In the quiet or the crowd you're all that I think about
@Norah Sawyer & Eli Caldwell

1043 mots

Lorsque tu l’avais quitté aux petites heures du matin, après cette nuit d’insomnie à discuter de tout et de rien, tu n’avais pas encore compris l’ampleur de l’impact qu’elle avait eu sur toi. Ce fut une fois rentré chez toi, avec une chaleur qui commençait à réchauffer ce cœur qui pourtant était barricadé depuis si longtemps derrière un mur glacé, que tu pus être en mesure de réaliser qu’un changement était en train de se produire en toi. Son sourire et son optimisme s’étaient frayé un chemin à l’intérieur de ton corps et sa propre chaleur avait réussi à ébrécher ce mur depuis si longtemps érigé. Tu ne savais pas ce que tout cela voulait dire. Comment le pourrais-tu, puisque tu n’avais jamais rien vécu de semblable? Tu étais seul depuis si longtemps. Tu ne laissais entrer personne dans ta vie et lorsque tu le faisais, elles n’avaient aucun accès vers ton cœur. Tu ne leur laissais voir que d’infimes parcelles de ton être, mais jamais rien d’important. Pourtant, tu t’étais ouvert à elle et tu n’avais aucun regret. Tu avais laissé entrer la lumière et tu n’avais pas peur. D’ailleurs, il s’agissait d’une des raisons pour laquelle tu ne prenais jamais la peine d’extérioriser tes émotions. Tu ne voulais pas que les gens pénètrent dans ton esprit et y voit tes ténèbres au-delà de l’image du gamin qui ne désirait pas grandir, bien trop effrayé d’affronter la vie seul sans guide et sans soutien. Lorsqu’elle t’avait écrit ce petit message pour te dire qu’elle était arrivée en sûreté, un sourire s’était étiré sur tes lèvres. Tu t’étais également senti soulagé, non seulement parce qu’elle était saine et sauve, mais qu’elle pensait toujours à toi, et que tu étais désormais assez important pour elle pour qu’elle prenne la peine de t’écrire ce petit mot. Lorsque tu t’étais enfin endormi, épuisé et écrasé par le poids des émotions, une pensée était allée vers Norah. Tu aurais voulu qu’il en soit ainsi durant ton sommeil, mais ce dernier fut comme à son habitude peuplé de peur et de tristesse, ces sentiments que tu n'arrivais pas à exprimer lors des séances de soutien. Mais lorsque tes yeux s’étaient ouverts et que ton cœur avait retrouvé un rythme plus ou moins régulier, tu l’avais laissé encore une fois entrer dans tes pensées. Depuis, elle était là, ta lumière était là et tu avais déjà cette envie irrémédiable de la revoir. Il n’y avait jamais eu aucune fille qui t’avait inspiré ce besoin presque viscéral. Il n’y avait aucune fille qui t’avait marqué à un tel point que lorsque tu courrais presque vers le lieu de ton prochain contrat, tu étais tellement distrait que tu avais failli tomber et t’étaler de tout ton long. Le soir-même, alors que tu jouais aux jeux vidéos, ton esprit était dirigé vers elle, tes pensées te faisant te demander ce que elle-même était en train de faire au même moment. Norah n’avait pas répondu à ton message. Peut-être était-elle occupée? Peut-être ne pensait-elle pas que tu aurais souhaité une réponse? Tu ne savais pas ce qu'étaient les conventions et les normes sociales dans ces temps-là. Pouvais-tu lui réécrire? Pouvais-tu déjà lui demander comment s’était déroulée sa journée? Était-ce trop tôt pour penser déjà à cela? Tu te surprenais même à vouloir voir apparaître une notification sur ton téléphone. « hey! La terre appelle Eli! » tu sursautas, manquant de faire tomber ta boisson énergisante sur le sol. « ça va pas? j’ai failli tout échapper sur ma manette… » tu ne pouvais pas en vouloir à ta meilleure amie, puisque visiblement elle te parlait depuis cinq bonnes minutes, mais tu ne lui avais pas répondu, bien trop occupé par tes pensées, ton casque sur les oreilles de toute façon. « on dirait que tu as vu un fantôme? ça va? » - « heu… oui, ça va… tu n’allais pas à une soirée toi? » Elle fronça les sourcils et plongea son regard doré dans le tien, l’air légèrement suspicieux. « en revenant, tu me diras de qui il s’agit…. » Avant que tu ne puisses protester, elle était déjà partie.   Elle n’avait pas tort, ton esprit était encore dirigé vers elle et personne d’autres. Tu pris donc ton téléphone entre tes mains et commença à écrire des mots, que tu effaçais et que tu réécrivais bêtement à quelques différences près. Finalement, tu passas la main sur le bas de ton visage, puis un sourire sur les lèvres, tu appuyas enfin sur entrer. Advienne que pourra, qui vivra verra et tous ces mantras…

Eli
j’espère que tu as pu dormir un peu en rentrant et que ta journée s’est bien passée. j’ai eu une petite pensée pour toi en m' emmitouflant dans une immense couverture chauffante tout en jouant aux jeux vidéos ce soir.

Soudainement, tu avais peur qu’elle regarde le sms et se dise que c’était peut-être trop tôt. Habituellement, tu n’en avais rien à faire de l’opinion des autres, mais la sienne t’importait beaucoup plus que tu ne l’aurais pensé. Tu essayas de ne pas trop y penser en allant dans un repaire de zombie et en allant en dégoupiller quelques uns, mais ton regard retournait toujours vers ton téléphone, te demandant si elle t’avait répondu. Après plusieurs minutes qui te semblaient être des heures, tu poussas un soupir, puis tu te levas pour aller te prendre quelque chose à manger et à boire. Tu avais besoin de carburant, parce que tu savais pertinemment que tu n’allais pas t’endormir de si tôt. Tes pensées allaient désormais dans tous les sens et ce n’était pas pour les mêmes raisons que d’habitude.

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@Eli Caldwell  & Norah Sawyer

Il y avait encore des doutes, des zones d’incertitude dans l’esprit de Norah. Depuis l’annonce qu’elle devrait s’occuper de son petit frère malade, ces maux s’étaient enracinés aussi solidement que ceux qu’elle cultivait depuis des années. L’anxiété familiale à laquelle elle se heurtait nuit et jour, même après être partie du domicile familial, comme une ombre qui croiserait sa route peu importe où elle allait. Le jugement dans les prunelles de ses parents, l’avis qu’ils pouvaient avoir sur ses décisions, à chaque fois qu’elle faisait un choix, lui faisait perdre ses moyens. Elle avait toutefois réussi à les convaincre que sa vie à Brisbane était importante - en tout cas pour elle - et qu’elle ne reviendrait pas à Sydney ou du moins, pas maintenant. Au lieu de cela, ils emmenaient une partie de sa famille à Brisbane, en la personne de son frère. Elle devrait être heureuse, les deux s’étaient toujours bien entendus, mais la pression qu’elle ressentait en tant que seule aidante dans son parcours de soin venait ternir ce sentiment. A la place, elle se laissait noyer dans cette inquiétude persistante, cette sensation qu’elle ne serait pas à la hauteur malgré tous les efforts qu’elle pourrait faire. Cela était la source des insomnies de la Sawyer, son manque de sommeil venant nourrir tout le reste pour former un véritable cercle vicieux. Mais la nuit dernière était différente, par la seule présence de ce garçon, Eli. Elle ne connaissait que très peu de choses à son sujet au moment où leur chemin s’était croisé mais elle en avait énormément appris en une seule soirée. Tout avait été incroyablement naturel entre eux, de quoi détourner son attention de ses problèmes actuels. Malgré son état de fatigue, elle avait passé une de ses meilleures nuits depuis plusieurs jours, voire semaines. Il était gentil, drôle, intéressant, passionné et en plus de tout cela, agréable à regarder. Ce moment suspendu lui avait fait oublier les circonstances dans lesquelles ils s’étaient rencontrés pour la première fois : le groupe de soutien pour les aidants. Car il avait parlé de ce qu’ils faisaient la vie, de leurs passions et ce jusqu’au lever du soleil. L’un des plus agréables qu’elle ait vécu et elle ne pouvait nier qu’il y était pour quelque chose. Il dégageait une aura rassurante, un magnétisme qu’elle ne semblait comprendre dans un premier temps. C’est en rentrant chez elle qu’elle s’en rendit compte, outre leurs nombreux points communs, il avait réussi à la faire sourire, à la faire rire dans cette période trouble. Son sourire ne la quitta pas, les traits du visage du garçon profondément ancrés dans sa mémoire, comme une source de motivation pour la journée qui s’annonçait. Elle n’avait pas le temps de se poser, juste de quoi mettre du maquillage pour masquer ses cernes avant d’aller sur son lieu de stage. Son corps était fatigué, ses muscles courbaturés, mais son esprit était apaisé, lui permettant de supporter sans trop d’effort ses missions de la journée. Essentiellement de la lecture de dossier et des résumés de textes de loi, elle profitait de chaque fin de page pour faire une pause et regarder son téléphone, en particulier la conversation qu’elle avait avec Eli. La moindre de ses pensées qui ne portaient pas sur son travail était tournée vers lui. Cela la perturbait quelque peu car elle n’avait jamais réagi de cette manière. Elle ne le savait pas mais à ces instants précis, Norah souriait davantage et son rythme cardiaque accélérait légèrement. Elle était dans l’attente, celle qui la séparait du moment où elle déciderait de lui envoyer un nouveau message. Dans sa tête, il y avait un vrai débat. Devait-elle lui envoyer un message aujourd’hui ou devait-elle attendre pour ne pas paraitre too much ? Elle avait envie de lui demander comment il allait, qu’est-ce qu’il faisait, mais elle avait peur qu’il la prenne pour une folle, obsédée par lui. C’était un peu le cas, même si elle se voilait la face. A chaque fois qu’elle regardait son téléphone, cette même question était posée et au bout de la quatrième fois, elle se dit qu’elle le ferait une fois rentrée chez elle.

Le soleil s’apprêtait à se coucher lorsqu’elle retrouva son appartement et une seule pensée traversait son esprit à cet instant. Comme le levé, elle aurait aimé partager ce moment avec le garçon. Elle posa ses affaires, alla sous la douche et se mit dans des vêtements beaucoup plus confortables avant de se rendre dans sa cuisine. Et elle ne put cacher sa surprise lorsqu’elle remarqua la notification sur son téléphone. C’était Eli, qui avait pris l’initiative de reprendre leur conversation avant qu’elle ne le fasse. Elle n’oserait pas l’admettre mais cela lui faisait grandement plaisir. Mais à cet instant, elle se sentait surtout mal de ne pas lui avoir répondu plus tôt. Alors, un peu coupable mais surtout excitée à l’idée de lui reparler, elle attrapa son téléphone et ses doigts pianotèrent rapidement sur le clavier.

Norah
oh je suis désolée de te répondre que maintenant, j’ai oublié mon téléphone dans la cuisine ! Je n’ai pas pu dormir non mais ça va, ma journée s’est bien passée quand même j’espère que tu as passé une bonne journée je risque de te rejoindre aussi un peu plus tard et jouer aux jeux-vidéos aussi

Norah
enfin, pas te rejoindre physiquement hein, c’était pour dire que j’allais aussi jouer aux jeux-vidéos  

Elle vint plaquer sa paume contre son front, son naturel maladroit avait encore frappé. Mais peut-être que cela n’était pas vain, une idée émergeant.

Norah
à moins que tu aies envie qu’on joue ensemble ?

Elle pinça ses lèvres, jetant son téléphone à l’autre bout de l’ilot central, ne voulant pas savoir s’il était en train de lui répondre, encore moins sa réponse. Norah n’en revenait pas de le lui avoir proposé. Elle adorait les jeux multijoueur, surtout avec ses amis. Mais Eli, c’était différent. Ils venaient tout juste de faire connaissance, et pourtant elle avait déjà l’impression d’être proche de lui. Elle se fit à manger pour penser à autre chose, une salade et les restes de soupe de la veille, avant que le bruit d’une nouvelle notification la fit sursauter. La cuillère dans la bouche, elle s’approcha prudemment de son téléphone, comme si elle y voyait un danger. Elle avait peur qu’il la repousse. Peut-être avait-il d’autres projets, peut-être préférait-il jouer tout seul, ce qu’elle pouvait totalement entendre. Au final, il accepta et son sourire ne put être plus plus grand. Elle termina son repas le plus rapidement possible et s’autorisa même à lui donner son pseudo pour qu’ils puissent être en vocal tous les deux. Confortablement installée sur son canapé, la manette à la main et le casque sur les oreilles, elle attendait patiemment le moment où elle entendrait sa voix. Moment qui allait arriver plus vite qu’elle ne le croyait puisqu’elle le vit rejoindre leur session. « Coucou. », dit-elle timidement, ravie de passer une nouvelle soirée en la compagnie du garçon, même à distance.

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@Norah Sawyer & Eli Caldwell

1179 mots

Il y avait quelque chose d’étrange dans la manière dont son absence t’affectait. Tu ne t’attendais pas à ressentir cet effet de manque et de vide qui t’habitait désormais, alors que tu n’avais passé qu’une seule nuit d’insomnie en sa compagnie. Norah avait laissé en toi une empreinte indélébile et tu n’avais aucune envie que sa présence rassurante te quitte de si tôt. Même si elle n’était pas physiquement à tes côtés, ton esprit retournait toujours vers elle, comme si chaque seconde de ton existence était désormais consacrée uniquement à sa présence à l’intérieur de toi. Sa lumière s’était infiltrée sans aucune résistance et gagnait de plus en plus de terrain vers ton cœur. Le souvenir de son visage restait vif dans tes pensées et même si tu avais pris une photo d’elle à la dérobée, tu n’avais aucunement besoin de poser les yeux sur cette dernière pour te remémorer chaque parcelle de son doux visage. L’attente se faisait d’autant plus longue. Tu avais cette envie indescriptible d’avoir de ses nouvelles. D’ordinaire, le temps avait une emprise différente sur toi. Tu préférais que ce dernier passe le plus lentement possible. En ce moment précis, c’était bien tout l’inverse. Ton téléphone restait bien trop silencieux. Parfois, tu recevais une notification, mais cela n’avait rien à voir avec elle. Tu avais beau essayer de te concentrer sur ton écran, sur l’abattage en série de zombie, mais tu n’arrivais pas à te défaire de cette envie qu’elle t’écrive. L’attente s’avérait un véritable supplice. Toute la journée, cela avait été pareil. Tu regardais ton téléphone beaucoup plus souvent qu’à ton habitude et tu t’étais surpris à espérer. Tu ne t’étais jamais imaginé ainsi. Du plus loin qu’allait tes souvenirs, il n’y avait eu aucun moment dans ton existence où tu avais espéré autant de nouvelles d’une personne en particulier. La vérité, c’était que la majorité du temps, tu sursautais à la moindre notification ou au moindre appel retentissant sur cet appareil de malheur. Il y avait cette peur qui te rongeait de l’intérieur à l’idée que cela pouvait être un appel concernant ta mère. Les sentiments seraient donc à partir d’aujourd’hui partagés entre deux eaux bien distinctes. Il y avait un poids qui s’était retiré de tes épaules bien malgré tout. Le fait d’avoir enfin décidé de prendre les devants te donnait une nouvelle force pour avancer. Après lui avoir envoyé un petit mot dans sa direction, tu avais fini par te lever et d’aller te préparer quelque chose à manger. Tu avais besoin de distraction, tu avais besoin de penser à autre chose. Tu contemplas l’intérieur du réfrigérateur pendant quelques instants, dans l’idée de peut-être te faire un sandwich. En fait, Ellie avait pris les devants et t’en avais déjà préparé un. Elle abusait quand même. Tu n’avais rien besoin de faire cuire pour te faire un simple sandwich. Ce fut lors de cette réflexion que le son typique d’une notification se fit entendre. Était-ce elle? Tu ne pouvais pas savoir, mais cela ne t’empêcha pas de sauter par-dessus le divan et de prendre ton téléphone entre tes mains à la vitesse de l’éclair. Lorsque tu vis la photo de Norah apparaître, un immense sourire se dessina sur tes lèvres et tu pris le temps de lire avec attention le message. Elle s’excusait de ne pas avoir répondu plus tôt. Tu te redressas sur le divan pour être en mesure de mieux répondre à son sms à ton tour. Tu ne pris pas le temps de laisser une pause entre sa réponse et la tienne parce que tu étais bien trop heureux de pouvoir continuer votre conversation.

Eli
oui, ma journée s’est bien passée.   j’ai réussi à dormir un peu en revenant chez moi. j’espère quand même que cette nuit, tu réussiras à fermer les yeux.

Tu avais envie de dire que c’était grâce à elle, qu’elle avait réussi à t’apaiser assez pour que les bras de Morphée viennent t’emporter dans le pays des rêves, même si cela eut été que de courte durée. Le message qui suivit te fit sourire davantage, comme quoi elle avait cet effet-là sur toi. Si cela continuait ainsi, tu allais finir par avoir mal aux joues. Ce n’était pas un exercice auquel tu étais habitué et pourtant, cela te faisait du bien d’être réellement heureux pour une fois et de ne pas faire semblant comme à ton habitude. Tu eus envie de la taquiner, mais un second message apparut aussitôt sur l’écran de ton téléphone, t’empêchant de réagir du tact au tact.

Eli
j’aimerais beaucoup jouer à des jeux avec toi…  

Tu avais répondu tout aussi rapidement, dans l’espoir qu’elle ne change pas d’idée en cours de route. Tu te l’imaginais en train de rougir comme elle l’avait fait avec l’histoire de la grande couverture, mais la vérité c’était que tu aurais peut-être espéré qu’elle soit bien là en personne, au lieu d’être à l’autre bout d’un appareil. Tu te disais qu’au moins, tu allais pouvoir entendre sa voix et c’était tout ce qui comptait, non? Après quelques instants, elle t’envoya son pseudo et tu l’ajoutas de suite, attendant patiemment qu’elle se connecte. Tu allas prendre le fameux sandwich et t’installa, casque d’écoute de nouveau sur tes oreilles. Après ce qui te parut être des heures, alors que ce n’était pas plus d’une trentaine de minutes, son statut apparut en ligne et tu pus entendre un timide « Coucou. » à ton oreille. « bonsoir chère Norah. je suis bien heureux d’entendre ta voix…. » Tandis que tu parlais, tu lui partageas ta liste de jeux pour voir s’il y en avait un qui l’intéressait en particulier. « est-ce qu'il y avait un jeu que tu préférais parmi cette liste, sinon, je serai ravi de regarder la tienne. je suis intrigué par les sortes de jeux de ta bibliothèque. »  En fait, tout t'intriguait chez elle. Tu te surprenais toujours à vouloir en savoir plus. « en passant, l'autre nuit, tu m'as pris un peu au dépourvu et je n'ai pas répondu, mais je tiens à préciser que je ne partagerais pas de couverture géante avec n'importe qui... » Les mots restèrent en suspens quelques secondes dans les airs et tu poursuivis, te râclant un peu la gorge parce que bien malgré toi, tu étais un peu gêné, alors que ça ne t'arrivait jamais. « ce que je veux dire, c'est que j'ai pas tellement l'habitude de laisser entrer des gens dans ma vie, mais j'aimerais beaucoup te laisser entrer. J'ai trouvé notre rencontre très intéressante et j'avoue que j'avais hâte de te reparler... » Tu avais l'habitude de ne pas tourner autour du pot, alors cette conversation ne faisait pas exception à la règle. Tu espérais simplement ne pas la rendre mal à l'aise.

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@Eli Caldwell  & Norah Sawyer

La fin de journée prenait une tournure inattendue alors qu’elle s’apprêtait à suivre son rituel du soir. Une fois rentrée chez elle, Norah procédait toujours de la même manière, elle posait ses affaires, prenait une douche, vêtait une tenue décontractée et préparait à manger pour passer sa soirée devant la télé ou à jouer aux jeux-vidéos, voire les deux. Bien que quelques événements venaient bousculer ce déroulement de temps à autre, la majorité du temps ce dernier était respecté. Même, Norah faisait en sorte que ce soit le cas. Très attachée à cette routine, elle était rassurée, se sentait bien lorsqu’elle se déroulait sans accrocs. En revanche, des marques de frustration pouvaient apparaitre sur son visage lorsque sa soirée s’éloignait trop de celle qu’elle s’était imaginée. Et cette frustration, elle n’en avait pas besoin, pas en ce moment. Son quotidien était troublé par la crainte de ne pas être à la hauteur. Pas à la hauteur pour son frère malade, pas à la hauteur des attentes de ses parents. Alors qu’on venait de lui ôter une source d’anxiété, une nouvelle vint prendre sa place. Mais quelqu’un lui permit de ne plus y passer alors que ces derniers jours étaient particulièrement difficiles. Cette personne était le fameux garçon avec qui elle avait échangé un seul message depuis leur dernière rencontre et pourtant, elle avait déjà l’impression de le connaître. L’excitation de sa réponse avait occupé son esprit toute la journée, jusqu’à ce qu’elle apparaisse au moment où elle rentrait chez elle. Elle ne la vit pas directement en revanche mais elle était très heureuse de l’avoir reçue, son grand sourire en témoignait. Et c’est sans réfléchir qu’elle lui proposa de jouer aux jeux-vidéos avec celle ce soir-là, alors qu’elle avait l’habitude de jouer seule ou avec des inconnus. C’était plus fort qu’elle, elle voulait entendre de nouveau sa voix, ressentant le besoin de revivre ce qui s’était passé la nuit dernière. Il était pourtant arrivé de nulle part dans cette rue de Brisbane mais il s’agissait certainement de l’une des plus belle rencontres qu’elle ait faites, malgré les circonstances. Il avait réussi à ouvrir un brèche dans l’obscurité actuelle de sa vie et depuis, elle espérait qu’il continue à agrandir cette cavité. Après tout, Norah était une fille qui préférait la lumière, toujours. Forcément, elle craignait qu’il refuse. Peut-être avait-il autre chose à faire, peut-être que c’était trop rapide. A vrai dire, la découverte de leur attrait commun pour les jeux-vidéos lui donnait une occasion qu’elle ne pouvait laisser passer. Il était beau, drôle, doux et en plus il aimait sensiblement les mêmes choses qu’elle. Une chance que le destin l’ait mis sur sa route. Peut-être qu’elle s’emballait, peut-être que ce n’était pas réciproque. Au moins, la réaction d’Eli lui donnerait un premier élément de réponse.

Elle ne put contenir sa joie quand il lui répondit et qu’il aimerait jouer avec elle ce soir, un énorme sourire se dessinant sur son visage qu’elle vint de suite masquer par sa bouche, comme une enfant. Elle mangea rapidement un encas avant de se poser devant son ordinateur après lui avoir transmis sans pseudo, son sourire ne l’avait jamais quittée. La notification retentie, son cœur se mit à battre plus rapidement sans qu’elle ne s’en rende compte. « bonsoir chère Norah. je suis bien heureux d’entendre ta voix…. » Elle n’allait pas l’admettre mais sa voix était aussi parfaite que lorsqu’elle l’avait entendue pour la première fois, la veille. Peut-être même qu’elle l’entendait encore mieux dans son casque, loin des bruits parasites de la rue et du café où ils avaient partagé leur dernière soirée. Un rire s’échappa de sa bouche, se pinçant les lèvres avant de répondre. « Moi aussi. J’ai l’impression que ça fait une éternité alors que la dernière fois, c’était... hier. » Le dire à haute voix la fit sourire, à peine une journée s’était écoulée et les voilà à se reparler. Elle n’allait pas s’en plaindre. « est-ce qu'il y avait un jeu que tu préférais parmi cette liste, sinon, je serai ravi de regarder la tienne. je suis intrigué par les sortes de jeux de ta bibliothèque. » - « Pourquoi pas commencer doucement par du Mario Kart ? Juste pour s’échauffer, ne le prend pas mal si je gagne de manière écrasante. » De nouveau un rire, elle était réellement confiante en ses capacités quant il était question de jeux compétitifs, et le jeu Nintendo en faisait partie. Même, il s’agissait sûrement du jeu le plus répandu. Autant dire que la Sawyer cumulait de nombreuses heures de jeu sur ce dernier. Elle lança sa console, son esprit de compétition se révélant petit à petit lorsque les paroles d’Eli virent la surprendre, en bien. « en passant, l'autre nuit, tu m'as pris un peu au dépourvu et je n'ai pas répondu, mais je tiens à préciser que je ne partagerais pas de couverture géante avec n'importe qui... ce que je veux dire, c'est que j'ai pas tellement l'habitude de laisser entrer des gens dans ma vie, mais j'aimerais beaucoup te laisser entrer. J'ai trouvé notre rencontre très intéressante et j'avoue que j'avais hâte de te reparler... » Un silence, ses joues se tintèrent de rouge sans qu’elle puisse l’empêcher. Elle semblait touchée par les mots de son interlocuteur, répondant par instinct et donc avec sincérité. « J’aimerais beaucoup que ça se produise... Et je ne te cache pas que j’espérais qu’on puisse se parler ce soir, encore. » Peut-être pouvait-il comprendre qu’elle souriait quand elle parlait, une chose était sûre, elle était satisfaite de la tournure des événements.

Plusieurs parties plus tard, Norah n’avait pas vu les deux heures qui s’étaient écoulées. Après une victoire sur Mario Kart, elle avait pu découvrir les jeux de cœur d’Eli, n’étant pas très étonnée de les apprécier. Elle avait toujours été curieuse, portait son intérêt sur tous les genres même si elle avait des préférences. Son ouverture d’esprit couplée au fait qu’elle était très bien accompagnée faisaient qu’elle passait une très bonne soirée. Mais c’était différent cette fois-ci. Elle se disait qu’elle passerait un encore meilleur moment s’il était présent physiquement avec elle. Alors, elle osa, peut-être qu’il accepterait, encore une fois. « Tu voudrais qu’on se revoit ce soir ? Quelque part dehors ou même chez moi ? » Elle ne lui imposait rien, elle accepterait qu’il doive décliner. Peut-être était-il trop tard, peut-être qu’il avait mieux à faire. Mais qui ne tente n’a rien, et elle s’en serait voulue de ne pas lui avoir demandé, espérant secrètement qu’il accepte.

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@Norah Sawyer & Eli Caldwell

Depuis la maladie de ta mère, tu n’avais jamais eu de relations sérieuses que ce soit autant au niveau de l’amitié que du côté amoureux. Il n’y avait que ta meilleure amie qui était restée un point fixe, comme une bouée de sauvetage dans la tempête qu’était ta vie. Tu avais eu quelques histoires (que tu ne comptais même pas sur les doigts d’une main), mais rien d’important, rien qui ne méritait d’être mentionné. T’occuper de ta mère restait toujours ta plus grande préoccupation et elle était ta priorité numéro un. Les quelques filles que tu avais côtoyé brièvement t’avaient toute reproché la même chose; c’est-à-dire, le fait de ne pas être assez disponible pour elles. Elles avaient toutes eu raison. Tu finissais toujours par les ghoster inconsciemment, puisque ton esprit était constamment ailleurs. Leur visage s’était depuis effacé de ton esprit, puisque de toute façon, aucune ne t’avait marqué comme l’avait fait Norah, et ce en quelques heures à peine. Alors que Ellie était ton ancre, la jeune femme agissait sur toi de manière quelque peu différente et était plutôt comme un phare au travers de la tempête ou bien même une lanterne qui allait t’accompagner pour éclairer ton chemin. Cela ne faisait pas longtemps qu’elle était dans ta vie, mais déjà elle s’était inscrite en toi comme une empreinte indélébile et tu ne l’empêcherait pas de se construire une place plus importante. Tu avais envie d’ailleurs de lui préciser que tu étais seul, qu’il n’y avait personne dans ta vie et tu étais prêt à l’accueillir et à lui faire une petite place. Tu ne savais pas ce que tu ressentais exactement, puisque tu commençais à la découvrir, mais elle te faisait sourire sincèrement. La chaleur te gagnait au fur et à mesure que tu lui parlais et tu n’avais aucune envie de la laisser filer. Tu te surprenais même à vouloir que ça aille au-delà de l’amitié naissante avec elle. Tu étais prêt à franchir cette ligne que tu t’étais toi-même instaurée. Un éventail de possibilités s’ouvrait à toi et alors que tu avais toujours eu peur de l’avenir, un chemin plus lumineux se dessinait devant toi. L’entendre rire au creux de ton oreille  te fit sourire davantage et tu te demandais comment ceci était possible, toi qui flirtait dangereusement avec la dépression depuis plusieurs années. « Moi aussi. J’ai l’impression que ça fait une éternité alors que la dernière fois, c’était... hier. » Bien malgré toi, tu rougis un peu, alors que jamais cela ne t’était arrivé. Tu n’ajoutas rien, mais tu l’écoutas plutôt, désirant plus que tout l’entendre continuer de te parler à l’oreille. Tu ne te lasserais pas d’entendre le son de sa voix et son rire contagieux. Il y avait quelque chose d’encore plus intéressant à l’entendre au creux de ton oreille sans aucun autre bruit pour te distraire. Norah te proposa le fameux jeu de course Mario Kart en entrée de jeux. « il y a quelque chose qui me dit que tu connais tous les petits trucs de ce jeu… » Tu ne le savais pas encore, mais la jeune femme avait un très bon esprit de compétition. Tu t’apprêtais à le découvrir, mais avant tu décidas de lui spécifier quelque chose de votre conversation de la veille. Il y avait une petite précision que tu avais envie de lui faire et tu ne savais pas ce que ça donnerait de lui dire, mais tu avais envie d’être franche avec elle. Un petit silence s’était installé lorsque tu lui avais fait la mention que tu avais eu hâte de lui reparler et que tu aimerais beaucoup la laisser entrer dans ta vie. « J’aimerais beaucoup que ça se produise... Et je ne te cache pas que j’espérais qu’on puisse se parler ce soir, encore. » Il y avait quelque chose qui te disait qu’elle était en train de sourire. Tu étais heureux que vous soyez sur la même longueur d'onde. Il y avait quelque chose de rassurant que de savoir que la personne qui nous intéressait  grandement avait autant envie de nous parler. « je suis rassuré que ce soit réciproque.» La vérité, c’était que tu ne voulais plus jamais passer une journée sans entendre le son de sa voix, mais tu te retins de le lui dire, ayant un peu peur de la faire fuir.

Les heures passèrent sans que tu t’en rendes véritablement compte. Bien évidemment, tu avais joué à Mario Kart de nombreuses fois au fil des années, mais pas de là à connaître toutes les astuces. Tu n’avais pas besoin de te dire que tu la laisserais gagner. Il y avait quelque chose dans le ton de sa voix qui te disait qu’elle allait probablement te battre à plate couture dès le départ et sans le moindre effort. Mais cela ne te dérangeait pas le moins du monde. Tu donnas d’ailleurs le meilleur de toi-même, mais ce n’était pas visiblement suffisant. Loin d’être un mauvais perdant, tu pris bien du plaisir à te retrouver tour à tour en huitième position, puis avec la pratique, tu gravis les échelons pour te rendre jusqu’à la troisième place pour votre dernière course! « je savais que j’y parviendrais! j’t’ai battu Boo! tu peux pleurer, oui! » Tu te mis à rire. « félicitations pour tes victoires écrasantes! » tu étais sincère dans tes paroles. Ses scores avaient été impressionnants. « j’avoue que tu m’as bluffé sur la dernière course! tu es vraiment douée! » Après avoir complété un tournoi, le temps était à la découverte de tes propres jeux et avec enthousiasme, tu lui montras ce que tu savais faire. Après tout, il fallait que tu montres tes prouesses pour que à ton tour tu puisses l’impressionner. Elle s’avéra d’ailleurs très douée à un de tes jeux préférés et ça te fit grandement sourire que de savoir qu’elle appréciait réellement tes passions. « Tu voudrais qu’on se revoit ce soir ? Quelque part dehors ou même chez moi ? » lui demanda finalement Norah après votre dernière partie. Tu n’avais aucune envie de dormir pour le moment et tu passais tellement de bons moments que tu ne raterais pas l’opportunité de la revoir en personne. Tu regardas l’heure. « j’aimerais beaucoup  te revoir en personne. » tu n’avais rien oublié de son sourire radieux, et même si tu avais une imagination débordante et que tu te l’imaginais ici avec toi dans ton salon, il y avait rien de mieux que de revoir son visage en personne. « je pourrais venir chez toi. j’ai très envie de te revoir. Et puis, j’aimerais beaucoup voir tes dessins… » et qui sait? la prochaine fois, elle pourrait venir  chez toi pour voir tes photos?

Norah te fila donc son adresse et comme l’heure était tardive, tu décidas d’emmener quelques petits effets personnels juste au cas que tu mis dans le sac que tu trimballais toujours avec toi. Tu pris la peine d’écrire un petit message à Ellie pour ne pas qu’elle s’inquiète de ton absence à son retour, puis tu pris ta voiture pour te rendre jusqu’à chez elle dans spring hill. Arrivé à destination, tu sentis ton cœur battre un peu plus rapidement dans ta poitrine. Tu n’avais jamais eu ce sentiment déconcertant auparavant et honnêtement, tu l’appréciais. Tu cognas quelques fois à sa porte, puis lorsqu’elle l’ouvrit, tu ne pus t’empêcher de lui faire ton plus beau sourire. « merci de m’avoir invité! j’ai fait un petit arrêt pour te remercier de l’invitation. » tu lui montras un sac rempli de sucreries, de bonbons et d’encans en tout genre. « j’espère que quelque chose là-dedans te plaira!» lui dis-tu avant d’entrer dans son appartement, un immense sourire sur les lèvres qui ne te quitterait plus avant un très long moment. « comme ça, tu pourras me battre à plate couture en personne. »

In the quiet or the crowd you're all that I think about
@Eli Caldwell  & Norah Sawyer

C’était tout naturellement que Norah proposa à Eli de jouer aux jeux-vidéos avec elle, elle qui avait prévu ce programme en solitaire comme toutes ses dernières soirées par ailleurs. Elle n’avait envie de rien quand elle rentrait chez elle, elle ne voulait voir personne en ce moment. La simple idée que son frère allait être sous sa responsabilité la terrifiait, la terrifiait tellement qu’elle était paralysée une fois qu’elle s’éloignait du jargon judiciaire. Son stage auprès du cabinet du procureur avait l’avantage d’être prenant, de lui faire penser à autre chose. Elle aimait beaucoup ce qu’elle faisait, même si elle devait faire face au caractère difficile du procureur de manière quotidienne. Mais, au moins, elle arrivait à être productive dans une période où elle aurait juste envie de s’enrouler dans sa couverture toute la journée. Le travail arrivait à la faire sortir de son lit le matin mais Norah avait une toute autre motivation désormais, celle de découvrir et passer du temps avec ce garçon qu’elle venait tout juste de rencontrer. Il l’avait bouleversée d’une manière inattendue mais positive. Elle se surprenait à sourire quand elle pensait à lui, était focalisée sur son téléphone la journée dans l’attente qu’il lui écrive. Elle n’avait pas ressenti cela depuis longtemps et peut-être qu’elle en avait besoin, surtout dans sa tourmente actuelle. Toutefois, elle ne voulait pas forcer les choses, ne voulait pas se poser des questions, elle voulait que tout se fasse de manière naturelle. Et quoi de mieux pour briser la glace que de s’envoyer des carapaces sur Mario Kart ? « il y a quelque chose qui me dit que tu connais tous les petits trucs de ce jeu… » Elle sourit, les jeux-vidéos étaient une de ses échappatoires les plus efficaces, faisant d’elle une gameuse invétérée qui collectionnait les heures de jeux et ce, sur chaque console. « Je ne peux malheureusement pas te répondre, pour ne gâcher la surprise. » Elle connaissait la moindre astuce, tous les raccourcis, tout ce qui fallait savoir pour gagner un maximum de temps et donc finir la course à la première place. Malgré tout, elle n’allait pas lui faire de cadeaux. Même avec sa famille ou ses amis, elle demeurait sans pitié quand il était question de jeux. « je suis rassuré que ce soit réciproque.» Elle était contente de l’entendre dire, surtout qu’elle espérait fortement qu’ils se reparlent rapidement. C’était dorénavant le cas et elle ne pouvait imaginer meilleure soirée.

Les parties s’enchainaient tout comme les minutes et les heures. Sans surprise, Norah arrivait première sur presque toutes les courses, blâmant la difficulté des niveaux quand ce n’était pas le cas. Il la découvrait mauvaise joueuse, une de ses facettes les plus complexes tant elle ressemblait à une enfant qui perdait aux jeux de société. C’était d’ailleurs sa réaction quand cela lui arrivait. Elle détestait perdre, peu importe le contexte. Amusée par les commentaires d’Eli quand il jouait ensemble, il avait la faculté de la faire rire très facilement. Le rire, cette réaction épidermique lui manquait terriblement. En temps normal, elle faisait toujours en sorte d’être souriante, de se montrer amicale voire comique. En plus de tout cela, elle était très bon publique et la blague la plus nulle serait capable de la faire rire aux éclats. Mais cette Norah joyeuse et blagueuse s’effaçait jour après jour, lorsque ses parents lui mettaient la pression par rapport à son avenir et maintenant par rapport à son frère. Ses démons prenaient le dessus, son anxiété et sa peur dominaient son humeur. Elle se renfermait sur elle-même et ce n’était jamais bon pour elle. Comme un tournesol attiré par le zénith, Norah se tournait toujours vers ce qui pouvait lui procurer de la joie. Cela pouvait être ses amis, la peinture ou même ses activités sur les réseaux sociaux. Mais ces derniers temps, elle ne faisait rien de tout cela, préférant la solitude. Grâce à Eli, elle se retrouvait et cela lui faisait le plus grand bien. « félicitations pour tes victoires écrasantes! j’avoue que tu m’as bluffé sur la dernière course! tu es vraiment douée!» - « Merci. » Elle ne souriait pas parce qu’il la complimentait même si cela lui faisait plaisir, mais parce qu’il riait. Il avait un rire communicatif, un rire qu’elle adorait. Elle l’entendrait encore davantage lorsqu’ils joueraient aux jeux du catalogue d’Eli. Elle passait une très bonne soirée mais il y avait quelque chose dont elle avait vraiment envie, le voir en vrai. « j’aimerais beaucoup  te revoir en personne. je pourrais venir chez toi. j’ai très envie de te revoir. Et puis, j’aimerais beaucoup voir tes dessins… » Un grand sourire se dessina sur son visage mais une légère pression se fit sentir. Quand ils raccrochèrent, Norah se précipita dans sa pièce à vivre pour faire du rangement alors que tout était déjà en ordre et rangea son sweat pour porter un haut un peu plus présentable. Un coup d’éponge sur le plan de travail de la cuisine et elle entendit l’interphone sonner; A cette heure-ci et dans ces circonstances, cela ne pouvait être que lui.

Elle le fit entrer dans l’immeuble, attendant patiemment derrière la porte jusqu’à ce qu’il toque. Norah compta jusqu’à dix dans sa tête avant d’ouvrir, pour ne pas qu’elle se trahisse. Elle vit son visage, son sourire, si les conventions sociales ne l’obligeaient pas à se décaler pour le laisser entrer, elle resterait planter là en espérant que le temps s’arrête. Mais elle dut se décaler, rompant leur regard avant de fermer derrière eux. « merci de m’avoir invité! j’ai fait un petit arrêt pour te remercier de l’invitation. j’espère que quelque chose là-dedans te plaira! » Son sourire s’étira davantage à la vue de ce que contenait le sac qu’il tenait dans ses mains. « Oh c’est gentil, tu peux le poser dans la cuisine. » Elle lui pointa du doigt ledit lieu et l’accompagna, sortant une multitude de bols dans lesquels ils pourraient mettre toutes ces douceurs. « comme ça, tu pourras me battre à plate couture en personne. » - « Ca ne t’a pas suffi, tout à l’heure ? » Ses yeux plein de défi, son sourire attendrissait sa parole. « Avant je te fais visiter, peut-être ? » En face de la cuisine, il y avait le salon, assez spacieux puisqu’il s’agissait de la pièce où elle passait la plupart de son temps. Elle ouvra la marche et emprunta le couloir, une porte menait aux toilettes, une autre à la salle de bain et la dernière, la plus au fond, à sa chambre. Peu avait le droit de s’y rendre tant il s’agissait de son quartier général. Là-bas, il y avait son ordinateur, ses dessins et ses peintures, son matériel pour faire des vidéos. Toute sa créativité était rassemblé dans un seul et même endroit, et donc tout un pan de son intimité. « Et là, ma chambre. Une partie de mes dessins se trouve sur mon bureau d’ailleurs. » Des murs blancs, une autre porte qui menait à son dressing, des meubles en bois et des photos un peu partout. Encore ici, tout était parfaitement ordonné, témoin de son côté maniaque parfois poussé à l’extrême. Elle s’avança pour lui montrer son dessin en cours, les traits donnant sa forme à ce qui semblait être un appareil photo. « Ca te rappelle quelque chose ? » Ses prunelles joueuses s’éveillèrent, celui qu’elle commençait à esquisser ressemblait étrangement à celui qu’Eli avait avec lui la nuit dernière. Mais ça, elle le laissait le découvrir.

In the quiet or the crowd you're all that I think about
@Norah Sawyer & Eli Caldwell

Au fil des années, tu avais bien remarqué que certaines personnes disaient aimer les jeux vidéos et y jouer sur une base régulière et finalement, devant le fait accompli, ces mêmes personnes s'avéraient de piètres adversaires. Tu ne pouvais pas dire que tu étais le plus doué, tu avais tes forces et tes faiblesses comme dans n’importe quelle sphère. Tu avais également tes jeux de prédilection et ces derniers, tu les connaissais sur le bout de tes doigts. Quant à d'autres jeux, tu les avais simplement effleuré soit par manque de temps ou par manque d'intérêt.  Norah quant à elle semblait s'y connaître et tu découvris avec un immense sourire sur les lèvres que non seulement elle aimait vraiment les jeux vidéos, mais qu'elle était très douée. Il y avait de quoi t’impressionner sincèrement. En fait, il n’y avait pas à dire, la brunette était une compétition de taille et l'entendre s'exclamer tout au long de vos parties, rendait ta soirée réussie sur tous les points. Norah savait se défendre. Quand tu réalisas par le fait même qu'elle était quelque peu mauvaise perdante, cela te fit sourire davantage. Découvrir les différentes facettes de Norah s'avérerait intéressant et tu te surprit à vouloir en savoir toujours davantage sur elle. Elle était définitivement encore plus intéressante que tu le pensais. Tu la complimentas sur ses prouesses tout en la taquinant gentiment lorsqu'elle faisait un peu moins bien la fois suivante. À force de rire et de passer du bon temps, tu en oublias tes tourments. Avec elle, tu arrivais finalement à penser à autre chose et tu te surprit a toujours vouloir entendre son rire et voir son sourire contagieux. Tu te l’imaginais à tes côtés et cette vision d’elle était magnifique. Tu espérais renouveler l’expérience à de nombreuses reprises. Certes, tu appréciais tes moments de solitude avec toi-même, mais entendre sa voix au creux  de ton oreille rendait ta soirée digne d’intérêt. Alors lorsque Norah te demanda si tu voulais la voir en personne cette nuit-là, tu n’hésitas pas une seule seconde à lui répondre par l’affirmative. En fait, tu avais espéré que cela se produise, mais même si tu avais confiance en toi, tu n’avais pas osé poser la question avant elle. Et si c’était trop tôt? Cette interrogation, tu allais te la poser plusieurs fois au fil du temps, mais plus ce dernier allait passer, plus tu allais te dire que ta relation avec elle était si naturelle que votre rythme allait s’imposer de lui-même. Il n’y avait pas de course ni de chemin tout tracé au niveau des relations que ce soit amoureuse ou amicale. Votre rythme serait le vôtre et ne serait celui de personne d’autres d’ailleurs.  

Après avoir conclu que tu allais passer le reste de la soirée ou peut-être nuit d’insomnie chez elle, tu fis ton sac, pris tes clés de voiture et tu filas à travers la ville, faisant un petit détour pour prendre des provisions. Tu ne savais pas combien de temps s’était passé depuis que tu avais déposé ton casque sur le meuble de ton salon, mais tu espérais avoir fait le plus vite possible pour ne pas perdre de précieuses minutes en sa compagnie. Tu sonnas donc à l’intercom de son immeuble pour aller la rejoindre. Arrivé devant sa porte, tu réalisas que ton cœur battait un peu plus vite qu’à ton habitude. Les fantômes de ta colère intérieure étant restés chez toi pour une fois et tu réalisas donc bien vite que c’était parce que tu avais hâte d’être en sa présence que ton palpitant faisait des siennes. Il s’agissait d’une impression à laquelle tu n’étais pas habitué, mais ça ne voulait pas dire pour autant que tu n’appréciais pas, bien au contraire. Tu cognas donc à sa porte, attendant patiemment qu’elle t’ouvre. Comme à chaque fois que tu la voyais ou que tu pensais à elle, un sourire s’étira sur tes lèvres dès que tu posas tes yeux sur sa personne. Elle était toujours aussi jolie et tu fus surpris à quel point tu étais content de la revoir alors qu’il ne s’était même pas passé vingt-quatre heures depuis votre première rencontre. Elle te laissa passer et puis tu lui tendis les sacs de provision pour qu’elle puisse en voir le contenu. Tu ne connaissais pas encore ses goûts, alors tu avais pris un peu de tout en espérant que cela lui fasse plaisir. Tu n’allais certainement pas arriver les mains vides, ta mère t’avait mieux élevé que cela. D’ailleurs, cette dernière serait heureuse de te voir comme ça, sincèrement heureux. Depuis les dernières années, tu ne vivais que pour elle, jamais pour toi. Cependant, depuis la veille, tu arrivais à profiter du moment présent et tu arrivais même à te projeter un peu dans l’avenir. Tu te disais qu’en seulement vingt-quatre heures, la présence de Norah t’avait déjà changée pour le mieux, tu ne t’imaginais même pas si tu la laissais entrer complètement dans ta vie. Peut-être que enfin, tu te permettrais de respirer à nouveau, toi qui te noyait depuis presque une décennie déjà.

Chassant ces pensées, tu te concentras sur elle et uniquement elle. « Oh c’est gentil, tu peux le poser dans la cuisine. » Tu t’exécutas, la brunette sur les talons. Tu sortis toutes tes victuailles du sac et Norah s’empressa de prendre des bolles pour les remplir de contenus. Tandis que tu l’observais, tu lui glissas qu’elle pourrait enfin te battre aux jeux vidéos en personne. Un léger rire s’extirpa de tes lèvres tandis qu’elle te répliquait un « Ca ne t’a pas suffi, tout à l’heure ? ». Tu avais beau te l’avoir imaginé, voir son regard lui lancer un défi en personne valait tout l’or du monde. « visiblement, j’aime perdre… mais j’aime encore plus te regarder gagner… » lui dis-tu d’un ton qui se voulait malicieux. Tu n’aimais pas perdre, ce n’était pas vrai. qui aimait être un perdant de toute façon? Mais savoir qu’elle prenait autant de plaisir dans la victoire te faisait plus que plaisir. « d’ailleurs, je vais devoir m'entraîner sérieusement pour arriver un jour à ton niveau. vas-tu pouvoir m’enseigner quelques trucs? je promet d’être un élève attentif… » ou pas, parce qu’il était évident que tu aurais le regard dirigé uniquement vers elle et non, sur l’écran si elle acceptait. « Avant je te fais visiter, peut-être ? » - « oui, avec plaisir! » Tes paroles avaient été dites sur un ton enthousiaste. Ce que tu voyais pour l’instant s’accordait déjà parfaitement à ta vision d’elle et c’était très beau. Tu observas attentivement ce qu’elle te présentait, puis elle te montra la pièce qui semblait être la plus importante, c'est-à dire sa chambre.  « Et là, ma chambre. Une partie de mes dessins se trouve sur mon bureau d’ailleurs. » Tu pris le temps d’observer pendant quelques instants avant d’entrer dans la pièce. Visiblement, Norah aimait bien l’ordre, puisque tout semblait être à sa place. Il s’agissait d’un point que tu n’avais pas en commun avec elle. Oui, chez toi, c’était propre, mais il y avait tout de même un certain désordre. Ellie était plus douée que toi en ménage, même si elle-même laissait traîner ses carnets un peu partout. Ce n’était pas un point négatif en soi, mais tu te promis que si elle venait chez toi, tu ferais un effort supplémentaire avant de l’y accueillir. « c’est très joli chez toi. » Un petit sourire amusé s’afficha sur tes lèvres lorsque Norah te présenta son dessin en cours. Tu devinais bien de quoi il s’agissait, puisque tu le reconnaîtrais entre mille. « il est très bien réussi. » Les formes et les détails étaient parfaits. Il était évident qu’elle avait un talent pour les jeux de lumière et la profondeur également. « tu es vraiment douée! j’espère que je pourrai le voir également lorsqu’il sera terminé. » tu continuais de regarder tout autour de toi, t'imprégnant de l’ambiance. « je pense que tu le représentes parfaitement bien. tu sais que c’est vraiment mon appareil préféré et celui-là même avec lequel j’ai commencé à prendre mes premières photos? c’est ma mère qui me l’a offert. » tu essayais de penser à elle de manière positive au lieu de tout tourner au négatif. Tu partageais de très très beaux souvenirs avec ta mère, même si la maladie avait pris énormément de place dans votre vie. Pour Norah, tu ferais ton maximum pour tenir à distance la tempête qui te rongeait, alors tu lui fis un sourire sincère. Tu ne savais pas pourquoi, mais tu avais l'envie de lui montrer des photos de ton quotidien, de ta mère, de ta meilleure amie... Tu avais envie qu'elle en connaisse plus sur toi, comme tu avais envie d'en savoir plus sur elle. Tu ressentais toujours ce besoin d'en savoir plus sur Norah, parce que pour le moment, tout ce que tu voyais te plaisait. Sortant de tes pensées, tu te râclas un peu pla gorge. « alors, dans tout ce que j'ai amené, quel est ton encas préféré? ou est-ce qu'il y a quelque chose d'autres que tu préfères? » tu demandais parce que la prochaine fois - oh que tu souhaitais qu'il y ait une prochaine fois, tu allais emmener exactement ce qu'elle préférait.