hold my hand, everything will be okay.
@Norah Sawyer & Eli Caldwell

La lumière du jour perçait son chemin au travers des rideaux tirés de ton appartement, mais tu ne bougeais pas d’un millimètre de peur de la réveiller. C’était désormais dans vos habitudes de vous endormir ainsi l’un contre l’autre. Il y avait quelque chose de rassurant dans le fait d’entendre sa douce respiration tout près de ton oreille et de la sentir si proche de toi. Il s’agissait d’un rituel qui s’était progressivement installé lors de vos nuits d’insomnie respective. Depuis cette première fois en novembre, tu avais espéré que cela se reproduise. Sa présence à tes côtés devenait de plus en plus indispensable. Il s’agissait désormais d’un besoin et chaque moment passé à ses côtés te donnait le sourire. Norah s’était glissée dans ta vie et elle devenait de plus en plus importante.  Tu n’avais aucune envie de la quitter lorsque la réalité vous rattrapait. Et les moments que tu passais loin d’elle te semblaient si long comme si le temps se jouait de vous deux en vous imposant une vitesse bien trop rapide en la compagnie l’une de l’autre, mais en ralentissant lorsque vous étiez séparés. Tu profitais donc de tous ces petits instants pendant qu’ils se présentaient. Ta main libre caressait ses longs cheveux et tu te disais qu’elle semblait si paisible ainsi. Tu resterais dans cette position aussi longtemps qu’il le faudrait et tu ne te lasserais pas de poser son regard sur elle. Elle était si belle;  lorsqu’elle souriait, lorsqu’elle rougissait - surtout lorsqu’elle rougissait, elle était jolie tout le temps à tes yeux. Tu  ne le réalisais pas pleinement encore, mais dès que tu avais posé  ton regard sur elle sur cette rue déserte, tu étais tombé amoureux d’elle. Mais à ce moment-là, tu ne savais pas ce que ça voulait dire, parce que tu ne l’avais jamais vécu auparavant. Tu n’avais jamais su ce que ça faisait de sentir ton cœur battre à tout rompre dans ta poitrine avant de rencontrer Norah. Tu ne savais pas qu’en fait, tu étais si vide avant qu’elle ne comble cet espace dans ton esprit. Tu aimerais lui dire tout ça, mais tu ne souhaitais pas perdre ce que vous aviez construit. Parce que tu te disais que si tu acceptais pleinement tes sentiments, elle allait peut-être disparaître. Tu acceptais donc cet arrangement silencieux et pour l’instant, même si tu rêvais de plus, cela te convenait.

Distrait, il t’en fallu du temps pour comprendre que quelque chose se passait tout près de ton bloc appartement. Tu entendis tout d’abord une sirène de pompier, puis une autre et ainsi de suite. Faisant de ton mieux pour ne pas réveiller Norah, tu te dis qu’il fallait que tu jettes un coup d’oeil dehors, puisque tu entendais un peu trop de voix et de conversations indistinctes. Tu commençais à être inquiet, alors tu posas ton regard derrière les rideaux pour voir que le ciel était devenue rouge et que de la cendre tombait du ciel dans un spectacle effrayant. Tu retournas auprès de la brunette pour la réveiller doucement en venant lui caresser le bras. « Norah, je crois qu’il se passe quelque chose dehors... » ta voix ne se voulait pas alarmante et tu ne souhaitais en aucun cas l’effrayer, mais tu savais qu’il ne fallait pas rester là non plus. Tu commenças à mettre quelques articles de toilette dans un sac quand on cogna à la porte. C’était un pompier qui faisait le tour des édifices et il vous informa qu’un centre d'accueil avait été désigné pour vous. Tu pris la main de Norah dans la tienne et vint l'embrasser dans un geste tendre. « tout va bien se passer, je te le promet. » tu lui fis un petit sourire rassurant, regardant si tu n'avais rien oublier d'important. Ellie n'était pas là et tu espérais que là où elle était elle était en sécurité. « viens, on y va... » tu pris sa main dans la sienne et une inquiétude au ventre, tu pris la direction en sa compagnie du famieux centre.

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@Eli Caldwell & Norah Sawyer

Elle voyait des étoiles, toutes scintillaient à leur manière. Quelques unes brillaient de mille feux, d’autres étaient un peu plus timides, le tout formant un ensemble homogène. Et elle était au centre, lévitant parmi les astres, sans combinaison de cosmonaute, juste elle. Elle rêvait et aussi anodin que cela puisse paraitre, elle n’avait pas rêvé depuis longtemps. Sujette aux insomnies depuis des événements familiaux plus qu’angoissants, elle ne se souvenait plus de sa dernière nuit calme, sans réveil en sursaut, sans boule au ventre qui l’empêchait de fermer les yeux. Elle tint sa main, prêt à attraper l’une de ces lueurs lorsqu’elle sentit quelque chose se déplacer sur son bras. Le retour à la réalité, elle ouvrit ses yeux et repéra le lieu dans lequel elle se trouvait. La chambre d’Eli, le garçon qui était arrivé dans sa vie par hasard et qu’elle ne voulait plus voir partir. Ce rêve qu’il écourta d’une caresse était son œuvre car c’était grâce à lui qu’elle parvenait à s’assoupir, à rêver à de nouveau. Elle se tourna vers lui, un sourire aux lèvres, heureuse qu’il soit la première chose qu’elle voit de la journée, à l’image des dernières nuits qu’ils avaient passé ensemble. Ils avaient passé une sorte d’accord, celui de dormir côte à côte quand c’était possible. Tantôt chez elle, tantôt chez lui, ils côtoyaient les bras de Morphée ensemble. Elle savait que ce n’était pas anodin, que cela créait une proximité évidente entre eux. Pour autant, ils n’ont jamais défini leur relation. Si une complicité s’installait progressivement, ils n’étaient pas en couple. Ils étaient simplement deux âmes qui s’étaient trouvées au bon moment et qui profitaient des bienfaits qu’ils s’apportaient dans leur vie respective. Se frottant doucement les yeux pour se réveiller convenablement, elle ne s’attendait pas à entendre les mots qu’Eli venaient de prononcer pour commencer la journée. « Norah, je crois qu’il se passe quelque chose dehors... » - « Quoi ? » Elle se redressa. Il semblait sérieux. Elle regarda furtivement par la fenêtre, un écran de fumée faisait office de second rideau alors que le cramoisi prenait possession du ciel. « Oh mon... » dieu, ce qu’elle cherchait à dire devant ce spectacle ardent, coupé par la main d’Eli qui la tenait la sienne pour la sortir du lit. Elle était sous le choc, incapable de détourner le regard. Elle attrapa machinalement son sac pour le mettre à son épaule, la douceur du baiser qu’il porta sur le dos de sa main ramena son attention sur lui. Dans d’autres circonstances, ses joues seraient teintées de rose mais là, la gravité de la situation l’en empêchait. « tout va bien se passer, je te le promet. » Elle acquiesça, ses prunelles pleinement tournées sur ses lèvres. Elle le suivrait n’importe où, elle lui faisait une confiance aveugle. « viens, on y va... Ils partirent rapidement de son appartement pour rejoindre l’extérieur.

L’agitation des rues était la première chose qu’elle remarqua. Les cris, les sirènes de pompier et cette senteur d’objet calciné qui occupait l’atmosphère. Tout avait l’air d’un scénario catastrophe. Ils croisèrent un pompier qui leur annonçait la direction du centre d’accueil. Ils commençaient à se diriger dans cette fameuse direction, elle passa sa manche devant sa bouche pour éviter de respirer trop de fumée, encourageant Eli à faire de même. Elle était silencieuse, elle regardait ses pieds et la main d’Eli serrant la sienne. Une masse marchait devant eux, une autre derrière. Son bras libre jusqu’ici enroula le bras du garçon dans un geste tendre. Ils étaient disciplinés, suivaient la foule sans s’éloigner des lignes. Au bout de quelques minutes de marche, ils voyaient le gymnase où des adultes et des enfants se réfugiaient. A l’intérieur, des lits de fortune, un stand de distribution de provisions. Là-bas, elle s’autorisait à respirer à plein poumons. « Eli... J’espère qu’ils vont contenir le feu avant que ça atteigne ton appart... » C’était purement matériel mais quand même. « J’espère que ça n’a pas touché l’hôpital... » Elle pensait à son frère comme lui devait avoir sa mère en tête. Dans ces situations, l’hôpital devait être une priorité donc en réfléchissant, elle se disait qu’ils devaient être en sécurité, même plus qu’eux. Son bras ne lâcha pas celui d’Eli alors qu’ils s’installaient sur un des tapis de gymnastique au sol. « Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? »

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@Norah Sawyer & Eli Caldwell

Sa peau était si douce et tu t’en voulais de la réveiller ainsi. Tu aurais aimé prolonger ce contact un peu plus longtemps. Tu aurais aimé la serrer contre toi et attendre qu’elle ne se réveille d’elle-même. Il y avait cependant une urgence et tu t’en voulais d’être celui qui allait lui annoncer qu’un danger était imminent. Tous les deux, vous n’aviez pas besoin de cela. Il y avait déjà bien assez de chaos dans vos vies respectives. La bulle que vous vous étiez créée était la seule raison pour laquelle tu dormais si bien ces derniers temps. Tu étais moins agité, moins épuisé, moins colérique, plus apaisé. Tu ne t’étais pas senti aussi bien depuis des années et c’était grâce à elle. Ta petite lumière avait le don de t’envelopper dans sa douceur et tu ne voulais jamais quitter ses bras. Heureusement, grâce à ce sommeil rattrapé, tu te sentais bien plus alerte et dans les circonstances actuelles, il s’agissait de quelque chose de bien utile. Alors que Norah quittait graduellement les bras de Morphée, un sourire éclaira son visage, mais l’expression et les mots que tu employais le firent disparaître rapidement à ton plus grand désespoir. Tu t’en voulais énormément et tu aurais préféré que ce ne soit qu’une blague de mauvais goût. Malheureusement, tout était bien réel. Il y avait un feu quelque part qui devait se rapprocher de l’endroit où vous vous trouviez et l’odeur de celui-ci commençait à se faire sentir. Tandis que Norah reprenait pied dans la réalité, tu lui parlas de ce que tu avais vu à l’extérieur. Elle se redressa pour constater le tout par elle-même et s'exclama face au sérieux de la situation. « je t’assure que j’aurais aimé un meilleur réveil pour toi… » tu lui fis un pauvre sourire tandis que tu t’affairais à mettre tes affaires les plus importantes dans ton sac, comme l’appareil que ta mère t’avait offert alors que tu n’étais qu’un adolescent. Une pensée alla d’ailleurs vers elle, mais tu t’interdis d’aller plus loin. Elle devait être en sécurité non?, tu ne pouvais pas t’inquiéter pour deux personnes en même temps. Dans l’immédiat, c’était Norah qui comptait le plus parce qu’elle était là devant toi et que tu tenais bien plus à elle que tu n’osais y penser. Alors que tu voyais de l’inquiétude sur les traits de son doux visage, tu essayas de la rassurer en venant déposer un baiser sur le dos de sa main. Il y avait des gestes que tu posais qui te semblaient si naturels dont celui-là. Tu n’y réfléchissais plus comme prendre sa main dans la tienne. À un moment, cela s’était fait et toutes les occasions étaient bonnes pour reproduire ce geste. Aujourd’hui, c’était pour la garder près de toi et être certain qu’elle ne disparaisse pas dans la foule. Le contact de la main dans la tienne te suffisait à garder ton calme. Il ne fallait pas céder à la panique. Cela ne servait à rien. Ta tempête intérieure restait à bonne distance lorsque Norah était à tes côtés. Tu la garderais le plus loin possible, aussi longtemps que nécessaire.

Désormais dehors, il était plus difficile de respirer à cause de la fumée qui t’avait semblé moins dense de la fenêtre de ton appartement. Tu avais hâte d’être de nouveau à l'abri parce que tu ne savais pas à quel point cela pouvait être dangereux de respirer autant de particules nocives. La brunette t’encouragea à mettre ta manche devant ta bouche pour t’éviter le plus possible de respirer la fumée et tu t’exécutas sans broncher. De ton côté, tu t’évertuas à garder Norah le plus près possible de toi, mais heureusement, elle te facilita la tâche en venant s’accrocher à ton bras. Il y avait beaucoup trop de personnes autour de vous. Les mouvements de foule pouvaient s’avérer effrayants et tu n’avais aucune envie que l’une ou l’autre de ces personnes ne se mettent à paniquer et ne vous séparent tous les deux ou pire encore. Heureusement, au bout de quelques minutes de marche, le gymnase fut à votre portée et tu t’engouffras à l’intérieur suivi de la jeune femme. « ouf, on peut enfin respirer normalement. » tu regardas tout autour de toi. Tu étais habitué, bien malgré toi, à voir la souffrance humaine, toi qui avait passé beaucoup trop de temps à l’hôpital avec ta mère. Cela ne t’empêchait pas de te laisser atteindre par tous ces cris et ses âmes en peine. On ne prenait jamais l’habitude et c’était bien humain que de se laisser toucher par ce qui t’entourait. « Eli... J’espère qu’ils vont contenir le feu avant que ça atteigne ton appart... » te dit Norah. Tu la regardas pendant quelques secondes en silence, puis tu lui fis un petit sourire. « tout ce que j’ai de plus important est ici de toute façon. » Certes, il y avait beaucoup de photos et beaucoup de souvenirs à ton appartement. Avec ton appareil photo, celui-là même que ta mère t’avait offert, tu gardais bien précieusement un album et également, des clés usb. Tout n’était jamais bien loin l’un de l’autre, parce que s’il arrivait une urgence, tu pouvais tout récupérer d’un seul coup. Tu t’en voudrais de perdre les précieuses photos de ta mère. Lorsqu’elle disparaîtrait, il ne resterait que ces souvenirs, puisque son visage s’effacerait progressivement de ta mémoire jusqu’à ce que ça soit une vague image. Tu t’évertuas à chasser ces pensées tandis que tu t'asseyais sur le tapis du gymnase avec Norah. Tu restas tout près d’elle et tu ne lâchas pas sa main.  « J’espère que ça n’a pas touché l’hôpital... » tu caressas sa paume de tes doigts pour venir y faire des dessins, tentant par le faire même d’essayer de la rassurer. « je crois que dans des cas comme cela, l’hôpital doit être le premier endroit évacué si tel est le besoin. » tu pris d’ailleurs ton téléphone entre tes mains, mais il n’y avait pas de tonalité comme si le réseau était surchargé. Tu te promis de regarder plus tard. « je sais que tu penses à ton frère. ça va aller, j’en suis certain. » Il n’y avait pas d’autres choix que d’attendre, mais l’attente pouvait s’avérer difficile pour toi ainsi que pour elle. « Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? » Ceci était une excellente question. « si tu veux, je peux aller m’informer… mais je n’ai pas envie de te laisser seule..  » Il s’agissait d’un besoin que de la savoir en sécurité. « veux-tu qu’on aille se prendre quelque chose à manger, comme ça on pourra poser des questions? je t’avoue que j’aimerais savoir où se trouve exactement l’incendie… c’était difficile à voir. » Si elle souhaitait rester là où ils étaient, tu allais respecter son choix.

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@Eli Caldwell & Norah Sawyer

Le décalage entre le réveil idéal et celui qu’elle venait d’expérimenter était assez conséquent. Elle aurait préféré qu’Eli l’ôte des bras de Morphée avec un chocolat chaud ou un jus d’orange plutôt que l’annonce de devoir quitter l’appartement le plus vite possible. Un scénario catastrophe qui n’inaugurait rien de bon, le ciel se teintait de rouge à mesure qu’elle regardait par la fenêtre. La douceur dans la voix de son interlocuteur avait le bénéfice de calmer un peu la panique qui émergeait brutalement. « je t’assure que j’aurais aimé un meilleur réveil pour toi… » Dans des circonstances un peu moins chaotiques, elle lui aurait souri pour le rassurer mais leur sortie à la hâte l’en empêchait. Mais aussi, elle n’était pas dans la meilleure des humeurs pour afficher la moindre marque de joie, à juste titre.

L’accès au gymnase se fit sans trop de difficultés, si ce n’était l’air irrespirable qui étouffait ceux de devant et eux y compris. Si elle n’avait aucune indication de ce qui se passait, elle pouvait facilement comprendre que ce qui était en train de bruler était grand, imposant. De suite, elle imaginait des immeubles, d’où le fait qu’on leur ait demandé de quitter celui d’Eli. Peut-être que le sien faisait partie des appartements touchés, mais en vérité, cela lui importait peu. Ses priorités, à cet instant, étaient de rejoindre le centre d’accueil et savoir si son frère hospitalisé était en sécurité. Une chose à la fois, Eli et elle finirent par s’installer sur un des tapis de gymnastique, dans un coin du lieu où les sportifs venaient normalement mettre en pratique leur passion. « ouf, on peut enfin respirer normalement. » Les installations étaient très bien faites, la ville avait su prendre les décisions qu’il fallait pour recueillir la population. Heureusement que de grands espaces comme celui-ci pouvaient rapidement être mobilisables, typiquement de ces cas de figure. Au moins, elle était en sécurité. Mais il n’en lui fallait pas plus pour que ses craintes lui reviennent. Assise, sa main ne quitta pas celle d’Eli, exprimant son inquiétude quant aux potentielles répercussions sur son appartement. « tout ce que j’ai de plus important est ici de toute façon. » Le sourire du garçon parvint à l’attendrir un peu, lui répondant de la même manière. Il serait cependant dommage que cela se produise, il en était de même pour son cocon où se trouvaient toutes ses œuvres, tout son matériel de créatrice de contenus et énormément de souvenirs de sa vie d’étudiante. C’était sûrement ce qui avait le plus de valeur. Malgré des heures de révision intensive, de dissertation, de rédaction de plaidoiries et autres argumentaires juridiques, il y avait aussi tous ses moments avec ses amis, sa famille qui lui rendait visite et ceux qu’elle accordait à ses passions. Sa famille n’était jamais trop loin de ses pensées, encore plus maintenant que son petit frère était en ville. « je crois que dans des cas comme cela, l’hôpital doit être le premier endroit évacué si tel est le besoin. » Il avait raison, au fond elle se disait la même chose mais elle avait la fâcheuse tendance à se préparer au pire. Elle espérait au fond que l’hôpital n’était pas touché et si tel était le cas, qu’elle retrouverait vite son frère ici ou ailleurs. « je sais que tu penses à ton frère. ça va aller, j’en suis certain. » Elle lui adressa de nouveau un fin sourire, ils avaient beau se connaître depuis peu, Eli avait toujours les bons mots pour illuminer le visage de Norah. Ce n’était pas la première fois qu’elle s’en rendait compte, peut-être même qu’elle le savait depuis leur rencontre, la présence du garçon ne lui apportant que du positif. « si tu veux, je peux aller m’informer… mais je n’ai pas envie de te laisser seule.. veux-tu qu’on aille se prendre quelque chose à manger, comme ça on pourra poser des questions? je t’avoue que j’aimerais savoir où se trouve exactement l’incendie… c’était difficile à voir.» Elle acquiesça silencieusement, se levant pour rejoindre la queue de ceux qui cherchaient un peu de réconfort, de quoi manger et boire. Elle s’arrêta net, dans leur marche, retenant Eli par le bras, ne l’ayant pas quitté depuis ce matin. « Attend Eli... » Elle les voyait, ses hommes et ses femmes, ses familles en larmes qui pour certaines avaient encore de la suie sur les vêtements. Ceux qui avaient peur, ceux qui avaient vu le pire, ceux qui étaient sûrs de ce qu’ils avaient perdu. « Je crois que d’autres en ont plus besoin que nous. » Elle pouvait attendre encor, surtout qu’elle ne voulait pas prendre la place de ces personnes au visage affligé. Ils retrouvèrent leur place et elle se tourna aussitôt vers Eli. « Tu crois qu’on pourrait faire quelque chose pour les aider ? » Dans un regard plein de complicité, elle croisa le visage souriant d’un petit garçon, quelques tapis plus loin. Il la regardait avec candeur, il ne comprenait sûrement pas ce qui se passait autour d’eux mais il souriait, ses voitures miniatures qu’il faisait glisser sur la surface plastifiée du tapis. Bouleversée par ce bijou d’innocence, elle le salua de la main, il faisait de même. Il ria, elle ria à son tour. Et elle oubliait qu’Eli et elle venaient de fuir et combattre la fumée ambiante, à cet instant.

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@Norah Sawyer & Eli Caldwell

Tu aurais aimé la voir sourire une nouvelle fois, mais les circonstances ne s’y prêtaient guère. Tu savais que c’était un peu égoïste de vouloir l’entendre rire à ce moment précis, alors que visiblement autour de vous, les visages étaient inquiets et que certaines personnes pleuraient, réclamant leurs proches. Tu n’étais absolument pas insensible à la douleur des autres, bien au contraire. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, tu n’avais pas développé de barrage émotionnel, malgré toutes ces années à observer la souffrance d’autrui. Maintenant que ta mère était aux soins palliatifs, il s’agissait de ton quotidien que de voir les âmes quittées les corps physiques, ravagés par la maladie. Parfois, c’était rapide. Tu t’étais toujours dit que c’était préférable de partir rapidement plutôt que de passer des mois entre deux eaux comme ta mère. Tu avais cette désagréable impression qu’elle se situait quelque part dans les limbes. Elle n’était plus tout à fait vivante, mais elle n’appartenait toujours pas à la grande faucheuse. Tu n’avais toujours pas fait ton deuil et tu ne le ferais pas avant un moment, pas tant qu’elle respirait encore. Parfois, tu avais l’idée cruelle de désirer qu’elle s’en aille rapidement, pas parce que tu voulais la perdre, loin de là. Une partie de toi allait mourir avec elle, c’était évident. L’amour que tu portais envers ta mère dépassait la raison. Mais c’était plutôt parce que tu en avais marre de la voir souffrir. Tu savais également que la seule raison pour laquelle elle était toujours présente, c’était qu’elle se raccrochait désespérément à cette idée de ne pas te savoir seul lorsqu’elle disparaîtrait. Tu avais cette envie irrépressible depuis quelque temps de vouloir présenter ta mère à Norah. Pourtant, cette dernière n’était pas ta petite amie, mais elle était devenue l’une des personnes les plus importantes dans ta vie et ce, en quelques semaines à peine. Alors que tu l’observais, assis sur ce tapis de gymnastique, tu te disais que peu importe les circonstances, tu la protégerais coûte que coûte. Si tu n’avais pas été à ses côtés aujourd’hui, tu serais de toute façon aller vers elle, même si le danger était proche. La voir se soucier autant des autres renforçait cette idée que tu t’étais fait d’elle. Norah était quelqu’un d’altruiste qui se souciait réellement des autres et tu tombais de plus en plus amoureux d’elle au fur et à mesure que tu te rendais compte de la personne merveilleuse qu’elle était. Tu te demandais parfois si tu étais à sa hauteur. Tu aurais aimé porter plus attention aux autres, mais cette dernière n’était focalisée que sur elle pour l’instant et ses inquiétudes. La vérité, c’est que tu n’avais jamais vécu ce genre de situation. Tu ne savais pas trop ce que tu devais faire ou dire pour alléger la situation. Tu voulais apaiser son âme, alors tu essayas de la rassurer le plus possible. Tu réussis même à lui extirper un ou deux sourires et ton âme se réchauffa en guise de réponse. En disant ses paroles, tu essayais également de te convaincre que tout allait bien aller. Tu étais inquiet également pour ta mère, comme elle était inquiète pour son frère. Tu avais également une pensée pour Ellie dont tu ne connaissais aucunement la localisation en ce moment précis. Cela avait quelque chose d’angoissant que de ne pas savoir. Tu proposas donc d’aller t’informer. Norah acquiesça à ta proposition et puis, tu te levas, l’aidant par le fait même, ta main toujours dans la sienne.

Alors que vous marchiez dans la direction des différents stands, la jeune femme s’arrêta net dans son élan. Tu te demandas immédiatement s’il n’y avait pas un problème. Après tout, on ne savait jamais comment les gens pouvaient réagir dans ces circonstances. Tu avais peur des mouvements de foule, mais tu avais également peur qu’un individu plus apeuré qu’un autre fasse quelque chose de stupide. « que se passe-t-il? » tu regardais tout autour de toi, sur le qui-vive. « Je crois que d’autres en ont plus besoin que nous. » Tu pinças tes lèvres ensemble et tu sus qu’elle avait parfaitement raison. Alors qu’elle était le centre de ton attention, Norah, elle avait parfaitement conscience de son environnement. Tu ne voulais pas paraître égoïste à ses yeux, parce que tu avais bien des défauts, mais tu n’étais pas indifférent des autres. Tu essayas tant bien que mal de prendre le temps d’observer ton environnement. « reste ici quelques secondes… je vais quand même aller poser des questions. » lui mentionnas-tu. C’était plus fort que toi, tu devais en savoir plus sur ce qui se passait. À contre-coeur, tu laissas la main de Norah pour aller voir un bénévole. Il te rassura en te disant que l’incendie était bien loin de l’hôpital et qu’il n’y avait pas à s’en faire. L’information la plus importante entre tes mains, tu retournas rapidement auprès de la brunette pour que votre chemin reprenne celui du tapis de gymnastique. « Tu crois qu’on pourrait faire quelque chose pour les aider ? » Tu avais bien envie de les aider, mais elle posait une excellente question… comment ? Ton talent à toi, c’était de prendre des photos. Tu savais que dans ces circonstances, tu serais capable de créer ta prochaine galerie, mais tu n’en ferais rien parce que ce serait de mauvais goût. Tu ne savais donc pas quoi faire. Un sourire s’extirpa de tes lèvres tandis que tu observais Norah saluer un gamin qui se trouvait non loin de vous. Tu l’entendis rire et tu ne pus t’empêcher de la trouver tellement belle malgré toutes les circonstances extérieures. Tu avais réellement envie d’aider et pas parce que c’était ce que Norah proposait. Tu souhaitais continuellement t’améliorer et donner le meilleur de toi-même et c’était la jeune femme qui t’avait fait ce cadeau. « on pourrait distribuer les couvertures et l’eau? Sinon, on pourrait peut-être faire un petit atelier pour les enfants pour que les parents puissent se reposer? » L’idée t’était venu en regardant le gamin et l’innocence qui s’en dégageait. Tu l’enviais de ne pas avoir conscience des malheurs qui l’entouraient. Il y avait quelque chose de plus doux encore dans son visage et tu ne souhaitais pas qu’il perde ce sourire de si tôt. « peut-être qu'on pourrait trouver des feuilles et des crayons pour qu'ils puissent dessiner? » Il s'agissait de propositions et si vous ne trouveriez rien peut-être que tu pourrais raconter simplement une histoire. Ce fut à ce moment que tu remarquas finalement les images aux nouvelles. Tu n'avais pas remarqué avant ce moment les télévisions. Tu fus immédiatement rassuré de savoir que le feu n'allait probablement pas touché à vos immeubles respectifs. Si c'était en ton pouvoir, après tout cela, tu te dis que ce serait le moment de faire des dons pour les gens qui allaient perdre leurs biens.