let's fall in love for the night
@Yasmin Hikmet + Samuel Wellington
flashback 2018

Tu avais tout préparé. De la réservation au restaurant jusqu’au bouquet de fleurs que tu avais posé sur le siège passager de ta voiture, en passant par ta fille qui était déjà chez Yasmin, à s’occuper de Derya pour que tu puisses sortir ton amie de sa routine, le temps d’une soirée. Elle en avait bien besoin, et honnêtement, toi aussi. Tu avais envie de célébrer le fait qu’enfin – enfin! – ses stupides accusations contre elle soient tombées, pouvoir enfin mettre tout ce chapitre douloureux que Derek avait été dans sa vie derrière elle. Il y avait longtemps, bien trop longtemps, que personne n’avait traité celle que tu considères comme ta plus vieille et ta plus fidèle amie à une soirée qui en valait la peine, alors à défaut qu’elle se laisse à faire confiance à un autre homme, tu avais suggéré de te prêter au jeu. C’était sans doute un jeu dangereux, une idée qui risquait de raviver cette possibilité d’un quelque chose que vous aviez décidé d’étouffer il y a presque deux ans de cela, mais tu décidas de mettre tout ça de côté. Ta seule intention ce soir, c’était de la faire sourire. De raviver cette flamme qui semblait s’être éteinte chez elle dans les derniers mois, voire dans les dernières années. Quand Derek était encore là, et puis après aussi. Tu voulais l’entendre rire, la voir lâcher prise pour quelques heures, loin de son rôle de mère, de son rôle d’enquêtrice, et surtout lui faire oublier la réputation qu’elle tenait désormais auprès de ses compères. Le chemin entre ta maison et la demeure de la jeune femme en est un que tu connais, que tu empruntes si souvent qu’il se fait sans que tu n’aies besoin d’y penser un seul instant. Alors elles vagabondent d’un côté et de l’autre, tes pensées, mais tu laisses tous tes doutes derrière dès l’instant où tu sors de la voiture pour te rendre à la porte d’entrée. Tu témoignes de ton arrivée par quelques coups contre la porte, mais tu n’attends pas qu’elle vienne te répondre avant de tourner la poignée, une vieille habitude qui n’est certainement pas sur le point de changer. « Tu fais comme si j’étais pas là. J’souhaite bonne soirée aux filles et après j’retourne cogner à la porte, comme un vrai gentleman. » que tu t’exclames sans tourner ton regard vers Yasmin, voulant naïvement te garder la surprise de la voir dans sa robe lorsque votre ‘rendez-vous’ commencerait officiellement. Dans le salon, Delilah berce doucement Derya, et tu viens déposer un baiser sur la tête des deux filles, ta fille te souhaitant de passer une bonne soirée. « Rentrez pas trop tard. » qu’elle se moque ta fille, et tu lui fais une grimace avant de ressortir de la maison aussi vite que tu y es entrée, usant cette fois-ci de la sonnette, maintenant que tu sais que Derya ne dort pas. Les secondes filent soudainement au ralenti, jusqu’à ce que la porte ne s’ouvre à nouveau, Yasmin apparaissant sous tes yeux. D’une part, tu lui offres le bouquet de fleurs que tu avais laissé à l’entrée, avant de laisser ton regard descendre le long de son corps, prenant pleinement la vue qu’elle t’offre dans une robe que tu es certain de ne jamais avoir vu avant aujourd’hui. « Vous êtes magnifique, Mademoiselle Hikmet. » que tu ne peux t’empêcher de la complimenter, attrapant sa main libre pour venir y déposer un baiser. Tu te la joues vieux jeu, tu en mets sans doute trop, mais c’est que tu te laisserais presque tomber par les illusions du moment. « Prête pour votre rendez-vous galant? » que tu lui demandes, incapable de rester sérieux plus longtemps, un ricanement s’échappant de tes lèvres alors que tu ne peux t’empêcher de la couver du regard.

’’J’ai l’air ridicule.’’ voilà ce qu’elle se dit devant le reflet renvoyé par son miroir, ne sachant que faire de ses cheveux, et encore moins de tout le panel d’instruments de maquillages que Delilah lui a conseillé d’acheter pour l’occasion. Qu’est-ce qu’elle a dit, déjà, Del ? Les couleurs complémentaires seront ton meilleur allié… Bon. Autant dire qu’elle ne se souvient plus de rien maintenant qu’elle est dans sa salle-de-bain comme une âme en peine, son peignoir éponge blanc noué à la taille. Son regard qui coulisse sur le côté et qui s’attarde sur les jouets de bains pour Derya lui renvoie davantage l’idée que cette mascarade est une bien piètre idée ; n’est-ce pas incongru de sortir fêter son… Quoi, d’ailleurs ? Elle n’est même pas soulagée de savoir que, enfin, on reconnaît son innocence dans cette sordide affaire, puisqu’elle sait très bien que ses collègues n’ont pas eu le mémo : pour Josh et ses sbires, elle est coupable qu’importe les conclusions de l’enquête interne, et le sms cinglant qu’elle a reçu un peu plus tôt dans la journée lui a bien fait comprendre. Soupirant de lassitude et d’une forme de désespoir accablant, qui la fait se sentir particulièrement ridicule mais, en un éclair, la situation se renverse et en observant son visage dans le miroir, elle se dit que ce serait les laisser gagner, Derek et ses tocards qui persistent à perpétuer sa vénération.

Fuck, elle les emmerde tous.

Alors, après avoir défait son dressing pour en extraire une robe noire aux manches courtes et  fendue sur le côté, elle souligne discrètement les traits de son visage avec quelques soupçons de fards et de mascara, suffisamment pour ouvrir son regard et mettre en valeurs sa beauté naturelle, avant d’essayer de faire quelque chose avec ses cheveux — qui finissent plus ou moins ondulés. Après s’être parfumée avec parcimonie, elle chausse ses talons aiguilles noirs qui subliment ses jambes fuselées avant d’oser descendre les marches d’escaliers pour rejoindre le salon, en tenant sa pochette dans une main. ’’Tout va bien ? T’es sûre que je peux y aller ? Parce que tu sais, si jamais tu…’’ - « File ! » qu’elle grande avec douceur, l’adolescente qui maintient Derya contre sa peau, tout sourire aux lèvres pendant qu’elle la détaille des yeux, visiblement satisfaire du rendu final ’’Ça va ? C’est pas trop ?’’ qu’elle demande quand même d’une voix fébrile en lissant le tissu de sa robe, n’ayant même pas le temps de demander si elle doit changer de chaussures ou non que, déjà, Del l’expédie d’un « Tu es parfaite ! File maintenant, il t’attend dehors. » Yasmin lance un regard vers la porte avant de sentir tous ses doutes disparaître sitôt qu’elle aperçoit la silhouette de Wells sur le perron, et elle s’avance alors pour déposer un baiser sur le front de Del puis celui de sa fille, avant de sortir de la demeure pour rejoindre son ami, qui a orchestré cette soirée avec toute la douceur et la bienveillance qu’il recèle.

’’Salut…’’ qu’elle souffle d’une petite voix en refermant lentement la porte, ne pouvant s’empêcher de se formuler la pensée qu’il est incroyablement beau dans cette tenue, si bien qu’elle ne voit pas tout de suite le bouquet de fleurs qu’il lui tend. « Vous êtes magnifique, Mademoiselle Hikmet. » un regard caressant posé sur lui, elle sourit avec une douceur dévouée lorsqu’elle se saisit du bouquet avec toute la délicatesse du monde, l’apportant contre son buste sans le quitter des yeux, pas même lorsqu’il vient embrasser sa main en faisant définitivement fondre toutes ses réticences. Comment ne pas tomber sous le charme d’un homme comme Samuel ? ’’Je peux dire la même chose vous concernant, monsieur Wellington.’’ elle est sincère, Yasmin, ne cherchant pas le moins du monde à lui retourner le compliment par politesse, et puisqu’elle le dévore du regard, on peut considérer que sa franchise n’est plus à prouver. « Prête pour votre rendez-vous galant? » elle n’hésite aucunement mais, pour la forme, elle pousse ses lèvres en avant en jaugeant l’allure de son compagnon d’un soir, achevant d’un ’’Difficile de résister…’’ se retournant pour déposer son bouquet de fleurs sur la table de la terrasse, elle se promet de le mettre dans un vase en rentrant, avant de glisser sa petite main aux ongles vernis autour du biceps de Wells. ’’Où allons-nous, monsieur ?’’ qu’est-ce que le musicien a préparé pour leur escapade ?

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@Yasmin Hikmet + Samuel Wellington
flashback 2018

Tu t’inquiéterais peut-être de laisser ton adolescente s’occuper d’une enfant de moins d’un an, mais Delilah et toi passez tellement de temps avec Yasmin et Derya que tu n’as pas le moindre doute que ta fille sait exactement ce qu’elle doit faire avec le jeune bambin. Ta capacité à réfléchir de manière cohérente disparaît de toute façon dès le moment où la porte s’ouvre à nouveau, t’offrant un visuel complet sur la jeune Hikmet. « Salut… » C’est difficile de rester de marbre devant Yasmin quand elle est au naturel, sa chevelure qui part dans tous les sens, les traits tirés d’une nuit au sommeil entrecoupé par les besoins d’un petit humain, mais alors là, quand elle est prête à sortir, son maquillage impeccable, pas un cheveux de travers, elle est tout simplement à tomber et c’est un peu plus compliqué de te rappeler que tout ça, ce n’est qu’une mise en scène pour qu’elle se sente bien, pour qu’elle mette enfin derrière elle la lourdeur des derniers mois sans être obligée de se trouver une autre raison de ce mettre sur son 31 qu’une soirée entre amis. Est-ce vraiment tout ce que vous êtes, des amis? C’est quelque chose dont tu essayes de te convaincre à tous les jours depuis quelques années maintenant. Une petite boîte dans laquelle tu t’efforces de la contenir parce que c’est plus simple comme ça. Parce que tu ne peux pas te permettre de perdre quelqu’un de plus dans ta vie, mais surtout, parce que tu ne peux pas te permettre de perdre quelqu’un d’aussi importante et d’aussi précieuse que Yasmin.  

Parce que tu ne sais pas si tu peux te permettre de mettre ton cœur en jeu, pas après tout le dommage qu’Hadley y à causer lors de son départ. Tu ne sais pas si tu pourrais t’occuper d’elle de la manière dont elle le mérite, tu ne sais pas si tu es encore capable d’aimer, encore capable de faire preuve de cette vulnérabilité qui est pourtant essentielle au sein de toute relation. Alors tu tentes de rester dans le superficiel, dans la légèreté, quand bien même toutes les lignes sont brouillées entre vous et elles le sont depuis longtemps. Tu ne sais pas ce que ce soir apportera, tu n’es même pas certain de ce que tu espères vraiment; si ce n’est que de lui changer les idées, de lui apporter un peu de réconfort et de légèreté dans un quotidien qui a été bien trop lourd dernièrement. « Je peux dire la même chose vous concernant, monsieur Wellington. » La manière dont elle te dévore des yeux présentement n’aide en rien à calmer tes ardeurs – et d’autres parties de toi dont tu préfères ignorer les réactions – et c’est de peine et misère que tu tentes de te rappeler tes bonnes manières. « Difficile de résister. » proclame-t-elle en t’étudiant studieusement, avant de déposer le bouquet de fleurs que tu lui as acheté sur la table basse se trouvant sur la terrasse. « Où allons-nous, monsieur? » « J’ai fait une réservation à l’Esquire, si tu te sens fancy, mais tu sais que je n’ai jamais été du genre regardant sur les plans. » Elle n’avait qu’à te dire le mot, et si elle avait envie de quelque chose de plus, et surtout de moins public, tu n’hésiterais pas à abandonner tes plans de début de soirée pour te rendre au premier fast-food sur votre chemin avant de l’emmener au deuxième endroit prévu. « Mais pour la suite, je garde la surprise. » que tu lui annonces, un sourire espiègle sur tes lèvres.

Tu attrapes son bras et la guide jusqu’à ta voiture, et tel un vrai gentleman, tu lui ouvres la portière et tu t’assures qu’elle est entrée dans l’habitacle avant de le contourner et venir prendre place derrière le volant. Une fois le moteur en marche, tu engages la voiture sur la route et puis, une main toujours sur le volant et l’autre se posant sur la cuisse de la jeune femme, tu demandes son attention en élevant doucement la voix. « Tu as jusqu’à ce qu’on arrive au restaurant pour me parler de l’enquête, de ton ex et de comment tu te sens par rapport à tout ça. » que tu annonces, sans réellement lui donner l’opportunité d’argumenter avant d’ajouter : « Une fois rendu là-bas, il n’y a rien de tout ça qui n’existe, d’accord? Pas de Dereck, pas d’enquête interne, pas de collègues qui se permettent des commentaires qui me donnent envie de leur foutre un poing dans la gueule à chaque fois que je les croise. » Et si ton temps passé au poste n’était pas particulièrement élevé, ça t’arrivait assez souvent d’aller reconduire ou d’aller chercher la jeune femme sur son lieu de travail pour être conscient du climat moins qu’idéal dans lequel elle se devait de performer jour après jour depuis trop longtemps déjà. Et tu étais sérieux, pour Yasmin, tu n’hésiterais pas une seule seconde à retomber dans tes vieux patterns pour assouvir une soif de vengeance – et de violence, soyons bien honnêtes – qui bouillaient dans tes veines. « Une fois au restaurant, il n’y a que toi et moi, d’accord? » À un feu rouge, tu te permets de laisser tes doigts serrer un peu plus longuement que nécessaire la cuisse de la jeune femme, contre laquelle tu as droit à un contact direct vu la fente dans sa robe. Ton regard s’accroche au sien, tes yeux témoignant de tellement plus que ce que tes mots ne sauraient lui dire.

Elle ne devrait pas le dévorer des yeux, elle le sait très bien mais les injonctions de son cerveau n’empêchent pas son regard, traître et irrévérencieux, de glisser sur les contours de cette silhouette masculine qu’elle connaît très bien, dont le caractère tout à fait séduisant ne lui saute pas aux yeux comme par enchantement. Bien sûr qu’elle a toujours su que Wells était un homme au physique avantageux, mais ils n’ont jamais été dans une configuration où elle pouvait se permettre de le noter aussi simplement : ce soir, plus que d’ordinaire, les frontières de leur relation semblent être brouillées, corrompues par l’attirance mutuelle magnétique qu’ils répriment depuis bien longtemps. Un instant, ses mains fourmillent des caresses qu’elle a envie de lui donner et ses lèvres chuchotent quelques plaisants secrets qu’elle aimerait souffler sur sa bouche mais, prenant une fine inspiration, elle se détourne de cette vision attrayante pour déposer le bouquet de fleurs sur la table basse derrière elle, en essayant de calmer les effusions brûlantes qui circulent dans ses veines, faisant poindre des images fiévreuses qu’elle n’a pas le droit de posséder — mais maintenant qu’elles sont là, qu’est-ce qu’on fait ? « J’ai fait une réservation à l’Esquire, si tu te sens fancy, mais tu sais que je n’ai jamais été du genre regardant sur les plans. » elle hausse ses sourcils pour noter le pan tout à fait élégant de cette soirée, que Wells a élaboré dans les moindres détails — une raison de plus de le rendre hautement désirable, n’est-ce pas « Mais pour la suite, je garde la surprise. » - ’’La surprise ?’’ qu’elle demande avant de faire une petite moue malicieuse, qui tend vers la tentative d’attendrissement quand elle fait remarquer : ’’Tu sais qu’il n’y a rien de pire pour un lieutenant de police ?’’ accrochant la anse de son sac sur son épaule, elle arque un sourcil en demandant, d’une voix un peu plus sensuelle qu’il ne le faudrait : ’’Vous ne voudriez pas que je vous fasse passer un interrogatoire, monsieur Wellington ?’’ la proposition lui semble alléchante, si bien qu’elle ne rechignerait pas, cette fois, à ce que l’interrogatoire en question traîne un peu en longueur — mais ça, elle ne l’avouerait même pas sous la torture.

Crochetant son bras au sien, elle fait claquer le talon de ses escarpins sur le bitume lorsqu’ils rejoignent le véhicule de Wells, dans lequel elle s’engouffre en le remerciant d’un sourire emplit de gratitude, vérifiant une dernière fois son maquillage dans le rétroviseur de la voiture, juste avant que son charmant compagnon la rejoigne dans l’habitacle. « Tu as jusqu’à ce qu’on arrive au restaurant pour me parler de l’enquête, de ton ex et de comment tu te sens par rapport à tout ça. » elle n’a pas écouté le début de sa phrase parce que toute son attention était portée sur cette main masculine posée sur sa cuisse frêle dissimulée sous un collant noir transparent, qui a fait naître quelques effusions enflammées dans son bas-ventre ; un simple geste, oui, mais pas de n’importe qui. « Une fois rendu là-bas, il n’y a rien de tout ça qui n’existe, d’accord? Pas de Dereck, pas d’enquête interne, pas de collègues qui se permettent des commentaires qui me donnent envie de leur foutre un poing dans la gueule à chaque fois que je les croise. » il ne l’aide pas, Samuel, à se montrer aussi protecteur et féroce quand il s’agit de la défendre, et elle lui porte un regard caressant en guidant délicatement sa main jusqu’à sa nuque pour caresser la naissance de ses cheveux pendant qu’il conduit. ’’Et si on faisait comme si tout cela n’existait pas, à partir de maintenant ? Hm ?’’ parce que c’est déjà le cas, pour elle, depuis qu’elle a passé la porte de sa maison et qu’elle l’a découvert sur le perron avec un somptueux bouquet de fleurs « Une fois au restaurant, il n’y a que toi et moi, d’accord? » - ’’Que toi et moi.’’ qu’elle lui intime d’une voix douce mais ferme en plantant ses yeux dans les siens, se perdant un peu dans la contemplation de ces deux billes qui semblent bien bavardes, tout à coup… Mais qu’est-ce qu’elles se disent, ces billes ? Il vaut peut-être mieux ne pas savoir… ’’Ça sonne plutôt bien, je trouve.’’ a-t-elle le temps de souffler, son pouce caressant la bordure de sa nuque tandis que ses autres doigts effleurent les quelques mèches courtes de ses cheveux, suspendue à ce visage, ce parfum, cette voix, cette présence… Jusqu’à ce qu’un klaxon furieux, à l’arrière, la fasse sursauter. Le feu est passé au vert depuis quelques secondes déjà, et l’intrusion de ce moteur hurlant a brisé l’échange silencieux mais ô combien doucereux dans lequel ils étaient plongés, alors elle retire sa main pour la ramener contre sa propre cuisse, en passant la pointe de sa langue sur ses lèvres naturellement nacrées. ’’Je meurs de faim.’’ de nourriture, oui. De nourriture, de nourriture, de nourriture. Promis juré. Ou pas.

(883 mots)

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@Yasmin Hikmet + Samuel Wellington
flashback 2018

« La surprise? » Un sourire en coin s’installe sur tes lèvres d’entendre l’hésitation dans la voix de la brune. Tu la connais depuis assez longtemps pour savoir qu’elle n’aime pas les surprises, et c’est bien pour cette raison que tu tiens à lui en faire une. Tu veux que son esprit oublie absolument tout, qu’elle se défasse complètement des drames des derniers mois pour n’être qu’une femme qui a le droit d’être chéri, dorloter, aussi bien que tu puisses être la bonne personne pour faire tout cela. Ce n’est pas ton fort, et ce n’est peut-être même pas ton rôle, mais pour une fois, pour une soirée encore, tu as envie de croire que les lignes tracés dans le sable peuvent être franchies, que pour un soir encore, il n’y a pas de limite à respecter parce que tout ce qui compte, c’est d’alléger Yasmin, de mettre un sourire sur ses lèvres, d’apaiser son esprit. « Tu sais qu’il n’y a rien de pire pour un lieutenant de police? » « Je ne vois pas de lieutenant de police ici ce soir. » Non, la police et la mère sont restées derrière, dans la demeure où se trouve présentement ta fille et la sienne, pour ne laisser que la femme, celle de qui tu ne parviens pas à lâcher du regard pour bien longtemps. La femme dont la robe te rend fou, dont le visage angélique cache quelque chose que tu sais de bien plus déviant, parce que tu l’as eu, une fois, la chance de te rapprocher d’elle, comme ça, et parfois, tu te demandes encore pourquoi tu y résistes. « Vous ne voudriez pas que je vous fasse passer un interrogatoire, monsieur Wellington? » « Vous serez surprise d’apprendre que je ne suis pas facile à casser, lieutenante. » que tu souffles, du même ton amusé et légèrement aguicheur que celui que la jeune femme t’offre, alors que tu la guides jusqu’à ton véhicule, lui ouvrant la porte et la refermant derrière elle une fois qu’elle est bien installée sur le siège passager.

Dès que tu démarres le moteur de la voiture, tu lui fais part des conditions de la soirée. Autant tu veux lui permettre de se vider le cœur une dernière fois sur tout ce qui s’est passé, autant tu refuses que tout cela plane au-dessus de vos têtes pour le reste de la soirée. Tu veux que tout reste dans cet habitacle, qu’une fois rendus au restaurant, et plus tard encore, il ne reste que vous deux, que la perspective d’une soirée sans drame. Évidemment que parler de ton envie de te battre avec l’un ou l’autre des collègues de Yasmin n’aide en rien à ce que tout se passe dans le bonheur et l’allégresse, mais elle ne réagit pas comme tu pensais qu’elle le ferait, la Hikmet, venant glisser sa main contre ta nuque, ses doigts qui s’agitent doucement à la naissance de tes cheveux. Un simple geste qui provoque un amas de frissons le long de ton épiderme, qui te déconcentre complètement lors de ta conduite, et tu remercies la vie de te retrouver sur une rue complètement déserte. C’est un jeu dangereux, ses mains qui se font curieuses, la tienne toujours sur sa cuisse, la sienne dans ton cou et il faut que tu te parles pour t’empêcher de simplement garer la voiture sur le premier coin de rue et laisser ton corps faire ce que ton esprit t’empêche au quotidien. « Et si on faisait comme si tout cela n’existait pas, à partir de maintenant? Hm? » « T’es certaine? » Si c’est ce qu’elle voulait vraiment, tu n’insisterais pas. Tout comme tu ne l’empêcherais jamais de se confier plus tard dans la soirée, si elle en ressentait le besoin, même si tu espérais vraiment que ce ne serait pas le cas. Tu ne voulais pas penser à Dereck, tu ne voulais pas penser à tout ce qu’il avait pu faire subir à ton amie, à cette manière terrible qu’il avait pu être avec elle alors qu’elle méritait le monde entier et plus encore. « Que toi et moi? » Son regard est planté sur le tien, tu ne veux pas regarder ailleurs que dans son regard sombre, parce que tu pourrais te perdre éternellement, dans des yeux comme les siens. Qui ont tant à dire, tant à partager. Qui t’ont vu dans tes pires moments, qui t’ont accompagné dans des belles journées aussi. Qui t’ont déjà regardé comme ils le font présentement, et les souvenirs de cette soirée particulière te donne chaud. Rien pour aider les mouvements de ses doigts sur ta peau, dans tes cheveux. « Ça sonne plutôt bien, je trouve. » « Hmhm. » Vos visages se rapprochent légèrement, mais le mouvement est coupé par un bruit de klaxon qui t’arrache un grognement, te force à remettre ta voiture en marche, sans trop être certain de la direction à prendre. Si tu t’écoutais vraiment, le restaurant et ta surprise seraient délaissés au profit de ta maison vide, là où tu pourrais faire à Yasmin toutes ces choses indisables qui te passent présentement par la tête. « Je meurs de faim. » « L’Esquire, donc? » que tu confirmes auprès de la jeune femme, parce que c’est sans doute la chose la plus sage à faire. Un restaurant, rempli de gens, où tu ne pourras pas laisser tes doigts se traîner sur la cuisse de la jeune femme comme tu en meurs d’envie présentement. « Tu me déconcentres. » que tu marmonnes d’une voix similaire à ton éternel grognement, mais de ceux qui sont joueurs, qui témoignent très fort des effets qu’elle a présentement sur ta personne.

« Je ne vois pas de lieutenant de police ici ce soir. » un sourire coupable étire ses lèvres charnues et maquillées, dont le grain de beauté disparaît presque derrière ce plissement de lippes qui égaye les traits de son visage, avec l’écho d’une réprobation qu’elle tâche de ne pas oublier : elle n’est ni policière ni mère ce soir, mais seulement la femme qu’elle a trop longtemps délaissé, qui s’est éparpillée entre les devoirs maternels et l’accablement juridique, dont les rouages sont parfois cruels — mais il lui reste de vieux réflexes, n’est-ce pas ? « Vous serez surprise d’apprendre que je ne suis pas facile à casser, lieutenante. » malicieuse, elle s’avance d’un pas en faisant résonner le bruit de ses talons sur le perron, l’une de ses mains remontant jusqu’au cou de Wells pour replacer correctement la pliure du tissu de sa veste dans un geste délicat et mesuré, son Index effleurant la peau veloutée de sa gorge pendant qu’elle plante ses yeux dans les siens en répondant, provocante mais sur un timbre tout à fait innocent : ’’Je croyais qu’il n’y avait pas de lieutenant ici ?’’ arquant l’un de ses sourcils pour souligner la contradiction de son compagnon, Yasmin laisse ensuite son masque de sérieux se craqueler pour fendre sa bouche d’un rire amusé, juste avant qu’ils ne gagnent la voiture du musicien.

Les termes de leur escapade sont claires, mais Yasmin n’est guère tentée de profiter du trajet en voiture pour se défouler une dernière fois ; elle veut oublier les derniers événements dès maintenant, séduite par la magie de l’instant qu’ils partagent, et qu’elle espère prolonger un peu. Elle lui intime donc de délaisser les mauvais échos qui se répercutent autour d’eux, sa main se faisant complice de ses désirs en vagabondant près de la nuque de Wells, qu’elle affuble de quelques caresses sensuelles dont elle ne pense pas devoir rougir, même si, sur papiers, rien ne l’autorise à abattre de tels gestes et elle le sait « T’es certaine? » - ’’Je suis sûre et certaine.’’ elle l’affirme sans l’ombre d’une hésitation, mais sans réellement savoir si elle parle davantage pour les sujets à éviter ou le chemin qu’ils commencent à emprunter, là, dans l’habitacle de cette voiture, dans laquelle l’atmosphère tournoie autour de sphères plus lascives qu’ils n’avaient pu l’anticiper. Elle est l’instigatrice, Yasmin, de la chaleur diffuse qui commence à se répandre, mais le bruit intempestif d’un klaxon semble la rappeler à la réalité et, elle racle discrètement sa gorge en reprenant sa place sur le siège, sa main se rapportant auprès d’elle, assagie par la force des évènements. « L’Esquire, donc? » les frissons qui parcourent sa peau lui disent non mais elle force sa langue à articuler un ’’L’Esquire, bien sûr.’’ puisque cela semble être la seule chose raisonnable à faire, même si son esprit est loin de l’être « Tu me déconcentres. » elle tourne son menton vers lui, surprise et flattée, également un peu fière de déceler le trouble qu’elle lui provoque par de simples effleurements, alors qu’elle voudrait lui donner bien plus ’’Moi ?’’ elle feint l’innocence en haussant ses sourcils, inclinant son menton sur le côté pendant que sa paume glisse le long de son bras musclé, coulant de son épaule jusqu’à son poignet dans une caresse lente ’’Je ne comprends pas pourquoi…’’ oh si, elle le comprend très bien, mais elle préfère prétendre l’inverse en mordillant le coin de sa lèvre inférieure, joueuse qui espère bien perdre.

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@Yasmin Hikmet + Samuel Wellington
flashback 2018

Tu aurais dû te douter, que de jouer de la prétention le temps d’un soir amènerait quelque chose qui n’a absolument rien de faux : cette attirance, ce feu qui mijote toujours en arrière-plan, sur lequel vous ne mettez pas d’emphase mais qui réchauffe toujours un peu le cœur et l’âme. Et ce soir, le feu prenait en expansion, réchauffait aussi le corps d’une manière que vous ne vous étiez permise qu’une seule fois par le passé, mais qui semblait désormais impossible à ignorer. Dans les sourires échangés, les mains plus avenantes qu’à l’habitude, les regards qui se font plus curieux, tout laissait croire que ce rendez-vous arrangé n’était peut-être pas si arrangé que ça. Parce que les compliments échangés eux, étaient vrais. Que cette aisance que tu avais avec elle ne s’inventait pas, pas plus que ce qu’elle venait réveiller dans les besoins du corps trop souvent négligés. Tu es d’humeur joueur, comme tu ne l’es que trop rarement depuis bien trop longtemps, et tu te laisses tenter par tout ce qu’elle propose. Par les échanges pleins de sous-entendus, puis par cette main qu’elle vient glisser contre ton cou, alors qu’elle arrange le collet de ta veste, cette simple caresse suffisant à faire naître tout un tas de sensations dans ton être. « Je croyais qu’il n’y avait pas de lieutenant ici? » La réalité, c’est que tu peines à aligner deux pensées cohérentes l’une à la suite de l’autre, encore plus de les dire à voix haute. Tu ne lui réponds que d’un sourire, alors que tu l’accompagnes finalement à ta voiture et t’assures qu’elle y est bien installée avant de passer de l’autre côté et de te mettre derrière le volant.

« Je suis sûre et certaine. » qu’elle t’assure sans l’ombre d’un doute suite à ton interrogation. Elle ne veut pas parler, et tu ne peux pas lui en vouloir pour ça. L’atmosphère semble de moins en moins enclin à des confidences et de plus en plus propice à bien d’autres choses. Comme ses doigts dans tes cheveux, ton regard perdu dans le sien, l’envie de venir mordiller cette lèvre pulpeuse qui t’offre une moue que tu as envie d’effacer de la plus terrible des façons. Tu pourrais te perdre dans un moment comme celui-là, si ce n'était pas du monde autour de vous qui continue de tourner, qui force à une séparation des corps qui ne sont même pas encore assez proches à ton goût. Tu te replaces sur ton siège, soudainement inconfortable d’une manière que tu n’assumes pas pleinement, et Yasmin semble s’amusée de plus en plus du trouble qu’elle provoque si facilement chez toi. « L’Esquire, bien sûr. » Elle sonne aussi peu intéressée que tu ne l’es, ce qui n’aide en rien à te convaincre de prendre le chemin du restaurant. Tu fais de ton mieux pour rester concentrer sur la route, mais c’est plus compliqué que jamais quand elle n’a de cesse de venir passer ses doigts sur ton bras, que son regard se fait insistant sur toi. « Moi? » Tu tournes légèrement le regard vers elle une seconde, et puis une autre, cette moue joueuse ne manquant pas de te faire secouer la tête. « Joue pas l’innocente avec moi, ça prend pas. » que tu prétends de la réprimander, bien incapable de conserver un ton autoritaire ou moindrement sérieux, même si l’envie de lui donner une leçon – d’une certaine façon – est plus présente que jamais. « Je ne comprends pas pourquoi… » Tu pensais pouvoir résister. Ou du moins faire perdurer le jeu. Te rendre au restaurant, suivre le plan tel que tu l’avais prévu. Mais tu as à peine conduit quelques minutes que tu arrêtes ta voiture sur le coin d’une rue déserte. Tu te tournes vers elle et d’un geste soudain mais incroyablement délicat, tu viens poser tes doigts contre sa mâchoire, dans une prise qui se veut possessive sans pourtant lui faire le moindre mal. « À quoi on joue Yas? » que tu murmures, laissant ton visage s’approcher du sien sans toutefois aller au bout de ton envie, celle de poser tes lèvres contre les siennes. Tu détournes plutôt ton visage de manière à ce qu’un premier baiser soit posé contre sa joue, puis tu descends au niveau de sa mâchoire, et de son cou. « Tu sens tellement bon… » que tu lui avoues entre deux baisers contre sa nuque.

« Joue pas l’innocente avec moi, ça prend pas. » elle fait la moue sans prendre la mouche, Yasmin, semblant plutôt s’amuser du ton bougon qu’il brandit à son égard en prenant une figure d’autorité qui fait naître des braises d’envie dans son bas-ventre ; c’est qu’il ne l’aide pas vraiment à calmer les pensées vagabondes qui circulent dans son esprit depuis quelques minutes déjà puisque, avec ce ton fâcheux, il est encore plus attirant, Wells. D’ordinaire, lorsqu’elle le trouve aussi beau, aussi charismatique, aussi sexy, elle se garde bien de le dire et elle musèle son corps pour qu’il taise cette attirance mais, ce soir, alors qu’ils ne sont que tous les deux, elle s’autorise quelques bulles frivoles qui distillent une fièvre brûlante ’’Sinon…?’’ elle attise l’idée d’une punition d’un ton faussement ingénu mais diablement sensuel, en laissant ses lèvres espacées de quelques degrés quand elle lève légèrement le menton comme pour le défier d’aller plus loin, d’oser braver l’interdit imposé par leur amitié ; va-t-il la suivre dans les dédales décadentes de cette alchimie qu’ils éteignent depuis bien trop longtemps ? Elle devine que oui lorsque, isolant leur véhicule dans une ruelle déserte, en saisissant son visage entre ses phalanges avec une poigne qui lui fait souffler un air envieux, sans plus chercher à dissimuler l’humeur affriolante de ses yeux qui traversent son visage, qui admirent chaque trait de son visage ô combien beau, pendant que sa propre main se dépose sur le bras musclé du musicien, sa paume coulissant le long de ce dernier dans des caresses douces mais électriques, gourmandes de plus de contacts « À quoi on joue Yas? » elle l’ignore tout autant que lui, mais elle sait que ce jeu est aussi dangereux que grisant, et qu’ils devraient peut-être s’abstenir de lancer les dès ce soir ; elle devrait, oui, mais elle n’en a aucune envie. Elle le veut, lui. Rien d’autre. ’’Je ne sais pas, mais ce jeu me plaît…’’ tu me plais elle l’avoue dans un souffle frustré quand les lèvres du musicien, attisant les siennes, dérivent dans sa nuque. Mais elle abandonne bien vite toute idée d’insatisfaction puisque les baisers qu’il dépose sur sa peau répandent des frissons terriblement agréables, accentuant les flammes du brasier qu’il a lui-même allumé en elle ; comment fait-il pour l’attirer autant ? Pour faire naître un tel désir dans son ventre avec de simples caresses, avec des baisers aussi légers ? « Tu sens tellement bon… » un sourire doucereux flotte sur ses lèvres sous les mots élogieux qu’il lui accorde, mais il ne perdure pas bien longtemps car, guidant sa main jusqu’à la nuque du musicien, elle recule son visage de quelques degrés afin de l’orienter en face du sien, leurs souffles se mélangeant en un nid douillet de respirations quand elle se rapproche, lentement, permettant à ses lèvres d’effleurer les siennes dans des frôlements sensuels, qui visent à attiser l’appétit de son amant. Elle ne cédera pas la première à l’étourdissement de leurs baisers — puisque si c’est un jeu, il faut un gagnant, pas vrai ? — mais ce n’est pas l’envie qui lui manque. Pendant que sa joue minaude auprès de la sienne, les taquinant sans encore les toucher, ses doigts s’aventurent de nouveau dans ses cheveux blonds et elle lui murmure, presque comme une ultime provocation : ’’Et le restaurant, alors ? Dois-je comprendre que tu n’as plus faim…?’’

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