restless heart syndrom
crédits/ katmcnamaragifs & annscollections
@Maxime Coventry 12/2024 - galerie d'art

Cette nuit-là, le silence de la nuit n’avait pas été le même. Il n’avait pas été douloureux, encore moins cachotier ou mensonger, il s’était étendu avec douceur au-dessus de leur lit, couvant leur chambre d’un voile opaque pour prolonger les quelques heures restantes avant la venue de l’aube, dont l’épaisseur allait effacer leurs doigts mêlés, leurs corps enlacés l’un contre l’autre, leurs odeurs mélangées sur les draps, leurs souffles éparpillés sur leurs peaux, chassant jusqu’à l’existence même de l’amour qu’ils partagent, dont il faudrait nier la présence en journée, dont il faudrait ranger le souvenir en même temps que les gestes qui l’accompagnent. Malgré les espoirs du pianiste, l’aube s’était levée avec une fatale cruauté, annonçant la dissolution imminente de ce nous qui, pendant quelques heures, a été comme une étreinte indéfectible, un fragment de ce qu’ils auraient pu vivre s’ils avaient su s’écouter. Mais même aujourd’hui, ils ne le font pas.

« Merde » sortant de la salle-de-bain en glissant sa main dans ses boucles brunes qu’il a cessé de vouloir dompter, Izan hausse un sourcil en portant son regard vers son amant, pendant qu’il entreprend de revêtir un t-shirt noir à manches courtes floqué d’une marque dont il pourrait être sponsorisé. ’’Fallait me dire que t’avais besoin d’un bavoir…’’ il le marmonne avec un soupçon de taquinerie pour détendre l’atmosphère, puisqu’il sait très bien à quel point cela peut rapidement contrarié le français, lui qui se soucie tant de son apparence « J'ai pas de pull de rechange... T'aurais pas un col roulé à me prêter ? » un rire tout à fait bref étire ses lèvres en dévoilant ses dents blanches, puisqu’il ne prend pas véritablement cette demande au sérieux… jusqu’à ce qu’il voit perdurer la mine solennelle de Maxime. Son expression malicieuse s’affaisse alors quelque peu, et il se désigne de ses pouces en repliant ses autres doigts contre ses paumes ’’Tu m’as déjà vu porter un col roulé ?’’ il l’invite à réfléchir à la question en haussant un sourcil, lui laissant le temps de la réflexion avant de se rapprocher de lui en retrouvant l’ébauche de son sourire malicieux, puisqu’il ne tarde pas à glisser ses mains aux abords de ce pull tâché, qu’il soulève lentement pour que ses paumes puissent se poser sur ses hanches, qu’il presse envieusement entre ses doigts ’’Mais je dois pouvoir te prêter,’’ il marque une petite pause pour accentuer l’éclat rieur de ses yeux, puisqu’il rajoute sur le ton de la confidence : ’’dans mon infinie bonté, — quelque chose, oui.’’ ses mains remontant lentement en soulevant le tissu du pull, guère empressé dans ses mouvements puisqu’il lui retire avec toute la délicatesse du monde, aussi lentement que s’il avait été de porcelaine, tout laissant ses yeux divaguer sur les noeuds de ses muscles tressés, véritable ode aux caresses qu’il n’aura bientôt plus le droit de lui donner ’’Viens.’’ il hésite à prendre sa main dans la sienne mais, avortant son geste, il l’entraîne plutôt dans le dressing qui jouxte la chambre, et qu’il n’a que trop peu envahi car il ne compte pas s’éterniser ici ’’Ça, ça t’irait ?’’ il lui désigne un sweat noir tout à fait classique, pendu à un cintre sur l’une des sections de l’étagère principale ’’Je sais, quelle honte pour Monsieur Coventry de porter des vêtements pareils…’’ ils vont être en retard — ils le sont déjà un peu et, plutôt que de le laisser s’habiller sagement, Izan vient coller son torse à son dos en enroulant ses bras autour de sa taille, son menton s’appuyant sur le bord de son épaule, suffisamment proche de sa gorge pour pouvoir y déposer un premier long baiser, qui est suivi par une myriade d'autres bien plus courts mais pas moins tendres, ses lèvres remontant contre sa mâchoire, peut-être, pour adoucir la requête qu’il lui soumet d’une toute petite voix : ’’Essaie de ralentir sur la clope, s’il te plaît.’’ parce que même s’ils ne sont pas voués à se revoir, Izan préfère le savoir heureux et vivant quelque part, même sans lui, plutôt que six pieds sous terre à cause de son addiction.

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@Izan Da Silva 12/2024 - galerie d'art

Cette douce parenthèse au goût d’interdit prend bientôt fin, mais les deux hommes semblent mettre tous les deux peu de volonté pour se dépêcher. Maxime voit l’heure qui tourne, il comprend rapidement qu’ils n’arriveront pas à l’heure au studio d’enregistrement, mais cela ne semble pas vraiment les atteindre, puisqu’ils savent qu’en fermant la porte de la chambre, tout sera terminé. A cause de sa bêtise, ils ne sont pas prêts à rattraper ce retard puisqu’il lui faut désormais se changer, même s’il n’a personnellement pas de vêtements de rechange. A vrai dire, rien ne laissez supposer qu’il resterait dormir ici la veille… des regrets, il n’en avait aucun. Ils s’apprêtent plutôt à venir, quand ils réaliseront véritablement que tout ça est derrière eux. « Fallait me dire que t’avais besoin d’un bavoir… » Il grommelle, parce qu’il est soucieux de son apparence le français, et qu’il s’est toujours rendu au travail bien habillé. Il ne s’imagine pas un seul instant débarquer au studio dans un autre style que le sien, mais il risque fort de ne pas avoir le choix, puisqu’Izan lui fait rapidement comprendre que les cols roulés, c’est pas du tout son style (il le savait, sa garde-robe, il la connait plus que ce qu’il ne veut le laisser entendre). « Tu m’as déjà vu porter un col roulé ? » Non, évidemment que non. Il ne porte que des vêtements qu’il semble avoir volé à un adolescent. « Tu devrais y songer, je suis persuadé que ça t’irait à ravir… » Et puis, comme ça, si la bêtise était réitérée, il aurait de quoi le dépanner. Formidable, non ? Mais pour l’instant, ça semble visiblement raté pour le col roulé… Max s’apprête à arborer cette mine dépitée, mais les mains de l’hispanique contre ses hanches détournent aussitôt son attention. Il fond face à ce contact sensuel, encore plus lorsqu’il lui ôte son vêtement avec une langueur tentatrice qui recommence à faire naître le feu dans le creux de son ventre. « Mais je dois pouvoir te prêter… dans mon infinie bonté, - quelque chose, oui. » Leur complicité ne disparait pas encore, ils s’offrent des minutes supplémentaires, précieuses, uniques, excitantes. Maintenant qu’il est à demi-nu sur le lit, Maxime est très tenté d’attirer Izan vers lui et de le faire basculer sur les draps, pour savourer une dernière fois le goût de sa peau. Mais contrairement à lui, le pianiste n’a pas oublié l’objectif premier de ce déshabillage : « Viens. » Il l’entraîne dans le dressing, qui paraît bien vide par rapport à la taille de la pièce… surtout, les vêtements présents ne sont pas du même style que ce qu’il a pour habitude de porter, mais il n’allait pas pouvoir faire la fine bouche. « Ça, ça t’irait ? » Le sweat noir qu’il lui désigne lui donne des frissons dans le dos, mais il n’a pas vraiment le choix, n’est-ce pas ? Maxime ne porte pas de sweat, jamais… et Izan semble comprendre le fond de sa pensée. « Je sais, quelle honte pour Monsieur Coventry de porter des vêtements pareils… » Il lui adresse une moue boudeuse, parce qu’il profite clairement d’un instant de faiblesse pour le taquiner, même s’il ne déteste pas le fait qu’il le fasse. Il sait que ce ne sont que des vêtements, qu’il y a plus grave que ça, mais il imagine déjà la tête de Lucy en le voyant arriver en sweat au studio. « C’est pas pire que ce que j’aurai pu imaginer… » marmonne-t-il, alors qu’il s’apprête à s’emparer du sweat accroché sur son cintre, mais les bras d’Izan viennent entourer sa taille nue, et ses lèvres viennent se poser contre la peau fine de sa gorge. Il fait naître des soupirs discrets, pendant que ses mains se posent contre ses avants bras pour l’inviter à se coller encore un peu plus fort dans son dos, si c’est au moins possible. Une nouvelle fois, cette proximité réveille cette flamme qui le consume depuis hier, bien conscient que son désir pour lui ne s’éteindra jamais. « Essaie de ralentir sur la clope, s’il te plaît. » Sa requête l’étonne, et l’incite à lui faire face, sans mettre fin à leur étreinte pour autant. Il fronce légèrement les sourcils, sans trop comprendre pourquoi il lui fait cette demande maintenant. « Je pourrais te dire la même chose avec les bonbons… » qu’il souffle affectueusement contre sa bouche, son front pressé contre le sien. « Parce que tu es conscient que c’est mauvais pour la santé tout ce sucre, n’est-ce pas ? » Il a très aisément retourné la situation à son avantage, mais la question de la cigarette est un sujet sensible. Le français n’arrive pas à arrêter, et même si la demande le touche parce qu’elle vient de lui, il ne peut pas lui faire une promesse qu’il ne saurait tenir. « On est en retard… tu sais que je n’arrive jamais en retard, moi… » Il insiste sur ce dernier mot avec un sourire taquin, en frôlant ses lèvres des siennes mais sans y déposer les baisers qu’ils rêvent tous les deux de continuer à se donner. S’ils se lancent dans de nouvelles embrassades, le français ne donne pas cher de leur peau auprès de Scott. Pourtant, ses mains ont du mal à résister à l’appel de son corps, divinement mis en valeur dans ce tee-shirt noir qui lui colle à la peau… ses phalanges viennent jouer avec le bas de son vêtement, pour y caresser les quelques centimètres de peau qui lui sont accessibles rien qu’en le soulevant très légèrement dans son dos. « Vous allez me faire porter un sweat, vous m'obligez à être en retard au travail… quelle mauvaise influence encore, vous allez avoir sur moi, Monsieur Da Silva ? » Quel beau prétexte le retard, Max n’est absolument pas pressé de mettre un terme à cette étreinte, et à ce nouvel échange de taquineries.

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@Maxime Coventry 12/2024 - galerie d'art

tw :  

« Tu devrais y songer, je suis persuadé que ça t’irait à ravir… » légèrement penché au-dessus de sa silhouette allongée sur le lit, les deux mains appuyées sur le matelas de chaque côté de ses hanches nues, Izan fronce le milieu de son nez en secouant son menton de gauche à droite, peu convaincu par l’image mentale de son propre corps recouvert d’un tel vêtement ’’Je vais garder ma penderie d’adolescent, je suis sûr que tu trouves ça très sexy, au fond.’’ qu’il assure d’une voix amusée en se penchant davantage pour pouvoir embrasser sa clavicule, incapable de résister à l’appel de cette peau qui semble être faite pour ses baisers, et qu’il dévoile en remontant très lentement le tissu de ce pull décrié. Leurs yeux communiquent très bien cette étincelle d’envie qui ne demande qu’à s’embraser de nouveau mais, plutôt que de poursuivre cette conversation sensuelle et silencieuse, il entraîne plutôt le français dans ce qui lui sert de dressing — comme lorsqu’il habitait encore dans son appartement, c’est la pièce la mieux rangée (les mauvaises langues diront que c’est parce qu’il y passe beaucoup moins de temps, et c’est totalement vrai) « C’est pas pire que ce que j’aurai pu imaginer… » - ’’Je le prendrai presque comme un compliment.’’ du moins va-t-il se contenter de cette idée pour l’instant, même s’il chasse rapidement ces considérations de son esprit, appâté par le corps à moitié dénué de l’homme qu’il aime sans encore se l’avouer. Il veut toucher sa peau avant que celle-ci soit recouverte, inaccessible, avant que d’autres caresses et d’autres mains viennent effacer les traces de leurs promesses éphémères alors, il l’enlace, le garde contre lui pour encore quelques minutes, gravant cette sensation de plénitude apaisante qui l’envahi chaque fois qu’il sait que Maxime lui appartient, même si c’est temporaire, même si c’est mensonger.

Après son dernier baiser, ses lèvres sont restées quelque secondes contre la courbe de sa nuque, comme si sa bouche avait murmuré quelques secrets inavouables à l’oreille de sa peau, soufflant des mots qui ne se disent pas, qui s’évaporeront sitôt qu’ils auront franchi la porte de cette suite. Mais lorsque Maxime pivote sur ses jambes pour lui faire face, le pianiste redresse sa nuque en s’éloignant légèrement pour pouvoir le regarder, ses mains ayant roulé contre ses côtes pour rester dans son dos, pas encore tout à fait prêtes à le laisser s’échapper de leur étreinte, si tenté est qu’elles le soient un jour « Je pourrais te dire la même chose avec les bonbons… Parce que tu es conscient que c’est mauvais pour la santé tout ce sucre, n’est-ce pas ? » ça alimente le sourire malicieux qu’il porte sur ses lèvres, même s’il a fermé les yeux pour profiter de leur proximité doucereuse, qui semble former une bulle les protégeant du reste du monde ’’Ce n’est pas comparable.’’ parce que les bonbons qu’il mange par dizaine ne risquent pas de lui filer un cancer du poumon, mais il n’a pas envie de batailler à ce sujet ce matin ; il doit déjà le faire contre son envie de garder Maxime prisonnier de ses mains, de ses baisers, de ses regards… Renoncer ne lui a jamais paru aussi compliqué, ni aussi douloureux. « On est en retard… tu sais que je n’arrive jamais en retard, moi… » le dernier mot sonne comme une accusation discrète qui lui fait incliner son menton vers l’arrière tandis qu’il ramène ses mains sur ses hanches pour les pincer en guise de représailles même si, à voir la façon dont il croque dans le coeur de sa lèvre, ce petit jeu attise davantage son désir qu’il ne veut le laisser paraître « Vous allez me faire porter un sweat, vous m'obligez à être en retard au travail… quelle mauvaise influence encore, vous allez avoir sur moi, Monsieur Da Silva ? » les caresses légères dans son dos éparpillent des frissons le long de sa nuque, mais c’est surtout entendre son nom roulé dans le coeur de cette voix particulière, avec cet accent ô combien attirant, qui achève sa détermination à se montrer raisonnable. Il ne répond rien, sa bouche scellée autour d’un sourire complice en dit beaucoup moins que ses yeux plongés dans les siens, mais sa bouche vient recouvrir celle de Maxime avec un baiser trompeur qui, d’abord chaste et tendre, s’enhardit au fil des secondes, si bien qu’il ne tarde pas à le faire reculer de quelques pas pour plaquer le dos du français contre l’une des parois du dressing, son corps venant se coller au sien, se pressant l’un contre l’autre pour réduire le moindre écart possible. Leurs baisers se chevauchent avec fougue mais, pendant qu’il ramène ses deux mains sur ses hanches, ses lèvres quittent celles du français pour glisser contre sa mâchoire, descendant ensuite la déclive de sa gorge pour l’enduire de baisers gourmands, la pointe de sa langue et ses dents se mêlant au ballet de ses baisers pour détourner son attention quand ses mains, avec une finesse sournoise, délie la boucle de sa ceinture afin d’inviter ses phalanges sur le bas de son ventre, qu’il réveille et anime de ses doigts porteurs de caresses lascives, des va-et-vient délicieux qui sont agrémentés par les baisers qu’il répand sur son épaule, pendant que son autre main glisse le long de ses côtes pour diffuser quelques frissons à la surface de sa peau. Mais tout aussi grisant est ce jeu, Izan est un joueur déloyal puisque, au bout de quelques minutes, feignant d’entendre la sonnerie de son téléphone, il redresse son visage en remontant rapidement ses baisers jusqu’aux lèvres de sa victime et, bourreau bienheureux de l’être, dont la cruauté malicieuse se fait diablement attirante, il ralentit les caresses de ses mains en soufflant : ’’On devrait y aller…’’ il l’a conduit sur le chemin de la jouissance mais, alors qu’elle se profilait à l’horizon, qu’elle envahissait le corps du français en contractant ses muscles, Izan l’abandonne en déposant un dernier baiser contre sa bouche, le laissant sur cette empreinte érotique, à la fois frustrante et délicieuse, pour rejoindre le salon en pressant ses lippes dans un sourire triomphant, sachant pertinemment qu’il vient de laisser Maxime sur une vague sensuelle qui l’a cruellement contournée. ’’Tu te dépêches, oui ?’’ qu’il lui crie d’une voix amusée en ramassant son téléphone ainsi que les clefs de sa voiture, dans un état de satisfaction qui est presque jubilatoire.

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@Izan Da Silva 12/2024 - galerie d'art

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Si le temps pouvait être mis sur pause, le français choisirait ce moment-là à mettre en suspens, pour leur donner encore maintes et maintes occasions de laisser leurs phalanges parcourir leurs corps. Il a envie de profiter, autant qu’il le peut, mais l’échéance de cette parenthèse interdite approche, à contre cœur pour Maxime qui réclame la proximité d’Izan avant qu’ils ne doivent quitter les lieux. Cela fait déjà de longues minutes qu’ils devraient être partis, pour éviter de trop subir la colère de Scott, mais les deux hommes jouent avec le feu de leurs envies. Le français ne le cache pas, il continue de le chercher, et il le fait en toute connaissance de cause… à voir si Izan le suit, ou pas. Ses lèvres s’étirent en un rictus de fierté lorsque l’hispanique le plaque contre l’une des parois de son dressing, en mêlant une énième leurs lèvres. Maxime sait qu’elles vont lui manquer cruellement lorsqu’ils sortiront d’ici, puisqu’elles se sont beaucoup trop posées sur les siennes pour qu’il ne soit pas capable d’en imprimer le goût et la douceur dans sa mémoire. Leurs deux corps s’enlacent, se collent, se pressent l’un contre l’autre, avec évidence parce qu’il ne s’agit plus de remettre en cause leur compatibilité physique ; ils s’imbriquent parfaitement, de toutes les manières, grâce à la force d’un amour qu’ils ne perçoivent pas, l’un et l’autre. En sentant les mains agiles du pianiste caresser le bas de son corps, au niveau de sa ceinture, le désir est de retour, puissant, viscéral, presque douloureux, puisqu’il est conscient qu’ils ne vivront probablement pas d’autres moments intimes après celui-là. Maxime accepte alors l’idée de se perdre complètement dans ses bras, et surtout entre ses mains expertes qui défont la boucle de sa ceinture pour trouver leur place là où il est capable de lui faire voir les étoiles. Le français se retrouve complètement à sa merci, en laissant mourir ses plaintes de plaisir au fond de sa gorge, en laissant son corps se tordre d’excitation et d’exaltation. Il peut faire tout ce qu’il veut de lui, il est tout à lui. Les paupières closes pour savourer chaque mouvement, chaque vague de plaisir qui le mène vers la jouissance, il sent subitement ses mains ralentir la cadence, alors il rouvre les yeux pour comprendre ce qu’il se passe. « On devrait y aller… » - « A-Attends… » Il est bien trop proche des portes de l’orgasme pour le laisser mettre fin maintenant à cette délicieuse torture. Mais c’est trop tard, Izan a retiré ses mains de son pantalon en essayant de se faire pardonner grâce à un baiser qui ne comble absolument pas la frustration qui l’empoigne, et il le regarde, le rouge aux joues, les lèvres gonflées de plaisir, les vêtements en vrac, quitter la pièce. « T’es sérieux ? » Il en a le souffle coupé, le souvenir de sa montée vers la jouissance est encore trop fraîche pour qu’il soit capable de bouger d’un pouce, surtout avec son entrejambe réveillée. « Tu te dépêches, oui ? » Il est vraiment sérieux, qu’il se dit. Il entend le tintement de ses clés dans la pièce à côté, il se doute alors qu’il n’y a aucune autre issue que celle de devoir le rejoindre ; la frustration est immense, et ça l’amuse beaucoup moins qu’Izan. « Fais chier… » Le français se mord la lèvre inférieure, pour supporter l’idée de reboutonner son jean sans rien obtenir de plus, puis il s’empare rapidement du fameux sweat noir pour l’enfiler par la tête. Quelle horreur, il a le sentiment que le vêtement en a profité pour le décoiffer, et ça le rend encore un peu plus hargneux. « Si tu savais toutes les insultes qui me viennent en tête… » Il le marmonne gentiment, mais il n’en pense pas moins. Izan est odieux sur ce coup-là. La goutte d’eau, c’est quand il remarque que l’hispanique semble avoir décidé (tout seul), qu’il était celui des deux qui allait conduire jusqu’au studio. « Passe-moi les clés, c’est préférable que je conduise, non ? » Parce qu’il ne compte pas lui laisser le choix, il bloque la porte d’entrée de son corps en tendant la main vers lui : pour sa sécurité, et celle d’Izan aussi, il vaut mieux que ce soit lui le conducteur.

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Bien sûr qu’il est sérieux. Izan se délecte même de l’effet contrariant et frustrant qu’il exerce sur son amant, dans un rapport de force qui est à son avantage : ce n’est pas lui qui doit se démener pour faire redescendre la température dans son corps puisqu’il avait, dès le départ, anticipé qu’il n’irait pas à l’apogée de cette énième aventure charnelle dont ils ont le secret, et celle-ci, infructueuse et interrompue, est la toute dernière. « Si tu savais toutes les insultes qui me viennent en tête… » il est gravement rembruni, Maxime, mais cela ne fait qu’accentuer le charme évident qu’il possède, et tout amusé qu’il est de la situation, l’hispanique n’en est pas moins aveugle : il l’observe en contournant la table sur laquelle trône les restes de leur petit-déjeuner, son sourire dévoilant la pointe de sa langue qui glisse sur la bordure lisse de ses dents du haut ’’J’aimerais bien les entendre.’’ il ne lui épargne rien, ni sa voix sensuelle ni son insolence, et toutes deux s’enhardissent quand, devant la porte, Maxime tend ses doigts en sa direction pour réclamer l’objet qu’il tient contre sa paume, tenu par le mousqueton  rond glissé autour de son index comme une fine bague argentée « Passe-moi les clés, c’est préférable que je conduise, non ? » - ’’Ah bon ?’’ feignant à peine l’innocence, comme s’il ne voyait pas du tout le sous-entendu derrière, Izan se rapproche d’un pas en donnant l’impression de céder puisqu’il avance les clefs en guise d’offrande mais, au dernier moment, ses doigts se saisissent plutôt des siens pour mettre à ses lèvres d’embrasser la courbure de ses phalanges, juste sur la jointure de ses doigts du milieu, sans le quitter des yeux un seul instant. ’’T’as l’air contrarié, je trouve…’’ qu’il souffle avec un air à la fois mutin et ingénu, quittant la main de son amant tout en conservant les clefs dans la sienne. ’’Il est préférable que je conduise, on est déjà en retard et…’’ laissant la dernière syllabe s’étirer sur sa langue, il réduit l’espace entre leurs deux corps sans pour autant intimer le moindre contact entre eux, s’assurant seulement d’être suffisamment proche pour qu’il puisse l’effleurer et envahir son espace avec son parfum, dans une délicieuse torture ’’Ça te va drôlement bien.’’ sortant du cadre pendant quelques secondes, il le jauge de haut en bas avec des yeux caressants, sans trop savoir pourquoi la simple vision de son amant portant un de ses vêtements — que le français ne porte d’ordinaire jamais d’ailleurs, lui insuffle de telles idées bien charmeuses. Il prend une fine inspiration pour s’ordonner d’être raisonnable, imposant à ses mains de ne pas projeter de le lui retirer et, pour se faire, il replie ses doigts autour des clefs en mordillant l’intérieur de sa joue, abattant un petit : ’’On y va ?’’ qui n’est pas vraiment une question puisque sa main libre s’avance déjà vers la poignée, conscient qu’ils n’ont que trop peu de volonté de résister à l’attirance qu’ils partagent, mais également lucide sur le retard dont ils sont fautifs. ’’Si je conduis, on arrivera là-bas à temps pour survivre face à Scott.’’ il tâche d'être sensé même si, il sent également poindre une lasse tristesse, puisque dès que la porte sera ouverte, ils ne pourront plus être ceux qu'ils sont encore.

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Qu’a-t-il fait pour mériter tant de malice de la part d’Izan ? Le couper à un moment aussi intense et délicieux, c’est faire preuve d’un sadisme sans nom, mais qui ne l’étonne finalement pas non plus de la part de l’hispanique. Par contre, si Izan trouve cela amusant, Maxime ne l’entend pas de cette oreille ; qui apprécie la frustration, en réalité ? Même si elle peut avoir un côté grisant, il l’apprécie beaucoup moins quand il est le frustré, et non pas celui qui frustre. Alors, quand il rejoint le pianiste dans la pièce principale, les traits de son visage sont tendus, et le ton de sa voix un peu irrité : « J’aimerais bien les entendre. » Et il continue de le chercher, avec son insolence tout à fait séduisante qui lui donne envie de lui cracher un « ta gueule » mi-sincère mi-affectueux en scellant sa bouche de la sienne pour qu’il termine ce qu’il a commencé tout à l’heure. Il claque sa langue, agacé, et il préfère rapporter son attention sur un détail qui l’intrigue plutôt que sur l’étendue de sa frustration qui ne va pas le quitter de sitôt. « Ah bon ? » - « Oui. » Il hausse les sourcils en constatant qu’il l’a rapidement convaincu puisqu’il commence à lui tendre les clés, mais il feinte à la dernière seconde, en attrapant ses doigts qu’il porte à ses lèvres. Un profond soupir s’échappe des siennes, en lui adressant un regard qui laisse entendre un ‘mais t’as quel âge’, même si au fond de lui, le contact le grise autant qu’il l’agace. Parce qu’il est comme ça, aussi attirant qu’agaçant. « T’as l’air contrarié, je trouve… » - « On se demande bien à qui la faute… » Il lui lance un regard entendu, parce que c’est clairement de sa faute à lui. « Il est préférable que je conduise, on est déjà en retard et… » Ses sourcils continuent de défier la gravité à chacune de ses remarques, et il attend la fin de sa phrase, absolument peu convaincu par la nécessité qu’il a à conduire. Il n’y a aucun argument valable dans sa prise de défense, il s’en rend compte ? Lorsqu’il se rapproche de lui, le français espère secrètement qu’il revienne contre lui, parce qu’il n’est pas prêt à quitter cette chambre d’hôtel. « Ça te va drôlement bien. » Il suit son regard, observant le sweat noir qu’il a rapidement enfilé et qui fera bien l’affaire. « T’aimes bien que je ressemble à un ado ? » Sa remarque l’a quelque peu adouci, la tension dans son corps se relâche petit à petit alors qu’ils se bouffent littéralement du regard tous les deux. Il n’est pas dupe, Maxime, il n’a pas la prétention de croire qu’il est capable de lire dans les pensées du pianiste, mais il est persuadé qu’ils pensent à la même chose ; ils désirent une nouvelle étreinte, des nouveaux baisers, de nouvelles caresses, mais c’est prendre le risque que les choses débordent et ne les rendent encore plus en retard. « On y va ? Si je conduis, on arrivera là-bas à temps pour survivre face à Scott. » L’amusement arrive à prendre place sur son visage ; Izan avoue clairement qu’il roule beaucoup trop vite et qu’il compte appuyer sur la pédale d’accélération dans les prochaines minutes à suivre. « Comme je ne suis pas certain d’en sortir vivant, tu permets que je fasse ça… » Le français attrape délicatement son vêtement pour l’attirer vers lui, avant d’enfouir ses deux mains dans ses cheveux bouclés. Ses lèvres frôlent les siennes, ainsi que le bout de son nez : « … une dernière fois. » Il utilise le prétexte d’une mort certaine, mais c’est surtout parce que c’est bel et bien leur dernière occasion de s’embrasser avant qu’il ne soit vraiment temps de partir, alors il laisse leurs bouches se retrouver avec une douceur infinie, en se forçant à rester raisonnable sur la passion qu’il aimerait mettre dans ce dernier baiser qui lui crie timidement tu vas me manquer tout entier. Il garde le contrôle, réfrène les pulsions qui naissent au creux de son ventre, de ses reins, de son cœur, pour maintenir des adieux sages et délicats, jusqu’à ce que le souffle lui manque et l’invite à reculer son visage du sien. « Allons-y… » souffle-t-il contre sa bouche, avant de s’écarter définitivement de lui. Cette soirée, cette nuit, cette matinée à ses côtés, tout est passé trop vite.

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@Maxime Coventry 12/2024 - galerie d'art

« On se demande bien à qui la faute… » il se sait coupable,  Izan, visé par une accusation en tous points légitime mais, fabulant une expression incrédule en haussant ses sourcils et en inclinant légèrement son menton vers le bas, il profane sa prétendue innocence avec le sourire mutin qui ne cesse d’enjoliver ses lèvres, et qui est la preuve irréfutable de sa pleine responsabilité. Il n’en porte aucune culpabilité ni aucun regret cependant, jouissant parfaitement de son statut de bourreau qui, de toute évidence, continue de bousculer la quiétude de son amant, qui fut à la fois euphorisé et malmené entre ses mains démissionnaires. « T’aimes bien que je ressemble à un ado ? » ses yeux glissent sur le tissu du vêtement qui doit porter son odeur, mais ce détail ne vient pas effleurer ses pensées tant il ne respire que le parfum de Maxime, dont les effluves enivrantes imprègnent jusqu’au tissu de ses souvenirs ; elle va lui manquer, cette odeur, tout comme le velouté de cette peau, la caresse de ces mains, la gourmandise de ces lèvres, la beauté de ce regard… Il est physiquement en mesure de franchir cette porte mais, son coeur, lui, n’est pas prêt à rompre cette parenthèse entre eux. La dissonance ne fait que s’accentuer au fil des secondes, même s’ils savent tous deux qu’ils ne font que repousser l’échéance de l’inévitable. ’’C’est très étrange de le dire comme ça, tu sais ?’’ qu’il fait remarquer en papillonnant de ses longs cils noirs, plus amusé que réellement perturbé par la formule employée, puisqu’il a lui-même décrit sa penderie de la sorte ’’Mais oui, ça te va bien. Mais tu sais très bien que je te trouve beau, peu importe ce que tu portes.’’ il l’avoue sans grabuge, sans effusion et sans artifice, sans chercher à extrapoler le compliment qu’il vient de lui faire, alors qu’on le sait avare en louanges — il ne fuit pas le terrain de cette discussion, gardant ses yeux rivés dans les siens alors qu’ils occupent l’entrée de sa chambre depuis quelques minutes déjà, attestant qu’ils ne sont pas tellement pressé de la quitter (de se quitter) « Comme je ne suis pas certain d’en sortir vivant, tu permets que je fasse ça… » un léger rire emporte ses lèvres disjointes tandis que son corps se déplace sur le côté pour se poster devant Maxime, ses mains n’attendant pas avant de voguer auprès de ses hanches pour en revendiquer la possession, pendant que leurs torses se frôlent, ses lèvres flirtant avec les siennes en réveillant son appétit de baisers ; c’est une faim vorace qui ne pourra jamais être comblée, et il devient le pantin de ses envies sitôt qu’il se retrouve prisonnier de ses bras, de ses caresses, de sa présence magnétique qui occulte le reste du monde « … une dernière fois. » cette phrase cogne douloureusement contre son coeur, une rafale violente qui le ramène à la réalité, ça fait vibrer ses veines comme les cordes d’un orchestre jouant la sixième symphonie de Tchaïkovski, et il n’a jamais autant détesté la musique de résonner en lui avec autant de clarté. C’est leur dernier baiser — il mesure la chance qu’ils ont de le savoir, cette fois, mais ça ne rend pas la chose moins tragique, ni moins cruelle. Ses mains remontent avec urgence pour se nicher à la frontière entre sa gorge et sa mâchoire, seuls ses pouces étant autorisés à trouver le grain de son visage quand, sept ans après Paris, pour la toute dernière fois après cette nuit, il l’embrasse dans un baiser chargé de regrets, de tristesse, de cette affection qui cache l’amour qu’ils se portent mais qu’ils n’avoueront pas. Il n’a que ces sentiments au coeur, pourtant, que ces désirs aux lèvres, le tenir dans ses bras, le faire perdurer contre sa peau, le maintenir contre sa bouche : il ne veut rien oublier de ces quelques heures à ses côtés, il veut emporter un peu plus de lui, du nous qu’ils ont formé, qui a existé. Lorsque Maxime se recule, les battements de son coeur s’affolent, ses pensées se bousculent comme des guêpes coléreuses et il a l’impression d’être au bord d’une falaise ; il veut le retenir, il n’est pas encore prêt à le laisser partir, mais il sait qu’il est incapable de sauter dans le vide. Son coeur lui hurle de réagir, qu’il suffirait peut-être qu’il lui dise je veux que tu restes avec moi, ne va pas le retrouver pour que Maxime le choisisse, mais Izan ne dit rien. Tout s’emballe, ses idées, ses envies, ses sentiments, ses battements. Ça cogne, ça pulse, ça s’agite comme une mer déchaînée mais, à la surface, rien ne transparait, rien ne le trahit, rien ne murmure. « Allons-y… » il le laisse s’éloigner, il le regarde effectuer le premier pas qui les sépare, et il lui semble alors que c’est comme une décision que le français vient de prendre : il ne le choisit pas. ’’Allons-y.’’ qu’il prononce, presque, comme un baiser d’adieu, pendant qu’il s’avance pour ouvrir la porte.

C’est terminé.