Ce jour-là, Chris se rendait aux locaux de GuardianNest avec une idée bien précise en tête. Une fois franchi les portes de l'entreprise, il se rendit à l'accueil pour s'annoncer et demander à voir la directrice, une certaine Juno Zhao, dont le journaliste avait par ailleurs effectué quelques recherches sur le personnage en amont afin d'avoir une petite idée dans quoi il mettait les pieds, et il était convaincu que cela pourrait le faire après avoir lu les différents articles qui avaient relatés son portrait dans la presse spécialisée. On lui demanda alors s'il avait rendez-vous et il précisa que non. Mais avant de se faire rembarrer, il donna sa carte de visite qui indiquait son nom, prénom, ainsi que ses coordonnées et sa fonction de journaliste d'investigation auprès du journal "The Sydney Morning Herald" tout en précisant que les informations qu'il avait à lui communiquer l'intéresserait fortement. Ne voulant pas trop en dire malgré tout à un salarié de l'entreprise, gardant un côté mystérieux en insistant sur le côté confidentiel, justifiant le fait que seule la directrice était en capacité de recevoir les informations qu'il avait à lui partager. On lui dit alors d'aller s'asseoir dans la salle d'attente, ce que fit docilement le journaliste, s'installant dans l'un des fauteuils confortables du hall d'entrée tout en attrapant un magazine qui trainait par là. Un magazine spécialisé dans la promotion d'équipements de toute dernière technologie. Ce n'est qu'une demi-heure plus tard que la personne de l'accueil revient le voir. Le journaliste n'était pas dupe et certainement que son interlocutrice avait pris le temps de se renseigner sur lui pendant qu'il attendait. Elle aurait sans aucun doute trouvé une bonne partie des affaires dont il avait été à l'origine de révélations, afin que soit condamner des chefs d'entreprises ainsi que des politiciens qui ne respectaient pas les règles en réalisant des délis voir des crimes sans aucun scrupules. Ce que chassait généralement le journaliste dans le cadre de son activité et qui en avait fait l'un des chats noirs du milieu. Nul doute donc que le fait qu'il se pointe dans son entreprise attiserait à minima la curiosité de Juno sur ce qu'il voulait en venant ici. La personne de l'accueil lui demanda de la suivre jusqu'à une porte, sur laquelle Chris vit l'écriteau annonçant le bureau de Juno Zhao, puis elle frappa à la porte pour s'annoncer avant de se tourner vers Chris. "Elle ne peut vous consacrer que 5 minutes. Pas une de plus" précisa-t-elle avant d'ouvrir la porte puis de la refermer une fois que le journaliste était entré. Alors qu'il observait Juno à son bureau qui semblait le toiser du regard, Chris se demanda si cinq minutes seraient suffisantes pour exposer tout ce qu'il avait à lui dire afin qu'ils trouvent un potentiel accord qui pourrait les intéresser tous les deux. "J'ai un marché à vous proposer" lui dit-il en introduction afin de susciter son intérêt tout en gardant les yeux rivés sur la jeune femme, attendant qu'elle l'invite à venir s'installer avant de s'avancer davantage dans son bureau.

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Personne ne rentrait dans son bureau : c’était une habitude connue et respectée de tous ; la boss n’aimait pas être dérangée et, pour tout sujet important, elle préférait se déplacer plutôt qu’on ne vienne la cueillir dans son antre. Le nombre de gens qui avaient vu l’intérieur se comptaient sur les doigts d’une main : Maximilian, une fois ou deux, entre deux vols lorsqu’il passait la voir, et Felicia, à l’accueil, prête et ravie de jouer le chien de garde à chaque tentative d’intrusion. De fait, la voir ouvrir la porte sur un parfait inconnu en lui jetant un regard mi-anxieux, mi-désolé contrarie Juno autant que ça l’alerte. Felicia comprenait suffisamment son besoin de calme pour faire barrage à tout visiteur non désiré. Et simultanément, elle le comprenait trop pour ne pas savoir estimer quand la visite était trop importante pour prévaloir sur sa tranquilité.
Alors voilà : de l’autre côté de son bureau, à quelques pas de l’entrée, se tient un homme au regard vif, au rasage soigné et à la posture droite de celui qui sait exactement pourquoi il vient. Il a un marché à lui proposer. Voilà tout ce qu'il lui annonce, ayant au moins la décence de rester à l'entrée et d'attendre son signal pour s'installer, contraste saisissant avec la menace qui pèse, peut-être malgré lui, dans ses mots. « J’ai toute une équipe, pour les partenariats. Et une adresse mail à laquelle transmettre les propositions commerciales. » Elle a, depuis, rebaissé le nez sur sa tablette, peu disposée à offrir de l'attention à l'homme qui s'était glissé dans son bureau avec toute son audace et sans se présenter. Comme par écho à ses pensées, un ding de la tablette l’informe que Felicia a fait quelques recherches. Sydney Morning Herald, annonce le message. Pas d'autres précisions, pas d'identité à poser sur son vis-à-vis : rien qu'un titre, ou du moins, une entité à coller à ses actions. Un journaliste d'investigation, donc : la pire espèce ou la meilleure, selon les opportunités. Quoiqu'il en soit, toujours une de laquelle se méfier : Juno s’applique à garder un air égal et à laisser le regard rivé vers sa tablette, ne serait-ce que pour maintenir une position de force. Ce genre de personnes venant vous annoncer un marché vient généralement les mains pleines, et avec peu de marge de manœuvre pour vous laisser en réchapper. La Chinoise rabat son dos contre le dossier de son siège, et relève les yeux, semblant le considérer une demi-seconde de plus. Pas encore d’informations supplémentaires de la part de Felicia : il faudra qu’elle travaille avec le peu qu’elle a. « À moins que vous ayiez une excellente raison de porter directement le sujet jusqu'à moi », reprend-elle, se levant de son bureau et, d'un coup de menton, désignant la chaise de l'autre côté de celui-ci à l'homme afin qu'il s’y installe.

@Chris Logan

Chris venait tout juste d'entrer dans le bureau de la directrice lorsqu'il entendit la porte se refermer dans son dos. Lui annonçant alors d'entrée de jeu qu'il avait un marché à lui proposer. De l'autre côté de son bureau, la femme d'affaire l'avait regardé d'une manière inquisitrice avant de rebaisser le nez pour regarder à nouveau la tablette qui se trouvait sur son bureau. "J'ai toute une équipe, pour les partenariats. Et une adresse mail à laquelle transmettre les propositions commerciales." lui dit-elle alors, d'un ton indifférent et certainement agacé, voulant se débarrasser de lui au plus vite comme un vulgaire nuisible. Ce qui le fit sourire. Finalement, si elle avait dit cela, ça montrait juste que l'information de son identité qu'il avait pourtant communiqué à la personne de l'accueil lors de son arrivée n'avait pas été remontée jusqu'à la directrice. Ce n'est pas grave, il rectifiera le tir mais il attendit patiemment devant la porte, ne se laissant pas déstabilisé par l'attitude indifférente de son hôte, attendant juste le moment qu'elle relève enfin les yeux à nouveau vers lui. "A moins que vous ayiez une excellente raison de porter directement le sujet jusqu'à moi" elle s'était de nouveau adressé à lui après s'être redressée avant de lui désigner d'un coup de menton la chaise qui se trouvait de l'autre côté du bureau. Elle était désormais disposée à l'écouter et Chris prit cela comme un signal. "En effet, ce n'est pas le genre de chose dont on a envi de laisser des traces sur une boîte mail..." dit-il en introduction tout en commençant à avancer en direction du bureau. "Mais avant d'aller plus loin, j'aimerais corriger une chose. Car visiblement, vu vos premiers propos à mon égard, votre assistante n'a pas dû vous faire parvenir la carte que je lui avait remise. Je m'appelle Chris Logan et je suis journaliste d'investigation auprès du Sydney Morning Herald..." Il savait que cette annonce faisait grincer les dents de plusieurs personnes. Il ignorait en revanche si la femme d'affaire avait déjà entendu de lui ou pas, car même s'il opérait lors des dernières années principalement autour de Sydney, il avait également contribué à quelques affaires retentissantes dans les environs de Brisbane, notamment suite à son travail de sous-marin pour Hadley. Dans tous les cas, les dirigeants avaient tendance à détester les journalistes et il s'attendait donc à un accueil plus que froid de son hôte. "Enfin, on va dire que ça, c'est la partie visible de l'iceberg..." conclut-il mystérieux tout en prenant place dans le fauteuil en face du bureau. Il savait que le meilleur moyen de garder l'attention de quelqu'un était d'en éveiller la curiosité et nul doute que sa dernière réplique donnerait envie à la femme d'affaire d'en entendre davantage sur ce qu'il avait à lui proposer.

"Je ne vous veux aucun mal, je veux juste trouver un terrain d'entente..." tenta-t-il de rassurer d'entrée de jeu avant de lâcher une bombe, prenant un bon appui de son dos dans le fond de son fauteuil. "J'ai découvert que vous revendez des données confidentielles au plus offrant..." Il laissa un court instant avant de poursuivre, surveillant attentivement les réactions de son hôte. "Comment ? Je ne vais pas vous le dire... Mais ce n'est pas ce qui m'intéresse vraiment. On va dire que vous optimiser votre business plan... Ce n'est pas illégal après tout mais on ne peut pas dire que ce soit très éthique en revanche... C'est pourquoi je pense qu'on pourrait arriver à trouver un terrain d'entente car nous ne sommes pas si différents au fond..." Ainsi, il lui avouait également à demi-mot qu'il n'était pas non plus totalement droit dans ses bottes, cherchant à optimiser quelque part ce qu'il faisait le mieux tout en flirtant avec la ligne rouge, la fameuse partie cachée de l'iceberg. "Il s'avère que mes cibles sont de plus en plus, et de mieux en mieux, équipés en matériel de surveillance... vous le savez forcément vu que vous surfez sur cette vague de protectionnisme individuel afin de faire votre chiffre d'affaires. Et, pour améliorer mon taux de résolution d'enquête et faire tomber de plus gros poisons dans l'océan, j'aurais besoin moi aussi d'avoir accès à des informations confidentielles que vous pourriez me communiquer disons... gracieusement ?" Il savait que sa requête n'avait aucune chance d'aboutir en l'état ainsi il poursuivit avant qu'elle ne lui coupe la parole. "Et en échange, car c'est un marché, je vous propose mon aide gracieusement pour vous aider à faire tomber des concurrents ou un plus gros poisson afin de continuer à faire prospérer votre business. Alors qu'en pensez-vous ?"

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"Mais avant d'aller plus loin, j'aimerais corriger une chose. Car visiblement, vu vos premiers propos à mon égard, votre assistante n'a pas dû vous faire parvenir la carte que je lui avait remise. Je m'appelle Chris Logan et je suis journaliste d'investigation auprès du Sydney Morning Herald..." Encore peu impressionnée, Juno laisse le jeune homme faire son introduction qu’il a dû durement travailler, peu désireuse de le couper dans son élan en lui disant que, si, elle avait reçu son nom et sa fonction, mais que c’était davantage le contenu de ses enquêtes et de ses articles, qui l’intéressait. Un employé du Morning Herald n’était pas une menace en soi : c’était ses cibles précédentes, qui indiquaient le pouvoir et la renommée. Dans son business à elle, on ne marchait que comme ça : si quelqu’un n’était pas susceptible de vous détruire ou de rivaliser, alors il n’y avait pas grand-chose de quoi s’inquiéter. « Vous êtes loin de votre territoire », se contente-t-elle de rétorquer, la voix presque trop posée, le volume toujours sous contrôle. Le fameux Chris a sa propre présentation, voilà la sienne : puisqu’elle ne peut dominer dans une pièce où des hommes parlent plus fort les uns que les autres, elle baisse le volume pour forcer l’attention. "Enfin, on va dire que ça, c'est la partie visible de l'iceberg..." Il s'assoit en face d’elle, enfin, et davantage qu’une carte de visite ou un elevator pitch travaillé, c’est ça, qui retient son attention : le sous-entendu qu’il vient pour autre chose qu’une investigation quelconque, l’idée d’une offre plus alléchante qui flotte entre eux, entre la menace et le marché. "Je ne vous veux aucun mal, je veux juste trouver un terrain d'entente..." poursuit-il. Juno sent ses dents grincer, à peine : c’est typiquement ce qu’on dit quand on vient précisément avec l’intention de faire du mal. Mais soit : son frère n’avait pas pris autant de gants, lui.

"J'ai découvert que vous revendez des données confidentielles au plus offrant… Comment ? Je ne vais pas vous le dire... Mais ce n'est pas ce qui m'intéresse vraiment. On va dire que vous optimiser votre business plan... Ce n'est pas illégal après tout mais on ne peut pas dire que ce soit très éthique en revanche... C'est pourquoi je pense qu'on pourrait arriver à trouver un terrain d'entente car nous ne sommes pas si différents au fond..."

Cette fois complètement rabattue dos contre son siège, Juno observe Chris, bras croisés sur la poitrine, le sourire amusé en coin légèrement terni, mais pas encore décroché totalement. Ce qui l’intéresse surtout, c’est de savoir comment Chris a obtenu ses infos ; par qui, à quelle occasion, avec quelles questions. Qui de son camp joue contre elle ? Est-ce du bluff pour attirer ses faveurs ? Impossible de le dire, pour l’heure : son invité surprise poursuit, comme pour montrer patte blanche. Qu’importe comment il a découvert les manœuvres de GuardianNest, du moment qu’elles peuvent lui servir : voilà ce que Juno entend. C’est le genre de pragmatisme qu’elle peut respecter…et elle le respecterait comme il se doit, si son empire n’était pas sous la guillotine, à ça d’avoir le sac ôté de sa tête. Alors elle riposte, avec tout le flegme qu’elle sait exprimer : « Si vous êtes venu préparé, vous n’êtes pas sans savoir que la concurrence a encore quelques mois de retard sur nous. Quelques mois, à l’échelle de telles technologies, c’est presque une décennie. » C’est de la fausse assurance : bien sûr, que dans leur business, tout potentiel concurrent est à prendre au sérieux ; aucune entreprise n’est vraiment propre ni franchement au-dessus d’accusations d’espionnage industriel. Ils jouent tous sur le flou juridique inhérent à leur domaine, et comment les blâmer ? « Qu’est-ce qui m’assure que vos accusations ne relèvent pas purement du bluff ? C’est quand même réputé pour être le genre de la maison… » Les journalistes d’investigation ont la réputation de rapaces, prêts à tout pour leurs histoires, pas du genre à lâcher l’affaire quitte à déformer la réalité jusqu’à ce qu’elle rentre dans le cadre qu’ils souhaitent lui donner. « Ou que vous n’êtes pas en train de proposer le même genre de deal à de plus gros poissons, justement… » Il a quelques preuves à faire avant que Juno ne le croie ou tende une branche d’olivier. Pour l’heure, elle le laisse déjà présenter ses arguments, au lieu de lui demander de partir en l’accusant d’outrage : c’est déjà une preuve d’ouverture, à sa manière. Ainsi que la suivante : « Vous voulez un café ? »

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"Vous êtes loin de votre territoire." remarqua la femme d'affaire qui lui faisait face après qu'il s'était présenté en tant que journaliste d'investigation auprès du Sydney Morning Herald. Son ton était posé et juste, analysant la situation en tant que telle et cela plaisait au journaliste. Il confirma ses propos uniquement d'un simple geste de la tête, n'ayant aucunement envie de parler des conditions qui l'avait poussé à revenir vivre sur Brisbane depuis deux mois. Cependant il avait des choses bien plus importantes à lui partager et à négocier avec elle en ce jour alors il poursuivit ses propos après s'être assis à la place qu'elle lui avait indiqué plus tôt. Cette fois, il entrait directement dans le vif du sujet et il vit aussitôt que son interlocutrice avait une attitude très fermée, bras croisés devant elle, jusqu'à ce qu'il en vienne enfin à lui proposer ce qu'il était également venu chercher lui de son côté, des informations justement sur des personnes utilisant du matériel de sécurité de GuardianNest. Un deal en théorie gagnant-gagnant étant donné qu'il lui proposait également ses services d'enquêteur en échange afin de faire tomber d'éventuels concurrents pour l'aider dans ses affaires. Le journaliste étant bien curieux de savoir qu'elle serait la position qu'elle défendrait une fois qu'elle l'aurait écouté. "Si vous êtes venu préparé, vous n’êtes pas sans savoir que la concurrence a encore quelques mois de retard sur nous. Quelques mois, à l’échelle de telles technologies, c’est presque une décennie." Ainsi, elle avait choisi de mettre en avant la position stratégique de son entreprise vis-à-vis de ses concurrents. Elle semblait sûre d'elle, mais cela fit légèrement sourire le journaliste. "Si vous n'avez pas peur de vos concurrents, dois-je en conclure que mon offre ne vous intéresse tout simplement pas ?" lui avait-il répondu d'un ton pragmatique avec une expression légèrement énigmatique. Après tout, même en haut de la chaîne alimentaire dans n'importe quel domaine, il fallait toujours être à l'affut des nouvelles espèces qui pouvaient arriver et qui menaçaient de mettre en péril tout un écosystème si vous ne y prêtez pas attention à temps. Et le journaliste n'était pas dupe. Dans un milieu touchant à la fois à l'informatique, à la domotique et à l'intelligence artificielle, tout allait bien plus vite que dans n'importe quel autre système de business. Il devinait facilement qu'il n'avait pas affaire à quelqu'un de stupide ou d'ignorant, donc il savait pertinemment qu'elle aurait forcément un intérêt à obtenir ses services, sinon il ne serait pas venu ici pour lui proposer un tel marché. Cependant il continuait de la toiser du regard, c'était clairement un rapport de force qui commençait à s'installer entre eux dès leur tout premier contact afin de savoir lequel des deux pourrait avoir de l'emprise sur l'autre, sans doute devait-elle fonctionner ainsi avec tout le monde. Sauf que ce n'était pas ce qu'il était venu chercher, il voulait simplement un deal où tous les deux y trouveraient finalement leur compte, d'égal à égal.

"Qu’est-ce qui m’assure que vos accusations ne relèvent pas purement du bluff ? C’est quand même réputé pour être le genre de la maison... Ou que vous n'êtes pas en train de proposer le même genre de deal à de plus gros poissons, justement..." Sa remarque suivante le fit largement sourire, il savait que c'était déjà presque gagné. Il n'avait plus qu'à prouver sa réputation, ce qui ne serait pas très compliqué. "Vous avez raison. Et je pense que nos visions sur les journalistes ne sont pas si éloignées en fin de compte. Je ne vous demande pas un retour dans l'immédiat, je vous laisserais faire des recherches sur moi auparavant, je pense que ça vous parlera mieux que n'importe quel propos que je pourrais vous tenir ici." En effet, il savait qu'elle n'aurait aucun mal à découvrir que, même s'il était réputé dans le milieu, il était loin d'être apprécié par ses congénères si jamais elle interrogeait certains professionnels du secteur. Mais surtout, elle découvrirait tous les articles de presse dans lequel il avait pu être cité et qui avait contribué à mettre certains hommes d'affaires réputés derrière les barreaux, à faire fermer certaines entreprises florissantes qui ne respectaient pas les règles, ainsi que l'obtention d'inéligibilité de certaines personnalités politiques qui n'avaient pas hésité à franchir la ligne rouge. Son tableau de chasse était garni et sa réputation de chat noir s'était déjà traduite par de nombreuses menaces de mort qu'il continuait même de recevoir depuis son déménagement. "Quand aux plus gros poissons, leur sort est déjà scellé. Vous, vous marchez sur la ligne rouge, eux l'ont déjà franchi, il est trop tard..." Sous-entendant quelque part qu'il savait qu'elle et son entreprise flirtait avec la légalité mais que cela était encore acceptable à son niveau, comme il le lui avait expliqué en introduction. Cependant, il lui faisait également remarquer ainsi qu'elle n'était pas si loin de basculer du mauvais côté à son tour et qu'il pourrait avoir un poids suffisant pour lui faire du tort s'il le voulait... mais ce n'était pas ce qu'il souhaitait pour autant "... Mais surtout, ils n'ont pas ce que vous, vous pouvez me fournir grâce à votre activité !" D'un ton toujours aussi confiant et sûr de lui, Chris voulait lui montrer qu'ils avaient tout intérêt à trouver un terrain d'entente qui leur conviendrait. Qu'elle avait également des cartes en main et qu'elle pouvait choisir entre lui faire confiance et avoir une opportunité de croissance ou le mettre dehors et prendre le risque de tout perdre. La balle était dans son camp et c'était généralement ce qu'appréciait des personnes de sa staure : Avoir le choix et le pouvoir de décider ! "Vous voulez un café ?" Si elle n'avait pas encore donné suite à sa proposition, cela montrait clairement qu'elle souhaitait discuter davantage et bien plus que les cinq minutes initiales qui lui avait été accordé par son assistante. Et cela était déjà une grande victoire. "Volontiers !" lui répondit-il d'un ton confiant. "Sans sucre... et sans cyanure svp. Pour info, je consigne tous mes déplacements en lieu sûr ainsi qu'à une personne de confiance, juste au cas où... Certains ont déjà essayé de m'éliminer. De plus gros poissons comme vous dites..." ajouta-t-il d'un ton sûr de lui. Il savait qu'elle n'avait encore aucune raison d'en arriver à une telle extrémité avec lui, cependant il voulait lui montrer qu'il était à la fois prudent et redouté de certains de ses congénères. Espérant que cela lui suffirait également à ce qu'elle se rende compte de son pédigrée et de l'intérêt qu'elle aurait à conclure un marché avec lui.

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