Il y a des jours comme ça où rien ne se passe comme on l’avait prévu. J’ai l’impression que depuis que j’ai posé le pied par terre ce matin, la vie essaie de me faire passer des messages. Balayant tout ça d’un revers de main, je continue de prendre mon emploi du temps à bras le corps, plongeant la tête la première dans la charge mentale d’une mère de famille complètement débordée. Mon audience prend du retard, le procès est mis en pause pour trente minutes suite à une demande de l’avocate de la victime. Aucune raison valable de refuser la demande, même si je sais d’avance que je ne serai pas à l’heure pour aller chercher ma cadette à la sortie de l’école.

Je sors du tribunal pour passer un coup de fil à Lennon, mais elle est retenue à une réunion pour son nouveau projet et impossible de se libérer non plus. Je peste en silence, tournant en rond sur le perron du bâtiment prestigieux. J’ai toujours la possibilité de demander à ma mère qui sera forcément disponible, mais l’idée m’enchante qu’à moitié, moins je lui demande, mieux je me porte. Olive me semble être la meilleure option, même si c’est un peu du dernier moment, et je me promets de la payer double si elle accepte de me dépanner. Cette gamine est une pépite, et je ne veux pas qu’elle se sente exploitée.

Par chance, elle est disponible et accepte de gérer ma fille en cette fin d’après-midi. Je ferai au plus vite pour prendre le relais. Mon audience reprend et je me sens soulagée de savoir que je peux déborder sans crainte. J’avoue que le fait que Lennon soit le plus souvent disponible pour gérer les entrée et sorties d’école m’enlève une bonne épine du pied, mais il y a des fois comme aujourd’hui où je dois réussir à trouver des alternatives aux impondérables.

Mon audience terminée, je sort saluer quelques jurés et l’avocate qui a eu gain de cause aujourd’hui, la félicitant de son travail de qualité. Une fois les mains serrées, je file à ma voiture tout en retirant ma robe, et appelle directement la jeune Sterling. Je les rejoins au parc sans tarder, puisque c’est là qu’elles ont décidé de passer du temps après la sortie de l’école. Le moment préféré de Mae qui adore se dépenser sur les jeux prévus à cet effet. Je repère Olive sur un banc, et la rejoins, un large sourire sur les lèvres. « Mon dieu, merci de m’avoir dépannée… t’imagines même pas comme tu m’as sauvé la mise ! » que je dis en lui offrant une accolade chaleureuse. Je m’installe près d’elle sur le banc en soupirant, cherchant ma fille du regard. « Ça s’est bien passé ? » Je sais comme elles s’adorent toutes les deux, Mae a même tendance à demander qu’Olive vienne la garder même les soirs où Lenny et moi sommes à la maison, c’est pour dire…

@Olive Sterling

my favorite solution
@Kayna Anderson ☆ crédit/lovelykristenbell

Voilà que la jeune Sterling mène une vie bien différente depuis quelques mois. Dernièrement, elle a le nez plongé dans les bouquins, à apprendre un nouveau métier qui elle l'espère, la comblera. Elle n'a aucune idée de ce qui l'attend dans son avenir, mais elle est prête à mettre toutes les cartes entre ses mains pour réussir. Pour prouver une bonne fois pour toute que oui, elle est capable de prendre les bonnes décisions, mais surtout qu'elle est capable d'accomplir des choses par elle-même. Cette nouvelle Olive débarque tout juste dans le coin, mais elle a l'impression de mieux respirer ainsi, sans les contraintes de la pression de ses proches pour devenir quelqu'un qu'elle ne serait pas. Enfin, elle prend son destin en main et ça fait du bien. Bien évidement, il y a des choses qui changent jamais, et c'est très bien aussi comme ça. Olive, elle tient juste à remettre un peu d'ordre dans sa vie, mais au point d'oublier complétement qui elle est, du moins, ce qu'elle peut enfin être. Disons qu'elle respire bien mieux maintenant.

Le message de Kayna arrive alors qu'elle potasse depuis des heures. Difficile de s'en échapper quand il n'y a aucune autre distraction possible, alors forcément Olive ça la soulage de voir que c'est le moment de mettre un peu son cerveau au repos. Elle accepte sans le moindre mal de venir récupérer Mae à l'école et de s'en occuper jusqu'à l'arrivée de la blonde. Comme toujours, Olive est au rendez-vous quand on a besoin d'elle, et cela, ça ne changera jamais. Et puis, elle le fait avec tellement de plaisir que ça ne lui coute absolument rien de sortir de son appartement trop silencieux pour rejoindre l'extérieur. Elle est davantage heureuse de retrouver la jeune Anderson pour partager un moment privilégié. Ce n'est pas grande chose finalement, tout au plus quelques heures à profiter de l'extérieur pour le bonheur d'une enfant.

L'après-midi est doux et Olive est ravie de pouvoir en profiter avant de retourner chez-elle pour reprendre son court de vie très studieux. Cette pause est la bienvenue dans son trait de vie trop régulier en ce moment. Mae est au ange de pouvoir profiter du grand air également, ce qui comble doublement la baby-sitter. Olive, elle ne voit même pas le temps passer alors qu'elle s'amuse avec la petite-fille à différentes activités au parc de la ville. Les fesses sur un banc, Olive remarque la silhouette de la mère quelques secondes avant qu'elle ne se pointe à ses côtés, si bien qu'elle se relève pour venir la prendre dans ses bras. « Mon dieu, merci de m’avoir dépannée… t’imagines même pas comme tu m’as sauvé la mise ! » - « Ce n'est pas grand chose, et ça me fait plaisir. » Cela n'avait jamais été une contrainte pour Olive que de se rendre disponible pour dépanner Kayna. Que ce soit au dernier moment ou non. L'avantage c'est que la jeune Sterling n'a pas un planning très serré pour refuser. « Ça s’est bien passé ? » - « Parfaitement, ta fille est un amour alors difficile d'imaginer le contraire. » Olive n'avait jamais eu aucune difficulté à garder Mae. Ce petit bout est un rayon de soleil dont Olive est complétement accro. « Elle m'a même demandé si c'était possible de ne pas te dire où nous étions pour que tu viennes le plus tard possible. » La brune se mit à rire avant de grimacer. « Je crois qu'elle apprécie de pouvoir me mener par le bout du nez. » Un nouveau rire avant qu'elle ne reporte son attention sur la petite frimousse qui se balance gaiement sur une balançoire. « Comment a été ta journée alors ? » Elle imaginait facilement que les journées de Kayna soient assez rythmées pour ne jamais s'ennuyer.

Je hâte le pas une fois dans le parc, le regard balayant l’entièreté des environs. J’ai demandé à Olive de venir s’occuper de Mae tellement au dernier moment que je m’en veux un peu, alors je préfère la libérer au plus tôt, même si je sais que ça ne sera pas au goût de ma fille. J’ai vraiment cette sensation de vivre à cent à l’heure. Heureusement, depuis que j’ai été opérée du coeur, je ne sens plus cette été de Damoclès au-dessus de ma tête, et c’est un poids qui était plus lourd que je ne voulais bien l’admettre. Tout en marchant d’un pas rapide sur les allés gravillonnées, je me maudis de ne pas avoir prévu de chaussures de rechange dans ma voiture - ce que je fais le plus souvent- parce que mes talons risquent de me faire faux bond d’une minute à l’autre. Je suis habituée, rien n’y paraît.

Je trouve finalement la jeune Sterling sur un des bancs qui bordent l’espace de jeux pour enfant. Elle se lève et je la prends tendrement dans mes bras. Je ne perds pas une seconde pour la remercier d’avoir pu se rendre disponible. « Ce n'est pas grand chose, et ça me fait plaisir. » Je sais qu’elles s’adorent toutes les deux, mais Olive a une vie à vivre, et je sais qu’elle pourrait ne pas être disponible à chaque fois que je lui demande comme ça au dernier moment. « T’es un ange. » Je m’installe près d’elle en profitant d’un temps de répit avant que la tornade ait remarqué ma présence. Je sais déjà qu’elle viendra me sauter dessus avant de repartir en espérant que je l’oublie une heure ou deux, pour qu’elle puisse continue de jouer avec ses copines et copains. Je demande à la jeune femme si ça s’est bien passé, plus comme un automatisme, parce que je sais qu’avec elle tout se passe toujours bien. « Parfaitement, ta fille est un amour alors difficile d'imaginer le contraire. » Je penche un peu la tête sur le côté, amusée. Un amour oui, mais vu son énergie, elle en a découragé plus d’une avant Olive. « Elle m'a même demandé si c'était possible de ne pas te dire où nous étions pour que tu viennes le plus tard possible. » Cette fois je ris, parce que c’est tout à fait son genre et que ça ne m’étonne pas le moins du monde. « Je crois qu'elle apprécie de pouvoir me mener par le bout du nez. » Je lui adresse un sourire tendre et hoche la tête, parce que je ne vais pas lui mentir, Mae adore ça. « Je te rassure, c’est pas que toi. C’est le monde entier qu’elle mène par le bout du nez ! » Je ne sais pas de qui elle tient ça d’ailleurs, je n’ai jamais eu cette énergie, et je n’imagine pas Leo comme ça en étant petit non plus, même si je n’en sais trop rien au final. Quoi qu’à en voir son fils cadet, ça ne serait pas si étonnant.

« Comment a été ta journée alors ? » Je soupire immédiatement, en guise de première réponse à chaud. « Intense, comme souvent. » Parce que mon boulot est intense, et que même si je n’ai pas des audiences difficiles comme cette d’aujourd’hui tous les jours, il n’en reste pas moins que ce métier est difficile émotionnellement parlant. J’ai les épaules solides, mais il y a des fois où c’est plus dur que d’autres. « Mais j’adore mon métier, on va dire que c’est un avantage. » Je lui offre un sourire, sachant très bien qu’elle peine à trouver quelque chose qui lui donne le sentiment de se sentir bien dans un travail. « Et toi, tu en es où de ce côté là ? » Depuis près d’un an qu’elle travaille avec nous, nous avons pu discuter quelques fois, elle s’est confiée sur ses interrogations. Et même si je ne suis ni psy ni coach de vie, j’essaie quand même de la motiver, la rassurer, l’aider du mieux que je peux. « Tu sais que si tu as besoin de quoi que ce soit tu peux me demander, hein ?! »

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@Kayna Anderson ☆ crédit/lovelykristenbell

Il faut dire que sans le vouloir, Kayna a été une bouée de sauvetage pour Olive, puisqu'elle était à l'époque dans une mauvaise passe. C'est le baby-sitting qui a fait sortir l'agneau de la bergerie alors que tout allait au plus mal pour l'Australienne. Le retour de Kayna dans la vie d'Olive a été une bénédiction, le premier pas de quelque chose en tout cas de nouveau pour elle. Alors oui, aujourd'hui elle ne pourrait refuser d'être présente pour la mère de famille quand besoin est. Elle ne pourrait trouver une excuse alors que clairement le temps libre, ce n'est pas vraiment ce qui lui manque. Bien sûr beaucoup de choses sont différentes depuis le première contact avec Kayna, aujourd'hui les choses sont disons un peu plus faciles pour Olive, mais cela ne change rien au fait qu'elle adore sincèrement cette famille et que passer du temps avec Mae est un véritable plaisir. « T’es un ange. » Elle le fait avec tout son cœur Olive, ce n'est aucunement une corvée, bien au contraire. Et il faut dire que la petite fille lui rend parfaitement bien les choses. Ce qu'Olive n'hésite pas à dire à la mère, un large sourire sur le visage. « Je te rassure, c’est pas que toi. C’est le monde entier qu’elle mène par le bout du nez ! » Olive émit un rire tendre à cette réalité. « Elle est très maline en tout cas. » Et de cela, elle a tout de Kayna sans aucun doute. Cette petite fille est un amour, mais qui sait obtenir parfaitement ce qu'elle veut. Bon, même s'il faut bien avouer qu'Olive n'a aucun mal à accepter l'ensemble des demandes de Mae, dans la limite du raisonnable évidement.

« Intense, comme souvent. » Olive ne peut se mettre à la place de la jolie blonde, elle peut seulement compatir et comprendre ce qu'elle doit vivre au quotidien. Si bien qu'elle pose une main délicate sur le bras de son amie. « Mais j’adore mon métier, on va dire que c’est un avantage. » - « Il parait que finalement, c'est le plus important. J'veux dire, d'aimer ce que l'on fait, et de le faire avec passion. » Ce que pour l'instant, Olive n'avait eu la chance de connaitre puisque jusqu'à présent, elle avait fait ce que les autres voulaient. Elle apprenait à composer par elle-même seulement depuis quelques mois. A décider de suivre une formation pour devenir ce qu'elle voulait être et non ce qu'on attendait d'elle. Bien sûr, ce n'était pas une étape facile, mais elle voulait montrer à chacun qu'elle était capable de trouver sa propre voie sans qu'on lui force la main. « Et toi, tu en es où de ce côté là ? » - « Le diplôme est pour juin, je ne sais pas encore ce que ça pourrait donner, mais j'aime assez ce que je fais en tout cas. » La formation est difficile, mais réellement intéressante. Après tout, c'est la première fois qu'Olive met les pieds dans le domaine de l'administratif, donc forcément elle a encore pleins de choses à apprendre avant d'être qualifiée. « Mais ça me plait vraiment. » Et c'est une certitude. Elle ne sait évidement pas encore si elle a fait le bon choix, mais ça lui semble sur la bonne voie. « Tu sais que si tu as besoin de quoi que ce soit tu peux me demander, hein ?! » Olive tourne son visage vers la jeune femme, laissant un sourire s'installer sur ses lèvres. « Et je te remercie infiniment pour cela. » L'Australienne n'osera jamais embêter qui que ce soit avec cette nouveauté qu'elle s'impose, mais elle apprécie de savoir qu'au besoin, elle aura quelqu'un vers qui se tourner. « Tu n'es pas pressée ? » Elle pince ses lèvres avant de chercher du coin de l’œil la petite fille. « Je ne voudrais pas te retenir, si tu veux profiter de retrouver ta famille tu sais. » Olive se doutait que Kayna avait déjà eu une rude journée, et elle n'avait certainement pas envie de parler de la pluie et du beau temps dans un parc à enfants avec la baby-sitter. Olive ne voulait pas la retenir inutilement si elle n'en avait pas envie en tout cas, même si de son côté, elle était ravie d'avoir un petit moment avec la blonde.

« Elle est très maline en tout cas. » Je lève les yeux au ciel en riant, parce que oui, c’est une petite crapule très intelligente, qui sait comment mener son monde. Avec son sourire ravageur, et ses petits yeux pétillants, il y a de quoi craquer. Un vrai mélange entre son père et moi, même si je m’efforce de voir le moins possible la ressemblance avec son géniteur.

Olive me demande comment s’est passée ma journée. Comme elle s’en doute - puisque j’ai fait appel à elle au dernier moment - elle a été intense, mais je n’ai pas à me plaindre étant donné que c’est un métier passion. J’ai cette vocation depuis toujours, et je sais à quel point c’est une chance que d’autres n’ont pas. Olive par exemple a eu du mal à trouver une voie qui lui plaise, et il se peut que ça change encore. Elle est jeune, elle a le temps de trouver quelque chose dans lequel elle puisse s’épanouir. Et de nos jours, on ne garde que rarement un métier toute une vie, je trouve que c’est plutôt rassurant d’y penser pour ne pas se mettre trop de pression. « Il parait que finalement, c'est le plus important. J'veux dire, d'aimer ce que l'on fait, et de le faire avec passion. » Je hausse un peu les épaules, sans prendre les choses trop à la légère, je préfère nuancer ses propos. « Je crois que ça dépend assez des gens, en réalité. Il y a des personnes qui ont un métier juste pour subvenir à leurs besoins, et ils mettent plus d’énergie dans leur vie personnelle. Et il y a des gens qui cherchent un métier qui leur permettra de s’épanouir. Les deux sont louables. » J’essaie par mon discours de lui faire comprendre qu’il n’y a pas de bonne voie à trouver, seulement celle qui lui convient.

Je lui demande alors où elle en est, et me ravis de sa réponse. « Le diplôme est pour juin, je ne sais pas encore ce que ça pourrait donner, mais j'aime assez ce que je fais en tout cas. Mais ça me plait vraiment. » Je lui offre un sourire, parce que je sens qu’à la fois elle a l’air de vouloir de s’en persuader, et à la fois elle est quand même contente de ce chemin qu’elle emprunte. Peut-être est-ce nuancé par la peur de ne pas trouver ce fameux métier passion qui pourrait l’animer. Je reste à son écoute, et lui laisse la porte ouverte si elle a des questions. Je ne suis pas la voie de la raison, j’ai juste un peu plus d’années au compteur, et si je peux partager mon expérience, c’est avec plaisir. « Et je te remercie infiniment pour cela. Tu n'es pas pressée ? Je ne voudrais pas te retenir, si tu veux profiter de retrouver ta famille tu sais. » A nouveau je la regarde et lui offre un sourire, face à tant de respect et de bienveillance. Olive est définitivement quelqu’un de bien, je n’en ai jamais douté, mais j’ai toujours un peu peur que les gens abusent de sa gentillesse, que je fais en sorte de ne pas enter dans cette case. « Oula non, j’ai couru toute la journée, je ne suis plus pressée de rien ! » Je ris et ajoute « C’est l’estomac de Mae qui viendra crier famine et qui signera l’heure du départ. En attendant, tant qu’elle se dépense, ça évite de jouer le diable de Tasmanie à la maison. » Cette enfant est une vraie tornade, et la voir se dépenser me rassure sur le reste de la soirée, alors que mon énergie n’est pas à son maximum en cette fin de journée. « J’espère que tu n’es pas trop le nez plongé dans tes bouquins, et que tu prends le temps de sortir un peu, bouger et te changer les idées… hum ? » Parce que c’est la pire des choses, et pour le coup, je parle en connaissance de cause. C’est comme ça que j’ai failli louper ma 3ème année de médecine, à m’épuiser aux révisions.

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@Kayna Anderson ☆ crédit/lovelykristenbell

« Je crois que ça dépend assez des gens, en réalité. Il y a des personnes qui ont un métier juste pour subvenir à leurs besoins, et ils mettent plus d’énergie dans leur vie personnelle. Et il y a des gens qui cherchent un métier qui leur permettra de s’épanouir. Les deux sont louables. » Olive arrive à parfaitement saisir les mots de la jeune femme. Après tout, elle a été exactement dans cette situation il y a encore peu de temps. Ce n'est que depuis quelques mois que les choses sont différentes pour elle. Du moins, c'est depuis peu qu'elle a décidé de faire ce qui la passionne et non ce qu'on attend d'elle juste parce que c'est sympa sur le cv et qu'il y a une bonne paye à la fin du mois. De toute manière, Olive est persuadée que l'argent ne fait pas le bonheur, la preuve, elle a eu la chance de pouvoir survivre avec un fond personnel assez médiocre et quelques occasions par-ci, par-là de s'en sortir financièrement. « J'suis curieuse, tu te situe dans quelle catégorie toi? » Il n'est pas question d'acculer Kayna avec ce type de question, mais simplement de connaitre son positionnement sur sa propre réflexion. Olive est sincèrement curieuse d'avoir l'avis de son amie.

Olive se sent plus légère avec son parcours professionnel, si bien qu'elle ne rechigne plus tant que cela à en parler ouvertement. Avant ce jour, cela aurait été une véritable bataille pour obtenir des informations sur sa vie professionnelle, mais maintenant, c'était bien plus facile et surtout, ce n'était pas un secret, ni un mensonge. Elle se sent plus épanouie que jamais dans cette décision de reprendre des études pour changer de voie professionnelle. Ce n'est évidemment que le début, mais cela semble s'annoncer plutôt bien pour elle, alors autant en profiter tant que c'est là. Et puis, elle apprécie sincèrement de pouvoir en discuter avec Kayna, au moins elle sait qu'elle n'aura aucun jugement de la part de son amie et qu'elle sera même de bons conseils en cas de besoin. Olive, elle s'inquiète surtout de prendre plus de temps que nécessaire à la jolie blonde. « Oula non, j’ai couru toute la journée, je ne suis plus pressée de rien ! » Elle est rassurée par les mots de l'avocate et elle se radoucie sur son banc. « Ouf tant mieux. » Elle n'aurait pas voulu la retenir plus que de raison autrement. « C’est l’estomac de Mae qui viendra crier famine et qui signera l’heure du départ. En attendant, tant qu’elle se dépense, ça évite de jouer le diable de Tasmanie à la maison. » Ce qui laisse un peu de temps avant le départ alors. « Je comprends, alors c'est parfait » Parce qu'elle aurait sincèrement regretté de ne pas avoir plus de temps avec Kayna autrement.

« J’espère que tu n’es pas trop le nez plongé dans tes bouquins, et que tu prends le temps de sortir un peu, bouger et te changer les idées… hum ? » Olive lève lentement les yeux au ciel. « Pour être sincère, je me permets très peu de distraction. » Parce que c'est une bosseuse Olive qui n'a pas envie de perdre une seule minute avec des futilités. « J'ai peur de rater des choses importantes en quittant mes livres. » Comme si une sortie à l'extérieur lui effacerait la mémoire. « Mais c'est provisoire, promis. » Dans quelques temps, elle partirait en week-end avec sa meilleure amie pour profiter de la beauté de noël, mais surtout d'une pause bien méritée. « Un week-end de détente loin des cahiers m'attend dans quelques semaines. » Elle rit avant d'hausse longuement les épaules comme pour s'excuser de ne pas pouvoir faire mieux.

Je lui offre un instant philosophique, parce que je pense qu’il est important de déculpabiliser les plus jeunes sur leur avenir professionnel. Quand j’étais gamine, je voyais les adultes séparés en deux camps adverses. Ceux qui avaient la passion de leur métier et qui trimaient peu importe le salaire à la fin du mois, et ceux qui allaient travailler à reculons sans imaginer qu’ils pouvaient changer de voie en cours de vie. Aujourd’hui les choses ont changé, les mentalités évoluent, et il est même assez rare de voir quelqu’un poursuivre le même boulot toute une vie. « J'suis curieuse, tu te situe dans quelle catégorie toi? » demande la jeune femme, visiblement intéressée par la réponse. Je lui offre un sourire sincère. « Moi j’ai la chance d’avoir pu atteindre mon objectif, et d’avoir un métier qui me passionne. Mais je sais qu’on est assez peu à avoir cette chance de se sentir bien dans un boulot aussi rapidement. Certains doivent essayer plusieurs voies avant de trouver la leur. » Je pose ma main sur son bras dans un signe se voulant rassurant. « Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise voie. Il n’y a que des opportunités. » Et en disant ça, je me rends compte que je parle comme un vieux sage, ce qui me fait rire. « Pitié dis moi de me taire au lieu de me prendre pour le Dalaï Lama ! » Autant se prendre à la dérision. Mais si je peux lui apporter la part de sagesse qui réside en moi, et la rassurer quant à son avenir professionnel, je le fais sans hésitation.

Je la rassure quant à mon emploi du temps de ce soir, et lui laisse l’opportunité de discuter un peu plus longuement si elle en ressent le besoin. Et pour lui ouvrir la porte à l’échange, je lui demande si elle arrive à se distraire parfois. « Pour être sincère, je me permets très peu de distraction. » Une petite moue prend place sur mon visage en entendant ses mots. « J'ai peur de rater des choses importantes en quittant mes livres. » Ça, je peux le comprendre, j’étais pareille l’année où j’ai bien failli raterais examens à cause d’un burn out. « Mais c'est provisoire, promis. Un week-end de détente loin des cahiers m'attend dans quelques semaines. » « Un week end ! » Je lève les yeux au ciel exagérément. « Fais attention quand même à ne pas trop abuser sur la détente hein ! » Je me moque d’elle gentiment, ce n’est pas du tout pour être méchante au contraire, plutôt pour dédramatiser les choses. « Tu sais, le cerveau a besoin d’être oxygéné pour fonctionner correctement. Si tu lui en demandes trop il va te péter une durite et tu pourras plus rien lui faire avaler. » Je hausse cette fois les épaules, parce que ce ne sont peut-être que des conseils à la volée, mais je sais de quoi je parle. « C’est un muscle qu’il faut éviter de froisser. C’est pas des conneries ! » Dit comme ça c’est assez drôle il faut bien l’admettre, mais c’est une réalité. « C’est cool en tout cas pour le week end. Vous partez où ? Si c’est pas trop indiscret…? »