Hearts on a roller-coaster
crédit gif - harlivygifs & georgiexx
Phenix Monroe & @Lennox Edlund Parc d'attractions Dreamland, Redcliffe

8 juin 2024

Je suis dans la merde. Genre... vraiment. Parce que ce petit sourire, là, qui est incrusté sur mon visage depuis que Lennox a commencé à m’écrire des messages, n'est annonciateur que de mauvaises nouvelles. D'une, ça me déconcentre et m’empêche de faire mon travail correctement. De deux, les histoires d'amour au travail, ce n'est jamais une bonne idée. De trois... je connais la réputation de Lennox. Ce ne sont que des rumeurs, évidemment, mais il paraît que c'est le genre de mec à s'endormir dans les bras d'une personne et à se réveiller dans les bras d'une autre - techniquement, j'imagine mal comment c'est possible à moins de posséder le don d’ubiquité, mais ce type a quelque chose de d'ensorcelant, alors ça ne m’étonnerait pas qu'il ait les ressources nécessaires. Une baguette magique, peut-être ? ... Non, j'veux pas savoir. Enfin, pas tout de suite.

Quoique. Si je me mentalise dès le départ, que je me convaincs que cette relation se limitera aux plaisirs charnels, j'aurai plus de chance d'en ressortir indemne. Mais pour ça, il faudrait qu'il arrête d’être aussi mignon. Les petites remarques adorables, les compliments, les sourires qu'il glisse à chaque croisement dans le couloir, c'est trop pour mon petit cœur. J'ai essayé de me montrer ferme, de ne pas céder... mais j'ai quand même fini par lui filer mon numéro. Grossière erreur. Si j’étais incapable de ne pas fondre en sa présence, comment je suis censé rester de marbre quand il flirte comme un pro ? J'ai l'impression de me battre contre moi-même, tiraillé entre l'envie de le voir et celle de rester le plus loin possible de son sourire désarmant. Je n'ai pas résisté longtemps. Sous couvert de vouloir "lui parler en face-à-face," c'est moi qui ai précipité ce premier date. Parce que je sais que si on continue de discuter un peu chaque jour, si ça devient une habitude... je vais m'attacher. Alors que si on se voit directement et qu'on couche ensemble, je pourrai enfin passer à autre chose ? Vous voyez : ma logique est implacable.

Vêtu d'une veste noire par-dessus un T-shirt blanc - simplicité, classe, sophistication - je dévale les marches de l'immeuble en vérifiant l'heure pour la dixième fois. C'est rare, mais ça arrive : je suis en avance de deux minutes. La météo semble plutôt clémente pour le moment, malgré une petite brise qui me fait légèrement frissonner. Mains dans les poches, je me perds dans mes pensées en observant les arbres du parc juste en face, jusqu’à ce qu'une voiture ralentisse le long du trottoir. Un coup d'oeil sur la banquette arrière, et mon cœur rate un battement. Le voilààà... Je me penche pour ouvrir la porte et me glisse à ses cotés en espérant ne pas avoir eu la main trop lourde sur mon parfum.

"Alors, prêt pour les montagnes russes, Edlund ?"

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@Phenix Monroe & Lennox Edlund Parc d'attractions Dreamland, Redcliffe

8 juin 2024


Planté au centre de l'aire ouverte de son appartement, Lennox tournait sur lui-même en observant les lieux. Une tornade. Une putain d'tornade était passée ici et il comprenait mieux maintenant pourquoi on leur attribuait des prénoms. Celle ayant ravagé le salon, la cuisine et la salle à manger porterait fièrement le sien. Ses pupilles s'arrêtèrent sur le large canapé jaune moutarde, sur lequel s'éparpillaient chaises, boîtes, chaudrons, et il se rappela vaguement avoir voulu faire un château de 'cartes' à l'aide de tout ce qui lui tombait sous la main. La douleur lancinante à son épaule, elle, lui rappela qu'il l'avait ensuite escaladé et qu'il s'était pris le plancher avant d'en atteindre le sommet. Les champignons magiques d'hier étaient visiblement de la bombe. Il sifflota en se donnant des petites tapes sur le ventre et s'arma de courage. Y'avait du boulot.

Spotify à on (ceux qui faisaient du ménage sans musique tonitruante étaient clairement des psychopathes), les rideaux grands ouverts pour profiter du soleil timide et à poil pour en absorber le maximum de vitamine D, il était paré pour nettoyer ce désastre avant l'arrivée de son Uber.

"Look at him, ah! Look at me. That boy is bad and honestly, he’s a wolf in disguise. But I can't stop staring in those evil eyes. Gaga ma queen, t'es une putain d'génie."

Arrêtant sa corvée à tout bout de champ pour chanter dans un micro (parfois un soulier, parfois une télécommande, parfois simplement invisible) et faire quelques pas de danse, il n'eut pas le temps de complètement tout ranger, mais le résultat lui convenait somme toute. Il n'était pas du tout certain que sa date se terminerait chez lui, mais dans le doute...

Douche rapide, brossage de dents après deux clopes back à back à la fenêtre, son cellulaire annonça l'arrivée du chauffeur et, une figure de karaté inutile plus tard, Lennox traversait l'appartement. Il attrapa son blouson et l'enfila par dessus une chemise bleue froissée qui elle était ouverte sur un t-shirt où était écrit en paillettes multicolores « Do not read the next sentence…» puis, plus loin «You little rebel I like you ». Le téléphone glissa dans la poche arrière de son jean délavé, l'homme glissa sur ses chaussettes violettes jusqu'à la salle de bain pour un dernier check up dans le miroir, puis, satisfait, reprit la glissade jusqu'à l'entrée. La porte claqua derrière lui dès que ses convers furent lacés, sans avoir oublié les surprises qu'il réservait à Phenix.

"Jimmy, mon pote!"

"Yo Lennox. C'est rare que j'te vois en plein jour... Qu'est-ce qu'tu fous à t'asseoir derrière?"

"On passe chercher ma date avant l'parc et à ce sujet, j'ai un service à te demander."  

Après la demande et un fou rire du conducteur qui enfila de bon coeur la casquette de chauffeur trouvée dans un vide-grenier, Lennox s'activa pendant la route à accrocher la petite boule disco (dénichée au même endroit) au plafond. Il y parvint juste au moment où la voiture ralentissait et se pencha pour regarder où habitait Phenix.

"Ouh, c'est qu'il est beau comme un coeur ton mec."

"Et adorable, et sexy, et tu l'as pas vu de dos et...Phenix!" L'accueillant d'un large sourire, il pencha la tête et le regarda à travers ses cils. "Fuck yeah." Jimmy le salua d'un 'monsieur' très sobre s'il ne s'agissait pas du rire qu'il retenait et démarra la playlist demandée par son client régulier. D'une pichenette, celui-ci fit tourner la boule au dessus d'eux qui éclaboussa l'habitacle de ses éclairs argentés. "C'est peut-être pas une limo, mais on fait c'qu'on peut." Il donna une légère caresse sur la cuisse de Phenix, tout content de lui. "Ça fait changement d'te voir sans uniforme." Il le détailla de la tête aux pieds, sans gêne et appréciateur, puis, en détectant l'odeur qu'il dégageait, se pencha dans son cou. "Tu sens bon. Mais ça c'est pas nouveau."

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Phenix Monroe & @Lennox Edlund Parc d'attractions Dreamland, Redcliffe

Qu'est-ce que c'est que cette mise en scène ? Il veut que je fasse un arrêt cardiaque direct, alors que le date vient à peine de commencer ? Cause du décès : overdose de mignonnerie. Je pose des regards émerveillés dans l'habitacle qui semble animé d'une tornade de paillettes, un sourire bêta aux lèvres. "J'ai comme l'impression que t'es le genre de mecs qui aime faire des surprises, j'me trompe ?" Ça tomberait bien : je suis le genre de mec qui adore qu'on lui en fasse. La caresse de sa main sur ma cuisse provoque un émoi particulièrement aigu dans ma poitrine en dépit de la dimension ridicule du geste. "J'te pardonne, pour la limousine. Cette boule à facettes est beaucoup trop cute."

Ce n'est pas un outfit particulièrement travaillé, mais à moins de sortir en soirée ou de faire du drag, j'aime miser sur la simplicité. Il paraît apprécier ce "changement" de tenue en tout cas, à en croire son regard appréciateur. Ça fait presque bizarre de se retrouver tous les deux en fringues normales... comme si mon cerveau avait tellement l'habitude de le voir en blouse que je n'imaginais même pas qu'il puisse en être autrement en-dehors du boulot. "Idem. Sympa ton blouson... captain." Je glisse le doigt sur le mot au-niveau de sa poitrine, du coté gauche. A croire qu'on ne va pas pouvoir s’empêcher de se toucher l'un l'autre... il y a comme un champ magnétique entre nous, intangible et pourtant irrésistible. Je frissonne lorsqu'il s'approche pour humer mon parfum. Est-ce que j'ai envie d'encadrer son visage si proche et de le mener à mes lèvres ? Sans équivoque. C'est pourquoi je m’éclaircis la gorge en détournant légèrement la tête. "Beau parleur."

Lennox drague comme il respire. Seul petit bémol dans l'histoire, que j'ai déjà pu noter dans ses interactions avec d'autres personnes : je ne semble pas être le seul à bénéficier de ses sourires et de ses phrases taquines. Difficile pour moi d’être fixé sur ce qu'il attend de ce date, ou sur ses intentions réelles, alors je préfère la jouer cool, et aussi détaché que possible.

"Alors, c'est quoi le programme ? Tu comptes m’entrainer dans les pires manèges, c'est ça ?" On verra bien ce que nous réserve cette journée... en tout cas, mes épaules sont prêtes à ce qu'il s'y accroche. Peu importe le contexte.

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8 juin 2024

Dans 27 dresses, comédie romantique que Lennox avait regardé une ou deux fois (trois) (ok quatre fois), la protagoniste racontait que pendant les mariages auxquels elle assistait, quand la mariée faisait son entrée et que tous les regards étaient braqués sur elle, elle c'était le marié qu'elle regardait. Lennox faisait la même chose. Il adorait lire l'émerveillement sur un visage, surtout bien sûr quand celui-ci était causé par lui, alors évidemment, tandis que Phenix jetait des coups d'oeil éblouis à la myriade de projections argentées, lui n'avait de yeux que pour lui.

"T'as de bonnes impressions." Et il ne se trompait pas du tout à vrai dire. Lennox aimait faire plaisir et avec l'imagination qu'il avait, les surprises et attentions diverses étaient un très bon moyen d'y parvenir. "Moi j'ai comme l'impression que tu aimes en recevoir. J'me trompe?" Le sourire qu'il avait aux lèvres lui fournissait déjà la réponse. "Ouf content qu'tu m'pardonnes, j'verrai c'que j'peux faire next time pour la limo ou pardonner sa très probable absence. J'devrais réussir à dépasser le niveau de la boule à facettes."

La suite à cette date qui ne faisait pourtant que commencer fut mentionnée très naturellement, comme si ça allait de soi. Le jeu de séduction auxquels ils s'adonnaient lui plaisait, mais au delà de ça il y avait une irréfutable chimie. Il ignorait où ça allait les mener, Lennox étant de toute façon incapable de projeter quoi que ce soit bien loin, mais Phenix l'intéressait trop pour ne pas envisager une deuxième sortie.    

"Pas game de m'appeler comme ça toute la journée." Les premières notes de Love Game de Lady Gaga emplirent l'habitacle, se joignant parfaitement à l'insolence dans sa voix. Son regard se posa sur le doigt inquisiteur avant de retrouver le profile de son voisin. "Beau parleur peut-être, mais je n'dis que ce que je pense. Là, par exemple, j'ai envie d'croquer ce doigt alors fais gaffe." Il n'ajouta pas par contre qu'il le soignerait ensuite de sa langue, la chanteuse le faisant à sa place avec son 'I wanna kiss you' tonitruant... "Les pires, les plus tranquilles aussi question qu'on puisse parler un peu. J'ai une peluche à te gagner, j'ai pas oublié." Il redonna une petite tape sur la boule presqu'immobile au plafond pour qu'elle continue de tourner. "Je compte t'embrasser aussi, à un moment ou un autre. Ah oui et j'ai la ferme intention de te démolir aux autos-tamponneuses." Sérieux, il déposa son crâne sur l'appuie-tête, regard tranquille posé sur l'homme. "Le programme te convient?"

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Si je dis oui... il risque de me prendre pour un mec pourri gâté ? En même temps, je n'ai pas l'habitude de ce genre de comportement. Les mecs avec qui je suis sortis... il y en a peut-être eu quelques-uns qui en valaient la peine, mais pour le reste, c’était plutôt des mauvaises surprises qu'ils m'ont réservé. "J'suis pas contre... tant qu'elles sont bonnes." C'est presque un avertissement : évite de m'annoncer que t'es fiancé, ou que t'as tué quelqu'un, ou d'autres joyeusetés de ce genre, et tout ira bien. Oui, ça m'est réellement arrivé. Pour celui qui était maqué - pas pour le meurtrier. Je crois que j'aurais tiré un trait sur ma vie amoureuse, sinon.

On m'a souvent dit que j’étais trop exigeant. Que je ne pardonnais pas facilement les erreurs, ou les défauts. Et je suppose que c'est vrai, dans une certaine mesure. Parce que j'exige beaucoup de moi-même, j'ai par extension l'habitude d'en demander autant aux autres, en oubliant qu'on est tous humains, et surtout, imparfaits. Je vois à quel point il essaie de m'impressionner, malgré son air décontracté, mais je n'ai pas envie qu'il se mette trop la pression. "La simplicité, c'est encore mieux," je me sens donc obligé de préciser, histoire d’éviter que Lennox ne me prenne réellement pour une diva.

"Ah oui ?" fais-je en agitant mon doigt sous son nez. J'ai presque envie de l'approcher de sa bouche pour le narguer, mais... j'ai trop peur d'aimer ça, s'il le mord vraiment. Mon sourire s’élargit à mesure qu'il annonce le programme... surtout lorsqu'il mentionne son intention de m'embrasser. "C'est malin, maintenant je vais penser qu'à ça en me demandant à quel moment tu vas le faire." J'imite son geste, me laissant aller contre la banquette en lui jetant un regard en coin. "Ça me va, oui. Mais tu rêves, pour les auto-tamponneuses."

J'ai grandi avec six frères et sœurs : le sens de la compétition me vient naturellement, surtout dans le genre de lieu habituellement réservés aux gamins. Et puis, ça ajoute un peu de piment, surtout s'il n'aime pas perdre. Le trajet ne devrait pas durer trop longtemps... et j'ai de plus en plus hâte d'arriver.

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8 juin 2024



L'avertissement, parce que ça sonnait comme tel, fit son chemin en commençant par creuser une ride d'incompréhension entre ses sourcils dont l'un d'eux s'éleva de perplexité. Lennox trouvait la précision curieuse, car qui aimait les mauvaises surprises? Peut-être se disait-il que le détail était de mise avec une personne bourrée d'imprévisibilités comme lui et cette réflexion le fit sourire.

"Quel malheur, moi qui avait l'intention de les cumuler question de faire fuir le mec que je drague depuis des semaines la journée où il accepte enfin de sortir avec moi." Sa langue pointa entre ses lèvres en une grimace toute souriante alors que sa main prenait la sienne et la pressait doucement pour pardonner sa gouaillerie. "Pour ma part, je préfère l'originalité." Ce qui était trop simple ou trop conventionnel l'ennuyait. La plupart de ses choix était consciencieusement fait pour éviter cela, son métier par exemple, ses activités, ou encore les individus dont il s'entourait. "Phenix Monroe, vous jouez à un jeu dangereux." Il claqua ses mâchoires dans le vide, non loin du doigt qui le narguait.  

Le sourire éclatant devant son programme et la transparence complète de l'une de ses intentions le fit rosir de plaisir. L'objectif annoncé l'air de rien et la réaction obtenue lui confirma que Phenix était, heureusement (fuck yeah), très ouvert à ce dessein. Une fois encore, la chanson qui débuta, E.T. de Katy Perry, escorta à merveille les gestes qui s'ensuivirent. Il s'approcha lentement de l'homme, jusqu'à presque frôler la bouche qu'il dévorait du regard, [You're so hypnotizing], continua sa route jusqu'à sa joue, sa tempe, puis son oreille dans laquelle il murmura; "Tu ne me verras jamais venir." [Could you be the devil? Could you be an angel?]

"Gentlemans, vous êtes arrivés à destination."

L'accent british raté de Jimmy lui soutira un gargouillis amusé, toujours dans l'oreille de Phenix à laquelle il offrit une brève caresse de sa lèvre inférieure avant de reculer dans son siège. "Merci Jimmy. Tu devrais garder la casquette, ça te va à ravir." À l'extérieur du véhicule il fouilla dans son cellulaire pour trouver les billets achetés d'avance et les présenta à l'accueil. "Et c'est parti." Il fit quelques enjambées au pas de course, s'élança et tapa ses talons l'un contre l'autre dans les airs. Immense sourire puéril étampé sur le visage, il se retourna vers Phenix et lui tendit sa main. "Tu viens?"

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Lui, préférer l’originalité ? Noooooooooon... quoi ? Je ne m'y attendais pas-du-tout. Lennox est pourtant si ordinaire, si simple, si facile à cerner... Oui, c'est du sarcasme, au cas où vous n’étiez pas sûrs. Ce mec, c'est les poupées russes : tu crois découvrir un truc à son sujet, avant de te rendre compte qu'en fait ce n’était qu'une seule couche de l'oignon. Par exemple, depuis le moment où il a commencé à me draguer, je le voyais comme un beau-parleur, dragueur, flirteur professionnel. Et en général, ces garçons-là n'ont pas beaucoup de profondeur d'esprit. Pas le genre à acheter une boule à facettes pour donner l'impression qu'on se trouve dans une limousine, en tout cas. Non, la plupart du temps, ils sont même très simples à comprendre, et puisqu'ils savent qu'ils sont charmants, ils ne font pas beaucoup d'effort. Ils n'ont pas besoin d'en faire. Mais plus j'apprends à connaître Lennox, plus je m'interroge. Et si ce n'était pas qu'un dragueur ?

T'emballe pas, Phenix... ce serait naïf.

Heureusement que le chauffeur interrompt cette session karaoké sexy dans la voiture parce que je commençais à avoir un peu trop chaud, avec son visage si proche du mien. "C'est vrai que t'es original," je rétorque à voix basse alors qu'on s'extrait du véhicule. "Merci beaucoup, Jimmy !" je lance avant que les portières ne se referment.

Un éclat de rire m’échappe en voyant Lennox exécuter son saut théâtral. La lumière des néons du parc d’attractions illumine brièvement son visage, capturant cette énergie presque insolente qu’il dégage à chaque mouvement. Son enthousiasme est tellement... lui. Inattendu, imprévisible, et peut-être un peu irritant, mais dans le genre qu’on ne peut s’empêcher de trouver attachant.

Je reste planté là une seconde, un sourire au bord des lèvres, avant de finalement céder et d’avancer. Sa main tendue m’attend, et je l’attrape sans trop y réfléchir. Son contact est à la fois sûr et rassurant, et je me surprends à apprécier un peu trop la texture de sa peau contre la mienne. "Tu fais toujours tout comme ça, à fond ?" je demande en haussant un sourcil, la curiosité teintée d’une pointe de défi dans ma voix et cette foutue chaleur remontant à mes joues. Ce type a une capacité effarante à me déstabiliser sans même essayer.

On avance ensemble, et l’odeur sucrée des churros, mêlée au brouhaha des attractions, m’enveloppe dans une énergie effervescente. Ce genre de lieu me ramène toujours à l’enfance, à ces soirées où on dépensait tout en tickets pour des jeux débiles. Pourtant, ce soir, avec lui, tout semble... différent. Plus vivant, peut-être. Plus risqué, sûrement.

Quand je croise son regard à nouveau, je sens ce petit frisson qui me parcourt, cette sensation que je ne devrais pas être aussi à l’aise avec lui. Et pourtant, je le suis. Trop, même. "J'te préviens : je suis du genre à hurler très fort sur les manèges. Tu seras peut-être sourd à la fin de ce date." J’aperçois la grande roue, au loin, et je me dis bêtement que ça pourrait être le lieu parfait pour ce premier baiser dont il parlait... mais c'est peut-être encore un peu tôt pour ça ?