Été 2020, chez Archer

Cette soirée est un cauchemar dont je n'arrive pas à me réveiller. Non seulement parce qu'Archer n’arrête pas de sourire bêtement en faisant les yeux doux à Vamika, mais aussi parce que ma langue - non, mon palais, ma gorge et mon œsophage tout entier sont en feu. Qu'est-ce qui m'a pris d'accepter ce diner chez eux ? Je dois être maso. La dernière fois que j'ai mangé épicé, j'ai passé la soirée clouée aux toilettes. En plus, je soupçonne Vamika d'avoir eu la main lourde sur le piment, juste pour me faire suer. Plus j'ai l'air ridicule et plus elle gagne en splendeur, n'est-ce pas ? Non pas qu'elle ait besoin de ça pour briller. Il suffit de la regarder : elle semble tout droit sortie d'un conte des mille et une nuits, belle et éthérée, chacun de ses mouvements empreint de grâce et de légèreté. Peu étonnant qu'Archer se soit laissé séduire. C'est un homme. Vénal et superficiel, il accorde autant d'attention au paraître que moi - même s'il prétend le contraire. Alors se montrer au bras de cette beauté indienne, c'est une manière comme une autre de se faire valoir. Une femme-trophée, voilà ce qu'il a déniché.

Quant à elle... c'est une mine d'or sur laquelle elle croit avoir mis la main. Archer n'est pas seulement beau - il est riche. Influent. Et l'histoire de leur rencontre sonne faux, leur union trop rapide, inattendue, comme un virage serré qui n'aurait jamais dû apparaître sur la route. Pas sur la nôtre, en tout cas. Nous avions décidé de nous séparer d'un commun accord. Bon, ok, Archer avait plus ou moins initié la rupture, mais au fond, j’étais d’accord avec lui : nous manquions de temps l'un pour l'autre, ne faisions pas assez d'efforts pour nous plaire et maintenir la flamme. J'ai bien proposé d'ouvrir notre relation, mais... il voyait cela comme une admission d’échec, et il a préféré mettre un terme à notre histoire pourtant parfaitement acceptable. Puis... il est parti. M'a laissé gérer et déployer la Toile toute seule, soi-disant parce qu'il voulait me rendre ma liberté, alors que je savais très bien que c'est parce qu'il ne croyait pas en mon projet. Il me pensait trop dépensière, trop volatile... pas assez stratège ni organisée. Il ne se doutait pas que j'allais établir des partenariats avec de si gros poissons. Et quand il l'a appris... il n'a pas tardé à remontrer le bout de son nez.

J’étais aux anges. Il avait enfin repris ses esprits. Nous allions enfin devenir le power couple que nous aurions dû incarner ensemble, allier son esprit ingénieux à mes élans créatifs et à mon ambition. Tout se profilait comme le happy ending que je voyais déjà défiler dans ma tête. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de... fric. D'influence. De pouvoir. J'avais tout calculé, tout prévu, sauf que lui... il a débarqué avec une poupée accrochée à son bras.

Ma main se serre autour de la fourchette. J'ai à peine touché à mon assiette. Les conversations de ce soir tournent autour de notre alliance renouvelée, de nos projets pour le futur de la Toile. Vamika n'a pas sa place ici. Ni dans sa demeure, ni dans son cœur, et encore moins dans son lit.

"Ça va ? Je peux allumer la clim si tu as trop chaud," s’inquiète Archer en daignant enfin détacher son regard de sa fiancée pour le poser sur moi : l'ex qui ne sert plus à rien, à part lui remplir les poches.

"Hm ? Non, non. C'est juste..." Le piment. La colère. La jalousie. Une sonnerie de téléphone interrompt le reste de ma phrase, et Archer fronce les sourcils puis se lève en s'excusant. "Boulot," articule-t-il avec exagération, avant de s’éclipser dans la cuisine.

Un silence s'installe alors que j'avale une nouvelle rasade d'eau pour tenter de calmer les flammes sur mes papilles. C'est inutile, bien évidemment. Je déglutis bruyamment. "Wow, ça arrache, hein !" Pourtant, son corps à elle semble maintenir une température tout à fait normale. Pas une goutte de sueur, pas un halètement. Elle est parfaitement parfaite, et ça me fait enrager. "Qu'est-ce qu'il y a, là-dedans ?" De l'acide ? Du feu liquide ? De l'arsenic ?

Été 2020

La transition Inde-Australie ne fait que commencer. Si l'appétence du voyage semble satisfaite, l'adaptation n'en reste pas moins difficile. Vamika a quitté sa ville, son berceau, les odeurs et les aléas d'un quotidien qui, avec le recul, ne lui paraît plus si insalubre. Elle a laissé Arjuna, la proximité de cet homme qui semble détenir moultes réponses sur son passé, ce fleuve symbolique où elle venait déposer prières et pensées. Et tout cela, à sa demande. Qu'importe la raison de leur union, Archer est fort attentionné à son égard : il l'était déjà à Bombay, il l'est plus encore ici, dans cette villa qui doit devenir leur cocon nuptial. V' apprend à remplir consciencieusement ses devoirs d'épouse; soutenir son homme, lui prodiguer affection et subvenir à ses besoins, même dans la chambre à coucher. Sur ce point patauge-t-elle encore, emmêlée malgré elle dans les principes d'abstinence et de réserve nécessaires à la retraite spirituelle; l'intimité vient progressivement, de façon sporadique, chacun y cherchant une forme de confort et de complicité.

L'avocat voulait lui présenter une partenaire de travail, avec laquelle il possède un certain passif. Vamika n'a pas cherché plus loin, se contentant de cette introduction évasive, et ne se formalisant guère d'être ignorante en ce qui concerne leurs affaires. Au contraire, elle se faisait une joie de rencontrer cette femme, et de créer un contact sur le sol australien. Difficile, en revanche, que d'expliquer l'animosité palpable qui émane de la fameuse Lex. Peut-être est-ce le plat - à peine picoré - qui la dérange ? Elle tenait à préparer une spécialité, comme gage de chaleureuse rencontre, mais aurait sans doute dû s'en tenir à quelque chose de plus neutre - et de moins relevé. Ses papilles sont familières des incendies gustatifs, aussi n'y fait-elle plus attention. Mais il y a bien un couac dans la soirée, dont elle ne devine pas la nature. Une drôle d'énergie tourbillonne autour de la belle, comme si cette dernière était foncièrement préoccupée; sa gestuelle traduit une tempête intérieure, signes reconnus et repérés par l'expérience du regard clairvoyant. Archer lui-même pose la question qui la démangeait. L'appel du travail vient néanmoins interrompre la réponse, laissant les deux femmes en tête à tête.

Gênant ? Non, pas spécialement. Vamika pourrait se soucier sincèrement de sa condition, et tente un sourire ponctuant son authentique bienveillance. - Je peux te préparer une boisson qui calmera cet effet, si tu le souhaites. la brûlure serait donc à l'origine de son agitation ? Elle en est désolée. - Mmh.. Cumin, coriandre, curcuma, moutarde, cardamome, du clou de girofle.. Et des piments rouges. énumère-t-elle, avant de rajouter : - Ce sont nos ingrédients de tous les jours. et si Archer ne termine pas de la même façon, c'est parce qu'il a déjà eu l'occasion d'y goûter, lors de ses déplacements en Inde. - Je me garderai de refaire une recette épicée, la prochaine fois. son intention n'en demeure pas moins accueillante et propice à établir un terrain d'entente; et si le sourire est conciliant, il n'en manque pas moins la réciproque pour que cela fonctionne. - Une promenade en bord de mer peut aussi être bénéfique.. Archer en a peut-être pour un moment. pas tant pour le corps que pour l'esprit, sa proposition étant destinée à soulager ce flux chaotique qui semble obscurcir ses pensées.

Pourquoi elle est si gentille avec moi ? Ça me donne envie de plonger les mains dans mon plat et de lui peindre le visage avec son riz au caradmome... curcuma... et piment rouge. On verra si elle les aime autant ainsi, ses ingrédients ! Hm. Possible qu'Archer ne me pardonne jamais et que notre collaboration s’arrête là, du coup. Ce serait dommage. Je me contente d'acquiescer en reniflant, et en passant une serviette sous mon œil gauche qui n’arrête pas de couler.

Je patiente en souffrance pendant qu'elle me cherche la boisson miracle. Et après quelques gorgées salvatrices... je dois bien admettre que ça apaise les papilles. "Merci," je lâche en essayant de calmer mon rythme cardiaque. J’étire ma nuque d'un côté à l'autre, riant de ma propre conduite embarrassante. Ce serait évidemment moins embarrassant si je n’étais pas la seule. Mais elle vient de me le confirmer : ce sont leurs ingrédients "de tous les jours." Parle-t-elle de ses coutumes ? Ou de son quotidien avec mon ex ? Je préfère ne pas connaître la réponse... c'est déjà assez douloureux de voir Archer transi devant sa belle - je n'ai pas besoin de les imaginer dans leur petite bulle d'amour domestique.

Elle veut qu'on aille faire un tour sur la plage, alors je hoche la tête en signe d'assentiment. Très bien. Prendre l'air me permettra de réguler un peu ma température corporelle. Et puis, on n'aura pas à parcourir des kilomètres : le rivage se trouve aux abords de leur jardin, comme chez moi. C'est l'avantage, quand on est riche. On ne doit faire d'effort pour rien. J'abandonne le reste de mon plat, gardant toutefois mon verre à la main. Puis je suis le mouvement de la maîtresse de maison, dont les ondulations de hanches ne sont pas du tout hypnotisantes. Je retire mes talons lorsqu'on atteint la dernière dalle, appréciant la tiédeur du sable sous la plante de mes pieds en cette fin de journée.

Et puis... mon expression se durcit. "Vamika, c'est ça ?" Je dévie un instant mon regard vers la mer, avant de le reporter lentement vers ma remplaçante. Finis les faux-semblants. Je profite de l'absence d'Archer pour lui laisser entrevoir à qui elle a affaire. Je ne suis pas n'importe qui. Et elle, elle n'est personne. "J'sais pas d'où tu sors. Ni pourquoi Archer a accepté de se fiancer à toi si rapidement. Mais... je trouve ça louche. Et je t'ai à l'œil." Je hausse un sourcil qui se veut menaçant, avant de reprendre quelques gorgées de la boisson magique.

Été 2020

Avec son assentiment, Vamika peut se mettre à l’œuvre et lui concocter - rapidement - de quoi apaiser ses papilles. Le lassi est un classique indien, notamment voué à contrecarrer les brûlures dues aux épices; celui-ci sera légèrement fruité, et contrairement à l'action superficielle de l'eau, sa texture plus onctueuse agira en profondeur, notamment auprès de sa langue et de son palais. A peu de choses près, cela ressemble à un smoothie. L'effet escompté semble probant, à en croire le faciès plus détendu de Lex; tant mieux, son intention n'était clairement pas de mettre à mal son invitée - alors qu'elle tente à l'inverse, de nouer un lien.

L'indienne laisse naturellement les choses se délier, sans forcer une conversation ou d'éventuelles expressions faciales; elle arbore l'image que son corps lui concède, sa chaleur innée se traduisant par une demi-lune spontanée sur ses lèvres. Un long fleuve tranquille coule d'une extrémité à l'autre de son organisme qui, bien que participant à l'atmosphère générale, reste égal à lui-même. C'est sur cette tonalité que repose sa proposition : se rapprocher de l'océan dont l'étendue se déroule à proximité, dont les embruns viennent caresser la terrasse lorsque les porte le vent; aller fouler le sable, mêler leurs énergies aux éléments. Elle ne portait pas de chaussures ce soir, simplement ces bracelets qui donnent l'impression que ses chevilles attrapent la lumière; c'est ainsi qu'elle délie sa silhouette, telle une danseuse, jusqu'à pouvoir remuer ses orteils entre les grains fins de la crique sablonneuse. Une profonde inspiration, les poumons se gonflent comme la grande voile d'un vaisseau. - Vamika, ou V'. A ta guise. un sourire lui est adressé, tandis qu'elle entame sa lente marche sur le rivage. Est-ce une forme d'hostilité qu'elle perçoit dans le timbre féminin ? Alors, son regard l'interroge : d'où vient cette colère qui inonde ton cœur ? La réponse se situe probablement dans l'énoncé, et reprend le nom de l'homme qui a rendu leur rencontre possible. - Je viens de Bombay. Je suis née là-bas, et j'y ai passé la majeure partie de ma vie. la brune peut totalement comprendre les réticences de sa semblable; elle est arrivée rapidement, sans crier gare dans la vie d'Archer - quelque part, c'est déroutant. Sa réaction est une défense légitime. - J'étais dans une posture délicate lorsque j'ai rencontré Archer.. Mais si tu veux connaitre les détails, je te suggère de lui poser directement la question. elle n'a pas idée de tous les tenants et aboutissants qui ont amené à cette conclusion. Elle sait seulement que leurs fiançailles étaient une clause à respecter, pour qu'un accord soit possible. D'ailleurs, V' lui laisse sciemment comprendre qu'elle n'a rien à cacher. L'hostilité n'est en rien réciproque, ce qui la rend imperméable, ou détachée. - C'est compréhensible de s'inquiéter pour lui.. Tout s'est passé très vite. J'ignore si je peux te rassurer, mais.. je ferai tout mon possible pour être une bonne épouse. c'est sacré, manque-t-elle d'ajouter, l'invitant plutôt d'un signe de tête à avancer. Le temps prouvera plus qu'une flopée de mots, lancés et perdus dans la brise du soir. - Puis-je te proposer de faire quelques longueurs et d'aller profiter des couleurs du soir sur les pierres de la jetée ? Ou préfères-tu rester au sec ?

cw : langage vulgaire, menaces

Bombay... c'est pas genre, super loin ? Et pauvre ? À l’école, j’étais plus douée pour les matières pratiques qu'en histoire-géographie, alors les pays que je connais le mieux sont ceux qui abritent les plus grands défilés annuels et... l'Inde n'en fait pas partie - à part pour le défilé Dior à Mumbai en 2023. Quoi qu'il en soit, ça confirme ma premiere impression : cette femme n'est dans la vie d'Archer que pour son argent. Et sans doute parce qu'il la traite comme une reine - ce n'est pas négligeable. Moi aussi, il me regardait comme si j’étais la huitième Merveille du monde, à une époque. Je comprends que ce soit grisant. "Eh bien, Veeeeee," je réponds en laissant délibérément la syllabe se prolonger sur ma langue - c'est puéril, mais je m'en fous. "Pourquoi je lui poserais la question à lui alors que je t'ai en face de moi ?"

Et justement, je m’arrête et me carre devant elle pour bien lui montrer que ceci n'est pas une balade de convenance : c'est un règlement de comptes. Plus elle fait preuve de patience et de bienveillance à mon égard, plus mes doigts me démangent de lui tordre le cou. "Il m'a déjà servi l'histoire du coup de foudre. Mais maintenant que tu parles de posture délicate... ça m'intrigue. Tu veux dire quoi, par-là ?" Il l'a sauvée d'un bordel, c'est ça ?

Mon sang ne fait qu'un tour face à son audace. "Son épouse ?" Je crache le mot avec dédain, un sourire narquois pendant à mes lèvres. Tu seras sa pute, tout au plus. C’était moi, qui étais censée devenir son épouse. "Allons, Vee... tu es une distraction, ni plus ni moins. Une fois qu'il se sera lassé, il te renverra à Bombay. Tu sais, on se connaît depuis longtemps, Archer et moi. Alors que toi... ça doit faire quoi ? Quelques mois ?" Je la fixe d'un regard désormais espiègle, amusé, espérant inspirer la peur à travers ma légèreté. "Tu es belle. Une belle distraction," j'ajoute encore, ma voix un peu moins assurée alors que les mots m’échappent. J'inspire, détournant mon attention vers la crique, calme et tentante. "Je n'ai pas mon maillot. Et il ne vaut mieux pas qu'on plonge ensemble. Les accidents sont si vite arrivés, dans ce genre d'endroits..." je susurre sans la regarder, d'un ton toujours décontracté, comme si je ne venais pas de sous-entendre que je risquais de la noyer.

Été 2020

Ce qui, à ses yeux, tombe sous le sens, est peut-être un brin confus pour Lex. Telle est l'hypothèse émise, puisque ses réponses semblent soulever plus d'interrogations encore. Ce n'est pas seulement de la méfiance, Vamika le reconnait : l'hostilité se fait plus prégnante, sans qu'elle n'en discerne encore la cause. Si seulement je pouvais te débarrasser de ce poids qui parait t'encombrer. Ta respiration en serait moins sifflante et ton cœur, plus apaisé. Mais les ressentiments n'ont guère d'emprise sur sa psyché; libre de toute réciprocité néfaste, l'indienne perçoit sa semblable comme prisonnière d'un filet - son émotion, laquelle lui est propre.. Elle est donc seule à se débattre sur cette pente. - Parce qu'il connait les détails que j'ignore. son timbre ne connait pas de fluctuation, il se contente d'énoncer. Nul besoin de hausser la voix, sa neutralité n'est pas concernée par les assauts que Lex porte.. Plutôt envers elle-même qu'à l'égard de la Debnath.

- Un de mes proches était en prison, et il n'aurait pas survécu à l'enfermement. Je connaissais quelqu'un qui avait le pouvoir de changer les choses, alors j'ai joué ma carte. il n'y a pas de mystère; si tu demandes, je répondrais - dans la mesure de mes connaissances. Du reste, les accords ne nécessitaient pas sa présence ni son approbation pour être conclus; Archer avait à y gagner, et l'homme du cabaret aussi, sans doute. Arjuna a été libéré, elle a accepté la main de l'avocat; bref, chacun a joué sa part, et le reste ne la concerne pas, pour ce qu'elle en sait.

Pourtant, il suffit d'un mot. La case manquante du puzzle lui saute soudainement au nez, tant la force de l'aversion est puissante chez Lex. Seul l'amour peut engendrer tant de colère, et inviter la pensée dans l'hégémonie de la guerre. Sa jalousie viendrait volontiers lui lécher les orteils, si elle pouvait s'incarner dans l'écume ruisselante. Forcément, tout est plus clair maintenant. L'animosité à son égard est motivée par la présence doucereuse d'un passif entre les deux "associés", que Vamika supplante d'un tour de bras avec ses fiançailles. - Je ne savais pas que tu lui portais des sentiments. de sa méchanceté apparente, elle fait fi; cela n'a aucune importance, et cela ne lui appartient pas. - Du reste, je n'ai jamais souhaité te faire de mal. Cette soirée n'était pas destinée à me mettre en valeur.. Archer tenait à cette rencontre, parce qu'il tient à toi. Lex est vraisemblablement capable de se démener pour son fiancé, Vamika est seulement désolée d'apprendre de cette façon quelle a été la nature de leur histoire.

Son sourire est compatissant, il ne disparait pas. Ta douleur ne m'appartient pas, mais je la vois. Je l'entends, et je suis désolée d'en être l'origine. Quant à cette pseudo-menace, V' n'en croit pas un mot. - Jusqu'à mi-cuisse, dans ce cas. son regard l'invite et, d'un geste leste, la brune défait sa tunique, laquelle défile le long de ses courbes jusqu'à former un tas sur le sable. Sa lingerie, simple et noire, n'a guère d'autre vocation que de masquer ce qui n'appartient qu'à son futur époux; la silhouette, elle, ne tarde pas à s'enfoncer dans l'eau, et se retourne même lorsque l'immersion souhaitée est complète. - Approche donc, elle n'est pas si froide. la blancheur des ivoires se révèle sous les augures chaleureux de son esquisse joviale; Vamika n'est pas du genre à se morfondre, encore moins à laisser peser le poids des sentiments sur ses épaules. Les flux marins pourront peut-être emporter au loin une partie de cette énergie négative, et ainsi la libérer.