let's risk it all
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Mia Bosko & @Isabel Flores Leur appartement

And for a while, let's just forget everything, even basic stuff. Let's just focus on the way we feel and the way the adrenaline and the thrill hit us like waves, making us feel both everything and nothing at the same time.

tw/ consommation d'alcool et de drogue

Cette soirée, peu importe à quel point elle a été agaçante, a été un peu trop basique à mon goût. Les clients sont toujours les mêmes, toujours avec les mêmes remarques des plus lourdes et agaçantes et.. Ouais, tout est toujours pareil quoi, c’est chiant. Mais c’est aussi aujourd’hui que j’ai touché ma paye et franchement, rien que pour ça, disons que la journée a été beaucoup plus agréable que d’autres. Ce qui a été inhabituel, par contre, c’est Bel. Son premier message, à la limite, ne m’a surprise. Les autres, par contre.. Disons qu’entre nous deux, je suis généralement la première à vouloir consommer de la drogue, alors la voir demander.. Ouais, ça m’a surprise. Mais la surprise est pas mauvaise, loin de là même. C’est aussi ça qui me plaît, chez Bel, cette constante surprise entre elle et moi. Autant dire que quand on s’est rencontrées y a quelques mois, je m’y serais pas attendue. Le fait qu’on couche régulièrement ensemble, c’est vraiment pas surprenant, considérant la tension présente entre nous dès notre rencontre. Le fait qu’on s’accorde sur le fait qu’il valait mieux arrêter pour pouvoir vivre ensemble, toutes les deux dominées par la volonté d’être indépendante et dans un logement digne de ce nom, c’était carrément plus surprenant. Mais le pire là-dedans, le plus surprenant, c’est que ça marche. Comme les premiers soirs, les défis sont toujours là, peu importe que ça soit avec discrétion ou non. Parfois, ils sont plutôt cachés alors que d’autres fois, ils sont tout simplement omniprésents. Et ce soir, vu la tournure que prend déjà cette soirée, je suppose que ces défis seront à nouveau-là et ça, c’est carrément cool. Autant dire que j’anticipe le tout avec beaucoup de plaisir.

Avant de quitter le bar, j’ai récupéré toutes mes affaires dans mon casier, y compris -et surtout- ce que j’ai acheté à mon dealer « habituel » en profitant de la paye que j’ai touchée aujourd’hui. Après ça, j’ai pris la route de l’appartement, ne pouvant pas m’empêcher de me poser une question : Est-ce que Bel serait déjà là ? Si c’est le cas, j’imagine qu’elle aura déjà sorti de quoi s’amuser. Et si ce n’est pas le cas.. Meh, on fera ça à deux, ou alors je le ferai seule. A vrai dire, tout dépend du pourquoi du comment elle a soudainement eu besoin que l’on consomme ce soir. Je ne lui demanderai probablement pas, me doutant qu’elle ne me répondrait peut-être pas. De toute manière, ce n’est clairement pas ce qu’elle attend de moi ce soir, donc autant me tenir au programme, ça sera amplement suffisant.

Après quelques dizaines de minutes, j’arrive à l’appartement. Quelques lumières sont déjà allumées, Bel est donc déjà là. Je me dirige vers le salon sans hésiter, me doutant que je la trouverai là. Pas manqué, elle est là. Par contre, je m’attendais pas vraiment à la trouver là avec une bière à la main, le regard dans le vide. J’arque un sourcil, laissant mon sac tomber sur la table basse. « Damn, t’as l’air de bonne humeur toi. » Inutile de mentir, je vais pas lui dire qu’elle est rayonnante, on saurait toutes les deux que c’est faux. Je me penche vers mon sac, sortant mes achats du début de soirée, les posant sur la table avant de mettre mon sac par terre. « Tiens, c’est cadeau. J’vais me chercher à boire, je reviens. » Bon, perso, je vais surement pas prendre de bière. Entre le fait que le bar sent beaucoup trop la bière de façon constante et le fait que c’est pas assez fort à mon goût, je préfère me tourner vers plus fort : la tequila que je lui ai proposé par message. Verres vides en main -j’en ai pris un pour Bel au cas où-, je récupère la bouteille dans le placard, la ramenant dans le salon. Je me laisse tomber sur le canapé, remplissant déjà mon verre avant de lever la bouteille vers elle. « T’en veux ? » Ok, elle a déjà une bouteille de bière en main, et alors ? « Evidemment. » Je remplis directement le deuxième verre, posant ce dernier devant elle avant de poser la bouteille sur la table. « T’as de la chance, on m’a payée aujourd’hui, du coup j’ai pu nous acheter de quoi nous amuser un peu. » Théoriquement, c’est moi qui paye, mais ça arrive que, comme ce soir, on consomme toutes les deux, donc pourquoi mentir et dire que je me suis acheter de quoi consommer ? Inutile.

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Y a un truc qui est sacrément évident, c’est que Bel, elle a un problème. Lequel ? Aucune idée. A quel point c’est grave ? Aucune idée non plus. Mais ce que je sais aussi, c’est qu’elle est pas du genre à se confier, Bel ou, en tout cas, elle m’a jamais montré cette partie d’elle, si elle existe. Nan, je la vois plus comme le genre de nana qui préfère oublier les choses, même si ce n’est jamais pour très longtemps. Je peux pas vraiment la blâmer, je fais comme elle. Enfin, je fais presque comme elle. L’alcool et la drogue sont des refuges, je vas pas chercher à le nier, mais quand je vais vraiment mal, je préfère éviter, parce qu’il est absolument hors de question que je prenne le risque de m’effondrer devant qui que ce soit. Si j’ai décidé de faire en sorte que les gens ne connaissent que mon extérieur, c’est bien pour une raison, je compte clairement pas changer quoique ce soit à tout ça. Protection peut-être débile mais, à mes yeux, elle est carrément utile. Enfin bref. De manière évidente, Bel n’est pas du tout en forme. Et si elle compte sur moi pour lui changer les idées, autant dire qu’il est hors de question que je lui donne l’impression qu’elle a mal choisi la personne vers qui se tourner. Peu importe à quel point notre relation peut être foireuse aux yeux des autres -je suppose, en tout cas-, Bel, je la considère clairement comme une amie. On a beau ne pas se faire de grandes déclarations ni se confier l’une à l’autre, on est là et perso, ça me suffit amplement. Puis l’avantage, c’est que je sais parfaitement sur quels boutons appuyer pour la distraire. Bon, un peu moins depuis qu’on habite ensemble parce que tout ce qu’on avait au niveau physique a été mis au placard mais.. Eh, je sais quand même quoi faire.

A peine retournée je suis retournée dans le salon, je nous sers directement un verre. Je la regarde boire le verre d’une traite, arquant un sourcil. « Damn, tu cherches à m’impressionner ce soir ? » Flirt léger et sans grand intérêt mais flirt qui, malgré tout, passe la barrière de mes lèvres. Peu importe le fait qu’on ne couche plus ensemble, c’est une habitude qui ne m’a jamais quittée. Je vois le sérieux prendre place sur son visage alors qu’elle prend la parole. « Pourquoi, ça t'impressionne ? T'as encore rien vu. » Touché. Considérant les plans qu’on a fait ce soir, qui ne sont pas des plus développés, il est évident que ce verre de téquila, c’est même pas vraiment une entrée en matière. Je vide également le mien, nous en servant une nouvelle fois, cette fois sans même prendre le temps de demander. Ma réponse à sa remarque n’est rien de plus qu’un haussement d’épaule, j’ai pas grand-chose à dire, de toute manière. M’enfin, c’est pas la peine de s’arrêter là-dessus. Quand elle désigne la drogue et m’invite à commencer. Je me penche directement en avant, faisant glisser une partie de la poudre blanche sur la table, sortant la carte bleue périmée depuis perpet’ que j’ai toujours gardée pour les soirées où je consomme cette fameuse poudre blanche. Première ligne de faite, plutôt fine parce que merde, c’est que le démarrage, puis je tourne la tête vers Bel. « Je pensais pas que t’avais encore besoin que je te montre comment on fait. » Tu parles, on sait toutes les deux que c’est pas pour ça. Pourquoi elle fait ça, du coup ? Aucune idée. Mais j’aime bien lui lancer ce genre de piques, j’sais parfaitement que de toute façon, elle risque pas de s’en formaliser. Je la vois jouer avec son verre avant de le poser, commençant à elle-même se faire une ligne de poudre. Un sourire amusé s’étire sur mes lèvres, satisfaite face à sa réaction. C’est vraiment trop facile avec elle, c’est comme si je la connaissais par cœur, alors que je ne connais pas grand-chose d’elle. « Je me disais bien. » Ni une ni deux, je me penche en avant, prenant le billet que j’ai laissé traîner, en poussant un second vers elle, aspirant directement cette fameuse poudre blanche qui, bordel, pourrait presque me faire saliver. Pas manqué, à peine je l’aspire, j’ai cette forme de satisfaction qui naît en moi, ce genre de satisfaction que seule la drogue me procure, ou presque. Je n’attends pas avant de faire une deuxième ligne, tournant la tête vers Bel avant de reprendre la parole, sentant déjà cette fameuse euphorie que j’aime prend prendre sa place alors que la poudre traverse mon corps. « Bordel, ça m’avait manqué. » Je suis pas addict, je sais que je ne le suis pas. Je peux me passer de ces choses-là, il arrive que plusieurs semaines passent sans que je ne consomme rien, mais bordel, je suis quand même plus que capable de dire que j’adore les sensations que ça me procure. L’alcool et les clopes, c’est bien, mais c’est pas grand-chose par rapport à la drogue, on va pas se mentir. Ce genre d’effet immédiat.. Damn, qu’est-ce que c’est bon. Je la regarde s’essuyer le nez avant que sa voix ne résonne dans mes oreilles. « Depuis quand ? Hier ? » Encore une fois, touché. Eh, c’est pas parce que je peux techniquement m’en passer que je le fais, hein. Ceci dit.. « Nan, j’en avais plus, c’pas pour rien que j’en ai acheté ce soir avec une partie de mon salaire. » Les économies ? Surfait. Puis bon, mes patrons sont assez généreux pour que j’ai pas à trop me plaindre de toute manière, l’avantage de bosser dans un bar à problèmes.

Je sniffe ma deuxième ligne, laissant mon dos rentrer en collision avec le dossier du canapé avant de soupirer un coup, savourant cet afflux que je ressens, sachant pertinemment que l’euphorie va continuer de s’accentuer, rendant le tout encore plus satisfaisant. Je ne tourne même pas la tête vers elle avant de reprendre la parole. « T’avais des plans pour ce soir ? Ou tu veux juste qu’on sniffe en silence ? » J’ai rien contre, mais avec Bel -et encore plus me connaissant-, je me doute bien que ça ne va pas s’arrêter là. Tant mieux, ceci dit, ça serait presque barbant, sinon. Ouais, bon, je sais, c’est carrément différent de ce que les gens font de leur propre soirée, mais disons que dans mon référentiel, c’est un simple meh. Donc à voir si elle a des idées. Et si elle en a pas.. Tant pis, je doute pas du fait qu’on trouvera, on trouve toujours. Et s’il s’avère que c’est dangereux ? C’est encore mieux. Face au silence, je tourne la tête vers elle, fronçant les sourcils. Elle a les yeux fermés, elle ne parle pas, rien. Je pourrais rien dire, mais ça serait mal me connaître. « Je te pensais plus résistante que ça. » Aucune animosité dans ma voix, ce n’est rien d’autre qu’une pique de plus, un pas de plus dans ce jeu qui, lui aussi, est des plus addictifs.

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Le calme de la nuit est en contraste clair avec notre état à toutes les deux, mais aussi avec tout ce qui se passe dans ma tête. Là-dedans, c’est le bordel, y a des trucs qui bougent dans tous les sens, des bruits bizarres, mais c’est carrément fun. Mais le calme de la nuit me dérange pas vraiment, en grande partie parce qu’on va y foutre un sacré bordel. Peut-être que les gens seront pas contents ? Meh, tant pis, c’est pas de nôtre faute s’ils savent pas s’amuser. Puis c’est bon, c’est pas comme si on allait tout casser, si ? … Peut-être. Meh, c’pas grave. Ce qu’on fait a pas beaucoup de sens, on va pas se mentir, mais ça reste sacrément drôle. Le parc pour enfant devient rapidement méconnaissable et une partie de moi prend le temps d’imaginer les premières personnes qui débarqueront et verront l’état dans lequel on l’a foutu et ouais, ça aussi, c’est carrément drôle, et ça suffit à me faire éclater de rire. Je relève brutalement la tête vers Bel quand j’entends sa voix résonner dans mes oreilles, lâchant les balles que j’ai entre les mains, me précipitant directement vers le tourniquet où Bel se trouve. « A vos ordres, chef ! »

Je ne perds pas une seconde, me saisissant d’un des bouts du tourniquet et commençant à le faire tourner le plus vite possible courant autour de ce dernier sans prendre le temps de le lâcher ou de ralentir. Bordel, c’est beaucoup trop bien. Sauf que la coordination entre mes jambes se dégrade visiblement rapidement et, après plusieurs tours, je finis par me prendre le pied gauche dans mon pied droit et.. Bam, tête la première dans le sable présent partout autour de nous. Je relève la tête, recrachant le sable qui a pris sa place dans ma bouche quand je suis tombée, crachant ensuite un peu de salive, relevant la tête vers Bel. « Je te recommande pas ça comme snack, c’est dégueulasse. » Et autant dire que je préfère pas prendre le temps de penser à ce que ce sable a pu voir ou toucher. Fin bon, c’est pas comme si j’étais en état d’y penser, de toute manière. « "Quoi ? T'es en train de bouffer, là ? Et pourquoi t'as arrêté de tourner ? » Je relève la tête vers elle, arquant un sourcil avant d’éclater de rire. « T’as vraiment cru que j’avais eu un petit creux et que j’avais décidé de bouffer du sable ? Bordel que t’es con. » Je finis par vouloir me redresser, me laissant finalement tomber en position assise essayant de me débarrasser du sable présent sur mes jambes, l’étalant au lieu de ça… Hein ? Merde, ça doit être humide. Tant pis. « « J’me suis cassée la gueule, c’pas facile de faire ça quand t’es pas sobre je crois. Je recommence ? » Moi, ne pas retenir la leçon ? Naaaaan. Ok, peut-être.

Je regarde Bel se lever, vouloir venir vers moi, puis se casser la gueule. Un rire a déjà passé la barrière de mes lèvres quand j’entends ses paroles. « Putain... ça tourne. » Pas assez confiante pour ne serait-ce qu’essayer de me relever, je me fais glisser dans le sable pour la rejoindre. « C’ta faute ça, à vouloir faire du tourniquet. C’était bien, au moins ? » Tu parles, c’est probablement bien plus la faute de ce qu’on a consommé que celle du tourniquet, m’enfin, on va faire comme si de rien n’était hein. Je la suis du regard quand elle se met sur le dos, l’imitant sans réfléchir. « Dément. » Sa tête se tourne vers moi avant qu’elle ne reprenne la parole. « Merci. J'ai la tête complètement vide grâce à toi. » Un sourire satisfait s’étire sur mes lèvres avant que je ne retourne la tête, laissant cette fois mes yeux se poser sur le ciel. Les étoiles sont pas très visibles avec toutes les lumières de la ville, mais je suppose que je peux les imaginer. « Je t’en prie, c’est fait pour ça les amies. » Parce que c’est ce qu’on est, je pense ? Ca paraitrait pas illogique, à minima. Surement que d’après les standards de pas mal de personne, on ne l’est pas mais, à mes yeux, on l’est, sans la moindre hésitation. « Ca va mieux ? » C’est pas le genre de question qu’on se pose souvent mais, malgré tout, je ne peux rien changer au fait qu’elle passe la barrière de mes lèvres. « On va dire que oui. » J’entends un peu de bruit à côté de moi mais je ne retourne pas la tête, me laissant surprendre quand je sens son doigt effleurer mon visage. « T'es belle, Mia. » Cette fois, je tourne la tête vers elle, me redressant pour me reposer sur mon coude. Mon regard se pose sur son visage, descendant naturellement vers ses lèvres et, sans réfléchir, je me penche également vers elle. Comment ça, on avait dit qu’on ferait plus ce genre de conneries ? Meh, pas grave. Sauf que mes pensées et mes gestes sont directement interrompues quand j’entends un bruit que je connais bien : celui des sirènes d’une voiture de police. « Merde, merde, merde ! » Qui est le con qui a appelé les flics au juste ? « Viens, faut qu’on se casse ! » J’essaye de me relever, réussissant par chance du premier coup, tirant Bel pour qu’elle se relève aussi. Je l’entends ronchonner, mais je commence directement à courir vers notre bâtiment, manquant me casser la gueule plusieurs fois sur le trajet. Ouais, bon, hein, on fait ce qu’on peut. La porte se referme bruyamment derrière nous et je plaque directement mon visage contre la vitre de la porte, voyant la voiture de flics tourner avant d’arriver dans notre rue et, du coup, dans le parc pour enfant. Ah. Je me tourne vers Bel. « Ok, j’ai peut-être été parano. » Juste peut-être hein. Je me laisse tomber contre le mur, ne finissant pas par terre parce que merci bien, il me retient. Je retourne la tête vers Bel avant de reprendre la parole. « On remonte ? »

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Probablement que si on se rappelait encore de toutes ces discussions demain, on se rendrait compte d’à quel point ce qu’on dit est complètement lunaire et, surtout, idiot. Mais là, au lieu de ça, je suis en train de réfléchir à comment faire pour réussir à profiter des nouveaux pouvoirs que l’on a trouvés -et surtout comment acheter encore plus de drogue avant que les pouvoirs qu’elle donne s’ébruitent !- autant que je le peux. Et franchement.. J’ai plein d’idées, mais tout va trop vite. Je ne saurais même pas dire depuis combien de temps je suis perdue dans mes pensées quand j’entends la voix de Bel résonner dans mes oreilles. Le truc, c’est que j’ai pas compris ce qu’elle a dit, parce que ma tête est ailleurs, comme souvent dans ce genre de situations à vrai dire. « Hm ? » J’attends qu’elle répète ce qu’elle a dit mais, au lieu de ça, quand je relève les yeux, je la vois quitter la cuisine avec une démarque un peu bizarre. Meh. Je regarde le verre d’eau qui est toujours posé devant moi, hésitant quelques secondes avant de moi aussi quitter la cuisine, laissant le verre plein. Au pire je le regretterai demain, et alors ? C’est pas comme si j’étais à même d’y penser ou de m’en rendre compte maintenant, de toute manière. Sans grande surprise, je laisse la lumière allumée derrière moi, arrivant juste à temps dans le salon pour voir Bel atterrir sur le canapé avec un manque de grâce assez évident. « T’as l’air démontée. » Pas de de moquerie dans ma voix, ni de taquinerie d’ailleurs, je dis ça comme si je parlais de la météo. Et encore, probablement que j’aurais plus de choses à dire sur la météo. J’arque un sourcil quand je vois qu’elle ne répond pas, aucune remarque acerbe et aucune pique n’arrivant jusqu’à moi. Ca, c’est moins habituel. Je me rapproche, un sourcil arqué, jusqu’à remarquer qu’elle a les yeux fermés et, qu’apparemment, elle est déjà en train de dormir. Lâcheuse.

M’enfin, faut dire que moi non plus, je me sens pas trop en forme. Et je dirais pas non au fait de dormir non plus. Sauf qu’au moment où j’envisage d’aller dans ma chambre, mon regard se pose sur la drogue -et l’alcool- qui sont encore présents sur la table. Autant l’alcool, je m’en tape, mais la drogue ? Hors de question de la laisser traîner. Alors je la range d’une manière clairement hasardeuse, assez pour que ça soit un miracle que j’en foute pas la moitié à côté, et je me dirige vers ma chambre. Sauf qu’entre temps, je me retrouve à courir -me prenant un mur au passage- jusqu’aux toilettes parce que merde, j’ai vraiment envie de vomir. Mais une fois sur place, évidemment, rien. Je saurais pas dire combien de temps je passe là, accroupie devant les toilettes à attendre quelque chose qui, de toute évidence, n’arrivera pas de sitôt, mais ça doit être un sacré bout de temps parce que quand je me relève, j’ai une crampe au niveau des jambes. Je grimace alors que je manque tomber, me retenant en m’appuyant contre le mur. Putain, j’ai soif. Et là, je repense à l’eau que Bel m’a servi et bordel, j’ai encore plus soif. Alors je retourne, dans la cuisine, avalant le verre d’une traite, ignorant la nausée qui me vient alors que je repose le verre sur la tête. Je repars, laissant la lumière allumée -encore une fois-, me dirigeant vers ma chambre sans hésiter, lâchant quelques mots à l'attention de Bel sans penser au fait qu'elle m'entendra pas. « J'vais dormir, bonne nuit. » Une fois là-bas, je me laisse tomber sur le lit, mes yeux se fermant à la seconde où ma tête touche l’oreiller. Quelques secondes plus tard à peine, fini, je dors déjà.