un terrain d’entente. Je l’ai détestée, si fort, avant d’apprendre à l’aimer et aujourd’hui j’en arrive à une nouvelle conclusion ; elle me fait peur. Elle me fait peur parce que je n’arrive plus à lire en lui et qu’inévitablement, je m’inquiète quant à la manière dont il vit les choses. C’est trop tard pour ça, me souffle une voix qui prend la forme de celle qu’il vient d’utiliser. « J’avais mes raisons. » Et il notera que j’ai bien précisé que les raisons étaient les miennes, et non pas qu’il m’en a donné pour fuir, car ça n’a jamais été le cas. Il a été le garant de mon bonheur pendant longtemps, assez pour que je ne lui fasse pas l’affront d’être le témoin de ma rechute. « On a des crêpes à vendre. » Et une histoire à oublier, je sais. « C’est tout ce qu’il nous reste à faire, non ? Continuer, comme si ça pouvait suffire. » J’accepte la sentence. Pendant un temps, du moins, encaissant les premières commandes en silence, Angus était suffisamment près pour les entendre et s’en occuper dans la foulée. Et lorsque se présente un premier instant de répit, j’hésite un instant, avant de céder à mon impulsion. « Je sais que ça ne changera pas grand-chose, mais j’en suis sincèrement désolée. » J’ajoute, d’une voix presque étouffée, comme si le poids des conséquences m’empêchait de formuler de meilleures excuses – c’est sans doute le cas. Parce que c’est inexcusable, tout simplement. « Il y a rien à comprendre, si tu veux tout savoir. » Même moi je n’arrive pas toujours à comprendre la panique qui m’a envahie, l’attitude qui a été la mienne. Au fond, je reste persuadée qu’il s’agit de la meilleure solution, mais c’est la manière dont je l’ai appliquée qui me pose un problème.
ÂGE : vingt-sept ans (12/04/1997) SURNOM : on lui donne sans son consentement, Gus ou Beef dans la bouche des autres lui fait froncer les sourcils STATUT : le coeur au bord du gouffre, un goût d'inachevé en bouche et des interrogations plein la tête MÉTIER : manager émérite et fatigué de Handful Of Glory LOGEMENT : au 27 de la victoria avenue à Redcliffe, dans un appartement sobrement décoré (car il est à chier pour choisir une plante) POSTS : 111 POINTS : 50
TW IN RP : abandon - abus de produits illicites - drogues - tca - dépendance affective TW IRL : nc GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP RPs EN COURS :
MAISIE #1 ☽ Everywhere, everything I wanna love you 'til we're food for the worms to eat,'Til our fingers decompose keep my hand in yours
RUSSELL ☽ When forever was a sentence, sentence to death Oh, when you were a running tear, I was a drop of sweat
AVATAR : Jacob Elodi CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) DC : nc PSEUDO : roberobe INSCRIT LE : 05/08/2024
Maisie & Angus ⊹ If I get too close And I'm not how you hoped, Forgive my northern attitude Oh, I was raised out in the cold
Angus savait depuis longtemps que leurs chemins se recroiseraient. Ce n’était pas un secret, juste une évidence qu’il avait soigneusement cachée sous des couches de silence. Comme une ombre discrète, l’idée flottait dans un coin de son esprit, insidieuse mais persistante. La proximité de leurs frères, cette amitié indéfectible qui les liait, formait un fil invisible qui les maintenait connectés, même après la rupture, même après les silences. Angus avait pourtant fermé les yeux sur cette certitude, refusant d’admettre l’inévitable. Préparer le terrain pour revoir Maisie, c’était aussi rouvrir des plaies qu’il avait tenté de cicatriser. Maintenant, dans cet instant suspendu où leurs regards s’étaient enfin croisés après des mois de séparation, tout resurgissait d’un coup. La froideur avec laquelle elle l’avait laissé, les questions qui l’avaient tourmenté, et surtout, cette sensation lancinante d’avoir été malmené, brisé, sans pouvoir y faire grand-chose. Angus se rappelait son désarroi, ce sentiment sourd d’impuissance lorsqu’il avait compris qu’elle ne reviendrait pas. Il l’avait aimée, d’une manière silencieuse et intense, incapable de verbaliser ses émotions, comme toujours. Mais Maisie le connaissait. Elle savait combien il lui avait été difficile de s’ouvrir, combien chaque pas vers elle avait été un effort monumental. Et pourtant, elle était partie. Le silence entre eux avait duré trop longtemps. Chaque jour sans un mot de sa part avait permis à Angus de nourrir sa rancœur, de la transformer en une sorte d’armure. Il s’était promis qu’en cas de retrouvailles, il serait prêt. Mais en la voyant là, devant lui, cette promesse vacillait. Il ne savait pas encore s’il devait choisir l’indifférence ou la colère, ignorer ou confronter. Une chose était certaine : il frapperait là où elle ne s’y attendrait pas. Parce qu’Angus n’avait jamais oublié qu’il la connaissait mieux que quiconque, et ce savoir lui donnait un avantage précieux.
Ce qu’Angus n’avait pas anticipé, c’était sa propre réaction. Voir Maisie si proche avait fait remonter un flot d’émotions enfouies profondément. Il n’avait pas besoin de mots pour tout revivre. Ses yeux retrouvaient les traits familiers, ce visage observé en silence tant de fois. Ses cheveux, qu’il avait aimé ébouriffer pour la faire râler. Ses yeux dans lesquels il se perdait, non pas pour chercher des réponses, mais pour le défi, pour ce jeu qu’ils jouaient sans cesse. Et cette mâchoire, cette ligne parfaite qu’il traçait parfois du bout des doigts pour se rassurer, pour se souvenir que, malgré tout, elle était là. Tant de choses qu’il avait aimées chez elle et qu’il devait maintenant apprendre à haïr. Maisie semblait aussi figée que lui, peut-être surprise par la situation qui la frappait de plein fouet. Son regard était incertain, presque fuyant, comme si elle cherchait une échappatoire invisible. Peut-être tentait elle d’éviter le face-à-face inévitable, de repousser le moment où ils devraient vraiment parler. Angus n’était pas prêt à lui offrir cette facilité. Le silence entre eux devenait presque insupportable, et Angus savait qu’elle le ressentait aussi. Finalement, il rompit le silence, mais sans chaleur. Sa réponse était neutre, presque automatique, comme un mécanisme de défense. Il n’avait pas pris la peine de soutenir son regard, comme si cela ne valait pas l’effort. Elle l’avait suffisamment blessé, il n’allait pas lui rendre les choses faciles.
Ce n’était pas vrai, bien sûr. Angus savait comment jouer ce jeu, comment prétendre que rien ne le touchait. Il aurait pu être plus cruel, plus incisif. Mais ce n’était pas nécessaire. La simple évocation de leur passé suffisait à raviver la douleur. Il le voyait dans ses yeux, dans sa manière de détourner le regard. Maisie prit une profonde inspiration, visiblement en proie à la difficulté de garder son calme. Elle ne répondit pas immédiatement à son attaque, comme si elle acceptait la sentence qu’il lui infligeait. Angus tourna finalement son regard vers elle, observant les traits qu’il connaissait si bien. Ce visage qu’il avait aimé tant de fois, ces détails familiers qu’il regardait maintenant avec une certaine distance, comme s’il devait se protéger de cette attraction persistante. « Je vais m’occuper des commandes et de la caisse. » Angus ne réagit pas immédiatement, acquiesçant vaguement. Un jeu silencieux se jouait entre eux, une danse où chacun évitait les sujets douloureux tout en effleurant les cicatrices. Aujourd’hui, il ne savait plus comment l’aborder. Cette situation le tourmentait. Non pas parce qu’il ne comprenait pas, mais parce qu’il ne savait plus ce qu’il pensait réellement, et ça le rendait nerveux. « J’avais mes raisons. » Angus inspira profondément, laissant ses yeux dériver un instant sur les crêpes qui cuisaient devant lui. Les mots de Maisie réveillaient une partie de lui qu’il avait soigneusement enfouie. Il voulait se protéger, éviter la vulnérabilité encore une fois, mais il n’était pas question de lui rendre coup pour coup. Pas cette fois. « Tes raisons… » murmura-t-il, un léger soupir s’échappant de ses lèvres. « J’imagine que tu avais tes raisons, oui. C’est ce qu’on se dit toujours, non ? Pour rendre tout un peu plus supportable. » Il détourna les yeux, ses mains continuant machinalement à s’occuper des commandes. « Ce qui est le plus dur à avaler, c’est pas que tu aies eu tes raisons. C’est que tu n’aies pas jugé utile de m’en parler. » Il releva les yeux vers elle, l’ombre d’un sourire fatigué flottant sur ses lèvres. « Le silence, c’est aussi une forme d’explication. Pas la plus agréable, mais bon… ça a son style. »
Les minutes passèrent dans un silence étrange, pesant. Angus se concentra sur les commandes, mais ses pensées revenaient sans cesse vers elle, vers ce qu’elle avait dit et ce qu’elle n’avait pas dit. Puis, il l’entendit s’excuser, cette voix presque étouffée qui fit vaciller quelque chose en lui. « Je sais que ça ne changera pas grand-chose, mais j’en suis sincèrement désolée. » Angus resta silencieux un moment, ses doigts jouant distraitement avec une spatule, avant de hocher lentement la tête. « Désolée, hein ? » Il répéta le mot doucement, comme pour comprendre ce qu’il représentait, ce qu’il signifiait dans leur histoire. « Écoute, je vais pas te mentir, ça efface pas tout. » Il fit une pause, cherchant les mots justes. « Mais c’est un début. J’imagine que c’est déjà plus que ce à quoi je m’attendais. » Il risqua un regard vers elle, plus sincère, plus vulnérable. « Je suis pas du genre à m’accrocher aux excuses, Maisie. J’ai jamais vraiment su quoi en faire. » Son ton s’adoucit encore, moins sarcastique, plus direct. « Mais je suppose que d’en faire une serait déjà un bon départ. Ça montre que t’as réfléchi à tout ça, que c’était pas juste… » Il chercha le mot. « Facile. » Il secoua la tête, un sourire presque triste flottant sur ses lèvres. « Ou que ça l’était, et que t’as fini par t’en rendre compte. » Il se détourna à nouveau pour s’occuper des crêpes, mais cette fois, il ne pouvait plus éviter la conversation. « Il y a rien à comprendre, si tu veux tout savoir. » Il se retourna pour la regarder franchement, ses yeux plus doux que ce qu’il aurait cru possible dans un moment comme celui-ci. « Ce qui me blesse, c’est que… même si tu savais plus quoi faire, même si c’était le chaos dans ta tête… » Il hésita, cherchant comment le dire sans lui faire plus de mal qu’il n’en avait déjà reçu. « T’aurais pu me le dire. J’aurais compris. » Il laissa le silence s’installer, lui donnant le temps d’assimiler ses paroles. Puis, avec un sourire ironique, il ajouta : « Enfin, autant que je peux comprendre quoi que ce soit, hein. » Il se tut un moment, puis reprit d’une voix plus grave, plus vraie. « J’aurais été là, même dans le pire de tout ça. C’est ça que je pige pas. Pourquoi t’as pensé que t’avais besoin de partir toute seule. » Angus laissa retomber la conversation, comme on lâche une corde usée, à bout de force. Ses mains continuaient de s’activer machinalement, pliant les crêpes, les garnissant de sucre ou de confiture, comme si elles savaient quoi faire sans que son esprit y soit vraiment. Il évitait de croiser le regard de Maisie, mais il sentait sa présence tout près de lui, une tension familière, presque tangible. Les minutes passèrent en une sorte de torpeur. Le café continuait de remplir ses obligations, les clients se succédaient, mais pour Angus, la journée était suspendue à ce moment précis. Chaque son, chaque geste lui semblait amplifié par l’anxiété et le désir de comprendre. Le visage de Maisie était devenu un point focal, un miroir où il cherchait des réponses tout en redoutant les réflexions qu’il pourrait y trouver. C’était une danse délicate entre la rancœur et le désir de réconciliation, une chorégraphie à laquelle ils devaient tous deux participer, même s’ils n’étaient pas encore prêts à admettre qu’ils dansaient encore ensemble, malgré tout ce qui s’était passé.
ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1293 POINTS : 40
TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS : llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
Je m’étonne qu’il réponde à ma salutation, qu’il puisse vouloir m’adresser la parole et, surtout, je m’en réjouis, amenant à un constat sans appel : je suis pathétique. Toute la situation l’est, en réalité, mais puisqu’elle est de mon fait, les fautes sont les miennes. J’ai voulu le tenir à distance sans lui en expliquer les raisons, et quand je songe à la manière dont notre relation a débuté et la façon dont elle s’est terminée, le paradoxe ne prête pas à sourire ; il me désole. Il me désole, parce qu’au départ, au travers de notre haine mutuelle inspirée par l’ennemi désormais commun qu’est mon frère, nous arrivions malgré tout à communiquer. On ne se comprenait pas, c’est certain, mais on pouvait communiquer, on pouvait échanger plus que quelques mots même si ce n’était jamais pour valoriser l’autre, et les silences n’étaient jamais de rigueur – même si c’était pour s’assurer d’avoir le dernier mot. Nos échanges étaient déplorables, certes, mais ils étaient surtout piquants, spontanés et, je m’en suis surprise à plusieurs reprises, agréables. Je ne savais pas à ce moment-là le rôle qu’aurait Angus dans mon existence, son impact, et jamais je n’aurais cru regretter cette époque. Parce qu’il me détestait peut-être – ou le prétendait, la frontière était aussi floue pour lui que pour moi – mais au moins il n’était pas indifférent. Il n’évitait pas mon regard, il ne retenait pas ses mots, il n’ignorait pas ma présence. J’existais, un peu, pas comme je l’aurais souhaité, mais il me voyait, alors qu’aujourd’hui, tout m’indique que la seule idée de poser les yeux sur moi le dégoûte au plus haut point. Et je sais, que je suis ingrate, que je suis ridicule, alors que cette situation, je l’ai cherchée, je l’ai provoquée et je n’ai pas le droit de me plaindre de sa distance alors qu’elle résulte de mes actions. Il m’a répondu, un simple mot d’usage, qui me paraît plus grotesque que n’importe quel élan de colère qu’il pourrait m’adresser, parce qu’il fait état de ce que nous sommes désormais devenus l’un pour l’autre : de vagues connaissances, non, pire encore : de véritables étrangers.
J’aimerais croire que je le connais encore assez pour anticiper ses réactions, ses réflexions ; mais il a toujours été le plus secret de nous deux, Angus, à tel point que je n’ai jamais eu l’absolue certitude de le connaître réellement, ou de me contenter de l’image qu’il voulait bien m’offrir. Et je n’ai pas le droit de m’en plaindre, je suis la première à lui avoir donné une image erronée de ma personne. J’ai aussi envie de croire que j’ai encore un peu de contrôle sur toute cette situation, que non, malgré tout ce qu’il a pu se passer je refuse que l’on soit de simples inconnus l’un pour l’autre, mais à mesure que ses mots tranchants contrastent avec son calme apparent, je réalise que tout m’a échappé ; il m’a échappé, tout comme les excuses à peine assumées que je finis par prononcer. « Tes raisons… » Je sais qu’il ne s’arrêtera pas là ; j’ignore seulement à quel degré il s’apprête à frapper, et je n’ose me tourner vers lui, croiser son regard, pour essayer de juger le temps qu’il mettra avant d’exploser. « J’imagine que tu avais tes raisons, oui. C’est ce qu’on se dit toujours, non ? Pour rendre tout un peu plus supportable. » Ma mâchoire se crispe, je me retiens de ne pas laisser ma répartie naturelle – et désobligeante, surtout – prendre le dessus. Ce n’est pas le moment ; c’est ma chance, probablement ma dernière. L’idée n’est pas de réécrire l’histoire, seulement de retravailler la fin. « Ce qui est le plus dur à avaler, c’est pas que tu aies eu tes raisons. C’est que tu n’aies pas jugé utile de m’en parler. » Je n’ai pas envie de le provoquer en justifiant que là aussi, j’avais mes raisons pour rester silencieuse, pour ne pas lui offrir des justifications qu’il aurait contrées. Sur ce point-là, je peux l’affirmer : il n’aurait pas eu la réaction espérée, il n’aurait pas compris et accepté cette rupture, non. Il aurait cherché à m’accompagner dans ce combat dont je ne ressors jamais gagnante, il m’aurait soutenue en s’oubliant dans la bataille. Mais il l’a déjà fait, avec sa mère, avec son frère, avec chaque personne qui a eu l’opportunité de découvrir le Angus qui accepte de briser sa carapace, et je ne pouvais pas lui infliger une peine supplémentaire sous prétexte qu’il était prêt à l’accepter. L’accepter ne veut pas dire le supporter, et c’est une nuance qu’il aurait toujours niée. « Le silence, c’est aussi une forme d’explication. Pas la plus agréable, mais bon… ça a son style. » - « Je savais pas quoi te dire. » J’admets, en me tournant vers lui pour apercevoir un maigre sourire, pas de ceux que je voudrais voir sur ses lèvres, mais toujours mieux que le regard noir auquel je m’attendais. « Mais ce n’est pas une excuse. Ni pour la façon dont j’ai géré tout ça, ni pour rendre la décision plus supportable à mes yeux. » Elle ne l’est pas plus sous prétexte qu’il y a une explication claire et raisonnée derrière, même si je suis la seule à la connaître. « Je ne cherche pas ton pardon, si ça peut te rassurer. » Non, aussi triste que puisse être le constat ; je ne veux pas qu’il me pardonne. Je veux qu’il garde sa rancœur, qu’il la chérisse et la protège, qu’il ne l’oublie pas, qu’il s’y tienne pour ne pas se risquer à me faire changer d’avis. Il n’a pas essayé, d’ailleurs. Je ne lui ai pas vraiment laissé l’opportunité, mais je ne l’ai pas bloqué, je n’ai pas déménagé, je n’ai pas changé de travail. Il n’a pas essayé ; alors peut-être que ça ne comptait pas tant que ça, finalement.
Les efforts pour ne pas laisser mes émotions en vrac s’exprimer ne sont pas grand-chose par rapport aux sourires de façade que je dois afficher et à l’agacement provoqué par les personnes qui osent nous interrompre, qui prennent cet endroit pour ce qu’il est et non pas pour ce qu’on en fait au travers de nos retrouvailles amères et d’une discussion à cœur ouvert qui aurait dû avoir lieu il y a des mois. « Désolée, hein ? » Je lui adresse un regard, plus dur qu’auparavant, le menaçant silencieusement de ne pas me faire répéter. Il connaît ma fierté, il s’est heurté à elle à de nombreuses reprises et il sait que, même si je suis sincère, il m’en coûte de la ravaler. « Écoute, je vais pas te mentir, ça efface pas tout. » Ce n’est pas ce que j’attends. Ce n’est pas ce que je veux, tout en espérant que ça puisse être le cas. Je n’arrive pas à suivre mon propre raisonnement ; je ne peux pas lui demander d’en faire de même. Finalement, avec cette rupture, j’ai épargné Angus à tellement de niveaux, en réalité. « Mais c’est un début. J’imagine que c’est déjà plus que ce à quoi je m’attendais. » Mon regard s’accroche au sien, Angus s’adoucit, je me braque. J’ai besoin qu’il me déteste. J’ai besoin qu’il me donne de bonnes raisons de m’accrocher aux miennes. « Je suis pas du genre à m’accrocher aux excuses, Maisie. J’ai jamais vraiment su quoi en faire. Mais je suppose que d’en faire une serait déjà un bon départ. Ça montre que t’as réfléchi à tout ça, que c’était pas juste… Facile. » Ça n’a jamais été facile. Si j’avais été moins lâche, je lui aurai expliqué les choses sans lui laisser l’opportunité de les négocier ; mais je savais que je n’y arriverai pas, alors j’ai préféré la solution de facilité, celle qui m’a toujours réussi même si elle se veut souvent définitive : la fuite. « Ou que ça l’était, et que t’as fini par t’en rendre compte. » - « Ça l’était pas. » Je rétorque sans une once d’hésitation, je peux lui laisser croire beaucoup de choses, mais pas ça, pas alors que cette perspective atténuerait les sentiments que j’ai pu avoir – que j’ai encore – pour lui. « Ce qui me blesse, c’est que… même si tu savais plus quoi faire, même si c’était le chaos dans ta tête… » Je reste silencieuse, j’attends, les mots qui suivront susceptibles de frapper plein fort encore, ou de me faire douter de toutes mes certitudes. « T’aurais pu me le dire. J’aurais compris. » - « Je sais. » C’est sans doute ça, le pire. De savoir qu’il aurait compris. D’avoir espéré toute ma vie que quelqu’un pourrait comprendre un peu de ce mal qui me ronge, que je laisse gagner malgré tous mes efforts pour réussir à prendre le dessus. D’être tombée sur cette personne, et d’avoir réalisé que la frontière entre ce que je veux et ce que je dois faire est mince, mais existante. « Enfin, autant que je peux comprendre quoi que ce soit, hein. » J’ai un rictus aussi nerveux que triste à ses paroles, avant qu’il ne reprenne : « J’aurais été là, même dans le pire de tout ça. C’est ça que je pige pas. Pourquoi t’as pensé que t’avais besoin de partir toute seule. » Ma bouche s’entrouvre pour lui répondre, mais une présence au comptoir m’empêche de poursuivre cette conversation. Je me concentre sur cette mère et son fils durant quelques instants qui me paraissent une éternité, peut-être même que je suis expéditive, manquant cruellement d’amabilité pour ne pas laisser échapper ce semblant d’apaisement entre Angus et moi. Comme si la moindre seconde de silence entre nous était susceptible de raviver ces rancœurs, de modifier son discours ; ce silence me pèse tout autant qu’à mon arrivée, mais plus pour les mêmes raisons. « Je-il y a pas d’explications raisonnées, Angus. Tu te fais du mal. » Que je reprends quand nous sommes à nouveau seuls, ma hanche qui s’appuie contre le comptoir alors que mes doigts jouent nerveusement avec les manches de ce pull trop grand. « C’était… c’est pas juste le chaos dans ma tête. C’est pire que ça, c’est plus que ce que je peux gérer, c’est plus que ce que toi tu peux supporter, c’est juste… même moi, je me comprends pas, tu sais. » Au travers de cet élan de sincérité, ce sont les seules explications que je peux lui donner, qui ne sont, cette fois-ci, pas un mensonge, pas une façon de réécrire ma réalité, mais seulement des faits avérés, et ce, depuis des années : je ne me comprends pas. Je n’arrive pas à suivre les raisonnements maladifs de mon esprit, et les pensées qui en découlent, qui finissent toujours par s’immiscer d’une manière ou d’une autre, le plus souvent au moment où je m’y attends le moins, au moment où je crois avoir enfin le droit à un répit qui n’est pourtant pas mérité. « Seth a été en prison, ma mère est morte, Lee a été placé et… c’était trop. C’était juste trop, et… t’étais de trop, toi aussi. » J’avoue, en baissant le regard pour ne pas affronter le sien. Je pince les lèvres, je déglutis difficilement, je ravale les émotions qui essaient d’imprimer leurs marques mouillées sur mes joues. « Je pouvais-je peux pas gérer tout ça, tu sais que j’y arrive pas, c’est pas la première fois que je préfère fuir, et je sais que c’est pas sensé, que ça ne règle rien, mais j’arrive pas à faire autrement et… je crois que j’arriverai pas à changer, en fait. » J’ai essayé, j’ai vraiment essayé de communiquer, de me reposer sur les autres dans la mesure du raisonnable, de mettre tout en place pour ne pas flancher ; mais je perds toujours le contrôle, d’une façon ou d’une autre, et ça m’épuise d’essayer de prétendre qu’il peut exister une autre finalité. « Et tu ne peux pas en faire éternellement les frais. Tu mérites mieux, je te l’ai déjà dit et j’espère que tu t’en rends compte, cette fois. » Et quand je relève les yeux vers lui, il peut y lire toute la sincérité de mon raisonnement malgré l’exécution déplorable ; il n’aura pas d’autres explications que l’idée ce n’était pas le bon moment, même si, au fond, ça ne l’a jamais été. Je le savais dès le début, et j’ai quand même voulu écouter mon cœur plutôt que ma raison, m’amenant à lui offrir une vision erronée de la personne que je suis réellement, celle qu’il ne pourra jamais supporter malgré toutes les explications, malgré les promesses.