Les fêtes de fin d'année venaient enfin d'être dans le rétroviseur et Chris ne savait plus où il en était, perdu entre ses sentiments à l'égard d'Hadley et l'attirance qu'il éprouvait pour Talia, deux femmes qui venaient incontestablement faire battre chacune une partie de son cœur. Il n'arrivait pas à savoir comment il allait réussir à démêler les fils de sa vie après le rapprochement physique qu'il y avait eu avec Talia juste avant Noël et le lien si fort qui le rattachait à l'avocate dont il était tombé amoureux. Il aurait tout le temps nécessaire à se pencher sur son cas personnel lors de cette journée où il avait prévu de ranger toutes les décorations de Noël qui avait installé chez lui pour accueillir Talia et son fils Maël afin de redonner à cette demeure familiale la gaieté et la joie de vivre d'antan. Un partage des fêtes de fin d'année qu'il avait connu avec ses parents lorsqu'ils étaient encore en vie. Il avait déjà bien ramassé les guirlandes lumineuses et les différentes décorations pour les ranger dans des cartons qu'il monta ensuite jusqu'au grenier familial. Celui-là même où il avait déjà retrouvé d'anciennes peintures de sa mère dont certaines évoqués bien malgré lui un certain sentiment de mal-être, comme s'il ressentait quelque chose de caché bien au-delà de l'apparence du tableau qui étaient pourtant toujours aussi solaire et coloré. C'est lorsqu'il posa un carton dans le grenier et qu'il entreprit de bouger certains meubles pour réaménager l'endroit afin de mieux ordonnancer celui-ci qu'il finit par marcher sur une latte du parquet qui n'émit pas le même son que les poids sous le poids de sa chaussure. Cela fit aussitôt froncer les sourcils du journaliste qui chercha à marcher à différents endroits sur le parquet pour confirmer son intuition et se rendre compte que la sonorité était bien différente. Il se mit alors à quatre pattes pour tâter les planches avant de constater qu'il y avait un léger trou d'air qui passait dans un angle du parquet. Ccependant il n'arrivait pas à la retirer. Il redescendit alors dans la cuisine et remonta jusqu'à grenier après avoir récupéré un couteau suisse qu'il déplia pour laisser glisser la lame dans l'interstice et pouvoir soulever cette lame de parquet. Son palpitant était au maximum en se disant qu'il allait certainement tomber sur un trésor, excité comme un enfant juste avant d'ouvrir ses cadeaux de Noël. Mais, lorsqu'il souleva enfin la lame de parquet, ce n'était absolument pas le genre de trésor qu'il aurait imaginé. Il y avait un carnet, ainsi que tout un tas de lettres qu'il sortit au fur et à mesure de la cachette afin d'être sûr d'en extraire tout son contenu, récupérant également au passage une clef avec un numéro d'inscrit dessus "534" se demandant bien ce qu'elle pouvait bien ouvrir. Il se demanda alors par quel bout il devait attaquer, alors il feuilleta rapidement le carnet de notes pour voir l'étendue de ce qu'il aurait à lire avant d'en voir une photo tombée sur le sol. Il s'agissait d'une ravissante jeune femme blonde qui ne lui disait rien. La photo semblant remonter à des années, mais il n'y avait ni date ni nom au dos de celle-ci. Nul doute que cela devait remonter à l'époque de ses parents. Il descendit alors le tout d'un étage pour apporter tout cela dans son bureau et il plongea aussitôt dans la lecture de tous ses documents...

Après avoir passé trois ou quatre heures à lire ce qu'il avait trouvé, Chris referma alors le carnet sur son bureau le cœur meurtri, les larmes aux yeux avant de se caler dans le fond de son siège. Il venait non seulement de découvrir que son père avait eu une maîtresse, mais aussi que cette histoire avait duré plusieurs années en parallèle de son mariage avec sa mère, qu'il l'aimait profondément, peut-être même plus qu'il n'aimait sa mère, et qu'ils avaient eu un enfant ensemble peu de temps avant la naissance de sa petite sœur. Et c'était peut-être ce qui avait finalement retenu son père à rester vivre avec sa mère. Non pas par amour mais par obligation... Cela faisait alors énormément à encaisser pour le journaliste qui perdait toutes les certitudes qu'il pensait savoir et ses souvenirs sur ses parents, sur leur amour, leur complicité, leur joie de vivre qui ne devait être qu'une façade et cela lui brisa le cœur... Il avait alors besoin de beaucoup de tendresse et la première personne à laquelle il pensa fut Hadley. Il décida alors de l'appeler afin de lui demander si elle était chez elle afin qu'il la rejoigne, qu'il partage avec elle ce qu'il avait découvert, qu'il puisse trouver tout le réconfort dont il avait besoin dans le creux de ses bras et qu'il puisse éventuellement trouver le sommeil bien lové contre elle ce soir-là... Le lendemain, après s'être retrouvé avec Had la veille, Chris redemarrait la journée avec une énergie nouvelle, il se sentait revivre. Comme si tous leurs démons avaient été exorcisés. Et même si des ombres planées toujours au-dessus de leur couple, pour la première fois depuis deux mois, il voyait enfin une éclaircie survenir à travers ces nuages de tempête qu'ils avaient pu traverser. Il avait décidé de consacrer cette nouvelle journée à la découverte de cette demi-sœur dont il ignorait absolument tout. Il avait une photo de sa mère ainsi que son nom. A partir de cela, ses habitudes professionnelles ne mirent pas longtemps à mettre le doigt sur une certaine Abby Lane. Il avait alors souri au destin en se rendant compte qu'elle se trouvait justement à Brisbane. La ville était très grande certes mais la probabilité avait tout de même été infime qu'elle puisse être aussi proche de lui. Au moins, il aurait beaucoup moins de mal à se rapprocher d'elle. Cependant, il ne voulait pas aller trop loin dans le cadre de son enquête. Il aurait pu faire comme il le faisait d'ordinaire avec certaines de ces cibles pour le travail, en interrogeant des voisins, des collègues, des amis l'air de rien afin de se dresser un portrait précis de la personne. Mais pour Abby, cela était différent, elle avait le sang de son père qui coulait à travers ses veines, et il voulait garder une part de mystère, de surprise, ainsi qu'une opinion propre qu'il souhaitait se faire lui-même sans avoir à être éventuellement biaisé par d'autres personnes. Il savait le minimum qu'il avait besoin de savoir sur elle pour le moment, à savoir qu'elle était secrétaire de direction chez Gold Thread et qu'elle se rendait visiblement régulièrement à des cours de yoga. C'était d'ailleurs dans ce cadre qu'il avait décidé de se rapprocher d'elle. Lorsqu'il était passé devant le club où elle se rendait, il avait remarqué une affiche qui proposait une session découverte à la pratique du Yoga en plein air et qui aurait lieu dans le Parc de Logan City, pas très loin de chez lui, deux jours plus tard... C'était comme si le destin lui-même avait décidé de lui faciliter la tâche.

Parc de Logan City

Chris était arrivé au parc non loin de chez lui, à l'heure indiquée sur le prospectus qu'il avait vu. "Bonjour" Il s'était adressé d'un ton joyeux à l'ensemble des personnes qui étaient déjà présentes sur les lieux. Ne sachant pas trop comment s'habiller à ce genre de session, il avait mis un short de sport et d'un haut sans manche qu'il utilisait généralement pour aller courir. Parmi les personnes présentes, il n'avait eu aucun mal à reconnaître Abby. En effet, elle ressemblait quasiment comme deux gouttes d'eau à la photo ancienne de sa mère qu'il avait retrouvé dans le carnet de son père. Il se rapprocha alors d'elle afin d'engager la conversation. "Bonjour. Vous êtes une habituée ? Ou bien vous êtes là pour découvrir le Yoga comme moi ? J'espère en tout cas qu'ils ne vont pas trop nous faire souffrir..." lui dit-il en rigolant légèrement. Chris essayait de plaisanter et de se sentir à l'aise alors qu'en réalité il bouillonnait à l'intérieur avec le coeur battant à cent à l'heure alors qu'il était en train de réaliser qu'il s'adressait à sa demi-sœur, lui qui n'avait plus de famille depuis tant d'années...

crédits/idril

like a family resemblance
w/ @Chris Logan   ∆ crédit/kendalroys&gwen

Vingt-huit degrés. La température est idéale pour une séance de yoga en plein air, la chaleur renforce la transpiration des corps, permettant l'évacuation d'un excédent de toxines. Abby est friande de ces instants d'évasion, où elle ne se concentre sur rien d'autre que sa propre respiration, et les mouvements fluides que son corps accepte d'enchaîner avec grâce et précision. Les fêtes de Noël ne trouvant plus de sens à ses yeux, elle a passé la majeure partie de décembre à travailler, à l'image du reste de l'année précédente, s'enlisant sous les diverses tâches confiées par sa patronne pour éviter de trop penser. Aujourd'hui, le moment est parfait pour une escapade salvatrice au parc de Logan City, le temps est radieux, l'astre solaire diffusant sa chaleur sur sa peau pâle est accueilli comme une bénédiction. Rien ne troublera ce bonheur d'une simplicité plaisante. Elle s'échappe souvent de son quotidien dans les asanas dictés par Angelica, une quarantenaire qui pratique et enseigne le hatha yoga depuis des années. Si ses préférences vont au vinyasa, plus rythmé et plus soutenu, le hatha offre également des vertus bénéfiques, aussi bien à sa santé physique que mentale. C'est une élève appliquée, pratiquante aguerrie par des années d'exercice auprès de son ange gardien, Vamika. Et si la séance du jour est une ouverture à de nouvelles inscriptions, laissant place à la découverte pour intégrer de nouveaux adeptes, Abby n'y participe que pour son propre bien-être. La communication autour de l'évènement semble avoir du succès, la jeune femme ne reconnaissant pas le tiers des participants qui s'amassent doucement sur le gazon fraîchement tondu du parc.

L'herbe verte caresse ses pieds nus et déjà, elle se sent transportée par l'énergie émanant de la terre. Le groupe se rapproche timidement de l'enseignante du jour, certains se saluent, d'autres restent craintivement dans leur coin. Abby s'amuse à observer les gens, leur façon de se tenir, leurs mimiques distinctives et les yeux curieux de ceux qui prennent un cours de yoga pour la première fois. Un homme d'une trentaine d'années - peut-être à peine plus âgé qu'elle - aux yeux bleus comme le ciel s'avance vers elle. C'est un nouveau, cela ne fait aucun doute. Elle l'accueille avec un sourire radieux et sincère, comme pour le rassurer sur la session à venir. "Salut!", le gratifie-t-elle en retour. Sa familiarité n'exclue aucune politesse, mais trahit son amour pour l'humanité toute entière. "Je n'en suis pas à ma première séance, mais donc je suis bien placée pour dire qu'on est là pour se faire plaisir.", lui apprend-t-elle, mêlant son rire à celui de l'inconnu. Il a l'air plutôt sympathique, cet homme venu de nulle part. Quelque chose de bon émane de lui, comme une aura chaleureuse qui enveloppe tout son être. "Le but n'est vraiment pas de souffrir.", ajoute-t-elle pour le rassurer. Chacun connaît ses propres limites, et décide ou non de les repousser. En tant que novice, il devra s'en tenir à ce que son corps supporte, sans forcer, sans tenter d'aller plus loin que ses muscles le lui permettent. "C'est une séance pour les débutants, rassure-toi, personne ne va jouer les contortionnistes aujourd'hui.", plaisante-t-elle, inconsciente du fait qu'elle l'a tutoyé, comme elle le fait toujours avec tout le monde. Abby aime un peu trop ses semblables pour mettre des formes qui impliquent une distance, une barrière entre les âmes. Ses prunelles noisette débordent d'un pétillement enjoué, de celui qui se dessine dans ses yeux lorsqu'elle sait qu'elle s'apprête à passer un bon moment. Entre l'introspection et le partage, le yoga ouvre des portes et rassemble. "Moi c'est Abby au fait, comme ça tu sauras qui appeler si tu te sens désarticulé.", elle se présente en taquinant, un sourire malicieux aux lèvres, et tend une main ouverte et franche devant l'homme.

"Salut!" Abby lui avait répondu d'un ton chaleureux accompagné d'un sourire solaire. Ce qui émanait naturellement d'elle plaisait déjà au journaliste au tout premier abord. Le feeling, Chris fonctionnait énormément avec celui-ci pour se faire une opinion sur les gens et rien que la posture naturelle de la jeune femme, le timbre de sa voix ou encore les traits de son visage suffisait déjà à le rassurer. "Je n'en suis pas à ma première séance, mais donc je suis bien placée pour dire qu'on est là pour se faire plaisir." Son rire était également léger et communicatif, ce qui suffit à détendre Chris qui ressentait malgré lui une énorme pression avant cette rencontre. S'il connaissait bien le caractère de son père, enfin plutôt qu'il pensait bien le connaître vu ce qu'il avait découvert tout récemment, il ignorait absolument tout de la femme qu'il avait côtoyé en secret et qui était la mère d'Abby et de ce qu'elle aurait pu transmettre à sa fille. "Le but n'est vraiment pas de souffrir" tenta-t-elle de le rassurer. "Ok super. Je vois que la plupart sont déjà pieds nus, je suppose que je vais devoir en faire de même" Et avant même d'en avoir la confirmation, il retira ses sandales et se retrouva pieds nus sur l'herbe, bougeant quelque peu ses orteils au milieu de ces brindilles d'herbe qui le chatouillait légèrement. Mais qui était cependant loin d'être désagréable il devait bien l'avouer. "C'est une séance pour les débutants, rassure-toi, personne ne va jouer les contorsionnistes aujourd'hui" Chris la sentait avenante à son égard. Elle ne pouvait pas savoir qui il était pourtant donc elle devait être comme cela avec tout le monde, ce qui fut un nouveau signe positif d'évaluation de sa personnalité. L'étincelle qu'il pouvait déceler dans ses yeux était de surcroit un hymne à la joie et au partage. "C'est gentil de me rassurer car je dois bien t'avouer que j'avais un peu peur de me retrouver coincé et de me sentir un peu ridicule au milieu de tout ce beau monde..." Un sourire amusé sur le visage, il s'était mis à la tutoyer naturellement. Un tel amour des autres semblait émaner de sa personne qu'il paraissait vraiment difficile de faire autrement. Il se prit même à regretter de ne pas être tombé plus tôt sur cette cachette secrète dans son grenier et de n''avoir pas fait sa connaissance plus tôt. Oubliant pour le même coup toute la détresse et la tristesse qu'il avait pu ressentir à la découverte de l'infidélité de son paternel. "Moi c'est Abby au fait, comme ça tu sauras qui appeler si tu te sens désarticulé" Chris rigola légèrement à sa réplique, appréciant la taquinerie dont elle semblait faire preuve alors même qu'ils ne se connaissait pas encore. Il la vit tendre la main et Chris lui serra alors délicatement. "Enchanté Abby. Moi c'est Chris. Chris Logan." Il s'était présenté volontairement en rajoutant son nom de famille. Portant le même nom et prénom que son paternel, il saurait directement à sa réaction si elle avait déjà entendu parler de ce nom ou pas dans le passé ou si sa mère avait toujours gardé le secret de son infidélité également. Car, s'il s'avérait qu'elle était toujours dans l'ignorance alors cela serait certainement plus compliqué de lui annoncer et de la convaincre de la liaison, et même plus précisément de l'histoire d'amour, qu'avait partagé sa mère avec son père. "La séance découverte est censée durer combien de temps ? Il faut juste que je fasse attention à mon bras car je n'ai pas encore récupéré 100% de mes fonctionnalités, donc j'espère que je vais réussir à tenir jusqu'au bout." Il va retirer son plâtre il y a un mois environ et, s'il avait repris le sport et notamment la course à pied, il n'était pas encore convaincu de réussir à faire tous les mouvements que le cours de yoga pourrait être amenés à lui faire faire.

crédits/idril

like a family resemblance
w/ @Chris Logan   ∆ crédit/kendalroys&gwen

Comme chez la plupart des yogis - néophytes ou aguerris - une énergie positive émane de l'homme qui lui face, sans qu'elle ne puisse la décrire précisément. C'est particulier à chacun, cette faculté d'aller vers l'autre et d'entamer la discussion, même avec quelqu'un que l'on ne connait ni d'Eve ni d'Adam. Pourtant, avec lui plus qu'avec d'autres, ça semble facile, naturel. Comme deux vieux amis qui se seraient connus dans une vie antérieure, et qui se retrouvent dans la suivante. Par mimétisme, le nouveau se déchausse pour fouler l'herbe de la plante de ses pieds nus, semblant redécouvrir cette sensation de connexion basique avec la nature. Abby acquiesce, charmée de le voir renouer avec la simplicité enfantine du moment, des orteils brassant le gazon. "Tu glisseras moins, c'est plus prudent.", valide-t-elle. Le yoga est l'une de ces disciplines - au même titre que la plupart des arts martiaux - qui se pratiquent sans réel besoin d'une panoplie d'accessoires. Deux pieds nus et des vêtements confortables, rien de plus. "Et c'est tellement plus agréable.", elle soulève ses talons de quelques centimètres, plusieurs fois, se grandissant et reprenant sa taille normale, comme pour mieux apprécier encore la caresse des brindilles sous la plante de ses pieds. C'est une grande première pour l'inconnu, il est donc normal qu'il ne détienne pas toutes les ficelles de la pratique, et qu'une certaine appréhension le guette. Heureusement pour lui, non seulement le yoga n'est pas à proprement parler un sport, avec toutes les compétitions qui en découlent, sinon un vrai mode de vie, mais aussi, à part la prof qui slalomera peut-être entre les participants pour éventuellement corriger certaines postures, personne n'ira regarder qui fait quoi, ou se moquer de ceux qui n'arrivent pas à réaliser l'asana demandé. "Non, ne t'en fais pas pour ça.", réplique-t-elle, convaincue par la mentalité positive et le caractère profondément humain et désintéressé de l'activité. "Personne n'est dans le jugement ici.", elle affirme, et le sourire qui s'affiche sur ses lèvres dissipe tous les doutes qui persistent. C'est notre safe place, un endroit pour se retrouver soi-même, pour partager avec les autres. Sans jugement, sans à-prioris, sans frustration.

"Enchantée, Chris Logan.", dit-elle en refermant sa paume sur celle de l'homme, dans une poignée de main délicate. Elle trouve cela amusant qu'il se présente en donnant son nom de famille, comme l'aurait fait un politicien ou une figure éminente, voire célèbre. S'il est acteur, ou musicien, elle est désolée de ne pas réagir à ce nom, quand bien même la consonnance glisse dans les oreilles comme une douce mélodie. Elle donne le sien dans un cadre professionnel uniquement, au yoga et partout ailleurs, elle est Abby. Sa famille est un lointain souvenir, l'écho vague et distant d'un passé qu'elle s'est efforcée d'oublier. Madame Lane, ce n'est pas elle, c'est sa mère. Elle, c'est Abby. Juste Abby. "Ça dure une heure trente environ, mais les quinze dernières minutes sont en général consacrées à la détente et la méditation, dans des postures qui ne demandent aucun effort.", allongés sur le dos, les jambes repliées, le bassin tourné dans un sens, puis dans l'autre, l'esprit réalise l'effort consacré et remercie le corps de l'avoir suivi dans ce voyage intérieur qu'est le yoga. "Si tu sens que c'est douloureux, surtout ne force pas.", le conseille-t-elle, peu désireuse d'avoir à appeler les pompiers pour un bras tordu à cause d'un chien tête en bas mal exécuté. "Le principal, c'est que tu y prennes du plaisir, et que tu te détendes.", c'est ce qu'on est tous venus chercher. L'apaisement par l'effort, l'évacuation de toutes les pensées parasites qui font barrage à l'état de bonheur pur et simple. Consciente qu'aller jusqu'au bout est bénéfique, elle trouve un encouragement supplémentaire à proposer à Chris. "Si tu es encore là à la fin de la séance, et que je vois des gouttes de sueur sur ton front" - signe qu'il aura bien travaillé - "j'te paye un thé glacé.", propose-t-elle, son ton amical ne laissant place à aucun sous-entendu. Aussi mignon Chris Logan soit-il, ce n'est pas ce qu'elle est venu chercher aujourd'hui. "Deal?"

"Tu glisseras moins, c'est plus prudent." lui confirma aussitôt Abby après avoir vu Chris se déchausser pour se retrouver pieds nus tout comme elle. "Et c'est tellement plus agréable." ajouta la jeune femme tout en soulevant ses talons à plusieurs reprises avant de les reposer à plat sur le gazon. Le journaliste en fit de même, comme pour l'imiter, car après tout, elle avait beaucoup plus d'expérience que lui dans cet exercice. Puis il n'hésita pas à la regardait d'un air taquin avant de hausser les épaules lorsqu'il reposa ses pieds à plat sur l'herbe. "J'ai eu peur un instant que tu finisses par me dépasser à force d'être sur la pointe des pieds..." D'un ton joueur et avec un large sourire, il la taquinait volontiers car il était évident que ce simple geste d'Abby ne suffirait jamais à rattraper les vingt bons centimètres qu'ils semblaient avoir en différence de taille. Cependant, il avait agi comme cela avant tout pour la tester et voir la réaction qu'elle pouvait avoir dans une telle situation. Prendrait elle la mouche face à un éventuel complexe qu'elle pouvait avoir, et ce d'autant plus devant un inconnu ? Ou bien elle saurait faire preuve d'autodérision en rigolant de la situation ? Et à propos de ridicule, c'était peut-être même le journaliste qui pourrait finir en risée vu son manque d'expérience dans la pratique, mais la jeune femme chercha à le rassurer aussitôt "Non, ne t'en fais pas pour ça. Personne n'est dans le jugement ici." Cela ne manqua pas de faire sourire Chris en retour qui, effectivement, se sentait bien ici. Elle avait raison, il se dégageait une énergie positive tout autour d'eux qui lui faisait déjà du bien alors même qu'ils n'avaient pas encore commencé à pratiquer. Exactement, ce qu'il avait besoin pour bien redémarrer l'année après tous les tumultes sentimentaux qu'il avait vécu lors des deux derniers mois. Puis, Abby fut la première à se présenter. Chris en fit de même tout en lui serrant délicatement la main. Il s'était volontairement présenté en disant son nom de famille, espérant qu'éventuellement elle aurait déjà entendu parler de celui-ci mais, de toute évidence, cela ne semblait pas être le cas. Elle serait donc très certainement dans le déni à l'instant même où il lui révélerait la vérité sur ses origines et sur la liaison de sa mère avec le père du journaliste. Il faudrait certainement qu'il trouve un moyen de la questionner sur sa relation avec ses parents en amont afin de savoir quel serait le meilleur moyen de lui annoncer. Voir même qu'il ne lui annoncerait pas, dans l'éventualité où elle aurait toujours d'excellentes relations avec ses parents, afin d'éviter de briser une famille qui n'avait rien demandé en révélant un secret du passé. Car même si lui, mourrait d'envie d'avoir à nouveau un lien familial proche dans son entourage, il ne serait pas pour autant prêt à faire du mal volontairement à autrui pour satisfaire son manque affectif sur ce plan. Mais, dans tous les cas, il était encore bien trop tôt pour parler "famille" et il commença donc par la questionner sur la durée de la cession découverte. "Ça dure une heure trente environ, mais les quinze dernières minutes sont en général consacrées à la détente et la méditation, dans des postures qui ne demandent aucun effort." "Une heure trente pour une découverte ? Je vais mourir..." Bien évidemment, un large sourire amusé se dessinait sur le visage du journaliste qui feignait l'indignation. "Si tu sens que c'est douloureux, surtout ne force pas. Le principal, c'est que tu y prennes du plaisir, et que tu te détendes." "Plaisir et détente, ça, ça me parle. Je vais essayer d'y aller en douceur alors. Mais si je me mets à ronfler, il ne faudra pas hésiter à me donner un coup de coude alors..." Chris en rigola légèrement. Rien que d'imaginer la séquence entre des personnes se retrouvant au calme, venu chercher la relaxation, et qui se retrouveraient coupé par le ronflement d'un indésirable à côté d'eux le faisait rire. Surtout qu'avec son côté farceur, c'est tout à fait quelque chose qu'il serait capable de faire en temps normal. "Si tu es encore là à la fin de la séance, et que je vois des gouttes de sueur sur ton front. J'te paye un thé glacé." "Mince, donc il faut que j'oublie l'option sieste alors ? ... Je vais être un élève sérieux, promis" Chris mit ses deux mains à plat devant lui tout en inclinant légèrement la tête. "Et j'accepte l'invitation avec plaisir mais à la condition que c'est moi qui invite. Et en tout bien tout honneur bien évidemment" Pouvoir continuer à échanger avec Abby et faire sa connaissance était l'objectif du journaliste aujourd'hui. Cependant, vu ce qu'il s'apprêtait à lui révéler par la suite, il était hors de question de la laisser l'inviter et il ne voulait absolument pas non plus qu'elle puisse se faire des idées à son sujet. Ce n'était tout simplement pas quelque chose d'envisageable. "Bon, je suis prêt à en découdre alors !" Toujours avec un sourire amusé sur le visage, Chris était prêt à transpirer afin de gagner le droit de poursuivre ses échanges avec Abby par la suite.

crédits/idril

like a family resemblance
w/ @Chris Logan   ∆ crédit/kendalroys&gwen

Elle rit de bon coeur, alors que la bonne vingtaine de centimètres qui sépare le sommet de son crâne de celui de Chris sont remis en question par l'humour de l'homme. Abby n'a jamais été très grande, sa taille avoisinant encore d'un pouce le mètre soixante, mais elle est loin de s'en offusquer. Au contraire, appréhender le monde de sa hauteur est une bénédiction, une habitude prise depuis l'année où sa croissance s'est arrêtée. "Cela n'empêche pas que je suis une grande femme.", lance-t-elle d'un air mutin, relevant le menton pour feindre une supériorité dont elle ne pense pas un mot. Riant de sa propre blague, elle retombe doucement sur ses talons, les orteils foulant le sol comme pour s'ancrer via trois brins d'herbe lui chatouillant les espaces interdigitaux. "Et puis, pour le yoga, c'est plutôt pratique d'être près du sol.", un nouveau rire franc s'échappe de ses lèvres, sa bonne humeur exacerbée par la présence solaire de l'inconnu à ses côtés. Le feeling est instantané, comme s'ils se connaissaient depuis bien plus longtemps, comme si leur rencontre ne datait pas d'aujourd'hui. Pourtant, c'est la première fois qu'elle le voit au cours d'Angelica, et elle ne se souvient pas l'avoir déjà croisé au détour d'une rue de la ville. Les explications plausibles sont multiples, son travail lui prend bien trop de temps et accapare ses pensées plus qu'elle ne le voudrait, ou peut-être bien que le jeune homme n'est que de passage à Brisbane, ou encore que sa décision d'essayer le yoga est trop récente pour que leurs pas se soient rencontrés plus tôt. "Tu habites ici?", laisse-t-elle échapper. Sa curiosité prend le dessus, outrepasse les règles de bienséance. "Enfin, à Brisbane je veux dire, pas dans le parc.", je pense qu'il avait compris. Cette curieuse sensation de déjà-vu ne la quitte pas, bien qu'elle n'en dira rien à son compagnon de séance. Mais Abby est un livre ouvert, et sa perplexité doit certainement se lire ses traits. Ses prunelles qui ne quittent plus l'océan bleu lui faisant face sont l'un des premiers signes qu'elle cherche une réponse jusqu'au plus profond de son âme, et le sourire est là pour contrebalancer le poids de son regard.

Une heure trente de découverte du yoga pour lui, une heure trente de découverte de lui pour elle. C'est l'occasion d'en apprendre plus sur ce nouvel ami, dont le caractère transparaîtra davantage dans ses gestes que dans ses paroles déjà rayonnantes d'une chaleur humaine peu commune. "Je ne te laisserai ni mourir, ni ronfler!", affirme-t-elle, persuadée que la première option est plus probable que la seconde. Comme un écho à ces dernières paroles, les derniers élèves prennent place autour d'Angelica, baissant leurs voix au fur et à mesure que la prof les accueille du regard à tour de rôle. "Marché conclu, Chris Logan.", elle le gratifie d'un sourire, satisfaite d'entendre qu'il s'appliquera à la tâche et heureuse à l'idée de partager la récompense de l'effort autour d'un verre à la suite de la séance. En tout bien tout honneur, évidemment, à l'image du thème récurrent de la journée qu'impose la pratique du yoga. "Bienvenue à tous et merci de prendre part au voyage intérieur que je vous propose aujourd'hui. Certains d'entre vous me connaissent déjà, pour les autres... Vous allez adorer souffrir avec moi.", annonce la professeur, taquine. Abby adresse un clin d'œil amusé à Chris, consciente que les mots rassurants qu'elle a eu pour lui viennent d'être balayés par le simple message d'Angelica. Il n'est bien sûr pas question de souffrance, ni de torture, simplement d'un moment pour se recentrer sur soi et demander à son corps un accompagnement bénéfique. Solennelle, elle ferme un court l'instant les yeux et raidit sa colonne vertébrale pour former un "i" bien droit, entrant formellement dans une bulle qui l'accueillera pour l'heure à venir.

Les respirations sont profondes, intenses, elles oxygènent à la fois le cerveau et les muscles qui se courbent dans diverses positions, tenant l'asana parfois pendant quelques secondes, d'autres fois plus d'une minute. Inspirez, expirez, ressentez. Abby excelle à la tâche, elle est plongée dans un monde qu'elle commence à connaître sur le bout des doigts, la conscience de son propre corps occupant l'espace, des limites qu'il lui accorde et qui semblent infinies. Elle n'est plus triste, ni heureuse, ni préoccupée, elle est simplement là. De brefs coups d'œil à son camarade occupant une place sur son côté gauche lui assurent qu'il n'est pas en train de forcer sur une blessure en voie de guérison, ou simplement en train de souffrir comme ses craintes le lui dictaient. Mais il semble s'en sortir plutôt bien, et demeure l'élève sérieux et appliqué qu'il a annoncé. Quand la séance se termine enfin, après plusieurs longues minutes de relaxation et de formulation silencieuse de gratitude, elle tourne vers lui ses prunelles rassasiées par une extase physique. Elle ne peut plus se passer du yoga, ses enseignements et sa pratique lui vident l'esprit, et c'est un besoin qu'elle ne peut se permettre d'occulter, au risque de devenir complètement folle, et esclave du tourbillon de ses sentiments. "Comment tu te sens?", demande-t-elle à Chris alors qu'elle se redresse lentement sur ses avant-bras. La voix est douce, presque un demi-murmure, pour ne pas gâcher le réveil de cette léthargie collective. "Ton bras?", s'enquit-elle à nouveau, curieuse de savoir l'origine de sa douleur mais pas encore assez pour se permettre de poser la question.

"Cela n'empêche pas que je suis une grande femme." lui répondit Abby en feignant un petit air mutin qui ne manqua pas de faire rire légèrement le journaliste. C'était décidé, il aimait décidément bien ce petit bout de femme dès le premier contact qu'il avait eu avec elle. Il n'aurait pour ainsi dire pas pu rêver mieux comme première rencontre, même s'il se doutait que les révélations qu'il aurait à lui faire viendrait sans doute tout détruire par la suite. Non seulement le lien qu'ils commençaient à peine à créer mais aussi éventuellement la bonne humeur et la joie de vivre dont faisait preuve sa demi-sœur. Un terme qu'il avait encore du mal à intégrer mais qu'il essayait de faire entrer dans sa tête au fur et à mesure où il l'observait et où il échangeait avec elle avec le sourire. "Cela n'empêche pas que je suis une grande femme." ajouta-t-elle en retouchant terre dans un nouveau rire communicatif. Cette fois, Chris n'eut pas d'autres retenues et rigola de bon cœur avec elle. Il aurait même eu envie de la prendre dans ses bras à cet instant pour sceller ce moment de communion entre eux deux mais il ne pouvait pas se le permettre. Pas tant qu'il ne lui aurait pas avoué la vérité dans tous les cas. Et peut-être qu'après cela, elle ne voudrait plus le voir car il aurait détruit une partie de sa vie et de ses croyances tel un oiseau de mauvais augure. Cependant, Chris ne voulait pas penser à cette hypothèse pour le moment, souhaitant juste profiter de l'instant présent et de la joie qui s'infiltrait dans son cœur au contact de cette jeune femme tellement solaire. "Tu habites ici ? Enfin, à Brisbane je veux dire, pas dans le parc." lui demanda-t-elle, laissant sa curiosité prendre le dessus. Le journaliste voyant bien l'intérêt qu'elle lui portait dans l'intensité de son regard mais il n'en fut absolument pas déstabilisé, satisfait quelque part d'avoir réussit à éveiller son intérêt à son égard également. "Oui, depuis peu..." Devait-il en dire davantage ou non ? Il hésita un instant avant de se dire qu'il ne devait pas mettre de barrière de son côté, s'il voulait qu'elle se livre elle aussi de manière sincère et authentique. "Cela doit faire cinq mois que je suis en ville. J'étais sur Sydney auparavant. Mais pour être honnête, je suis originaire de Brisbane à la base mais je l'avais quitté il y a quinze ans. Un petit brin de nostalgie par rapport au passé certainement..." Justifiant ainsi les raisons de son retour sur Brisbane. "Et toi du coup ? Originaire de Brisbane également ?" Ainsi, il aurait sans doute l'opportunité d'en savoir un peu plus sur ses origines. Il avait déjà des informations à ce sujet mais cela l'aiderait soit de voir si elle totalement honnête avec lui, soit d'avoir des informations complémentaires éventuelles sur ses parents. Dans tous les cas, la réponse d'Abby serait forcément riche en enseignements à en tirer.

"Je ne te laisserai ni mourir, ni ronfler!" affirma-t-elle après qu'il ait mentionné la possibilité de s'endormir au milieu de la séance s'il venait qu'à trop se détendre. Il espérait juste qu'elle l'avait bien pris comme une plaisanterie et non comme une éventualité réalisable. Mais il n'eut pas le temps de se justifier que la foule se taisait au fur et à mesure, signe évident que le cours allait commencer. "Marché conclu, Chris Logan." Un dernier murmure d'Abby, accompagné d'un sourire toujours aussi chaleureux, venait valider leur accord d'aller boire quelque chose après la cession d'une heure et trente minutes d'exercices qui les attendaient s'il était toujours présent à la fin avec une goutte de sueur sur le front. "Bienvenue à tous et merci de prendre part au voyage intérieur que je vous propose aujourd'hui. Certains d'entre vous me connaissent déjà, pour les autres... Vous allez adorer souffrir avec moi." Ne sachant plus trop quoi en penser, Chris rehaussa l'un de ces sourcils en se demandant bien dans quelle galère il s'était mis en venant jusqu'ici pour faire la connaissance d'Abby. Le clin d'œil amusé de cette dernière lui fit esquisser un léger rictus mais le journaliste se demanda à cet instant laquelle des deux femmes s'était finalement joué de lui. Le cours commença et Chris essaya de jouer le jeu à fond, cherchant à imiter soit la professeure, soit Abby, à tour de rôle pour prendre les bonnes positions mais aussi pour suivre les bons exercices de respiration, de concentration, et d'apaisement de son corps et de son esprit. Et il devait bien avouer que le temps avait fini par défiler bien plus vite qu'il ne se l'était imaginé au préalable. Le journaliste appréciant tout particulièrement les moments de calme où, bien qu'ils étaient nombreux, seuls le bruit du vent venait caresser son ouïe comme s'ils revenaient en communion à la nature. Cela lui avait fait un bien fou à un point où il regrettait presque que cela soit déjà terminé. Seule la douce voix d'Abby finit par le sortir finalement de cette léthargie. "Comment tu te sens ?" Il rouvrit ses yeux pour se plonger dans son regard et il se contenta de lui sourire. Un sourire franc et sincère qui n'avait pas besoin de dire le moindre mot pour bien se faire comprendre par la jeune femme. "Ton bras ?" Elle tourna son attention vers son membre et Chris le regarda également, certainement par mimétisme. "Pas de soucis. Je n'ai pas forcé et donc je n'ai pas ressenti de douleur. Je crois que les médecins devraient inclure le yoga dans leurs pratiques, cela pourrait être plus efficace que les longues séances de rééducation à suivre qui étaient même plutôt douloureuses. A vrai dire, je pense que le yoga aiderait aussi à mieux accepter la douleur ressentie. Merci pour cette belle découverte en tout cas." Chris entreprit alors de se redresser à son tour pour se remettre sur ses deux jambes. Conscient qu'il n'avait pas transpiré plus que cela, il passa une main sur son front pour vérifier le fait qu'il n'avait pas de goutte de sueur sur le front. "J'espère que le deal tient toujours ? Je n'y peux rien, je gardais tout pour le final, mais le cours est passé bien plus vite que je ne l'avais imaginé... Cela dit je crois que cela me ferait du bien d'en pratiquer plus souvent. Je me sens plus apaisé, cela m'aiderait certainement aussi dans la gestion de mes émotions" Chris en rigola alors timidement, lui qui avait été complétement débordé par ses émotions lors des derniers mois, en bien comme en mal. Nul doute qu'un peu de sérénité et d'écoute de son corps ne pourrait que lui être bénéfique.

crédits/idril

like a family resemblance
w/ @Chris Logan   ∆ crédit/kendalroys&gwen

Si les pas de Chris l'ont ramené sur la voie de ses origines, pour Abby, c'est tout le contraire. Et c'est justement ce qu'elle a toujours cherché à fuir. "Chez elle", c'est désormais la villa de Bayside, et plus précisément, l'entourage chaleureux et protecteur que lui offre l'indienne qui l'a prise sous son aile. Elle aurait aimé tout oublier de son passé, des longues heures à tournoyer dans sa chambre, dans la demeure familiale des Lane, et elle s'efforce tant bien que mal de ne jamais y penser. Là où son nouvel ami semble nostalgique du passé, elle, voit le sien comme une épreuve douloureuse qui l'a forcée à grandir trop vite. "Tu en as de la chance.", laisse-t-elle échapper malgré elle, le regard tourné vers des souvenirs aux relents nauséabonds. Elle lui imagine une enfance baignée de soleil et de moments heureux, et se partage entre cette rêverie joyeuse et le contraste avec les coups de ceinture qui lui ont courbé l'échine. La moue qui se dessine sur ses lèvres trahit cette escapade mentale qui la plonge bien des années en arrière, alors qu'elle n'était qu'une petite tête blonde martelée par le puritanisme d'une famille qui n'a pas su l'accepter. "Non, même si depuis le temps que j'y suis, c'est tout comme.". Brisbane l'a toujours prise telle qu'elle est, dans ses bonnes comme dans ses mauvaises passes. C'est la ville des nouvelles opportunités, l'espace où elle a enfin pu devenir la meilleure version d'elle-même. "Je viens de la banlieue de Melbourne.", annonce-t-elle d'une voix plate, le sourire disparaissant momentanément de son visage tandis que les relents de son enfance dessinent un voile de tristesse dans son regard. "J'ai grandi à Ferny Creek.", achève-t-elle. Ce nom évoque l'autorité stricte d'un père confondu dans une religion extrapolée, et l'inaction d'une mère spectatrice de ses abus. Consciente de la négativité induite par sa réponse, et plus pour elle que pour lui, Abby se ressaisit dans ce qui ressemble à un sursaut, balayant l'air devant elle d'un revers de main. "Mais c'est bien loin tout ça.", ses prunelles se reportent sur le jeune homme, et le sourire refleurit sur ses lèvres. La fée refuse de laisser la pollution de son histoire gâcher ce moment de bonheur simple.

La séance de yoga se déroule dans une parfaite osmose entre son corps et son esprit, l'heure filant à la vitesse de la lumière, comme souvent lorsqu'elle s'abandonne aux torsions, extensions, élongations qui fatiguent ses muscles et vident son cœur. Elle se sent juste bien, et se réjouit d'entendre que son compagnon du jour éprouve les mêmes bienfaits. "Oui, le yoga a de nombreux pouvoirs, c'est vrai. Même en cas de blessure ou de douleurs, il s'adapte à chacun.", avoue-t-elle, son discours résonnant à ses oreilles comme celui d'une professeur, alors que l'élève en face d'elle est déjà convaincu. "Merci à toi d'avoir joué le jeu. J'espère que ça t'a donné envie d'y revenir.", la blondinette se réjouit de ce partage, et serait heureuse de retrouver ce yogi néophyte lors que potentielles futures séances. Elle se redresse pour atterrir sur ses deux jambes, sentant que ses muscles ont bien travaillé et trouvant dans cette vague douleur un réconfort et apaisement certains, renforcés par la présence solaire de son camarade. Chris est quelqu'un de bien, elle peut le sentir, alors même qu'elle ne connait rien de cet homme. Peut-être que la récompense promise lui en apprendra davantage, si le deal tient toujours.  "Ah non, ça ne tient plus!", fanfaronne-t-elle dans ce coup de théâtre auquel elle croirait presque elle-même. "Je ne vois pas une goutte de sueur sur ton front, le contrat n'est pas rempli.", ajoute-t-elle d'un ton sérieux et les bras croisés sur sa poitrine, avant de finalement craquer, un rire léger flottant dans l'air. Lui qui parle gestion des émotions, voilà qu'elle lui simule un fil à retordre. Elle est taquine, lorsqu'elle se sent en confiance, et son amour pour l'être humain la pousse souvent à accorder cela à n'importe qui, à ses dépends. Abby ramasse ses affaires, enfile une veste de survêtement pour garder son corps au chaud, et ne rien perdre de la chaleur qui s'y est propagée durant les dernières minutes. "Je plaisante, allons parler gestion des émotions autour d'un verre.", cette discussion ne fait que commencer, et sa curiosité est piquée par la dernière phrase de Chris. Elle salue d'un geste amical Angelica, et invite le jeune homme à traverser la pelouse à ses côtés, profitant encore de la caresse de l'herbe sous ses pieds nus avant de remettre ses chaussures. Aux abords du parc, plusieurs stands se dressent et appellent à la consommation. Des glaciers, des vendeurs de nourriture, et plus loin, une échoppe avec quelques tables de pique-nique proposant des rafraîchissements divers. "Ça te convient?", propose-t-elle en désignant l'enseigne du menton.

color=#800080]"Tu en as de la chance."[/color] lui répondit Abby lorsque le journaliste lui avoua être revenu sur Brisbane, nostalgique du passé. Malheureusement, lui même touché par les mots d'Abby en détournant le regard, n'avait donc pas vu la moue qu'elle avait pu faire en comparant leurs deux existences idéalisées. De toute évidence, elle ne savait rien du drame familial qu'il avait vécu et qu'il lui avait fait fuir Brisbane il y a quinze ans de cela sans qu'il n'en arrive véritablement à en faire le deuil avant cela. Mais bon, il ne pouvait pas lui en vouloir, il baissa néanmoins le regard après ses propos. Cependant, en dehors de son drame, c'est vrai qu'il avait eu la chance d'avoir une enfance heureuse et ne pas avoir à se soucier de la vie au quotidien par la suite avec ce qu'il avait hérité de ses défunts parents dont l'un des deux était le géniteur d'Abby sans qu'elle ne le sache. D'ailleurs, lorsqu'il lui annoncera enfin la vérité, dans l'hypothèse où celle-ci serait bien prise par la jeune femme, il savait d'avance qu'il aurait une douche froide à lui faire prendre en lui annonçant ensuite que son véritable père est décédé il y a quinze ans de cela et donc qu'elle ne pourrait jamais en faire la connaissance... Mais bon il fallait d'abord en savoir davantage sur ses origines et le journaliste lui retourna donc la question. "Non, même si depuis le temps que j'y suis, c'est tout comme. Je viens de la banlieue de Melbourne. J'ai grandi à Ferny Creek." Lorsqu'elle parla de son passé, le journaliste put observer le changement de tonalité mais aussi le manque de chaleur dans sa voix comme si cela était un mauvais souvenir pour elle avant qu'elle ne fasse un mouvement de sa main devant son visage afin de chasser ses pensées ou souvenirs qui semblaient remonter à la surface. "Mais c'est bien loin tout ça." Chris ne savait pas grand chose sur son passé. Il avait pu trouver quelques infos sur sa mère dans les lettres qu'elle avait pu écrire à son paternel, il savait qu'elle n'était pas totalement heureuse avec son époux et semblait vouer un véritable amour au père de Chris jusqu'à l'annonce de la grossesse et le dilemme auquel avait du faire face les deux amants de concevoir un enfant hors mariage. Cependant les croyances religieuses ne pouvaient pas les résoudre non plus à interrompre cette grossesse alors ils avaient gardé le secret de la conception d'Abby à travers seulement quelques lettres qu'ils s'étaient échangés pendant des années. Dans tous les cas, cela semblait être un sujet délicat pour sa demi-sœur et Chris ne chercha pas à en savoir davantage pour le moment. Ils auraient tout le temps de s'y replonger différemment une fois qu'il lui aura révélé la vérité sur son passé.

Le cours de Yoga s'était terminé et le journaliste en ressentait déjà tous les bienfaits, le trouvant bien plus efficace pour son esprit et pour son corps que les longues séances de rééducation auxquels il avait dû faire face dans la douleur pendant plusieurs semaines. "Oui, le yoga a de nombreux pouvoirs, c'est vrai. Même en cas de blessure ou de douleurs, il s'adapte à chacun. Merci à toi d'avoir joué le jeu. J'espère que ça t'a donné envie d'y revenir." lui expliqua Abby avec entrain, révélant sans aucune difficulté que c'était quelque chose qui comptait énormément à ses yeux. "Oui, je crois que je reviendrais pour en découvrir davantage." Chris lui souriait mais il n'y avait pas eu que le yoga qui lui avait fait bonne impression et qu'il avait envi de continuer à approfondir ses connaissances. Il espérait pouvoir continuer à échanger avec Abby comme elle lui avait initialement proposé et cela même s'il n'avait pas transpiré. "Ah non, ça ne tient plus!" La réplique de la jeune femme était convaincante et Chris en fit une légère moue de déception. "Je ne vois pas une goutte de sueur sur ton front, le contrat n'est pas rempli." Abby semblait sérieuse en croisant les bras sur son corps. Chris se dit qu'il devrait trouver un autre moyen de revenir. Cela ne lui poserait pas de problème et le courant étant plutôt bien passé donc il n'aura pas de mal à recréer du lien avec elle mais il perdrait de nombreux jours dans un secret qu'il avait découvert tout récemment et cela serait une réelle torture pour lui de ne pas pouvoir agir immédiatement, ni d'attendre afin d'en savoir davantage sur sa demi-sœur. Mais, heureusement pour lui, Abby finit par craquer en rigolant, ce qui décrispa aussitôt Chris avec tous les traits de son visage qui s'adoucirent aussitôt. S'il arrivait parfaitement bien à cerner les gens dans le cadre de son travail car il en était totalement détaché. Dès que cela touchait sa vie personnelle et les sentiments qu'il pouvait ressentir, il était totalement naïf, aussi innocent qu'un enfant, et il s'était facilement fait berner par la plaisanterie d'Abby. "Je plaisante, allons parler gestion des émotions autour d'un verre." Chris la vit ramasser ses affaires et il en fit de même, la gratifiant d'un signe de tête pour lui signifier son accord à aller discuter devant un verre, saluant également les autres personnes autour d'eux avant qu'ils ne s'éloignent. "Ça te convient?" lui demanda finalement Abby en désignant un emplacement prêt d'un petit stand proposant des boissons rafraîchissantes variées. "Oui ce sera parfait Abby" Il se dirigea alors vers l'une des tables et s'installa en face d'elle avant qu'un serveur ne vienne les voir pour savoir ce qu'ils allaient prendre à boire. "Pour moi ce sera un thé glacé et pour toi ?" Il attendit que la jeune femme choisisse également quelque chose et que le serveur s'éloigne pour engager à nouveau la conversation. "Tu voulais parler de la gestion des émotions ? Très bien, mais je te préviens que je suis loin d'être un expert dans le domaine, je dirais même que c'est plutôt un talon d'Achille chez moi. Tu auras peut-être des astuces à me partager pour que je m'améliore ? Et là c'est le moment où tu vas me dire de pratiquer davantage de yoga ?" s'amusa-t-il tout en lui souriant

crédits/idril

like a family resemblance
w/ @Chris Logan   ∆ crédit/kendalroys&gwen

L'instant de flottement à l'évocation du passé n'est réellement saisi ni par l'un, ni par l'autre. Chacun englué dans ses propres expériences, ses propres souvenirs, Abby n'a pas vu le regard de son camarade se voiler, et la réciproque est également valable. Heureusement, la séance a su balayer toutes les émotions ressurgies, soit en les évaporant dans l'air pur du parc, soit en les entérinant à nouveau en leur for intérieur. Evoquer ses origines est une étape nécessaire pour faire la connaissance de Chris, toutefois elle préfère mille fois le faire autour d'un verre, dans l'intimité de leurs deux seules présences, plutôt qu'étaler tout ça devant les autres yogis qui lentement se relèvent, et découvrent la félicité d'un corps transporté par la fatigue physique. Désormais attablée en face de l'homme, elle lève les yeux sur le serveur pour commander à son tour une boisson. "Un thé glacé aussi, s'il vous plaît.", son sourire poli est juste assez engageant pour que l'homme leur laisse l'espace dont ils ont besoin pour entamer la conversation. Elle écoute son nouvel ami lui faire part de pensées plutôt intimes quant à ses difficultés à gérer les émotions, quémandant des conseils à celle qui s'efforce tant bien que mal de compiler avec ses propres démons. Est-ce que le yoga est la clé à tout? "Hum, non.", sourit-elle brièvement, amusée de la répartie du jeune homme. "Le yoga peut être une aide bénéfique, toutefois il n'est pas la solution à tout non plus.", affirme-t-elle, convaincue. Sinon je ne serais pas aussi bouleversée par tout ce qui m'arrive. "En tout cas pas dans un quotidien brisbie, où les responsabilités professionnelles et personnelles nous engagent bien plus sentimentalement parlant qu'on ne le voudrait.", elle évoque calmement, l'éventualité que son travail et ses relations personnelles sont des parasites à la pleine conscience et à la paix intérieure. "Mais c'est ce qui fait de nous des êtres humains, non?", toutes ces émotions, ces ressentis, surgissant parce que l'Homme aime, déteste, ressent tout de façon beaucoup plus intense que les autres animaux.

"Je n'ai malheureusement pas de conseils à te donner à ce sujet, on ne peut pas dire que je sois un exemple à suivre en la matière.", avoue-t-elle, parfaitement honnête, hochant la tête pour le gratifier d'un sourire chaleureux. Même si la blondinette tente, aussi fort que possible, de tout enterrer au plus profond d'elle-même, s'efforçant de faire taire ces petites voix qui murmurent souvent à ses oreilles. "La plupart du temps, j'essaye juste de ne pas me laisser submerger, c'est tout.", mais tout renfermer dans le coffre fort de sa psyché est une méthode qui n'a pas porté ses fruits, jusque-là. Le serveur revient, dépose les verres en face d'eux avant de retourner à ses occupations après qu'elle l'ait gratifié d'un remerciement courtois. Sa main se referme autour du verre - la fraîcheur lui picotant le bout des doigts - pour le lever en direction de son compagnon du jour. "À ta santé, Chris Logan!", trinque-t-elle, amusée de l'appeler par l'entièreté de son nom, sous lequel il a pris la peine de se présenter. Abby porte la paille à ses lèvres pour aspirer une longue gorgée du thé glacé, qui étanche sa soif et glisse dans sa gorge comme un soulagement givré contrastant avec la chaleur de son corps transi par l'effort. "Dis-moi, qu'est-ce qui est le plus difficile à gérer pour toi?", demande-t-elle en plongeant ses prunelles dans l'azur de Chris. Elle sait la question très personnelle, mais la blonde n'y voit jamais une intrusion, sinon un réel intérêt pour les émotions qui peuvent traverser ses pairs. Abby fait tourner les glaçons dans son verre, jouant avec sa paille, créant dans le liquide un tourbillon miniature à l'image de leur conversation. Le tourbillon de ses sentiments est une tare avec laquelle elle apprend à vivre, elle est bien curieuse de savoir ce qui tourmente tant le jeune homme qui lui fait face.

"Un thé glacé aussi, s'il vous plaît." répondit Abby au serveur afin de valider leur commande. Avait-elle dit cela par simplicité afin de ne pas avoir à chercher autre chose sur les consommations disponibles ? Ou bien avait-elle les mêmes goûts que le journaliste en termes de rafraichissement en cours de journée ? Il devrait certainement apprendre à la connaître davantage afin d'en avoir la réponse un jour. Puis Chris attendit que le serveur s'éloigne pour parler de gestion des émotions avant d'émettre l'hypothèse que le yoga serait la solution à ses problèmes. "Hum, non." lui répondit-elle avec un bref sourire. Bon bah le journaliste devra trouver un autre moyen de gérer ses tourments actuels. Allait-il finir chez un psychiatre, allongé sur un sofa, à confier ses pensées intimes tout en espérant un jour trouver la solution à ses problèmes de cœur générés par ces deux femmes qui finiraient certainement par le conduire inéluctablement vers la folie. "Le yoga peut être une aide bénéfique, toutefois il n'est pas la solution à tout non plus. En tout cas pas dans un quotidien brisbie, où les responsabilités professionnelles et personnelles nous engagent bien plus sentimentalement parlant qu'on ne le voudrait. Mais c'est ce qui fait de nous des êtres humains, non ?" ajouta-t-elle avec une touche de philosophie à ses propos. "Je ne dirais certainement pas le contraire..." commenta le journaliste tout en pensant qu'en ce qui le concerne, il n'avait absolument aucun problème à gérer ses émotions dans le cadre professionnel. C'était uniquement du côté personnel qu'il avait des problèmes. Cette dualité entre les deux domaines le concernant se retrouvaient aux antipodes, comme blanc et noir, ou plutôt comme le Yin et le Yang imbriqués l'un dans l'autre. "D'ailleurs, tu ne m'as pas encore dit ce que tu faisais comme métier Abby ?" Chris avait pris un air curieux, bien qu'il avait déjà la réponse à sa question, il préférait que sa demi-sœur se livre à lui petit à petit sur son univers.

"Je n'ai malheureusement pas de conseils à te donner à ce sujet, on ne peut pas dire que je sois un exemple à suivre en la matière." Son timbre de voix était doux et les traits de son visage apaisant même lorsqu'elle était amené à se confier un peu plus sur elle. "La plupart du temps, j'essaye juste de ne pas me laisser submerger, c'est tout." Chris la regardait alors, intrigué par ses propos, avant de se perdre dans ses pensées. En quoi n'était-elle pas un exemple à suivre ? Et si elle arrivait à ne pas se laisser submerger, alors elle était déjà un exemple qu'il aimerait bien suivre le concernant. Lors de ces deux derniers mois, il s'était laissé submerger à de multiples reprises. Tout d'abord visiblement lors de sa rencontre chez les parents d'Hadley, ce qui avait provoqué son accident. Même s'il en gardait aucun souvenir toujours actuellement, cela ne faisait aucun doute qu'il avait été perturbé au point de ne plus donner de nouvelles à Hadley dans la foulée. Il s'était également laissé emporter par un fort sentiment d'amour lors de leur semaine de vacances en duo, convaincu qu'Hadley était la personne qu'il lui fallait et qu'il attendait depuis toujours après toutes ces années de désert sentimental. Enfin, jusqu'à ce qu'elle lui annonce, à son réveil de l'accident, qu'elle avait embrassé son ex-mari. Il s'était alors totalement retrouvé submergé par une totale incompréhension, vivant un vrai décalage avec ce qu'il ressentait alors, et une infinie tristesse qui l'avait dévasté alors qu'il était bloqué dans son lit d'hôpital. Une tristesse qui avait mué ensuite en une colère puissante et violente à sa sortie lorsqu'il s'était rendu chez l'ex-mari en question. Avant que des sentiments positifs reviennent lorsqu'il s'était laissé envahir par la joie d'un instant d'une totale simplicité avec Talia dans sa propre piscine qui l'avait laissé à deux doigts de venir l'embrasser. Il avait également été submergé par l'émerveillement de découvrir son fils un peu plus tard dans lequel il avait l'impression de se retrouver et avec lequel une réelle connexion et un fort lien s'était aussitôt créé, réveillant en lui un désir de paternité dont il n'avait pas encore pleinement conscience. Il avait également fini par se laisser pétrifié par l'appréhension lorsqu'il s'était à nouveau retrouvé à quelques centimètres des lèvres de la jolie brune après un intense moment de complicité sous un ciel étoilé. Avant de rester totalement impuissant au raz-de-marée de passion qui l'avait envahi lorsqu'elle avait fait le premier pas pour venir combler cet infime espace qui les séparait encore. Et cela était encore loin d'être au bout de ses surprises entre la culpabilité et le pardon recherché qui le rongeait également de l'intérieur. Non c'est sûr que Chris avait encore énormément à apprendre sur la gestion de ses émotions et il ne doutait pas qu'Abby aurait des choses à lui apprendre là-dessus, ce qui ne manquerait pas de lui donner une raison supplémentaire de la revoir plus tard.

Le serveur revient finalement avec les verres et Chris le remercia pour ceux-ci après s'être reconnecté à la réalité, ayant eu l'impression de revivre ses souvenirs en même temps qu'il se les étaient énumérés, laissant son cœur perdre aussitôt tous les bienfaits que lui avait apporté la séance de yoga qu'ils venaient de terminer. "À ta santé, Chris Logan !" Chris porta aussitôt son verre pour trinquer avec Abby "À ta santé Abby" Il lui sourit amusé en même temps que le tintement de leurs verres résonnait autour d'eux. Il aurait pu lui proposer de seulement l'appeler Chris mais cela semblait l'amuser et, après tout, c'était bien qu'elle ancre dans son esprit son nom à lui, qui était également celui de son père véritable. Puis il but également une gorgée de sa boisson, reconnaissant que cela était nettement agréable en cette période estivale de l'été australien. "Dis-moi, qu'est-ce qui est le plus difficile à gérer pour toi ?" Chris croisa alors le regard de la jeune femme qui semblait réellement intéressé par ses tourments et cela lui plaisait beaucoup. Il avait réussi à attiser sa curiosité et à initier ce lien qu'il espérait tant avec celle qui était sa demi-sœur sans le savoir encore. "Ouh la..." Il regarda instinctivement sa montre avant de relever les yeux vers elle. "Je crois qu'il va nous falloir plus que les une heure trente de yoga pour en venir à bout..." s'amusa-t-il en rigolant légèrement. "Qu'est ce qui est le plus difficile à gérer au niveau de mes émotions ?" Il essaya alors de reprendre un air un peu plus sérieux avant de repenser à tout ce qu'il s'était énuméré au fil de ses pensées quelques instants auparavant. "Je crois bien qu'il y a absolument tout... enfin tout ce qui touche les émotions qui peuvent être engendrées par une relation personnelle avec une femme... la passion, la peur, l'incompréhension, la tristesse, la colère, le pardon, l'amour..." Il regarda un instant ailleurs comme emporté par ce qu'il ressentait au plus profond de lui avant de se reprendre et de regarder à nouveau Abby avec un léger sourire au coin des lèvres "Bref, tout l'ensemble des émotions je crois bien. Je te fais un petit package et je te mets le tout dans un sac à emporter ?" s'amusa-t-il malgré tout, pensant bien qu'il n'y avait pas de solution miracle à ses problèmes. "Désolé... j'espère qu'au moins tu n'es pas un cas désespéré comme moi ?" lui demanda-t-il en retour afin qu'elle se livre davantage à son tour pour savoir s'il y avait potentiellement des choses qui arrivaient à la submerger elle aussi.

crédits/idril

like a family resemblance
w/ @Chris Logan   ∆ crédit/kendalroys&gwen

Les émotions avec lesquelles Abby doit compiler se jouent sur tellement de tableaux différents que le mur de sobriété paraît se fissurer sous leur poids. Quand le professionnel empiète sur le personnel, cela ne donne jamais rien de bon. Elle est bien placée pour le savoir. La blonde fait pourtant face avec une sérénité fragile, sachant pertinemment qu'elle n'est jamais loin d'en être submergée. Cette effrayante goutte d'eau qui menace de faire déborder le vase est une épée de Damoclès au-dessus de sa tête, dont elle oublie le tranchant à de rares occasions. Aujourd'hui en est une, et la rencontre d'une nouvelle âme soulage ce fardeau qu'elle porte seule au quotidien. Quand Chris lui demande la nature de son métier, c'est en pilotage automatique qu'elle lui apporte une réponse. "Je travaille chez Gold Thread.", annonce-t-elle platement. Oh, elle n'est pas peu fière du poste auquel elle a évolué, ça non, mais la dualité de ce dernier fait grincer ses dents et tourmente son coeur. "En tant que secrétaire de direction.", elle achève, le sourire se dessinant sur ses lèvres dissimulant les tourments impliqués par sa double casquette. Abby aimerait n'être qu'une simple assistante, comme ça a été le cas avant 2022, quand ses oreilles indiscrètes ont entendu une discussion qu'elle n'était pas sensée écouter, la plongeant dans une aventure plus grande encore que la gestion administrative d'une luxueuse entreprise dans le monde de la mode. La face cachée des diamants et paillettes est un prix qu'elle paye chaque jour, qu'elle alimente par son implication dans le plus grand réseau de voleurs de la ville. Elle se rassure en se disant qu'elle n'a pas eu le choix, mais l'inconfort de cette situation est une larme supplémentaire dans sa coupe presque pleine. Chris s'intéresse à elle, autant qu'il se livre à propos de lui. Cet échange à l'allure banale est une ouverture de soi à l'autre, réciproque, qui fait le plus grand bien à la blondinette. C'est tellement naturel de lui parler. "Et toi Chris, qu'est-ce que tu fais dans la vie?", lui renvoie-t-elle l'ascenseur. Elle est bien curieuse de savoir ce que ce yogi en herbe exerce comme métier. Peut-être cascadeur? A en juger par son bras endolori. Ou cadre dans l'une de ces grandes filiales dans le Business District? Cela expliquerait son besoin de revenir à des sensations plus légères, en débutant par la pratique du yoga. Les possibilités sont bien diverses, et avant qu'il ne réponde, elle lui prête déjà une carrière palpitante et pleine de rebondissements. Sans savoir, que cette même profession est l'une des cartes dans sa manche, laquelle a conduit les pas de l'homme jusqu'ici aujourd'hui. Pour Abby, cette rencontre fortuite est un coup de chance, un clin d'oeil du destin qui a poussé sa route à croiser la sienne. Elle est bien loin du compte.

Les verres trinquent et l'humour de Chris allège l'esprit vagabond de sa comparse. Pour ce qui est de la gestion des émotions, il ne semble pas plus doué qu'elle. Abby croit s'entendre penser quand les mots du brun flottent dans l'air, la rappelant à ses propres contraintes. Elle connait tout ça: la passion, la peur, l'incompréhension, la tristesse, la colère, le pardon, l'amour. Ça se mélange souvent dans sa psyché en une sorte de mélasse confuse et brouillon, alors que les femmes ne ménagent pas ses émotions non plus. La blonde préfère en rire, ce package bien trop lourd à porter peut parfois s'alléger en partageant la lourde charge avec l'un de ses semblables, comme Chris est en train de le faire avec elle. "J'crois qu'un doggy bag ne serait pas assez grand pour contenir tout ça.", finit-elle par dire, un rire cristallin s'échappant de ses lèvres avant de se muer en sourire altruiste. "Mais je comprends parfaitement ce que tu ressens.", je ne le comprends que trop bien. Ses doigts ont glissé sur la table et rencontré furtivement la main de l'homme pour lui souffler cette dernière remarque. Elle compatit tellement. C'est un point commun incontestable, et probablement une énigme avec laquelle une majorité d'âmes doit compiler. Heureux sont ceux qui ne ressentent pas tout ça. Heureux sont les égoïstes, les psychopathes, les esprits éclairés qui ne souscrivent pas à cet abonnement maudit aux émotions. "Ne t'excuse surtout pas!", scande-t-elle désabusée alors qu'il se désole de ses propres mots. Elle est heureuse qu'il se livre avec tant de facilité, tant de sincérité. "En fait... je pourrais juste faire un copier coller de tes paroles.", elle avoue dans un élan de faiblesse, réalisant l'ampleur de sa condition de pelote de sentiments. "Ce qui serait beaucoup plus rapide, parce que si je fais étalage de tout, c'est un mois entier de séances quotidiennes de yoga qu'il nous faudrait.", elle rit de bon coeur, laissant sa pensée mourir sur ses lèvres, qu'elle referme autour de la paille pour siffler le fond de son verre. Elle a aspiré son thé glacé aussi vite qu'elle tombe amoureuse, trop vite, trop fort. Et ensuite, le contenant vide ne trouve plus aucun intérêt pour une soif qui n'est jamais étanchée. Chris est une coupe pleine à ras bord, similaire à la sienne. Et si ça devrait la désoler, elle se réconforte de trouver en lui une présence chaleureuse et rassurante, un homme qui s'ouvre aisément et se dévoile, alors qu'elle n'est à ses yeux qu'une simple inconnue. Abby est assez à l'aise pour en vouloir plus, c'est exactement de ce genre de moments précieux dont elle a besoin pour s'équilibrer. Elle dégaine son téléphone de sa poche, le déverrouillant pour survoler d'un oeil ses messages - et constater que l'heure qui tourne la rappelle à des devoirs moins légers -  avant de le poser sur la table. "Je vais devoir y aller, mais si ça te dit, je peux te donner le numéro vert pour les émotions débordantes.", sous-entendu, son numéro à elle, "Il est aussi valable pour d'éventuelles futures séances de yoga, d'ailleurs.", la blonde propose en souriant. Un verre, du yoga, une simple discussion, elle est disposée à réitérer cette expérience, et pourquoi pas, apprendre à connaître ce mystérieux miroir à sa propre personnalité.

"Je travaille chez Gold Thread. En tant que secrétaire de direction." lui répondit tout d'abord Abby sans réelle passion dans sa voix. Clairement, elle ne semblait pas éprouver le même plaisir à faire du yoga qu'à passer ses journées au poste qu'elle occupait dans cette société dont Chris n'avait pas encore parler.  "Gold Thread. C'est un nom prometteur pour une affaire florissante ça." répondit-il avec un sourire amusé. "C'est quoi le secteur d'activité ? Le textile ?" C'est son côté investigateur qui avait pris le dessus afin de s'intéresser davantage aux façades des entreprises et le mot "gold" avait forcément attiré son attention. "Et toi Chris, qu'est-ce que tu fais dans la vie ?" Il était tout à fait logique qu'elle lui pose également la question en retour, cela montrait qu'elle s'intéressait également à lui et c'était ultra positif dans l'esprit du journaliste qui essayait de gagner la confiance d'Abby afin de pouvoir faire davantage connaissance avec sa demi-sœur. "Moi ? Je suis Journaliste d'investigation pour le Morning Herald" lui répondit-il simplement, il n'avait pas l'intention de lui cacher sa véritable profession en plus de la raison pour laquelle il s'était rapproché d'elle. "Mais je ne fais pas d'articles people..." Il avait un certain dédain pour ses collègues, qui le lui rendait bien, et cela pouvait clairement se ressentir dans le timbre de sa voix. "Je suis davantage en traque des dirigeants de sociétés ou des personnalités politiques qui ne respectent pas les mêmes règles que tout le monde afin qu'ils terminent derrière les barreaux tu vois... On va dire que je suis une sorte de justicier de l'ombre" s'amusa-t-il à penser pour résumer sa profession. En tout cas, c'est comme cela qu'il la vivait et qu'il en tirait toute sa satisfaction. "Cependant je dois dire que ce n'est pas sans danger..." finit-il par dire, comme pour rendre son métier encore plus palpitant qu'il l'était en réalité. Cela même s'il recevait régulièrement des menaces de mort, même depuis qu'il avait emménagé à Brisbane. Puis son regard s'attarda sur son bras dont il récupérait petit à petit ses fonctionnalités depuis l'accident. "Oh non, ça, cela n'a rien à voir. Enfin je n'en sais rien en fait... J'étais effectivement sur une enquête lorsque j'ai eu un accident. Mais malheureusement j'ai perdu la mémoire de cette journée et donc de tout ce qui était arrivé avant. Comme si mon esprit faisait un blocage et m'interdisait d'accéder à ses données enfouies quelque part au fond de mon cerveau. Je dois avouer que, parfois, c'est assez perturbant quand j'y repenses..." Chris resta un instant songeur avant qu'ils ne trinquent et commencent à parler émotions.

"J'crois qu'un doggy bag ne serait pas assez grand pour contenir tout ça." ajouta Abby avant d'en rire. Un éclat de bonne humeur qui était réellement communicatif et qui faisait un bien fou au journaliste qui ne pout s'empêcher de rire de concert avec elle avant qu'ils ne se reprennent tous les deux. "Mais je comprends parfaitement ce que tu ressens." Ajouta-t-elle dans un sourire sincère et complice à son égard alors qu'il avait pu sentir un court instant les doigts d'Abby venir effleurer sa main dans un signe de réconfort qu'elle souhaitait lui apporter. A son contact, Chris ressentit comme une chaleur. Une chaleur fraternelle qu'il n'avait pas connu depuis tant d'années. Cependant, il s'excusa par la suite d'être un vrai cas désespéré avec toutes ces émotions qui le dévoraient constamment de l'intérieur. "Ne t'excuse surtout pas !" lui répondit Abby aussitôt sur un ton désabusé avant de poursuivre. "En fait... je pourrais juste faire un copier coller de tes paroles. Ce qui serait beaucoup plus rapide, parce que si je fais étalage de tout, c'est un mois entier de séances quotidiennes de yoga qu'il nous faudrait." Et son rire, qui accompagna sa confidence, était une réelle bouffée d'oxygène une fois de plus. "Il faut croire que nous avons peut-être plus de points communs qu'on pourrait le penser à première vue..." Laissa-t-il en suspens, lui-même étant réellement conscient du double sens de ses propos en faisant référence à ce qu'ils venaient de partager bien évidemment, mais aussi à ce qu'il avait découvert et à ce lien de sang qui coulait dans leurs veines respectives. Le duo continua de boire par la suite leurs thés glacés, avant qu'Abby ne le repose vide sur la table pour sortir son téléphone portable. "Je vais devoir y aller, mais si ça te dit, je peux te donner le numéro vert pour les émotions débordantes. Il est aussi valable pour d'éventuelles futures séances de yoga, d'ailleurs." La proposition rassura le journaliste qui n'était pas le plus doué pour demander le numéro de téléphone à quelqu'un. Abby lui ôtait ainsi une énorme épine du pied en prenant les devants. "Bien sûr Abby... On pourra ainsi passer une après-midi allongé à se raconter nos déboires émotionnels si ça te tente" Et c'est amusé qu'il sortit à son tour son portable afin de pouvoir noter le numéro de la jeune femme avant qu'elle ne disparaisse sous ce temps magnifique, aussi radieux et lumineux que l'intérieur qui irradiait autour de sa demi-sœur. "En tout cas, merci pour cette magnifique découverte" Chris adressa alors un clin d'œil complice à Abby. Mais, si la jeune femme penserait évidemment qu'il parlait du cours du Yoga qu'ils avaient partagés, Chris pensait avant tout réellement à celle qui venait de littéralement changer le sens de sa vie en à peine deux heures...

crédits/idril

like a family resemblance
w/ @Chris Logan   ∆ crédit/kendalroys&gwen

Gold Thread, un nom prometteur pour une affaire florissante. Chris n'a pas idée de la justesse de ses mots, validés par un simple hochement de tête de sa comparse. L'entreprise s'épanouit aussi bien en façade que dans les coulisses, les fils diablement tissés par Lex portent l'affaire à une expansion rapide et stable, pour les parties submergées et immergées de l'iceberg. L'activité visible rend crédible tout le reste. "Haute couture.", réplique la blonde, effectuant un petit déhanché d'épaules pour appuyer le sérieux de sa réponse avec une note amusée. Elle adore ce qu'elle y voit, dans le fond, tous ces tissus soyeux et ces robes de soirée à s'en damner. Toutes ces silhouettes graciles qui mettent en valeur les créations prestigieuses d'artistes soignés. Un régal pour les yeux, au quotidien. L'envers du décor - quoique très largement rentable - est moins agréable à regarder pour Abby. Si elle a été habituée à la vie en marge de la société, la dualité de son employeur - la partie sombre, la Toile - a le don de remettre en cause tous les questionnements de la jeune femme sur la bienséance. Elle y prend part, pourtant, comme la petite araignée maligne et talentueuse qu'elle s'efforce d'être aux côtés de sa ravissante patronne. Le métier de son nouvel ami, quant à lui, est orienté de l'autre côté de cette façade bien rôdée, et la blonde ne peut s'empêcher d'y voir un risque potentiel. Journaliste d'investigation. L'entreprise dans laquelle travaille Abby donnerait beaucoup de matière à ses articles, aussi la jeune yogi dissimule parfaitement le trouble derrière un large sourire, étendu davantage par le dédain que semble porter son camarade à la presse people. "C'est dommage, j'aurais pu te donner une interview.", plaisante-t-elle, se donnant bien plus d'importance qu'elle n'en a en réalité. La suite la fait beaucoup moins rire, les précisions de Chris portant directement atteinte à l'intégrité des dirigeants, et par extension, à Lex. Si le brun met son nez dans les affaires de Gold Thread, et qu'il y creuse assez profond pour entrevoir le tissage de la Toile, il ne fait aucun doute qu'il trouverait matière à écrire. Dévoiler au grand jour ces activités serait une catastrophe, sur tous les plans. Mais Abby tait cette pensée dès qu'elle survient, parce qu'il n'y a pour l'instant aucune raison pour que l'homme mette son nez dans des affaires qui semblent réglos sous tous rapports. "Donc tu ne te rappelles pas comment tu as été blessé?", s'enquiert-elle, un peu inquiète en pensant qu'on puisse perdre la mémoire face à un évènement traumatisant, ou un coup mal porté. Ses prunelles s'arrondissent en fixant le bras de Chris. "J'espère pour toi que ce n'était pas une vengeance de l'une des victimes du justicier de l'ombre.", elle insiste sur ce dernier qualificatif, parce qu'il l'a employé juste avant, et que quelque part, elle le trouve mystérieusement amusant. L'homme aussi solaire que possible, qui opère dans l'obscurité...

Il est un peu comme elle, au final. Les apparences sont souvent trompeuses, mais même le soleil doit bien se coucher pour laisser place à la nuit. Les points communs entre Chris et Abby semblent incontestables, et la blonde parie que ce n'est que le début. "On dirait bien, oui...", approuve-t-elle, un sourire sincère et curieux à la fois dessiné sur ses lèvres. "Au plaisir de découvrir quels autres points communs nous pouvons bien avoir.". Si la séance de yoga est une première pour le journaliste, Abby elle, a fait une toute autre découverte aujourd'hui. Les idées sont changées, l'air qui emplit ses poumons est d'une légèreté agréable. Elle se sent bien, l'aura de son comparse est une couleur qu'elle a envie de retrouver, une présence qui étrangement et sans savoir pourquoi, la rassure. "Merci à toi, Chris. Je suis heureuse d'avoir fait ta connaissance.", elle répond à son clin d'œil par une mimique tendre, et le gratifie d'une tape amicale sur l'épaule tandis qu'elle le contourne pour traverser le parc dans le sens inverse, et retourner à ses obligations terrestres.

~ fin ~