good evening heartless
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Deux semaines s'étaient écoulées depuis la fameuse matinée où Seth, fidèle à lui-même, avait congédié Phoebe. Les journées défilaient et il n'avait toujours pas eu de nouvelles de sa voisine de palier, ni ne l'avait croisé par hasard au coin des escaliers. Pas plus qu'il n'avait entendu du bruit provenir de chez elle, mais ce dernier point était plutôt habituel. C'était comme si elle n'avait jamais existé. Il l'avait déçue, il le savait. L'américain l'avait lu dans le regard désabusé de la brunette et compris à travers ses paroles. Il avait affirmé qu'il n'était pas capable de lui donner ce qu'elle attendait de lui, elle s'était désolée qu'il ne fasse pas même l'effort d'essayer. Et elle avait raison. La jeune femme avait mis les pieds dans son monde en y faisant un grand bond, se laissant porter par les jeux que Seth dirigeait toujours. Quant à lui, il n'avait même pas voulu essayer. Pourquoi? Parce qu'il n'était pas comme ça. Parce qu'à ses yeux, l'amour n'existait pas, alors à quoi bon donner de la tendresse et se murer dans des illusions qui ne pouvaient mener qu'à la frustration et à l'échec? L'archéologue préférait le confort de ses schémas habituels: rencontrer, s'amuser, prendre du plaisir, et remercier. Etait-il seulement capable de faire l'amour? Il n'en avait pas la moindre idée. Les derniers jours n'avaient pas été de tout repos, et bousculé par la poursuite de ses fouilles - officielles et officieuses, en parallèle - l'américain n'avait pas eu le temps de tellement réfléchir à son histoire avec sa voisine. Il lui était arrivé de penser à elle, parfois, tard le soir quand il rentrait d'une longue journée et qu'il franchissait le palier silencieux qui séparait son appartement du sien. Mais ces vagabondages de l'esprit étaient rapidement balayés par le quotidien qui revenait au galop. Pourquoi penserait-il à elle, de toute façon?

Brisbane ne manquait pas de célibataires, qui partageraient sans doute davantage ses penchants particuliers. Du sexe sans sentiments, sans prise de tête. Juste un moment de pure extase, une parenthèse enchantée avant le silence. Des femmes qui ne logeraient pas en face de son appartement, pour commencer. Et donc, qu'il ne serait pas obligé de croiser s'il n'en avait pas envie. L'archéologue n'avait ni le temps ni l'envie pour les complications, sa vie étant déjà assez complexe telle qu'elle était. Alors pourquoi est-ce que la vue de ce visage d'une douceur innée le perturberait?

Ce soir, il avait rencontré Melissa - ou Melody, peu importe - à l'Octopus, le casino de la ville. Il y était pour affaires, elle y était pour le divertissement, pour dilapider les maigres restes de son salaire du mois dans les machines à sous, et boire des cocktails hors de prix avec sa bande de copines. Elle était grande, blonde, perchée sur des talons qui lui faisaient des jambes interminables. Ce n'était pas son genre, mais il s'en contenterait pour ce soir. La demoiselle lui avait mis le grappin dessus alors qu'il sirotait un whisky au comptoir du bar de l'établissement, et quelques verres et une courte discussion plus tard, il l'avait embarquée dans sa voiture et ramenée à West End. Elle était extravertie, solaire, légère, mais elle n'intéressait pas du tout l'archéologue. Pas pour autre chose qu'une soirée divertissement, un one shot pour remédier à ses envies et besoins de mâle dominant. Et une fois qu'il eut pris ce qu'il y avait à prendre - et elle aussi, par la même occasion - il la raccompagna à la porte de son appartement, qu'il ouvrit pour la laisser s'en aller. Elle le remercia, déposa un baiser furtif sur ses lèvres et lui souhaita une bonne nuit, filant par les escaliers. Au même moment, sa voisine faisait irruption sur le palier, accompagnée par une silhouette à peine plus petite, que Seth identifia rapidement comme sa fille. Et bien entendu, elles avaient assisté à toute la scène. Loin de se démonter, l'américain força la politesse. "Bonsoir, Phoebe.", la salua-t-il, gratifiant sa petite - qui ne l'était d'ailleurs plus tant que ça - d'une signe de tête. La brunette avait un panier dans les bras, sans doute allait-elle faire quelques emplettes nocturnes avant que les magasins ne ferment. "Comment... Comment tu vas?", demanda-t-il, et la question n'avait rien d'une formule de politesse: il voulait vraiment savoir si elle allait bien.    



   

Le temps s'était écoulé rapidement depuis que j'avais claqué la porte de l'appartement de Seth après avoir compris que, j'avais été prise pour une imbécile et qu'il ne voulait pas la même chose que moi dans notre relation. J'avais joué son jeu, curieuse de découvrir l'univers dans lequel il baignait, mais il ne voulait pas tenter de venir dans le mien plus doux, plus tendre et surtout avec de l'amour. Deux semaines que je n'avais pas vu son corps dans l'immeuble que nous partagions, deux semaines sans même regarder par le judas de la porte pour tenter de l'apercevoir. Deux semaines que je lui en voulais terriblement d'avoir pu faire naître des sentiments pour lui dans mon organisme. J'étais persuadée au moment de ma rencontre avec lui, qu'il ne pourrait pas avoir une incidence comme celle-ci sur moi et pourtant, la preuve était que j'avais envie de bien plus que de simple moment d'échange brutaux dans nos lits. Mais sa réponse, m'avait laissé penser que de toute façon je ne méritais rien d'autre que ce genre de choses. Je n'étais plus une femme à aimer, brisée trop souvent par les hommes. Peut-être qu'il faudrait à l'avenir que je reconsidère mes désirs sentimentaux.

Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, Keïla était passée me voir et elle avait conviée son petit ami à nous rejoindre dans la soirée pour le repas. Une occasion de le voir et de discuter d'un potentiel emménagement ensemble. Les parents de Ethan étant parfaitement d'accord avec cette idée afin qu'ils puissent vivre enfin leur vie. Quant à moi et bien que leur couple fonctionné depuis de nombreuses années maintenant, je n'étais pas certaine que mon adolescente de seize ans puisse parfaitement, se rendre compte de ce que cela impliqué et surtout, je ne voulais pas qu'elle m'annonce une grossesse surprise à l'âge de dix sept ans, comme j'avais pu le faire avec mes parents. Cependant, Keïla avait un caractère bien trempé et elle avait toujours des arguments intéressant à débattre et tandis qu'elle abordait le budget que j'avais évoqué, elle ouvrait la porte de mon appartement afin qu'on puisse aller faire les courses pour le repas du soir.

Mon regard se posa alors soudainement sur une blonde perchée sur des talons à n'en plus finir, elle semblait s'être habillé rapidement car, sa tenue n'était pas du tout en accord autant par les couleurs que par les formes de ses vêtements. Je la voyais alors poser rapidement un baiser sur les lèvres de mon voisin de palier, ces même lèvres que j'avais moi-même embrassées régulièrement, ces lèvres qui avait parcouru mon corps, mon épiderme et qui avait réussi à me donner un plaisir intense. L'idée même qu'il puisse faire de même avec cette blonde venait me donner des hauts le cœur et par la même occasion me le brisé. J'entendais alors Keïla faire une légère remarque tandis que la femme quittait l'immeuble et que mon regard continuait de percer Seth.

Je sortais de mes pensées alors que sa voix se fit entendre dans l'immeuble, "Bonsoir Seth !" Lançais je à mon tour essayant de ne pas paraître trop froide, bien mal acquis lorsqu'on me connaissait un peu. Peut-être que s'était la raison pour laquelle, Keïla me piqua mon panier et proposa de filer au magasin. "...Quoi mais...Keïla !" Je lançais alors qu'elle dévalait les escaliers tout en indiquant que je devais sans doute parler avec mon voisin. J'ouvrais un instant la bouche surprise en la fixant alors que Seth reprenait la parole à nouveau. "Je..." Qu'est-ce que je pouvais bien répondre à cette question ? D'ailleurs, je ne savais même pas exactement comment la prendre, sincèrement ? Curieusement ? "J'ai le cœur brisé mais...Je fais face...Au moins je m'estime chanceuse de ne pas être retombée dans mes travers alcoolique ! Et toi ? J'ai l'impression que ça va..." J'avais penché rapidement la tête vers les escaliers, faisant référence à la blonde qui était sortie de son appartement. "Enfin...Je ne te jette pas la pierre...tu m'as expliqué après tout...C'est juste moi qui suit trop idiote pour ne pas avoir compris." Il était libre de faire ce qu'il voulait, après tout, nous n'étions pas en couple et nous ne le serions surement jamais.

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La manière froide et formelle que sa voisine eut de le saluer confirma à Seth qu'elle lui en voulait toujours. L'américain n'aurait pas imaginé que des sentiments puissent s'installer aussi rapidement, malgré les bons moments qu'ils avaient partagé. L'alchimie entre eux découlait des agréables sessions de sexe et à ses yeux, ils ne se connaissaient pas assez bien pour développer autre chose qu'une affection mutuelle. Mais Seth n'était pas le genre d'homme romantique à s'éprendre facilement d'une femme, loin de là. Il ne souhaitait cependant pas de mal à ses conquêtes, et sans doute encore moins à sa voisine, qu'il n'aimait pas voir dans cet état. L'archéologue la préférait souriante, enivrée par le plaisir et les traits sublimés par l'extase. Le souvenir de son corps fébrile tremblant sous ses doigts le fit regretter d'avoir été aussi sévère avec elle. Peut-être aurait-il dû mettre les formes, essayer de ne pas dévoiler la brutale vérité avec autant de placidité, comme si tout cela ne l'atteignait pas. Seth l'ignorait peut-être - ou ne voulait simplement pas le croire - mais tous les êtres humains n'étaient pas égaux quand il s'agissait de développer des sentiments envers leurs congénères.

La présence de la fille de Phoebe, une petite Keïla pétillante à l'énergie intarissable de la jeunesse, apaisait la gravité de la situation. Elle n'était certainement pas au courant de ce qu'il s'était passé entre le voisin et sa mère, et ces histoires d'adultes ne la regardaient pas. Phoebe ne pouvait donc faire étalage de ses ressentis devant elle. C'était sans compter sur l'esprit d'initiative de l'adolescente - ou probablement sentait-elle une certaine tension sur le palier - qui arracha le panier de courses des mains de sa mère avant de dévaler les escaliers à vive allure. Seth la regarda filer avec un léger sourire sur les lèvres, amusé par les similitudes entre les deux Jensen. "Elle te ressemble...", constata-t-il, reportant son regard sur la brunette. La légèreté de ce constat fut rapidement balayée par les aveux de la jeune femme, qui prétendait que son coeur brisé ne l'avait pourtant pas poussée à retomber dans l'alcool. Et c'était tant mieux, car Seth s'en serait probablement voulu d'être la cause de sa rechute. Ses lèvres se pincèrent, réaction de navrance face à l'accusion dissimulée qu'elle avait formulé. "Ce n'était pas mon intention, crois-moi.", laissa-t-il échapper. Excuses non prononcées, demander pardon n'était pas son style. Demander pardon d'être lui-même, encore moins. Il aurait pu mentir, pour lui faire plaisir. Il savait si bien le faire en temps normal. Mais il avait estimé lui devoir la vérité. Son intention n'avait pas été de la blesser, ni de provoquer chez elle des sentiments autres que le plaisir sans conditions et sans engagement. Comment aurait-il pu deviner qu'elle y mettrait du coeur?

Il ignora sa question alors qu'elle lui demanda comment il allait - visiblement bien, sous-entendant le passage de la blonde qui venait de quitter son appartement. L'archéologue ne s'attendrissait pas aussi facilement que sa voisine, prenant le bon temps là où il se trouvait, saisissant les occasions qui pouvaient l'être. Si en plus de tout cela il avait le loisir de s'adonner aux pratiques qu'il aimait, pourquoi s'en priverait-il? "Ecoute, Phoebe...", commença-t-il, pas encore certain de ce qu'il voulait réellement dire, mais se sentant obligé d'adoucir les mœurs. "Je ne pensais pas que...", que quoi? que tu tomberais amoureuse? les mots étaient beaucoup trop forts, le terme faisait beaucoup trop peur. "Enfin, je suis désolé si je t'ai laissé croire qu'il pouvait y avoir autre chose entre nous, la dernière chose que je souhaite, c'est te faire du mal.", c'était sorti. Désolé. Un mot qu'il n'avait pas souvent eu l'occasion de prononcer. Et Seth le pensait sincèrement.

Peut-être aurais-je dû vérifier dans le judas de ma porte avant de l'ouvrir ou guetter les bruits dans le couloir ? J'aurais immédiatement pu savoir qu'il était sorti de son appartement, mais il avait fallut que je sois absorbé par les propos de Keïla qui continuait de vouloir me convaincre de l'emménagement avec son petit ami. Je n'étais pas pour, ni contre réellement, j'avais juste peur de perdre ma petite fille, celle que j'avais tenue dans mes bras le jour de sa naissance et que je n'avais plus jamais lâché jusqu'au jour où j'avais dû me rendre en Corée du sud. Quoi qu'il en soit, Seth m'avait salué avec politesse et je tentais de cacher la froideur de mon coeur dans une salutation qui se voulait quelque peu détachée. Loupé, une fois encore tout mon être me trahissait et le timbre de ma voix avait vacillé suffisamment pour que Keïla puisse comprendre en un regard, qu'il avait quelque chose entre moi et mon voisin de palier. Elle avait toujours eu un esprit vif et arrivait rapidement à percevoir les choses, comme le jour de ma séparation avec son père, elle l'avait su avant même que j'ouvre la bouche pour lui expliquer. Peut-être même qu'elle l'avait perçu avant moi ? Quoi qu'il en soit, elle prenait le panier de mes mains et s'échappait rapidement derrière la blonde qui avait embrassée Seth avant de partir.

J'entendais vaguement l'archéologue me dire qu'elle me ressemblait, avant que je ne réponds à sa question. Comment j'allais ? Comme une idiote qui s'était éprise trop vite d'un mauvais garçon ? Comme une sotte qui avait le cœur bien trop en chamallow ? Pourquoi avait-il eu fallut que je m'attache à lui aussi vite ? Un coup de foudre ? Un besoin trop intense qu'un homme puisse poser ses yeux sur moi et me désirer avec une fougue que je n'avais connu que dans ses bras ? Plutôt que de me cacher derrière des faux semblant, je préférais donc lui offrir la vérité. Ce n'était nullement pour qu'il change quoi que ce soit, il était comme il était et j'avais juste à être moins idiote. J'aurais dû me douter qu'il n'y aurait rien de plus lorsqu'on avait commencé à se charmer, n'est-ce pas ? Il n'avait pas eu l'intention de me briser le coeur, "J'imagine effectivement...Ou alors ce sont les gens pas net qui se lève le matin en se disant qu'ils vont briser le cœur de quelqu'un...Mais vu ta surprise au réveil, effectivement je peux te croire sur ce point." Je pinçais un peu mes lèvres réalisant que mes propos étaient sans doute totalement idiot ou alors ils n'avaient aucune logique ? Il fallait dire que je n'aimais pas spécialement ce genre d'instant.

En tout les cas, je lui retournais la question bien qu'au vu de la blonde qui sortait de son appartement, il allait bien. C'était agaçant car, à présent je me demandais si, elle avait été mieux que moi. Si, il avait pris plus de plaisir avec elle qu'avec moi et mes pensées parasites de la sorte, me tapaient sur le système. Heureusement, il reprenait la parole et je me concentrais sur lui et ce qu'il semblait vouloir me dire car, en général les conversations qui commençaient de la sorte, amenaient souvent des surprises. Je soupirais légèrement alors qu'il venait de s'excuser, "Tu as pas à t'excuser Seth...En réalité dans l'histoire je suis la seule à blâmer ! J'aurais dû savoir qu'il n'y aurait rien de plus entre nous que ce qu'on faisait déjà..." Je posais ma main sur mon front en secouant la tête, "Je ne comprends pas très bien pourquoi j'ai cru qu'il pouvait y avoir autre chose, que tu aurais pu avoir envie de construire un truc...Mais au moins comme ça, je sais." Je souriais rapidement, bien entendu que j'appréciais ses excuses bien que j'estimais avec le recul qu'il n'avait pas à le faire. "Et donc...cette fille..." Je pointais les escaliers du doigt, "Elle était mieux que moi ?"

Je réalisais alors soudainement ce que je venais de dire à voix haute et je me tournais rapidement pour ouvrir la porte de mon appartement, "Laisse tomber ! Je ne veux pas le savoir !" C'était quoi au juste mon problème maintenant ? Vraiment, j'étais une idiote d'avoir pu demander ce genre de chose, je me tournais vers lui en souriant, "Vient ! Je peux t'offrir un truc à boire histoire d'annoncer que la hache de guerre est enterrer ? Enfin si, tu ne veux pas t'en emparer pour la mettre dans un musée..." Je riais légèrement en espérant qu'il accepterait ma proposition.

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S'il y avait une chose qu'il appréciait chez sa voisine, c'était bien son incroyable capacité à passer d'une émotion à une autre en un claquement de doigts. Une fraction de secondes, et la glace fondait, le soleil perçait à travers les nuages, et la désagréable sensation d'être au mauvais endroit au mauvais moment se dissipait. Phoebe lui avait déjà démontré cette versatilité émotionnelle à plusieurs reprises déjà, mais Seth s'en étonnait toujours. Au musée, elle avait vogué entre la colère de se faire insulter par un beauf, et les envies plus primaires qu'elle avait eues envers l'américain. Au cinquante-et-un kurilpa street, il y a environ deux semaines, une nouvelle colère avait cette fois débouché sur une déception et une tristesse palpables. Seth n'avait exploré qu'une partie seulement de cette instabilité, cette exceptionnelle abilité à passer du feu à la glace et inversement, et si cela pouvait déstabiliser la plupart des gens, lui, il trouvait ça terriblement attirant. La retenue des salutations de la jeune femme laissait désormais place à une tirade plutôt amusante, sur des personnes qui se lèveraient le matin pour potentiellement briser des coeurs. Seth esquissa un soupir amusé, remarquant la gêne de la brunette, et il se contenta d'un acquiescement léger du chef. Il ne la quittait pas des yeux, en oubliant même la femme qui venait tout juste de quitter son appartement, et la Phoebe miniature qui venait de dévaler les escaliers avec le panier de sa mère à la main. La ressemblance était frappante, au moins autant que l'impression vulgaire d'avoir fait une irruption involontaire dans leur quotidien familial. Sensation qui s'évapora dans les grands yeux bruns de sa voisine.

Phoebe sembla changer de version, désapprouvant les excuses que l'archéologue venait de lui présenter. Elle affirmait qu'il n'avait pas à s'excuser, ce que pourtant il avait fait. Et dieu sait à quel point c'est rare. Encore une habitude bouleversée par la jeune femme, dont le destin entremêlé au sien semblait déterminé à provoquer les fondements mêmes de sa personne. La brunette se confondait en justifications, et cela fit une drôle d'impression à l'américain. Elle aurait dû savoir qu'il n'y aurait rien de plus que de formidables parties de jambes en l'air, qu'il n'était pas le genre d'hommes à vouloir se poser et construire quelque chose avec une femme, et pour le coup, Seth s'en sentit vraiment désolé. Il ne fréquentait jamais assez longtemps une seule personne pour se rendre compte qu'elle pouvait développer des sentiments - et encore moins envers lui, taciturne et détaché qu'il était - mais il réalisa alors que les échanges avec la brunette s'étaient prolongés bien plus qu'à son habitude. Lequel des deux était donc à blamer? Aucun. Ou les deux. La faute était partagée. "Ça n'a rien à voir avec toi, tu sais.", tenta-t-il de la rassurer, comme il pouvait. "C'est juste que... je suis comme ça.", acheva-t-il, conscient que cette dernière tirade ne justifiait pas totalement ses agissements ni sa façon d'être. L'amour n'était pas un sentiment qu'il avait beaucoup connu, et il ne l'avait jamais tellement éprouvé de la "bonne façon". Si tant était qu'il y avait une bonne façon d'aimer et de l'être en retour. Sa mère aurait dû le chérir, mais elle ne l'avait pas fait. Jasmine l'avait fait, mais ne lui avait pas donné un exemple universel. L'orgasme, en comparaison, était à ses yeux beaucoup plus concret, plus réel. Et il s'en contentait largement.

Et donc, cette fille aux jambes interminables qui venait de descendre les escaliers du bâtiment n'était autre qu'une distraction de plus, un jouet agréable pour passer le temps et satisfaire des pulsions qui étreignaient le corps. Est-ce qu'elle était mieux que Phoebe? Il ignora cette pensée formulée à haute voix, ne pouvant se résoudre à faire une quelconque comparaison, mais la brunette balaya cette idée aussitôt qu'elle l'eut formulée. Tant mieux, car même dépourvu de toute expérience de couple, l'américain savait qu'il n'y avait pas de bonne réponse quand une femme posait cette question. Il hocha simplement la tête, la blonde ne signifiait rien à ses yeux. Phoebe, c'était différent. Phoebe avait franchi déjà des étapes interdites, et puis, c'était sa voisine. Elle existait dans son quotidien, qu'il le veuille ou non. Ce soir en était la preuve. Seth fourra ses mains dans les poches de son pantalon, après avoir remis une mèche de ses cheveux retombée sur son front. La brunette lui avait proposé un verre chez elle, mais semblait avoir oublié qu'elle y avait une invitée ce soir. Invitée étant un bien grand mot, car sa descendance avait bien plus de légitimité dans son appartement qu'il n'en aurait jamais. "Merci pour la proposition, mais je ne voudrais pas m'immiscer dans le repas de famille qui se profile.", signala-t-il, quelque part un peu déçu qu'elle ne soit pas seule mais conscient que le moment n'était peut-être simplement pas le bon. "Mais si tu veux entrer prendre un verre avant que.. - il prit un instant pour se remémorer le prénom qu'elle avait scandé quand la jeune lui avait arraché le panier des mains - Keila, ne revienne, ma porte est déjà ouverte.", il fit un pas de côté, invitation gestuelle pour la laisser passer. Son étonnement discret face à ce revirement de situation le ravissait, car la jeune femme n'en était probablement pas consciente, mais elle changeait à nouveau d'humeur comme de chemise, pour le plus grand plaisir de l'américain.  

Est-ce que j'attendais des excuses ? Pas réellement mais, pas par rapport à son caractère, plus parce que en réfléchissant je me sentais totalement responsable de la situation. Après tout, c'était moi qui m'étais monté la tête toute seule sur une potentielle évolution dans le sens que je désirais. C'était moi qui avait imaginé que peut-être un jour, nous partagerions bien plus que de simple moment orgasmique. Il n'avait pourtant rien fait pour me faire croire ce genre de chose, alors les excuses de sa part n'étaient pas du tout nécessaire à mes yeux. Je confirmais que je voulais bien le croire sur le fait qu'il n'avait pas prévu de me briser le cœur, ce fameux matin où j'avais compris que mes sentiments étaient partis bien trop loin. Seulement, j'étais ainsi, une amoureuse de l'amour ayant besoin de faire vibrer ses sentiments pour quelqu'un et qui en plus, le trouve terriblement séduisant même après ce qu'il avait dit. A croire que j'étais une peine perdue. Je l'entendais alors me dire que ce n'était pas ma faute et qu'il était comme ça, "Tu as conscience que c'est une justification un peu trop souvent entendue ?" Je souriais afin de lui faire comprendre que ce n'était pas du tout une attaque et que je trouvais ça même un peu amusant, il fallait l'avouer.

Ma curiosité, me poussait par contre à vouloir savoir si, la blonde qui était sortie de son appartement, avait été plus agréable que moi. Après tout, j'avais aucune réelle expérience dans le genre d'échange que j'avais eu avec Seth alors, je pouvais comprendre que la satisfaction n'était pas au rendez-vous, cependant, une partie de moi se raviser rapidement. Finalement, l'idée d'être comparée n'était clairement pas une bonne idée et puis, ça n'avait plus aucune importance maintenant. Je me tournais pour rouvrir la porte de mon logement afin de l'inviter à prendre un verre avec moi, le temps que Keïla réapparaisse avec son petit ami. Mais, Seth ne semblait pas vouloir déranger surtout avec le fameux repas de famille. "Ce n'est pas réellement ça tu sais...Surtout que Keïla doit surement être partie retrouver son petit ami qui doit passer...Ils vont juste chercher à me convaincre qu'ils peuvent vivre ensemble dans un appartement..." Je haussais les épaules et je savais que j'aurais toutes les peines à lui faire changer d'avis.

Mon regard noisette resta un instant sur l'archéologue avant de hocher la tête, "Ok !" Je refermais la porte avant d'attraper mon téléphone pour signaler à ma fille que j'étais chez Seth et qu'elle toque chez lui une fois revenue. Je passais à côté de lui pour entrer dans l'appartement, que je finissais par connaître aussi bien que le mien. Deux semaines étaient passées, mais la décoration était toujours la même, en même temps je ne sais pas à quoi je m'attendais. Pourquoi aurait-il tout changer subitement ? Je me tournais vers lui une fois à l'intérieurs, "Juste un verre n'est-ce pas ?!" Un sourire se dessina sur mes lèvres, il fallait être au clair maintenant, il n'était pas question de soudainement laisser ses pulsions envahir le logement et repartir dans ses travers. C'était un simple verre entre deux voisins qui s'appréciaient et qui allaient sans doute juste parler de tout et de rien, comme le font tout les gens ?

Alors pourquoi l'image de cette blonde ayant eu la possibilité de pouvoir toucher l'archéologue était entrain de m'agacer ? Je posais alors subitement mes mains sur son torse pour le coller contre la porte en bois qu'il venait de fermer et je me hissais sur la pointe de mes pieds pour déposer mes lèvres contre les siennes, dans un baiser bien trop pressant, bien trop langoureux, démontrant que ça m'avait clairement manqué de ne plus pouvoir partager ça avec lui. Et puis, ma raison refaisait surface et je me détachais de lui pour m'éloigner, "Le verre n'était pas une bonne idée...Tu as trop d'attraction sur moi..." Je soupirais légèrement en frottant un peu ma tempe avec ma main. "J'arrive pas à comprendre pourquoi tu es aussi magnétique...Il y a quelque chose chez toi que je désire plus que tout..." Peut-être que finalement, il ne valait mieux plus ce voir ? Pourtant cette idée, était tellement déchirante dans mon être que je ne pouvais pas me résoudre à la formuler à voix haute.

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Seth ne savait pas tellement comment réagir face à cette situation inédite. Les occasions de s'entendre dire qu'il plaisait assez pour développer de réels sentiments à son égard étaient plutôt rares, sinon inexistantes. Comment aimer quelqu'un au bout d'une nuit, me direz-vous? En temps normal, il aurait repoussé les avances et se serait enfui, allant jusqu'à changer de continent s'il le fallait. C'était ça, sa routine. Mais il était de toute évidence coincé à Brisbane pendant quelques temps encore, et il ne faisait aucun doute qu'il serait amené à recroiser Phoebe dans les couloirs de leur immeuble s'il ne prenait pas l'initiative de déménager. Elle habitait sur le palier d'en face, comment l'ignorer? Visiblement, toutes les excuses du monde ne justifieraient pas son incapacité à éprouver des sentiments humains, naturels. Et le fait d'être "comme ça", corps chaud et coeur froid, semblait être une justification récurrente aux oreilles de la jeune femme. L'avait-elle vécue personnellement ou entendue à maintes reprises dans les comédies romantiques sur son téléviseur? Il ne savait le dire. Seth répondit à son sourire, les lèvres pincées. "Je n'en ai pas trouvé de meilleure.", plaisanta-t-il. Une part de véracité immense perçait dans ces dernières paroles, il n'avait pas d'argument plus criant de vérité. C'était sa façon d'être, son mode de fonctionnement, cela coulait dans ses veines. Il était comme ça, depuis aussi loin qu'il s'en souvienne. Cependant, restreint était le cercle de personnes pouvant attester de qui il était vraiment, dans le fond. A ses déboires et défauts de fabrication, nul autre témoin que lui-même.

Il n'avait pas d'enfants, ni la prétention d'en vouloir un jour, même si en son for intérieur une voix lui criait que les héritiers faisaient perdurer les dynasties. N'aurait-il jamais envie qu'un rejeton prenne sa suite, un jour, et jouisse des richesses qu'une vie entière ne lui donnerait pas le temps d'écouler? Seth ne pouvait qu'imaginer l'effet procuré par la présence percutante d'une descendance dans une vie, plus imprégnée encore dans la peau qu'un tatouage éternel. Néanmoins, il envisageait parfaitement que la présence d'un adolescent sous son toit ne serait pas de tout repos. Alors deux! L'américain se contenta de serrer les dents dans une grimace qui voulait clairement dire "bonne chance". Il ne ferait pas de morale sur l'âge particulièrement jeune de la petite Keila, qui, si elle avait résidé aux Etats-Unis, serait déjà titulaire d'un permis de conduire et vagabonderait sur les routes, les cheveux au vent, parcourant le pays aux bras de son petit ami. Finalement, tous les oisillons étaient prédestinés à quitter le nid un jour.

Seth ne s'attendait pas à ce qu'elle accepte l'invitation, mais elle le fit. "Juste un verre.", confirma-t-il après elle. Ses intentions étaient claires et sans équivoque, il ne la toucherait pas. Juste un verre entre deux voisins bien éduqués, une parenthèse rapide dans le quotidien familial de la jeune femme, avant que sa fille ne revienne des courses qu'elle était partie faire. Que risquaient-ils? Phoebe passa le seuil et l'archéologue referma la porte derrière eux, clôturant l'épisode du palier pour les petits curieux qui auraient saisi l'essence de leur conversation. C'était sans compter sur l'entreprise de la brunette de le pousser, le dos contre la porte, et de se grandir sur la pointe des pieds pour capturer ses lèvres avec avidité, comme une droguée en manque de sa came. Il la laissa faire, pantin immobile se contentant de lui donner ce qu'elle voulait, mais il savait également que ce n'était pas une bonne idée. Phoebe s'en rendit compte, elle aussi, alors qu'elle se détachait de son emprise pour reculer. C'était comme forcer deux aimants à ne jamais se rencontrer malgré leur inexplicable attraction l'un envers l'autre. Une lueur brilla dans l'oeil de Seth, de celles qui s'allumait en lui quand son instinct animal reprenait le dessus, puis il se calma. "Finalement tu dois quand même avoir un petit côté masochiste pour revenir malgré tout ce que tu sais.", badina-t-il. Il était partagé, déchiré entre la nécessité de lui dire de fuir sans se retourner, et le feu qui brûlait au bout de ses lèvres. Celui de capturer sa bouche et prolonger l'instant de plaisir, shoot d'endorphine, comme le deuxième chocolat inévitable après avoir tant apprécié le premier. Et en arrière-plan, le goût encore très récent de la bouche de la blonde sur la sienne. Les aveux de sa voisine - ou était-ce une déclaration - lui firent un drôle d'effet. Sans réfléchir, il fit un pas en avant, réduisant la distance qu'elle avait mis entre eux, et plaqua son visage en douceur entre ses deux paumes. Un instant suspendu dans le temps lui permit d'admirer deux grandes prunelles brunes, tournées vers les siennes. Sa main droite vint caresser sa nuque et pénétrer sa chevelure pour s'y accrocher et faire basculer lentement sa tête en arrière pour s'emparer à nouveau de ses lèvres. Il y prolongea un baiser appuyé et intense, comme le dernier souffle avant le néant. Lorsqu'il rompit le lien, il recula et ses iris assombries avaient repris leur sérieux. "Tu te fais du mal.", constata-t-il. Ou alors était-ce lui qui lui en faisait, involontairement. "Tu devrais aller rejoindre ta famille, c'est plus prudent.", conseilla-t-il. Si elle restait, il allait avoir envie d'elle, d'une façon qui ne lui conviendrait sans doute pas. Quant à la brunette, elle se permettrait de rêver à ce qu'il n'était pas en mesure de lui offrir.  
 

La tirade de Seth m'avait paru sortir de séries en tout genre pour justifier un comportement, mais loin de moi l'idée de lui jeter la pierre, je préférais m'en amuser et le voir également plaisanter avec moi était une sorte de réconfort pour moi. Je réalisais qu'il ne me tenait pas rigueur de notre dispute et de mes salutations très froide au premier abord. Bien que, dans le fond je ne savais plus tellement ce que nous étions, amis ? Voisins ? Ou autre chose qui n'avait pas besoin d'une étiquette en particulier ? Nous aurions certainement le temps, d'en discuter devant un verre et je l'invitais à venir avec moi dans l'appartement sauf qu'il n'avait pas l'air de vouloir se mélanger aux adolescents qui allaient arriver et il me retourna l'invitation chez lui.

J'acceptais donc, précisant tout de même qu'il ne s'agirait que d'un verre et rien de plus. Je souriais alors qu'il me confirmait son intention de juste prendre un verre et tandis qu'il fermait la porte de son appartement, je ne pouvais pas me retenir de venir coller mes lèvres furieusement contre les siennes. Un tas de sentiments et d'envies venaient se mélanger dans mon organisme et je savais que c'était mal. Je me reculais alors rapidement pour réaliser qu'il avait un effet sur moi que je ne pouvais comprendre. Pourquoi mon corps réagissait de la sorte quand nous étions ensemble ? Il semblait amuser, trouvant que je devais aimer me faire du mal même après tout ce que j'avais appris sur lui et puis, soudainement, je le voyais s'avancer vers moi. Ses mains se posées sur mon visage tandis que mes yeux venaient se noyer dans ses prunelles olive. Mon cœur se mit à battre bien plus intensément et alors que ses lèvres revenaient se poser sur les miennes, je glissais une main derrière sa nuque profitant de cet échange.

Mes yeux se fermaient tandis que ma langue venait glisser contre la sienne et ma respiration se faisait plus intense. Je sentais la chaleur grimper dans mon organisme et le désir s'installait délicatement avant que le contact fut rompu. Je le regardais alors qu'il avouait qu'une fois encore j'allais me faire du mal et qu'il serait mieux que je retourne dans mon logement. "...Je...Euh...D'accord, si c'est ce que tu veux..." Je remettais un peu d'ordre dans mes cheveux quelque peu perturbé par ce qui venait de se produire. Je passais à côté de lui pour rejoindre la porte d'entrée avant de m'arrêter un instant et de me tourner pour le regarder, "Je pensais que...J'aurais au moins eu un verre de jus de Cerise..." Il n'aurait pas de mal à comprendre de quoi je parlais exactement étant devenu le mot de code lorsque nous étions dans un moment intime et que ça devenait trop violent pour moi, bien que je ne l'avais jamais utilisé pour l'arrêter appréciant ce qu'il m'offrait. Je haussais les épaules avant de me tourner pour retourner dans mon appartement comme, il semblait le vouloir.

good evening heartless
w/ @Phoebe Jensen  ∆ crédit/tumblr&pint

Ses penchants particuliers ne le poussaient pas à l'engagement ni aux promesses faciles, pourtant Seth était foncièrement joueur et ne reculait jamais devant l'assurance d'un plaisir mutuel. C'était d'autant plus vrai qu'il existait une compatibilité incontestable entre sa voisine et lui, dont les corps réagissaient à l'unisson, liés par une chimie inexplicable et délicieuse. Le paradoxe était d'une violence telle qu'il la voulait près de lui sans jamais la posséder totalement. Il aimait son corps, la façon dont il fonctionnait face au sien, sous ses caresses et ses accès de violence maîtrisée, qu'il n'avait pourtant jamais entièrement libérés avec elle. Comment réagirait-elle s'il était lui-même, sans limites et sans demi-mesures? Elle ne porterait sans doute pas tant de nobles sentiments à son égard, tout simplement parce qu'il n'en était pas digne. Alors quand la brunette se tourna vers la porte, évoquant le fait qu'il aurait au moins pu lui servir du jus de cerise avant qu'elle ne regagne son appartement, ce fut le mot de trop. L'instinct de chasseur reprit le dessus, les pulsions primaires s'emparèrent de son être. Le jeu était lancé.

"Vraiment?", lança-t-il, la fièvre réchauffant déjà tout son corps. Elle était face au seuil et il lui barra le passage, repoussant la porte pour la claquer et l'empêcher de s'enfuir. Il le lui avait pourtant demandé, mais elle avait voulu le taquiner. Il ne pouvait laisser passer cette occasion. Quand on me cherche, on me trouve. Seth colla son torse dans le dos de la jeune femme, et la maintint contre lui d'une main autour de sa gorge, l'autre sur le contour de son bassin. Ses lèvres se rapprochèrent de la nuque de la jeune femme, feignant d'y déposer un baiser mais n'en faisant rien, pour finalement venir susurrer dans le creux de son oreille. "Fais attention à ce que tu souhaites.", la prévint-il. L'archéologue était toujours partant pour jouer, toutefois il n'était pas à l'aise avec le fait de le faire avec les sentiments de sa voisine. Si elle poursuivait la partie qu'ils avaient démarrée, ce serait avec les nouvelles règles établies, sans équivoque, et selon ses conditions. C'était purement égoïste et il ne savait pas encore qu'il risquait de se prendre à son propre piège, mais elle était prévenue. Il fit basculer la tête de la jeune femme en arrière, venant l'appuyer contre son épaule, et mordilla la peau de son cou avec une lenteur exagérée. Cette manoeuvre avait pour objectif de détourner son attention, pendant que sa main droite descendait le long de ses courbes pour venir se glisser sous sa robe, où il caressa du bout des doigts sa cuisse, éprouvant la chaleur de sa peau. Elle lui faisait toujours de l'effet, il ne pouvait le nier. Sa candeur, sa docilité et sa fragilité le rendaient fou, avide de souiller la blancheur de son âme.

Seth laissa vagabonder sa main sous la robe de sa voisine, errant jusqu'à y rencontrer la couture de sa culotte, avec lequel il ne joua pas plus de quelques secondes. Son index s'engouffra sans transition par-delà le tissu du sous-vêtement, suivi de tous ses congénères, qui vinrent ensemble attraper son pubis. L'entièreté de sa féminité dans la paume de sa main. Son souffle commençait déjà à s'accélérer lorsqu'il constata la moiteur sous ses doigts, mais il n'en laissa rien paraître. Il s'amusa quelques instants dans cette délicieuse torture, assez pour éveiller en elle une chaleur, une envie, et finit par enfoncer son majeur entre ses cuisses, aussi profond qu'il le pouvait. Des va-et-vients d'une lenteur infinie, presque un supplice, durèrent tout au plus une poignée de minutes. Sa main gauche maintenait toujours la brunette contre lui, de sorte qu'elle ne puisse plus bouger. Elle était à sa complète merci, soumise à l'action impitoyable de ses phalanges pianotant sur son anatomie, et avant qu'elle ne puisse réellement arriver à l'apogée du plaisir, il stoppa toute action. Retirant sa main de son logis accueillant, il défit toute emprise sur elle, la libérant de ce jeu malsain. Il revint aux dernières paroles de sa voisine, évoquant un verre de jus de cerise. "Quand tu veux.", souffla-t-il contre sa nuque. "Tu sais où me trouver.", et cela sonna comme la promesse de retrouvailles, si toutefois ces minutes volées ne l'avaient pas refroidie. Des bruits de pas résonnèrent sur le peron, probablement l'adolescente Jensen revenue de ses courses. Seth désigna du menton la porte, et le son que l'on percevait sur le couloir, comme une invitation silencieuse à quitter les lieux pour retrouver sa famille. Un sourire de prédateur s'était dessiné sur ses lèvres, mais ses yeux ne souriaient pas. L'échiquier sur lequel leurs pions avançaient présentait un double tranchant: soit elle balayerait ses jetons du plateau et ne reviendrait pas, soit elle laisserait son fou culbuter sa reine à nouveau, preuve d'une délicieuse folie mais aussi d'une insouciance avérée.

 
 

Après avoir dérapée, j'avais imaginé qu'on aurait passé un peu plus de bon temps et qu'il m'offrirait au moins un jus de fruit et plus particulièrement un jus de Cerise. Je tournais les talons prête à quitter son appartement étant donné qu'il ne semblait pas vouloir aller plus loin pour éviter qu'on se dispute encore. Je l'entendais alors reprendre la parole tandis qu'il appuyait sur la porte pour me barrer le passage, je sentais soudainement son corps venir se coller contre le mien. Sa main glissait sur mon cou me forçant ainsi à ne plus bouger. Je frissonnais alors que son souffle venait réchauffer mon cou un instant et que sa voix venait murmurer à mon oreille. Il me disait de faire attention à ce que je souhaitais réellement avec lui et je fermais un petit instant les yeux profitant de son parfum. Sa main posée sur mes hanches, venait glisser le long de ma cuisse et je laissais échapper un soupir de plaisir en le sentant faire. Je mordais ma lèvre inférieurs essayant de ne pas craquer trop vite et de ne pas pousser un gémissement, qu'il allait forcément m'extirper au bout d'un moment.

C'est en sentant sa main passer sous la dentelle de ma lingerie pour rejoindre mon entre-jambes, que je laissais mon plaisir devenir plus audible. Mes yeux se fermaient et je me laisser à nouveau enivrer parce qu'il était entrain de me faire, mes doigts toujours posés sur la porte je resserrais mes ongles dans le bois de celle-ci. C'était bon, c'était agréable et j'en oubliais complètement notre dispute et la tristesse que j'avais pu ressentir lorsqu'il m'avait fait comprendre qu'il n'y aurait rien de plus que ce genre d'instant. Les va-et-vient qu'il effectuait venaient me faire planer et je n'avais plus conscience de rien qu'uniquement les ressentis qu'il était entrain de me faire vivre. Puis, soudainement, alors que j'allais pleinement vivre l'apogée de mon plaisir, il stoppa. Sa main disparut laissant uniquement la sensation fantôme de ce qu'il avait fait.

Il me faisait remarquer que je pouvais venir quand je voulais, parlant évidemment du verre de jus de fruit et sous-entendant bien plus. J'aurais souhaité continuer, mais voilà qu'il me faisait à remarquer les bruits de pas dans l'escalier, signifiant que ma fille et son copain devait être entrain d'arriver. Je le regardais un instant et je venais voler ses lèvres quelques secondes avant de quitter son logement pour revenir à la réalité des choses, ma fille, son petit ami et sa demande étonnante de vouloir prendre un appartement avec lui. Je souriais à ma fille en la voyant arriver avec son chéri et le panier de provisions plein à craquer. La soirée se passa en partie sans encombres car, je devais jongler avec leur désir de vivre ensemble et mon esprit bien trop terre à terre pour ne pas avoir peur. Je ne voulais pas que ma fille puisse vivre la même expérience que moi. Je finissais après plusieurs longues heures, par lâcher l'idée de leur faire changer d'avis et je me portais garant de leur logement aux côtés des parents d'Ethan.

Il était tard lorsqu'on décida de retrouver nos lits, je laissais les deux adolescents prendre mon lit tandis que je m'installais sur le canapé que je prenais soin de déplier. Enroulée dans la couette, je repensais un instant aux sensations que Seth avait fait naître avant de finalement m'endormir sur le souvenir de sa main contre mon entre jambe. La nuit était bien entamée lorsqu'un bruit attira mon attention, je restais à moitié dans mon rêve et à moitié dans la réalité. Peut-être que Keïla ou Ethan avait eu envie de venir boire un coup d'eau dans la cuisine ? Je replongeais un peu avant qu'un nouveau bruit me fasse ouvrir les yeux. Une légère lumière vint attirer toute mon attention et je me redressais sur le canapé avant de remarquer deux hommes, "Qui êtes vous ?!" Je n'avais pas le temps d'avoir la moindre réponse qu'on se jetait sur moi.

Les battements de mon coeur venaient s'accélérer mais, cette fois, c'était la peur qui en était à l'origine. Qu'est-ce qu'on me voulait exactement ? Me voler ? Mais quoi ? Je n'étais pas une personne très riche et mon appartement n'avait rien qui pouvait attirer les moindres envies de quiconque. Alors pourquoi ? Les mains venaient se serrer autour de mon cou et bien que ça puisse être agréable dans certaines situations, dans celle-ci, pas du tout. Je paniquais et je remuais sous les mains de ce type. Toutefois, je me félicitais d'être relativement douée en apnée pour me permettre de rester encore consciente, je savais jusqu'où j'étais capable de tenir lorsqu'on venait enserrer mon cou. Je relevais ma jambe pour venir placer mon pied sur le ventre du type afin de l'éloigner de moi et de pouvoir reprendre un peu contenance et le dessus ?

Je le poussais de toute mes forces et je sentais ses ongles qui griffaient ma peau en s'éloignant de moi. Je reprenais ma respiration, toussant légèrement tandis que le second venait déjà sur moi, sans réfléchir, j'attrapais la lampe du salon que je venais briser sur son visage avant de me lever du canapé pour rejoindre la porte d'entrée. Peut-être que si, je réussissais à sortir, ils me suivraient et ainsi ma fille serait mise en sécurité. A peine ma main posé sur la poignet de la porte, je sentais qu'on me projetais violemment au sol, tandis que le second venait abattre une lame de couteau dans mon ventre, m'arrachant un cri sourd. Je regardais le couteau planté dans mon ventre tandis que les larmes coulaient d'elles-mêmes sur mes joues, je toussais un peu sentant la douleur se répandre dans mon organisme. La porte d'entrée s'ouvrit et les deux hommes quittèrent mon appartement tandis que je perdais connaissance en entendant les hurlements de ma fille derrière moi.

Une fois de plus, on avait tenté de me tuer mais, je ne comptais plus sur ma bonne étoile pour me sauver consciente qu'à force de jouer d'un peu trop de chance, elle finissait par nous abandonner. J'allais certainement mourir dans l'entrée de mon appartement, tuée par deux hommes dont j'ignorais réellement les motivations. J'étais désolé pour Keïla qui vivait encore une situation compliqué et qui allait devoir avancer sans moi à présent, j'espérais que mon frère pourrait être présent pour elle au maximum. Le bruit de l'océan venait me bercer délicatement, à moins que ça soit celui de mon coeur qui continuait de battre et le sang qui s'échappait de ma blessure ? Je préférais me dire que j'allais rejoindre les requins, les baleines et les dauphins, qu'à tout jamais je pourrais nager à leur côtés...