Cela faisait désormais trois semaines que Chris avait officiellement lancé cette enquête en commençant par se rendre chez les parents d'Hadley. Une visite qui s'était terminée par un accident de la route qu'il l'avait vu finir à l'hôpital avec un bras cassé et la perte totale de mémoire de cette journée là. Il avait été bien incapable de révéler, même auprès d'Hadley ce qui avait pu se dire là-bas et cela le perturbait encore. Comme traces conservées de cette visite, il n'avait que quelques brides de messages sur son téléphone qu'il avait pu échanger avec Hadley et qui le laissait à chaque fois songeur lorsqu'il était amené à les relire. Il indiquait à chaque fois que Samuel marquait des points contre lui, montrant que leur relation n'était pas close mais bel et bien toujours ancré dans le présent et que lui ne pourra jamais être au niveau où était Samuel, comme s'il était mis sur un piédestal. Autant de messages d'indices dont il aurait donné n'importe quoi afin de revivre cette journée et comprendre enfin le bien fondé de ses propos envoyés. Hadley avait beau avoir essayer de le rassurer par certains messages envoyés en retour, il ne comprenait pas pourquoi il était resté plusieurs heures sans lui donner de nouvelles par la suite. Cela ne lui ressemblait pas du tout. Il avait le sentiment d'avoir appris quelque chose de si horrible que cela l'avait poussé à s'éloigner volontairement d'Hadley, comme si cela était un terrible secret qu'il avait mis à jour en interrogeant ses parents. Etais-ce en rapport avec l'enquête ? Vis-à-vis d'Hadley ou de Samuel ? Il l'ignorait et cela le rongeait malgré tout de l'intérieur de savoir que l'information était là, quelque part dans un coin de son cerveau, sans réussir à ouvrir le bon tiroir des données de sa mémoire.  Cependant, parmi tous les messages qu'il avait reçu d'hadley lors de cette journée, il y en avait encore un qui avait relu de nombreuses fois depuis qu'il était sorti de l'hôpital...

Had
Ce n'est pas une bataille entre toi et lui. Il n'y a personne qui doit marquer des points par rapport à l'autre.

Chris n'avait pas réussi à digérer celui-ci, pris dans la tourmente de ce que lui avait révélé l'avocate à l'hôpital. En effet, elle lui avait dit qu'elle avait embrassé Samuel pendant qu'il était sur Sydney et cela l'avait littéralement déchiré en deux. Le plus horrible avait sans doute été de devoir rester cloué dans ce lit à ruminer sans cesse ses événements, imaginant sans cesse ce qui avait dû se passer dans on bureau au tribunal pendant qu'il était loin d'ici. Il avait tellement eu envie de fuir le plus loin possible d'ici, de quitter Brisbane et de ne jamais revenir... Ces trois dernières semaines avaient été parmi les plus longues de toute sa vie. Cependant, ce qu'il avait apprécié avant tout avait été son honnêteté de lui avouer ce qui s'était passé avant qu'il ne finisse par le découvrir de lui-même plus tard, espérant également qu'elle ne lui avait pas dit uniquement qu'une partie de la vérité. Mais il voulait croire en elle malgré tout et en sa franchise. Non, il ne pouvait pas enlever cela à Hadley, ni le fait qu'il avait bien vu qu'elle était revenue le voir encore et encore sur son lit d'hôpital malgré le froid évident qui s'était créé entre eux à la suite de cette révélation et révélant ainsi l'atatchement profond qu'elle éprouvait à son égard. Chris avait donc fini par accepter qu'elle se rapproche à nouveau avec lui et qu'ils poursuivent leur route ensemble, même si la chaleur de leurs baisers n'était plus tout à fait la même et qu'ils n'avaient plus unis leurs corps depuis alors même qu'ils étaient dévorés d'une passion débordante juste avant et notamment lors de la semaine de vacances qu'ils avaient passés ensemble loin de Brisbane. Leur couple était en reconstruction avec le besoin de bâtir à nouveau les fondations de leur duo qui avait été incontestablement fragilisé à la suite de l'écart de conduite de l'avocate et de son ex-mari. "Ex"... un mot qui restait également en travers de la gorge du journaliste à chaque fois qu'il pouvait revoir le nom "Wellington", sachant qu'elle était toujours mariée à lui et qu'elle avait fait le choix de conserver son nom à lui. Mais le pire était encore cette alliance qu'elle conservait toujours sur elle et qu'il avait pris en horreur, lui rappelant sans cesse ce rapprochement qu'ils avaient partagés dans son bureau au tribunal. Oui, tout cela était autant de signes que leur histoire n'était pas que du passé et parfois, il se demandait vraiment si cela valait le coup de se battre et s'il ne fonçait pas directement droit dans un mur qui finirait par le détruire lui. Alors, lorsqu'il relisait ce message envoyé par Hadley et qu'il réalisait qu'elle le lui avait envoyé après avoir embrassé Samuel la veille, cela le faisait enragé... Qu'elle le veuille ou non, si, c'était une bataille entre les deux hommes pour le cœur de la belle blonde. Car, même s'il avait souffert et en souffrait toujours, le journaliste ne pouvait pas renier les sentiments très fort qu'il avait à son égard ni oublier tout ce qu'ils avaient déjà pu partager au quotidien et dans l'intimité. En revanche, ce qu'il ignorait encore, c'était les intentions que pouvait éventuellement avoir son ex-mari à son égard, il n'était même pas sûr que Hadley le sache elle-même d'ailleurs et ça, cela lui faisait terriblement peur. Peur de découvrir qu'il avait encore des sentiments pour elle, peur encore plus qu'il ait envi de la reconquérir et peur qu'Hadley finisse par retourner avec lui car, même si elle ne lui avait pas avoué cela, il était persuadé que cette hypothèse devait malgré tout se promenait quelque part dans le fil de ses pensées les plus secrètes. Donc, malgré cette peur qui l'avait envahi, il éprouvait le besoin et l'envi de faire la rencontre de ce "Samuel" et, il avait l'occasion idéale pour cela. En effet, il devait l'interroger dans le cadre de la réouverture de l'enquête sur Della et, même s'il savait que cela ne faisait jamais bon ménage de mélanger le personnel et le professionnel, il avait décidé d'aller lui rendre visite sans en avoir parlé à Hadley au préalable, convaincu qu'elle aurait cherché à le dissuader de s'y rendre. Cependant, il n'y était pas allé seul car l'avocate lui avait assigné une personne travaillant dans la police, une certaine Yasmin Hikmet, qui était une personne de confiance selon elle et que Chris avait rencontré au commissariat afin de se présenter. Et, bien que leur rencontre ne fût pas des plus chaleureuses, ils avaient finalement convenu de faire équipe non sans qu'elle lui avoue que Samuel était l'un de ses plus proches amis. Un autre lien pro-perso dans ce dossier, un lien qu'ignorait même Hadley entre le lieutenant et son ex-mari et dont l'avocate l'avait chargé à l'époque d'essayer de savoir ce que pouvait être la relation entre les deux car cela l'intriguait... Une preuve supplémentaire de l'attachement d'Hadley envers son ex-mari. Et, même si à l'époque il n'était pas encore avec l'avocate, il gardait néanmoins cette information dans un coin de sa tête. La seule certitude qu'il avait à ce jour dans ce dossier, c'est que tout ce méli-mélo était tellement explosif, prêt à voler en éclat en égratignant tous ses protagonistes au passage.

Chris avait donc contacté le Lieutenant Hikmet afin de convenir d'un rendez-vous avec elle pour rendre visite à Samuel Wellington. Elle l'avait finalement rappelé plus tard, certainement après avoir convenu du jour et de l'heure avec son "ami" et le journaliste n'avait pas été compliqué là-dessus, s'adaptant à leur planning. Ils avaient donc rendez-vous devant sa résidence au 88 Agnes Street à Bayside. Le journaliste avait encore un plâtre au niveau de son bras gauche suite à l'accident, soutenu par une bandoulière qui passait de son poignet à son épaule, l'empêchant de conduire. Il avait donc pris les transports en commun pour changer de quartier, puis il avait marché pendant une vingtaine de minutes avant d'avoir ladite maison dans son champ de vision. Il était arrivé avec une dizaine de minutes d'avance et Yasmin n'était pas encore arrivée à première vue. Il prit alors le temps d'observer la maison qui se trouvait de l'autre côté de la rue. Depuis combien de temps vivait-il ici ? Est-ce que Hadley avait elle-même vécue ici quelque temps et donc partagé des moments complices et initimes avec lui ici-même ? Elle ne lui avait pas précisé cela. De l'autre côté de ces murs, il y avait un rival, il ne pouvait pas le considérer autrement que comme cela. Lui le savait mais qu'en était-il de Samuel ? Chris était convaincu que Hadley ne lui avait encore rien dit pour l'histoire qu'ils partageaient tout simplement car elle lui avait demandé de rester caché. Et bien, qu'elle avait consentit un effort à se montrer davantage en public avec lui désormais, il savait que cela n'incluait pas certains lieux où des personnes pourrait facilement la reconnaître et que cela remonte jusqu'aux oreilles de son ex-mari. Le journaliste savait qu'il devait maîtriser ses nerfs pour éviter d'exploser lors de cette entrevue mais y arriverait-il ? Est-ce qu'il arriverait à ne pas se laisser submerger par toutes les émotions qui l'envahissait dès que cela concernait la belle avocate dont il était tombé amoureux ? Car oui, il l'aimait et il s'apprêtait même à lui dire après avoir eu la sensation qu'il était à deux doigts de disparaître de cette terre sans lui avouer réellement les sentiments qu'il éprouvait pour elle. Mais elle avait gâché cet instant en lui avouant juste avant ce fameux "baiser", le laissant ainsi éprouver une certaine rancœur à son égard pour cela également même si elle ignorait encore à ce jour ce qu'il s'apprêtait à lui dire à cet instant précis. Enfin, après quelques minutes, il vit la voiture du lieutenant arrivé dans la rue puis se stationnait devant la maison. Chris attendit qu'elle se soit garée pour traverser la rue et venir à sa rencontre alors qu'elle sortait de son véhicule. "Bonjour Lieutenant Hikmet" Son ton n'était ni froid, ni chaleureux. Il était plutôt posé et neutre, une simple tonalité d'un lien professionnel entre deux personnes qui avaient été contraintes de faire équipe sans vraiment le désirer. Serait-elle étonnée de le voir avec un bras dans le plâtre ? Peut-être... Dans tous les cas, cela n'empêchait aucunement quelques banalités à échanger. "Belle journée, on a de la chance à l'approche des fêtes qui se préparent à petit feu" L'ironie de la situation était que le journaliste ignorait à cet instant que de terribles incendies allaient prochainement embraser le ciel de Brisbane et venir perturber la vie de tous ces habitants. "Je suppose que vous n'avez pas eu de mal à trouver la maison ?" Chris faisait de toute évidence référence au lien amical qu'elle lui avait révélé lors de leur première rencontre. Essayant déjà d'aller aux informations pour démêler petit à petit les fils de cet incroyable méli-mélo qui se dressait sur leur route... Cependant, il attendait que le Lieutenant prenne d'elle-même l'initiative de se diriger vers ladite maison pour la suivre vers cette demeure "Wellington" qu'il mourrait d'envie de découvrir tout en appréhendant l'instant en même temps...

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Conduisant sur cette route qu’elle connait pas coeur, ses doigts tapotent contre le cuir du volant en trahissant sa nervosité presque palpable dans l’habitacle, même si elle effectue le chemin en étant en appel avec Helen ; la seule personne capable d’apaiser le feu de ses appréhensions puisque, elle s’en doute, cette entrevue ne sera pas de tout repos. ’’J’ai accepté pour éviter qu’ils s’entretuent. Je ne voudrais pas mettre Wells derrière les barreaux, tu comprends.’’ elle le dit avec un soupçon d’amusement dans la voix pour alléger l’idée pourtant sérieuse qui se cache derrière ; les deux hommes pourraient facilement en venir aux mains, et elle le sait très bien, Yasmin. ’’Qu’est-ce que tu fais, toi ?’’ le coude appuyé contre la portière, elle mordille le coeur de sa lèvre inférieure en poursuivant son chemin ainsi que la conversation avec celle qui n’est pas encore sa petite-amie — ça ne saurait tarder, se dit-elle, il faut juste qu’elles trouvent le courage de se déclarer, jusqu’à pouvoir englober la maison de Wells dans son champ de vision. ’’Je suis arrivée,’’ qu’elle fait savoir en reposant ses deux mains sur le volant pour se garer, gagnée par une bouffée anxieuse qui l’oblige à soupirer bruyamment par la bouche, une fois le moteur éteint ’’Souhaite-moi bonne chance. Je peux te rappeler en sortant ? Ou… Ou venir te voir ? Je promets de rapporter de la glace.’’ la promesse semble convaincre la chirurgienne avant qu’elles ne raccrochent, si bien que Yasmin s’extirpe de la voiture en portant un petit sourire de ravissement aux lèvres, portée par la douce perspective de voir Helen quelques heures avant de regagner son propre domicile et sa fille.

"Bonjour Lieutenant Hikmet" hélée par le détective qui se rapproche, Yasmin referme la portière d’une main en abaissant le menton pour voir par-dessus ses lunettes de soleil, ses yeux étant tout de suite happés par le plâtre qu’il porte. Toute froide qu’elle peut être, elle n’est pas dépourvue de compassion et il est clair qu’elle lui aurait proposé d’aller le chercher si elle avait su, pour lui épargner un fastidieux trajet à travers la ville. ’’Merde alors,’’ glissant son téléphone dans la poche arrière de son jean, elle croise ensuite ses bras contre sa poitrine en adoptant une posture autoritaire, sans même s’en rendre compte. ’’Pas trop grave, j’espère ?’’ elle s’en réjouit, de ce plâtre : ça veut dire qu’ils ne pourront pas se battre ! "Belle journée, on a de la chance à l'approche des fêtes qui se préparent à petit feu" elle n’en a pas grand-chose à foutre, Yasmin, des banalités qu’il lui pond, si bien qu’elle ne prend même pas la peine de les écouter et lève plutôt le menton vers le toit de la maison qu’elle connaît par coeur, suffisamment pour la considérer que son deuxième foyer. "Je suppose que vous n'avez pas eu de mal à trouver la maison ?" - ’’Je pourrais faire le chemin les yeux fermés, oui.’’ elle ne s’est pas déplacée pour raconter sa vie alors, dans un pincement de lèvres, elle s’avance d’un pas décidé vers l’entrée afin d’appuyer sur la sonnette, en raclant discrètement sa gorge pour se donner de la contenance. Dommage qu’elle soit athée, Yasmin, sinon elle aurait commencé à prier.

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@Chris Logan & @Yasmin Hikmet 12/2024 - logement de Wells

Les dernières discussions avec Anna n’avaient pas été emplies de cette douceur qui vous était propre. Non, elles avaient été remplies de rancune et de rancœur, de trahison et d’une douleur que tu avais pourtant promis de ne jamais lui faire subir. La vérité sur ce qui s’était passée avec Hadley au tribunal en était une que tu n’avais pas pu garder pour toi, et si Anna avait fait de son mieux pour être compréhensive depuis le retour de la blonde dans ton décor, tu savais que ce baiser était une limite de trop que tu n’aurais jamais dû franchir. Elle ne voulait pas prendre de décision hâtive, ta musicienne, mais elle avait besoin d’espace alors tu l’avais laissé partir. Même si la seule chose que tu voulais faire à ce moment-là, c’est la garder près de tout. Lui promettre que ce baiser, il ne changeait rien aux sentiments que tu éprouvais pour elle. Que tu t’étais simplement perdu dans l’intensité du moment, mélangé à des bribes de ton passé qui te revenaient constamment en plein visage. Tu lui avais dit, mais ça n’excusait pas tout. Ça n’excusait rien, en fait, tu en étais que bien trop conscient. Alors tu l’avais laissé passer le cadre de la porte, avec son fils et deux valises, sans trop savoir si elle reviendrait un jour s’installer avec toi, chez toi. Chez vous. Cette maison était la sienne aussi, depuis deux ans, et tu ne pouvais pas t’imaginer continuer de rester ici sans elle. Delilah n’était pas encore passée à la maison depuis qu’Anna était partie avec Oscar, et tu n’avais pas la moindre idée comment tu étais censé lui annoncer ça, elle qui se faisait encore à peine à l’idée du retour de sa mère. Tu avais l’impression de passer ton temps à lui annoncer de dures nouvelles, des nouvelles qui ne cessaient de chambouler son monde. Toi qui voulais tant la protéger, tu avais l’impression de l’emporter avec toi dans tempête après tempête, sans être capable de lui offrir la sécurité qu’elle méritait pourtant.

Tu es comme un lion en cage, dans ta maison trop grande et soudainement trop vide. Chaque morceau d’Anna qui est disparu te rappelle un peu plus vivement ce qui risque d’éclater, si les choses continuent sur cette lancée. Pourtant, tu ne sais pas comment tu es censé faire marche-arrière. Tu ne sais pas comment tu es censé faire pour prévenir l’inévitable, quand il est impossible désormais, de croire qu’Hadley ne sera plus jamais qu’une ombre de ton passé. Non, elle est bel et bien là, et elle ne partira pas. Elle veut connaître Delilah. Et toi, dans tout ça? Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Ça te rend fou d’y penser. Fou de faire semblant de rien. Fou, complètement fou. Les notes du piano résonnent avec force dans le salon, tes doigts poignants contre les touches, d’un mal qui semble se faire ressentir dans toute la maison. Tu n’as pas la moindre idée de ce que tu es en train de jouer, juste que la musique t’emporte, te transporte, le temps de quelques minutes au moins, ailleurs. Ailleurs qu’ici. C’est tout ce que tu peux demander. Mais la pause n’est pas assez longue, ne t’amène pas assez loin, alors que la réalité s’impose du bruit de la sonnette qui se mélange à ta mélodie. Tu t’arrêtes d’un coup sec, te demandant qui peut bien se trouver de l’autre côté de la porte. Tu conserves l’espoir que ce soit Anna, même si tu oses croire qu’elle ne sonnerait pas avant de rentrer. Quand tu ouvres le panneau de bois, c’est un autre visage familier qui se dessine sous tes yeux, un qui t’arrache même un léger sourire, un véritable miracle vu l’humeur dans laquelle tu te trouves. « Depuis quand tu sonnes en venant ici? » Puis après une seconde et une autre, tu remarques finalement qu’elle n’est pas toute seule. Et si ce n'était pas une simple visite de courtoisie? Tu ne reconnais pas le blond à ses côtés, mais si c’était son partenaire de travail? S’il était arrivé quelque chose à Delilah? « Qu’est-ce qui se passe? Dis-moi que Del va bien. » que tu implores Yasmin du regard, ton regard passant incessamment entre eux deux, tes nerfs déjà bien trop à vif pour tolérer une énième mauvaise nouvelle.

Lorsqu'il la vit descendre de sa voiture, Chris avait immédiatement interpelé le lieutenant afin de la saluer. Il la vit alors fermer la porte de sa voiture avant de se retourner et de le toiser par-dessus ses lunettes de soleil. "Merde alors" Pas de salutation ni rien mais était-ce réellement surprenant ? Pas vraiment après tout, elle avait uniquement remarqué le bras dans le plâtre qu'il avait encore. Puis, il la vit ranger son téléphone avant de croiser ses bras dans une position défensive. Le journaliste pensa aussitôt que la journée risquait d'être mémorable et il était convaincu que celle-ci, il ne l'oublierait pas de sitôt. Avec le lien qui unissait Yasmin à Samuel, il n'était même plus en terrain ennemi, il marchait carrément au beau milieu d'un champ de mines où chacun de ses pas ou de ses mots pourrait enclencher une terrible et violente déflagration tout autour de lui. "Pas trop grave, j’espère ?" Comme si elle en avait réellement quelque chose à faire mais Chris prit sur lui-même pour lui répondre malgré tout. Il se rappelait de la promesse qu'il avait fait à Hadley avant de la rencontrer pour la toute première fois. La promesse de rester courtois, respectueux et de pas entrer dans la provocation comme il avait l'habitude de le faire. Mais, hônnetement, combien de temps tiendrait-il comme cela ? "J'ai connu bien pire..." Dit-il en toute connaissance de cause, trouvant que son bras cassé était bien plus facile à digérer que son cœur qui avait été brisé dans la foulée lorsqu'il avait su pour le baiser échangé entre Hadley et Samuel. Car cette blessure-là mettrait bien plus de temps à cicatriser, si jamais elle cicatrisait un jour... "Juste les conséquences d'un accident de la route le mois dernier. Visiblement je n'ai pas été le seul, il y a eu toute une série qui a fini au St Vncent's Hospital" Il avait notamment appris pour l'accident qu'avait eu Helen avec Izan sur la même période et Clarence lui avait dit qu'il y en avait également eu d'autres, comme une véritable série noire. Puis, voyant qu'elle n'en avait apparemment rien à foutre de l'échange banal qu'ils avaient, il entra directement dans le vif du sujet en suggérant qu'elle n'avait eu aucun mal à trouver la maison. "Je pourrais faire le chemin les yeux fermés, oui.’" lui répondit-elle avant d'avancer d'un pas décidé vers la demeure. Chris lui emboîta aussitôt le pas. "Vu la série d'accidents en ce moment, je ne pourrais que vous conseiller de garder les yeux ouverts..." Le voilà qu'il essayait de faire un trait d'humour désormais, réaction typique lorsqu'il était stressé. Et dieu sait que c'était le cas en ce moment même lorsqu'il la vit appuyer sur la sonnette. Chris restant en retrait derrière le lieutenant à cet instant.

Du perron, ils pouvaient entendre quelques notes de musique à l'intérieur avant que celles-ci ne s'interrompent brusquement. Etait-il en train de jouer d'un instrument ? Du piano à première vue même si Chris n'était pas un connaisseur. Pas étonnant que Hadley craque pour lui, toutes les femmes ayant un faible pour les musiciens c'était bien connu... des créateurs de mélodies harmonieuses qui pouvaient provoquer des émotions, des personnes capables de retranscrire par des tonalités la profondeur de leurs sentiments... que des foutaises tout ça oui ! Chris ressentait déjà une pointe d'agacement, voir de colère, qui montait en lui alors que des pas résonnait dans le hall juste avant que la porte ne s'ouvre sur lui, le voyant légèrement sourire à la vue du lieutenant. « Depuis quand tu sonnes en venant ici ? » Ah bon ? Alors comme ça d'ordinaire elle rentrait chez lui sans sonner ? Peut-être y avait-il plus que de l'amitié entre eux ? Cela ne serait pas pour déplaire au journaliste cette histoire mais néanmoins il restait focalisé sur cet homme. A le détailler rapidement de la tête aux pieds avant de revenir sur son visage, détaillant ces traits, sa posture, ses cheveux et ses lèvres. Celles-là même qui avaient embrassé Hadley. Chris en serra automatiquement les dents sans même s'en rendre compte. Le journaliste détestait ce sourire qu'il affichait, ce sourire qui avait dû faire chavirer le cœur de sa belle avocate. Chris n'avait qu'une seule envie, celle de lui sauter à la gorge et de l'étriper à cet instant, regrettant de ne pas pouvoir le faire à cause de son bras invalide. Puis dans la seconde qui suivit, Samuel le remarqua également et là son sourire s'effaça. La mâchoire de Chris se relâcha au même rythme où il pouvait voir l'inquiétude naître sur le visage de l'ex-mari. Comme si le voir souffrir était un exutoire à la souffrance que le journaliste pouvait ressentir. Chris avait beau être quelqu'un de profondément gentil, il savait qu'il ne pourrait jamais apprécier l'homme qui se tenait devant eux. C'était biologique, c'était incontestablement la personne qu'il haïssait le plus sur cette terre. « Qu’est-ce qui se passe? Dis-moi que Del va bien. » demanda-t-il, visiblement inquiet pour sa fille. Et même si Chris ne souhaitait aucun mal à Delilah, qui était également la fille d'Hadley, ce n'était certainement pas lui qui allait le rassurer sur le sujet, savourant l'inquiétude qu'il pouvait ressentir, il espérait même que celle-ci dure le plus longtemps possible. Car si on parlait de leur fille, car ce n'était pas uniquement sa fille, aux dernières nouvelles il n'avait toujours pas autorisé Hadley à pouvoir la rencontrer, la revoir, et cela aussi le faisait enrager contre l'homme devant lui. Sachant tout le mal qu'il pouvait faire à l'avocate en lui refusant cela... Samuel n'en avait pas marre de tout faire pour leur rendre la vie plus compliquée à Had et à lui ? Non, si Chris ignorait encore comment, il allait falloir qu'il paie pour ce qu'il leur faisait, d'une manière ou d'une autre... Le journaliste referma alors ses doigts dans sa main valide pour contenir le volcan qui sommeillait en lui mais dont les tremblements ressentis était certainement annonciateur d'une catastrophe imminente...

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@Chris Logan & @Samuel Wellington 12/2024 - logement de Wells

"J'ai connu bien pire..." elle le croit d’un petit mouvement du menton puisque, même si elle reconnait que son plâtre est emmerdant, elle n’y ajoute guère le sel de la gravité : des enfants s’en remettent très bien, elle ne s’inquiète donc pas trop pour le grand gaillard qui se tient devant elle. "Juste les conséquences d'un accident de la route le mois dernier. Visiblement je n'ai pas été le seul, il y a eu toute une série qui a fini au St Vncent's Hospital" concernée, elle fronce légèrement ses sourcils en plissant ses paupières par la même occasion, les mots de Chris la renvoyant directement à l’accident d’Helen, et toutes les conséquences qui en ont découlé. La chirurgienne a gravement été touchée par le traumatisme mais, depuis quelques semaines, elle semble aller mieux… Yasmin aime penser qu’elle n’est pas tout à fait étrangère à ce regain d’énergie. ’’Ça aurait pu être pire, alors. Une chance que tu n’aies que ça.’’ elle l’a tutoyé sans même s’en rendre compte, le menton levé vers la maison de laquelle elle n’a presque pas envie d’approcher ; c’est la première fois qu’elle se tient autant en retrait devant la baraque de Wells et, pour cause, la raison de sa visite n’est guère courtoise. "Vu la série d'accidents en ce moment, je ne pourrais que vous conseiller de garder les yeux ouverts..." elle sait qu’il tente de dédramatiser la chose et, en reportant son regard sur son visage, elle le gratifie d’un petit sourire chaleureux, dans lequel on peut tout de même lire des notes d’appréhension, qu’il semble partager en silence.

Chris se tient en arrière, presque, caché derrière le bouclier humain que représente la lieutenante, qui ne remarque même pas les notes qui résonnent derrière les murs ; elle s’en cogne de la musique, Yasmin, surtout quand elle s’apprête à aborder un sujet aussi sensible et délicat avec l’homme qui les produit. Passant la pointe de sa langue sur ses dents du haut derrière ses lèvres closes, elle tente de préparer son discours en amont, peu fière de penser qu’il lui faudra user de toute la complicité nouée avec le musicien pour l’adoucir, et lui faire avaler la pilule.

Samuel se dévoile dans l’entrebâillement de la porte avec un sourire qu’elle sait être destinée à sa personne, et elle lui répond avec l’étirement tout à fait sincère de ses lèvres, même si elle sent les battements de son coeur s’ébrouer sous sa peau. « Depuis quand tu sonnes en venant ici? » elle souffle un petit air amusé en répondant, simplement : ’’Il m’arrive d’être polie, qu’est-ce que tu crois ?’’ elle hésite à rajouter « surtout devant témoin » mais, Samuel remarque bien vite la présence de l’homme dans son dos et, le malentendu qui se déploie, Yasmin ne l’avait pas du tout anticipé « Qu’est-ce qui se passe? Dis-moi que Del va bien. » contrairement aux espérances abjectes de l’homme derrière elle — heureusement que la femme armée ignore ses sombres pensées, Yasmin n’attend guère avant de tendre ses deux mains en avant pour accompagner les mots qu’elle apporte en remède ’’Del va très bien, rassure-toi.’’ elle accentue les contours de son sourire en cadenassant ses yeux aux siens pour qu’il puisse y puiser tout le réconfortant il a besoin ’’Je ne suis pas venue pour ça,’’ elle se retourne à demi vers Chris en poursuivant ’’Est-ce qu’on peut entrer, Wells ? On aimerait te parler de quelque chose.’’ aborder le sujet de sa soeur disparue ne se fera pas sur le perron comme s’ils étaient des colporteurs vendant des marchandises sous le manteau ; Yasmin s’y refuse, elle a trop de respect et d’amour pour l’homme qui habite cette maison.

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@Chris Logan & @Yasmin Hikmet 12/2024 - logement de Wells

« Il m’arrive d’être polie, qu’est-ce que tu crois? » Tu serais tenté de faire un commentaire sarcastique sur le fait que ça ne lui arrive pas bien souvent, mais tu es pris de court pour la présence d’une autre personne. Voir Yasmin à ta porte n’avait rien de bien alarmant en soit, quand on connaissait la quantité de temps qu’elle avait pu passer chez toi depuis votre rencontre il y a presque vingt ans de cela. Mais la voir avec quelqu’un d’autre, avec un air si sérieux sur le visage, tu ne pouvais t’empêcher de te faire les pires scénarios. Ces derniers impliquant en premier lieu ta fille, laquelle tu t’imaginais déjà dans un terrible accident ou tout autre scénario pire encore. Les mains de Yasmin se posent sur tes bras, son regard foncé plongé dans le tien et tu sais que s’il était arrivé quoique ce soit à ta fille, il y aurait de la panique dans le fond de ses yeux, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. « Del va bien, rassure-toi. » Dès que les mots franchissent la barrière de ses lèvres, tu respires un peu mieux, même si tu n’es toujours pas complètement rassuré par ce qui semble être le sérieux de cette visite surprise. « Je ne suis pas venue pour ça. » Elle n’a pas normalement de raison quelconque pour venir, elle qui a toujours pu aller et venir à sa guise dans ta grande maison. Tu as bien remarqué que les visites se sont faites moins fréquentes et spontanées depuis qu’Anna est – était? – dans ta vie, mais tu t’es simplement convaincu que c’était pour te laisser de la place, pour ne pas s’imposer de trop dans l’environnement pour la première fois avec une autre femme. « Est-ce qu’on peut entrer, Wells? On aimerait te parler de quelque chose. » Tu posas une regard suspicieux sur l’homme aux côtés de Yasmin, l’analysant de la tête aux pieds sans trop savoir qui se trouvait devant toi. Tu ne saurais réellement expliquer pourquoi, mais le blond ne t’inspirait rien de bon. La tension qui émanait de sa personne et puis la manière qu’il avait de te regarder te donnait envie de serrer les poings et de lui demander d’aller se perdre loin de chez toi. Mais tu ne dis rien de ça, te tournant plutôt vers ton amie alors que tu ouvris la porte davantage, les laissant entrer à l’intérieur. « C’est qui lui? » que tu demandes à Yasmin, sans faire attention à ce qu’il t’entende ou non. Tu t’en fous. Tu n’étais pas particulièrement d’humeur à recevoir de la visite, surtout pas de la part d’un mec que tu n’as jamais vu qui pense qu’il peut te dévisager avant même d’avoir mis les pieds chez toi. « Qu’est-ce qui se passe, Yas? » que tu demandes, toujours à elle, alors que vous êtes rendus au salon. La chose polie à faire serait de leur offrir quelque chose à boire, mais tu n’as pas envie d’être un hôte poli. Tu préfères en venir directement aux faits, et vite s’il-vous-plaît.

"Ça aurait pu être pire, alors. Une chance que tu n’aies que ça." Lui répondit Yasmin dès lors qu'il lui avait parlé de l'accident qu'il avait eu il y a quelques semaines. "Effectivement..." commenta le journaliste à voix haute, n'ayant même pas fait attention qu'elle l'avait tutoyé par la même occasion, bien trop plongé dans tout ce qui pouvait le préoccuper. "Si seulement il n'y avait eu que cela..." marmonna-t-il ensuite à voix basse rien que pour lui. L'annonce que lui avait alors fait Hadley sur son lit d'hôpital avait fait bien plus de dégâts que l'accident en lui-même. D'ailleurs, à bien y réfléchir, c'est davantage cette journée-là qu'il aurait préféré pouvoir effacer de sa mémoire... Aurait-il préféré vivre dans l'ignorance et le déni ? Pas certain au bout du compte car cela lui aurait fait encore plus de mal en le découvrant plus tard... Mais au moins il aurait pu continuer de vivre avec sa joie de vivre, son sourire communicatif, sa bienveillance et son altruisme envers tout le monde. Au contraire, dès l'instant où il l'avait su, il avait désormais le visage fermé et hostile, avec une noirceur qui le hantait, une colère qui le rongeait de l'intérieur et une haine profonde qui l'animait vis-à-vis de cet homme qui vivait dans cette maison vers laquelle ils se dirigeaient. Et bien qu'il essayât de faire une touche d'humour sur le trajet, il avait bien vu à travers le sourire du lieutenant qui s'était retournée vers lui, qu'elle avait du apercevoir une lueur d'appréhension, si ce n'est plus, tout au fond de son regard. La porte s'ouvrit alors sur l'homme qui avait osé embrasser celle qui faisait battre intensément le cœur du journaliste depuis deux mois pendant qu'il était parti sur Sydney et cela il ne l'avait toujours pas digéré. Samuel demanda tout d'abord à son ami depuis quand elle sonnait quand elle venait ici et Chris n'arriva même pas à entendre les paroles prononcées par Yasmin en retour, concentré à détailler l'homme qui leur faisait face, luttant intérieurement pour ne pas laisser cette rage prendre le contrôle sur son apparente sérénité qu'il essayait malgré tout de conserver derrière une façade fermée et sérieuse. Cela n'avait fait que rajouter un trouble supplémentaire sur leur hôte et cela ne pouvait que faire plaisir au journaliste qui se réjouissait de l'inquiétude naissante dans le regard de Samuel, détendant légèrement les traits de son visage à cet instant. Cependant, à son plus grand regret, le lieutenant mis bien trop vite fin à ce malentendu en venant poser ses mains sur les épaules de son rival en dissipant aussitôt ses craintes par rapport à sa fille. "Del va très bien, rassure-toi." lui dit-elle alors que Chris observait l'échange de regard qu'ils avaient à cet instant alors qu'elle lui souriait en même temps afin de créer une connexion entre eux. "Je ne suis pas venu pour ça" puis elle se tourna légèrement vers Chris tout en continuant de s'adresser à Samuel. "Est-ce qu’on peut entrer, Wells ? On aimerait te parler de quelque chose."

Aussitôt, il sentit le regard de l'ex-mari venir se braquer sur lui et cela tendit aussitôt tous les muscles du journaliste, sentant également son rythme cardiaque qui augmentait afin de faire circuler son sang plus rapidement, comme s'il entrait en ébullition. Allait-il les laisser entrer ? Même le journaliste n'en était pas persuadé à cet instant précis tellement il devait être à l'opposé même de l'image chaleureuse qu'il dégageait en temps normal. Même son ami Clay ne le reconnaîtrait pas en cet instant alors que lui commençait à avoir le sentiment de bien mieux connaître son ami et cette rage qui semblait l'habiter parfois et qu'il n'arrivait pas à contrôler. C'était comme le calme avant la tempête. Comme la vague qui se retire avant l'arrivée du tsunami. Comme l'envol des oiseaux avant un tremblement de terre. Comme la feuille qui s'envole avant l'apparition de la tornade. Tout pouvait exploser dès maintenant et ce premier échange visuel entre les deux hommes mais Samuel se tourna finalement à nouveau vers Yasmin avant d'ouvrir la porte pour les laisser entrer à l'intérieur. Et, alors que le duo s'engagea dans le couloir, Chris leur emboîta aussitôt le pas pour entrer à son tour dans la demeure. « C’est qui lui? » demanda Samuel à Yasmin d'un ton dédaigneux. Chris ignorait si c'était sa manière d'être naturelle ou non mais cela ne fit qu'augmenter l'animosité qu'il avait à son égard. "C'est le nouveau mec de ton ex-femme CONNARD !" Voilà ce qu'il avait envi de lui répondre mais il se contenta de serrer les dents en poussant la porte avec plus d'entrain que d'ordinaire afin de la refermer derrière lui. Celle-ci provoqua un bruit suffisamment fort en se refermant pour faire se retourner le duo en sa direction. Chris leva alors légèrement les épaules "Un courant d'air..." Son ton était volontairement froid, montrant qu'il n'était pas plus joyeux d'être ici que Samuel était ravi de leur ouvrir sa porte. « Qu'est-ce qui se passe, Yas ? » demanda-t-il ensuite en s'adressant uniquement au lieutenant. Il faisait sciemment le choix de l'ignorer lui et n'était pour le moins du monde chaleureux et accueillant. Le journaliste se demandant encore comment Hadley avait pu tomber amoureuse d'un tel personnage et encore plus, comment elle avait pu retomber entre ses griffres tout récemment ? Car il semblait tellement à l'opposé de lui-même. Ils devaient avoir à peu près autant de points communs qu'un koala et un alligator et on vous laisse deviner qui est symboliser par quel animal en temps normal hein ? Car bien évidemment en cette journée, il était bien plus compliqué de les différencier. Si Yasmin avait pu connaître Chris en temps normal, elle aurait tout de suite pu remarquer qu'il n'était pas dans son état normal et que quelque chose le travaillait au point qu'il était constamment au bord de l'explosion. Mais vu qu'elle ne le connaissait pas, elle ne pouvait pas en avoir la moindre idée, telle une grenouille prise dans l'eau douce qui commençait à bouillir de plus en plus jusqu'à ce qu'il ne soit trop tard. Dans tous les cas, Chris fit le choix de ne pas répondre à sa question, se contentant d'observer autour de lui alors qu'ils étaient désormais dans le salon. De toute manière, il avait bien du mal à se concentrer sur l'objet véritable de leur visite aujourd'hui. Si cela ne tenait qu'à lui, il n'aurait qu'une question à lui poser "Pourquoi avait-il embrassé Hadley ?"

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L’échange de regards entre Wells et Chris donnent le ton ; les deux hommes se toisent à la manière d’un vieux western mais, heureusement pour eux, la seule personne qui porte un flingue est la plus sensée du trio. « C’est qui lui? » Yasmin décroche ses lippes l’une de l’autre en tournant brièvement son menton et son regard vers Chris, semblant lui demander silencieusement de se présenter par lui-même — c’est qu’il a le bras en écharpe mais la langue toujours pendue, non ? ‘’Wells…’’ qu’elle souffle d’une voix douce en se rapprochant d’un pas, guidant ses deux paumes tièdes sur les joues de son am afin de capter autant son regard que son attention, les cadenassant tous les deux à ses yeux sombres, profondément noirs, qui semblent lui distiller tout l’apaisement dont il a besoin. ’’S’il te plaît, ne te braque pas. Tu me fais confiance, pas vrai ?’’ elle joue sur la corde sensible, Yasmin, profitant de leur relation spéciale et privilégiée pour l’intimer à l’état qu’elle juge nécessaire pour cette conversation difficile ; elle le manipule d’un certaine façon, certes, mais elle le fait pour son propre bien, ne voulant pas que la suite se transforme en vacarme quand ils auront crever l’abcès.

Lorsqu’elle juge qu’il est suffisamment enclin à s’adoucir sous toute la douceur qu’elle vient de lui offrir, Yasmin lui offre un sourire quiet avant de passer la première pour rejoindre le salon, qu’elle connaît par coeur mais, aujourd’hui, la vision de cette pièce familière ne lui est d’aucun réconfort. "Un courant d'air..." soupirant, elle glisse ses paumes contre ses hanches en lançant un regard noir à Chris, songeant que ce n’est pas vraiment le moment de jouer au plus con, et ne comprenant pas tellement bien pourquoi le détective se tire une balle dans le pied avec cette attitude puérile ; il veut obtenir des réponses ou perdre le seul bras valide qu’il lui reste ? « Qu'est-ce qui se passe, Yas ? » un instant, elle garde le silence comme pour se demander si Chris va — enfin — utiliser sa langue pour autre chose que pester mais, comme il n’en fait rien, elle soupire en agitant calmement sa main devant elle lorsqu’elle parle : ’’Je te présente Chris Logan,’’ sa main vogue vers l’éclopé de service pour le désigner, tandis qu’elle poursuit : ’’Il enquête sur la mort de Della.’’ elle ne passe pas par quatre chemins parce qu’il n’y a pas de façon plus douce d’aborder la chose, alors elle maintient le contact visuel avec Wells lorsqu’elle rajoute, d’une voix toujours aussi calme, comme pour donner le ton de la conversation : ’’Tu accepterais de répondre à quelques questions ?’’ elle lui pose la question mais, en réalité, il n'a pas tellement le choix.

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Tu n’as pas envie de faire des efforts devant l’inconnu avec qui Yasmin se pointe chez toi. Tu n’étais pas d’humeur avant même qu’un étranger arrive à ta porte, et maintenant que tu sais qu’ils ne sont pas venus pour t’annoncer une mauvaise nouvelle concernant ta fille, tu n’es pas le moindrement intéressé par ce qu’ils peuvent avoir à te dire. Parce qu’une chose est certaine, ton amie n’est pas simplement venue te faire une visite de courtoisie et tu n’as pas l’impression que le mec qui l’accompagne soit quelqu’un près d’elle. Ce n’est pas ainsi que se déroulerait la rencontre, si c’était le cas. Tu n’aurais pas le droit à un « Wells… » à la limite du réprobateur, qui veut te rappeler de te calmer alors que tu n’en as pas franchement envie. Non, tu as plutôt envie de tout casser autour de toi, mais apparemment que c’est quelque chose qui ne se fait pas, devant des étrangers alors tu prends sur toi. Tu laisses ton amie influencer ton humeur, comme seule Yasmin sait si bien le faire, surtout lorsque ses mains viennent se poser contre tes joues et que son regard t’efforce à faire fit de tout ce qui peut prendre place autour de vous. « S’il te plaît, ne te braque pas. Tu me fais confiance, pas vrai? » À elle, les yeux fermés, et elle le sait parfaitement. Quelque chose te dit qu’elle en joue même présentement, qu’elle ne te ferait pas une telle entrée en matière, si ce qu’ils étaient venus te dire était quelque chose que tu voulais entendre. Tu hoches toutefois la tête, simple signe de ta bonne foi. Yasmin entre la première dans la maison, suivi par celui qui se décrit lui-même comme étant « Un courant d’air… » et on ne peut pas dire que ce genre de réponse te donne vraiment envie d’en savoir plus sur l’homme en question. Une fois tout le monde en salon, tu n’attends même pas que qui que ce soit est pris place sur les nombreux divans et chaises à leur disposition, un trop plein d’énergie l’empêchant de considérer l’idée de s’asseoir présentement, avant de demander des explications. Le courant d’air demeure silencieux, son regard sévère continuant de t’analyser de la tête aux pieds, mais toi, c’est plutôt sur Yasmin que tu poses ton attention de toute façon. « Je te présente Chris Logan. » Le courant d’air a un nom, donc. « Il enquête sur la mort de Della. » Dès que Yasmin prononce le prénom de ta sœur, toutes les pièces du puzzle semblent se mettre en place dans ta tête. « C’est le type qu’Hadley a mis sur la mort de ma sœur? Lui? » Le jugement se veut encore plus véhément quand tu comprends d’où il sort et ce qu’il espère obtenir ici aujourd’hui. « Tu accepterais de répondre à quelques questions? » Tu secoues automatiquement la tête parce que non, tu n’as pas envie de répondre. Comme tu l’avais fait savoir à Hadley lorsque tu avais appris ce plan à la con, comme tu l’avais aussi mentionné à Yasmin, même si avec elle, tu avais tout de même fait la promesse d’être un peu plus coopératif. Il semblait que le moment soit venu de l’être et il n’aurait pas pu plus mal tomber. « Me donner un heads up avant, ça te tentait pas? » que tu ne peux t’empêcher de grogner à l’encontre de la jeune femme. Tu sais qu’elle ne fait que son travail, mais tu aurais vraiment aimé que ce dernier ne la plonge pas directement dans le pire drame familial de ton existence. « J’ai déjà dit tout ce que j’avais à dire à ce sujet aux enquêteurs de l’époque et j’ai pas envie de me replonger là-dedans. » Même si tu savais parfaitement que Yasmin et le courant d’air ne t’en donneraient pas vraiment le choix.

"Wells... S'il te plaît, ne te braque pas. Tu me fais confiance, pas vrai ?" Yasmin employait une voix douce et s'amusait à toucher le visage de Wells comme si elle essayait de dompter un animal sauvage en le regardant dans les yeux. Voilà à quoi ils en étaient réduits pour avoir un minimum d'attention de la part de leur hôte... Dans tous les cas, le lieutenant aurait certainement besoin d'autres subterfuges pour venir à bout de toute la colère qui sommeillait encore à l'intérieur du journaliste et qui ne demandait qu'à exploser à la toute première occasion. Chris ne put s'empêcher de refermer la porte d'entrée bien plus fort qui ne l'aurait fait en temps normal justifiant ensuite sa saute d'humeur par un simple "courant d'air". Il avait bien remarqué que son attitude était totalement désapprouvée par Yasmin à la posture et au regard noir qu'elle lui lança, mais le journaliste leva les yeux au ciel avant de regarder ailleurs dans la pièce. En ce qui le concerne, il n'avait absolument aucune intention de calmer Samuel Wellington. Au contraire même, il avait tellement ruminé contre lui pendant les semaines où il avait été immobilisé à l'hôpital que, maintenant qu'il se trouvait enfin chez lui, il avait envi que tout dégénère... Et pourtant il savait qu'il ne ferait pas le poids face à l'ex-mari en question avec un bras immobilisé, mais il n'en avait rien à faire. Il était juste en train de quelle manière cela allait finalement dégénérer... seule la présence de Yasmin était au final rassurante car même s'il ne la connaissait pas vraiment, il se doutait malgré tout qu'elle ne laisserait pas les choses dégénérer plus que de raison, il allait donc falloir y procéder par étapes. En tout cas, vu que Samuel ne semblait pas disposer à lui adresser la parole à lui, il était évident qu'il n'allait pas non plus faire un geste dans sa direction en se présentant, c'est donc finalement le lieutenant qui s'en chargea. "Je te présente Chris Logan. Il enquête sur la mort de Della." Chris n'avait pas vu qu'elle l'avait désigné de la main en le présentant, se contentant d'observer autour de lui sauf dans leur direction. « C’est le type qu’Hadley a mis sur la mort de ma sœur ? Lui ? » Ce ton dédaigneux était toujours présent dans le timbre de sa voix. Mais ce n'était pas ce qui avait agacé le plus le journaliste à cet instant. C'était avant tout le fait d'entendre le prénom d'Hadley sortir d'entre ses lèvres qui lui fit détourner le regard avec une envie de lui sauter à la gorge tel un fauve affamé devant sa proie. Heureusement que les deux autres gardaient encore le regard plongé l'un dans l'autre pour ne pas remarquer la fureur qui s'était emparé de lui à cet instant. "Il aurait préféré choisir lui-même peut-être ?" cracha Chris à son attention. De quel droit se permettait-il de juger de ses qualités professionnelles ? Ou pire encore du choix qu'Hadley avait pu faire en le choisissant pour cette enquête ? Était-il ce genre d'homme à penser qu'une femme ne pouvait pas prendre une meilleure décision que lui ? Cela le révulsait et malgré la rancœur qu'il éprouvait encore vis-à-vis de l'avocate pour ce qu'elle avait fait avec cet homme, il ne pouvait pas rester sans défendre ses intérêts et son honneur face à Samuel qui remettait clairement en doute le choix qu'elle avait pu faire. "Hadley a certainement beaucoup plus de qualités pour choisir la personne adéquate qu'un simple musicien..." Il avait beau savoir jouer du piano ou d'autres instruments, cela n'avait absolument aucune valeur aux yeux du journaliste. En tout cas, bien moins que toutes les qualités professionnelles et de persévérance dont avait pu faire preuve Hadley pour arriver là où elle en était aujourd'hui.

"Tu accepterais de répondre à quelques questions ?" Le lieutenant essayait quant à elle de rester factuelle sur l'objet profond de leur visite ici même. Samuel secoua la tête de gauche à droite pour manifester son envie de ne pas y répondre. Cela ne manqua pas de faire souffler le journaliste qui savait d'avance qu'il n'y aurait absolument rien de bon à en tirer de toute manière. « Me donner un heads up avant, ça te tentait pas ? » le grognement qu'il émit ne faisait que renforcer le mauvais présentiment qu'avait Chris à son égard. C'était exactement le genre de comportement antipathique qu'il détestait. « J’ai déjà dit tout ce que j’avais à dire à ce sujet aux enquêteurs de l’époque et j’ai pas envie de me replonger là-dedans. » Chris poussa un nouveau soupir, un peu plus sonore cette fois. "Car rendre justice à votre sœur n'est pas une chose qui vous intéresse ?" Le ton du journaliste était froid et contrastait fortement avec la douceur et la chaleur du ton qu'employait Yasmin depuis qu'ils étaient arrivés chez lui. "Que doit-on en tirer comme conclusion ? Que vous n'avez pas la conscience tranquille ?" Finit le journaliste avec un sourire narquois et naturellement provocateur qu'il ne cachait même pas. Chris avait clairement envi de le provoquer, de lui faire du rentre-dedans, pour révéler l'animal qui devait sommeiller en lui et qu'il avait clairement ressenti dans son attitude à leur égard. Il n'avait pas hésité un seul instant à insinuer jusqu'au fait qu'il pourrait potentiellement avoir quelque chose à voir dans la mort de sa sœur. Après tout, Chris n'avait pas besoin d'avoir le tact des forces de l'ordre, lui se permettait toute sorte de chose afin de révéler la véritable nature des personnes à qui il devait faire face et, face à Samuel, il n'avait pas du tout envi de prendre des pincettes. Surtout que, contrairement à ce qu'il venait de dire, il s'avérait que Samuel aimait visiblement replonger dans les affaires du passé... Chris faisait évidement référence au baiser qu'il avait échangé avec Hadley au tribunal et dont le souvenir ne faisait que faire chauffer la marmite qui bouillonnait en lui.

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« C’est le type qu’Hadley a mis sur la mort de ma sœur ? Lui ? » le dernier mot a été prononcé avec tellement de dédain que Yasmin soupire de lassitude, déjà agacée d’être prisonnière entre deux hommes de pure mauvaise foi, sans qu’elle ne comprenne véritablement les raisons d’une telle attitude immature. Est-ce qu’ils se connaissent et personne n’a daigné l’informer ?Pourquoi ils donnent l’impression de vouloir se jeter à la figure l’un de l’autre comme deux bêtes féroces affamées ? "Il aurait préféré choisir lui-même peut-être ?" un grognement exaspéré s’extirpe des lèvres de la jeune femme quand, fermant les yeux quelques secondes, elle glisse ses mains dans les poches arrières de son propre jean en regrettant amèrement de ne pas être restée avec Helen pour le reste de la journée. « Hadley a certainement beaucoup plus de qualités pour choisir la personne adéquate qu'un simple musicien… » si elle a deux mains, c’est peut-être pour pouvoir gifler deux personnes en même temps, non ? ’’Bon, on va pas y passer la journée.’’ qu’elle prévient en faisant claquer sa langue contre son palais, prenant le contrôle de la conservation en essayant de la recentrer sur l’essentiel : ils ne sont pas là pour assister à un combat de coqs déplumés, pour info « Me donner un heads up avant, ça te tentait pas ? » - ’’Wells.’’ elle le somme encore une fois d’adopter une posture plus coopérative, même si elle a peu d’espoir : ramenant ses deux mains sur ses hanches, elle penche son menton sur le côté en plantant ses yeux dans les siens, un sourcil comme pour lui demander t’es pas sérieux, là ? « J’ai déjà dit tout ce que j’avais à dire à ce sujet aux enquêteurs de l’époque et j’ai pas envie de me replonger là-dedans. » visiblement, si, il est sérieux, et Yasmin envoie la pointe de sa langue vers ses dents du fond en soupirant de nouveau, d’agacement cette fois "Car rendre justice à votre sœur n'est pas une chose qui vous intéresse ? Que doit-on en tirer comme conclusion ? Que vous n'avez pas la conscience tranquille ?" la dernière phrase choque même la lieutenant de police qui, pivotant sur ses jambes, braque un regard furibond sur le journaliste ’’On ? N’incluez pas la justice là-dedans, monsieur Logan. La procureure vous a nommé sur cette enquête mais je doute qu’elle apprécie les sous-entendus que vous formulez, qui plus est sans l’ombre d’une preuve pour les étayer.’’ elle réduit l’espace entre leurs deux corps pour se rapprocher de lui, avec cette aura féroce qui la caractérise si bien : elle fait un métier d’hommes, Yasmin, un métier d’hommes macho qui détestent répondre aux ordres d’une femme, alors elle n’a pas peur d’aller au contact avec un pauvre journaliste qui aboie plus qu’il ne mord ; mordre, elle sait faire, mais il n’est sûrement pas prêt à voir ses dents, lui ’’Alors surveillez vos paroles si vous ne voulez pas poursuivre cette enquête tout seul. C’est clair ?’’ il y a intérêt que ce soit clair, et elle n’attend pas confirmation avant de se tourner vers Wells, pour qu’il en prenne pour son grade à son tour ’’Quant à toi… Refuser de répondre à nos questions ne constitue pas une entrave à la justice, certes, car tu es entendu en qualité de témoin. Maintenant, si tu restes sur cette position, je serais contrainte de te convoquer au commissariat et je doute que tu veuilles faire obstruction à l’enquête, pas vrai ?’’ marquant une petite pause, elle se met à mi-chemin ente les deux hommes, chacun ayant le loisir d’observer son profil et une main tendue en leur direction ’’Je ne sais pas quel est votre problème et j’en ai rien à foutre, mais maintenant on a deux options : vous agissez en adulte ou je me taille. Qu’est-ce qu’on fait, du coup ?’’

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Tu sais que tu devrais faire attention à ce que tu dis. Surtout maintenant que tu as compris de quoi et de qui il s’agit. Mais le moment est terriblement mal choisi, tu n’es pas d’humeur à te replonger dans tout ce qui concerne la mort de ta sœur, encore moins avec un homme qui semble s’être déjà fait une idée bien précise sur ta personne sans que tu ne puisses pleinement t’expliquer pourquoi. « Il aurait préféré choisir lui-même peut-être? » Tu roules des yeux, l’envie de répondre par une pique ou par une autre grandement présente, mais tu te retiens. Pour l’instant du moins. Tu ne peux certainement pas promettre que ça va durer, surtout si le courant d’air décide de te provoquer plus que de raison. « Hadley a certainement beaucoup plus de qualités pour choisir la personne adéquate qu’un simple musicien… » Tu fronces les sourcils, agacé par les insultes qu’il s’offre un peu trop aisément sur ta personne. Certes, tu ne lui as pas offert un accueil particulièrement adéquat, mais pour qui il se prend, de croire qu’il peut se permettre de critiquer ton métier, comme s’il était inférieur au sien. Ou même d’insinuer la confiance que tu avais ou non envers Hadley pour son choix de mettre l’enquêteur sur le dossier de ta sœur. « Bon, on va pas y passer la journée. » Non, toi tu aurais même préféré que cette rencontre ne commence jamais, mais de toute évidence, on ne t’avait pas donné le choix, pas même un avertissement quant à ce qui allait se passer. Chose que tu ne manquas pas noter à la jeune femme, qui semblait être de plus exaspérée avec chaque seconde passée en votre compagnie à tous les deux. « Wells. » Ton surnom sonne de moins en moins bien sortant des lèvres de ton amie, surtout quand il est évident que ni elle ni toi n’allez descendre de vos principes. Le sien qui dit que tu te dois de participer à cette rencontre et être coopératif, et le tien qui dit que tu n’as pas la moindre envie de te replonger dans tout ça. Surtout pas aujourd’hui. Pas avec l’humeur déjà mauvaise que tu as.

Et encore moins avec ce type qui n’a de cesse de te provoquer sans que tu ne saches pourquoi. « Car rendre justice à votre sœur n’est pas une chose qui vous intéresse? Que doit-on en tirer comme conclusion? Que vous n’avez pas la conscience tranquille? » « Pardon? » Cette fois-ci, la réaction est automatique. Un geste est effectué en direction de Chris, et la seule chose qui retient ton poing de partir trop vite, c’est l’intervention de Yasmin qui ressent instinctivement le besoin de se mettre entre vous. « On? N’incluez pas la justice là-dedans, monsieur Logan. La procureure vous a nommé sur cette enquête mais je doute qu’elle apprécie les sous-entendus que vous formulez, qui plus est sans l’ombre d’une preuve pour les étayer. » « Jamais Hadley n’accepterait que quelqu’un sous-entende ça. JAMAIS. » que tu craches, le cœur menaçant de t’éclater sous la cage thoracique tant la furie t’a prise d’un coup à l’entente des propos de Chris. Tu avais beau avoir encore de la rancœur pour la mère de ta fille, ni même avoir la moindre idée de comment tu te sens vis-à-vis d’elle suite à votre dernier tête-à-tête, mais une chose était certaine dans ton esprit : jamais Hadley n’avait même pensé une seule seconde que tu puisses être impliqué de près ou de loin dans l’assassinat de ta sœur. Tu ne sais pas si elle connaissait bien ou non cet idiot qu’elle avait mis sur le cas, mais tu étais loin d’être impressionné après quelques minutes à peine, et tu avais encore moins envie de coopérer. « Alors surveillez vos paroles si vous ne voulez pas poursuivre cette enquête tout seul. C’est clair? » Si ce n’était que de toi, il n’y en aurait tout simplement pas d’enquête, mais il était de plus en plus évident que ton opinion sur la chose ne valait rien, même si c’étaient tes souvenirs que l’on venait chercher. « Quant à toi… Refuser de répondre à nos questions ne constitue pas une entrave à la justice, certes, car tu es entendu en qualité de témoin. Maintenant, si tu restes sur cette position, je serais contrainte de te convoquer au commissariat et je doute que tu veuilles faire obstruction à l’enquête, pas vrai? » « MAIS QUELLE ENQUÊTE? » que tu ne peux t’empêcher de t’exclamer, avec plus de force et de virulence que nécessaire. Heureusement que c’est Yasmin devant toi et pas Chris, parce que malgré ton impulsivité, jamais tu ne te risquerais à blesser la Hikmet de quelconque façon que ce soit. « J’veux bien croire que vous avez décidé de rouvrir l’enquête, mais mes réponses n’ont pas changé depuis vingt ans. » que tu grognes avec véhémence. « Je ne sais pas quel est votre problème et j’en ai rien à foutre, mais maintenant on a deux options : vous agissez en adulte ou je me taille. Qu’est-ce qu’on fait du coup? » Tu lâches un long soupir, te reculant de manière à te retrouver le dos au mur de la pièce, à quelques mètres d’autant Yasmin que Chris. « Posez vos questions, mais il me sort encore un truc comme de sous-entendre que je puisse être impliqué dans la mort de ma sœur et je le fous dehors. » Tu te fous bien de savoir qu’il soit éclopé ou pas, ça ne t’a jamais arrêté de t’en prendre à un mec qui te fait chier par le passé. Tant pis pour ce que Hadley espérait, jamais tu n’accepteras de coopérer dans de telles conditions.

Chris avait bien remarqué le froncement de sourcil de Samuel ou l'air agacé de Yasmin mais il n'en avait absolument rien à cirer. Au contraire, il était même déçu de voir que cela n'avait pas dérangé son hôte plus que cela. Mais ce n'est pas grave, si ce n'était pas son métier sa corde sensible alors il frapperait plus haut et plus fort afin de l'atteindre. Lui, celui qui avait osé embrasser Hadley à la première occasion et qui éprouvait encore des sentiments envers elle, Chris en était persuadé. "Bon, on va pas y passer la journée." précisa le lieutenant qui commençait à s'agacer de ces échanges stériles pour le moment alors qu'elle demandait ensuite à Samuel de répondre à leurs questions. Ce qu'il refusa catégoriquement en émettant un grognement d'insatisfaction. Voilà ce qu'il suffit au journaliste pour commencer à cracher sa colère en suggérant que rendre justice à sa sœur n'était visiblement pas quelque chose qui l'intéressait et que, pire encore, cela pourrait être potentiellement interprété comme une implication de sa part dans la mort de sa sœur. « Pardon? » Le ton employé et la gestuel effectué par le musicien ne laissait place à aucun doute sur le fait qu'il avait enfin réussit à atteindre un point sensible. Il aurait pu frapper, le journaliste n'aurait même pas chercher à esquiver celui-ci, préférant encaisser les coups au visage ou ailleurs, qui n'aurait de toute manière pas le 1/10ème de l'impact de celui qu'il lui avait déjà porté en embrassant Hadley. Mais, malheureusement, Yasmin se dressa automatiquement entre eux, comme pour éviter que cela ne dérape, avant de se retourner vers lui en lui adressant un regard mauvais "On ? N’incluez pas la justice là-dedans, monsieur Logan. La procureure vous a nommé sur cette enquête mais je doute qu’elle apprécie les sous-entendus que vous formulez, qui plus est sans l’ombre d’une preuve pour les étayer." Chris ne baissa pas le regard face au lieutenant, elle pouvait penser ce qu'elle voulait, il savait très bien ce qu'il faisait et il était convaincu d'avance que ses méthodes ne plairaient pas à un fonctionnaire de toute manière. Les preuves, on ne risquait pas d'en trouver si l'autre idiot ne dédaignait même pas répondre à leurs questions de toute façon. Peut-être avait-il rien à voir là-dedans, il l'espérait en tout cas car cela anéantirait Hadley justement, mais personne n'était totalement innocent non plus jusqu'à preuve du contraire. Un alibi de sa part, cela serait déjà un bon début, et Yasmin ferait mieux de s'en assurer également avant d'être aveuglé par ses propres sentiments amicaux, ou même plus encore, vis-à-vis du témoin. « Jamais Hadley n’accepterait que quelqu’un sous-entende ça. JAMAIS. » Qu'est-ce qu'il avait l'autre pitbull à cracher sa rage comme cela ? Que le prénom d'Hadley ressorte encore une fois de ses lèvres et c'est lui qui lui sauterait à la gorge de toute façon. Chris n'hésita pas à le toiser du regard par dessus l'épaule du lieutenant avant de regarder à nouveau cette dernière lorsqu'elle s'adressa de nouveau à lui. "Alors surveillez vos paroles si vous ne voulez pas poursuivre cette enquête tout seul. C’est clair ?" Mais elle n'attendit même pas sa réponse avant de se retourner. Dommage car elle aurait vu le léger sourire qu'il avait affiché sur son visage. Comme si cela pouvait le déranger au fond de finir l'enquête tout seul. Au final, il ne sait même pas pourquoi il a été assez bête pour demander à Hadley de le mettre en duo avec une personne agrémentée. Et qui plus est, avec quelqu'un qui est intimement lié avec l'autre crétin un peu plus loin.

Yasmin s'adressant d'ailleurs désormais à ce dernier.  "Quant à toi… Refuser de répondre à nos questions ne constitue pas une entrave à la justice, certes, car tu es entendu en qualité de témoin. Maintenant, si tu restes sur cette position, je serais contrainte de te convoquer au commissariat et je doute que tu veuilles faire obstruction à l’enquête, pas vrai ?" « MAIS QUELLE ENQUÊTE ? » Ouh la... Mais qu'il est con... qu'il est con... Là on avait affaire à un champion du monde ! Il n'avait toujours pas compris qu'ils étaient là pour l'enquête sur le décès de sa sœur. Non mais quel... "... crétin..." marmonna-t-il à voix basse. Si Chris était convaincu que Yasmin avait dû l'entendre dans son dos, en ce qui concerne Samuel en tout cas, tellement aveuglé par sa colère, il n'en aurait pas été persuadé. « J’veux bien croire que vous avez décidé de rouvrir l’enquête, mais mes réponses n’ont pas changé depuis vingt ans. » grogna-t-il à nouveau sur la défensive. "C'est bien pour ça qu'on est là, c'est que cela n'a abouti à rien il y a vingt ans..." répondit Chris d'un ton nonchalant comme s'il parlait à un gamin de 10 ans. ’’Je ne sais pas quel est votre problème et j’en ai rien à foutre, mais maintenant on a deux options : vous agissez en adulte ou je me taille. Qu’est-ce qu’on fait, du coup ?’’ Le lieutenant Hikmet commençait à en avoir marre de leur comportement, et cela pouvait se comprendre, alors qu'elle pointait une main tendue vers chacun d'entre eux. Chris resta silencieux à observer Samuel. Après tout, qu'est-ce qu'il risquait si le lieutenant partait ? Que Samuel finisse par le tuer et l'enterrer au fond de son jardin ? Au moins Hadley ne lui pardonnerait jamais cet acte et il n'arriverait donc jamais à la récupérer... et lui ne souffrirait plus en prime ! Allez savoir peut-être que ça prouverait en plus au lieutenant Hikmet que cet homme devant eux était capable du pire, allant jusqu'à tuer un être humain. Alors si innocent que cela le Samuel Wellington ? Pas si sûr... Dans tous les cas, ce dernier soupira un bon coup avant de se reculer pour s'adosser à l'un des murs de la pièce. « Posez vos questions, mais il me sort encore un truc comme de sous-entendre que je puisse être impliqué dans la mort de ma sœur et je le fous dehors. » Mais c'est qu'il serait presque domptable le pitbull. En fait, il ne devait avoir que de la gueule, à peine mieux qu'un chihuahua au final avec plus de gueule qu'un réel pedigree canin. "Enfin... bon on va pas y passer la journée." Chris venait juste de répéter les mots qu'avait prononcé le lieutenant quelques instants plus tôt pour recentrer le sujet, on n'allait pas lui reprocher cela quand même. "Alors, où étiez-vous le jour de la disparition de Della entre 18 et 20h ?" Chris remarqua aussitôt les regards noirs des deux autres protagonistes se braquaient sur lui. "Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? C'est bien la première question qu'il faut poser à tous les témoins de l'enquête non ?" haussa-t-il les épaules en balançant une main en l'air devant lui, l'autre étant toujours immobilisée dans le plâtre qu'il portait. "On a bien dis qu'on n'allait pas y passer la journée, donc on ne va pas perdre du temps à du blablatage devant un café... Toute façon on ne pourrait pas vu qu'il nous en a même pas proposé..." La courtoisie, l'amabilité et le sens de la réception n'étant de toute manière pas des qualités que l'on pourrait attribuer à cet enfoiré de Samuel Wellington...

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@Chris Logan & @Samuel Wellington 12/2024 - logement de Wells

« Jamais Hadley n’accepterait que quelqu’un sous-entende ça. JAMAIS. » les revendications fusent dans la ouche des deux grands gaillards qui sont semblables à des gamins à peine matures, et ils peuvent se réjouir d’être avec Yasmin, dont le métier lui a appris la patience et la résilience. Mais qu’on se le dise, être au milieu de ce combat de chiens enragés ne lui plaît guère, et elle commence à entrevoir un visage de Wells qu’elle ne lui connaissait pas ; que Chris se comporte comme le dernier des demeurés, soit, elle s’en moque pas mal, mais que le père de sa fille — qui ignore l’être, certes, mais quand même, se montre autant puéril, ça l’agace forcément. Elle tente de les remettre à leur place, chacun leur tour, de leur faire entendre raison et de leur remettre les priorités dans la figure à défaut d’une gifle pour leur remettre les idées en place, mais ils ne l’aident pas à garder espoir quant à la suite de ce pseudo interrogatoire. « MAIS QUELLE ENQUÊTE ? » devant cette question incongrue, elle plisse légèrement ses paupières en levant un menton atterré vers Wells, l’air de lui demander « t’es pas sérieux ? » ’’Je viens de te le dire.’’ qu’elle claque en agrippant son regard au sien, soupçonnant qu’il n’écoute qu’un mot sur deux de ce qu’elle raconte — un mec, en somme « J’veux bien croire que vous avez décidé de rouvrir l’enquête, mais mes réponses n’ont pas changé depuis vingt ans. » - "C'est bien pour ça qu'on est là, c'est que cela n'a abouti à rien il y a vingt ans..." pour le coup, Yasmin ne peut pas vraiment accuser Chris d’adopter une posture dédaigneuse à l’égard du musicien, parce qu’il ne met vraiment aucune volonté à lisser la nature de leurs échanges, ne facilitant guère la tâche à celle qui se débat entre leur affrontement tout bonnement ridicule. Si elle avait su, elle serait venue l’interroger seule. C’est d’ailleurs la menace qui finit par franchir la barrière de ses lèvres : ils se calment, ils reviennent à la maison où elles se barrent. À mi-chemin entre l’un et l’autre, comme le dernier obstacle avant qu’ils en viennent aux mains, Yasmin les observe tour à tour, tous deux accolés sur l’un des murs du salon. Au moins, à cette distance, ils ne peuvent pas s’entretuer. « Posez vos questions, mais il me sort encore un truc comme de sous-entendre que je puisse être impliqué dans la mort de ma sœur et je le fous dehors. » elle prend une fine inspiration en glissant ses mains sur ses hanches, heureuse de le voir mettre de l’eau dans son vin. Enfin, qu’elle pourrait dire, mais elle se garde bien de le faire entendre à voix haute… Contrairement à Chris. "Enfin... bon on va pas y passer la journée." visiblement, si, c’est le risque encouru avec deux têtes de mules pareilles "Alors, où étiez-vous le jour de la disparition de Della entre 18 et 20h ?" une technique d’interrogatoire digne du plus mauvais flic de la terre, si bien que Yasmin fait coulisser sa langue le long de sa lèvre supérieure en soupirant, ses deux mains revenues sur ses propres hanches dans une posture de maintient ; il lui faut au moins ça pour tenir le coup "Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? C'est bien la première question qu'il faut poser à tous les témoins de l'enquête non ?" - ’’Quand c’est récent, oui.’’ difficile d’oublier ce qu’il faisait au moment de la disparition de sa soeur, certes, mais avec le temps et avec le traumatisme, les souvenirs ont tendance à s’élimer, se transformer, se mélanger. Poser une question aussi frontale n’est donc pas judicieux puisque la réponse pourrait ne pas être la vérité, d’une manière tout à fait involontaire "On a bien dis qu'on n'allait pas y passer la journée, donc on ne va pas perdre du temps à du blablatage devant un café... Toute façon on ne pourrait pas vu qu'il nous en a même pas proposé..." - ’’La ferme.’’ qu’elle assène d’une voix aride et basse en se rapprochant de Wells pour qu’il concentre plutôt son attention sur elle ’’Je sais que c’était il y a longtemps, tout comme je sais que tu n’as probablement pas envie de faire resurgir tout ça. Je le comprends, je te jure.’’ il la connaît suffisamment pour savoir qu’elle est sincère — du moins, elle espère qu’il lui fait assez confiance pour le savoir ’’Tout ce qu’on veut, c’est rendre justice à Della, savoir ce qui lui est arrivé, que tu puisses être en paix avec cette histoire.’’ cherchant son regard, elle abaisse légèrement le menton pour qu’il comprenne qu’elle n’est armée que des meilleures intentions à son égard ’’Dis-moi ce dont tu te rappelles de ce jour-là, d’abord. La première chose qui te vient, là comme ça ?’’ l’aider à se remettre dans les circonstances de cette journée est le premier pas pour espérer que ses souvenirs soient intacts, mais rien ne lui assure qu’il va bien vouloir se prêter au jeu.

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@Chris Logan & @Yasmin Hikmet 12/2024 - logement de Wells

tw. mention de meurtre

« Je viens de te le dire. » Elle perd patience, Yasmin. Elle n’est pas la seule. L’ambiance au beau milieu de ton salon est désastreuse. Tu regrettes de ne pas avoir ignoré la porte. Prétendre que tu n’étais pas là. Ça aurait été plus simple. Ça aurait évité ce bordel. La dernière chose dont tu as besoin en ce moment, c’est de te prendre la tête avec Yasmin en plus de tout le reste. Tu n’as même pas eu la chance de lui parler d’Anna qui est partie, ni même du baiser avec Hadley. Des choses que tu aimerais bien lui confier, pour te vider le cœur, faire le point de cette mauvaise humeur qui t’accable justement, mais tu ne peux pas. Parce qu’elle n’est pas ici pour son rôle d’amie. Elle est ici pour son rôle d’enquêtrice et c’est bien la première fois qu’il te déplaît autant, ce rôle. Mais jamais autant que celui qui a été mandaté pour faire tu-ne-sais-quoi du cas de ta sœur, avec ses préjugés visibles et son attitude qui te donne bien plus envie de te braquer que de lui venir en aide. « C’est bien pour ça qu’on est là, c’est que cela n’a abouti à rien il y a vingt ans… » Il te parle comme si tu étais un demeuré, chose qui te donne envie de frapper bien plus fort sur sa petite gueule, te foutant bien du fait qu’il soit déjà éclopé ou non. Mais tu te retiens. Tu pratiques cette retenue sur laquelle tu travailles depuis plus de deux décennies. Te concentres sur Yasmin. Tu penses à ta fille, ce qui aide à faire légèrement desserrer tes poings que tu commençais à enfoncer avec trop de force contre tes cuisses, au point où tu ne serais pas surpris d’y découvrir une ecchymose plus tard aujourd’hui.

C’est à contre-cœur que tu finis par abdiquer. Pas sans que Yasmin n’ait été obligé de faire quelques menaces toutefois. Qu’ils posent leurs questions, tu ne promets aucune réponse en retour. « Alors, où étiez-vous le jour de la disparition de Della entre 18 et 20h? » Il est vraiment sérieux le bouffon, à revenir sur cette supposée idée que tu puisses être impliqué de près ou de loin dans le meurtre de ta sœur, de ta meilleure amie? De quoi faire resserrer les poings qui venaient à peine de se relâcher. « Quoi? Qu’est-ce qu’il y a? C’est bien la première question qu’il faut poser à tous les témoins de l’enquête, non? » « Quand c’est récent, oui. » Tu échappes un soupir et secoue la tête. Tu sais que la réponse à cette question se trouve sans doute dans une dizaine de rapports, tant tu n’as eu cesse d’y répondre pendant les semaines qui ont suivi le meurtre de Della. « On a bien dis qu’on allait pas y passer la journée, donc on ne va pas perdre du temps avec du blablatage devant un café… Toute façon, on ne pourrait pas vu qu’il ne nous en a même pas proposé… » « La ferme. » Ce serait mentir de dire que tu n’es pas amusée par la réplique acerbe de ton amie envers le courant d’air, mais tu évites bien de le lui démontrer, à risque d’être le prochain à subir ce comportement dont tu la sais parfaitement capable, même à ton égard. « Je sais que c’était il y a longtemps, tout comme je sais que tu n’as probablement pas envie de faire resurgir tout ça. Je le comprends, je te jure. Tout ce qu’on veut, c’est de rendre justice à Della, savoir ce qui lui est arrivé, que tu puisses être en paix avec cette histoire. » Tu secoues la tête, évites de croiser le regard de la Hikmet par peur de témoigner d’une vulnérabilité avec laquelle tu n’es absolument pas confortable, surtout pas devant un inconnu qui n’hésiterait pas à jouer de cela contre toi.

« Dis-moi ce dont tu te rappelles de ce jour-là, d’abord. La première chose qui te vient, là comme ça. » « Hadley était malade. » C’est le premier détail qui te revient de cette journée. Tu te souviens, chaque fois que tu l’avais croisé dans les corridors de l’école cette journée-là, elle semblait pâlir un peu plus, et tu avais su lorsque tu t’étais rendu à ta pratique de football qu’elle n’était pas à sa pratique de cheer, les deux ayant lieu au même moment. Della était là, toutefois, mais vous ne vous êtes pas parlés. « J’étais chez les Chapmans, avec Hadley, entre 18h et 20h. Elle avait manqué sa pratique de cheer après l’école parce qu’elle ne se sentait pas bien, donc je me suis rendu directement chez elle après ma pratique de football. J’ai pas vu Della avant de partir. » Chose que tu regrettes encore aujourd’hui, tant tu as eu beau tout essayé pour t’en souvenir, tu ne gardes pas en mémoire les derniers mots que vous avez échangé avec Della. Des banalités sans doute, entre deux cours à l’école. Si tu avais su que c’était la dernière fois que tu la verrais… « C’est ma mère qui est venue me chercher chez les Chapmans à 21h, parce qu’elle voulait parler à Della et elle pensait qu’elle était avec nous. On était toujours les trois ensemble. » Ta gorge se serre à ce souvenir, ton regard s’attarde sur un tableau accroché au mur qui te fait face, point fixe sur lequel tu te concentres pour ne pas te perdre dans l’horreur du récit. « Je pensais qu’elle était à la maison, ma mère pensait qu’elle était avec nous et ce sont dans les heures qui ont suivi qu’on a compris que personne ne l’avait vu depuis la fin de la pratique de cheer. Son corps a été retrouvé dans une ruelle, trois jours plus tard. » Plus de vingt-cinq ans ont beau avoir passé depuis cette journée, tu te souviens encore parfaitement du cri qui avait quitté le corps de ta mère lorsqu’elle avait identifié le corps de ta sœur. Du désespoir dans les yeux de ton père. Et de ce sentiment si fort et si particulier que plus jamais tu n'arriverais à vivre, sans ta sœur.