take my hand and don't you ever let go
crédits/ lilyresources & youngfcs
@Helen Stenfield 11/2024 - st vincent hospital

’’Bonjour, mademoiselle…’’ sur le seuil de la chambre, Yasmin corrobore son arrivée en soulevant sa main libre pour cogner contre la porte déjà ouverte, juste pour attirer l’attention de celle qui se prépare à quitter son nid hospitalier pour retrouver le confort de son appartement. Voilà dix jours que la lieutenant lui rend régulièrement visite — pas aussi souvent qu’elle le voudrait, mais même si ses obligations policières et sa fille ne lui ont pas facilité la tâche, la brune s’est évertuée à venir quotidiennement et, quand elle ne pouvait vraiment pas contredire son emploi-du-temps, elle tâchait de combler son absence par des sms et des appels, afin de maintenir le lien avec celle qui est… Elle ne sait pas trop quoi. Il n’y a pas de nom spécifique mais elle ne cherche pas particulièrement à en poser un, ne pensant pas nécessaire de chercher plus loin que ce qu’elles ont présentement : un lien concret et particulier qui s’est imposé de lui-même, à tel point qu’elle est la personne désignée pour ramener Helen chez elle. ’’Prête ?’’ elle le demande en s’avançant d’un pas, son autre main, jusqu’ici cachée dans son dos, se rapportant sur le devant de sa cuisse pour dévoiler un bouquet de fleurs colorées — des roses multicolores avec des feuillages verts, assemblées dans un papier transparent légèrement pailleté. ’’C’est pour toi…’’ elle se sent conne de le préciser — comme si elle allait rapporter des fleurs pour l’infirmière — alors elle mordille le coeur de sa lèvre inférieure en zieutant sur son offrande, songeant qu’elle aurait peut-être dû prendre un peu plus gros, parce qu’Helen risque de le trouver ridicule, son bouquet, non ?

Désireuse de préserver son assurance, qui chancèle un peu face à la chirurgienne, Yasmin équilibre son sourire flanchant en abandonnant son bouquet sur la table, effectuant une dernière traversée afin de se rapprocher de la demoiselle, en glissant ses mains dans les poches arrières de son propre jean, laissant entrevoir son holster ainsi que son arme de service. ’’Tu veux que je t’aide à emballer tes affaires ?’’ songeant que la tâche doit être ardue avec son bras en écharpe, elle se propose en penchant légèrement son menton sur le côté, laissant tout un pan de sa chevelure tombé sur son épaule, comme un rideau qui cacherait toute la moitié de son profil. ''Est-ce que tu veux qu'on s'arrête à la pharmacie pour tes médicaments ? Je ne suis pas pressée...'' elle le fait savoir en relevant le menton vers elle, un sourire discret flottant sur ses lèvres qui n'osent pas trop en dire. Pas encore.

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@Helen Stenfield 11/2024 - st vincent hospital

Le plafond de l'hôpital se présentait sous ses yeux à chacun de ses réveils depuis une dizaine de jours, et aujourd'hui marquait la fin de ce séjour. Enfin. Helen avouait en avoir marre d'être dans ce lit horriblement froid et inconfortable. Elle rêvait de retrouver son lit à baldaquin, le moelleux de son matelas, de son oreiller, ainsi que la compagnie de Miketi. Le St Vincent, comme n'importe quel autre hôpital, était impersonnel, aseptisé, froid, et elle regrettait beaucoup la chaleur de son appartement, généreusement offert par son meilleur ami. Après lui avoir proposé un nombre incalculable de fois de revenir là-bas avec elle, Helen s'était faite à l'idée qu'elle rentrerait seule à l'appartement, puisque le souhait d'Izan restait toujours le même : il ne voulait plus vivre dans ce lieu qui avait accueilli sa dernière histoire d'amour. Elle pouvait le comprendre et respectait sa décision, même si elle ne se cachait pas ressentir de l'appréhension à l'idée de se retrouver seule... et pourtant, la chirurgienne agissait en totale contradiction avec ses pensées. Helen n'avait prévu personne qu'elle quittait les lieux aujourd'hui, excepté à Yasmin, avec qui elle parlait très régulièrement. La policière s'était arrangée pour lui rendre visite dès que possible, autrement, les deux jeunes femmes discutaient par sms, ou elles avaient aussi pris l'habitude de s'appeler, s'endormant même de temps en temps avec la voix mélodieuse de l'autre au bout du fil. Leur relation prenait une tournure douce et délicate, beaucoup moins portée sur la drague et la sensualité comme au bal d'halloween, pour la simple et bonne raison qu'elles savaient. Yasmin et Helen savaient qu'elles se plaisaient mutuellement, qu'un lien indescriptible les reliait, et qu'elles n'avaient pas besoin de se dire explicitement qu'elles voulaient se dévorer l'une et l'autre. A cause de l'environnement et de la situation, une parenthèse s'était offerte à elles, sans pour autant détruire cette attirance évidente. « Bonjour, mademoiselle… » - « Bonjour, madame la policière. » Lorsque son regard se posa sur la policière, cette dernière pouvait facilement comprendre à quel point elle continuait de l'attirer, sans pour autant céder à quoique ce soit. Pourtant, Helen avait souvent été tenté, sans jamais oser franchir le pas. Pas ici, pas à l'hôpital, qui restait encore aujourd'hui son lieu de travail. « Prête ?» Helen était en train de rassembler ses affaires sur son lit avant qu'elle ne soit complètement envoutée par la présence de la jeune femme, à qui elle répondit d'un hochement de tête. A aucun moment, la chirurgienne ne s'attendit à voir sortir un bouquet de fleurs de derrière son dos. La beauté du geste, et du bouquet, firent écarquiller ses yeux, alors que la policière lui chuchotait suavement qu'elle le lui offrait. Emue, la chirurgienne se mordilla nerveusement la lèvre inférieure, alors qu'elle observait le bouquet de roses qui lui donnait une raison supplémentaire de laisser son cœur tambouriner sauvagement contre sa poitrine. « Il est magnifique... il ne fallait pas... » Des fleurs, elle en avait déjà reçu bien des fois, à titre personnel ou même professionnel, mais l'initiative de Yasmin était de celle que son cœur se souviendrait toujours, à cause de ces sentiments qui faisaient tout doucement leur nid en elle. De la tendresse, de l'attachement, pour ne pas citer autre chose qui lui aurait fait énormément peur quelques semaines plus tôt, juste après sa séparation avec Winston. « Merci... » Helen ne se cachait pas se trouver beaucoup plus entreprenante et moins intimidée par téléphone, et elle aurait tellement aimé oser venir lui déposer un baiser sur la joue pour la remercier... à la place, elle la laissa se rapprocher d'elle, tout en reprenant la tâche qu'elle s'était elle-même confiée avant l'arrivée de la brune.

« Tu veux que je t’aide à emballer tes affaires ?» Helen comprenait pourquoi la question lui était posée, et elle n'en voulait pas à la policière de vouloir l'aider. Sauf qu'elle refusa silencieusement sa proposition, préférant être la seule à toucher à sa petite lingerie pas très attirante pour un séjour à l'hôpital. D'ailleurs, si elle s'était arrangée pour tout bien plier avant qu'elle n'arrive, Helen se retrouva finalement à tout envoyer valser dans son sac de voyage. Plus vite elle était prête, plus vite elle quitterait cet endroit qui finissait par la déprimer. « Est-ce que tu veux qu'on s'arrête à la pharmacie pour tes médicaments ? Je ne suis pas pressée...» Elle était parfaite, Yasmin, à proposer si justement les choses. Helen se sentit capricieuse à refuser une nouvelle fois de la tête, mais à juste titre à ses yeux : « L'infirmière m'a donné une plaquette d'avance pour chaque médicament, alors je t'avoue que j'ai juste envie de retrouver mon appartement maintenant... » C'était vraiment le plus important à ses yeux maintenant : retrouver la sécurité de son chez-elle. « On pourra y aller dans la semaine... » Parce qu'en sortant de l'hôpital, Helen espérait vivement qu'elles continuent de se voir autant qu'elles le faisaient, si ce n'était plus... « On peut y aller, j'ai déjà signé la décharge...» Elle voulait sortir, point, alors elle s'empara du bouquet de fleurs, tandis que la policière lui proposait galamment de lui porter son sac. Cette fois-ci, Helen n'avait pas d'autres choix que de lui donner son accord, puisqu'elle était incapable de s'emparer des deux. Les deux jeunes femmes quittèrent alors cette pièce qui avait vu leur complicité se développer encore un peu plus, longèrent les couloirs qui menaient jusqu'aux ascenseurs. A l'intérieur, la chirurgienne ne résista pas à la tentation de poser la question : « Tu... tu es venue avec ta voiture personnelle ? » La question du trajet l'avait beaucoup faite cogiter, et il était indéniablement plus facile de se rendre à Bayside en voiture. Malheureusement, avec l'accident, Helen se sentait bien plus fébrile à l'idée de rentrer de nouveau dans cette cage métallique qui avait bien falli l'arracher à la vie. Le stress s'emparait d'elle rien qu'à l'évocation du mot voiture, mais il lui fallait bien rentrer chez elle. Les transports en commun la fatigueraient de trop, donc Helen savait qu'elle n'avait pas vraiment le choix...