C'est avec désintérêt que tu regardais ton téléphone vibrer près de toi. Tu lisais un message de tes parents te rappelant le repas de prévu la semaine prochaine. Tu n'avais aucune envie d'aller à ce repas, d'ailleurs, tu étais étonnée qu'ils puissent te demander de venir alors que vous échangiez tellement peu ensemble. Tu savais qu'à ce repas, ton frère serait là et là encore tu n'étais pas prête à l'affronter une nouvelle fois. Il faut dire que ce dernier avait la fâcheuse tendance à te rabaisser sans cesse. Tu y étais habituée, avec le temps, après tout il avait été comme cela de nombreuses fois et pour une raison que tu ignorais. Cependant, ces derniers temps, tu n'étais pas prête à l'affronter, une nouvelle fois. Tu étais fatiguée de devoir faire en sorte que ce soit poli entre vous il n'hésitait jamais pour te faire des réflexions ou te rabaisser. et comme souvent ta très chère mère ne pouvait que le conforter dans cela, ayant eu des ambitions toute autre te concernant comme si cela était possible. Tu roulais des yeux à cette simple pensée, de se repas tous les quatre et tu allais décliner l'offre. désormais, tu devais trouve une raison de ne pas y aller, un alibi. tu allais bien finir par trouver. Là, tu laissais ton téléphone de côté, et tu te replongeais sur tes nombreuses notes.

Ce soir vous aviez une interview avec un acteur, et tu faisais tes propres recherches concernant sa jeunesse et sa carrière. Tu savais qu'il avait une belle gueule, mais tu refusais qu'il puisse être qualifié uniquement de cela. Le physique ne devait pas faire la carrière d'une personne. Tu souriais en écrivant la dernière question que tu allais poser. Tu ne te doutais pas un seul instant qu'il puisse connaitre aussi bien ton meilleur ami, et tu devrais pousser le curseur un peu plus loin concernant cela. Il venait un peu plus tôt pour échanger avec toi, et voir ensemble si les questions étaient abordables ou non. Car il était clair, que tu ne voulais pas à mal faire l'émission. C'était ta ligne directrice depuis toujours, être directe, parfois piquante, mettre à l'aise les invités, avoir une signature légère mais professionnelle. Tu avais ce don de mettre les gens à l'aise, cependant ce n'était pas toujours facile et il y avait des jours où tu étais plus nerveuse que d'autres, comme souvent. Tu pinçais légèrement tes lèvres, tu allais réussir. On venait te dire qu'il était arrivé, alors tu t'empressais de laisser tes lunettes sur ton bureau, et tu te déplaçais vers l'accueil afin de lui souhaiter la bonne nouvelle. Tu le vis enfin.

« Bonjour Mr Holmes, enchantée de vous voir, Harper Ackerman, MAis vous pouvez m'appeler Harper. C'est avec moi que vous allez faire une interview. » tu souriais chaleureusement avant de lui tendre la main afin qu'il pusse la serrer. « Puis-je vous appeler Jayden ? » Tu pouvais parfois être un peu enthousiasme, mais c'est que tu avais vu ses films et que tu étais bien heureuse de pouvoir le voir en vrai. C'était tellement excitant de rencontrer des personnes comme ça, c'est ce que tu aimais le plus dans la vie que tu menais.

Les interviews… C’était sans doute l’aspect qu’il appréciait le moins de son métier. Répondre à des questions, souvent intimes, devant des caméras, face à des inconnus, des journalistes ou pseudo-journalistes qui semblaient rarement se rendre compte de l’intrusion que cela représentait. Est-ce qu’eux-mêmes auraient répondu aussi facilement à ces questions ? Probablement pas. Mais c’était le prix à payer pour sa carrière, et qu’il en soit heureux ou non, il devait s’y plier. Et en ce moment, il n’avait vraiment pas le choix. Avec la sortie imminente du film, les sollicitations se multipliaient. Sans parler du clip avec Holly… ou Ciel ? Il se perdait parfois lui-même dans ces noms. Il avait pris Holly pour une femme au début, mais les choses s’étaient révélées plus complexes, et cette ambiguïté avait déclenché de vives réactions sur les réseaux. Certains adoraient qu’il s’affiche ouvertement avec une personnalité aussi unique et certains le remercier de se montrer avec une personnalité LGBT+. D’autres, cependant, soulevaient des questions, des spéculations, des débats parfois invasifs sur ses préférences, ses choix, son intimité.

Cette interview imminente faisait remonter toutes ces questions qu’il redoutait, les questions qu'il n'avait pas la moindre envie de traiter. Il n’avait aucune intention de justifier qui il était, encore moins de se laisser définir par des images réductrices ou des idées préconçues. Mais il savait que, pour l’instant, il devait inspirer profondément, afficher son sourire le plus charmant, et espérer que l’épreuve passe rapidement. Il arriva en avance, comme toujours. C’était dans sa nature de respecter l’emploi du temps des autres, d’éviter de faire attendre qui que ce soit si cela dépendait de lui. À peine avait-il franchi la porte qu'une femme d'une trentaine d'années, jovial et au sourire adorable, vient à sa hauteur pour l’accueillir. « Bonjour, Mr. Holmes. Enchantée de vous voir. Je suis Harper Ackerman, mais vous pouvez m’appeler Harper. C'est avec moi que vous allez faire l'interview. Puis-je vous appeler Jayden ? » Il lui sourit et serra sa main avec une chaleur calculée mais authentique, revêtant aussitôt le masque du Jayden des caméras. « Bien sûr, Miss Ackerman… Harper. C’est un plaisir de faire votre connaissance. » Dans cet instant, il incarnait la version publique de lui-même, celui qui savait séduire d’un sourire, captiver d’un regard. Cet alter ego attirait la lumière, prêt à charmer l’objectif et l’audience. À mille lieux du vrai Jayden, celui qui passait des heures à jouer dans le noir, qui collectionnait les comics et rougissait sans même s’en rendre compte. Pourtant, à chaque interview, ce jeu de rôle restait pour lui comme un refuge derrière lequel il pouvait se protéger, même s’il ne pouvait s’empêcher de ressentir l’écart entre ces deux versions de lui-même.

« J’ai été heureux que vous proposiez cette interview. J’essaie de regarder votre émission dès que je le peux. J’aime votre façon d’aborder les sujets, même les plus sensibles. » Et c’était sincère. Jayden appréciait réellement le ton que Harper donnait à ses interviews. Elle semblait avoir une éthique rare, posant ses questions avec délicatesse et respect, sans chercher à piéger ses invités. Les retours qu’il avait entendus de plusieurs collègues allaient dans le même sens, elle savait instaurer un climat de confiance et laisser ses invités s’exprimer sans pression. Alors, malgré la nervosité persistante qu’il ressentait face à l’interview, il espérait qu’avec elle, tout se déroulerait en douceur. Il se sentait même un peu plus détendu, prêt à jouer le jeu.

Tu avais longuement potassé pour cette interview, ayant l'envie de bien faire et faire autrement. Tu avais eu très peu de choses le concernant, des banalités, comme toujours, une biographie assez simple en soit, mais rien le concernant lui. Tu ne voulais pas le mettre mal à l'aise durant cette interview, tu te mettais souvent à la place des invités. Tu n'étais pas à l'aise quand tu devais parler de toi, des questions revenaient sans cesse. Votre famille, votre vie privée, les amours, votre sexualité, vos ambitions. Toutes ses choses qui faisaient un monde en soit, sauf que toi, tu refusais clairement d'être ce genre de personne. Tu étais fatiguée, d'entrer dans des moules alors que toi, tu travaillais vraiment fort, pour te démarquer des autres. Et une fois encore tu voulais réussir dans ce domaine. Tu avais eu des informations concernant ses projets, très peu de choses sur sa vie personnelle. Tu n'avais pas vraiment envie de creuser là dedans, sa vie personnelle ne regardait que lui, mais elle était là quand même pour en apprendre, car sinon ils n'allaient pas te payer trop longtemps, si tu te contentais de jouer un rôle tout simple.. Quoiqu'il en soit, tu avais fait un effort surhumain pour trouver des choses le concernant. Ce n'était pas gagné pour le moment, mais tu allais faire ce que tu pouvais.

Sentant qu'il n'était pas forcément très à l'aise d'être là, tu étais passé par son agent avant de l'avoir en face de toi. Tu avais quelques questions avant de passer à l'interview, afin de poser les cadres. C'était comme quand une actrice, ou un acteur tournaient une scène intime, on faisait appelle à un coordinateur afin de donner les limites à ne pas dépasser. C'était la même chose pour toi, qui refusait de mettre tes invités dans une situation désagréable. Un des rare point d'honneur que tu avais su imposer en acceptant l'émission à la télévision. Et parfois, tu te disais que c'était ce qui faisait de toi, une pas trop mauvaise animatrice. Il te serra la main, de manière professionnelle. Tu appréciais, c'était assez parlant la manière dont une personne sert la main à une autre, assez révélatrice à vrai dire. Tu t'attardais, discrètement il va s'en dire, sur son visage afin de sonder les traits du visage. Etant un très bon acteur, tu te doutais bien qu'il n'était pas vraiment lui, avec toi. Mais tu ne pouvais lui en vouloir, il se protégeait et tout le monde dans cette pièce portait un masque, toi la première. Si tu étais vraiment toi, tu ne porterai pas des talons de 8 cm de hauteur, juste pour paraitre plus grande que tu ne l'es. Bref. « Bien sûr, Miss Ackerman… Harper. C’est un plaisir de faire votre connaissance. » Tu souriais, comprenant pourquoi les gens étaient sous le charme à l'idée de l'accueillir sur le plateau. Il était très beau garçon, aucun doute dessus, le genre de charme à faire vaciller des coeurs. D'ailleurs, tu n'avais strictement rien trouvé concernant sa vie personnelle et tu savais que tu ne connaitrais rien à cela. Pas ce soir en tous les cas.  

Tu prenais ton petit carnet où tu avais écris les questions dont tu avais en tête. Voulant être absolument transparente avec lui, tu allais les lui montrer et sonder vers quelle direction tu pouvais aller sans trop en dévoiler afin que le côté authentique de l'interview fonctionne tout de même. Tu passais une  mèche derrière ton oreille avant de l'écouter attentivement. « J’ai été heureux que vous proposiez cette interview. J’essaie de regarder votre émission dès que je le peux. J’aime votre façon d’aborder les sujets, même les plus sensibles. » Un sourire se dessina sur ses lèvres et c'était les petits moments suspendus comme ce dernier que tu savourais. Tu doutais, continuellement, tu avais l'impression de ne pas être assez... Dans tous les domaines de ta vie, mais là, quand on te disant cela, en espérant qu'il y ai une once de sinsérité, tu étais parfaitement satisfaite. Tout ce travail, le sacrifice personnel, les opinions négatives sur toi, volaient en éclat pour te réconforter. Tu secouais la tête, légèrement, les compliments, tu en étais pas habitées. « Merci et j'espère sincèrement que vous direz exactement la même chose, une fois l'interview terminée. » Mission que tu te fixais, il va de soit. « Pour une transparente complète, je vous montre de suite la ligne droite que j'aimerai bien entamé avec vous, afin de vous mettre le plus à l'aise possible. Y a-t-il des sujets dont vous ne voulez pas parler ? L'enfance ? La vie privée ? » Tu te doutais au vu des recherches que tu avais préalablement fait, tu ne voulais pas venir les mains dans les poches, que c'était des sujets difficiles pour lui, ou du moins qu'il n'abordait jamais. « Puis je vous propose un petit jeu également, vous avez le droit de refuser.Je vous propose une liste de mot, que vous pouvez intégrer dans vos questions, et si vous y arriver, petite surprise à la fin. » Finissais-tu par lui dire, lançant un clin d'oeil, pour le motiver à accepter.

La blondinette devant lui lui inspirait confiance. Elle arborait un sourire rassurant, éclairé par un éclat de sincérité qui semblait presque palpable, et son regard pétillant trahissait une curiosité bienveillante. Son visage était encadré par des mèches dorées soigneusement coiffées, mais qui semblaient néanmoins naturelles, renforçant cette impression d'authenticité. Il se détendit un peu, ses épaules se relâchant imperceptiblement. Pourtant, Jayden n'était pas dupe. Dans ce domaine, il savait que les journalistes, tout comme les acteurs, maîtrisaient l'art de porter un masque à la perfection. Alors, même face à ce visage amène, il préférait rester sur ses gardes. Mieux valait prévenir que guérir.
« Merci, et j’espère sincèrement que vous direz exactement la même chose une fois l’interview terminée. Pour être complètement transparent, je vais vous montrer tout de suite la ligne que j’aimerais suivre avec vous. Cela devrait vous mettre à l’aise. Y a-t-il des sujets dont vous ne voulez pas parler ? L’enfance ? La vie privée ? » Pendant qu’elle parlait, Jayden inclina légèrement la tête sur le côté, un geste presque inconscient, et ses bouclettes indomptables dansèrent au rythme du mouvement. Quelques-unes glissèrent doucement sur son front, voilant son regard azur. Ses yeux brillaient d’un bleu profond, presque hypnotisant, comme un ciel d’été capturant toute l’attention. Ses traits, finement dessinés, semblaient parfois trahir un soupçon de vulnérabilité derrière son masque de contrôle.

L’acteur se dandina légèrement, un geste presque enfantin qui trahissait une pointe de nervosité. Pour retrouver un semblant de contenance, il glissa ses mains dans ses poches, ses doigts jouant machinalement avec la doublure intérieure. Il leva brièvement les yeux vers le plafond, puis les replongea dans le regard de la journaliste avec une lueur mi-fugitive, mi-défiante. « En ce qui concerne l’enfance… » commença-t-il d’une voix douce mais légèrement hésitante, marquée par une sincérité mesurée. « J’ai déjà partagé certaines choses avec des journalistes. Alors je veux bien en dire un peu plus avec vous. Mais je préférerais ne pas trop entrer dans les détails. Et en ce qui concerne mon frère et ma sœur… Je souhaiterais rester le plus flou possible. J’espère que vous comprendrez, je ne veux pas compromettre leur vie privée. » Il laissa échapper un léger souffle, comme pour se délester d’un poids, et son regard azur s’adoucit un instant avant de retrouver son éclat habituel. « Quant à la vie privée… » Il marqua une pause, hésitant, ses mots soigneusement pesés. « Qu’entendez-vous par là ? » Dans le silence qui suivit, un visage s’imposa à son esprit. Le regard chocolat de Charlie apparut dans son imagination, doux et profond comme une promesse murmurée. Il sentit ses joues menacer de rosir et dut mobiliser tout son contrôle pour maintenir une façade impassible. Parler de Charlie avec des journalistes ? Non, impossible. Non pas qu’il pensât que Charlie ne méritait pas d’être évoqué. Bien au contraire. S’il en avait l’occasion, Jayden pourrait parler de Charlie pendant des heures – demandez à sa sœur ! Mais ce sujet était son sanctuaire, un espace qu’il voulait protéger à tout prix. Et puis, il y avait la question plus large, celle de sa sexualité. Une part de lui était consciente que ce sujet finirait peut-être par émerger, mais il n’était pas prêt. Pas encore. Peut-être jamais.

Reprenant la parole après une pause calculée, il s’efforça d’adopter un ton plus léger, presque enjoué. « Je peux aborder certaines parties de ma vie privée. Je sais que, malheureusement, c’est… disons, attendu. Mais pas de choses trop intimes. Vous ne saurez rien de ma vie sentimentale, ni de mes préférences politiques. Par contre… » Il esquissa un sourire malicieux qui illumina brièvement ses traits. « Je peux vous parler de ma morning routine, de mes jeux vidéo préférés, ou encore de mes furets. Oui, j’en ai deux, et croyez-moi, ils sont plus intéressants que beaucoup de mes films ! Bref, je vous laisse jauger. » Son sourire persista une seconde de plus, un écran de légèreté dissimulant une profondeur soigneusement verrouillée. Il avait l’impression de ne pas trop mal s’en sortir pour le moment. « Puis je vous propose un petit jeu également, vous avez le droit de refuser. Je vous propose une liste de mot, que vous pouvez intégrer dans vos questions, et si vous y arriver, petite surprise à la fin. » Il sourit intrigué. Une surprise ? Il aimait les surprise. «Un jeu ? Une surprise ? Oui d’accord ! Je suis partant.» Son côté compétiteur sûrement.