ÂGE : 35 ans (01.02.1989) SURNOM : Jude, Judy STATUT : célibataire, pas faute d'essayer pourtant MÉTIER : développeuse de contenu narratif dans les jeux vidéos LOGEMENT : 203 - Fortitude Valley, ça fait 3 ans qu'elle y habite et deux ans et dix mois qu'elle dit qu'elle va bientôt déménager. Elle n'investie pas son appartement parce qu'elle n'aime pas y rester. Aucun décoration particulière, c'est austère et fait fuir tout le monde. POSTS : 488 POINTS : 1100
TW IN RP : on est feel good nous GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : collectionneuse de nouveaux hobby - touche à tout et à rien - a tenté d'être une arnaqueuse dans la vie mais ne sait pas comment s'y prendre sans se faire chopper - dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas, pas toujours à bon escient - déborde de créativité - est quelqu'un d'extremement sociable, très entourée et pourtant se sent terriblement seule. DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : Judy pense tout haut en #996699 RPs EN COURS :
Judy sentit son souffle court s’accélérer tandis qu'avec Diego, ils s’élançaient dans le couloir. Ses pieds heurtaient bruyamment le sol, un rythme effréné amplifié par les échos étouffants qui semblaient rebondir sur les murs métalliques du bunker. La lumière froide des néons clignotants projetait des ombres tremblantes, chaque flash lui donnant l’impression fugace que quelque chose se glissait dans leur dos. L'air, saturé d'une odeur métallique et légèrement brûlée, collait à sa gorge, piquant ses narines et amplifiant l’urgence. L'impression que le goût des pops corn n'était vraiment plus qu'un lointain souvenir.
Sa peau frémissait à chaque pas, le contact de sa blouse trempé de sueur contre son dos rendant sa nervosité presque insupportable. La sensation désagréable de la toile rugueuse lui rappelait constamment qu’elle n’était pas seulement en fuite : elle était une proie. Le silence pesant qui précédait un cri ou un rugissement était presque plus terrifiant que le bruit en lui-même. Dans cette course effrénée, le monde autour d’elle semblait s’effacer, réduit à un tourbillon de sensations brutes. Le grincement strident d’une porte quelque part au loin la fit frémir ; l’autre raptor, celui qu’ils avaient laissé derrière, cherchait sûrement déjà une issue.
En s’approchant d’un virage, Judy tendit instinctivement la main vers le mur pour se stabiliser. Le contact glacial et poisseux de la surface métallique envoya un frisson glacé dans tout son bras. Un souffle chaud, presque imperceptible, effleura sa nuque, ou peut-être était-ce son imagination. Non, c’était réel. Un frisson de terreur pure parcourut son échine alors qu’un grondement sourd montait derrière eux. Le son, guttural et rauque, résonnait avec une intensité qui semblait vibrer jusque dans ses os. Le deuxième raptor les avait rattrapés.
Diego accélérait devant, mais Judy sentait que ses jambes perdaient leur vigueur. Chaque foulée devenait une épreuve, un effort douloureux contre la fatigue et la peur qui grondaient en elle. Le goût âcre de l’adrénaline emplissait sa bouche, mêlé à celui salé de sa propre sueur. Le sol semblait glissant sous ses bottes, chaque appui un risque de chute.
Soudain, une porte entrouverte se présenta sur leur droite. Elle se précipita sans réfléchir, saisissant la poignée froide et rugueuse, puis tira Diego à l’intérieur. Elle claqua la porte et sentit la vibration lourde d’un choc de l’autre côté. Le raptor venait de heurter la porte. Son cœur battait encore furieusement, mais, dans ce silence oppressant, elle entendit distinctement le grattement des griffes contre le métal. Ils n’étaient pas en sécurité, mais au moins, pour un instant, ils avaient un sursis."On a peu de temps Diego... il faut trouver un moyen de sortir d'ici ou d'appeler à l'aide." bien sûre, leurs téléphone ne captaient rien dans ces murs et leurs talki walkis étaient restés dans le laboratoire...
tu regardes le papier peint vieillir et tu veux toujours t’éblouir, dans des nuits si longues que les jours devaient rétrécir, oui tu ne les as pas vu venir, c’est peut-être le moment de s’enfuir
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Diego Gutiérrez
le schtroumpf coquet
ÂGE : 30 (!!!) - 05/05/1994 SURNOM : Didi, évidemment STATUT : another day, another night, stuck in my own head but you pull me out MÉTIER : résident en onco-hématologie pédiatrique au St Vincent's hospital LOGEMENT : #17 fortitude valley en attendant de pouvoir s'offrir Spring Hill, il jalouse Alma POSTS : 1817 POINTS : 660
TW IN RP : homophobie (familiale+intériorisée) / deuil / mort d'un enfant / cancer (leucémie) TW IRL : /GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : ne s'est jamais vraiment remis d'avoir choisi d'annoncer la mort de Maria à Sara en premier > il noie son deuil et sa bisexualité dans le travail (ça ne fonctionne pas) > il jure en espagnol et clame haut et fort ses origines mexicaines > a adopté le chiot errant blessé que lui a ramené Cesar. Il s'appelle Tulum et il met un peu de piment et beaucoup de bazar dans sa vieDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : Diego minaude en medium purple RPs EN COURS : [08/08]
Maego #12 ft Mamà#13 • took a breath, let it go, felt the moment settle so i couldn't wait to tell you why i'm standin' here with this awkward smile and that's because i could drown myself in someone like you, i could dive so deep I never come out, i thought it was impossible but you make it possible
CeCe #3 • the world would be a lonely place, without the one that puts a smile on your face so hold me 'til the sun burns out, i won't be lonely when i'm down 'cause i've got you to make me feel stronger
Dimery #4 • we couldn't turn around 'til we were upside down, i'll be the bad guy now but, no, i ain't too proud. i couldn't be there even when i tried, you don't believe it, we do this every time, seasons change and our love went cold.
Il n’avait pas l’ombre d’une crainte, il n’avait pas peur, il n’était pas rongé de l’intérieur par la pensée qu’il pourrait se faire trahir par ses animaux et mourir. Il aurait été idiot de perdre confiance en ce lien qu’il avait noué avec les raptors au pire des moments, alors qu’ils les fuyaient. La sueur qui coulait sur ses tempes n’était que le résultat de ce sprint à un rythme effréné que Judith et lui venaient de faire pour leur échapper une première fois. Son souffle haletant était lié à une condition physique qu’il n’avait pas assez travaillé. Et les regards qu’il jetait par-dessus son épaule lui servait simplement à évaluer la distance parcourue depuis qu’ils avaient quitté le laboratoire. Les couloirs du bunker il les connaissait par coeur alors il n’avait pas à appréhender de s’y perdre, ou que Judith soit à recours de cachettes. Tout allait bien, et c’était ce qu’il allait démontrer à sa collègue afin de la calmer. "On a peu de temps Diego... il faut trouver un moyen de sortir d'ici ou d'appeler à l'aide." Judith avait trouvé une échappatoire, de quoi reprendre un peu son souffle et d’élaborer une stratégie parce que mieux valait éviter de croiser leur chemin. Inutile de prendre des risques même s’il savait qu’il n’y en avait pas réellement. « T’en fais pas, je gère. » avait-il répondu, prenant une longue inspiration avant d’afficher un sourire dévoilant ses dents blanches. Il était sûr de lui, se répétant encore et encore qu’il y avait une issue et qu’ils pouvaient tous les deux rester sereins. Les raptors griffaient la porte métallique mais ils finiraient par se lasser et les laisser tranquille, et si jamais ce n’était pas le cas … « On va attendre un peu et voir s’ils repartent d’eux-mêmes dans leur enclos comme je leur ai appris. Sinon, moi, je sortirai et tout ira bien. Y a pas de danger ! » Il les avait élevés, ils ne pourraient pas s’en prendre à lui. Ils étaient en sécurité face à ces carnivores que Diego avait vu grandir, même éclore. Il en était sûr, il en était certain. Il en était convaincu.
always had high, high hopes
Had to have high, high hopes for a living, Shooting for the stars when I couldn't make a killing, Didn't have a dime but I always had a vision, Always had high, high hopes Had to have high, high hopes for a living, didn't know how but I always had a feeling I was gonna be that one in a million-byendlesslove
Judith Banks
la solitude en écho
ÂGE : 35 ans (01.02.1989) SURNOM : Jude, Judy STATUT : célibataire, pas faute d'essayer pourtant MÉTIER : développeuse de contenu narratif dans les jeux vidéos LOGEMENT : 203 - Fortitude Valley, ça fait 3 ans qu'elle y habite et deux ans et dix mois qu'elle dit qu'elle va bientôt déménager. Elle n'investie pas son appartement parce qu'elle n'aime pas y rester. Aucun décoration particulière, c'est austère et fait fuir tout le monde. POSTS : 488 POINTS : 1100
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Judy avait donné tout son temps à cette expérience. Depuis des années, elle travaillait avec la plus grande loyauté pour le docteur E.Vile, s’étant éloignée de sa propre famille, menti à son épouse, jusqu’à ce que sa curiosité et ses questions répétées sur son travail ne l’épuisent. La scientifique avait tout sacrifié et elle n’avait jamais douté de son engagement, jamais douté de ses convictions. Elle ne regrettait rien, ou du moins, elle s’en était persuadée. Mais maintenant, seule dans le bunker, une fissure s’ouvrait dans son assurance. Et pour la première fois, Judith se surprenait à douter.
Judith tremblait, mais cette fois ce n’était pas seulement de fatigue ou d’angoisse, c’était du doute qui la rongeait. La porte de métal, dernier rempart entre eux et les raptors, vibrait sous leurs griffes. Ils étaient là, juste derrière, et pour la première fois, une pensée insidieuse s’immisçait : avait-elle eu tort de croire en ce projet ? Elle se souvenait des heures passées à observer ces créatures, à se convaincre qu’elle faisait le bien, qu’elle façonnait un avenir meilleur. Mais maintenant qu’elle était dans la peau de ceux qu’elle avait autrefois enfermés, elle n’était plus si sûre.
Chaque raclement sur l’acier la questionnait un peu plus, non pas à cause de leur violence, mais de ce qu’ils signifiaient. Avait-elle créé quelque chose qu’elle ne comprenait pas ? Diego murmurait des paroles rassurantes, mais Judith peinait à l’écouter. Ses propres pensées tournaient en boucle. Et si tout cela n’avait été qu’un mensonge ? Et si son travail, son engagement, ses sacrifices, n’avaient fait qu’alimenter un cauchemar qu’elle ne pouvait plus contrôler ? Les regards perçants qu’elle imaginait derrière la porte lui semblaient presque humains, comme s’ils savaient tout ce qu’elle avait fait et qu’ils venaient réclamer des comptes.
Sa gorge se serra, non pas de peur, mais d’une profonde incertitude. Diego parlait d’attendre qu’ils retournent à leur enclos. Mais avait-elle vraiment appris à ces créatures à obéir, ou leur avait-elle seulement donné les outils pour devenir ce qu’elles étaient désormais ? Un grondement résonna, et Judith sentit son cœur vaciller. Était-elle, à cet instant précis, face à l’échec de toute sa vie, ou face à une vérité qu’elle avait trop longtemps refusé de voir ?« On va attendre un peu et voir s’ils repartent d’eux-mêmes dans leur enclos comme je leur ai appris. Sinon, moi, je sortirai et tout ira bien. Y a pas de danger ! » Ces mots ne rassuraient pas la scientifique, pour la simple et bonne raison qu’elle pensait que Diego était en train de débloquer complètement. « Tu deviens fou… » croyait-il seulement un instant à son discours ? « Ils vont trouver un moyen de rentrer… ils savent ouvrir les portes, Diego. Ils vont le faire… et une fois qu’ils seront là tous les deux, ils nous tuerons… »
WIN : Un enorme bruit surgit à l'exterieur du bunker, comme une détonnation, les raptors s'éloignent et laissent le champs libre SO CLOSE : les raptors continuent de gratter à la porte, mais ne semblent pas réussir à entrer. FAIL : la poignet de la porte s'abaisse doucement et ils réussissent à ouvrir la porte, les prenant au piège.
My head's on the run
tu regardes le papier peint vieillir et tu veux toujours t’éblouir, dans des nuits si longues que les jours devaient rétrécir, oui tu ne les as pas vu venir, c’est peut-être le moment de s’enfuir
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Dernière édition par Judith Banks le Lun 18 Nov 2024 - 21:58, édité 1 fois
LE DESTIN
l'omniscient
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31488 POINTS : 0
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014
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Diego Gutiérrez
le schtroumpf coquet
ÂGE : 30 (!!!) - 05/05/1994 SURNOM : Didi, évidemment STATUT : another day, another night, stuck in my own head but you pull me out MÉTIER : résident en onco-hématologie pédiatrique au St Vincent's hospital LOGEMENT : #17 fortitude valley en attendant de pouvoir s'offrir Spring Hill, il jalouse Alma POSTS : 1817 POINTS : 660
TW IN RP : homophobie (familiale+intériorisée) / deuil / mort d'un enfant / cancer (leucémie) TW IRL : /GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : ne s'est jamais vraiment remis d'avoir choisi d'annoncer la mort de Maria à Sara en premier > il noie son deuil et sa bisexualité dans le travail (ça ne fonctionne pas) > il jure en espagnol et clame haut et fort ses origines mexicaines > a adopté le chiot errant blessé que lui a ramené Cesar. Il s'appelle Tulum et il met un peu de piment et beaucoup de bazar dans sa vieDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : Diego minaude en medium purple RPs EN COURS : [08/08]
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Dimery #4 • we couldn't turn around 'til we were upside down, i'll be the bad guy now but, no, i ain't too proud. i couldn't be there even when i tried, you don't believe it, we do this every time, seasons change and our love went cold.
Les choses n’avaient plus la même saveur depuis qu’il avait mis le doigt sur la réalité : sa soeur était une des victimes de la machination de Vile, une machination qu’il avait lui-même suivie sans jamais se poser de questions. L’odeur du succès et de la victoire ne semblait plus aussi agréable qu’au début de la mission et elle devenait similaire à celle de la putréfaction des marécages, ou de celle que laissait les dinosaures dans les couloirs après leur avoir poursuivi. Diego ne posait plus le même regard sur eux, la tendresse n’était plus là, remplacée par la peur et le dégoût. Tout ce qu’il entendait au loin n’était plus l’appel de leur maître mais les cris de démons voulant les dévorer. Tout ce qu’il touchait semblait maintenant se transformer en quelque chose d’aussi rugueux que la peau des dinosaures sur laquelle il avait tant de fois passer la main. Il avait beau mentir, ses cinq sens étaient en éveil, au même titre de ceux de Judith qu’il tentait de rassurer sûrement en vain. « Tu deviens fou… » Il entendait ces paroles malgré le remue-ménage qui se jouait dans son esprit embué par les doutes. Sa voix n’était plus la même, sonnant comme un craquement brisé différent du timbre affirmé habituel de la jeune femme. Il pouvait lire les traits de son visage et y voir la peur panique, qui devait également être visible de son côté. Avalant sa salive au goût amer, reniflant en ignorant l’odeur de mort qui parvenait ses narines et passant une main dans ses cheveux pour en toucher la douceur et se rassurer, il l’avait laissée poursuivre. « Ils vont trouver un moyen de rentrer… ils savent ouvrir les portes, Diego. Ils vont le faire… et une fois qu’ils seront là tous les deux, ils nous tuerons… » Posant son bras sur l’épaule de sa collègue et constatant qu’elle tremblait de la paume de sa main, il avait planté ses yeux dans les siens, prêt à parler mais un bruit assourdissant l’avait coupé net. « C’était quoi ? J’entends plus rien, ils sont partis ? » Ils avaient attendu un instant que leurs sens et leur intuition leur indique que c’était le cas et avaient ouvert la porte. Posant son doigt sur une trace de sang, Diego l’avait porté à sa bouche pour le goûter et en déduire : « L’un d’eux est blessé, c’est pour ça qu’ils ont rebroussé chemin. Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Eux n’avaient fait que regarder la scène sans agir. Entendre sans écouter. « J’ai peur que les survivants aient réussi à entrer, aucun de nous aurait tiré sur les raptors. » C’était sûrement une balle tirée qui avait généré le bruit de la détonation qu’ils avaient entendu. Scrutant les environs, Diego ne voyait rien mais sentait tout de même la poudre à canon. « Judith, les survivants, ils sont là, il y en à au moins cinq ! » Des silhouettes étaient visibles au loin au détour d’un couloir…
always had high, high hopes
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Judith Banks
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Les choses avaient changé pour Judith depuis qu’elle avait compris l’ampleur de leur erreur – et étonnament, elle ne l’avait compris qu’une fois qu’elle était vulnérable, qu’une fois qu’elle était elle-même devenu un sujet et sous l’emprise des griffes et des crocs, une proie. Chaque pas résonnait avec le poids de la culpabilité, une culpabilité qu’elle portait comme un fardeau écrasant. Elle avait cru suivre un plan, faire ce qu’il fallait, mais la vérité lui avait explosé au visage : jamais ils n’auraient le contrôle sur les monstres qu’ils avaient créés. Malgré les expériences, malgré les séances de domptages, de tentative de soumission, tout ça était allé trop loin et à présent, ils ne contrôlaient plus rien. Judith voyait bien la peur dans les yeux de Diego, un miroir de la sienne. Judith rongée par la culpabilité se demandait ce qu’il se passerait après : qu’allaient-ils devenir ? Allaient-ils s’en sortir indemne, allaient-ils être sauvés ou allaient-ils périr ? Quand bien même, ils s’en sortaient vivants, comment allaient-ils vivre avec ce poids sur les épaules ? Petit à petit, Judith n’y voyait plus d’issue, ils devaient mourir ici. Ils devaient laisser cette experience être ruinée et laisser les dinosaures prendre le contrôle sur tout, sur eux même. Personne ne devait plus sortir de cette île et reprendre sa vie comme si de rien n’était. Ce lieu devait rester secret et se faire oublier de tous, disparaitre, comme le big bang avait fait disparaitre les dinosaures il y a des centaines de milliers d’années. Quand le bruit assourdissant avait retenti, elle avait sursauté, son cœur s’emballant. Puis plus rien, plus aucun bruit. « C’était quoi ? J’entends plus rien, ils sont partis ? » Le calme revenu, ils avaient ouvert la porte pour découvrir les traces de sang. Diego avait goûté la tâche écarlate d’un geste instinctif, répugnant Judith. Si elle lui avait déjà dit qu’il était fou, elle s’en persuadait davantage en le voyant faire. « L’un d’eux est blessé, c’est pour ça qu’ils ont rebroussé chemin. Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Judith n’écoutait plus vraiment. Son esprit retournait sans cesse à cette mascarade, sa confiance aveugle et naïve envers le docteur E.Vile. « J’ai peur que les survivants aient réussi à entrer, aucun de nous aurait tiré sur les raptors. » c’était sans doute la meilleure chose, plutôt que de mourir, croqués par leurs créateurs, ils finiraient fusillés, tels les condamnés de crimes de guerres. « Qu’ils nous emportent avec eux, Diego… » Sa voix n’était qu’un souffle brisé, étranglé par la honte. Tout autour d’eux semblait porteur de mort : l’odeur, les sons, même le silence. « Judith, les survivants, ils sont là, il y en à au moins cinq ! » Elle leva les yeux vers les silhouettes au loin, mais son esprit restait embourbé dans sa propre trahison. Colin, Nicola, sa famille : tout ce qu’elle avait détruit en restant silencieuse, en mettant son travail au premier plan et sa folie des grandeurs. Elle n’avait pas su doser, elle n’avait pas su voir plus tot que la folie l’avait sans doute emporté, elle aussi. « Adieu, Diego. » Partir emportée par la honte et la culpabilité, elle se mis, tel un ange dans ce couloir, les lumières des flash braqués sur elle, le bruit des armes, le feu ouvert, son corps transpercé par les balles.
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Difficile de dire s’ils s’étaient laissés déborder par leur nombre, leur intelligence ou le simple fait que l’ensemble de leur qualité étaient décuplés lorsqu’ils étaient en groupe. C’était forcément les suites d’un travail qu’ils avaient trop bien mené, quelque chose lié au comportement des dinosaures mais jamais une erreur de leur part. Diego refusait de se mette à penser de cette façon, pas après que Judith et lui aient collaboré étroitement pour arriver à des sujets parfaits qu’ils n’avaient jamais vraiment lâché des yeux. Mais il y avait une vérité qu’il ne pouvait ignorer et qui venait toujours un peu plus les narguer, leur prouvant qu’ils ne pouvaient pas cohabiter avec les créatures. Et que le simple fait d’y avoir cru si fort faisaient d’eux des marginaux, se pliant aux volontés d’un docteur qui était peut-être plutôt un gourou. L’erreur était trop grande, le rêve trop beau, et les conséquences désastreuses. Diego n’avait pas peur de la mort, bien plus de se retrouver seul et de devoir vivre avec un amer sentiment d’échec toute sa vie. Alors il avait tenté de trouver une issue, mais alors qu’ils étaient acculés, Judith et lui s’étaient laissés gagner par les remords, la culpabilité et tout un tas de sentiment qui leur avait fait perdre l’envie de lutter. « Qu’ils nous emportent avec eux, Diego… » Ses yeux s’étaient posés sur elle, la suppliant de ne pas prendre de décision hâtive. Si elle sautait, il sauterait à son tour. Il était conscient qu’aucun de ses mots ne pourrait l’aider à remonter une pente en bas de laquelle il se trouvait lui-même : ils avaient réalisé que ce rêve un peu fous n’avait pas lieu d’être. Qu’ils s’étaient rendus indirectement coupables de crimes terribles et que les survivants ne les ménageraient pas. Ils arrivaient, ils étaient là, et Judith ne réagissait plus. « Adieu, Diego. » Si c’était ses derniers mots et qu’il avait dû assister à la scène de son corps se faisant cribler de balles, Diego, lui, préférait choisir une mort alternative. Passant par une fenêtre, il s’était livré à une race que Judith connaissait mieux que lui et qui ne l’épargnerait pas. Et en un instant, les crocs s’étaient déchaînés sur lui, et c’était une mort acceptable que de nourrir les enfants d’un projet qui l’avait condamné.
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