anger is a gift rage against the machine
crédits/ maurawrites & catragifss
@Axel Hartmann 11/24 - DESTROY ROOM

’’T’as vraiment une mine de déterré. Tu sauves le monde la nuit ou quoi ?’’ il allonge la taquinerie par une danse de sourcils malicieux, tout en poussant sur ses pieds pour se balancer en arrière sur sa chaise, son verre détenu dans sa main droite pour rester à proximité de sa bouche. ’’On dirait le super-héros là…’’ un claquement du bout de sa langue derrière ses dents du haut laisse deviner qu’il ne possède pas le nom en question, et il le cherche dans son dépotoir mental en fronçant ses sourcils, la réflexion creusant un puits de délibération entre ses deux yeux, son regard s’évadant sur le côté tandis que ses billes mordorés remontent en demi-cercle, ses longs cils noirs effleurant le décor qui les entoure avant de venir se déposer sur le visage d’Axel, au moment même où les pieds de sa chaise retombent sur le sol. ’’Mais si, le bonhomme vert très musclé qui vit sous l’eau ?’’ lui-même n’a pas l’air trop convaincu par ce qu’il avance, mais il a au moins le mérite d’essayer de pondre quelque chose pour appuyer son propos, même s’il s’enlise considérablement dans les méandres d’un univers qu’il ne maîtrise pas ’’Ou alors c’est le mec en collant qui est pote avec les chauves-souris…’’ il mime les ailes de ses deux mains avant de reprendre son verre pour l’apporter à ses lèvres, aspirant une fine gorgée de la boisson sucrée, concluant par un ’’J’ai beau accompagner Oscar depuis des lustres, je ne retiens rien.’’ toujours mauvais élève, il préfère le dire lui-même avant qu’un autre s’en charge, se doutant que la pique serait bien plus acerbe dans la bouche du plus jeune ; c’est qu’il ne prend que rarement des pincettes, Axel, même si c’est l’une des choses qui font que le pianiste l’apprécie. Au moins, avec lui, pas d’hypocrisie, pas de fausseté, pas de mensonge.

Se rapprochant de la table, il allonge son bras pour y appuyer son coude, les traits de son visage se faisant davantage sérieux quand il amorce, d’une voix plus calme ’’Non, sérieux, ça va ?’’ véritablement soucieux de son état , il l’encourage silencieusement à parler en baissant légèrement son menton pour soutenir son regard, sachant très bien que le vendeur ne se livre pas aussi facilement mais, sans trop savoir pourquoi, Izan détecte presque une faille qui ne demande qu’à être exploitée, comme si le Hartmann avait un besoin irrépressible de parler mais qu’il n’en avait pas encore conscience. Axel ne semble qu’être colère et rage, une tornade prête à tout ravager sur son passage, une tempête tumultueuse qui hurle quand personne ne l’écoute et, malgré toute sa compassion, sur l’instant, Izan ne sait pas tellement quoi faire ou quoi dire pour lui être utile. ’’Tu peux me parler, tu sais ?’’ pinçant ses lèvres l’une contre l’autre, il se recule finalement sur sa chaise en passant ses paumes sur le tissu de son jean. ’’Ou alors, tu me suis… J’ai une idée qui pourra peut-être t’aider.’’ il a dit « peut-être » mais, en réalité, il est sûr de lui. Pour une fois.

(548 mots)

anger is a gift rage against the machine
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@Izan Da Silva 11/24 - DESTROY ROOM

- Si seulement. Là, j'aurais juste envie de le faire brûler. Y'en a chez qui ç'aurait sonné comme une blague mais chez moi, ça se répercutait généralement comme une menace. Parce qu'en ce moment, j'avais cette impression que tout me filait entre les doigts et que j'arrivais à rien rattraper. À rien garder entre mes mains, parce que tout s'échappait comme du sable fin.

Le tout, c'était ce que j'arrivais pas à exprimer. Alors que je faisais la gueule derrière le comptoir de Comics Etc, depuis un bon petit moment déjà. Même que le sourire commercial, il avait disparu. Ainsi que les renseignements cool qui me valaient à eux seuls, la place de meilleur vendeur auprès de Georges. Sauf que là, j'étais fondamentalement en train de la perdre, cette place.
... mais, fallait croire quand même que le destin -ou autre truc spirituel du même acabit- avait mis quelqu'un d'original sur ma route. Un type, qui ne connaissait rien à ce monde dans lequel, j'étais bercé et dont je berçais les autres. Accompagnant même un jeune homme qui lui, avait le regard qui pétillait. Tandis que pour le grand brun qui l'accompagnait, ç'avait été soupirs sur soupirs, et moi, j'avais bien ricané.

Le grand métisse, il s'appelait Izan. Et, alors que j'avais pas confiance hyper rapidement dans un inconnu, force était de constater que là, j'en avais eu besoin.
Et, c'était aussi pourquoi, j'étais là ... à l'écouter tenter de se raccrocher aux branches quand il s'agissait de me mentionner le nom d'un super-héros.
Spoiler : c'était laborieux.

- Tu t'enfonces Da Silva. Et, franchement ... c'est pas beau à voir. J'eus un petit sourire en coin, derrière le goulot de ma bouteille. Au moins, il avait le mérite de me faire rire et bordel, ça me faisait un peu de bien. Parce que pour l'instant, j'avais une énorme chape de plomb qui me broyait tout entier et je le savais que c'était pas bon. ... t'ain arrête. J'ai mal à ma culture geek, là. Que je soufflais, une main exagérément posée sur mon semblant de cœur. Ça, je peux pas le nier que tu retiens rien. Mais, je vais t'épargner un semblant d'exposé sur ces pauvres super-héros que t'es en train de massacrer ... fait rare, pour être souligné, hein.

Parce que j'en avais tout simplement pas la force. Et, comme il l'avait si bien dit : j'avais vraiment une mine de déterré. Non pas avec cette volonté de vouloir sauver le monde, mais plutôt de le voir prendre feu.
... ça, ça serait fun.

À son questionnement, sur le fait que j'allais bien, j'eus un tic nerveux. M'enfonçant dans ma chaise, alors que mon regard sombre balayait les alentours, sans trouver un point imaginaire où se poser. Jusqu'à attraper les iris mordorés et s'y planter, l'espace de quelques secondes. Car, y'avait pas besoin de m'exprimer, en voyant cette tension qui émanait de tous mes gestes, sans exception. Même le fait de m'emparer de ma bouteille de bière, ça nécessitait une forme de contrôle que je n'avais plus. Ou que, je ne voulais plus avoir.

- Je le sais, ça. Merci. Au moins verbaliser, -un peu-, ce qui me rendait encore plus colérique que d'ordinaire ? Le fait de m'être potentiellement accroché à ce quelque chose qui aurait mieux valu, qu'il n'existe jamais. ... je vais rien t'apprendre en te disant que l'amour ou un truc qui s'en approche, c'est relativement de la grosse merde en barre. Enfin amour, tu vois quoi. Mon ton était à la fois cynique et sarcastique, encore plus que d'habitude, si je devais me comparer.

Et-
Pour le reste, j'étais curieux :

- T'as une idée ? Perso', je pense pas que crâmer Brisbane, soit dans mon intérêt Izan. Même si, soyons honnêtes, j'en crève d'envie en ce moment. Je reposais ma bouteille de bière vide sur le repose-verre, attentif pour en apprendre plus sur sa stratégie et cette main invisible qu'il me tendait.

Et que je saisissais à la volée, parce que bordel, j'en avais cruellement besoin.

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crédits/ maurawrites & catragifss
@Axel Hartmann 11/24 - DESTROY ROOM

La volonté destructrice formulée par la bouche d’Axel lui fait hausser les sourcils depuis sa position, puisque si l’élan nerveux de son interlocuteur est tant palpable qu’il pourrait l’ausculter entre ses doigts pour la disséquer et l’analyser sous toutes ses coutures, il ne s’attendait pas à une telle mesure de colère orageuse. Izan se demande, bien entendu, comment et pourquoi le vendeur en est arrivé à éprouver une rage aussi prodigieuse mais, jugeant qu’il est plus sensé de la considérer comme une bombe prête à exploser à tout moment, il tâche de délimiter le périmètre avec des diableries qui ne sont guère exagérées : le pianiste est un puits de culture quand il s’agit de musique classique mais, extirpé de son domaine de prédilection, il souffre gravement de l’ignorance de cette culture geek dont il ne saurait guère retenir les fondements les plus simples. Cela ne l’intéresse pas, et il a beau venir dans le magasin aussi régulièrement que le gamin l’exige, la fréquence de ces visites ne l’aident pas à se familiariser avec l’univers. Pour preuve, pendant que Axel lui fait remarquer qu’il patauge considérablement dans ses propres exactitudes, il ne cherche même pas à mener une quelconque défense pour redorer son blason : il savait, en ouvrant la bouche, qu’il disait à peu près n’importe quoi, mais il ne regrette absolument pas l’aspect risible de sa prise de parole, puisqu’elle a eu le mérite de faire naître un sourire sur les lèvres du plus jeune. Il le remarque, ce sourire, le pianiste, et il y répond par un écho plus mesuré, comme si sa satisfaction bienveillante était caressée par cette ébauche rassurante : malgré toute sa colère latente, Axel est encore capable de sourire et de se joindre à une conversation plus légère ’’Ils se ressemblent tous, tes super-héros’’ qu’il fait remarquer en faisant lentement tourner son verre sur le comptoir, son regard époussetant les alentours pour brièvement noter les couvertures des comics soigneusement rangés sur le présentoir, en affichant une petite moue irrésolue, qui ne perdure pas bien longtemps sur ses lèvres puisque, bien vite, un pan d’explication se dessine. Sans donner de contexte ou d'informations plus détaillées, Axel concède à avouer que c’est un chagrin d’amour qui lui provoque ce tremblement coléreux ; le menton d’Izan se soulève alors de quelques degrés tandis qu’il émet un petit « ah » qui ne précède que son silence, puisqu’il lui faut une poignée de secondes pour trouver quoi dire ’’C’est pas vraiment de la colère alors, mais plutôt de la tristesse ?’’ il pose la question mais elle a des allures de constatations, et il soulève son verre pour en boire une nouvelle gorgée, comprenant fort bien pourquoi les deux émotions se mêlent dans le coeur du plus jeune ’’Mais je vois, oui.’’ c’est pas comme s’il venait de rompre ses fiançailles après avoir cru qu’il passerait le reste de sa vie avec lui, n’est-ce pas ’’Ça ira avec le temps, crois-moi. T’as peut-être l’impression que tu ne pourras jamais t’en remettre mais, si t’es bien entouré, tu t’en remettras.’’ il ne dira pas qu’il a fait son deuil, lui, pas complètement du moins, mais les circonstances ne lui laissent pas d’autres choix que d’accepter sans résistance que leur histoire est terminée, balayée, foudroyée et réduite en miettes. Il a récupéré les miettes, elles sont placées dans un petit écrin qu’il gardera tout près de son coeur, pour ne jamais oublier qu’il est capable d’aimer aussi fort, aussi passionnément, aussi éperdument. Même si c’est fini.

’’J’ai une idée, oui.’’ il repousse son verre du revers de sa main en se levant de sa chaise, s’éloignant de quelques degrés afin d’aller chercher sa veste, qu’il enfile en revenant auprès d’Axel. ’’Ferme le magasin, et viens avec moi. C’est pas loin.’’ il lui vend cette promesse en guidant une de ses mains sur son épaule pour lui donner la première impulsion, puisque maintenant qu’il a cette idée en tête, il n’est pas prêt d’y renoncer.

Une fois que la bombe humaine a fermé boutique, il lui lance un sourire guilleret avant de se mettre en route, suivant drastiquement le chemin indiqué par le GPS de son téléphone portable, les dirigeant dans une petite ruelle isolée qui annonce, de loin et par sa devanture, la nature de l’établissement noir et rouge : DESTROY ROOM. ’’Là, personne ne t’en voudra de tout casser.’’ pressant ses lèvres dans un petit sourire le temps de guetter la réaction d’Axel, il l’entraîne à l’intérieur en s’approchant du comptoir, en espérant qu’il reste une salle de disponible puisque, à n’en pas douter, Axel a vraiment besoin d’extérioriser.